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jeudi 10 octobre 2024

Les réalisateurs : Hassan Seif El Din (1913-1993)

حسن سيف الدين

Hassan Seif El Din est un réalisateur qui a fait toute sa carrière à la télévision (1966-1992). Pour le cinéma, il n'a tourné qu'un seul film. 


Désolé pour l’Erreur ( Nasaf lhdha alkhata, 1986)
avec Boussy (Thana, la voisine de Sadiq), Farouq Al Fishawy (Essam), Sayed Saleh (Sadiq, l’assistant d’Essam), Hassan Hosny (Shafiq, l’oncle de Thana), Farida Saif Al Nasr (la danseuse Hamdya, la femme de Shafiq), Fakry Sadiq (le propriétaire de la boutique), Elham Shahin (Ola Zaher), Mariam Fakhr Eddine (la mère d’Ola), Salah Nazmi (Fodil, le beau-père d’Ola), Imad Moharam (Rachid, l’amant d’Ola), Aziza Helmy (la mère d’Essam), Hussein Al Sherif (le policier), Rashwan Mustafa (un avocat)
Scénario : Mohamed Ragab, Sherif El Minyawi
Musique : Hassan Aobu El Saud, Yahya Al Mouji


Sadiq est un modeste employé qui travaille pour Essam, un jeune avocat très brillant. Il est amoureux de Thana, sa voisine qui vit avec son oncle et la femme de celui-ci. Thana travaille comme vendeuse dans une boutique mais elle ne supporte plus son patron qui la harcèle. Elle demande à Sadiq de lui trouver un autre emploi. Il parvient à la faire embaucher comme secrétaire dans le cabinet de son patron bien qu’elle n’ait aucun diplôme. Essam est au début un peu déconcerté par cette nouvelle recrue mais très vite il apprécie toutes les qualités qu’elle manifeste dans son travail. Entre temps, dans le cadre de son métier, l’avocat a fait la connaissance d’une jeune femme très séduisante qui a été impliquée dans un accident de la circulation. Pour le remercier de son intervention, Ola, c’est le nom de la jeune femme, l’invite chez ses parents. Ceux-ci se présentent comme un couple très pieux consacrant tout leur temps à la prière. Essam tombe sous le charme de sa nouvelle amie au point qu’il décide de la présenter à sa mère. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’Ola est la maîtresse d’un gangster et que ses parents tiennent un cercle de jeux…

Notre avis : un drame insipide avec des gentils qui sont vraiment très gentils et des méchants qui ne sont pas vraiment méchants. On aime bien la ravissante Elham Shahin dans son rôle de garce ; en revanche, la grande Mariam Fakhr Eddine n’est guerre convaincante en tenancière de tripot ! Ce film offre à Sayed Saleh, l’un des acteurs comiques les plus populaires de son temps, son premier rôle dramatique. Du coup, pendant tout le film, il adopte un ton pleurnichard et scène après scène, il reproduit le même jeu sommaire, démarche hésitante et serviette de cuir serrée fébrilement contre son coude : crispant.

vendredi 4 octobre 2024

Les réalisateurs : Hassan Ramzy (1912-1977)

حسن رمزي

Hassan Ramzy mena en parallèle une carrière de haut fonctionnaire et une carrière dans l'industrie cinématographique. Ce n'est qu'à l'âge de quarante-six ans qu'il décide de se consacrer exclusivement au septième art. Il fut à la fois réalisateur, scénariste, producteur, acteur, et il occupa jusqu'à sa mort le poste de président de la chambre égyptienne de l'industrie cinématographique. Il a réalisé quinze films. 


Quatre films d'Hassan Ramzy ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Maître Boulboul (Almelm boulboul, 1951)
avec Kamal El Shennawy (Wahid), Mahmoud Shoukoko (Donia), Mimi Aziz (Madame Flora, la propriétaire de la pension), Ismail Yassine (Gamil Abou Al Dahab), Hagar Hamdy (la danseuse Soheir/Bulbul), Soad Mekawi (Hahlouba, la sœur de Bulbul), Mohamed Kamel (Othman), Reyad El Kasabgy (Zalat, le propriétaire du café Al Yasmin), Mohamed El Deeb (Medhat, l’amant de Soheir), Lotfi El Hakim (Suleiman Bey, le mari de Soheir), Mohsen Hassanein (Hamido, l’un des hommes de Zalat)
Scénario : Al Sayed Ziada et Hassan Ramzy
Musique et chansons : Fathy Koura, Abdelaziz Mahmoud, Izzat El Gahely, Mohamed El Bakkar, Hassan Abou Zayed
Production : Kamal Al Shennawi


Comédie musicale. Wahid est un jeune réalisateur qui n’a pas un sou. Avec son ami Donia, il se rend chez le riche Gamil Abu Al Dahab qui accepte de financer un film dans lequel jouerait sa maîtresse, la très belle danseuse Soheir. Cette dernière est pour l’instant en tournée en Haute-Egypte mais dès son retour, Wahid pourra commencer le tournage. Hélas, peu après, on apprend que Soheir ne reviendra pas : elle s’est mariée avec un vieil homme très riche et elle a abandonné la danse. On découvrira plus tard qu’elle est la maîtresse du neveu de son mari et qu’elle s’est entendue avec lui pour accaparer la fortune du vieillard. Trahi, Gamil sombre dans le désespoir tandis que Wahid et son ami Donia voient leurs espérances s’envoler. Accablés, les deux amis errent par les rues de la ville quand par le plus grand des hasards, ils font la connaissance d’une jeune femme qui est le sosie de Soheir. Elle a repris avec sa sœur la direction du café de son père et elle se travestit en homme pour se faire respecter des clients et des concurrents…

Notre avis : à la fin des années quarante et au tout début des années cinquante, le cinéma égyptien offrit au public les plus belles comédies musicales de toute son histoire. Ce fut une période faste qui vit les artistes les plus talentueux travailler ensemble pour produire des chefs d’œuvre comme « Afrita Hanem » d’Henry Barakat (1949) ou bien « Soir de Fête » d’Helmy Rafla (1949) ou encore « Le Tigre » d’Hussein Fawzy (1952). « Maître Boulboul » n’a certes pas les qualités de ces productions mais c’est un divertissement de bonne tenue qui vaut essentiellement pour ses chansons le plus souvent burlesques. Les numéros dansés pêchent parfois par une certaine approximation : les danseuses qui accompagnent la vedette n’ont pas toutes la même aisance et quelques-unes semblent bien gauches. La vedette, c’est Hagar Hamdy et c’est la première fois qu’elle obtient le premier rôle féminin dans un film. Elle doit sans doute cet honneur à son mari, Kamal Al Shennawi qui est à la fois le héros et le producteur de « Maître Boulboul ». Le personnage qu’on lui a confié est ingrat : il lui faut jouer une jeune femme qui s’habille et se comporte comme un homme, et pour ce faire elle a tendance à surjouer maladroitement la virilité agressive. De sorte qu’on est soulagé quand enfin elle abandonne galabeya et turban pour nous laisser admirer sa beauté et sa grâce. Le duo que Hagar Hamdy forme alors avec la pétillante Soad Mekawi, la première à la danse, la seconde au chant, constitue l’un des agréments de cette comédie.

Hagar Hamdy et Kamal Al Shennawi ont tourné pour la première fois ensemble en 1947 mais ils ne se sont mariés qu'en 1951, peu avant le tournage de ce "Maïtre Boulboul". On raconte que la danseuse était d’une jalousie féroce et que les disputes étaient nombreuses. Ils se sépareront quelques mois plus tard et ne rejoueront plus jamais ensemble.


La Reine de la Nuit (Malikat el layl, 1971) 
avec Yehia Chahine (Docteur Mahmoud), Hind Rostom (Karima), Hussein Fahmy (Ahmed), Nagwa Fouad (la danseuse), Abdelalim Khattab (le père d'Ahmed), Madiha Salem (la fille du docteur), Abu Bakr Ezzat (Taher)
Scénario : Mohamed Othman et Hassan Ramzy
Musique : Soleiman Fathallah, Mounir Mourad, Hassan Abou Zayed
Production : Mohamed Al Ashry
appréciation : 3/5


Karima est une chanteuse d’âge mûr qui mène une revue dans un célèbre cabaret. Un jour alors qu’elle est au volant de sa voiture sur une petite route de campagne, un enfant traverse brusquement. Elle ne peut l’éviter, c’est l’accident. Le jeune paysan est projeté au sol et perd connaissance. Dans la voiture qui la suivait, se trouve le docteur Mahmoud. Il s’est arrêté et après avoir constaté que la petite victime est toujours en vie, il la conduit à l’hôpital. Karima et le docteur se retrouvent au commissariat pour faire leur déposition. Celui-ci rassure tout le monde en expliquant que les blessures du jeune garçon sont bénignes et qu’il se rétablira vite.
Après cet épisode qui aurait pu tourner au tragique, la meneuse de revue fait tout pour rencontrer à nouveau le médecin. Elle sait qu'il enseigne à l'université, qu’il est veuf et qu’il a une fille d’une vingtaine d’années. Elle passe le voir à son bureau, elle l’invite dans son cabaret. Dans un premier temps, le docteur Mahmoud reste très distant au grand désappointement de Karima qui n’a pas l’habitude qu’on lui résiste ainsi. Mais progressivement, il se laisse séduire et une grande complicité naît entre eux. Ils finissent par s’avouer leur amour. On parle mariage.
Cette situation n’est pas faite pour plaire à l’entourage des deux amoureux...



La Passion et la Chair (Al Atifa wa al Gasad, 1972)
avec Nagla Fathy (Houda), Mahmoud Yassin (docteur Ahmed), Rushdy Abaza (Zaki), Soheir El Bably (Dwala), Omar Khorsheid (Medhat), Sayed Zayan (le serviteur), Nabila El Sayed (la servante), Ali Ezz Al Din (le père de Houda)
Scénario : Nairouz Abdel Malak et Hassan Ramzy
Musique : Fathy Qoura, Gamal Al Hashemi, Hussein Abu Zeid, Helmy Amin, Omar Khorsheid, Suleiman Fatahallah, Mohamed Zia Eddin
Production : les Films Al Nasr (Hassan Ramzy)
appréciation : 2/5


Houda est la fille unique d’un riche homme d’affaires. Elle passe des vacances à Alexandrie. Un jour alors qu’elle bronze au soleil dans un endroit isolé, elle est agressée par quatre individus. Un jeune homme intervient et met en fuite les voyous. Le sauveur de Houda est un étudiant en médecine, le docteur Ahmed. Ils se revoient et très vite tombent amoureux l’un de l’autre. Mais cette idylle à peine commencée doit être mise entre parenthèses : Ahmed annonce à Houda que pour terminer ses études il doit séjourner un certain temps à Londres. La jeune femme est dévastée. Après le départ d’Ahmed, elle trouve un soutien auprès de Zaki et de Dwala, un couple d’âge mûr qui se trouvait à Alexandrie en même temps qu’elle. Au Caire, Houda reprend sa vie dans le luxueux appartement qu’elle occupe avec son père. Malheureusement, les affaires de celui-ci traversent une crise grave. La santé chancelante du vieil homme n’y résiste pas. Il meurt brutalement. Houda est inconsolable. Elle ne retrouve le sourire que le jour où elle reçoit un télégramme d’Ahmed lui annonçant son retour. A l’heure dite, elle se rend à l’aéroport pour l’accueillir. Hélas, elle apprend que l’avion de celui-ci a explosé en plein vol : aucun survivant. Houda a perdu les deux êtres qui lui étaient les plus chers au monde.



Jamais je ne reviendrai (Abadan Lan A'oud, 1975)
avec Nadia Lutfi, Rushdy Abaza, Imad Hamdi, Safia El Emary, Hala El Shawarby, Salah Nazmi. Hala El Shawarby, Afaf Wagdy
Scénario : Nairouz Abdel Malak, Hassan Ramzy, Ahmed Saleh
Musique : Fathy Qoura, Mounir Mourad, Hassan Abou Zayed, Tarek Sharara
Production : les Films Al Nasr (Hassan Ramzy)
appréciation : 1/5


Le docteur Ahmed vit heureux avec sa femme, Hoda, et son fils, Essam, dans une confortable maison bourgeoise. Alors qu’ils sont en vacances au bord de la mer, le garçon est sauvé de la noyade par Souad, une séduisante jeune femme. Hamed et Hoda la considèrent désormais comme un membre de leur famille et l’invitent régulièrement dans leur demeure. Souad est tombée instantanément amoureuse du docteur. Ce dernier finit lui aussi par succomber aux charmes de la jeune femme. Ils deviennent amants. Quelques mois plus tard, Souad est enceinte. Le docteur n’a plus le choix. Il avoue la vérité à sa femme et lui annonce qu’il souhaite vivre avec sa maîtresse.

dimanche 17 mars 2024

Les réalisateurs : Sayed Tantawi (né en 1935)

سيد طنطاوي

Producteur, scénariste et réalisateur, Sayed Tantawi commence sa carrière dans le cinéma en 1959.  Il réalise son premier (mauvais) film en 1965 : Je Renais avec le chanteur Moharam Fouad qui signe aussi le scénario et la musique. Il tournera une quinzaine de films jusqu'au milieu des années quatre-vingt-dix puis il poursuivra son activité à la télévision. On ne trouve rien de bien marquant dans sa filmographie, essentiellement constituée de drames sentimentaux, à part le très sulfureux Chuchotement du Diable (1968).

Un seul film de Sayed Tantawi a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :

Le Chuchotement du Diable (Hamset Al Shaytan, 1969)
avec Marina (Souad), Imad Hamdi (Aziz), Ahmed Ramzy (Sélim), Randa (Doria), Layla Karim (la mère de Sélim), Abdullah Timor (Ehsan)
Ce film libano-égyptien est sorti sous le titre Les Maudits.
Scénario : Abdulaziz Salam
C'est une adaptation très libre du roman de D.H. Lawrence L'Amant de Lady Chatterley (1928).


Aziz est un homme riche et puissant qui vient d’épouser la jeune et jolie Doria. Il possède une grande propriété où il élève des chevaux. Ceux-ci sont soignés par deux garçons d’écurie, Ehsan et Sélim. La mère de ce dernier travaille aussi chez Aziz, comme servante. Sélim est fiancé à Souad, la fille du forgeron.
Un jour, Aziz monte un cheval particulièrement nerveux. L’animal se cabre et le fait tomber. L’homme, blessé, est transporté dans sa chambre. Il souffre terriblement. Le médecin assure qu’il s’en sortira mais la convalescence sera longue. Une chose est certaine : Aziz restera impuissant.
Tandis que son mari passe ses journées dans son lit, Doria s’ennuie. Elle essaie de se rapprocher de Sélim. Celui-ci garde ses distances d’autant plus que Souad est harcelée par Ehsan. Il a même tenté de l’embrasser mais Sélim est accouru à temps et a corrigé son rival. Quand tout le monde dort dans la grande maison, Doria a pris l’habitude de se rendre à l’écurie où Sélim s’est aménagé une petite chambre. Elle l’observe alors qu’il dort torse nu. Une nuit n’y tenant plus, elle se jette sur lui mais le jeune homme repousse ses avances. Ils finissent tout de même par devenir amants, pour la plus grande joie de la mère du jeune homme.

mardi 2 janvier 2024

Les réalisateurs : Mohamed Radi (1939-2017)

محمد راضي


Au début des années soixante, Mohamed Radi fait conjointement des études de droit et de cinéma. Sa carrière commence à la télévision pour laquelle il réalise documentaires et courts métrages. Parallèlement à cette activité, il devient l’assistant de grands cinéastes comme Youssef Chahine ou Fateen Abdel Wahab.

En 1968, il fonde avec d’autres jeunes réalisateurs le groupe du nouveau cinéma. L’objectif de ce collectif est de promouvoir un cinéma délivré des diktats commerciaux pour permettre à chacun d’exprimer librement sa créativité. Soutenu par l'Organisation générale égyptienne pour le cinéma, ces « jeunes cinéastes en colère » se lancent dans la production et c’est ainsi que Mohamed Radi peut tourner son premier long-métrage en 1972, La Barrière avec Nadia Lutfi, Nour Al Sherif et Yehia Shahin (Aujourd’hui, on a peine à voir en quoi ce mélodrame fort conventionnel a pu passer à son époque pour une œuvre « novatrice ».)

Dans les années soixante-dix, ses films les plus célèbres sont des œuvres engagées évoquant la défaite de 1967 et ses conséquences morale et politiques : Les Fils du Silence (1974), Derrière le Soleil (1978), La Vie est un Instant (1978).

La décennie suivante sera marquée par sa collaboration avec Adel Imam devenu la star du grand écran.

Mohamed Radi a réalisé quinze longs-métrages de fiction.


Deux films de Mohamed Radi ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :



Les Fils du Silence (Abnaa Al-Samt, 1974)
avec Mervat Amine (Nabila), Mahmoud Morsi (le rédacteur en chef du journal), Madiha Kamel (Raïfa Mansour, la maîtresse du rédacteur en chef), Nour El-Sherif (Magdi), Ahmed Zaki (Mahmoud), Mohamed Sobhi (Samir), Hamdy Ahmed (Sabri), Sayed Zayan (Shalabi), Fathia Shahin (la mère de Nabila), Elhamy Fayed (le commandant), Farida Saif Al Nasr (Sanaa, la femme de Mahmoud), Nabila Afaf El Baz (Elham, la fiancée de Samir)
Scénario : Magid Tubia
Musique : Baligh Hamdi
Production : les Films Radi


Mohamed Radi a tourné trois films sur la guerre de 67 et celle de 73. Dans les Fils du Silence, on suit un groupe de soldats qui vont se battre de manière héroïque pour venger la défaite de 1967. Ils sont six jeunes hommes en première ligne face à une position tenue par des israéliens. A l’occasion de leurs permissions, on fait la connaissance de leurs proches restés au Caire. L’un d’eux, Magdi, retrouve sa fiancée qui est journaliste…


Les Hommes et les Djinns (Alans wa al gins, 1985)
avec Adel Imam (Galal Sultan), Yousra (Docteur Fatima Ismaïl), Ezzat Al Alaily (docteur Oussama), Amina Rizq (la mère de Fatima Ismaïl), El Sayed Radi (Idriss), Nahed Gabr (Nadia, la sœur de Fatima), Hussien El Sherbiny (Hussein), Samira Mohsen (la mère de Galal Sultan), Mamdouh Wafi (Mohamed, le beau-frère de Fatima), Magdy Emam (Galal Khalifa), Nadia Shams El Dine (la belle-mère de Nadia)
Scénario : Mohamed Othman
Musique : Shaban Abou El Sayed
Production : Mohamed Radi


Le film s’ouvre avec une citation coranique, le verset 56 de la sourate « Ad-Daryiat » : « Et je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent. »
Le docteur Fatima Ismaïl est dans l’avion qui la ramène en Egypte après un long séjour aux Etats-Unis où elle a passé son doctorat. Lors du voyage, elle s’aperçoit qu’un homme l’observe avec insistance. A leur arrivée au Caire, il lui adresse la parole. Il s’appelle Galal Sultan et il travaille dans le tourisme. Il affirme qu’ils se sont déjà rencontrés. A l’aéroport, Fatima est attendue par ses parents, sa sœur et son mari ainsi que par son oncle Hussein. Chose étrange : aucun d’eux n’a remarqué qu’elle était accompagnée par un homme. Une fois chez ses parents, elle se rend compte qu’elle a avec elle la mallette que portait son mystérieux interlocuteur. Elle se promet de le retrouver afin de la lui remettre. Dans sa chambre, elle découvre au fond d’un tiroir un vieil album de photo. Il rassemble des clichés d’elle et de son fiancé Galal. Leur relation s’était terminée tragiquement. Ils s’étaient disputés à propos de sa carrière professionnelle juste avant qu’il ne meure dans un accident de voiture en essayant de poursuivre le taxi dans lequel elle avait pris place. Depuis, elle est rongée par le sentiment de culpabilité. Le lendemain, elle se rend dans le centre de recherche qui doit l’employer. Elle y retrouve le docteur Othman, son ancien professeur, qui lui avoue son amour et la demande en mariage. Fatima est déconcertée par cette démarche et elle souhaite attendre avant de se prononcer. Elle a commencé à travailler depuis quelque temps quand elle a la visite de Galal Sultan. L’entretien est cordial mais son visiteur reste toujours aussi mystérieux. Il prétend venir chercher sa mallette qui contient des documents importants concernant sa mère. Fatima lui dit qu’elle est chez ses parents mais qu’elle pourra la lui restituer le lendemain. Le soir, alors que la jeune scientifique a décidé avec sa sœur d’ouvrir la fameuse mallette, les deux jeunes femmes constatent que celle-ci a disparu…

Notre avis : difficile de faire moins angoissant que ce film d'"horreur". Des effets spéciaux au rabais et une interprétation mollassonne. Adel Imam à contre-emploi et à contresens.

dimanche 31 décembre 2023

Les réalisateurs : Adel Sadeq (1934-2017)

عادل صادق

Adel Sadeq a étudié le cinéma aux Etats-Unis. De retour en Egypte, il fera l'essentiel de sa carrière à la télévision. Pour le grand écran, il tournera huit films.  Il réalise son premier long-métrage en 1966, Mon Amour au Caire, un mélodrame avec en vedette le chanteur yéménite Ahmed Qassem dont ce sera l'unique apparition au cinéma.


Deux films d'Adel Sadeq ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Fin d’un Homme Marié (Nehayet Ragol Tazawag, 1983)
avec Samir Ghanem (Samson), Mamdouh Wafi (Mustafa), Mazhar Abu Al Naga (un ami de Samson), Boussy (Hadya), Ali Al Sharif (Mahmoud Al Samak, le père d’Hadya), Sayed Zayan (Al Trabelsi), Dalal Abdel Aziz (Enas, l’ancienne petite amie de Samson et l’épouse d’Al Trabelsi), Hanem Mohamed (Oum Al Khair), Hala Fakher (Na’asa, la seconde épouse de Samson)
Scénario : Faysal Nada
Musique : Abdul Azim Halim
Production : Hamdi Youssef et William Rizk


Samson est un célibataire endurci, très satisfait de sa condition jusqu’au jour où il fait la connaissance d’une jeune femme qui fréquente le même club de tir que lui. Elle s’appelle Hadiya, elle est traductrice pour l’UNESCO et elle est la fille d’un riche commerçant. Tout va aller très vite entre eux et comme il se doit, cela se termine par un mariage. Dès leur lune de miel, Samson comprend que sa femme a un très fort caractère et qu’elle a bien l’intention d’imposer ses choix et ses désirs au détriment de ceux de son mari. Le jeune marié croyait s’engager dans une vie de joie et de bonheur sans fin, il ne connaîtra que frustrations et désillusions. Hadiya a peu de temps à consacrer à son mari : elle voyage constamment et quand elle est à la maison c’est pour se livrer à d’interminables séances de yoga. Cerise sur le gâteau : Hadiya possède un chien qui monopolise toute son affection et se manifeste bruyamment si Samson tente de se rapprocher de sa maîtresse. Lors d’une soirée, le mari délaissé retrouve une ancienne petite amie. Elle est devenue la femme d’un collègue du père d’Hadiya mais elle ne cache pas à Samson qu’elle l’aime toujours…

Notre avis : Adel Sadeq et son scénariste Faysal Nada ont fait l’essentiel de leur carrière à la télévision ce qui explique l’esthétique un peu sommaire de ce film : la plupart des scènes ont été tournées en intérieur et mettent face à face les deux héros englués dans des discussions interminables. Ce qui change, ce sont les costumes. Le sujet, l’homme déconcerté par l’indépendance de son épouse qui travaille, est un poncif de la comédie des années soixante et soixante-dix.


Un Mari à la Demande (Zoug Taht Eltalab, 1985)
avec Adel Imam (Mamdouh Fatiah), Nabaweya Sayed (la mère de Mamdouh), Youssef Dawood (le chef de Mamdouh), Fouad El Mohandes (Zuhdi Bey, le directeur), Sally (Dawlat Hanem, la femme de Zuhdi), Wahid Hamdy (le premier témoin du mariage), Ali Al Sherif Al Saghir (le deuxième témoin du mariage), Othman Abdel Moneim (le mazoune), Mohamed Reda (Naïm Bey), Layla Olwi (Nahed, la femme de Naïm Bey), Sayed Abdel Ghani (Shaker Bey), Hala Sedqy (Hala), Mahmoud Rashad (le père de Zuhdi), Mona Darwesh (la secrétaire de Zuhdi)
Scénario : Helmy Salim
Musique : Hani Mehanna
Production : Wasif Fayez


Mahmoud est un petit employé qui vit avec sa mère dans un minuscule appartement sur le toit d’un immeuble. Son quotidien lui offre peu de satisfaction et, chaque jour, il subit résigné les mille soucis du citadin sans le sou. Un jour, il est convoqué par son directeur qui veut lui confier une mission très délicate. C’est le chef de bureau qui l’a présenté à leur supérieur comme un employé digne de confiance. Le directeur explique le problème à son employé : il a divorce trois fois de son épouse et il souhaite reprendre la vie commune. Mais comme l’exige la religion après un troisième divorce, la femme doit épouser un autre homme puis divorcer avant de pouvoir retourner avec son précédent mari. La mission de Mahmoud est simple : il doit se marier avec la femme de son directeur, passer la nuit à leur domicile puis au matin divorcer. Pour ce « service », Mahmoud empochera une grosse somme d’argent. Evidemment, il accepte. Le contrat est signé dans le salon du directeur mais en l’absence de sa femme. Avant de s’éclipser l’homme conduit Mahmoud dans une chambre en lui demandant de n’en sortir sous aucun prétexte puis il quitte son domicile pour passer la nuit dans un hôtel. Peu après, la femme du directeur fait irruption dans la chambre, mettant très mal à l’aise son nouveau mari avec qui elle a bien l’intention de vivre une véritable nuit de noces…

Notre avis : on retrouve Adel Imam dans un rôle que l'on connaît bien, celui du petit employé pauvre et sans talent qui subitement change de condition grâce aux femmes dont il satisfait tous les désirs. L’intrigue de cette comédie repose entièrement sur cette règle qui veut qu’après avoir divorcé trois fois, un couple peut à nouveau se reformer à la seule condition que la femme ait épousé un autre individu puis ait divorcé. Le mari doit donc trouver un homme de confiance qui acceptera contre une confortable indemnité d’épouser sa femme, de passer la nuit avec elle, sous le même toit mais pas dans le même lit, et au petit matin de divorcer. Evidemment, on peut imaginer le succès qu’une telle situation peut avoir auprès des auteurs de comédies pour toutes les péripéties plus ou moins scabreuses qu’elle autorise. Dans ce film, Adel Imam devient un professionnel du mariage éclair que des maris fortunés embauchent à leurs risques et périls. Cela donne lieu à des séquences un peu répétitives : à chaque fois, on assiste à la soirée, toujours un peu coquine, que le héros passe avec son épouse d’un soir tandis que le vrai mari passe la nuit seul, torturé par la jalousie. La séquence la plus réussie est sans doute la première : l’actrice Sally joue avec un grand naturel et une délicieuse sensualité l’épouse insatisfaite prête à tout pour profiter de son nouveau mari. Une comédie sans originalité mais distrayante.

vendredi 30 juin 2023

Les réalisateurs : Kamal Salah El Din (1937-1986)

كمال صلاح الدين


Kamal Salah El Din est un réalisateur égyptien. Il commence sa carrière cinématographique au début des années soixante comme acteur et producteur. Il réalise son premier film en 1968. Intitulé Adawya, c'est une comédie musicale avec en vedette Nahed Sherif. Kamal Salah El Din tournera douze films, une filmographie fort mince donc, aussi bien en quantité qu'en qualité. 


Un seul film de Kamal Salah El Din a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Des Loups sur la Route (Dhiab ila al tariq, 1972)
avec Mariam Fakhr Eldin (Nagwa), Salah Kabil (Salim), Omar Khorsheid (Maher), Sayed Zayan (Atef Salem), Nawal Abou El Fotouh (Lola, la maîtresse d’Atef Salem), Amal Ramzi (Amal, la petite amie de Salim), Hala El Shawarby (Narcisse, la servante de Nagwa), Momtaz Abaza (Mukhlis), Fouad Jafar (le directeur de production), Adly Kasseb (le réalisateur), Rawheya Khaled (Alhaja Zeinab), Ibrahim Saafan (un assistant du réalisateur), Khairy El Kalioby (l’officier de police), Suzi Khairy (la danseuse), Essam Wahid (Essam), Saida Galal (Saida), Ibrahim Emara (le médecin)
Scénario : Youssry Hakim, Salah DarwishMusique : Michel Youssef
Production : Kamal Salah El Din
appréciation : 1/5


Salim travaille comme assistant dans un studio de cinéma. Il vit avec Amal, une figurante, qu’il a toujours refusé d’épouser malgré les demandes répétées de celle-ci. En fait, il est secrètement amoureux de Nagwa, l’une des stars du studio. De manière anonyme, il dépose régulièrement dans sa loge une rose accompagnée d’une lettre d’amour. Mais Nagwa ne cherche pas à savoir qui est son soupirant car elle vit avec Mukhlis, un acteur dont elle est follement amoureuse.
Une journée de tournage vient de s’achever et Nagwa demande à Salim de faire des courses pour elle et de les lui apporter à son domicile. Mais quand l’actrice rentre chez elle, une très mauvaise surprise l’attend : elle surprend Mukhtlis dans leur lit en compagnie de Narcisse, sa servante. Révoltée, Nagwa met à la porte les deux amants. Elle veut se venger et quand Salim reparaît avec les courses, elle lui demande de l’accompagner dans une discothèque qu’elle a l’habitude de fréquenter avec Mukhlis. Elle y retrouve son ex-amant en charmante compagnie. Pour susciter sa jalousie, elle se montre très tendre à l’égard de Salim. Ce dernier est aux anges. Il est convaincu que Nagwa partage ses sentiments. Quand il rentre chez lui, il retrouve Amal qui lui annonce qu’elle est enceinte. Cette nouvelle met hors de lui Salim et, sans pitié, il met à la porte de son appartement la jeune fille. Pour lui, c’est déjà de l’histoire ancienne. Le lendemain au studio, Salim fait une terrible découverte : Nagwa a déjà un nouveau chevalier servant.

jeudi 16 février 2023

Les réalisateurs : Abdul Latif Zaky (1946-2022)

عبداللطيف زكي


Abdul Latif Zaky est un réalisateur égyptien né en 1946. Il est diplômé de l’Institut supérieur du cinéma. Il commence sa carrière comme assistant puis réalise son premier film La Toile d’Araignée en 1985.
 
En 1988, son mélodrame Deux Femmes et un Homme s’est vu décerner le prix du meilleur film par le centre catholique égyptien. On y retrouve Mervat Amine qui joue le rôle d’une jeune veuve, mère d’un petit garçon, qui se bat contre une maladie incurable.

Sa filmographie sans grand relief illustre assez bien ce que devient le cinéma égyptien dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix : une industrie artistique en déclin qui produit à la chaîne de petits films sans âme, pâles copies des blockbusters américains.


Un seul film d'Abdul Latif Zaki a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Lutte Fratricide (Sirae al'ahfad, 1989)
avec Nour El Sherif (Higazi Noha), Noura (Nahla), Salah El Saadani (Barhan Noha), Ashraf Al Kenzi (Magdi Noha), El Said Radi (le directeur de théâtre), Hassan Hosny (Barei Badran), Saeid Abdel Ghani (l’escroc), Farida Saif Al Nasr (Habiba), El Montaser Bellah (le clown), Abla Kamel (la servante), Sabri Abdel Aziz (le père de Nahla), Abdel Ghany Nasser (l’avocat), Naima El Soghaiar (la mère de Magdi), Amina Rizq (la grand-mère), Farouk Youssef (l’acteur de théâtre), Raafat Raji,Kamal El Zeiny (le procureur), Ashraf Tulba (le critique de théâtre), Haridi Omran (marchand de bétail)
Scénario : Karam El Niggar
Musique : Omar Khairat
Production : Screen 2000


Ibrahim Noha, un homme très riche, vient de mourir. Il avait trois fils qui ont tous disparu dans des circonstances dramatiques. Il lui reste trois petits enfants : Higazi, le paysan, Magdi, le boxeur raté et Barhan, le seul qui ait fait des études. Celui-ci est aussi fiancé à la fille d’un général mais il n’a jamais pu l’épouser faute d’argent. Après les obsèques du grand-père, les trois cousins se retrouvent chez la grand-mère pour la lecture du testament. Ils apprennent que leur grand-père était à la tête d’une véritable fortune et que tout cet argent est désormais entre les mains de son épouse. Le défunt a décidé de léguer tout ce qu’il possède au meilleur de ses trois petits enfants. Il pose au préalable une condition : ils devront tous être mariés et la grand-mère offre une première prime de cinq mille guinées à qui sera marié le premier. Magdi, le boxeur, se met aussitôt en chasse. Il demande à une danseuse du cabaret qu’il fréquente de l’épouser mais celle-ci refuse. Il se rabat sur la servante de sa mère et, une fois marié, il se précipite chez l’avocat de la famille avec le précieux acte de mariage. Las ! Son cousin Barhan l’avait déjà devancé : il avait enfin épousé sa fiancée et avait donc empoché les cinq mille guinées. Higazi lui aussi finit par se mettre en couple : son meilleur ami est clown dans un cirque et celui-ci avait incité Habiba, sa patronne, à séduire le paysan dans l’espoir de récupérer l’héritage du grand-père…

lundi 14 février 2022

Ahmed Yehia (1947-2022)

أحمد يحيى

dans Les Filles et l'Eté (1960)

Le réalisateur Ahmed Yehia est mort lundi 7 février à l'Hôpital International d'Egypte à Gizeh. Il avait 75 ans.

Ahmed Yehia est encore un enfant quand il fait ses premiers pas dans le cinéma. Il joue aux côtés d’Abdel Halim Hafez dans Histoire d’Amour (1959) et dans Les Filles et l’Eté (1960).
Après des études à l’institut Supérieur du Cinéma, il se forme auprès de grands réalisateurs dont il devient l’assistant. Il réalise son premier film en 1975, Une Nuit et des Souvenirs avec Imad Hamdi et Madiha Yousri. Il s’impose très vite comme un cinéaste de premier plan et il remportera de nombreux prix tout au long de sa carrière. Certains critiques l’ont considéré comme le digne successeur d’Ezzel Din Zulficar. Il a réalisé 26 longs-métrages pour le cinéma et de nombreuses séries pour la télévision. 

vendredi 17 décembre 2021

Les réalisateurs : Abdel Moneim Shoukry (1922-1998)

عبدالمنعم شكري

Abdel Moneim Shoukry a fait des études d’histoire mais dès les années quarante, il se tourne vers le cinéma. Il commence sa carrière comme accessoiriste et décorateur. A partir de 1949, il devient l’assistant de grands réalisateurs de l’époque. Dans les années soixante, il se rend en Europe et en Union Soviétique pour parfaire sa formation de cinéaste et de retour en Egypte, il tourne son premier film, Jeunes Mariés, Ne Pas Déranger avec Hassan Youssef et Nahed Sherif (1968).
Il va réaliser dix-huit longs-métrages et un grand nombre de séries pour la télévision. L’essentiel de sa production est constituée de comédies sans grand relief, voire, pour certaines, d’une rare médiocrité.


Trois films d'Abdel Moneim Shoukry ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Bonjour, ma chère épouse (sabah al khayr ya zawjati aleaziza, 1969)
avec Salah Zulficar (Hassan), Nelly (Samia), Taheya Carioca (la mère de Samia), Nabil El Hegrassy (Hanafi), Fathia Shahin (la directrice de l’école), Fahmy Amman (Oncle Rajab), Kawthar El Assal (Karima, une employée de la société), Hussein Ismaïl (le directeur du bureau de placement), Layla Yousry (une baby-sitter), Hassan Hussein (le portier), Wasila Hussein (une collègue de Samia), Seif Allah Mokhtar (le passager dans le bus), Zeinat Olwy (la danseuse)
Scénario : Sami Amin
Musique : Ahmed Abou Zeid
Production : les films Samaha
appréciation : 3/5


Hassan occupe un poste de direction dans une entreprise. C’est un homme très rigoureux qui ne supporte pas que ses subordonnés arrivent en retard au bureau. Samia, sa femme, est institutrice. Tous les deux forment un couple heureux et ils ont hâte après une longue journée de travail de se retrouver dans leur petit appartement pour une soirée en amoureux. Leur bonheur n’est troublé que par les visites de la mère de Samia. Celle-ci n’a jamais vraiment accepté ce mariage car elle souhaitait que sa fille épouse un cousin. Elle ne rate pas une occasion pour manifester son hostilité à l’égard de son gendre. Tout se complique quand arrive l’enfant. Samia a le plus grand mal à concilier ses impératifs professionnels avec ses devoirs maternels. Dans un premier temps, elle est obligée de faire appel à sa mère qui s’installe chez eux avec son neveu...



Criminel à l’essai (Mogrem Taht Al-Ekhtebar,1969)
avec Hassan Youssef (Medhat Souleiman), Nelly (Nadia), Soheir El Morshedi (Aziza, la maîtresse d’Abdel Maqsoud), Hassan Hamed (Abdel Maqsoud/l’acteur Fawzi Salem), Hassan Mostafa (Abdel Khaleq, le producteur), Nabil El Hagrassy (le réalisateur), Seif Allah Mokhtar (Barai’), Hassan Hussein (le photographe de presse), Ahmad Abu Abiya (un membre du gang d’Abdel Maqsoud), Salama Elias (le directeur de la prison), Lola Mohamed (la danseuse), Mohamed El Helwa (un membre du gang), Galal El Masry (l’assistant du metteur en scène), Abdel Ghani El Nagdi (le portier de la société de production)
Scénariste : Ahmed Abdel Wahab
Musique : Salah El Din Mustafa



Abdel Maqsoud est un dangereux chef de gang. Lui et ses hommes sont poursuivis par tout un groupe de policiers et ils se retrouvent piégés dans la montagne. Abdel Maqsoud n’hésite pas à sacrifier ses hommes pour sauver sa peau. Le lendemain sa mort fait les gros titres de la presse. Il aurait péri dans l’incendie de sa voiture. En fait, c’était un stratagème d’Abel Maqsoud pour pouvoir vivre tranquillement dans la clandestinité avec sa maîtresse. Les seuls à le savoir, ce sont ses anciens complices qui sont bien décidés à se venger. Lors de l’affrontement avec la police, un jeune journaliste était présent sur les lieux avec son photographe. Il s’appelle Medhat Souleiman et l’histoire de ce terrible gangster l’a tellement impressionné qu’il décide d’en tirer un scénario. La maîtresse d’Abdel Maqsoud sera jouée par Nadia, sa fiancée qui travaille comme dompteuse et acrobate dans un cirque. Pour interpréter le gangster lui-même, il a trouvé un acteur du nom de Fawzi Salem. Il n’a aucun talent et il est d’une intelligence médiocre mais c’est le parfait sosie du héros. Dans sa planque, Abdel Maqsoud apprend le projet du film et pour en savoir plus, il fait enlever l’acteur qui doit jouer son rôle. Quand celui-ci lui révèle le cachet qu’il touchera pour sa prestation, le vrai gangster décide de séquestrer son double et de se présenter à sa place dans les bureaux du producteur…

Notre avis : l’idée de départ du scénario n’est pas mauvaise : un gangster en cavale joue dans un film qui évoque sa propre histoire mais le tournage sera bouleversé par le caractère très mouvementé de son existence. On devine les potentialités comiques d’une telle situation mais le résultat est bien décevant. On se retrouve devant une petite comédie mal filmée et mal jouée. Le double rôle du gangster et de son sosie a été confié à Hassan Hamed plutôt habitué aux seconds rôles et le film a sans doute pâti de son jeu limité. Mais le plus gênant ce sont les gags gâchés par une réalisation d’une rare maladresse. Dans le rôle de la maîtresse du gangster, Soheir El Morshedi constitue la bonne surprise de cette comédie mais c’est bien la seule.


L'Important, c'est l'Amour (Al Mohem El Hob, 1974)
Adel Imam, Sayed Zayan, Nahed Sherif, Samir Ghanem, Imad Hamdi, Safaa Abou El Saoud, Osama Abbas, Ahmed Nabil, Zizi Moustapha, Louis Youssef, Mohamed Shawky
Scénario : Farouk Saïd
Musique : Taghrid El Beshbishy
appréciation : 2/5


Shahinaz (Nahed Sherif) est une fille de bonne famille qui est atteinte d’alcoolisme sévère. Elle est suivie par le docteur Fekry (Imad Hamdi), Celui-ci doit s’absenter et il confie sa malade à son assistant Fahmy (Adel Imam) qui a pour consigne de ne jamais la contrarier et de satisfaire ses moindres désirs. Shahinaz tombe amoureuse de Fahmy qui est pourtant déjà fiancé à Nanahé (Safaa Abou El Saoud). Pour continuer à voir elle-ci en présence de Shahinaz, il la fait passer pour sa sœur. Il n’empêche qu’il doit se plier à tous les caprices de la patiente de son patron et la situation devient explosive quand celle-ci lui demande de l’épouser et qu’il accepte.


dimanche 31 octobre 2021

Les réalisateurs : Abdel Rahman Sherif (1920-?)

عبدالرحمن شريف


La carrière cinématographique d’Abdel Rahman Sherif se divise en deux périodes rigoureusement égales. Les quinze premières années, de 1945 à 1960, il travaille comme assistant réalisateur. Il passera à la réalisation, les quinze années qui suivent, de 1961 à 1976. On lui doit treize films, pour la plupart des drames sentimentaux sans grande originalité. Son premier opus s’intitule Reviens maman. Le ton est donné !


Deux films d'Abdel Rahman Sherif ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Reviens, maman (Oudy Ya Ommy, 1961)
avec Chukry Sarhan (Raafat), Omar El Hariri (Hussein), Nadia Lotfi (Zeinab, la femme de Raafat), Boussy (une petite fille), Zouzou Madi (Enayat, la mère de Raafat), Amina Rizq (la mère de Zeinab), Fakher Fakher (le docteur Asim), Riri (Samira, la jeune maîtresse de Hussein), Salwa Mahmoud (la femme de ménage), Ahmed Shawqi (un médecin), Nazim Sharawy (le procureur), Badr Nofal (Abou El Elal), Nani Ezzat (une petite fille)
Scénario : Othman Ali Saad, Bahaa Al Din Sharaf, Mohamed Abou Youssef, Ahmed Abbas Saleh
Musique : Fouad El Zahiry
Production : Dinar Films


Zeinab a épousé Raafat, un ami d’enfance. Ils ont eu une petite fille et ils vivraient heureux s’il n’y avait pas la mère de Raafat, Enayat, qui est une femme égoïste et jalouse. Celle-ci entretient une relation secrète avec Hussein, un camarade de son fils. Zeinab les surprend en pleine conversation amoureuse lors de la fête qu’elle et Raafat donnent pour l’anniversaire de leur mariage. La jeune femme décide de se rendre chez Hussein pour le convaincre de mettre fin à cette liaison. L’homme profite de ce tête à tête pour tenter d’abuser de Zeinab. Elle résiste et tandis qu’ils se battent, la mère de Raafat fait irruption dans l’appartement. Furieuse, elle s’empare d’un bibelot et frappe à plusieurs reprises sur la tête d’Hussein. Il s’écroule inanimé et c’est à cet instant qu’Enayat découvre que la jeune femme qui se trouvait avec son amant est sa belle-fille…


Le Pardon (Al Ghofran, 1971)
avec Ahmed Ramzy, Mervat Amine, Salah Kabil, Tawfik El Deken, Mona Ibrahim, Wafiq Fahmi, Mohsena Tawfik, Khalid Macheal, Nayra Wali
Une histoire de Wali El Sayed
Scénario : Ahmad Abdel Wahab
Musique : Baligh Hamdy


Abdul Rahman meurt laissant toute sa fortune à sa femme Inahyat et à son fils unique Mohsen. Inahyat voue un amour sans borne à son fils. Elle ne peut rien lui refuser et le garçonnet en profite. Ses plus proches compagnons sont ses cousins Samira et Magdy. Ce sont les deux enfants d’Abdel Gawad et ils sont en tous points opposés à Mohsen : ils vivent modestement avec leur père mais ce sont des élèves très studieux. Et puis, Mohsen tombe gravement malade. Le médecin lui annonce qu’il n’y a plus d’espoir. Alors, Inahyat accuse Dieu de l’avoir abandonnée puis elle s’effondre, inanimée. Quand elle se réveille, elle apprend que son fils est à l’hôpital et qu’il est sorti d’affaire. Elle se précipité hors de chez elle pour rejoindre Mohsen. Dans sa chambre, elle retrouve Abdel Gawad et ses deux enfants. Tout le monde a bien changé : Samira, Magdy et Mohsen sont devenus des jeunes gens. Samira est médecin tandis que Magdy est devenu officier de police. Mohsen a eu un accident de voiture. C’est la troisième automobile qu’il casse à cause de son imprudence. Il demande aussitôt à Inahyat de lui en racheter une autre en lui promettant d’être plus sage au volant. Samira est effarée par le comportement de Mohsen. Elle l’aime, ils doivent se marier et lui continue à se comporter comme un enfant gâté. Il ne travaille pas mais préfère passer ses jours et ses nuits à jouer aux cartes et à boire de l’alcool. Evidemment, dès qu’il est sur pied, il reprend sa vie de noceur, dépensant sans compter. C’est ainsi que tout son héritage s’est volatilisé et il commence à entamer les économies de sa mère...



jeudi 17 septembre 2020

Les réalisateurs : Mahmoud Zulficar (1914-1970)

محمود ذو الفقار

Mahmoud Zulficar fut à la fois acteur, réalisateur et producteur. Il fait des études d’architecture puis exerce quelque temps le métier d’ingénieur au ministère des Travaux Publics. Il commence sa carrière cinématographique comme acteur. C’est le réalisateur Hussein Fawzi qui le découvre et lui confie l’un des principaux rôles masculins de Voleur de Pommes (1939). Il passe à la réalisation en 1947 avec Hadaya. Il a écrit le scénario de ce film avec l’actrice, réalisatrice et productrice Aziza Amir, une pionnière du cinéma égyptien. Il l’épouse et, avec elle, crée la société de production Isis Films. 
En un peu plus de vingt ans, Mahmoud Zulficar tournera une quarantaine de films. Il est l’un des réalisateurs majeurs des années cinquante et soixante. Un grand nombre de ses films font l’objet de multiples rediffusions sur les chaînes de cinéma arabes, avec malheureusement une nette prédilection pour ses œuvres les moins réussies comme Jeunesse d’Aujourd’hui (1959) ou bien Secrets de Filles (1969) au détriment de ses films les plus ambitieux comme Le tintement du khoulhal (1955) ou Femmes Interdites (1958) 
Mahmoud Zulficar est le frère aîné du réalisateur Ezzel Dine Zulficar (1919-1963) et de l’acteur Salah Zulficar (1926-1993). 
Il fut l’un des maris de l’actrice Maryam Fakhr Eddine. Ils se marient peu après la mort de sa première femme en 1952. L’actrice a alors tout juste dix-huit ans et Mahmoud Zulficar en a plus du double. Huit ans après, elle le quitte, ne supportant plus, dit-elle, son avarice, sa jalousie et sa violence. Ensemble, ils ont eu une fille.


Vingt-deux films de Mahmoud Zulficar ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Vertus à Vendre (Akhalq lil-baye'a, 1950)
avec Mahmoud Zulficar (Ahmed), Faten Hamama (Amina, la femme d’Ahmed), Mimi Chakib (la belle-mère d’Ahmed), Mahmoud Shoukoko (Boulboul, l’ami d’Ahmed), Mohamed Sobeih (le voleur), Kittie (Katina, la voisine grecque), Ali El Kassar (le marchand), Abdel Hamid Zaki (le patron d’Ahmed), Shafik Nour El Din (le propriétaire de la pension), Zaki Ibrahim (l’oncle d’Amina), Alya Fawzy (la servante), Aly Abd El Al (le père de Katina), Mohsen Hassanein (le client ivre)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
D’après une histoire de Youssef El Sebai
Musique : Ahmed Sedky
Paroles des chansons : Fathy Koura et Bayram Al Tunisi
Production : les films Aziza Amir et Mahmoud Zulficar


Comédie. Ahmed est un modeste employé qui vit avec sa jeune femme Amina et sa belle-mère. Cette dernière ne le supporte pas car elle projetait de marier sa fille à un homme très riche. Elle n’a de cesse de harceler son gendre, cherchant tous les prétextes pour le rabaisser. Un jour, Ahmed rentre du travail, les bras chargés de cadeaux. A l’entrée de leur immeuble, il bouscule leur voisine, la danseuse Katina qui elle aussi portait des paquets. Toutes les boites tombent et en voulant récupérer leurs biens, les deux personnages se trompent et repartent avec les paquets de l’autre. Quand Amina et sa mère découvrent ce que contiennent les boîtes, leur conviction est faite : Ahmed a une maîtresse. Et Katina sollicitée, loin de détromper ses deux voisines, feint d’entretenir une relation amoureuse avec Ahmed. Ce dernier est effondré, il passe la soirée au cabaret où il retrouve son ami Boulboul. Tous les deux boivent plus que de raison et Ahmed rentre ivre chez lui. Malheureusement, il se trompe d’appartement et se retrouve dans le lit de Katina. Après bien des vicissitudes, il finit par regagner son appartement et sa chambre.
Le lendemain, il a une idée afin d’obliger sa belle-mère à mieux le considérer. Il demande à son ami Boutboul de s’introduire chez lui en pleine nuit comme s’il était un voleur et c’est lui Ahmed qui courageusement, se jetterait sur son ami déguisé et parviendrait à le mettre en fuite. Malheureusement, Boutboul a du retard et c’est un vrai voleur qui fait irruption dans l’appartement et qui repart avec tout l’argent d’Ahmed. Son ami arrive peu après. Le scénario peut être enfin exécuté comme prévu. Les deux femmes sont dans un premier temps épatées par la vaillance et la force de leur mari et gendre mais elles finissent par découvrir que tout était joué. Ahmed doit à nouveau subir les sarcasmes de sa belle-mère. Après ces échecs, un miracle se produit : Ahmed rencontre un vieux marchand qui vend des pilules de courage. Grâce à ce traitement, son existence va totalement changer…

Notre avis : une comédie débridée produite, réalisée et jouée par Mahmoud Zulficar. On doit avouer que le cumul des fonctions lui réussit ! Certes le sujet -un mari en proie à l'hostilité de sa belle-mère- n’est pas d’une folle originalité mais le film emporte l’adhésion par sa bonne humeur communicative. Il est vrai que Mahmoud Zulficar s’est très bien entouré : pour jouer son épouse, il a choisi Faten Hamama qui à dix-huit ans à peine a déjà tourné dans plus de vingt-cinq films et s’affirme déjà comme une immense actrice ; et pour incarner la rivale de l’épouse, il a engagé la danseuse Kitty toujours aussi pétillante. Les admirateurs de cette dernière seront aux anges : elle danse dans plusieurs très longues séquences.


Mon Père m’a Trompée (Khada'ani Aby, 1951)
avec Sabah (Kawthar), Taheya Carioca (la danseuse Taheya), Mahmoud Zulficar (Mamdouh), Zahrat Al Oula (Naïma, la fille de Shaban), Negma Ibrahim (Fatma, la première femme de Shaban), Mahmoud Shoukoko (Caruso, l’ami de Mamdouh), Mohamed El Bakkar (le chanteur Bakar), Hermine (une danseuse), Mohamed Sobeih (le barman), Abdel Ghani El Nagdi (le marchand), Sanaa Samih (la tante de Kawthar), Stephan Rosty (Shaban Bey, le mari de Kawthar), Mohsen Hassanein (un bandit), Abdel Aziz Al Ahmed (le père de Kawthar)
Scénario et dialogues : Mahmoud Zulficar, Aziza Amir, Saleh Gawdat
Musique : Farid Ghosn, Ahmed Sedky, Youssef Saleh, Mohamed El Bakkar
Production : Les Films Mahmoud Zulficar


Mamdouh est un artiste peintre qui peine à se faire apprécier de ses contemporains. Ses tableaux symbolistes attirent soit l’incompréhension, soit la moquerie. Il peut tout de même compter sur le soutien de son ami Caruso et de Kawtar, sa fiancée. Grâce à eux, Mamdouh ne perd pas espoir et continue de créer malgré les difficultés. Lui et Kawtar envisagent de se marier mais le père de la jeune fille s’oppose à ce projet. Il veut un gendre riche, capable d’assurer le bien-être de sa fille et de tous ses futurs petits-enfants. Le père de Kawthar rencontre Mamdouh et le convainc de renoncer à épouser sa fille. Le peintre se résigne à envoyer à sa bien-aimée une lettre de rupture. Kawthar est terrassée par le chagrin. Le temps passe. Caruso et Mamdouh ont bien du mal à joindre les deux bouts mais un soir, c’est la chance qui leur sourit. Grâce à leur intervention, un homme échappe à une agression. Cet homme s’appelle Shaban et pour les remercier, il leur laisse sa carte afin qu’ils puissent le joindre en cas de besoin. C’est ce que font les deux amis quelque temps après. Shaban possède une boîte de nuit et il leur propose d’y travailler. Caruso et Mamdouh sont soulagés : ils vont enfin sortir de la misère. Un soir, leur sauveur se rend dans son établissement accompagné de sa femme. Stupeur ! Sa jeune épouse est Kawtar, celle que Mamdouh n’a jamais cessé d’aimer…

Notre avis : une comédie musicale avec en têtes d’affiche deux personnalités très populaires : la chanteuse Sabah et la danseuse Taheya Carioca. Elles ont pour partenaire, le réalisateur lui-même qui apparaît quasiment dans toutes les scènes du film (On n’est jamais si bien servi que par soi-même !). Le scénario ne brille pas par son originalité et le jeu des acteurs se résume à quelques effets stéréotypés. Pourtant ce film se regarde sans déplaisir et c’est grâce aux nombreux numéros de music-hall qu’il comporte. On assite à un véritable festival Taheya Carioca qui est revenue à ses premières amours, la danse brésilienne et les rythmes sud-américains ! Soyons justes : Sabah chante bien aussi.


Je crois en Dieu (Amin bi Allah, 1953)
avec Aziza Amir, Madiha Yousri, Mahmoud El Meleigy, Ismail Yassin, Nabil El Alfy, Stephan Rosti, Wedad Hamdy, Kitty 
Scénario et dialogues : Aziza Amir, Youssef Gohar, Mohamed El Said Shusha, Youssef Hiram 
Musique : Mahmoud El Sherif, Ahmed Sedky, Izzat Al Gahely, Mohamed Sadeq 
Production : Mahmoud Zulficar 


Drame. Un homme vend son fils nouveau né à une jeune femme mariée à un homme plus âgé. Pour récupérer la fortune de son mari elle a prétendu qu’elle était enceinte et il lui faut maintenant présenter à la famille un bébé. Lorsque la mère s’aperçoit de la disparition de son fils, elle devient folle. Quant au père, il est arrêté par la police et jeté en prison. La porte de la cellule s’est à peine refermée qu’il meurt dans les bras d’un autre détenu à qui il a eu le temps d’avouer son forfait…


La Bonne Terre (el ard el tayeba, 1954)
avec Mariam Fakhr Eddine, Kamal Al Shennawi, Hussein Riad, Zouzou Madi, Abdel Salam Al Nabulsi, Omar El-Hariri, Mohamed El Tokhy, Kittie, Hussein Ismaïl, Abdel Aziz Kamel, Mohsen Hassanein, Khayria Ahmed, Abdel Hamid Badawi, Fouad El Mohandes 
Scénario et dialogues : Youssef Gohar 
Musique : Ismaïl Shabana


Drame. Une jeune fille nommée Saadia vit avec sa tante et son oncle dans une ferme. Elle ne sait pas que son père est un homme fortuné qui avait contracté avec sa mère un mariage secret. L’homme meurt en laissant toute sa fortune à sa fille. Saadia se rend au Caire pour prendre possession de son héritage. Mais Bahiga, sa tante, échafaude avec son amant un plan machiavélique pour lui prendre tout son argent…


La Fille du Voisin (Bint al-guiran, 1954)

avec George Yordanis (le père de Rita), Shadya (Layla), Zahrat Al Oula (Souad), Fouad El-Mohandes (Jamel), Omar El Gizawy (Antar Abdel Bassat), Abdelsalam El Nabolsi (Roushdy), Kittie (Rita), Thuraya Fakhry (la mère de Layla), Wedad Hamdy, Shafik Nour El Din (le père d’Esther), Gamalat Zayed (la mère d’Antar), Sumaya Tawfiq (Esther), Esther Shattah, Hussain Ismael,Khayria Ahmed, Abdelmonem Basiony, Abdelhamid Badawy (le père de Yousri) , Ibrahim Hechmat, Abdel Mona'em Saoudi, Khristo Kladakis (danseur), Wahba Hasab Allah, Elham Zaki, Aida Kamel (Zinat), Omar El-Hariri (Yousri) 
Scénario : Mahmoud Zulficar, Abdel Aziz Salam, Rashad Hejazy 
Musique : Ahmed Sedky


Comédie musicale. Jamel est resté un Dom Juan invétéré bien qu’il soit déjà marié avec Souad et qu’il soit père de famille. Il a hérité d’une entreprise et d’une grosse fortune, ce qui lui vaut un certain succès auprès des femmes. Il s’est d’ailleurs constitué un secrétariat exclusivement féminin dans lequel il puise pour ses amours extraconjugales. A la direction de son entreprise, Jamel manque singulièrement de rigueur. En fait, celui qui dirige la société, c’est l’ingénieur Yousri qui à ses moments perdus est aussi auteur de chansons. La passion de Jamel va lui attirer bien des déconvenues : Esther, une ancienne maîtresse le fait chanter en exigeant le mariage et un ancien camarade de classe avec la complicité d’une danseuse a conçu un plan machiavélique pour s’emparer de sa fortune. Malgré cela, Jamel reste incorrigible et il entreprend de séduire une jeune voisine du nom de Layla.


Le tintement du khoulhal (Ranit Al-Khulkhal, 1955)
avec Berlanty Abdel Hamid (Lawahiz), Mariam Fakhr Eddine (la femme d'Hassan), Zeinat Olwi (danseuse), Chukry Sarahn (Hassan), Abdel Wares Asr (Abou Hassan), Negma Ibrahim (Oum Badoui), Mohamed El Thoukhy (le beau-père d'Hassan)
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Mahmoud Zulficar
Musique : Sayed Mostafa, Ahmed Sabra, Abdel Halim Noweira, Fathy Qoura
Production : Mariam Fakhr Eddine
appréciation : 4/5


Hassan travaille dans la boulangerie de son père. C’est un commerce très prospère. Abou Hassan est un homme très pieux et charitable. Un jour, des enfants du quartier lui signalent qu’une jeune fille vit dans la rue. Elle s’appelle Lawahiz. Abou Hassan la recueille chez lui. Apitoyé par son histoire, il l’embauche comme domestique. Lawahiz entreprend de séduire le vieil homme, tant et si bien qu’il finit par l’épouser. Mais la jeune femme est tombée amoureuse de son beau-fils. Dès qu’elle est seule avec lui, elle joue de tous ses charmes et lui fait des avances de plus en plus explicites. Hassan n’est pas insensible au manège de sa belle-mère et plus d’une fois, il est à deux doigts de succomber. Abou Hassan comprend la situation. Il décide de marier son fils avec la fille d’un ami. Lors du mariage, Lawahiz ne cache pas sa fureur. Malgré l’arrivée de la jeune épouse dans la maison, elle reprend de plus belle ses provocations à l’égard d’Hassan.



Jeunesse d'Aujourd'hui (Shabab el Youm, 1958)
avec Mariam Fakhr Eddine (Fathia), Omar El Hariri (le docteur Mamdouh), Cariman (Nawal), Youssef Fakhr El Din (Youssef, le frère de Fathia), Mahmoud El Meleigy (le père de Fathia), Rafia El Shal (la mère de Fathia), Doha Amir (la sœur cadette de Fathia), Thuraya Fakhry (la mère de Nawal), Olwiya Gamil (la véritable mère de Fathia), Nahed Samir (la mère du docteur Mamdouh), Saab Kotb (Rashad, l’ami de Youssef), Hassan Abdul Salam (Sobhi, le fils du paysan)
Scénario : Abdel Aziz Salam et Mahmoud Zulficar 
Musique : Moukhtara et Mohamed Abdel Wahab 
Production : les films Mariam Fakhr Eddine 
appréciation : 2/5


Comédie dramatique. Fathia vit avec son père, Ahmed Fathi, un homme d’affaires très malade ainsi qu'avec sa mère et son jeune frère Youssef. Le garçon passe ses journées avec leur charmante voisine Nawal et sa jeune sœur Soheir. Le docteur Mamdouh se rend régulièrement chez les Fathi pour contrôler l’évolution de la maladie du père. Au fil de ses visites, Mamdouh et Fathia sont tombés amoureux l’un de l’autre, à la grande joie des parents de la jeune femme. Mais de son côté, Nawal aussi aimerait bien se marier et elle trouve le jeune médecin tout à fait à son goût. Elle entreprend de le séduire, encouragée par sa mère. 
Dans la maison, Fathia s’occupe de tout : elle supervise les tâches ménagères, elle veille à ce que son père prenne bien tous se médicaments, elle surveille son frère et le conseille. 
Un jour, Youssef découvre que Fathia n'est pas sa soeur mais qu'elle a été adoptée... 


Notre avis : un drame qui oppose de manière manichéenne la douce et discrète Fathia incarnée par Mariam Fakhr Eddine à la petite chipie sans scrupule jouée par Cariman. La dénonciation par trop simplificatrice d’une jeunesse insouciante et sans idéal donne à ce film un aspect moralisateur terriblement daté.


La Femme Inconnue (al-marʾa al-maghula, 1959)
avec Shadia (Fatima), Shoukry Sarhan (Samir, le fils de Fatima et d’Ahmed), Kamal Al-Shennawi (Abbas, le compagnon de Souad), Imad Hamdi (Docteur Ahmed), Zahrat El-Ola (Souad, l’amie de Fatima), Negma Ibrahim (Amina Hanem, la mère du Docteur Ahmed), Soher El Bably (Aida, la fiancée de Samir), Soraya Fakhri (Nanny), Katkota (la danseuse), Fifi Youssef (la propriétaire du cabaret), Abbas Al Daly (le médecin), George Yordanis (le barman)
Scénario : Mahmoud Zulfikar and Mohamedd Othman
D’après la pièce intitulée La Femme X du dramaturge français Alexandre Bisson (1908). C’est la seconde adaptation égyptienne de ce drame. La première a été réalisée en 1942 par Henry Barakat sous le titre L’Accusée (El Motahema)
Musique et chansons : Mohamed El Mougy, Fathy Koura, Mounir Mourad, Morsi Gameel Aziz
Production: Hassan Ramzy


Fatima vit avec son amie Souad dans un petit appartement. Elles sont toutes les deux d’origine très modeste et travaillent dans le même cabaret. C’est là que Fatima fait la connaissance du docteur Ahmed. Celui-ci a eu le coup de foudre pour la jeune femme. Bien qu’elle n’appartienne pas à son milieu et que sa mère s’oppose catégoriquement à cette union, Ahmed et Fatima se marient. Ils ont très vite un petit garçon qu’ils appellent Samir. De son côté, Souad a beaucoup moins de chance que son amie. Elle est devenue la compagne d’Abbas, un malfrat qui la maltraite et la trompe. Les années passent et un jour Abbas contacte Fatima. Il lui annonce que son amie est très malade et qu’elle va bientôt mourir. Fatima se rend aussitôt à son chevet. Mais c’est à ce moment-là que la police fait irruption dans l’appartement et arrête tout le monde, y compris Fatima. Elle est détenue au commissariat et quand enfin, elle est libérée, elle apprend que son mari a demandé le divorce. Elle se précipite chez elle où elle retrouve sa belle-mère. Cette dernière lui apprend qu’Ahmed est parti à l’étranger avec son fils…


Notre avis : un drame qui vaut surtout pour la performance de celle qui à l’époque est devenue l’une des plus grandes actrices du cinéma égyptien. En 1959, Shadia n’ a que vingt-huit ans mais elle a déjà tourné dans près de quatre-vingt films ! Son expérience et son talent lui permet de tout jouer et d’aborder avec une aisance incroyable des rôles aussi complexes que celui qui lui a confié Mahmoud Zulficar dans cette « Femme Inconnue ». Pendant les deux heures que dure le film, Shadia apparaît quasiment dans toutes les scènes, passant de la jeune chanteuse à la beauté éblouissante à la jeune mère de famille rayonnante puis à la femme désespérée et alcoolique et enfin à la vieille dame épuisée par les épreuves. Nous sommes tout de même un peu moins convaincu par ce dernier avatar : en cause sans doute, le maquillage très Grand Guignol dont on a recouvert son visage ainsi que l’air éploré et le ton geignard qu’elle croit bon d’adopter.
« La Femme Inconnue » est un film qui s’inscrit dans la grande tradition du mélodrame égyptien (même si c’est une adaptation d’une pièce française). Il ne réserve guère de surprises mais le spectateur sera néanmoins séduit par la qualité de la réalisation et de l’interprétation.


Femmes Interdites (Nessa muharramat, 1959)
avec Salah Zulficar, Hussein Riad, Amal Farid, Wedad Hamdy, Amina Rizk, Hoda Soltan, Hussein Asar, Fifi Sayed, Hussein Ismaïl
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Mahmoud Zulficar
Production : Abbas Helmy 
appréciation : 4/5


Drame. Tawfiq (Hussein Riad) est un riche commerçant d’âge mûr qui a réussi en affaires. Une seule chose le chagrine : lui et sa femme Hafida (Amina Rizk) n’ont jamais pu avoir d’enfant. Malgré l’amour qu’il porte à son épouse, il décide de prendre une seconde femme. Une entremetteuse à la langue bien pendue (Wedad Hamdy) lui présente Mahasen (Hoda Soltan), une « artiste » de cabaret qui le séduit immédiatement. L’affaire est conclue : sa seconde épouse emménage chez lui. La première doit s’effacer et s’installe dans un autre appartement de l’immeuble. Mahasen est rejointe par sa fille Leïla (Amal Farid), une jolie étudiante dont l’attitude simple et réservée tranche avec le comportement exubérant de sa mère... 



Le Géant (Al Imlaq, 1960)
avec Mariam Fakhr Eddine (Nahed), Farid Shawki (Fatouh), Imad Hamdi (Raafat), Mahmoud El Meleigy (Al Esawi), Samia Ayoub (Tahyah), Salah Nazmi (Izzat Abdel Sami), Shafik Nour El Din (Zaki Effendi), Khayria Ahmed (Sanaa), Said Khalil (Haroun), Ahmed Loxer (le procureur), Hussein Riad (apparaît en photo, le père de Fatouh), Mohamed Reda, Muhammed Abaza (le directeur de la prison), Ikram Ezzo (Nadia, la fille de Nahed), Wedad Hamdy (une secrétaire), Mohsen Hassanein, Mohamed Sobeih (un prisonnier) 
Scénario : Mahmoud Zulficar, Abdel Haye Adib, Kamal Zulficar 
Dialogues : Mohamed Abou Youssef 
Musique : Ibrahim Haggag 


Après le décès de son père, Fatouh est à la tête de l’entreprise familiale qui se trouve dans une situation financière très délicate. Les créanciers se font de plus en plus pressants. Par miracle, un ancien camarade de classe de Fatouh fait son apparition dans les locaux de la compagnie. Il s’appelle Raafat et c’est un homme très riche. Il est venu présenter à son ancien condisciple ses condoléances pour la mort de son père. Fatouh a une idée : il veut faire croire à Raafat que sa société est florissante pour l’inciter à y investir une partie de sa fortune. Raafat n’est pas dupe : il sait que Fatouh ment et qu’il est à deux doigts de la faillite. Il lui propose néanmoins un accord : il accepte de mettre une grosse somme d’argent dans l’entreprise à condition qu’il en prenne la direction financière. Fatouh est aux anges : il est sauvé ! Très vite la compagnie « Fatouh et Raafat » devient un poids lourd dans les travaux publics. Fatouh travaille jour et nuit et n’a qu’une idée en tête : écraser ses concurrents. Parmi eux, il y a notamment Al Esawi. Ce dernier propose à Fatouh et à Raafat de s’associer sur un gros projet. Fatouh refuse catégoriquement : il reproche à Al Esawi de s’être mal comporté avec son père. Cela, Raafat ne le sait pas et il ne comprend pas l’intransigeance de son associé. Dans le même temps, Nahed, l’une des secrétaires décide de quitter l’entreprise : elle ne supporte plus la brutalité de Fatouh dont elle est secrètement amoureuse. Raafat qui est épris de la jeune femme, comprend que c’est une chance pour lui. Quelque temps plus tard, Fatouh découvre que Nahed et son associé sont fiancés…


Le Vieil Adolescent (El morahek el kabir, 1961)
avec Hind Rostom (Sonia), Imad Hamdy (Ahmed), Hussein Aser (Fadel, le régisseur de la propriété d’Ahmed) ; Hussein Ismaël (le secrétaire d’Ahmed), Zizi El Badraoui (Nadia, la fille de Fadel), Youssef Fakhr El Din (Adel, le fils de Fadel et l’assistant d’Ahmed), Nazim Sharawy (Ali), Shahira Kamal (Doria, la femme d’Ali), Samar Atia (Nani), Abdel Ghani El Nagdi (le serviteur), Aida Helal (Zinat), Madiha Salem (Soad, la fiancée d’Adel), Kamal Hussein (docteur Medhat)
Scénario : Mahmoud Zulficar et Mohamed Abou Youssef
Production : les films de l’âge d’or


Ahmed Kamal est devenu très célèbre grâce aux conférences radiophoniques qu’il consacre à l’amour. S’il fait l’éloge de la passion amoureuse, du mariage et de la famille, il rejette tout cela dans sa vie privée. A quarante-cinq ans, il multiplie les aventures amoureuses et trouve ses maîtresses parmi ses innombrables admiratrices. Sonia, une danseuse, le connaît depuis dix ans et rêve de se marier avec lui. Elle voit d’un très mauvais œil toutes ces jeunes femmes tourner autour d’Ahmed et elle est bien décidé à ne pas se laisser oublier. Un soir, Nani, une amie, se présente au domicile du coureur de jupons en compagnie de Zinat, une admiratrice qui rêvait de le rencontrer. Nani les laisse seuls et Ahmed entreprend de séduire la jeune femme. Au moment même où ils s’embrassent, Sonia entre dans l’appartement et chasse Zinat. Mais cette dernière ne s’avoue pas vaincue : le lendemain, elle téléphone à Ahmed qui l’invite à se rendre en sa compagnie dans le domaine qu’il possède à la campagne. A leur arrivée, ils sont accueillis par le régisseur et sa fille, Nadia. Cette dernière est folle de joie et elle se comporte avec Ahmed d’une manière si familière que Zinat en est quelque peu froissée. Par respect des convenances, le séducteur fait passer sa nouvelle conquête pour sa secrétaire…

Notre avis : une comédie sentimentale qui réunit Hind Rostom et Imad Hamdy. Malgré leur différence d’âge (le second a vingt-deux ans de plus que la première !), cela fait près de quinze ans qu’ils se retrouvent régulièrement sur des tournages et dans ce film, leur complicité est évidente. Cela ne suffit pas à faire de ce « Vieil Adolescent » une comédie accomplie. Imad Hamdy joue dans un registre qui n’est pas le sien et on sent dans son jeu une certaine maladresse. Hind Rostom est plus convaincante dans son rôle de femme hargneuse et énergique. Dommage qu’au tout début du film, elle exécute un numéro de danse où elle pousse le mimétisme avec Marilyn Monroe beaucoup trop loin pour ne pas sombrer dans le ridicule.


Des Années d'Amour (Sanawat El Hob, 1963)
avec Nadia Lutfi (Nadia), Chukry Sarhan (Adel), Mohamed Awad (le cousin d’Adel), Layla Taher (amie de Nadia), Mahmoud Azmy (Fathy, le frère d’Adel), Zeinab Sedky (la mère d’Adel et Fathy), Fifi Saheid (la mère de Nadia), Abdel Azim Kamel (le père de Nadia), Soheir Zaky (la danseuse), Layla Yousry (la servante)
Scénario : Amin Youssef Ghorab 
Production : Abbas Helmy


Drame sentimental. Nadia et Adel se sont rencontrés dans le train. Ils s’apprécient beaucoup et ils décident de se revoir. Mais Adel ne se présente pas à leur rendez-vous. Il a subitement quitté Le Caire sans pouvoir prévenir Nadia. Il lui écrit une lettre dans laquelle il explique son absence. Malheureusement la jeune femme ne la reçoit pas. Par désespoir, elle accepte d'épouser le frère de celui qui semble vouloir la fuir. Quelque temps après le mariage, Adel refait son apparition…

Notre avis : un mélodrame élégant qui rappelle certains films italiens de la même époque (On y entend beaucoup de mandolines !). Depuis le début des années 60, Nadia Lutfi a conquis le cœur du public en incarnant la jeune égyptienne moderne tourmentée par l’amour et les questions existentielles. C’est ce même personnage que nous retrouvons ici, dans une version très fleur bleue. Plus embêtant : dans le rôle du cousin d’Adel, le jeune Mohamed Awad qui commence sa carrière de pitre fatigant.


La Rebelle (Al Moutamaridah, 1963)
avec Sabah (Sawsan), Ahmed Mazhar (Sami), Fouad El Mohandes (Wadji, l’ami de Sami), Mahmoud Morsi (Kamel Sabri, l’acteur de théâtre), Nadia El Noqrachi (Nabilah, la petite amie de Wadji), Abdel Khaleq Saleh (le père de Sawsam), Aziza Helmy (la mère de Sami), Edmond Tuema (Costa, le fabricant de soda), Samiha Ayoub (l’actrice Qadriah), Abdel Aziz Kamel (le collectionneur de tableaux), Ismaïl (un membre de la direction de l’usine textile)
Scénario : Diaa El Din Baybars
Chansons et musique : Hussein Al Sayed, Mohamed Al Muji, Mounir Mourad
Production : Les films Masr al Jadida


Sawsan est une jeune fille très riche qui croit que tout peut s'acheter, même les êtres humains. Son père est un chef d’entreprise prospère qui lui passe tous ses caprices. Elle s’est entichée d’un comédien Kamel Sabri et elle a acheté toute les places du théâtre dans lequel sa troupe se produit afin d’être la seule à assister à la représentation. Elle a organisé une petite réception en l’honneur de Kamel et de ses collègues. Le comédien est épaté par la fortune de Sawsan et de son père et il comprend très vite le bénéfice qu’il va pouvoir en tirer. Kamel est fiancé à l’une des comédiennes de sa troupe mais celle-ci consent non sans réticence à s’effacer pour le bien de leur compagnie. Peu après, le père de Sawsan meurt brutalement et c’est la jeune femme qui prend la direction de l’usine de textile paternelle. Parmi les employés, il y a Sami, un artiste peintre qui est chargé de concevoir de nouveaux motifs pour les tissus imprimés que produit l’entreprise. Il a accepté ce travail pour pouvoir soigner sa mère très malade. Sami est secrètement amoureux de Sawsan. Il a peint de nombreux portraits de la jeune femme mais il s’est toujours bien gardé de lui avouer son amour. Un jour, Sawsan, qui a beaucoup d’admiration pour les créations de Sami, lui demande de jouer son soupirant pour exciter la jalousie de Kamel et tester ses sentiments. Le peintre refuse net de se prêter à ce petit jeu…

Notre avis : une excellente comédie reposant sur une observation très fine des relations complexes qui se nouent entre l’amour, l’art, le pouvoir et l’argent. La grande force du film, c’est qu’il tourne le dos à tous les clichés attendus (l’artiste est forcément pur et désintéressé tandis que le patron ou la patronne d’une grande entreprise est nécessairement un vil exploiteur.). Dans le rôle de la riche héritière, tantôt exaspérante, tantôt attachante, Sabah se révèle une actrice de premier ordre. Avec « La Rebelle », Mahmoud Zulficar a su conjuguer élégance et intelligence pour nous offrir un divertissement de haute tenue. Se gardant de toute caricature facile, il pose sur les mœurs de ses contemporains un regard plein d’ironie mais aussi de bienveillance.


Le Prix de l’Amour (Thaman Al-Hob, 1963)
avec Maryam Fakhr Eddine (Soad Hanem), Layla Taher (Inayat, l’amie de Soad), Fouad El Mohandes (Hussein, l’avocat de Soad), Abdel Khalek Saleh (Alawi), Chukry Sarhan (Salah, le fils d’Alawi), Nahed Samir (Sonia, la femme d’Alawi), Zeinab Sedky (la mère d’Alawi), Hassan Anis (l’avocat), Ali Oraby (le chauffeur de taxi), Ahmed Al Haddad (Mabrouk, l’employé d’Alawi), Layla Yousry (la servante de la maîtresse de Salah), Soheir Zaky (danseuse et maîtresse de Salah)
Scénario : Mohamed Abou Youssef et Mahmoud Zulficar
Musique de danse : Attia Sharara
Musique du générique : Canadian Capers (Earl Burtnett, Gus Chandler, Bert White, Henry Cohen)
Production : Aflam Misr Algadida et Aflam Alshams


Alawi avait gaspillé toute sa fortune ainsi que celles de sa femme et de sa mère. Heureusement, il avait hérité de son frère Abbas, ce qui lui avait permis de retrouver une certaine aisance financière. Mais c’était sans compter un petit détail : son frère, après la mort de son épouse, s’était remarié en secret avec une jeune femme, Soad Hanem. Quand celle-ci avait décidé de faire valoir ses droits, Alawi lui avait fait un procès qu’il avait gagné. Mais l’obstination de l’avocat de la veuve finit par payer et deux ans plus tard, Alawi doit restituer tout l’héritage de son frère à sa belle-sœur. Le vieil homme réunit un conseil de famille et il est décidé que pour éviter la ruine, son fils Salah devra épouser l’héritière. Salah ne travaille pas et passe ses nuits à boire en compagnie de femmes légères. Craignant de devenir pauvre et de devoir travailler, il accepte la mission. Salah téléphone à Soad Hanem afin de prendre rendez-vous avec elle. La jeune femme accepte de le recevoir mais sur les conseils de son avocat, c’est son amie Inayat qui se fera passer pour elle lors de cet entretien…

Notre avis : une comédie gentillette dans laquelle toute une famille finit par retrouver sa fortune grâce à l’amour. Difficile de concevoir une morale plus « bourgeoise » ! Le premier rôle féminin est dévolu à Maryam Fakhr Eddine qui joue son personnage habituel de jeune femme élégante et désespérément convenable (les réalisateurs oublient trop souvent qu’elle est bien plus intéressante en garce ou en femme fatale.). Le film souffre aussi de son esthétique très théâtral : on a l’impression que les personnages passent la majeure partie de leur temps à pérorer au salon, confortablement assis sur le canapé ou dans des fauteuils. Autre défaut majeur du film : les pitreries d’Ahmed Al Haddad fatiguent très vite et le réalisateur a la très mauvaise idée de solliciter celui-ci bien au-delà de ce qu’exigeait le scénario. Dans la première partie, son interminable numéro d’homme ivre est particulièrement exaspérant.

 
Vacances d’Amour (Agaza Gharam, 1967)
avec Fouad El Mohandes (Magdi), Shwikar (Layla), Nagwa Fouad (Elham), Salah Nazmi (Sabri, le mari d’Elham), Naima Wasfi (Zahira), Hassan Mostafa (Ahmed Papadopoulou), Mohamed Shawky (le portier), Ragaa Sadiq (Adila), Hussein Ismaïl (Attia), Mary Bay Bay (Bahija) 
Scénario : Farouk Sabri 
Musique : Mounir Mourad 
Chansons : Hussein El Sayed


Comédie. Magdi qui travaille comme ingénieur à Assouan rentre au Caire pour des vacances. Il a hâte de retrouver sa femme Layla et ses deux enfants. Et pour fêter son retour, il espère bien passer leur première soirée commune en amoureux avec sa femme. Cette dernière est médecin à l’hôpital et son activité lui laisse peu de loisir. Elle reste très souvent tard le soir à l’hôpital mais aujourd'hui, elle est là, prête à satisfaire tous les désirs de son petit mari. Tout s’annonce au mieux : les enfants sont au lit, Layla a passé sa plus belle robe. Las ! Le téléphone sonne. Layla est rappelée à l’hôpital pour une urgence. Elle se change et disparaît au grand dam de Magdi qui reste seul à se morfondre. Mais son dépit est de courte durée car en sortant sur le balcon de leur appartement, il retrouve Elham, la voisine qui prend l’air du soir. Elle aussi est seule : son mari est encore absent alors que c’est le jour de son anniversaire. Entre l’époux délaissé et l’épouse abandonnée, la complicité est immédiate. Le lendemain, Layla est toujours à l’hôpital. Le soir venu, Magdi met les enfants au lit après le dîner puis prépare une petite collation pour sa femme qui ne devrait plus tarder à rentrer. Il l’imagine déjà en train de danser pour lui. Soudain la sonnerie de l’entrée retentit. C’est sa voisine en déshabillé. Elle entre prétendant qu’il lui faut téléphoner alors que son appareil est en panne. En fait elle est venue avec la ferme intention de séduire son voisin. Ce dernier s’apprête à céder aux avances de la pulpeuse Elham quand la sonnerie de l’entrée retentit à nouveau. Cette fois-ci, c’est le concierge. Pour expliquer la présence de la jeune femme chez lui, Magdi explique qu’elle est passée pour téléphoner car son appareil est en panne. Pas de chance : on entend le téléphone sonner chez Elham…

Notre avis : la question du couple dans la société de son temps est la grande affaire de Mahmoud Zulficar et il l'aborde avec le même talent aussi bien sous l'angle du drame que de la comédie. "Vacances d'Amour" est une comédie de moeurs à l'américaine. On sent l'influence de Billy Wilder dans ce portrait d'un petit bourgeois à l'épreuve de la tentation. Distrayant.


La Beauté de l’Amour (Rawaat el-hob, 1968)
avec Naglaa Fathy (Heyam), Rushdy Abaza (Ahmed Ragab), Yehia Chahine (l’écrivain Mahmoud Salem), Madiha Hamdy (Hoda, la soeur), Mahmoud El-Meleigy (l’oncle de Heyam), Imad Hamdi (le père de Heyam), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan, le mari d’Hoda), Aleya Abdel Moneim (la femme de l’oncle), Nadia Seif El Nasr (la mère d’Heyam), Karima Al Sherif (Fawzia), Mokhtar El Sayed (le médecin) 
Une histoire d’Hala Al Hafnawi
Scénario et dialogues : Abdel Halim Nasr
Musique : Fouad El Zahry


Drame. Après la mort de son père, Heyam trouve du réconfort auprès de son oncle qui l’a invitée à séjourner quelque temps chez lui. L’homme s’aperçoit qu’elle lit fréquemment les ouvrages de Mahmoud Salem. Sa nièce lui explique qu’elle apprécie tout particulièrement chez cet écrivain ses conceptions très progressistes sur la liberté individuelle. Son oncle lui apprend qu’il est l’avocat et l’ami de Mahmoud Salem et qu’il va l’inviter à dîner pour qu’elle puisse faire sa connaissance. Entre l’écrivain et sa jeune lectrice, l’entente est immédiate. Ils se revoient souvent. L’homme d’âge mûr devient le mentor de la jeune femme, l’incitant à reprendre des études. C’est ainsi qu’Heyam finit par épouser Mahmoud Salem, malgré l’opposition de tous ses proches. Mais dès la nuit de noces, Heyam perd toutes ses illusions. Son mari se révèle brutal et égoïste. Sans aucune considération pour ses appréhensions, il se jette sur elle et la viole. Le traumatisme est considérable. Très vite, la jeune femme comprend que son mari la considère dorénavant comme sa chose et que le mariage sera pour elle une prison. Quatre mois après leur union, Heyam quitte le domicile conjugal pour se réfugier chez sa sœur et son beau-frère. En chemin, elle est renversée par une voiture. Le conducteur est Ahmed Ragab, un ingénieur qui collectionne les aventures amoureuses. Heureusement, Heyman n’a rien. Les deux personnages échangent quelques paroles et l’un comme l’autre comprend que cette rencontre va sans doute bouleverser son existence…
Dans ce film, Naglaa Fathy et Rushdy Abaza sont amants. Certains commentateurs ont dénoncé le caractère immoral d’une telle situation, soulignant que lors du tournage l’actrice a juste dix-sept ans tandis que son partenaire en a 42.

Notre avis : Mahmoud Zulficar veut à tout prix nous émouvoir et il ne lésine pas sur les effets faciles et les coups de théâtre plus ou moins prévisibles. Il y a beaucoup d’accidents, de piéton, de voiture et d’avion ; certains heureux (début d’un amour) et d’autres malheureux (fin d’un amour). Evidemment, la jeune héroïne pleure beaucoup et tient constamment à la main un petit mouchoir pour essuyer ses larmes. Bref, on est en plein mélodrame et si on avait des doutes, la musique lourde, pathétique et ô combien envahissante nous le rappelle à chaque instant !


Histoire de 3 filles (Hekayt 3 banat, 1968)
avec Soad Hosny (Shahira), Hassan Youssef (Rafaat), Shams El Baroudi (Ragah), Mohamed Reda (Aziz El Balti), Samia Shoukri (Amal), Youssef Fakhr El Din (Shoukry, le jeune ingénieur qui travaille pour Mahmoud Fahmy)), Adel Imam (Fahmy, le secrétaire d’Aziz El Balti), Fifi Youssef (Nour, (Nour, la servante des deux cousines), Alya Abdel Moneim (la mère de Rafaat), Hussein Ismaïl (le portier), Baligh Habashy (le collaborateur de Rafaat), Sayed Abdullah (le voisin), Imad Hamdi (Mahmoud Fahmy), Nadia Seif El Nasr (la femme de Mahmoud Fahoum), El Deif Ahmed (Hassan)
Scénario : El Sayed Bedeir, Mohamed Salah Abou Seif
Musique : emprunts divers à des BO américaines ou à des compositeurs de musique légère : Johnny Keating (BO du film Hotel, 1966 ), Nino Oliviero et Bruno Nicolai (BO du film Go, Go, Go World!, 1964), Les Baxter (My Love and the Sea)
Production : Union Films (Abbas Helmy)


Shahira et Amal sont deux cousines qui vivent dans le même appartement à Alexandrie. Shahira est une artiste qui travaille dans un théâtre appartenant à Aziz El Balti, un riche homme d’affaires qui a quatre épouses. Elle doit sans cesse repousser les avances de son patron qui rêve d’en faire sa maîtresse. Elle le fait avec tact car elle ne souhaite pas le froisser : il s’est toujours montré très généreux avec elle. Shahira fait la rencontre du jeune Rafaat qui circule dans les rues d’Alexandrie dans une luxueuse voiture de sport. Ils sortent ensemble à plusieurs reprises mais Shahira a vite compris que ce garçon est un séducteur qui n’a qu’une idée en tête : la mettre dans son lit. Elle se joue de lui un certain temps puis finit par rompre.
Amal est quant à elle secrétaire dans une société dirigée par Mahmoud Fahmy. Ce dernier, homme d’âge mûr, marié et père de deux enfants est tombé amoureux de sa jeune secrétaire. Amal n’est pas insensible à son charme et elle accepte de sortir avec lui.
Les deux cousines reçoivent Ragah une amie qui vient du Caire pour se reposer et profiter de la plage. La jeune femme ne tarde pas à faire la connaissance de Rafaat. Ce dernier est bien décidé à en faire sa prochaine conquête et pour cela il use des mêmes stratagèmes qu’avec Shahira.


L'Amour en 1970 (Hob al Sanat 70, 1969)
avec Ahmed Ramzy (Sherif), Mohamed Awad (Mohsen, le cousin de Sherif), Nawal Abou El Foutouh (l’assistante de Sherif), Nelly (Noura), Habiba (Hanan), Nahed Yousri (Nardina), Mohamed Shawki (l’oncle de Sherif), Kanan Wasfy (Adnan), Hassan Hafify (Hassan), Mimi Gamal (Doris), Aleya Abdel Moneim (la mère de Noura)
Scénario : Hami Saif El Nasr 
Adaptation de la comédie Boing Boing du dramaturge français Marc Camoletti, une adaptation sans doute inspirée de celle réalisée aux Etats-Unis en 1965 par John Rich avec Tony Curtis et Jerry Lewis 
Musique : orchestre Al Masiah 
Production : Abbas Helmy


Comédie. Sherif a quitté son village natal pour étudier au Caire. Il prétend préparer un doctorat mais en fait, il mène grande vie, accumulant les conquêtes féminines. Il a ouvert un bureau s’occupant du fret aérien. Il peut ainsi rencontrer des hôtesses du monde entier. Au moment où commence l’histoire, Sherif a trois maîtresses, trois hôtesses de trois nationalités différentes et avec trois emplois du temps différents. Il peut ainsi organiser sa vie amoureuse sans qu’aucune de ces femmes ne tombe nez à nez avec les deux autres. Mais un jour son cousin, un paysan un peu fruste, sonne à sa porte. Il est envoyé par son père, l’oncle de Sherif, qui souhaite mettre un terme aux études trop coûteuses de son neveu…

Notre avis : deuxième adaptation égyptienne de la pièce à succès de Marc Camoletti après celle de Nagdi Hafez réalisée en 1968 et intitulée "Poursuite Amoureuse". Elle est peut-être un peu plus fidèle à l'original que sa devancière mais pas forcément plus réussie. A voir exclusivement pour la pétillante Nelly qui joue, chante et danse avec toute la flamme de ses vingt ans.


La Fille du Music-hall (Fatat El Esste'rad, 1969)
avec Soad Hosny (Fayza), Hassan Youssef (Ahmed Alawi), Fifi Youssef (la mère d’Ahmed), Adel Imam (Fahmy, l’assistant d’Ahmed), Farouk Falawkas (le serviteur d’Ahmed), El Sayed Radi (le metteur en scene), Aleya Abdel Moneim (la mère de Fayza), Hamed Morsi (le professeur de chant), Abdel Moneim Madbouly (lui-même), Atef Makram (le frère de Fayza)
Scénario : Mohamed Abou Youssef
Musique : Mounir Mourad 
Production : Abbas Helmy


Adaptation du Milliardaire de George Cukor (1960) 
Ahmed Alawi a hérité de la fortune de son père et il mène une existence oisive et insouciante. Un jour il apprend dans un magazine qu’une compagnie de danse prépare un spectacle dans lequel on tournera en dérision sa vanité et son arrogance. Ahmed décide aussitôt de se rendre au théâtre qui héberge la troupe pour protester. Il tombe en pleine séance de travail : c’est Fayza, la vedette du spectacle qui répète l’un de ses numéros avec ses danseurs. Le riche héritier est subjugué par la beauté de la jeune artiste. Pour la séduire, il va cacher sa véritable identité…

Notre avis : tenter de faire un remake ou même une adaptation du « Milliardaire » est forcément une opération à haut risque. N’est pas Marilyn Monroe ou Yves Montand qui veut. Contre toute attente, cette « Fille du Music-Hall » n’est pas indigne de son célébrissime modèle (sans pour autant l’égaler, il va sans dire) et c’est essentiellement grâce au talent et au charme de Soad Hosny. Précisons tout de même que sa prestation n’atteint pas le niveau de celle qu’elle donnera en 1972 dans la comédie musicale « Méfie-toi de Zouzou. ». Cela dit, le point faible de ce film reste Hassan Youssef : difficile de faire plus inexpressif dans le jeu. Dans un rôle secondaire, celui de la mère du héros, Fifi Youssef n’est guère convaincante non plus.


Les Secrets des Filles (Asrar Al Banat, 1969)
avec Nelly (Mona), Hassan Youssef (Ahmed), Fatima Mazhar (Elham), Nagla Fathy (Sonia), Youssef Fakhr El Din (Samir),Tawfik El Deken (le père d’Elham), Mohamed Reda (le père de Sonia), Poussy (Nani), Mimi Chakib (la mère de Nani), Fifi Youssef (la directrice), Nazim Sharawy (le père d’Ahmed), Zizi Mustafa (Sounia, danseuse et belle-mère de Sonia), Samir Wali Eddine (le père de Mona) 
Scénario : Abdel Fattah El Sayed, Farouk Sayed, Adli El Moled 
appréciation : 1/5


L’intrigue du film tourne autour de plusieurs lycéennes scolarisées dans la même institution. Elles connaissent toutes des situations familiales difficiles. 
Les parents de Mona sont séparés. Pour ne pas irriter leurs nouveaux compagnons respectifs, le père et la mère rejettent leur fille. Cette dernière n’en peut plus de se sentir de trop. Elle décide de fuguer. Heureusement, elle est aimée par Ahmed qui l’accueille chez lui. Le soir il l’invite dans un cabaret. Elle s’aperçoit avec horreur que sur la scène de celui-ci, c’est sa belle-mère qui danse tandis que son père s’alcoolise à une table. 
Sonia a un père tyrannique qui refuse qu’elle sorte avec des amies. Elle est courtisée par Samir, le meilleur ami d’Ahmed. Elle échange avec lui une correspondance passionnée. 
Elham est celle qui connaît la situation la plus dramatique : son père est un alcoolique sans emploi et sa mère est gravement malade. Pour acheter les médicaments et nourrir ses petits frères, elle vole le bijou de l’une de ses camarades.



La Femme de mon Mari (Emra'at Zawgy, 1970)
avec Salah Zulficar (Adel), Nelly (Samia), Naglaa Fathy (Wafaa), Hassan Mostafa (Mamdouh), Mimi Gamal (Nani), Hussein Ismael (le père de Wafaa), Anwar Madkour (le médecin), Mokhtar El Sayed (le serveur), Layla Yousry (la bonne)
Scénario : Abou El Seoud El Ebiary
Musique : Ted Heath (Hot Summer Night), Marty Gold (How High the Moon), Mounir Mourad
Paroles des chansons : Fathy Koura
Production : Naguib Khoury


Cela fait trois ans que Samia mène une vie heureuse avec Adel, un pilote de ligne. Un jour, son amie Wafa se présente à son domicile : celle-ci vient de quitter Alexandrie pour des raisons professionnelles et elle est à la recherche d’un logement. En attendant d’en trouver un, Samia lui propose de s’installer chez elle. Peu après, Samia subit un examen médical et apprend que son cœur est très malade. Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Elle n’en parle pas à son mari mais elle décide de faire chambre à part. Puis elle entreprend de trouver une remplaçante auprès d’Adel et son choix se porte tout naturellement sur Wafa. Elle va tout faire pour rapprocher son amie d’Adel. Pour cela, elle peut compter sur le soutien de Mamdouh qui est son cousin et le collègue de son mari. Elle prétend que son état la contraint de rester au lit pour laisser Wafa et Adel sortir seuls des journées et des soirées entières.

Notre avis : c’est le dernier film de Mahmoud Zulficar (Il meurt le 22 mai 1970 à l’âge de 58 ans.). Pour cette comédie romantique, il a réuni autour de son frère Salah, deux jeunes actrices à l’aube d’une grande carrière, Naglaa Fathy et Nelly. L’année précédente, il avait déjà fait jouer celles-ci ensemble dans « Les Secrets des Filles » qui était, il faut bien l’avouer, l’un de ses plus mauvais films. « La Femme de mon Mari » est bien plus réussi. Il y a certes quelques longueurs (les scènes de disputes qui suivent la consultation chez le médecin sont un peu répétitives.) et le mélange des genres ne fonctionne pas toujours. Il n’empêche que les acteurs sont formidables et qu’on a plaisir à suivre les tribulations de ce singulier trio amoureux. La vedette du film est incontestablement Nelly qui nous enchante par son entrain et sa sensualité (sa danse en costumes constitue l’un des atouts de cette comédie). Et puis, Mimi Gamal est irrésistible en bonne copine qui ne rate jamais une occasion pour pourrir la vie de ses amies. Les censeurs se sont émus que dans les premières minutes du film, les deux jeunes époux échangent un nombre incalculable de baisers. C’est sans doute pour cette raison que nous apprécions tout particulièrement cette séquence initiale.


Hommes Sans Traits (Regal Bela Malam, 1970)
avec Nadia Lutfi (Layla), Salah Zulficar (Ahmed), Mahmoud El Meleigy (le père d’Ahmed), Aida Kamel (Firdous), Mahmoud Sobi (le médecin), Abdel Hamid Anis (l’agent de police), Ezz Eddin Islam (Chakir Bey), Seham Fathy (Touha), Soheir Fakhry (Amina, la fille de Chakir), Badr Nofal (Hosni)
Scénario : Mohamed Othman
Musique : encore un de ces innombrables films des années 70 qui exploitent le pathos un peu mièvre de l’adagio du concerto d’Ajanruez de Rodrigo. On peut même y entendre la version chantée de Richard Anthony !


Drame. Ahmed fait la connaissance de Layla dans l’avion qui le ramène en Egypte. Ils sympathisent immédiatement. Layla se confie à son nouvel ami. Elle lui raconte comment certains hommes ont abusé de sa faiblesse et comment elle fut contrainte de se prostituer. Les deux jeunes gens se revoient à plusieurs reprises et finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. Ahmed annonce à son père qu’il souhaite épouser Layla mais le vieil homme refuse une telle union. Pour éloigner son fils de la jeune femme, il finit par prétendre qu’il fut autrefois l’un de ses clients…