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dimanche 2 juin 2019

Les réalisateurs : Helmy Halim (1916-1971)

حلمى حليم

Helmy Halim se fait d’abord connaitre comme critique à la fin des années trente. Il devient ensuite l’assistant de grands réalisateurs comme Kamal Selim et Kamal El Telmissany. Il réalise son premier film en 1955 (Nos Plus beaux Jours). Sa filmographie manifeste un net penchant pour le drame sentimental.
Il dirige un temps le département scénario des Studios Misr et enseigne l’écriture de scénario à l’Institut du Cinéma du Caire jusqu’à sa mort.


Cinq films d'Helmy Halim ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Nos plus beaux jours (Ayyamine el helwa, 1955)
avec Omar Sharif (Ahmed), Faten Hamama (Houda), Abdel Halim Hafez (Ali), Ahmed Ramzy (Ramzy), Zahrat Al Oula (Salwa, la cousine d’Ahmed), Zinat Sedky (Zenobia), Serag Mounir (Oncle d’Ahmed), Aziza Helmy (la folle), Saïd Khalil (le médecin), Ibrahim Hechmat (le chirurgien), Ahmed Saïd (docteur Shouqi Yassin), Fifi Sayed (la tante d’Houda), Abel Moneim Ismaël (Monsieur Gomah), Ali Rushdy (le frère de la folle)
Scénario et dialogues : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Kamal Al Tawil, Mohamed Al Mogi
Production : Helmy Halim
C‘est la deuxième fois qu’Omar Sharif et Faten Hamama se retrouvent dans un même film. Ils se sont rencontrés l’année précédente sur le tournage de Ciel d’Enfer de Youssef Chahine.


Houda est une jeune fille qui vient de sortir de l’orphelinat. Elle a trouvé un emploi de garde-malade et elle loue une chambre dans une grande maison tenue par madame Zenobia. Elle a comme voisins trois étudiants, Ahmed, Ramzy et Ali. Ils sont immédiatement conquis par la beauté et la gentillesse de la jeune femme et elle devient aussitôt le quatrième membre de la petite bande. Progressivement, Houda et Ahmed vont être attirés l’un par l’autre, ce qui va provoquer la jalousie de Ramzy. Mais la jeune femme tombe gravement malade et son état nécessite une opération chirurgicale qu’elle est incapable de payer. Les trois garçons vont tout entreprendre pour réunir la somme exigée par l’hôpital…

Notre avis : malgré une intrigue un peu mièvre, un film qui n'est pas sans charme. L’une des raisons à cela, c’est qu’on assiste à l’apparition d’une nouvelle génération d’acteurs particulièrement talentueuse : les cinq rôles principaux sont tenus par des garçons et des filles qui sont nés autour de 1930*. Ils ont donc une vingtaine d’années et ils ne sont pas encore les monstres sacrés qu’ils ne tarderont pas à devenir. On ne peut non plus rester insensible au duo formé par Faten Hamama et Omar Sharif (qui dans la vraie vie sont tombés amoureux l’un de l’autre quelques mois auparavant). L’une des plus belles scènes du film est celle de leur « colloque sentimental » au pied des pyramides.

*Omar Sharif est né en 1932 , Faten Hamama en 1931, Abdel Halim Hafez en 1929, Ahmed Ramzy en 1930, Zahrat Al Oula en 1934


Le coeur a ses raisons  (al-'alb lu ahkam, 1956)
avec Zinat Sedki (Zenobia), Abdel Salam Al Nabulsi (Anwar), Ahmed Ramzy (Hamdy), Faten Hamama (Karima), Soleiman El Gendy (l’enfant hospitalisé), Stephan Rosti (Wasif), Mimi Chakib (la femme de Wasif), Serag Mounir (le père d’Hamdy), Samia Ayoub (la fille de Wasif), Samia Mohamed (une danseuse), Lotfy El Hakim (un supporter), Mokhtar El Sayed (un camarade d’Hamdy), Zeinab Sedki (la grand-mère), Abdel Azim Kamal (le médecin), Fathia Ali (la femme de chambre), Ibrahim Khan (l’ami d’Hamdy), Ibrahim Hechmat (le directeur de l’hôpital), Abd El Fatah El Quossary (Al Hanouti), Soad Ahmed (la femme d’Al Hanouti)
Scénario : El Sayed Bedeir, Hassan Tawfik, Ali El Zorkani
Production : Helmi Halim
appréciation : 2/5


Karima est une jeune orpheline pauvre qui étudie à la faculté de médecine. Elle aime Hamdi, l’un de ses condisciples qui appartient à la classe aisée. Il est en outre un footballeur de renom. Toutes les tentatives de la jeune femme pour entrer en relation avec lui échouent lamentablement. Elle se confie à une vieille amie qui tient une boulangerie. Celle-ci lui donne des conseils pour attirer l’attention de celui qu’elle aime. Karima les met en pratique aussitôt et ça marche ! Hamdi lui propose un rendez-vous. Mais très vite, l’étudiante comprend qu’elle a fait l’objet d’un pari entre l’élu de son coeur et ses camarades. Elle est désespérée et refuse désormais de lui adresser la parole. Progressivement, les sentiments du jeune homme changent.


Notre avis : ce film rencontra un beau succès à sa sortie mais il faut reconnaître qu'il a mal vieilli et que le scénario accumule les conventions et les clichés du genre. Bien sûr, il y a Faten Hamama mais cela ne suffit pas toujours.


Salut à ceux que j’aime (Salam e alhabayib,1958)
avec Sabah (Sabah, la chanteuse), Ahmed Ramzy (Fathy), Zinat Sedki (Zinouba, la femme de chambre de Sabah), Abd El Fatah El Kosary (le propriétaire du cabaret), Ferdoos Mohamed (la mère de Fathy), Reyad El Kasabgy (le gardien de la maison), Mohamed Nabih (l’ami de Fathy), Naemet Mokhtar (la danseuse), Tousoun Motamad (un paysan), Hussein Ismaïl (un paysan), Abdel Moneim Basiony (un journaliste)
Scénario : Helmy Halim, Elsayed Bedeir, Kamel Telmisany
Musique : Mohammed Almogi, Mahmoud El Sherif
Production : Helmy Halim


Fathy est un jeune homme de bonne famille qui voue une admiration sans borne à la jeune chanteuse Sabah. Les murs de sa chambre sont couverts de toutes ses photos. Il veut assister au concert qu’elle donne ce soir et avec l’aide son camarade, il parvient à obtenir de sa mère la somme nécessaire pour payer les entrées. Quand les deux garçons arrivent devant le cabaret, ils constatent que toutes les places ont déjà été vendues. Malgré cela, ils parviennent non seulement à entrer dans l’établissement mais à rencontrer la vedette dans sa loge. Fathy est aux anges. Entre son idole et lui, la complicité est immédiate au point qu’ils se revoient régulièrement. Mais le jeune homme a un rival : le propriétaire du cabaret qui souhaite épouser son artiste. Si Sabah veut continuer à chanter, elle doit ménager son patron…


Histoire d'Amour (Hekayat hub, 1959)
avec Abd El Halim Hafez (Ahmed Sami), Mariam Fakhr Eddine (Nadia), Abdel Salam Al Nabulsi (Refaat, l’ami d’Ahmed Sami), Mahmoud El Meleigy (docteur Abdel Wahab), Ferdoos Mohamed (la mère d’Ahmed Sami), Ahmed Yehia (Samir, le petit frère d’Ahmed Sami), Saïd Khalil (docteur Fahim), Edmond Tuema (garçon de l’hôtel Mina House), Abbas Rahmy (le directeur de la maison de disques), Kamal Anwar (Mamdouh Bey, l’ivrogne de la soirée), Ibrahim Khan (Adel), Fathia Ali (la voisine de la mère d’Ahmed)
Scénario : Ali El-Zorkani et Helmy Halim
Musique : André Ryder, Kamal El Tawil, Mohamed Al Mogi, Mounir Mourad, Morsi Gamil Aziz
Production : Helmy Halim
Première apparition à l’écran de Samir Sabri. On l’aperçoit quelques secondes parmi d’autres figurants quand Abdel Halim Hafez interprète la chanson « Bahlam Bik ».


Ahmed Sami est professeur de musique dans une école primaire d’Alexandrie. Grâce à son salaire, il peut subvenir aux besoins de sa mère aveugle et de son petit frère Samir. Ses moments de loisir, il les consacre à chanter et à composer. Son rêve serait de devenir un chanteur célèbre. La chance semble enfin lui sourire. Son voisin l’a conduit dans une soirée mondaine pour qu’il s’y produise. A peine commence-t-il à chanter qu’il est brusquement interrompu par un ivrogne. Profitant de cet incident, quelqu’un met un disque de jazz. Toute la petite société se lance dans une danse endiablée. Ahmed est humilié. Nadia, une jeune et belle aristocrate vient le consoler en lui prédisant un bel avenir dans la chanson. Les jours qui suivent sont occupés à retrouver cette belle inconnue. Ahmed la revoit sur la plage et ose lui adresser la parole. Ils ont une brève conversation et conviennent de se retrouver le lendemain au même endroit. Ahmed voudrait lui faire écouter une chanson qu’il est en train de composer. Mais le lendemain, plus de trace de Nadia. Elle est repartie subitement pour Le Caire…

Notre avis : le film s’intitule « Histoire d’Amour ». Ce titre passe-partout, d’une platitude radicale, annonce la couleur : dans ce mélodrame, pas une seule idée originale mais une accumulation de clichés surannés. La chose est étonnante quand on sait que le scénario est signé Ali El Zorkani, un auteur talentueux qui a écrit les scénarios de grands classiques du septième art égyptien. Sans doute le goût prononcé du réalisateur pour la romance a-t-il eu le dernier mot. Bien sûr, Mariam Fakhr Eddine est d’une beauté éblouissante et ce rôle d’aristocrate romantique lui va à merveille. On peut aussi apprécier les très jolies chansons interprétées avec passion par le « Rossignol Brun ». Mais on ne peut que regretter de voir ces deux grands artistes dans une œuvre aussi fade.


L’histoire d’une vie ( hikayet el omr kulluh, 1965 )
avec Farid Al Atrache (Farid), Leila Fawzi (Layla), Faten Hamama (Nadia), Ahmed Ramzy (Mamdouh), Maha Sabry (Chouchou), Mohamed Idriss (le serviteur de Farid), Abdel Moneim Ibrahim (Moneim), Abdel Khalek Saleh (le médecin), Farhat Omar (Sami)
Scénario : Helmy Halim
Dialogues : Mohamed Abou Youssef
Musique : Farid Al Atrache et Johannes Brahms (3ème mouvement de la symphonie n°3)
Production : Ramsès Naguib


Farid est un musicien qui mène une vie intense et insouciante, entouré d’amis. Parmi eux, il y a Layla, une actrice. Elle l’aime en secret mais elle sait qu’il n’est pas disposé à renoncer à sa liberté pour le mariage. Un jour, une jeune femme se présente chez lui. Elle s’appelle Nadia et elle est la fille de son ancien professeur de musique qui vient de mourir. Farid invite l’orpheline à s’installer chez lui. Peu après, le musicien est victime d’un infarctus. Il s’en sort par miracle et c’est Nadia qui s’occupe de lui lors de sa convalescence. Progressivement, Farid tombe amoureux de sa belle infirmière. Il ne sait pas qu’elle est éprise de son jeune frère, Mamdouh, qui est rentré depuis peu de l’étranger… 

Notre avis : Helmy Halim est le spécialiste de la romance et du drame sentimental. Farid Al Atrache joue ici son rôle de prédilection, celui du chanteur célèbre mais malheureux qui retrouve soudain la joie de vivre grâce à l’amour. Malheureusement, au dénouement il devra y renoncer et restera seul. Le film atteint des sommets dans le sentimentalisme facile et avec la meilleure volonté du monde il est impossible de sauver quoi que ce soit dans cette « Histoire d’une Vie » si mièvre. Farid Al Atrache est un grand chanteur et un grand compositeur. Comme acteur, il a toujours été plus inégal. Dans ce film, on ne peut même pas prétendre qu’il joue mal car il ne joue plus du tout ou à peine. La gloire et l’âge l’ont définitivement pétrifié et pour exprimer la joie comme la tristesse, il se contente d'esquisser un rictus indéfinissable. Afin de souligner la complicité de ses deux héros, le réalisateur qui, hélas, est aussi le scénariste, multiplie les scènes à deux dans les différentes pièces de leur maison. Pendant une grande partie du film, Farid et sa gentille infirmière bavardent gentiment tandis qu'ils vaquent à leurs occupations quotidiennes. Difficile de faire plus soporifique !


jeudi 22 janvier 2015

Faten Hamama (1931-2015) - suite


فاتن حمامة

 Filmographie sélective de Faten Hamama :


1948-Al Yatimatayn (les Deux Orphelines) d'Hassan Al Imam avec Negma Ibrahim et Soraya Helmi



1948-Al Iqab (Le châtiment) de Henry Barakat avec Kamal Al Shennawi et Mahmoud El-Meleigy.


 


1949-Sit Al Bayt (La Maîtresse de maison) d'Ahmed Kamal Morsi avec Imad Hamdi et Naima Akef





1950-Ana el-Madi (Je suis le passé) d'Ezzel Dine Zulficar avec Imad Hamdi

 

1952- Lahn el khouloud (La mélodie éternelle) de Henry Barakat avec Farid El Atrache

 
 
1953-Aïcha de Gamal Madkour avec Zaki Rostom


1954 -Mawiid maa el-Saada (Rendez-vous avec le bonheur) d'Ezzel Dine Zulficar


 1954-Sira fi el-Ouad (Combat dans le fleuve) de Youssef Chahine avec Omar Charif en 1954.

 



1954-Irham doumoui (Pitié pour mes larmes) de Henry Barakat avec Chukry Sarhan



1955- Ayamina el hilwa (Nos jours heureux) de Helmy Halim avec Omar Charif et Abdel-Halim Hafiz.


1957-Lan Abki abden (Je ne pleurais jamais) de Hassan Al Imam avec Imad Hamdi

 

 




1957-La anam (Je ne dors pas) de Salah Abou Seif avec Yahya Chahine, Omar Charif, et Rochdi Abaza





 1958-El tariq el masdud (Impasse) de Salah Abou Seif avec Ahmed Mazhar et Chukry Sarhan

 




 1958-Hatta Naltaqi (A Notre Rencontre)  d'Henry Barakat avec Serag Mounir et Ahmed Mazhar




1958 - Azaouja eladraa (L’épouse vierge) d'El Sayed Bader avec Ahmed Mazhar





1959-Doua el karawan (La prière du rossignol) de Henry Barakat avec Ahmed Mazhar




1963-El layla el-akhira (La dernière nuit) de Kamal El Sheikh avec Ahmed Mazhar.




1964- El bab el maftuh (La Porte Ouverte) de Henry Barakat avec Hassan Youssef




1965-Al Haram (Le péché) de Henry Barakat avec Abd-Allah Ghayt.





1965- Hikayat al oumr koullouh (Histoire d'une vie) d'Helmy Halim




1967-El Houb el-Kabir (Le grand amour) de Henry Barakat avec Farid El-Atrache.


 

 1971-El Khayt elrafie (Le fil précieux) de Henry Barakat avec Mahmoud Yassine .


1975-Orid hallan (Je veux une solution) de Saïd Marzouk avec Rushdy Abaza


1977-Afwah wa aranib (des bouches et des lapins) de Henry Barakat avec Mahmoud Yassine.




1984-Laylat el kabd ala Fatima (La nuit où on a arrêté Fatima) de Henry Barakat




dimanche 29 juin 2014

Le coeur a ses raisons (al-'alb lu ahkam, 1956)

القلب له أحكام
إخراج : حلمى حليم


  

Helmy Halim a réalisé Le Coeur a ses Raisons en 1956.

Distribution : Zinat Sedki (Zenobia), Abdel Salam Al Nabulsi (Anwar), Ahmed Ramzy (Hamdy), Faten Hamama (Karima), Soleiman El Gendy (l’enfant hospitalisé), Stephan Rosti (Wasif), Mimi Chakib (la femme de Wasif), Serag Mounir (le père d’Hamdy), Samia Ayoub (la fille de Wasif), Samia Mohamed (une danseuse), Lotfy El Hakim (un supporter), Mokhtar El Sayed (un camarade d’Hamdy), Zeinab Sedki (la grand-mère), Abdel Azim Kamal (le médecin), Fathia Ali (la femme de chambre), Ibrahim Khan (l’ami d’Hamdy), Ibrahim Hechmat (le directeur de l’hôpital), Abd El Fatah El Quossary (Al Hanouti), Soad Ahmed (la femme d’Al Hanouti)
Scénario : El Sayed Bedeir, Hassan Tawfik, Ali El Zorkani
Production : Helmy Halim

Abd El Fatah El Quossary

Boulaq, le quartier où vit l'héroïne avec sa grand-mère

Zinat Sedki

Abdel Salam Al Nabulsi et Ahmed Ramzy

Suliman El Gindy

Stephan Rosti et Abdel Salam Al Nabulsi

Faten Hamama


Résumé

Karima est une jeune orpheline pauvre qui étudie à la faculté de médecine. Elle aime Hamdi, l’un de ses condisciples qui appartient à la classe aisée. Il est en outre un footballeur de renom. Toutes les tentatives de la jeune femme pour entrer en relation avec lui échouent lamentablement. Elle se confie à une vieille amie qui tient une boulangerie. Celle-ci lui donne des conseils pour attirer l’attention de celui qu’elle aime. Karima les met en pratique aussitôt et ça marche! Hamdi lui propose un rendez-vous. Mais très vite, l’étudiante comprend qu’elle a fait l’objet d’un pari entre l’élu de son coeur et ses camarades. Elle est désespérée et refuse désormais de lui adresser la parole. Progressivement, les sentiments du jeune homme changent. Il devient amoureux de la pauvre orpheline et veut l'épouser. Pour que son père accepte cette union, Hamdi prétend qu’elle est issue d’une famille riche et respectable. Le père organise dans sa propriété une réception à laquelle il invite la bien-aimée de son fils. Il est aussitôt séduit par sa future bru. Malheureusement, on a fait croire aux proches de Karima qu'eux aussi étaient invités. Quand ils débarquent dans l'hôtel particulier, Karima est catastrophée. Le père comprend alors que son fils lui a menti. Mais apparaît au même instant toute une famille d’aristocrates désargentés. Les parents manœuvrent depuis très longtemps pour qu’Hamdi épouse leur fille et ils sont donc prêts à tout pour éloigner Karima. Leur arrogance provoque une bagarre générale qui va réunir le père richissime et les "manants" au grand coeur de Boulaq.



Critique

Pour parler du cinéma égyptien de l’âge d’or, les chroniqueurs ne sont jamais avares de superlatifs et quand ils évoquent la comédienne Faten Hamama, ils perdent toute mesure. On nous la décrit comme la plus grande actrice de tous les temps, comme la représentation la plus accomplie de la femme arabe. C’est une icône qu’on vénère et qu’il serait sacrilège de critiquer. Elle joue dans son premier film à l'âge de neuf ans avec le musicien Mohamed Abdel Wahab. Dans les années 40, adolescente encore, elle devient une star grâce à Youssef Wahby qui la fait jouer dans plusieurs de ses réalisations. Mais c’est dans les années cinquante que Faten Hamama devient « The Lady of the Arab Screen » . Elle tourne avec tous les cinéastes qui s’imposent après la révolution comme Salah Abou Seif et Youssef Chahine. Ce dernier la présentera toujours comme sa comédienne préférée. La liste des grands réalisateurs qui la feront travailler est impressionnante. Il est vrai que son seul nom suffit souvent à assurer le succès commercial d’un film. En 1954 elle épouse un jeune premier qui pour elle se convertit à l’islam et devient Omar Sharif.
Le Cœur a ses raisons est un film mineur et il est d’ailleurs souvent oublié dans les filmographies de l’actrice. Certes, le jeu sobre et naturel de celle-ci permet de supporter les conventions d’un scénario réunissant tous les ingrédients dont se délecte le public de l’époque. On peut aussi apprécier l'évocation du petit peuple de Boulaq qui n'est pas sans rappeler le réalisme d'un Salah Abou Seif . Mais cela ne suffit pas à corser le goût insipide de ce roman-photo pour midinettes. 
A noter que lors de la scène de la soirée estudiantine à laquelle participe l'héroïne, on entend le thème composé par Franz Waxman pour le film "A Place in the Sun" de Geroge Stevens (1951).
Hommage du presque navet au quasi chef d'oeuvre ?


Appréciation : 2/5
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