mardi 31 octobre 2023

Danse : Zeinat Olwi, 1960

زينات علوي



Zeinat Olwi (1930-1988) danse dans la comédie Une Rumeur d'Amour réalisée en 1960 par Fateen Abdel Wahab. Cette artiste au tempérament bien trempé aime les chiffres ronds : en 1960, elle a trente ans, cela fait dix ans qu'elle est dans l'industrie cinématographique et elle a joué et dansé dans trente films.
Au début de sa carrière, elle accepte de jouer la comédie puis très vite elle va abandonner ses velléités de devenir actrice pour se consacrer exclusivement à la danse, art dans lequel elle a toujours excellé. 

lundi 30 octobre 2023

Danse : Naïma Akef, 1949

نعيمة عاكف




Naïma Akef (1929-1966) fait sa première apparition à l'écran comme danseuse en 1949. C'est dans le film d'Ahmed Kamel Morsi, La Maîtresse de Maison avec dans les rôles principaux, Faten Hamama et Imad Hamdi. Elle y danse à deux reprises pour accompagner le chanteur Abdel Aziz Mahmoud. La semaine qui suit la sortie de ce film, sort Pain et Sel d'Hussein Fawzi et dans cette comédie, c'est Naïma Akef elle-même qui tient le rôle principal.

mercredi 18 octobre 2023

Les réalisateurs : Sayed Issa (1935-1990)

سيد عيسى

Sayed Issa est un cinéaste égyptien. Il fait ses études en Union Soviétique ce qui le conduira à doubler un certain nombre de films de ce pays en langue arabe. Il réalise quatre films dans les années soixante et en tournera un dernier à la fin des années soixante-dix.


Un seul film de Sayed Issa a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le Géant (El Marid, 1964)
avec Hussein El Sherbini (Awad), Farid Shawki (Awad, quinze ans après), Adly Kasseb (le Pacha), Tawfik El Deken (Khalil, le bras droit du Pacha), Abbas Al Daly (le gardien du palais), Shwikar (Nawara, la fille du gardien), Fathia Shahin (la femme du Pacha), Shahinaz Taha (Soad, la fille du pacha), Ehsan Sherif (la mère d’Awad), Muhamed Nabeh (le patron du café), Abdel Salam Mohamed (le garçon de café), Ali Al Moawen (un des hommes du Pacha), Ali Orabi (un paysan), Mokhtar El Sayed (l’officier de police), Mohamed Rushdy (le chanteur)
Scénario : Adly El Moled, Mohamed Kamel Abdel Salam
Musique : Suleiman Gamil
Production : Gomhouria Films


L’action se passe dans la campagne avant la révolution de 1952. Le Pacha est le seigneur de la région. Pour agrandir son domaine, il use des méthodes les plus cruelles afin de racheter les terres des paysans au prix le plus bas. Un jour, un de ses employés écrase un paysan avec son tracteur. Tous les compagnons de la victime se lancent à la poursuite du meurtrier. Ce dernier se réfugie dans la propriété de son patron. Les paysans se rassemblent devant les grilles du domaine en hurlant des slogans contre le tyran et ses hommes. Ils jettent des torches enflammées dans la cour et des bâtiments s’embrasent. Les employés du domaine répliquent en tirant dans la foule. . Après cette révolte, le Pacha fait appel à la police pour que les responsables de l’incendie soient châtiés mais quand les membres de la force publique vont de maison en maison pour procéder aux arrestations, ils ne trouvent aucun homme dans le village. Le Pacha a alors une idée : il fait arrêter toutes les femmes et annonce qu’elles ne seront libérées que lorsque les hommes accepteront de se rendre. Ceux-ci n’ont plus le choix : ils reparaissent et doivent subir la violence du Pacha et de ses sbires. Entretemps le jeune Awad arrive dans le village pour voir ses parents, il tombe sur des rues et des maisons entièrement vides. Il se précipite chez le Pacha et parvient à entrer dans le palais. C’est ainsi qu’il apprend que sa mère a été libérée mais que son père est mort. L’arrivée de Khalil, le bras droit du Pacha, met un terme au face à face entre Awad et le tyran. Le jeune homme est expulsé. Aussitôt le Pacha se retourne contre le vieux gardien de la propriété qui n’a pas su empêcher l’intrusion d’un étranger chez lui. Il ordonne qu’il soit fouetté avec toute la sévérité qu’il mérite. Le vieillard en meurt. Le Pacha accuse alors Awad d’être le seul responsable de cette mort. Au moyen de faux témoignages, le jeune homme est inculpé et condamné à 15 ans de prison. Les années passent. Un jour, un étranger arrive dans le village. Il est borgne et porte un bandeau noir sur l’œil droit…

lundi 16 octobre 2023

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 16 au 31 octobre)

روتانا كلاسيك

Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Mardi 31 octobre à 18h30

Une Rumeur d'Amour de Fateen Abdel Wahab (Ishayat hub, 1960)

avec Omar Sharif (Hussein), Soad Hosny (Samia), Youssef Wahby (Abdel Kader), Abdel Moneim Ibrahim (Mahrous, un neveu d’Abdel Kader), Ehsan Sherif (la femme d’Abdel Kader), Wedad Hamdy (la femme de chambre), Hussein Ismaïl (le cuisinier), Gamal Ramses (le cousin « rocker »), Zeinat Olwy (la danseuse), Hind Rostom, Ragaa Al Gedawy (Zizi), Oumnia (Lola)
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef, Ali El Zorkany
D’après la pièce de John Emerson et Anita Loos, The Whole Town Talking. Aux Etats-Unis, cette pièce avait fait l’objet d’une première adaptation cinématographique en 1926.
Musique : Ahmed Fouad Hassan


Abdel Kader est un riche entrepreneur de Port-Saïd. Il considère son neveu Hussein comme son héritier. Il l’a nommé directeur-adjoint de sa société et le jeune homme réside avec lui dans sa grande maison bourgeoise. Abdel Kader a une fille, Samia, qui termine ses études au Caire. Il aimerait bien qu’elle épouse Hussein. Si ce dernier n’est pas insensible au charme de la jeune fille, en revanche Samia n’est guère intéressée par ce cousin trop sérieux et à l’apparence guère engageante. Elle lui préfère un autre cousin qui ne travaille pas mais qui sait chanter et danser. L'oncle, exaspéré par cette situation, va aider Hussein a conquérir le coeur de sa fille. Il est convaincu que Samia tombera amoureuse de son cousin maladroit si on parvient à la rendre jalouse. Il répand la rumeur que Hussein a une liaison avec l'actrice Hind Rostom...
 
Notre avis : l’un des meilleurs films de Fateen Abdel Wahab, le génie de la comédie égyptienne. Un casting réunissant les plus grands talents de chaque génération d’acteurs (de Youssef Wahbi à Soad Hosny) ; une mise en scène éblouissante : la séquence d’ouverture est déjà un petit chef d’œuvre. A voir aussi pour Omar Sharif irrésistible en amoureux empoté. Et en prime, il y a Soad Hosny qui nous gratifie d’une leçon de chacha mémorable. Alors ne boudons pas notre plaisir.


Lundi 30 octobre à 18h30

La Maîtresse de Maison d’Ahmed Kamal Morsi (Sitt al Bayt, 1949)
avec Faten Hamama (Elham), Imad Hamdy (Nabil), Zeinab Sedky (la mère de Nabil), Mona (Madiha, l’amie d’Elham), Thuraya Fakhry (la mère de Bashir), Mohamed Kamel (Bashir, le serviteur de Nabil), Hosna Suleiman (la servante d’Elham) , Naima Akef (la danseuse), Mahmoud Shoukoko (le chanteur), Soad Mekawy (la chanteuse), Abdel Mona'em Saoudi (le docteur), Zaki Ibrahim (le directeur de la société)
Une histoire d'Abou Al Seoud Al Ebiary
Scénario : Henry Barakat et Ahmed Kamel Morsi
Musique : Morsi Gamil Aziz, Hiram Ghamarawy, Abdel Aziz Mahmoud, Hassan Al Imam, Izzat El Gahely, Mahmoud Shoukoko

L’une des premières apparitions à l’écran de Naïma Akef qui a à peine vingt ans. Dans ce film, le rôle principal féminin est tenu par Faten Hamama qui a tout juste dix-huit ans mais ce n’est déjà plus une débutante puisqu’elle a tourné son premier film en 1940.


Nabil est un ingénieur qui vit avec sa mère très malade. Un jour, il demande à son médecin de lui envoyer une infirmière parce que sa mère se sent très fatiguée. C’est une jeune femme douce et charmante qui se présente. Elle s’appelle Elham. Au fil de ses visites, Nabil apprend qu’Elham est une jeune fille de bonne famille qui travaille bénévolement comme infirmière pour le Croissant Rouge. Les deux jeunes gens sympathisent et sortent régulièrement ensemble. L’amour s’en mêle et ils se marient. Elham s’installe peu après dans la maison de sa belle-mère. Avec cette dernière, les relations sont tendues. La vieille dame la considère comme une intruse qui veut prendre sa place. Elle essaie de convaincre son fils d’épouser une autre femme car elle croit qu’Elham est stérile. Celle-ci ne supporte plus le comportement de sa belle-mère : elle décide de quitter la maison. Dans sa précipitation, elle tombe dans l’escalier…

Notre avis : sur un thème archi exploité, la belle-mère tyrannique qui fait vivre un enfer à sa bru ou à son gendre, Ahmed Kamel Morsi et son scénariste Henry Barakat nous racontent une histoire forte avec une tension dramatique qui ne se relâche jamais. Face à face, deux immenses actrices : la toute jeune Faten Hamama et Zeinab Sedki, impressionnante en vieille femme rongée par la haine et la jalousie.


Dimanche 29 octobre à 14h

La Fin du Chemin de Kamal Attiya (Nihâyat al tariq, 1960)
avec Hoda Soltan (Sharbat), Rushdy Abaza (Hussein), Tawkik El Deken (Fathi), Wedad Hamdy (l’amie de Sharbat), Abbas Fares (Haj Abdo, le père de Fathi), Omar el Hariri (Fouad), Thuraya Fakhry (la mère de Sharbat), Adawy Gheith (le directeur de l’usine), Fawzia Mohamed (la danseuse), Hassan El Baroudi (le secrétaire du père de Fathi)
Scénario et dialogues : Kamal Hafnawi
Musique : Attia Sharara, Mohamed Al Mogi (la musique du générique est un enregistrement de Pérez Prado, le roi du Mambo et on entend dans quelques scènes, des extraits de la B.O.de Sueurs Froides d’Alfred Hitchcock, une B.O. composée par Bernard Herrmann. Le film comporte d'autres "emprunts", on peut donc s'interroger sur la nature exacte de la participation de Messieurs Sharara et Al Mogi à la musique de ce drame : choix des disques ?)
appréciation : 4/5


Drame. Sharbat, une jeune femme d’origine modeste vit seule avec sa mère dans un petit appartement. Elle est tombée amoureuse d’Hussein, un jeune ouvrier qui réside dans le même immeuble que le sien. Elle multiplie les occasions de rencontres et parvient à s’introduire dans le logement de son bien aimé. Celui-ci cède aux avances réitérées de Sharbat. Ils se marient. Au début, l’entente entre les deux jeunes mariés est totale. Fathi, un jeune étudiant riche, tourne autour de la jeune femme. Il n’hésite pas à venir la voir chez elle quand Hussein est à l’usine mais Sharbat reste insensible à ses propositions. Avec son mari, elle est heureuse, d’autant plus que celui-ci a repris des études à l’université : il veut devenir avocat...

Notre avis : un très grand film dans lequel le réalisateur raconte l’ascension chaotique puis la chute vertigineuse d’une jeune femme prête à tout pour échapper à la pauvreté. Hoda Soltan campe avec un naturel confondant une enjôleuse diabolique qui détruit tous les hommes de son entourage. Ses partenaires Rushdy Abaza et Tawfiq El Deken sont tout aussi épatants, l’un et l’autre dans deux registres radicalement différents.


Samedi 28 octobre à 18h30

La Famille de Zizi de Fateen Abdel Wahab (Aelit Zizi, 1963)

avec Soad Hosny (Sana), Fouad El-Mohandes (Sabawi), Ekram Ezo (Zizi), Aqeila Rateb (la mère), Ahmed Ramzy (Sami), Layla Sheir (Layla, la fille de l’homme d’affaires), Mohamed Sultan (le réalisateur célèbre), Adly Kasseb (l’homme d’affaires), Salwa Saïd (Fawzia), Omar Afifi (Shabrawi)
Scénario : El Sayed Bedir et Lucien Lambert
Musique : Youssef Shouki
Production : Abbas Helmy


Chronique familiale. Zizi est une petite fille de cinq ans, vive et débrouillarde. Elle nous présente sa famille. Sa mère s’occupe seule du foyer et des enfants depuis la mort du père. Ce dernier lui a légué une pension qui permet de faire vivre toute la petite tribu. Sabawi est le frère aîné. Il est ingénieur et il a transformé sa chambre en atelier où il peut réaliser un tas d’expériences. Il vient d’inventer une machine qui transforme le coton en vêtement. Le deuxième fils est Sami, un étudiant en commerce qui délaisse les études pour les bagarres et les filles. Il tombe amoureux de leur voisine Layla et pour lui plaire, il s’initie au yoga. Et enfin, il y a Sana, la grande sœur qui rêve de devenir une actrice célèbre. Elle rencontre un réalisateur dont on devine très vite les mauvaises intentions…

Notre avis : un jour, on s'apercevra que Fateen Abdel Wahab fut l'un des chroniqueurs les plus fins de son époque et qu'à ce titre il doit figurer dans la liste des plus grand réalisateurs du cinéma égyptien. Pour preuve, cette comédie pétillante qui nous conte, avec ironie mais aussi avec empathie, les tribulations de tous les membres d'une famille de la "middle class" aisée.


Vendredi 27 octobre à 18h30

La Beauté de l’Amour de Mahmoud Zulficar (Rawaat el-hob, 1968)
avec Nagla Fathy (Heyam), Rushdy Abaza (Ahmed Ragab) , Yehia Chahine (l’écrivain Mahmoud Salem), Madiha Hamdy (Hoda, la soeur), Mahmoud El-Meleigy (l’oncle de Heyam), Imad Hamdi (le père de Heyam), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan, le mari d’Hoda), Aleya Abdel Moneim (la femme de l’oncle), Nadia Seif El Nasr (la mère d’Heyam), Karima Al Sherif (Fawzia), Mokhtar El Sayed (le médecin)
Une histoire d’Hala Al Hafnawi
Scénario et dialogues : Abdel Halim Nasr
Musique : Fouad El Zahry


Drame. Après la mort de son père, Heyam trouve du réconfort auprès de son oncle qui l’a invitée à séjourner quelque temps chez lui. L’homme s’aperçoit qu’elle lit fréquemment les ouvrages de Mahmoud Salem. Sa nièce lui explique qu’elle apprécie tout particulièrement chez cet écrivain ses conceptions très progressistes sur la liberté individuelle. Son oncle lui apprend qu’il est l’avocat et l’ami de Mahmoud Salem et qu’il va l’inviter à dîner pour qu’elle puisse faire sa connaissance. Entre l’écrivain et sa jeune lectrice, l’entente est immédiate. Ils se revoient souvent. L’homme d’âge mûr devient le mentor de la jeune femme, l’incitant à reprendre des études. C’est ainsi qu’Heyam finit par épouser Mahmoud Salem, malgré l’opposition de tous ses proches. Mais dès la nuit de noces, Heyam perd toutes ses illusions. Son mari se révèle brutal et égoïste. Sans aucune considération pour ses appréhensions, il se jette sur elle et la viole. Le traumatisme est considérable. Très vite, la jeune femme comprend que son mari la considère dorénavant comme sa chose et que le mariage sera pour elle une prison. Quatre mois après leur union, Heyam quitte le domicile conjugal pour se réfugier chez sa sœur et son beau-frère. En chemin, elle est renversée par une voiture. Le conducteur est Ahmed Ragab, un ingénieur qui collectionne les aventures amoureuses. Heureusement, Heyman n’a rien. Les deux personnages échangent quelques paroles et l’un comme l’autre comprend que cette rencontre va sans doute bouleverser son existence…

Dans ce film, Nagla Fathy et Rushdy Abaza sont amants. Certains commentateurs ont dénoncé le caractère immoral d’une telle situation, soulignant que lors du tournage l’actrice a juste dix-sept ans tandis que son partenaire en a 42.

Notre avis : Mahmoud Zulficar veut à tout prix nous émouvoir et il ne lésine pas sur les effets faciles et les coups de théâtre plus ou moins prévisibles. Il y a beaucoup d’accidents, de piéton, de voiture et même d’avion ; certains heureux (début d’un amour) et d’autres malheureux (fin d’un amour). Evidemment, la jeune héroïne pleure beaucoup et tient constamment à la main un petit mouchoir pour essuyer ses larmes. Bref, on est en plein mélodrame et si on avait des doutes, la musique lourde, pathétique et ô combien envahissante nous le rappelle à chaque instant !


Jeudi 26 octobre à 15h

Le Rivage de la Gaieté de Houssam Al Din Mustafa (Chatei el Marah, 1967)
avec Nagat El Saghira (Norah), Hassan Youssef (Houssam), Youssef Fakhr El Din (Hamada), Samia Shokri (Riri), Samir Ghanem (ami d’Houssam), George Sedhom (ami d’Houssam), El Deif Ahmed (ami d’Houssam), Abdel Moneim Madbouly (le professeur Raafat), Nahed Yousri (Nahed), Shahinaz Taha (Salli, la sœur de Norah), Sanaa Mazhar (Sanaa, l’amie d’Hamada), Mimi Chakib (Aziza, la femme du professeur), Adly Kasseb (le père d’Houssam)
Scénario et dialogues : Abdel Fattah El Sayed et Adli El Moled
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Le Rivage de la Gaieté est une adaptation de La Stripteaseuse effarouchée (Girl Happy), un film américain réalisé en 1966 par Boris Sagal avec en vedette Elvis Presley.
Une curiosité : dans l’une de leurs chansons, les Trois Lumières du Théâtre (Samir Ghanem, George Sedhom, El Deif Ahmed) reprennent le refrain de Can’t Buy Me Love des Beatles.


Comédie musicale. Un professeur laisse ses deux grandes filles, Norah et Sally, partir seules pour quinze jours de vacances à Ismaïlia avec leur club. Craignant pour leur vertu, l’universitaire demande à Houssam, le fils de son meilleur ami, de les accompagner pour les surveiller discrètement. Le jeune homme qui est musicien accepte la mission. Il se rend à Ismaïlia avec les trois membres de son groupe. Le voyage est long et pénible car leur vieux tacot tombe constamment en panne. Une fois arrivés, les quatre garçons s’installent dans le même hôtel que Norah, Sally et leurs camarades. Ils ont obtenu un logement gratuit, en échange, ils doivent se produire en soirée devant les clients de l’établissement. Mais Houssam n’oublie pas sa mission. Avec ses camarades, il part aussitôt à la recherche des deux sœurs et il ne tarde pas à découvrir que Norah est courtisée par Hamada, un incorrigible coureur de jupons. Celui-ci est très vite parvenu à gagner l’amitié de la jeune fille…
 
Notre avis : un film à destination des adolescents. Dans une ambiance « yéyé », on flirte, on chante et on danse en maillot de bain sur la plage, loin des parents restés au Caire (à noter qu’on retrouve tous ces ingrédients ainsi qu’une partie des acteurs dans le film de Niazi Mustafa, Une Jeunesse Très Folle, sorti la même année). Un divertissement bon enfant même si les gags des Trois Lumière du Théâtre nous semblent parfois bien laborieux. Mais ce qu’on retiendra de ce film ce sont avant tout les très belles chansons interprétées par Nagat El Saghira et composées par Mohamed Abdel Wahab. Rien que pour cela, ce Rivage de la Gaieté mérite d’être vu.

Mercredi 25 octobre à 17h

Le Sergent Hassan d’Ismaïl Hassan (El Shawish Hassan, 1988)
avec Younes Shalaby (le sergent Hassan), Dalal Abdel Aziz (Nadia), Naima El Saghir (la mère de Nadia), Ahmed Bedir (Ratib, le cousin de Nadia), Wahid Seif (le Prince), Diaa El Merghany (Adham), Hiam Toama (Dalal, la maîtresse de Ratib), Hussein Al Sharif (Major Galal), Abdel Hamid Anis (l’officier de police), Hosny Abaza (Shalabi, un trafiquant)
Scénario : Nabil Gholam et Mohamed El Hamawi
Musique : Baher Hariri, Zuhair Sabri, Sayed Makawi, Salah Gahin,
Production : Galal Zahra


Le Sergent Hassan, un gentil garçon sensible et maladroit, travaille dans le service qui s’occupe de la surveillance des plans d’eau. Il est amoureux de sa voisine Nadia mais la mère de celle-ci aimerait que sa fille épouse son neveu Ratib. Ce dernier est officiellement marchand de poisson. En réalité, il participe aux activités criminelles d’un gang spécialisé dans le trafic de drogue. La police cherche à mettre ce réseau criminel hors d’état de nuire. Des membres des forces de l’ordre sont intervenus lors d’une transaction et ont tué l’un des trafiquants. L’officier de police Hisham veut connaître l’identité du chef de ce groupe. Il s’aperçoit que le malfrat tué ressemble comme deux gouttes d’au au sergent Hassan. Hisham demande à celui-ci de se faire passer pour le mort et d’intégrer le gang…

Notre avis : encore un gang de trafiquants de drogue infiltré par un personnage qui est le sosie d'un autre. Cette « intrigue » a déjà été dupliquée de nombreuses fois, avec plus ou moins de bonheur. Ici, on est très clairement dans le moins. Confier le rôle principal à Younes Shalaby n’était peut-être pas très judicieux. A voir à la rigueur pour Dalal Abdel Aziz qui porte dans ce film les robes les plus laides de toute sa très longue carrière.


Mardi 24 octobre à 19h30

Le Bon Chemin de Togo Mizrahi (El Tarik El-Moustakim, 1943)
avec Fatma Rouchdi (Soraya, la maîtresse de Youssef), Youssef Wahby (Youssef), Bishara Wakim (le manager de Soraya), Ferdoos Mohamed (la nourrice Oum Abdo), Amina Rizk (Amina, la femme de Youssef), Stephan Rosti (l’amant de Soraya), Mohamed Al Dib (Farid), Ismaïl Yasin (un homme ivre), Mahmoud El Meleigy (Mokhtar Bey), Mohamed Shawky (un employé de la banque), Abdel Meguid Choukry (administrateur de la banque), Menassa Fahmy (administrateur de la banque)
Scénario et dialogues : Togo Mizrahi et Youssef Wahby
Musique : Riad El Sonbati, Mohamed Al Qasabji, Mohamed Fawzi, Badie’ Khairy
Production : Bahna Films


Drame de l'adultère. Youssef est un directeur de banque prospère, un époux attentionné et un père de famille affectueux. C’est aussi un homme droit et scrupuleux. Il veille à la bonne tenue de ses employés et punit sans pitié tout écart de conduite. Pourtant, un jour, il rencontre lors d’une réception, une chanteuse dont il tombe éperdument amoureux. Ils deviennent amants. A partir de ce moment-là, Youssef commence à négliger sa famille et son travail. Il est tout à son nouvel amour sans savoir que sa jeune maîtresse, cupide et volage, va l’entraîner dans une terrible déchéance. Un jour, les administrateurs de la banque chargent Youssef de transporter une grande quantité d’or en Syrie. Il quitte l’Egypte avec Soraya et ses complices. Au Liban, la petite bande a l’idée d’une macabre mise en scène : la voiture de Youssef est précipitée dans la mer pour faire croire à un tragique accident. Soraya et ses complices se partagent le butin et laissent le banquier sans un sou. Celui-ci trouve un emploi au théâtre de Beyrouth…

Notre avis : un homme de la bonne société entraîné à sa perte par la passion qu’il éprouve pour une demi-mondaine : on pense bien sûr au Comte Muffat dans Nana, le roman d’Emile Zola. Et dans le rôle de ce notable déchu, nous trouvons Youssef Wahbi, le monstre sacré du théâtre et du cinéma égyptiens, au sommet de son art. « Le Bon Chemin » est aujourd’hui considéré comme un classique du mélodrame et c’est l’occasion de voir jouer ces très grands artistes qui participèrent comme Youssef Wahbi à la naissance du septième art en Egypte : Fatma Roushdy, Amina Rizk, Bishara Wakim, Stéphan Rosti. Une génération unique en son genre.


Lundi 23 octobre à 15h

Le Professionnel de Mohamed Khan (El Harif, 1984)
avec Adel Imam (Fares), Ibrahim Kadri (Bakr, le père de Farès), Samiha Tawfiq (Narges, la seconde épouse de Bakr), Ferdoos Abdel Hamid (Dalal, la femme de Farès), Haneim Mohamed (la mère de Dala), Ali Qaoud (le patron de Farès), Zizi Mostafa (Aziza, la collègue de Farès), Haytham Abdel Hamid (le fis de Fares), Hosny Abdul Jalil (Anwar, un collègue de Fares), Walaa Farid (Soad, la voisine de Fares), Najah Al Muji (Abdallah), Sabry Abdel Monem (officier de police judiciaire), Abdallah Farghaly (l’entraîneur de Fares), Hafez Amin (Abdul Majid), Farouk Youssef (Shabaan, l’ancien footballeur dans reconverti dans le trafic de voitures )
Scénario : Bashir El Dik et Mohamed Khan
Musique : Hani Shenouda et Iman Younis
Voix off : Ahmed Zaki qui devait incarner le héros principal du film avant qu’il ne se fâche avec le réalisateur
Production : Dalia Films


Fares travaille comme ouvrier dans une usine de chaussures. Depuis son divorce, il vit seul dans un petit appartement au dernier étage d’un immeuble. Cela fait trois ans qu’il est séparé de sa femme mais il l’aime toujours. Son fils aussi lui manque et il espère qu’ils pourront un jour reprendre la vie commune. Dans son existence, Fares n’a qu’une seule passion : le football. Il joue régulièrement lors de matchs organisés dans la rue et il fait partie des meilleurs joueurs de son district. Malheureusement, le jeune homme semble avoir la guigne et sa situation ne cessera de se dégrader. Au football, il est exploité par son « manager » qui ne lui reverse qu’une part infime des sommes gagnées grâce aux paris ; à l’usine, le directeur qui ne supporte plus ses retards et ses absences finit par le licencier. Déboire supplémentaire : un meurtre a été commis dans son immeuble et il fait partie des suspects…

Notre avis : l’une des œuvres les plus accomplies de Mohamed Khan, une évocation à la fois réaliste et poétique du Caire populaire des années quatre-vingt à travers les pérégrinations d'un loser taciturne (Certaines prises de vues rappellent les photographies de Raymond Depardon.). A la sortie du film, le public fut très déçu : il découvrait Adel Imam dans un rôle dramatique, à l’opposé de ses emplois habituels. « Le Professionnel » fut un demi-échec sur le plan commercial, bien loin des autres films de la star. D’ailleurs, Adel Imam ne jouera plus jamais pour Mohamed Khan. Dommage car il est ici tout simplement fabuleux !


Dimanche 22 octobre à 19h30

Le Cœur des Vierges d’Hassan Al Imam (Qoloob El Azara, 1958)
avec Hussein Riad (Oncle Metwali), Shadia (Nehmat, la fille de l’oncle Metwali), Ahmed Allam (le Pacha), Kamal El Shennawi (Hussein, le fils aîné du Pacha), Kariman (Wafaa, la fille du Pacha), Ahmed Abaza (un paysan), Berlanti Abdel Hamid (Nadia, la maîtresse d’Hussein), Roshdy Abaza (Ahmed Sultan), Mohsen Hassanein (Abou Ibrahim), Ibrahim Fawzy (Al Haj Mahmoud), Nagwa Fouad (la danseuse), Amina Rizq (Mabrouka, la tante de Nehmat), Mohamed Reda (le procureur), Nazim Shaarawy (l’enquêteur)
Scénario : Mohhamed Mostafa Othman et Hassan Al Imam
Musique du générique : Piotr Ilitch Tchaïkovski, Le Lac des Cygnes


Al Pacha est un propriétaire terrien qui vit à Mansourah avec sa fille, Wafaa. Celle-ci est amoureuse d’Ahmed Sultan mais leur mariage semble impossible : le garçon est le fils du principal rival politique du Pacha. Wafaa a un frère, Hussein, qui vit au Caire. Il mène une existence dissolue : il a une liaison avec une danseuse et il passe ses soirées au cabaret à boire de l’alcool. Il a pratiquement rompu avec sa famille et ne retourne jamais à Mansourah. Wafaa se rend régulièrement au moulin d’oncle Metwali où elle retrouve la fille de celui-ci, Nehmat qui est secrètement amoureuse de son frère aîné, Hussein . Le vieux meunier est malade des yeux et Al Pacha lui conseille de se rendre au Caire pour consulter un spécialiste. Il en profitera pour rendre visite à Hussein. Grâce à son intervention, le père et le fils finissent par se réconcilier. Hussein revient au domaine pour en prendre la direction puisqu’il a une formation d’ingénieur agronome. Nehmat et lui ne tardent pas à tomber amoureux l’un de l’autre mais la maîtresse que le jeune homme a laissée au Caire n’a pas l’intention de s’effacer. Il accepte de la voir une dernière fois pour lui signifier la fin de leur histoire. La danseuse tente de le séduire à nouveau mais en vain. Désespérée, elle avale des cachets et meurt sous les yeux d’Hussein…

Notre avis : un drame mené de main de maître par un spécialiste du genre. Une esthétique soignée au service d’un récit mêlant des univers très contrastés. Des scènes d’anthologie comme celle où Hussein et Nehmat font l’amour pour la première fois (un mélodrame n’est pas forcément puritain !) ou bien celle qui réunit pour la dernière fois Hussein et Nadia, son ancienne maîtresse. Les deux actrices principales sont formidables : Shadia, bien sûr mais surtout Berlanti Abdel Hamid, impressionnante en femme fatale qui harcèle le héros même après sa mort.


Samedi 21 octobre à 23h

Bakhit et Adila de Nader Galal (Bakhit wa Adila , 1995)
avec Adel Imam (Bakhit), Sherine (Adila), Mustafa Metwalli (le gangster), Hanem Mohamed (la mère de Bakhit), Othman Abdel Moneim (Sandouq, le père d’Adila), Kawthar Ramzi (Sakina, la belle-mère d’Adila), Mohamed Henedy (le chauffeur de taxi), Ezzat Abou Ouf (l’homme d’affaires), Ahmed Rateb (le cousin d’Adila), Hassan Hosny (le directeur de la banque), Youssef Dawood (le directeur de l’hôtel)
Scénario : Lenin El Ramli
Musique : Modi El Emam


Bakhit et Adila se retrouvent dans le même train, assis côte à côte. Le sans gêne du premier exaspère la seconde et entre eux, le ton monte très rapidement. Dans le même compartiment, a pris place un trafiquant de drogue qui transporte dans une grande valise de l’héroïne et une grosse somme d’argent. Se sachant poursuivi par la police, il pose sa valise parmi les bagages de Bakhit et Adila pensant la récupérer à l’arrivée. Manque de chance, il est arrêté sur le quai de la gare et conduit au commissariat. Pendant ce temps-là, Bakhit et Adila ont confié leurs bagages au même porteur et ils se retrouvent dans le même taxi qui les conduit à leurs destinations respectives situées dans le même quartier. Bakhit retrouve son appartement qu’il occupe avec sa mère et Adila celui de son père et de sa belle-mère. Très vite, ils s’aperçoivent qu’il y a une valise qui n’appartient ni à l’un ni à l’autre. Ils décident de l’ouvrir et découvrent avec stupéfaction son contenu. Après avoir hésité longuement, ils décident de la remettre à la police puis se ravisent : ils vont la garder. Ils quittent Alexandrie et s’installent dans un hôtel de luxe au Caire pour enfin mener la belle vie. Mais loin de les réunir, leur bonne fortune commune accroît l’animosité et la méfiance entre Bakhit et Adila…

Notre avis : ce film aura un tel succès que le réalisateur lui donnera deux suites. Des trois, ce premier opus est le plus réussi. On suit avec plaisir les tribulations d’un couple dont l’union ne repose que sur l’argent et qui ne cesse de se déchirer pour mieux s’aimer. Une comédie loufoque où tout semble possible, les auteurs ne se sont rien interdits et les deux acteurs principaux peuvent donner libre cours à leur fantaisie. Avec la délicieuse Sherine qui rend coup pour coup (au propre comme au figuré ) à Adel Imam d’un cynisme jubilatoire.


Vendredi 20 octobre à 19h30

Vertus à Vendre de Mahmoud Zulficar (Akhalq lil-baye'a, 1950)
avec Mahmoud Zulficar (Ahmed), Faten Hamama (Amina, la femme d’Ahmed), Mimi Chakib (la belle-mère d’Ahmed), Mahmoud Shoukoko (Boulboul, l’ami d’Ahmed), Mohamed Sobeih (le voleur), Kittie (Katina, la voisine grecque), Ali El Kassar (le marchand), Abdel Hamid Zaki (le patron d’Ahmed), Shafik Nour El Din (le propriétaire de la pension), Zaki Ibrahim (l’oncle d’Amina), Alya Fawzy (la servante), Aly Abd El Al (le père de Katina), Mohsen Hassanein (le client ivre)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
D’après une histoire de Youssef El Sebai
Musique : Ahmed Sedky
Paroles des chansons : Fathy Koura et Bayram Al Tunisi
Production : les films Aziza Amir et Mahmoud Zulficar


Comédie. Ahmed est un modeste employé qui vit avec sa jeune femme Amina et sa belle-mère. Cette dernière ne le supporte pas car elle projetait de marier sa fille à un homme très riche. Elle n’a de cesse de harceler son gendre, cherchant tous les prétextes pour le rabaisser. Un jour, Ahmed rentre du travail, les bras chargés de cadeaux. A l’entrée de leur immeuble, il bouscule leur voisine, la danseuse Katina qui elle aussi portait des paquets. Toutes les boites tombent et en voulant récupérer leurs biens, les deux personnages se trompent et repartent avec les paquets de l’autre. Quand Amina et sa mère découvrent ce que contiennent les boîtes, leur conviction est faite : Ahmed a une maîtresse. Et Katina sollicitée, loin de détromper ses deux voisines, feint d’entretenir une relation amoureuse avec Ahmed. Ce dernier est effondré, il passe la soirée au cabaret où il retrouve son ami Boulboul. Tous les deux boivent plus que de raison et Ahmed rentre ivre chez lui. Malheureusement, il se trompe d’appartement et se retrouve dans le lit de Katina. Après bien des vicissitudes, il finit par regagner son appartement et sa chambre.
Le lendemain, il a une idée afin d’obliger sa belle-mère à mieux le considérer. Il demande à son ami Boutboul de s’introduire chez lui en pleine nuit comme s’il était un voleur et c’est lui Ahmed qui courageusement, se jetterait sur son ami déguisé et parviendrait à le mettre en fuite. Malheureusement, Boutboul a du retard et c’est un vrai voleur qui fait irruption dans l’appartement et qui repart avec tout l’argent d’Ahmed. Son ami arrive peu après. Le scénario peut être enfin exécuté comme prévu. Les deux femmes sont dans un premier temps épatées par la vaillance et la force de leur mari et gendre mais elles finissent par découvrir que tout était joué. Ahmed doit à nouveau subir les sarcasmes de sa belle-mère. Après ces échecs, un miracle se produit : Ahmed rencontre un vieux marchand qui vend des pilules de courage. Grâce à ce traitement, son existence va totalement changer…

Notre avis : une comédie débridée produite, réalisée et jouée par Mahmoud Zulficar. On doit avouer que le cumul des fonctions lui réussit ! Certes le sujet -un mari en proie à l'hostilité de sa belle-mère- n’est pas d’une folle originalité mais le film emporte l’adhésion par sa bonne humeur communicative. Il est vrai que Mahmoud Zulficar s’est très bien entouré : pour jouer son épouse, il a choisi Faten Hamama qui à dix-huit ans à peine a déjà tourné dans plus de vingt-cinq films et s’affirme déjà comme une immense actrice ; et pour incarner la rivale de l’épouse, il a engagé la danseuse Kitty toujours aussi pétillante. Les admirateurs de cette dernière seront aux anges : elle danse dans plusieurs très longues séquences.


Jeudi 19 octobre à 15h

Le Tigre d’Hussein Fawzi (Al Nimr, 1952)
avec Naima Akef (la fille de Darwich), Anwar Wagdi (Salah), Zaki Rostom (Darwich), Lola Sedky (Houda), Farid Shawki (Afifi, un complice de Darwich), Elias Moadab (Naseh, un employé du casino), Said El Maghrabi (Faleh, un employé du casino), Kamal Hussein (Yahia, un homme ruiné que Darwich oblige à travailler pour lui), Aziza Helmy (la femme de Darwich), Reyad El Kasabgy (un gangster), Abdel Moneim Basiony (un inspecteur), Rashad Hamed (un inspecteur), Mary Bay Bay (un membre du gang), Lotfi El Hakim (le pharmacien)
Scénario : Ahmed Farouk, Hussein Fawzi, William Basile
Musique : Mohamed Abdel Wahab Production : les films Hussein Fawzi
C’est le neuvième film qu’Hussein Fawzi tourne avec l'actrice et danseuse Naima Akef. Cette même année, ils se marient malgré leur grande différence d'âge : elle a 23 ans, il en a 48.


Comédie musicale. Darwich travaille dans un casino. En apparence, c’est un homme d’une grande gentillesse, toujours serviable. En fait, derrière cette apparence honorable, il est le chef d’un gang se livrant au trafic de drogue. Dans le monde du crime, il est devenu célèbre sous le nom du « Tigre » car il est d’une extrême férocité aussi bien à l’égard de ses hommes qu’à l’égard de ses adversaires. Salah est un policier qui est chargé d’enquêter sur le « Tigre ». Pour mener à bien sa mission, il se fait passer pour un journaliste. C’est ainsi qu’il se présente dans le casino où travaille Darwich. Il fait la connaissance de Faten, la fille de ce dernier. Elle est danseuse et se produit dans l’établissement. Il fait aussi la connaissance de Houda qui est l’une des serveuses. Celle-ci a un frère qui connaît la vraie identité de Darwich. Il s’apprête à tout révéler à la police mais malheureusement, il est tué avant d’avoir pu le faire…

Notre avis : une grande comédie musicale entièrement tournée en studio comme certains de ses modèles hollywoodiens. Des séquences chantées et dansées parmi les plus mémorables de la carrière de la pétulante et infatigable Naïma Akef avec des hommages répétés au Paris montmartrois. Un Anwar Wagdi irrésistible en inspecteur virevoltant et une Lola Sedky parfaite en héroïne de film noir.
 

Mercredi 18 octobre à 19h30

Le Géant de Sayed Issa (El Marid, 1964)
avec Hussein El Sherbini (Awad), Farid Shawki (Awad, quinze ans après), Adly Kasseb (le Pacha), Tawfik El Deken (Khalil, le bras droit du Pacha), Abbas Al Daly (le gardien du palais), Shwikar (Nawara, la fille du gardien), Fathia Shahin (la femme du Pacha), Shahinaz Taha (Soad, la fille du pacha), Ehsan Sherif (la mère d’Awad), Muhamed Nabeh (le patron du café), Abdel Salam Mohamed (le garçon de café), Ali Al Moawen (un des hommes du Pacha), Ali Orabi (un paysan), Mokhtar El Sayed (l’officier de police), Mohamed Rushdy (le chanteur)
Scénario : Adly El Moled, Mohamed Kamel Abdel Salam
Musique : Suleiman Gamil
Production : Gomhouria Films


L’action se passe dans la campagne avant la révolution de 1952. Le Pacha est le seigneur de la région. Pour agrandir son domaine, il use des méthodes les plus cruelles afin de racheter les terres des paysans au prix le plus bas. Un jour, un de ses employés écrase un paysan avec son tracteur. Tous les compagnons de la victime se lancent à la poursuite du meurtrier. Ce dernier se réfugie dans la propriété de son patron. Les paysans se rassemblent devant les grilles du domaine en hurlant des slogans contre le tyran et ses hommes. Ils jettent des torches enflammées dans la cour et des bâtiments s’embrasent. Les employés du domaine répliquent en tirant dans la foule. . Après cette révolte, le Pacha fait appel à la police pour que les responsables de l’incendie soient châtiés mais quand les membres de la force publique vont de maison en maison pour procéder aux arrestations, ils ne trouvent aucun homme dans le village. Le Pacha a alors une idée : il fait arrêter toutes les femmes et annonce qu’elles ne seront libérées que lorsque les hommes accepteront de se rendre. Ceux-ci n’ont plus le choix : ils reparaissent et doivent subir la violence du Pacha et de ses sbires. Entretemps le jeune Awad arrive dans le village pour voir ses parents, il tombe sur des rues et des maisons entièrement vides. Il se précipite chez le Pacha et parvient à entrer dans le palais. C’est ainsi qu’il apprend que sa mère a été libérée mais que son père est mort. L’arrivée de Khalil, le bras droit du Pacha, met un terme au face à face entre Awad et le tyran. Le jeune homme est expulsé. Aussitôt le Pacha se retourne contre le vieux gardien de la propriété qui n’a pas su empêcher l’intrusion d’un étranger chez lui. Il ordonne qu’il soit fouetté avec toute la sévérité qu’il mérite. Le vieillard en meurt. Le Pacha accuse alors Awad d’être le seul responsable de cette mort. Au moyen de faux témoignages, le jeune homme est inculpé et condamné à 15 ans de prison. Les années passent. Un jour, un étranger arrive dans le village. Il est borgne et porte un bandeau noir sur l’œil droit…

Notre avis : comme une petite série B qui se prendrait pour un film important. Le réalisateur connaît très bien le cinéma soviétique et il reprend bon nombre de procédés cher à Sergueï Eisenstein tels que les gros plans en contreplongée. Il lui emprunte aussi le discours révolutionnaire faisant de manière explicite un parallèle entre le 23 juillet 1952 et le 25 octobre 1917. Du coup Farid Shawki prend l’allure du héros bolchévique sauf quand il revêt son costume de justicier, cagoule et cape noires : dans ces moments-là, il se contente d’être ridicule.


Mardi 17 octobre à 17h

L’Amulette de Mohamed Shebl (Al Tawidhah, 1987)

avec Mahmoud Yassin (Mahmoud, le père), Yousra (Rawya, la mère), Maher Esam (le fils), Taheya Carioca (la mère de Mahmoud), Abla Kamel (Faten, la sœur de Mahmoud), Adel Abou Gheit (le Tarek Al Desouki (le policier Atef Abdel Hamid), Marwa El Khatib (Nadia, la sœur cadette de Mahmoud), Naïma El Soghaiar (la fausse magicienne), Fayza Abdel Gawad (une autre « magicienne »), Fouad Khalil (Salim Bey), Mahmoud Al Bazawi (un agent de la police scientifique))
Scénario et musique : Mohamed Shebl


Film d’horreur "grand guignol". C’est l’histoire d’une famille ordinaire composée d’un couple, de son jeune fils, de la grand-mère et des deux jeunes sœurs du mari. Tous les six vivent dans la vielle demeure familiale. Mahmoud, le père, est professeur d’histoire et son modeste salaire ne permet pas d'entretenir l'antique bâtisse qui se délabre année après année. Une nuit, toute la famille est réveillée par des phénomènes étranges. Ceux-ci ont été provoqués par un serviteur du Démon qui souhaite acquérir la maison. Un jour, il se rend au domicile de Mahmoud : il se présente comme un homme d’affaires investissant dans l'immobilier et très intéressé par leur propriété. Il ouvre la mallette qu'il tenait à la main : elle est bourrée de gros billets. C'est assez pour convaincre la grand-mère mais les enfants refusent catégoriquement d’abandonner un bien que leur ont légué leurs ancêtres. A partir de là, les incidents maléfiques vont se multiplier : les meubles prennent feu, l'eau devient du sang etc.

Notre avis : devrait figurer en bonne place dans toute encyclopédie mondiale du nanar. Le réalisateur a certes des références. On sent que dans sa jeunesse il a beaucoup visionné "Shining" ou bien "Carrie" et qu’il tente de faire un peu la même chose avec, il est vrai, des moyens beaucoup plus modestes. Le résultat est catastrophique. La dernière séquence atteint des sommets dans le gore grand guignol. Le sang coule à flots !


Lundi 16 octobre à 19h30

La Directrice d’Ahmed Diaa Eddine (El-sit el-nazra, 1968)

avec Soad Hosny (Hoda, la fille de Mahmoud), Chukry Sarhan (Farid), Imad Hamdi (Mahmoud Al Sayed), Zouzou Nabil (Hikmet, la seconde femme de Mahmoud), Magda El Khatib (Sanah, la fille d’Hikmet), Zahrat Al Oula (la directrice), Mahmoud Zulficar (le mari de la directrice), Nabil El Hegrassi (Samir, le neveu d’Hikmet), Enaam Salosa (la camarade de classe d’Hoda), Eskandar Mansy (le professeur), Zizi Moustafa (la danseuse), Safinaz El Gendy (la surveillante)
Scénario : Mohammed Ali Ahmed, Nabil Gholam, Ahmed Diaa Eddine
Producteur : Naguib Khoury


Hoda est élève dans un pensionnat pour jeunes filles d’Alexandrie. Elle a peu de relations avec sa famille qui réside au Caire. Son père après la mort de sa mère s’est remarié avec Hikmet, une veuve très riche qui elle aussi a une fille, Sanah. La belle-mère fait tout pour distendre les liens entre Hoda et son père. C’est elle qui a tenu à ce que sa belle-fille soit envoyée en pension, loin du Caire. Quand vient le week-end, toutes les pensionnaires repartent avec leurs parents venus les chercher sauf Hoda qui a attendu vainement son père et doit retourner seule dans sa chambre. Heureusement, la directrice du pensionnat s’est prise d’affection pour la jeune fille et elle l’invite à passer le week-end avec elle et son mari. Pour les vacances qui approchent, la directrice parvient à joindre le père d’Hoda et cette fois-ci, il viendra chercher sa fille. Mahmoud est un père aimant mais il est pétrifié devant la volonté inflexible de son épouse. C’est grâce à son argent qu’il a pu retrouver une position confortable mais tout ce que possède le couple est au nom d’Hikmet.
Hoda est accueillie fraichement par sa belle-mère et sa fille, Sana. En guise de chambre, elle doit se contenter d’un débarras et on la traite comme une servante qui chaque jour doit accomplir de multiples tâches ménagères. Sana est fiancée à un étudiant en médecine, Farid, qui d’emblée s’est montré très chaleureux à l’égard de Hoda, suscitant la méfiance de la mère et la jalousie de sa fille…

Notre avis : une adaptation moderne de Cendrillon, un conte gentillet avec des personnages stéréotypés. L’univers de ce film est très proche de celui des feuilletons télé des années 60 avec comme héroïnes, des jeunes filles méritantes qui se battent vaillamment contre les difficultés de l’existence. Comme il se doit, le personnage le plus réussi de « La Directrice » est celui de la méchante belle-mère interprété par Zouzou Nabil.

Danse : Zizi Mustafa, 1968

زيزي مصطفى





Zizi Mustafa (née en 1943) danse dans le film La Directrice réalisé en 1968 par Ahmed Diaa Eddine. Elle a 25 ans et elle a commencé sa carrière cinématographique l'année précédente dans Une Fille Turbulente d'Houssam Al Din Mustafa. Actrice et danseuse de grand talent, elle tournera dans plus d'une soixantaine de films.  

dimanche 1 octobre 2023

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 1er au 15 octobre)

روتانا كلاسيك

Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Dimanche 15 octobre à 15h

Train de Nuit d'Ezzel Dine Zulficar (Ketar el Lail, 1953)
avec Imad Hamdy (Adel), Samia Gamal (Samia), Stephan Rosti (Aboul Azz), Serag Mounir (Malaty), Soleiman Naguib (l’inspecteur de police), Aly Abd El Al (le directeur du cabaret), Abdel Moneim Ismail (membre du gang d’Aboul Azz), Reyad El Kasabgy (membre du gang d’Aboul Azz), Mohamed Reda (conducteur de train), Fakher Fakher (le second de l’inspecteur), Hussein Issa (membre du gang d’Aboul Azz), Salah Nazmi (membre du gang d’Aboul Azz), Zaki Ibrahim (le père de Samia), Tawfiq Ismaïl (directeur de la gare de Tanta)
Scénario : Stephan Rosti, Ezzel Dine Zulficar, Zaki Saleh
Musique : Ibrahim Haggag
Production : Abdel Hamid Zaki
C'est le premier film que tourne Samia Gamal après sa rupture avec Farid Al Atrache (La dernière comédie musicale qui réunit le couple est Ne le Dis à Personne "Ma takulshi la hada" d’Henry Barakat en 1952)
Appréciation : 4/5


Samia aime Adel mais celui-ci disparaît brusquement. Elle croit qu’il l’a abandonnée. Au même moment, son père est plongé dans des difficultés financières inextricables. Pour le sauver, Samia épouse Aboul Azz, un redoutable gangster qui l’oblige à danser dans son club. Mais Adel se manifeste à nouveau. Samia et lui se donnent rendez-vous dans un restaurant. On apprend que l’homme n’avait pas fui mais qu’il avait été blessé dans un accident de la route et qu’il est resté hospitalisé plus de deux mois. Leurs retrouvailles sont brèves car Samia doit retourner au club pour son numéro de danse. Malgré le danger, Adel se présente dans l’établissement. Il retrouve sa bien-aimée dans sa loge. Aboul Azz, caché (fort mal !) dans la penderie, se jette sur Adel et l’assomme. Il s’empare de l’argent que sa victime avait réuni pour venir en aide à Samia et à son père. Une fois le gangster parti, Adel recouvre ses esprits. Les deux amoureux peuvent se confier l’un à l’autre. Samia doit rejoindre ses danseuses sur scène. Dans la salle se trouve Malaty, un ami de son mari. Il est envoûté par la sensualité de Samia.

Notre avis : un thriller sombre et violent dans lequel Samia Gamal prouve qu’on avait tort de la réduire aux rôles de faire-valoir sémillant pour chanteur célèbre. Dans ce film, elle parvient à conjuguer de manière très singulière sensualité et tragédie avec un personnage enchainé aux désirs des hommes. Malgré quelques maladresses, Ezzel Dine Zulficar parvient à donner à son récit une dimension mythique. Les danses comptent parmi les plus saisissantes du cinéma égyptien.


Samedi 14 octobre à 19h30

Le Secret du Bonnet Invisible de Niazi Mostafa (Ser Taqya el Ekhfa, 1959)
avec Tawfik El Deken (le bijoutier Amin), Berlanti Abdel Hamid (Lola, la maîtresse d’Amin), Abdel Moneim Ibrahim (Asfour), Mohamed Abdel Qodoos (le père d’Asfour), Ahmed Farahat (le frère d’Asfour), Zahrat Al Oula (Amal), Gamalat Zayed (la mère d’Asfour), Adli Kasseb (Salem, le rédacteur en chef), Samia Roshdi (la mère d’Amal)
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa
Dialogues : El Sayed El Bedir
Musique : Mounir Mourad et Fathy Qora
Production : Khalil Diab


Comédie fantastique. Asfour est un reporter naïf et maladroit. Son incompétence notoire exaspère son rédacteur en chef. Il est amoureux d’une collègue, Amal. Malheureusement cette dernière doit épouser Amin, un cousin méchant et sournois, bijoutier de son état.
Asfour vit avec son petit frère Fasih et ses parents. Son père est un excentrique qui se consacre à l’alchimie. Il multiplie les expériences dans l’espoir de fabriquer un jour de l’or.
Amin ne supporte pas qu’Amal fréquente Asfour. Il menace son rival afin qu’il s’éloigne de la jeune femme. Le bijoutier a le soutien de la mère de celle-ci et rien ne pourra empêcher leur mariage. Asfour est désespéré.
Un soir, Fasih est resté seul dans le laboratoire de leur père et il entreprend de jouer au petit chimiste. Il provoque une explosion qui libère d’une jarre un génie. L’enfant s’évanouit puis l’être surnaturel prend feu, ne laissant de son passage qu’une fine poussière qui s’est déposée sur un bonnet appartenant à Asfour.
Peu après, on s’aperçoit que le bonnet a le pouvoir de rendre invisible celui qui le porte. Asfour comprend tout de suite le parti qu’il va pouvoir en tirer. Tout d’abord, tourmenter Amin et empêcher son mariage avec Amal…

Notre avis : le seul film où l’éternel second rôle Abdel Moneim Ibrahim obtient le premier rôle. Même s’il peine à convaincre dans certaines scènes qui auraient exigé de sa part un petit grain de folie supplémentaire, reconnaissons qu’il propose un jeu très personnel, tout en retenue, bien loin de l’outrance de ses petits camarades. « Le Secret du Bonnet Invisible » est une comédie inégale : l’invisibilité du héros est prétexte à une accumulation de gags convenus et de farces de potaches. Heureusement, Berlanti Abdel Hamid, la Sza Sza Gabor égyptienne, met du piment dans cette potion « magique » un peu fade. Sa danse du Hula Hoop est l’une des scènes les plus savoureuses du film.


Vendredi 13 octobre à 23h

Ne le Dites à Personne d'Henri Barakat (Ma Takulshi la hada, 1952)
avec Farid Al Atrache (Wahid), Samia Gamal (Walaa), Nour Al Hoda (Noussa), Stephan Rosty (Ghazal Bashraf, l’oncle de Noussa), Abdel Salam Al Nabolsi (le professeur de danse), Aziz Othman (Amin Bashraf, le père de Noussa), Omar El Hariri (Nabil, l’amoureux de Noussa), Aïda Kamal (Aïda), Lotfy El Hakim (le producteur), Talaat Alam (le directeur du théâtre), Abdel Moneim Basiony (le présentateur du théâtre), Ali Kamal (Lulu, l’avocat), Alya Fawzy (Fatima, la bonne), Abdel Badih El Arabi (le directeur de l’hôtel), Mahmoud Azmy (l’inspecteur), Ibrahim Fawzy (le professeur de chant)
Scénario et dialogues : Henry Barakat et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Farid Al Atrache, Mamoun Al Shinnawi, Abdel Aziz Salam, Mahmoud Fahmy Ibrahim, Ismaïl Abdel Mahin
Production : les Films Farid Al Atrache
Appréciation : 3/5


Comédie musicale. Wahid, un chanteur réputé, est tombé amoureux de Walaa, une célèbre danseuse. Celle-ci doit s'absenter deux mois pour se produire à Paris et ils ont décidé de se marier à son retour. Mais c’est sans compter la ténacité d’une jeune admiratrice qui est prête à tout pour devenir la femme de Wahid. Cette jeune personne s’appelle Noussa Amin Bashraf. C’est une jeune étudiante en musique et en chant et elle est aussi la fille de l’ancien professeur de Wahid, défenseur sans concession de la tradition musicale. Noussa n’a de cesse de poursuivre son chanteur bien-aimé, tant est si bien que des photos compromettantes finissent par paraître dans la presse. Wahid est bel et bien pris : il doit épouser Noussa. A la plus grande satisfaction de l’oncle de la jeune fille qui nourrit une passion dévorante pour Walaa. C’est alors qu’est annoncé le retour de la danseuse…

Notre avis : dernier film du couple légendaire du cinéma de l’âge d’or, Samia Gamal et Farid Al Atrache. Le scénario très drôle est signé par l’un des maîtres de la comédie, Abou Al Seoud Al Ebiary. Il est bâti autour d’ un personnage de petite peste joué avec beaucoup de conviction par l’actrice et chanteuse Nour Al Hoda. Les danses de Samia Gamal, toutes aussi belles les unes que les autres sont comme un dernier feu d’artifice offert au public égyptien. Après le tournage de ce film, la danseuse s’envolera pour les Etats-Unis où elle retrouvera l’homme d’affaires texan qu’elle épousera, pour le meilleur et pour le pire.


Jeudi 12 octobre à 23h

Fils et Tueurs d’Atef El Tayyeb (Abnaa' wa Qatala, 1987)
avec Mahmoud Abdel Aziz (Chikhoun), Nabila Ebeid (Dalal), Magdi Wahbah (colonel Ghanem), Raga Hussein (Enam), Ahmed Bedeir (Khalil), Nadia Ezzat (Samia), Sherif Mounir (Ouniss), Ahmed Salama (Zuhair), Hassan Al Dib (le propriétaire du bar), Ahmed Kamali (Omar), Nagwa Sultan (Danseuse), Mohamed Mostafa (l’étudiant révolutionnaire), Sayed Allam (officier de police), Nahed Roshdy (Soha)
Scénario : Ismail Waly Eddin, Mostafa Moharam
Musique : Mohamed Helal
Production : Shada Films


L’action commence en 1956, au moment de la nationalisation du canal de Suez. Chikhoun est serveur dans un bar mais il a d’autres ambitions : il voudrait racheter l’établissement à son patron. Malheureusement, il n’a pas la somme nécessaire. C’est alors que le destin va lui donner un coup de pouce. Une nuit alors qu’il rentre chez lui après sa journée de travail, il tombe sur Dalal, une danseuse qui fréquente le bar. Elle est en très mauvaise posture : deux hommes sont en train de l’agresser. Chikhoun intervient aussitôt et parvient à les mettre en fuite. Pour le remercier, Dalal invite son sauveur à prendre un verre dans son appartement. Ils passent la nuit ensemble. Peu après, ils se marient mais Chikhoun est toujours hanté par son rêve. Sans aucun scrupule, il vole les bijoux de sa femme et les revend. Il peut enfin acquérir le bar. Dalal est folle de rage et ce vol est le début de la mésentente qui ne va que croître entre les deux époux. Malgré cela, ils ont deux jumeaux et c’est la sœur de Chikhoun qui va s’installer chez eux pour les aider. La pauvre femme a tout perdu depuis que son mari est en prison mais elle peut compter sur le soutien de son frère. Et quand l’homme s’échappe de prison, Chikhoun n’hésite pas une seconde : il cache son beau-frère dans son établissement. Pour Dalal, c’est l’occasion rêvée de se venger. Elle dénonce son mari à la police…

Notre avis : une chronique familiale qui s'inscrit dans l'histoire de la nation égyptienne de la seconde moitié du XXe siècle. Un récit âpre, sans concession et sans pathos qui dénonce le rôle majeur de la violence dans l’Egypte contemporaine. L'un des plus grands rôles de Mahmoud Abdel Aziz.


Mercredi 11 octobre à 23h

Sans un Adieu d'Ahmed Diaa Eddine (Min ghair wadaa, 1951)
avec Aqila Rateb (Samia, la seconde épouse de Magdi), Imad Hamdi (Magdi), Madiha Yousri (Fatima, la première femme de Magdi), Soheir Fakhry (Magda, enfant), Mohamed Fadel (Mounir Bey, le beau-père de Magdi), Awatef Ramadan (Aïcha, la femme de chambre), Ibrahim Hechmat (le premier mari de Samia), Abdel Aziz Al Ahmed (Abdel Aziz), Zinat Sedki (Ghandoura), Mahmoud El Sabaa (Tawfiq), Mohamed El Dib (Salim), Abbas El Daly (le juge), Tawfiq Ismaïl (le médecin)
Scénario : Mohamed Kamal Hassan Al Mouhamy
Musique du générique empruntée à la B.O du film américain « Pour Qui Sonne le Glas » (1943), une composition que l’on doit à Victor Young


Drame. L’action se passe durant la seconde guerre mondiale dans la région d’Alexandrie. Magdi Abdel Hamid est un chef d’entreprise à qui tout réussit. Ses affaires sont florissantes, il a épousé la femme qu’il aime et ensemble ils ont eu une adorable petite fille. Malheureusement, la chance tourne soudain. A cause d’irrégularités commises dans le plus grand secret par son ami Tawfiq, Magdi est condamné à plusieurs années de prison pour retard de paiement. Lors de sa détention, il apprend que sa maison a été détruite par un raid allemand. Sa femme serait morte et sa fille a disparu. Quand Magdi sort de prison, il recherche partout sa fille, en vain. Il accepte un emploi dans un grand domaine agricole. La propriétaire est la sœur de Tawfiq. Elle est veuve et souffre de graves problèmes cardiaques. Grâce à l’arrivée de Magdi, elle retrouve goût à la vie et sa santé s’améliore. Ils finissent par tomber amoureux l’un de l’autre et ils se marient…

Notre avis : un mélodrame classique qui respecte les lois du genre mais sans manichéisme ni caricature. La grande force du scénario, c’est d’avoir représenté les deux « rivales » qui se partagent le cœur du héros comme deux femmes aussi admirables l’une que l’autre, si bien que le spectateur est jusqu’à la fin ballotté par des sentiments contradictoires. Aqila Rateb est bouleversante dans son rôle de femme qui croit enfin atteindre le bonheur et qui doit brutalement y renoncer. Par son interprétation dans le dénouement, le mélodrame atteint le sublime de la tragédie.


Mardi 10 octobre à 19h30

Layla l'étudiante de Togo Mizrahi (Leila, bint madaress, 1941)

avec Youssef Wahby (Joseph), Layla Mourad (Layla), Mimi Shakib (Amina), Mohsen Sarhan (Hosny, l’amant d’Amina), Beshara Wakim (Shafiq, le frère de Joseph), Zaki Ibrahim (Abdallah, l’ami de Joseph)
Scénario : Togo Mizrahi et Youssef Wahby
Musique : Zakaria Ahmed, Mohamed Al Qasabji, Riad El Sonbati


Drame. Joseph est un écrivain qui vit avec son frère dans une grande maison austère. Leila est leur cousine. Elle a perdu ses parents dans un accident de voiture quand elle était petite. Elle vient de terminer ses études et au sortir du pensionnat, elle s’installe chez ses cousins. Dès son arrivée, elle crée autour d’elle une atmosphère de joie et de bonheur à laquelle Joseph n’est pas insensible. Pour paraître plus jeune, il enlève ses lunettes et se rase la moustache. Amina, une jeune femme que l’écrivain a rencontrée lors d’une fête entreprend de le séduire. Elle prétend s’intéresser à l’art et à la littérature. Il n’en faut pas plus pour que Joseph décide de l’épouser. Il ne va pas tarder à déchanter…

Notre avis : c’est le troisième film que Togo Mizrahi tourne avec Layla Mourad et c’est le deuxième de la série des Layla. Cette même année 1941 était déjà sorti "Layla, fille de la campagne", film dans lequel la chanteuse avait aussi comme partenaire Youssef Wahbi. "Layla l’étudiante" est un drame plutôt conventionnel qui nous conte les tourments d’un homme berné par une femme sans scrupule. Heureusement un ange -c’est-à-dire Layla- veille et la méchante épouse sera bien punie. Youssef Wahbi qui est l’auteur du scénario s’est offert l’un de ces rôles qu’il affectionne, celui du héros élégant et cérémonieux qui finit par chanceler sous les coups du malheur. Dans son ascension vers la gloire, ce film constitue pour Layla Mourad un jalon mineur.


Lundi 9 octobre à 19h30

Sultan de Niazi Mostafa (1958)
avec Farid Shawki (Sultan), Rushdy Abaza (Essam, le fils d’Ahmed Shokry), Berlanti Abdel Hamid (Zakia, la servante), Nadia Lutfi (Sawsan, la journaliste fiancée d’Essam), Tawfik El Deken (Abu Sunnah Al Makuji), Mohamed Farag (le chef du gang de la montagne), Samiha Tawfik (la maîtresse du chef de gang), Adly Kasseb (le général Ahmed Shokry), Aziza Helmy (la femme d’Ahmed Shokry), Fakher Fakher (Awad), Nahed Samir (la mère de Sultan), Reyad El Kasabgy (le beau-père de Sultan), Mohamed Rushdy (chanteur)
Scénario : Niazi Mostafa et Abdel Hay Adib
Dialogues : El Sayed Bedir
Musique : Mohamed Roshdy, Sonia Abdel Wahab, Naguib Al Selhdar, Fathy Qora
Production : Ramses Naguib


Sultan est un jeune homme pauvre qui depuis son enfance n’a connu que sévices et humiliations. A l’âge adulte, il est entré dans l’armée mais il continue à travailler comme homme à tout faire au domicile du général Ahmed Shokry. Le militaire et sa femme l’emploient depuis son plus jeune âge et l’ont toujours traité avec rudesse. Un jour, Sultan demande à s’absenter pour se rendre au chevet de sa mère gravement malade. Ses patrons refusent de lui donner l’argent nécessaire au voyage. Il parvient tout de même à prendre le train pour son village natal mais il arrive trop tard. Sa mère est morte. A la fin de la cérémonie funèbre, Sultan est arrêté : on l’accuse d’un vol commis chez le général. Il est condamné à trois mois de prison. Quand il en sort, il tente de prouver son innocence et se rend chez le teinturier qui l’a accusé. Le ton monte. Sultan s’empare d’un fer à repasser et assomme l’artisan. Il croit l’avoir tué, il ne lui reste plus qu’à fuir. C’est ainsi que Sultan se retrouve dans le repaire du gang de la montagne.
Le premier film de Nadia Lutfi

Notre avis : l’une des grandes réussites du flamboyant Niazi Mostafa. Une réflexion sur l’origine du mal développant une conception très pessimiste de l’homme et de la société. Aucun manichéisme dans ce "Sultan" : tous les personnages comportent à des degrés divers une dose de vilenie ou de turpitude, qu’ils aient opté pour le camp de l’ordre ou pour celui du crime. Un dénouement magistral en forme de faux happy end (les vainqueurs ne sont pas les meilleurs mais seulement les plus habiles.). Dans ce film comme dans d’autres, Niazi Mostafa nous épate par sa modernité et sa liberté d’esprit. La jeune Nadia Lutfi dont c’est le première apparition à l’écran est sensationnelle en jeune journaliste prête à se jeter dans les bras du roi du crime pour obtenir un scoop alors qu’elle est fiancée à une officier de police !


Dimanche 8 octobre à 19h30

Le Malchanceux de Mohamed Abdel Gawwad (Qalil al Bakht, 1952)
avec Shadia (la chanteuse Bulbula/Hoda), Kamal El Shennawi (Hussein), Abbas Al Daly (le père d’Hussein), Abdel Hamid Badaoui (l’oncle d’Hussein), Thuraya Hassan (Thuraya, la danseuse), Zomoroda (Elham, la cousine de Bulbula), Gamalat Zayed (la tante de Bulbula), Samia Mohsen (Fakria, l’amie d’Elham), Rashad Ahmed (Zaki), Ismail Yassin (Faleh, le serviteur d’Hussein), Lotfi Al Hakim (le propriétaire du casino), Mahmoud El Meleigy (Mounir, le cousin d’Hussein), Shafik Galal (le chanteur), Nour El Demerdash (le fiancé de Hoda)
Scénario : Zuhair Bakir
Musique et chansons : Izzat El Gahely, Ismael Nazmy, Ahmed Sabra, Ahmed Sedky, Mahmoud El Sherif
Les trente premières secondes du générique sont accompagnées de la toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach dans la version symphonique arrangée et dirigée par Leopold Stokowsky.
Production : Zuhair Bakir


Hussein, un fils de bonne famille quitte son village pour s’installer à Alexandrie où il terminera ses études. Il est accompagné de son fidèle serviteur, Faleh. Hussein passe ses soirées dans un cabaret dans lequel se produit la jeune chanteuse Bulbuba. Un petit incident les fait se rencontrer et le charme opère aussitôt. L’étudiant et la chanteuse tombent amoureux l’un de l’autre et projettent même de se marier. Malheureusement, Elham, la cousine de Bulbula, a des vues sur le jeune homme depuis qu’elle sait qu’il appartient à une famille aisée. Elle veut casser cette idylle. Elle fait croire à Hussein que Bulbula a un lourd passé, que c’est une fille de mauvaise vie qui a eu recours maintes fois à l’avortement. A contrecœur, Hussein s’éloigne de celle qu’il aime passionnément. Abandonnée, Bulbula veut en finir avec la vie. A contrecœur, Hussein s’éloigne de celle qu’il aime passionnément. Abandonnée et enceinte, Bulbula veut en finir avec la vie. Elle s’apprête à se jeter dans les eaux du fleuve mais le propriétaire du cabaret où elle travaille l’avait suivie et l’empêche de commettre l’irréparable. Il lui propose le mariage et lui promet de reconnaître son enfant…   

Notre avis : un grand film populaire, à la fois comédie musicale et mélodrame. Du mélodrame, nous retrouvons tous les ingrédients : fille abandonnée et femme fatale, amour et trahison, tentative de suicide et meurtres, souffrance et résilience. De la comédie musicale, nous avons aussi bien les grandes chansons classiques interprétées ici par Shadia que les numéros de music-hall avec danseuses et chanteurs fantaisistes. Les auteurs qui n’ont pas ménagé leur peine multiplient les péripéties jusqu’aux ultimes secondes du film. Un excellent divertissement avec de l’action, de l’émotion et du suspens.
 
 
Samedi 7 octobre à 19h30

Ali Baba et les quarante voleurs de Togo Mizrahi (Ali Baba wel Arba'in Haramy, 1942)

avec Ali Al Kassar (Ali Baba), Layla Fawzi (Princesse Morgana), Mohamed Abdel Moteleb (Hassan, le fils d’Ali Baba), Ismael Yassin (Belout), Abdel Meguid Choukry (Barakat), Zakeya Ibrahim (femme d’Ali Baba), Reyad El Kasabgy (Hafez Shaalan, le chef du gang), Zaki Ibrahim (Prince Nasser), Abdel Halim Khattab (Prince Nazir), Hassan Baroudi (le frère d’Ali Baba), Rafia Al Shaal (la belle-sœur d’Ali Baba)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Izzat El Gahely et Riad El Sonbati
Production : Bahna Films


L'adaptation cinématographique du célèbre conte tiré des Mille et Une Nuits.
A l’origine, Ali Baba et les quarante voleurs n’appartient pas au corpus des contes des Mille et une Nuits mais il y a été incorporé par Antoine Galland dans sa traduction française.
Togo Mizrahi prend beaucoup de liberté avec le conte original. Il a inventé la rivalité entre les princes Nasser et Nazir, il a transformé le personnage de Morgiane, une esclave au service du frère d’Ali Baba en une princesse enlevée par les quarante voleurs.

La capitale du royaume du prince Nasser est mise à sac par des bandits qui tuent, pillent, détruisent tout ce qui se trouve sur leur passage. Le prince Nasser connaît bien cette fameuse bande des quarante voleurs : quinze ans auparavant, ils s’étaient emparés de sa fille, la Princesse Morgana et on ne l’avait jamais revue. Cette fois-ci, le monarque est bien décidé à mettre hors d’état de nuire ces brigands et il promet une forte récompense à quiconque sera en mesure de donner des informations sur eux. Ce qu’il ne sait pas , c’est que celui qui a commandité l’enlèvement de sa fille, c’est son propre cousin, le prince Nazir qui rêve de lui ravir le trône. En faisant disparaître la princesse, il devient le seul héritier de la couronne. Morgana a été élevée par un membre du gang et sa femme, deux braves gens qu’elle a toujours considérée comme ses parents.
Parmi les sujets du Prince Nasser, il y a Ali Baba, un pauvre bûcheron qui mène une existence misérable avec sa femme, son fils Hassan et son fidèle employé Belout. Ce jour-là, le bûcheron et son commis sont revenus du marché sans un sou : ils se sont fait escroquer par un filou qui leur a pris des bûches sans rien payer. Pour aider son père, Hassan se rend seul dans la forêt afin d’y couper du bois. C’est là qu’il rencontre Morgana. Le coup de foudre est immédiat mais la jeune femme disparaît aussi vite qu’elle était apparue. Pendant ce temps-là, la femme d’Ali baba a demandé à son mari de se rendre chez son frère, le richissime Qassim pour obtenir quelques sous. Le vieux grigous est intraitable : il ne donnera rien. Mais le soir même, sa belle maison est incendiée par les quarante voleurs. Qassim et sa femme sont contraints de demander secours auprès d’Ali Baba qui les accueille chaleureusement dans sa pauvre mansarde…

Notre avis : cette adaptation du conte d’ "Ali Baba et les Quarante Voleurs " est la première réalisée en langue arabe. Elle séduit le spectateur par sa fraîcheur et une certaine forme de naïveté. Mizrahi a mis l’accent sur l’aspect farcesque du récit, il nous restitue ainsi tout l’univers des contes et fabliaux de la littérature populaire du temps des Abbassides. Mais la poésie est aussi présente, notamment lorsque le fils d’Ali Baba et la princesse Morgana se retrouvent la nuit dans la forêt : instants magiques magnifiés par le chant de Mohamed Abdel Moteleb.


Vendredi 6 octobre à 19h30

Mon Père m’a Trompée de Mahmoud Zulficar (Khada'ani Aby, 1951)
avec Sabah (Kawthar), Taheya Carioca (la danseuse Taheya), Mahmoud Zulficar (Mamdouh), Zahrat Al Oula (Naïma, la fille de Shaban), Negma Ibrahim (Fatma, la première femme de Shaban), Mahmoud Shoukoko (Caruso, l’ami de Mamdouh), Mohamed El Bakkar (le chanteur Bakar), Hermine (une danseuse), Mohamed Sobeih (le barman), Abdel Ghani El Nagdi (le marchand), Sanaa Samih (la tante de Kawthar), Stephan Rosty (Shaban Bey, le mari de Kawthar), Mohsen Hassanein (un bandit), Abdel Aziz Al Ahmed (le père de Kawthar)
Scénario et dialogues : Mahmoud Zulficar, Aziza Amir, Saleh Gawdat
Musique : Farid Ghosn, Ahmed Sedky, Youssef Saleh, Mohamed El Bakkar
Production : Les Films Mahmoud Zulficar


Mamdouh est un artiste peintre qui peine à se faire apprécier de ses contemporains. Ses tableaux symbolistes attirent soit l’incompréhension, soit la moquerie. Il peut tout de même compter sur le soutien de son ami Caruso et de Kawtar, sa fiancée. Grâce à eux, Mamdouh ne perd pas espoir et continue de créer malgré les difficultés. Lui et Kawtar envisagent de se marier mais le père de la jeune fille s’oppose à ce projet. Il veut un gendre riche, capable d’assurer le bien-être de sa fille et de tous ses futurs petits-enfants. Le père de Kawthar rencontre Mamdouh et le convainc de renoncer à épouser sa fille. Le peintre se résigne à envoyer à sa bien-aimée une lettre de rupture. Kawthar est terrassée par le chagrin. Le temps passe. Caruso et Mamdouh ont bien du mal à joindre les deux bouts mais un soir, c’est la chance qui leur sourit. Grâce à leur intervention, un homme échappe à une agression. Cet homme s’appelle Shaban et pour les remercier, il leur laisse sa carte afin qu’ils puissent le joindre en cas de besoin. C’est ce que font les deux amis quelque temps après. Shaban possède une boîte de nuit et il leur propose d’y travailler. Caruso et Mamdouh sont soulagés : ils vont enfin sortir de la misère. Un soir, leur sauveur se rend dans son établissement accompagné de sa femme. Stupeur ! Sa jeune épouse est Kawtar, celle que Mamdouh n’a jamais cessé d’aimer…

Notre avis : une comédie musicale avec en têtes d’affiche deux personnalités très populaires : la chanteuse Sabah et la danseuse Taheya Carioca. Elles ont pour partenaire, le réalisateur lui-même qui apparaît quasiment dans toutes les scènes du film (On n’est jamais si bien servi que par soi-même !). Le scénario ne brille pas par son originalité et le jeu des acteurs se résume à quelques effets stéréotypés. Pourtant ce film se regarde sans déplaisir et c’est grâce aux nombreux numéros de music-hall qu’il comporte. On assite à un véritable festival Taheya Carioca qui est revenue à ses premières amours, la danse brésilienne et les rythmes sud-américains ! Soyons justes : Sabah chante bien aussi.


Jeudi 5 octobre à 15h

L’Amour de mon Cœur (ou l’Eternel Amour) d'Anwar Wagdi (Habib El Rouh, 1951)
avec Layla Mourad (Layla), Youssef Wahby (Youssef Fahmy), Anwar Wagdi (Wahid), Wedad Hamdy (Fatima), Ibrahim Omara (Cheikh Taha), Mimi Chakib (Sawsan Hanem), Samira Ahmed (Zouzou), Salah Mansour (un invité de la fête), Abdel Monem Basioni (un invité de la fête), Ferdoos Mohamed (la servante), Abdul Nabi Mohamed (le cuisinier), Abdelbadie El Arabi (le journaliste)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ibiary, Anwar Wagdi
Musique : Ahmed Sedky, Riad El Sonbati, Abdel Aziz Mahmoud
Production : Anwar Wagdi


Comédie sentimentale. Layla est une jolie femme, très élégante. Elle mène une existence heureuse et sans souci avec son mari, Wahid, qui est propriétaire d’un grand garage automobile en ville. Elle a aussi un talent qui fait l’admiration de tout son entourage : elle chante merveilleusement bien. Un jour, l’une de ses amies organise une réception chez elle. Evidemment, elle a demandé à Layla de chanter. Ce que cette dernière ne sait pas, c’est que parmi les invités, se trouve Youssef Fahmy, un musicien célèbre et quand celui-ci entend sa voix, il est tout de suite conquis.
Il est certain que la jeune femme peut devenir une grande chanteuse et il lui propose une collaboration artistique afin de réaliser ce projet. Layla est flattée mais son mari ne goûte guère cette proposition. Il invite néanmoins le musicien à venir dîner chez eux le lendemain. Quand Youssef se présente au domicile de Layla, elle est seule. Wahid a été retenu à son travail. Le musicien en profite pour tenter à nouveau de convaincre son hôtesse de se lancer dans la chanson. Celle-ci n’est pas insensible à ses arguments…

Notre avis : un drame sentimental dans lequel Youssef Wahbi joue un rôle qu’il affectionne tout particulièrement, celui du dandy tentateur portant smoking avec coupe de champagne à la main et gros cigare à la bouche. Face à lui, Anwar Wagdi qui se laisse aller à son penchant pour le jeu outré avec force grimaces et yeux exorbités. Heureusement, il y a Layla Mourad qui chante (Mais il y a aussi Youssef Wahbi qui massacre au piano la « Danse du Sabre » de Khatchaturian !). A noter le caractère légèrement autobiographique de cette histoire : dans la vraie vie, Anwar Wagdi et Layla Mourad furent mariés et leur union fut détruite par la jalousie excessive du premier. Il ne supportait pas que d’autres réalisateurs s’approchent de sa femme et la pauvre Layla devait endurer des scènes épouvantables. Dans le film, le mari finit par « récupérer » sa femme ; dans la vraie vie, après trois divorces, la rupture sera définitive.


Mercredi 4 octobre à 19h30

Le Fauve de la Nuit  d'Hassan El Seifi  (Sabah Al Leila, 1971)
avec Roshdy Abaza (Hassan), Mervat Amine (Salwa), Nagwa Fouad (la danseuse Shaza), Tawfik El Deken (le serviteur du père de Salwa), Ahmed Al Haddad (le chauffeur de Taxi), Salah Nazmi (le père de Salwa), Magdi Wahba (l’inspecteur), Mohamed Shawky (le propriétaire du café), Galal El Masry (le barman), Ahmed Abou Abya (le policier), Helmy Abdel Wahab, Ali Arabi (l’informateur), El-Toukhy Tawfiq (le directeur du casino)
Scénario : Adly Al Mouled
Production : Gomhouria Film


Thriller. La mère de Salwa a quitté son mari et s’est installée en France avec sa petite fille. Les années passent. La mère meurt laissant seule Salwa qui est devenue une jeune femme. L’orpheline décide de rentrer en Egypte pour rechercher son père. En attendant, elle trouve un emploi comme hôtesse dans un casino. Elle ne sait pas que celui-ci appartient à un redoutable trafiquant de drogue qu’on surnomme le Fauve de la Nuit. Personne ne connaît son identité, même pas les membres de son gang car il ne quitte jamais sa cagoule qui lui dissimule entièrement le visage. Un jour, Salwa décide de se rendre à Alexandrie. Son patron lui propose un de ses véhicules. En fait, lui et ses hommes ont dissimulé de la drogue dans la carrosserie de la voiture. Salwa prend la route d’Alexandrie suivie de près par le trafiquant qui a pris place dans un camion de chantier conduit par l’un de ses complices.
Au bout d’un certain temps, Salwa s’arrête à une station-service mais quand elle veut repartir, la voiture refuse de démarrer. Hassan, le mécanicien du garage fait un examen rapide du moteur et déclare qu’il faudra plus d’une journée de réparation. Salwa laisse donc le véhicule au bon soin de l’homme de l’art et s’en va. Le lendemain, Hassan découvre la drogue placée dans la roue de secours. Il décide de la mettre dans un sac et de dissimuler le tout dans un champ. A peine s’en est-il débarrassé qu’il tombe nez à nez avec trois des hommes du Fauve de la Nuit. Hassan refuse de leur laisser la voiture. Une bagarre s’ensuit qui tourne à la correction sévère pour le pauvre mécanicien. Les malfrats reprennent possession du véhicule et, croient-ils, de sa précieuse cargaison...

Notre avis : petit thriller bâclé qui accumule les erreurs techniques et les invraisemblances. Le scénario est signé Adly Al Mouled et ce n'est jamais un gage de qualité. Comme dans de nombreux nanars de même type, le chef de gang porte en permanence une cagoule. Sans doute est-ce pour conférer au personnage un aspect à la fois mystérieux et effrayant. Evidemment, c’est totalement raté : à chacune de ses apparitions, on le trouve juste un peu plus ridicule. Toute les scènes de bagarres atteignent des sommets dans l’approximatif et l’amateurisme. On se consolera avec la présence de deux actrices parmi les plus séduisantes du cinéma égyptien : la lumineuse Mervat Amine et la torride Nagwa Fouad. Malheureusement cela ne suffit pas à sauver cette production du naufrage.


Mardi 3 octobre à 15h

Le Retour de l’Homme le plus Dangereux du Monde de Mahmoud Farid  (Awdat Akhtar Ragol fil Alam, 1972)
avec Fouad El-Mohandes (Monsieur X/l’employé de la compagnie d’assurance), Mervat Amine (la fiancée de l’employé de la compagnie d’assurance), Brigitte Omar (Rita, l’assistante du représentant d’Interpol), Samir Sabri (le Major Wahid), Souad Hussein (Madame Soussa), Salah Nazmi (le chef de la police), Salama Elias (le directeur de la compagnie d’assurance), Kanaan Wasfy (Marcelo, le bras droit de Monsieur X), Wafik Fahmy (le maharaja indien), Ali Gohar (le représentant d’Interpol), Afaf Wagdy (Mona), Samir Rostom (Luciano)
Scénario et dialogues : Anwar Abd-Allah
Musique : Bakhit Bayoumy, Fathy Qoura, Khaled El-Amir


Comédie. Mister X et ses hommes quittent Chicago pour se rendre au Caire. Ils ont appris qu’un très riche Maharajah était descendu dans un grand hôtel de la capitale égyptienne avec dans ses valises, le plus gros diamant du monde. Les redoutables gangsters s’installent dans le même hôtel et préparent leur hold-up. Pour assurer la protection du richissime indien, des membres de la police américaine sont venus aider leurs collègues cairotes. Mais au même moment, un employé d’une société d’assurance fait son apparition dans l’hôtel : il souhaite contacter le Maharajah afin de lui faire signer une police d’assurance. Ce qui va singulièrement compliquer la situation pour toutes les parties en présence, c’est que l’assureur est le sosie de Mister X…
Dans ce film, Fouad El Mohandes reprend le rôle de Mister X qu’il avait joué une première fois en 1967 dans le film de Niazi Mostafa, L’Homme le Plus Dangereux du Monde.

Notre avis : les auteurs de ce film se sont visiblement inspirés d’ »Attention à votre portefeuille » de Mahmoud Ismaïl (Eweaa al Mahfaza, 1949) dont ils reprennent un certain nombre d’éléments. Cela dit, « Le Retour de l’Homme le Plus Dangereux du Monde » n’est absolument pas un remake mais une comédie originale, ancrée dans son époque et multipliant les références. L’atmosphère rappelle certaines séries anglo-saxonnes comme « Mission impossible », pour le recours aux technologies « modernes », ou « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » pour l’humour et le ton parodique. Fouad El Mohandes et Mervat Amine forment un duo épatant et ils sont entourés de toute une équipe aussi sympathique que talentueuse. Mervat Amine ne se contente pas d’être la plus belle actrice des années soixante-dix ; elle est aussi une très grande comédienne qui peut tout jouer quel que soit le genre ou le registre. Dans ce film, elle nous gratifie même d’un numéro de danse orientale. On aurait vraiment tort de passer à côté.


Lundi 2 octobre à 15h

Le Vieil Adolescent de Mahmoud Zulficar (El morahek el kabir, 1961)

avec Hind Rostom (Sonia), Imad Hamdy (Ahmed), Hussein Aser (Fadel, le régisseur de la propriété d’Ahmed) ; Hussein Ismaël (le secrétaire d’Ahmed), Zizi El Badraoui (Nadia, la fille de Fadel), Youssef Fakhr El Din (Adel, le fils de Fadel et l’assistant d’Ahmed), Nazim Sharawy (Ali), Shahira Kamal (Doria, la femme d’Ali), Samar Atia (Nani), Abdel Ghani El Nagdi (le serviteur), Aida Helal (Zinat), Madiha Salem (Soad, la fiancée d’Adel), Kamal Hussein (docteur Medhat)
Scénario : Mahmoud Zulficar et Mohamed Abou Youssef


Ahmed Kamal est devenu très célèbre grâce aux conférences radiophoniques qu’il consacre à l’amour. S’il fait l’éloge de la passion exclusive, du mariage et de la famille, il rejette tout cela dans sa vie privée. A quarante-cinq ans, il multiplie les aventures amoureuses et trouve ses maîtresses parmi ses innombrables admiratrices. Sonia, une danseuse, le connaît depuis dix ans et rêve de se marier avec lui. Elle voit d’un très mauvais œil toutes ces jeunes femmes tourner autour d’Ahmed et elle est bien décidé à ne pas se laisser oublier. Un soir, une amie se présente au domicile du coureur de jupons en compagnie de Zinat, une admiratrice qui rêvait de le rencontrer. Nina les laisse seuls et Ahmed entreprend de séduire la jeune femme. Au moment même où ils s’embrassent, Sonia entre dans l’appartement…

Notre avis : une comédie sentimentale qui réunit Hind Rostom et Imad Hamdy. Malgré leur différence d’âge (le second a vingt-deux ans de plus que la première !), cela fait près de quinze ans qu’ils se retrouvent régulièrement sur des tournages et dans ce film, leur complicité est évidente. Cela ne suffit pas à faire de ce « Vieil Adolescent » une comédie accomplie. Imad Hamdy joue dans un registre qui n’est pas le sien et on sent dans son jeu une certaine maladresse. Hind Rostom est plus convaincante dans son rôle de femme hargneuse et énergique. Dommage qu’au tout début du film, elle exécute un numéro de danse où elle pousse le mimétisme avec Marilyn Monroe beaucoup trop loin pour ne pas sombrer dans le ridicule.


Dimanche 1er octobre à 19h

Egaux dans le Malheur de Youssef Maalouf (Fi alhawa sawa,1951)
avec Kamal El Shennawi (Thabit), Shadia (Lawahez), Ismail Yassin (Jamil), Victoria Hobeika (la propriétaire de la maison), Ali Kamal (le vieil acrobate blessé), Zouzou Nabil (la tante de Lawahez), Fakher Fakher (Nafah), Abdel Salam El Nabolsi (l’hypnotiseur), Reyad El Kasabgy (Hamzawi), Mohsen Hassanein (le directeur du cirque), Salah Mansour (le directeur de l’hôtel), Kittie (la danseuse), Abdelbadie El Arabi (le procureur), Ahmad Mukhtar (le patron de Thabit et de Jamil), Abdel Halim Elqala'awy (le policier)
Musique : Fathy Qoura, Ahmed Sedky, Izzat El Gahely, Mahmoud El Sherif, Abdel Fattah
Scénario : Henry Barakat, Badie' Khairy
Production : Assia Dagher


Thabit et Jamil sont deux amis sans le sou. Alors qu’ils rôdent autour d’un cirque cherchant des occasions de se faire quelque argent, le funambule de la troupe qui était en train de répéter son numéro fait une chute et se blesse sérieusement. Le directeur du cirque est très embêté, il ne sait comment remplacer son artiste alors que la représentation doit bientôt commencer. Thabit qui a tout vu et tout entendu propose à l’homme d’engager son ami Jamil. Il lui certifie que celui-ci est tout à fait capable de remplacer le funambule blessé. Le directeur du cirque trop heureux d’une telle aubaine paie immédiatement Thabit. Evidemment, la prestation de Jamil est catastrophique et le directeur est fou furieux d’avoir été ainsi trompé. Le numéro à peine terminé, il se lance avec ses hommes à la poursuite des deux amis qui ont fui à toutes jambes. Jamil se cache dans une caisse remplie de bouteilles de whisky. Mal lui en a pris. Des ouvriers sont venus : ils ont scellé le couvercle avec des clous puis ont chargé la caisse dans un camion qui doit se rendre à Alexandrie. Thabit a décidé de prendre le train afin d’arriver avant le camion à son lieu de destination pour libérer son ami. Dans le couloir du train, il croise une jeune fille très séduisante. Elle a l’air désespérée et semble comme dans un état second. Elle se dirige vers la porte vitrée de la voiture qui donne sur la voie. Elle hésite quelques instants puis ouvre la porte et s’apprête à se jeter dans le vide. Thabit la retient in extremis. La jeune femme se confie à son sauveur : elle s’appelle Lawahez et voyage avec sa tante et l’homme qu’elle doit épouser. Cet homme, elle ne l’aime pas mais c’est sa tante qui l’a choisi pour elle et il lui est impossible de s’opposer à une telle décision. Pour ne pas éveiller les soupçons de ses compagnons de voyage, elle doit maintenant regagner son compartiment. Thabit est résolu à retrouver la jeune fille, une fois à Alexandrie. Il sait qu’elle chante dans un grand hôtel de la ville. Avec Jamil qu’il a libéré sans difficulté, il se rend dans l’établissement où doit se produire Lawahez…

Notre avis : au début des années cinquante, Shadia, Ismaïl Yassin et Kamal Al Shennawi vont tourner pas moins de sept films ensemble. Celui-ci est le tout premier de la série et c’est une réussite à tous points de vue. Le scénario, qui a été écrit par le grand réalisateur Henry Barakat, enchaîne les péripéties à un rythme effréné. Les chansons et les danses, toutes excellentes, s’insèrent naturellement dans le mouvement général du récit. Quant au jeu des acteurs, il frappe par sa vigueur et son alacrité (Abdel Salam El Nabolsi est irrésistible en hypnotiseur exalté). « Egaux dans le malheur » n’est pas aussi célèbre que d’autres comédies musicales de la même époque et on ne peut que le regretter.