dimanche 31 août 2014

Safar : le Festival du Cinéma Populaire Arabe (Grande-Bretagne)




Le  British Arab Centre de Londres organise au mois de septembre la seconde édition de son festival Safar consacré au cinéma arabe.
Il se tiendra à l'ICA (Institut des Arts Contemporains) du vendredi 19 septembre au jeudi 25 septembre. Sur les dix longs-métrages programmés, cinq sont égyptiens.

Vendredi 19 septembre
Factory Girl (Fatat Al Masnaa, 2013) de Mohamed Khan


 
Samedi 20 septembre
Chaos, Disorder (Harag wa Marag, 2012) de Nadine Khan



Dimanche 21 septembre
The Sparrow (Al Asfour, 1972) de Youssef Chahine



Kit Kat (Kit Kat, 1991) de Daoud Abdel Sayed



Mardi 23 septembre
I love cinema  (Baheb el cima, 2004) de Oussama Fawzi



En parallèle à cette programmation, se tiendra du 2 septembre au 5 octobre une exposition qui présentera notamment une importante collection d'affiches anciennes de cinéma


Le site du centre : arabbritishcentre.org.uk/safar-2014/


samedi 30 août 2014

Les Aventures de Khadra (Moughamarat Khadrah, 1950)

مغامرات خضرة
إخراج : السيد زيادة


El Sayed Ziada a réalisé Les Aventures de Khadra en 1950.
Distribution : Dorrya Ahmed (Khadra), Kamal El Shennawi (Kamel), Mimi Shakib (Alham), Ismael Yassin (le frère de Khadra), Anwar Hassouna (Hassouna), Yacoub Tanious (Mimi), Mahmoud Lotfi (le père), Zaki Aharami, Nelly Mazlom (la danseuse)
Scénario : El Sayed Ziada et Mohamed Fathi Mahdi
Musique : Hassan Abou Zayed, Youssef Saleh, El Sayed Qasim, Mohamed Hassan, Hamdi Taher


Dorrya Ahmed

Anwar Hassouna, Mimi Chakib, Yacoub Tanious

Dorrya Ahmed et Mahmoud Lotfi

Kamal El Shennawi

Dorrya Ahmed et Ismaël Yassin


Résumé

Ajj Abdallah, le père de Khadra et de Farès s’apprête à mourir. Il laisse une fortune à ses deux enfants mais il est inquiet car il est persuadé que ceux-ci ne sauront pas la gérer convenablement. Farès est un benêt et Khadra est une femme. Il contacte donc des cousins du Caire et leur demande de s’installer au village pour conseiller ses deux héritiers dans leurs premières démarches. Les cousins acceptent immédiatement la mission. Ajj Abdallah peut mourir, l’âme en paix. Ce qu’il ne sait pas, c’est que ses interlocuteurs étaient en fait de parfaits étrangers qui avaient usurpé l’identité des vrais cousins. Et quand les trois escrocs débarquent chez Khadra et Farès c’est pour s’emparer de l’héritage. Celui-ci est constitué de plusieurs jarres remplies de pièces d’or. En femme avisée, Khadra les avaient mises en lieu sûr avant l’arrivée des « cousins ». Ces derniers proposent au frère et à la sœur de séjourner quelque temps au Caire en leur compagnie. Ils dirigent un cabaret et ne peuvent s’absenter trop longtemps. Les deux orphelins acceptent et quittent le village avec les jarres. Les faux cousins se frottent les mains car une fois au Caire, ce sera un jeu d’enfant de mettre la main sur la précieuse cargaison. En fait, ce sera beaucoup plus difficile que prévu. Les jarres emportées par le frère et la sœur ne contenaient que des céréales et Khadra refuse de révéler où elle a caché l’or. Elham, la meneuse de la petite bande, a un plan : elle charge son professeur de musique, jeune homme élégant et sympathique, de séduire la villageoise et de lui arracher son secret. Mais celui-ci va tomber amoureux de Khadra et va défendre les intérêts des deux orphelins…


Critique

Une comédie très conventionnelle qui met face à face des citadins sans scrupules et des ruraux naïfs. Quand ces derniers séjournent au Caire, un gentil jeune homme les prend sous son aile et leur fait découvrir les beautés de la capitale. Evidemment le ressort comique principal de ce film repose sur l’apprentissage que font nos deux paysans un peu frustes du savoir-vivre raffiné en usage dans la grande ville. Ce n’est pas la première comédie à jouer du décalage socio-culturel, ce n’est pas non plus la dernière. Il n’empêche que le procédé ici est exploité de manière bien plate.
Un film sans grand intérêt donc, excepté la séquence du zar (cérémonie rituelle pendant laquelle une ou plusieurs femmes entrent en transe au rythme des percussions d'un orchestre). La danseuse Nelly Mazlom s'y déchaine littéralement. Dommage que ce soit si mal filmé !

Appréciation : 2/5
**
 
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

vendredi 29 août 2014

Les 100 films les plus importants (17) Les années deux mille (2)

En 2006, la bibliothèque d’Alexandrie forme un comité de trois spécialistes (Ahmed El-Hadari, Samir Farid et Kamal Ramzi) afin de dresser la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien.

Voici les trois derniers films de la liste :


Les années deux mille (2)

98)  Ahla Al-Awqat (Best Times, 2004, Hala Khalil)
أحلى الأوقات

  

Distribution : Hend Sabri, Menna Shalabi, Hanan Turk, Amr Waked,Hassan Hosny, Khaled Saleh, Amir Karara
Aujourd’hui, au Caire. La mère de Salma est morte brutalement. La jeune femme continue de vivre avec Rabi, son beau-père. Un jour, elle reçoit, par mail, des photos de son enfance et de son adolescence. Ces photos lui rappellent ses amies de lycée, Yousriya et Doha. Elle décide de les revoir et se rend dans le quartier populaire où elles résident. Youssriya est voilée, elle a deux enfants et en attend un troisième. Elle travaille comme professeur. Doha rêve toujours de devenir actrice et elle a une liaison avec Tareq…


99) Bahib Al-Sima (J’aime le Cinéma, 2004, Osama Fawzi)
  بحب السيما

Distribution : Laila Eloui, Mahmoud Hemida, Aida Abdel Aziz, Raouf Mustafa, Youssef Osman
L’ histoire se passe au Caire dans le quartier de Shubra à majorité copte. Na’im est un petit garçon de six ans passionné par le cinéma. Son père, éducateur, est un copte intégriste imposant à toute sa famille une existence très austère. Sa mère, Ni’mat, se sent abandonnée et souffre de l’abstinence sexuelle que lui inflige son mari. Elle devient la maîtresse de Mamdouh, un artiste communiste qui a passé un certain temps en prison.
Le film veut montrer que l’intégrisme touche aussi les coptes. Rappelons que le réalisateur Osama Fawzi est un copte qui s’est converti à l’islam. Les autorités coptes ont voulu faire interdire le film. Sans succès.


100) Imarat Yaqoubiyan (L’immeuble Yacoubian, 2006, Marwan Hamed)
عمارة يعقوبيان


Pour ce film, le réalisateur a réuni des stars de différentes générations : Adel Imam, Nour El-Sherif, Youssra, Isaad Younis, Hind Sabri, Somaya El-Khashab, Khaled Saleh, Khaled El-Sawi, Basim Samra
D’après le roman d’Alaa Al Aswany
En 1994, dans l’immeuble Yacoubian, on suit la vie de plusieurs résidents. Il y a Zaki El Dessouqi, un sexagénaire, fils d’un pacha ; Azzam, un homme d’affaires qui a fait fortune et qui aménage un appartement pour sa seconde femme. Il y a aussi Hatim el Rashidi, un journaliste homosexuel qui entame une relation avec un policier. Au dernier étage habite Buthaina qui est commerçante et qui est amoureuse du fils du gardien. Et enfin Malak, le tailleur qui est le frère du domestique de Zaki.
Comme dans le roman, il s’agit d’aborder frontalement les sujets les plus tabous de la société égyptienne d’aujourd’hui.




samedi 23 août 2014

Les Trois Mousquetaires (el Foursan el Thalathah, 1941)


الفرسان الثلاثة
إخراج : توجو مزراحي

 
Les Trois Mousquetaires a été réalisé par Togo Mizrahi en 1941.
avec Fawzi El Gazaerli, Ehsane El Gazaerli, Bishara Wakim, Hassan Rashid, Alfred Haddad, Ahmed Elhaddad, Hisen El Mileagi, Akela Rateb, Lotfy El Hakim
Scénario : Togo Mizrahi
Dialogues : Badie' Khairy
Production : Bahna Films
A ne pas confondre avec le film réalisé par Fateen Abdel Wahab en 1962 et qui porte le même titre.
Précisons qu'aucun de ces deux films n'a le moindre rapport avec l'oeuvre d'Alexandre Dumas.


Fawzi El Gazaerli et Ehsane El Gazaerli

Alfred Haddad

Fawzi El Gazaerli, Bishara Wakim, Hisen El Mileagi

Ehsane El Gazaerli et Ali Abd El Al

Fouad Shafik

Akela Rateb

Bishara Wakim

Ahmed Elhaddad, Bishara Wakim, Fawzi El Gazaerli

Bishara Wakim et Hassan Rashid

Akela Rateb et Alfred Haddad

Ehsane El Gazaerli et Fawzi El Gazaerli


Résumé

Bahbah, Shiha et Sankar sont trois collègues travaillant pour le même journal. Pour échapper à son épouse despotique, Bahbah feint d’être malade et entraîne ses deux camarades dans un hôtel loin de la capitale pour quelques jours de repos. Là, ils rencontrent Husnia, accompagnée de son oncle. Cette jeune femme séduisante est à la recherche d’un homme riche afin de l’épouser. L’oncle est persuadé que cet homme-là est Bahbah. C’est le point de départ d’une série de quiproquos où chacun prétend être ce qu'il n'est pas. L'arrivée surprise de l'épouse de Bahbah à l'hôtel va encore compliquer la situation.


Critique

Durant la seconde guerre mondiale, Togo Mizrahi fait preuve d’une activité débordante. Pour la seule année 1941, il réalise et produit quatre films dont Les Trois Mousquetaires.
Dans cette comédie, on retrouve les personnages de Bahbah et d’Oum Ahmed incarnés respectivement par Fawzi El Gazaerli et Ehsane El Gazaerli. Ce couple formé d’un petit mari faible et d’une grosse épouse tyrannique apparaît dans un certain nombre de films tournés par Togo Mizrahi. Mariés pour le pire et le meilleur à l’écran, Fawzi et Ehsane étaient à la ville père et fille. A la mort de cette dernière en 1943, le premier décidera de mettre fin à sa carrière.
Dans ce film, Mizrahi n’a qu’une seule ambition : faire rire. Pour cela, il suit scrupuleusement les leçons des grands comiques d’Hollywood. Le ton adopté est donc celui de la comédie américaine et cela nous est annoncé dès l’ouverture par un thème musical de style swing interprété par un big band. Et il faut reconnaître que cela marche. Le rythme est enlevé ; les très nombreux personnages vont et viennent dans le salon de réception de l’hôtel -lieu principal de l’intrigue- selon une mécanique minutieusement réglée par le maître ; les scènes s’enchaînent avec une grande fluidité. Mizrahi aime ses comédiens et il les soigne tout particulièrement dans ce film. Tous les personnages, principaux ou secondaires, semblent avoir fait l’objet d’une même attention et les acteurs forment une équipe soudée, à la manière d'une troupe de théâtre, d’où la cohésion de l’ensemble. On peut tout de même décerner une mention spéciale à Bishara Wakim qui mène la danse avec un grain de folie réjouissant.
Pour cette production, Togo Mizrahi a voulu se hisser au niveau des standards internationaux. Peut-être est-ce au détriment du caractère proprement égyptien du film.

Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 21 août 2014

Les 100 films les plus importants (16) Les années deux mille (1)

En 2006, la bibliothèque d’Alexandrie forme un comité de trois spécialistes (Ahmed El-Hadari, Samir Farid et Kamal Ramzi) afin de dresser la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien. 



Les années deux mille (1)



93) Ard Al-Khowf (Le Pays de la Peur, 2000, Daoud Abdel Sayed)
أرض الخوف


Avec Ahmed Zaki, Farah, Hamdy Gheith, Abdel Raman Abou Zahra, Ezzat Abou Aouf
Yahya, un officier de police, a pour mission d’infiltrer le monde souterrain des trafiquants de drogue. Pour informer ses supérieurs, il va feindre d’être un dealer pendant des années. Son destin va basculer le jour où tous ses collègues vont disparaître (démission ou mort). Ils sont remplacés par de jeunes agents qui ne savent rien de la mission secrète d’Yahya. Désormais, ce dernier sera pourchassé comme un véritable dealer. 


94) Oula Thanouwi (First Year in High School, 2001, Mohamed Abou Seif)
أولى ثانوى

 


Avec Mirvat Amen, Nour El-Sherif, Hanan Yousef, Ibrahim Nasr, Sawsan Badr, Seif Abdelrahman
Hamza, un ancien chirurgien, vit seul dans la villa familiale. Ayant commis une faute professionnelle il a été révoqué et a même été condamné à de la prison. Il rencontre Rawiya, une copte qui est veuve et qui a trois enfants : Ashraf, Selim et Ghali. Ces adolescents adoptent tout de suite Hamza et le considèrent comme un véritable père. Ghali meurt d’une maladie de cœur. Toute la petite famille est plongée dans l’affliction.


95) Al-Abwab Al-Mughlaqa (Portes closes, 2001, Atef Hetata)
الأبواب المغلقة


Avec Sawsan Badr, Mahmoud Hemeida, Manal Afifi, Ahmed Azmy, Maher Essam 
L’histoire se déroule au Caire en 1990. Mohamed est un jeune lycéen qui vit avec sa mère Fatima dans un petit appartement d’un quartier pauvre de la capitale. Fatima est divorcée et elle travaille comme domestique. Son fils est progressivement devenu un membre de « Al Jamaa Al Islamiya ». Il espionne sa mère et son amant. Un jour, il les surprend en train de faire l’amour. Il les tue tous les deux. Portes Fermées montrent comment l’intégrisme trouve en Egypte un terrain fertile pour se développer. La pauvreté et l’absence de démocratie facilitent le travail des recruteurs notamment auprès des plus jeunes qui étouffent dans cette société sclérosée. 


96) Muwatin wa Mukhbir wa Harami (Un Citoyen, un Policier et un Voleur, 2001, Dawoud Abdel-Sayyed)
مواطن و مخبر و حرامي



Avec Khaled Abol Naga, Salah Abdallah, Shaban Abdel Rehim, Hend Sabri, Rola Mahmoud, Ahmad Kamal
Dans ce film, Dawoud Abdel Sayyed montre ce qui s’est mis en place en Egypte sous le « régne » du président Moubarak dans un style qui rappelle les Contes des mille et une Nuits.
Le récit commence en 1981. Sherif, un voleur, est en prison. Selim est romancier et il a une liaison avec Madiha. Fathi est un inspecteur de police tout à fait banal. Quand la voiture de Selim est volée, Fathi l’aide à la retrouver et il lui présente Hayat qu’il emploie comme bonne. La jeune femme devient la maîtresse de Selim. Elle en profite pour cambrioler la maison de l’écrivain et elle s’empare du manuscrit d’un nouveau roman. Elle présente son butin à Sherif qui lit le manuscrit avant de le brûler. Découvrant tout cela, Selim se bat avec le voleur indélicat qui dans la bagarre perd un œil. Fathi suggère à son ami de dédommager « sa victime » pour éviter un procès. En fin de compte, les trois hommes deviennent partenaires. Sherif devient éditeur et Fathi se lance dans la politique. Sherif épouse Madiha et Selim se marie ave Hayat. En 2001, le fils de Sherif épouse la fille de Selim et tous participent à un bal masqué. Abdel Sayyed présente les deux dernières décennies du XXe siècle comme une époque où tous les Egyptiens sans exception avaient perdu leurs repères.


97) Sahar Al-Layali (Nuits Blanches, 2003, Hani Khalifa)
سهر الليالي

Avec Ahmed Helmi, , Hanan Turk, Sherif Munir, Khaled Abul-Naga, Jihane Fadel, Fathi Abdel-Wahhab, Ola Ghanem and Ahmed Kamal 
Ce film rencontra à sa sortie un succès retentissant . L’action se déroule sur trois jours au Caire et à Alexandrie. On suit le quotidien de plusieurs couples. 
Sameh est un ingénieur du son. Il vit avec Inas, une femme divorcée, mais il refuse de l'épouser.
Khaled est propriétaire d’une concession automobile et sa femme Perri s’apprête à donner naissance à leur second enfant. Khaled est un Dom Juan et Perri souffre beaucoup de ses infidélités. 
Omar est marié à Farah et dirige l’usine que possède sa belle-mère. Un jour, il quitte le domicile conjugal après que sa femme l’a insulté.
Ali est un homme d’affaires insatisfait par sa vie sexuelle au sein de son couple. Sa femme Mushira ne supporte pas mieux la situation et est tentée de tromper son mari.