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vendredi 24 février 2017

Je ne dors pas (La Anam, 1957)


لا أنام
إخراج : صلاح ابو سيف


Salah Abou Seif a réalisé Je ne dors pas en 1957.
D'après un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Distribution : Mariam Fakhr Eddine (Safia), Yehia Chahine (Ahmed), Faten Hamama (Nadia), Hind Rostom (Kawsar), Imad Hamdi (Mostafa), Rushdy Abaza (Samir), Omar Sharif (Aziz)
Scénario : Salah Ezz Eddin, Saleh Gawdat, El Sayed Bedeir
Musique : Fouad El Zahry


Mariam Fakhr Eddine, Yehia Chahine, Faten Hamama

Hind Rostom et Faten Hamama

Hind Rostom, Yehia Chahine, Faten Hamama

Faten Hamama

Rushdy Abaza et Hind Rostom

Rushdy Abaza et Omar Sharif

Hind Rostom, Faten Hamama, Yehia Chahine

Yehia Chahine et Faten Hamama

Faten Hamama

Faten Hamama et Imad Hamdi

Imad Hamdi

Mariam Fakhr Eddine et Yehia Chahine

Faten Hamama

Imad Hamdi


Résumé

Nadia Lotfi vit avec son père, Ahmed, qui a divorcé de sa mère quand elle était encore petite fille. Il ne s’est jamais remarié pour se consacrer entièrement à son éducation. Mais alors qu’elle a 16 ans, Ahmed rencontre Safia, une jeune femme à la beauté aristocratique. Il en tombe follement amoureux et l’épouse. Nadia ne supporte pas qu’une femme puisse prendre sa place auprès de son père. Pour oublier ses tourments, elle noue en secret une relation amoureuse avec Mostafa, un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Un soir, lors d’une fête, Mostafa fait la connaissance d’Ahmed et de sa nouvelle épouse. Il est sous le charme de Safia et Nadia s’en aperçoit. La jeune femme, folle de jalousie, décide d’éliminer cette encombrante belle-mère. Elle fait croire à son père que sa femme entretient une relation adultère avec son jeune oncle Aziz qui vit avec eux. Le cocu imaginaire chasse sa femme de son domicile. Nadia peut reprendre sa place dans le cœur d’Ahmed, la première. Mais au fil du temps, la jeune femme comprend qu’elle a mal agi. Le sentiment de culpabilité la ronge. Alors quand à Alexandrie, elle retrouve Kawsar, une amie de lycée au sex-appeal dévastateur, elle s’empresse de la présenter à son père. Le quadragénaire est aussitôt séduit par la camarade de sa fille. Il l’épouse. Nadia croit avoir réparé la faute qu’elle avait commise en calomniant Safia, mais elle découvre très vite que Kawsar a un amant et qu’elle projette de s’accaparer la fortune de son mari pour vivre avec cet homme. Nadia ne sait plus que faire : elle ne veut pas ruiner le tout nouveau bonheur de son père. Comble de malheur pour la jeune femme : un jour, Ahmed surprend sa femme et sa fille en compagnie de Samir, l’amant de la première. Nadia est obligée de faire croire à son père que l’homme est amoureux d’elle et qu’il souhaite l’épouser. Ahmed est enchanté : il décide d’organiser le mariage au plus vite. Ne sachant comment réagir, Nadia se rend chez Mostafa pour obtenir une aide, un soutien. Dans l’appartement de celui-ci, elle trouve Safia, son ex-belle-mère qui partage désormais la vie de son vieil amoureux. Elle fuit aussitôt et retourne chez elle. Elle se résigne à accepter le mariage. Heureusement, Aziz, son jeune oncle, reparaît. Elle lui explique la situation. Aziz est indigné. Il fera tout pour annuler la cérémonie. Le jour J, grâce à son intervention, les deux amants son démasqués. Nadia s’est réfugiée dans sa chambre. Par un malheureux concours de circonstances, un cierge enflamme sa robe de mariée. Son père et son oncle parviennent à la sauver mais son corps restera à jamais marqué par cet accident.

Ce film est donc l'adaptation d'un roman d'Ishan Abdul Quddus, auteur très célèbre dans le monde arabe mais totalement inconnu en Occident. Ce qui est troublant dans ce Je ne dors pas ce sont les similitudes avec Bonjour Tristesse, le premier livre de la romancière française Françoise Sagan, paru en 1954. Les ressemblances sont si nombreuses qu'on peut douter qu'elles soient uniquement le fruit du hasard. Il serait excessif de parler de plagiat mais on peut penser à juste titre qu'Ishan Abdul Quddus s'est inspiré de l'oeuvre de sa jeune consoeur.
Bonjour Tristesse a fait lui aussi l'objet d'une adaptation cinématographique. C'est Otto Preminger qui la réalise en 1958.




Critique

Le film de Salah Abou Seif est un chef d’œuvre qui non seulement marquera l’histoire du cinéma égyptien mais connaîtra un immense succès populaire dès sa sortie.
Les raisons de ce succès sont diverses : c’était l’un des premiers films en couleur, il réunissait sept des plus grandes stars du moment et parmi elles, le couple mythique du cinéma égyptien : Faten Hamama et Omar Sharif, les décors, les costumes évoquaient un univers luxueux et chatoyant très proches de celui représenté dans les drames hollywoodiens de la même époque, enfin l’intrigue avait tout pour attirer un large public : de l’amour, de la séduction, de la jalousie, de la trahison, de la vengeance. Un soap opera à l’Egyptienne enrobé d’une partition somptueuse avec envolées de violons mélodramatiques, une partition signée Fouad Al Dhahery, l’un des plus grands compositeurs de musique de films.
Mais si ce film constitue une étape importante dans le cinéma égyptien, c’est surtout parce qu’il ose briser les règles de la bienséance et les conventions qui régissaient la construction des personnages jusqu’alors. Salah Abou Seif et son scénariste font preuve d’une audace toute particulière pour l’héroïne incarnée par Faten Hamama. On raconte que la star fut un peu effrayée par son personnage et qu’elle craignait beaucoup les réactions de son public. Qu’on en juge : elle doit jouer une jeune fille qui éprouve un amour presque incestueux pour son père, un amour qui la conduit à tout faire pour saccager le bonheur de celui-ci, une jeune fille qui se jette dans les bras d’un homme deux fois plus âgé qu’elle, une jeune fille qui ment à ceux qui l’aiment, une jeune fille malheureuse qui répand le malheur autour d’elle. Et malgré cela, le personnage doit garder toute l’innocence et la fraîcheur de l’adolescente à peine sortie de l’enfance. Seule, Faten Hamama était capable de rendre toute la complexité de cette Nadia par son incroyable talent et notamment grâce à cette voix inimitable qui nous raconte sur le ton de la confession cette terrible histoire. Ce personnage, loin des clichés de l’époque, reste l’un des plus mémorables de sa longue carrière.
Je ne Dors Pas est rarement diffusé à la télévision car il choque encore. Des scènes ont soulevé l’indignation des traditionalistes comme celle on l’on voit Nadia, l’héroïne, se changer dans l’ascenseur avant de retrouver son amant, ou bien encore celle où elle écoute à travers la porte son père et sa nouvelle épouse dans l’intimité de leur chambre. Et le châtiment qu’elle s’inflige dans la dernière partie du film ne suffira pas à calmer le courroux des censeurs.
Il n’empêche que le personnage de Nadia Lotfi marquera profondément les esprits au point que la jeune actrice Paula Mohammed Shafiq choisira ce nom comme pseudonyme dès son premier film en 1958.

Appréciation : 5/5
 *****

En 1957, Salah Abou Seif et Ishan Abdul Quddus collaborent à un autre film : l'Impasse, avec de nouveau dans le rôle principal, Faten Hamama.


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mercredi 23 novembre 2016

Le Fleuve de l'Amour (Nahr el Hub, 1960)

نهر الحب 
إخراج : عز الدين ذو الفقار




Ezzel Dine Zulficar a réalisé Le Fleuve de l'Amour en 1960.
Distribution : Faten Hamama (Nawal), Omar Sharif (Khalid), Zaki Rostom (Taher Pasha), Omar El-Hariri (Mamdouh), Zahrat Al Oula (la femme de Mamdouh), Ahmed Farahat (le fils de Mamdouh), Amina Rizq (Madame Fatima), Fouad El Mohandes (l'ami de Khaled), Ahmed Bali ( le psychiatre), Soheir El Bably (Mervat), Mohamed Reda (un miltaire), Abdel Azim Kamel (le médecin)
Scénario : Ezzel Din Zulficar et Youssef Issa
Adaptation du roman Anna Karenine (1877) de l'écrivain russe Léon Tolstoï.
Musique : Andre Ryder
Production : Helmy Rafla


Zaki Rostom et Faten Hamama

Fouad El Mohandes et Omar Sharif

Faten Hamama

Faten Hamama et Zaki Rostom

Faten Hamama

Omar El Hariri

Faten Hamama et Omar Sharif




Résumé

Taher Pacha est un vieil homme riche et puissant. Il tombe amoureux de Nawal et souhaite l’épouser. Mamdouh est le frère de Nawal. Il a accumulé les dettes et se trouve dans une situation très délicate. Pour le sauver du déshonneur et de la prison, Nawal accepte de se marier avec Taher Pacha. Celui-ci se révèle un homme dur, incapable d’amour et obsédé par sa carrière politique. L’existence de Nawal est celle d’une femme riche mais solitaire et désoeuvrée. Elle donne naissance à un garçon. Elle se consacre entièrement à son éducation. Les années passent. Un jour, Nawal reçoit une lettre de son frère qui s’est installé à Assouan avec sa femme et ses deux enfants : lui et son épouse sont au bord du divorce et il lui demande de l’aider à sauver son couple. Avec l’autorisation de son mari, Nawal décide de passer quelques jours chez Mamdouh. Dans le train qui la conduit à Assouan, elle fait la rencontre d’un jeune officier prénommé Khaled. C’est le coup de foudre. Ils se retrouvent à plusieurs reprises dans des réceptions, une première fois à Assouan puis au Caire. Ils ne peuvent plus cacher les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Taher Pacha est informé de l’infidélité de sa femme. Il a très peur que cette liaison nuise à sa carrière politique. Il exige que Nawal rompe avec l’homme qu’elle aime. Lors d’un concours hippique, Khaled fait une grave chute. Il est hospitalisé. Nawal n’y tient plus : elle veut divorcer pour être aux côtés de son amant. Taher Pacha propose un compromis : il souhaite que le divorce soit prononcé après les élections. D’ici là, il autorise Nawal à retrouver Khaled mais pour éviter le scandale, il exige que les deux amants partent en voyage au Liban. Nawal accepte malgré le chagrin qu’elle éprouve à l’idée de se séparer de son fils.
En fait, Taher Pacha prépare sa vengeance. Une fois les élections passées, il menace Nawal d’un procès pour adultère : elle doit disparaître si elle et son amant souhaitent éviter la prison. Nawal trouve refuge chez son frère tandis que Taher Pacha fait croire à son fils que sa mère est morte.
La guerre est déclarée : Khaled doit rejoindre le front. Il meurt dans les combats. Désespérée, Nawal tente de retourner chez Taher Pacha pour revoir son fils. Son mari ne la laisse pas entrer dans sa demeure : il ne faut pas traumatiser leur enfant qui la croit morte. Elle préfère renoncer. Ayant perdu ses deux raisons de vivre, elle erre sans but près de la voie ferrée. Soudain, elle croit voir son fils qui l’appelle de l’autre côté de la voie. Elle traverse tandis qu’un train arrive à vive allure.


Critique

Ce film est un peu particulier dans la filmographie de son metteur en scène et de ses deux principaux interprètes. Omar Sharif et Faten Hamama ont formé le couple le plus célèbre du cinéma égyptien. Ils se sont rencontrés en 1954 sur le tournage du film Ciel d’Enfer de Youssef Chahine. A cette époque, Faten Hamama est déjà une grande vedette tandis que le futur Docteur Jivago débute sa carrière d’acteur. Ils vont très vite devenir amants puis se marier une fois Faten divorcée et Omar converti à l’islam. Six ans ont passé et ce Fleuve de l'Amour est le cinquième et dernier film que ces deux monstres sacrés tourneront ensemble. De nouveau, on les retrouve ici dans des rôles spécialement écrits pour eux : ceux de deux amants qui ne peuvent vivre leur amour au grand jour et que la société condamne au malheur et à la souffrance.
Si ce tournage dut être différent des autres pour le cinéaste, c’est qu’il fut le premier mari de Faten Hamama, celui qu’elle a quitté pour épouser Omar Sharif. Ils s’étaient mariés en 1947 : Faten avait 16 ans, lui 28. Ils eurent une fille, Nadia. On peut donc imaginer que cette histoire d’une jeune mère de famille qui quitte son vieux mari, riche et puissant, pour un jeune inconnu a dû réveiller bien des souvenirs dans l’âme du réalisateur ! (Après leur divorce, Ezzel Din Zulficar et Faten Hamama étaient cependant restés bons amis et avaient continué à tourner ensemble dans quelques films.)
Ces trois personnalités sont réunies pour une production à haute valeur culturelle : l’adaptation d’un chef d’œuvre de la littérature russe, Anna Karénine. L’exercice comporte des risques et on pouvait craindre au final un produit empesé et académique. Heureusement, Ezzel Din Zulficar ne s’est pas laissé impressionner par le génie de Tolstoï. Il a adapté son roman à la société égyptienne de l’après-guerre (Khalid meurt au combat pendant le conflit israelo-arabe de 1948) et cela fonctionne plutôt bien.
De nombreuses scènes de ce « drame romantique » sont restées dans la mémoire collective : celle de la première rencontre des deux futurs amants dans le train suivie du déjeuner en tête à tête dans le wagon-restaurant, une scène traitée de manière presque hitchcockienne ; celle de leur deuxième rencontre lors d'un bal costumé qui rappelle par son atmosphère certains films italiens et puis, dans un style purement hollywoodien, celle de leur premier baiser au réveillon du nouvel an ; enfin, retour au drame à l'égyptienne  avec la dernière confrontation entre la femme et son ex-mari : elle, désespérée, qui vient de perdre son amant et qui supplie le vieil homme de lui laisser voir son fils et celui-ci qui refuse au nom du traumatisme que cela provoquerait chez l’enfant. Des scènes d'anthologie qui illustrent parfaitement ce que fut l'âge d'or du cinéma égyptien.
Ezzel Din Zulficar joue en virtuose des codes et des procédés du mélodrame. Il est aidé en cela par une équipe d’acteurs exceptionnels. Faten Hamama est sublime dans ce rôle de femme qui aspire à l’amour et au bonheur et qui perdra tout. Omar Sharif campe avec aisance le jeune officier séduisant au destin tragique (type de personnages dont il mettra longtemps à se défaire, tant celui-ci lui « colle à la peau » !). Mais n’oublions pas l’immense Zaki Rostom en tyran méthodique qui écrase sans scrupule tous ceux qui osent s’opposer à lui. Par son jeu, sa voix et sa présence physique, l’acteur donne à son personnage une dimension proprement shakespearienne !
Le Fleuve de l’Amour, un mélodrame classieux. 

Appréciation : 4/5
****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

lundi 11 avril 2016

Festival International du Film Oriental de Genève (Suisse)


مهرجان جنيف الدولي للفيلم الشرقي

 




La onzième édition du festival international du film oriental de Genève ouvre ses portes aujourd'hui, lundi 11 avril 2016. Cette année, la présidence de la manifestation a été confiée à l'écrivaine algérienne  Ahlam Mosteghanemi (Mémoires de la chair).


@AhlamMostghanmi



Un hommage sera rendu à Omar Sharif décédé le 10 juillet dernier. On pourra voir ou revoir huit films que l'acteur a tournés durant sa très longue carrière :

Le Docteur Jivago de David Lean (Etats-Unis, 1966)

Lawrence d'Arabie de David Lean (Etats-unis et Grande-Bretagne, 1963)

Lutte sur le Nil d'Atef Salem (Egypte, 1959)

Les Eaux Noires de Youssef Chahine (Egypte, 1956)

Le Fleuve de l'Amour d'Ezzel Dine Zulficar (Egypte, 1960)

Le Marionnettiste de Hani Lachine (Egypte, 1989)

Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran de  François Dupeyron (France, 2002)



samedi 10 octobre 2015

Rendez-vous avec un inconnu (Maweed maa maghoul, 1959)


موعد مع المجهول
 إخراج : عاطف سالم


Atef Salem a réalisé Rendez-vous avec un inconnu en 1959.
Distribution : Omar Sharif (Magdi), Samia Gamal (Nana, auxiliaire de police), Hala Shawkat (Nadia), Fakher Fakher (Soubhy), Youssef Fakhr El Din (Rachad), Omar Al Hariri (officier de police), Reyad El Kasabgy (le gardien de l'usine), Kamal Hussein (Amin), Thuraya Fakhry (mère de Rachad), Salah Nazmi (le médecin)
Scénario : Youssef Issa
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Production : les Films Mohamed Abdel Wahab et les Films Barakat
 
Omar Sharif et Hala Shawkat

Reyad El Kasabgy et Omar Sharif

Fakher Fakher et Omar Sharif

Samia Gamal et Omar Sharif

Fakher Fakher

Hana Shawkat et Youssef Fakhr El Din



Résumé

Amin est un industriel. Depuis qu’il a constaté que son entreprise était l’objet d’importants détournements de fonds, il reçoit des lettres anonymes lui enjoignant de garder le silence. Amin veut lui-même enquêter avant de prévenir la police. Il convoque Rachad, son jeune comptable. Lors de leur entretien, Amin explique à son interlocuteur qu’il est certain de son innocence mais que quelqu’un a tenté de le faire accuser en falsifiant ses livres de comptes. Tandis qu’ils discutent, un homme s’est introduit dans la voiture de Rachad pour se saisir du revolver qui se trouve dans la boîte à gants. L’inconnu pénètre dans les locaux de l’entreprise et tire sur Amin qui s’effondre mortellement blessé. Poursuivi par le gardien, Rachad se sauve. Sur la route, il est arrêté par un étrange personnage qui lui garantit l’impunité bien que tout l’accuse. Il doit disparaître et garder le silence sur tout ce dont il a été le témoin. Après avoir fait ses adieux à sa mère et à sa sœur, Rachad s’envole pour le Soudan. La police a pris l’affaire en main mais elle ne parvient pas à identifier un coupable. Magdi est le jeune frère d’Amin qui fait des études à l’étranger. Il rentre en Egypte pour mener sa propre enquête. Il découvre l’existence de Rachad qui a disparu le lendemain de la mort de son frère. Il veut le joindre et il compose le numéro de téléphone qu’il a retrouvé dans les papiers du défunt. Il tombe sur la sœur du comptable. Il raccroche aussitôt.
La sœur de Rachad est infirmière. L’une des chambres de l’hôpital est occupée par une patiente qui donne beaucoup de fil à retordre à toute l’équipe soignante. C’est une ancienne infirmière qui est devenue danseuse. Elle revient régulièrement dans cet hôpital pour se reposer mais surtout pour narguer ses ex collègues.
Magdi se présente au domicile de Nadia. Ils font connaissance. Arès cette première rencontre, ils sortent régulièrement ensemble. Magdi est amoureux de la jeune femme mais celle-ci souhaite que leurs relations restent sur le plan strictement amical. En fait, elle est mal à l’aise : elle soupçonne son frère d’avoir tué Amin. De son côté Magdi pense que Nadia maintient une distance entre eux car elle est amoureuse d’un autre homme. Ils finissent par se disputer. Magdi a échoué dans un cabaret où il rencontre Nana la danseuse (Quelle coïncidence !) Ils deviennent amants. Le jeune homme ne se présente plus à l’usine. Il préfère passer ses journées à la plage avec la belle Nana. Cependant, il n’a pas oublié son premier amour. Un jour qu’il se promène avec sa maîtresse sur la côte, il croit voir Nadia, seule sur la falaise. Il se précipite dans sa direction. C’est bien elle. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre.
Ils se marient. Ils ont une petite fille. Les années passent. Un beau jour, un officier de police, ami de Magdi, vient le voir à l’usine. Il souhaite reprendre l’enquête sur la mort d’Amin. Il devient un familier du couple même si ses questions embarrassent Nadia. Un soir, ils dînent ensemble dans le cabaret où se produit Nana. Cette dernière vient les saluer en tant qu’ancienne collègue de travail de Nadia. En revanche, elle fait mine de ne pas connaître Magdi. Pourtant elle va provoquer les rencontres avec son ex-amant, passant le voir à son usine ou même à son domicile. Un jour, alors que Nana est chez eux, Nadia reçoit un coup de téléphone de son frère. Il est de retour à Alexandrie et souhaite que sa sœur le rejoigne immédiatement dans un hôtel de la ville. Elle s’y rend. Nana est persuadée que Nadia a un amant. Elle en informe le mari qui chasse sa femme du domicile conjugal.
Pendant ce temps, l’enquête progresse à grands pas : Rachid s’est présenté au commissariat. L’officier de police est convaincu de son innocence. On va vite comprendre que c’est le sous-directeur de l’usine qui est le coupable. Celui-ci pour échapper à la police prend en otage Nadia et sa fille. Il les séquestre dans une maison isolée. Heureusement Nana a poursuivi les ravisseurs mais ceux-ci ont repéré sa présence. Elle est jetée dans la cave où se trouvent déjà les deux otages.
Pendant ce temps-là, à l’usine Magdi et le sous-directeur ont une explication. Le criminel tente de fuir en escaladant les échafaudages de l’un des ateliers de l’usine. Magdi l’a rattrapé. Après une courte lutte, le sous-directeur bascule sur la rampe et fait une chute mortelle.
Nadia et sa fille sont libérées. La dernière scène met en présence Magdi et Nana. Cette dernière explique qu’elle est en fait membre de la police et qu’elle collaborait à l’enquête sur la mort d’Amin.
 

Critique
  
Rendez-vous avec un inconnu plonge le spectateur dans un abîme de perplexité. Certes, le film a des qualités. Il est bâti comme un thriller américain avec  en voix off, le récit des événements raconté par le personnage principal. Toutes les scènes se déroulant sur la côte aux alentours d’Alexandrie sont empreintes  d’un charme qui rappelle les productions Cinecitta des années 60. Les personnages  ne sont pas réduits aux stéréotypes habituels ; ils conservent tous une part de mystère. Le réalisateur a su nous rendre palpable l’inquiétude permanente qui ronge Magdi. Celui-ci est confronté à toute une série d’énigmes qu’il désespère de pouvoir résoudre : qui a tué son frère ? Qui aime-t-il vraiment, sa femme ou bien sa maîtresse ? Qui est vraiment son épouse ? Que lui cache-t-elle ? La grande force du film tient sans doute à ce que chaque personnage a quelque chose à dissimuler. Et on voit le héros se débattre comme un beau diable pour échapper à cette atmosphère toxique : il fume cigarette sur cigarette, se jette avec fougue dans les bras de Nana et une fois marié, s’oublie dans le travail.

Mais voilà, Rendez-vous avec un inconnu comporte aussi de grandes faiblesses. Le dénouement accumule  les scènes d’action  filmées d’une manière grossière peu digne du talent d’Atef Salem. La femme et la fille du héros sont enlevées par des « méchants » d’opérette. Heureusement, Nana, l’ancienne maîtresse de Magdi va les rejoindre et leur permettre de recouvrer la liberté. S’ensuit une course dans les marais avec trois femmes poursuivies par des bandits eux-mêmes poursuivis par la police. Les vilains ravisseurs sont si patauds qu’on n’est pas bien inquiets quant à l’issue de l’affaire.
Le plus gênant,  c’est le personnage de Nana lui-même.  Il apparaît au début du film dans une première scène incongrue : on découvre une jeune femme très agitée hospitalisée dans l’établissement où elle fut jadis infirmière. Elle nargue ses anciennes collègues, dont Nadia, car elle est devenue une danseuse célèbre. Le spectateur se demande à quoi rime cette séquence  qui semble orienter le récit sur une toute nouvelle voie. Par la suite elle devient la maîtresse de Magdi quand celui-ci rompt avec Nadia. Mais le jeune homme finit par épouser cette dernière. Nana s’efface instantanément. Les années passent. Elle reparaît soudain comme elle avait disparu. La dernière scène a pour fonction de jeter toute la lumière sur le comportement étrange de Nana. Cette dernière révèle à Magdi qu’elle est en fait une auxiliaire de la police et qu’elle avait pour mission de les surveiller, lui et Nadia. Stupeur du spectateur ! C’est en totale contradiction avec d’autres éléments du scénario qui insistent sur la passion sensuelle que la jeune femme éprouve pour le futur mari de Nadia . Les auteurs ont dû s’en apercevoir car  dans sa confession finale, Nana précise que la relation qu’elle a nouée avec Magdi n’était pas purement « professionnelle » et qu’il y avait quand même de l’amour dans tout ça.  Nous voilà rassurés !
Nana est une anomalie mais c'est une anomalie qui nous offre les scènes les plus torrides du film. Alors, on sera indulgent...
Appréciation : 3/5
***

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mardi 6 octobre 2015

Festival du film arabe de Fameck 2015 (France)



La 26e édition du festival du film arabe de Fameck/Val de Fensch se tiendra du 8 au 20 octobre. La Tunisie sera à l'honneur avec notamment la présence de la productrice Dora Bouchoucha qui présidera cette nouvelle édition du Festival.
L'Egypte sera aussi présente :
-Un hommage sera rendu à Omar Sharif avec la projection de Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran de François Dupeyron (2002)
-On pourra découvrir le thriller El Ott d'Ibrahim El Batout qui fut l'un des événements cinématographiques de l'année dernière dans le monde arabe.
-Anna Roussillon présentera pour la première fois en France son documentaire Je suis le Peuple sur les répercussions de la révolution de 2011 dans un petit village à 700 km au sud du Caire.

lundi 24 août 2015

Le Festival du Cinéma Africain de Louxor (Egypte)


Pour annoncer la cinquième édition du Festival du Cinéma Africain de Louxor qui se tiendra en mars 2016, il a été conçu une affiche reprenant une image du film de Youssef Chahine, Ciel d'Enfer (1954), avec Faten Hamama et Omar Sharif. C'est le  premier film que tournent ensemble les deux acteurs qui nous ont quittés cette année.

lundi 3 août 2015

Omar Sharif : filmographie égyptienne (après Lawrence d'Arabie)

عمر الشريف


1965

Les Mameluks (El mamalik) d’Atef Salem
Avec Nabila Ebeid et Hussein Riad



Joue le rôle d'Ahmed dont la mère a été tuée par les hommes du prince Sharkas. Il n'a plus qu'une seule idée en tête : se venger.



1983

Ayoub d'Hany Lasheen
Avec Athar El Hakim et Fouad El Mohandes


Joue le rôle d'Abdul Hamid (Ayyoub), un hommes d'affaires victime d'une attaque qui le laisse paralysé. Il décide d'écrire ses mémoires afin de révéler tous les coups tordus grâce auxquels il est devenu millionnaire.



1989
 

Le Marionnettiste (Al Aragoz) d'Hany Lasheen
Avec Mervat Amin et Hesham Salim 




Joue le rôle de Mohamed Gab Al Karim un vieux marionnettiste qui souhaite poursuivre son activité malgré l'opposition de son fils.



1991
 
Le citoyen Masri (Al moaten Masry) de Salah Abou Seif
Avec Ashraf Abdel Baqi et Ezzat El Alaili


Joue le rôle d'un maire de village au comportement féodal qui n'hésite pas à payer un ouvrier agricole pour que le fils de celui-ci aille à la guerre à la place du sien.



1993

Rires, jeux, sérieux et amour (Dehk, we leab we gad we hob) de Tarek El-Telmisany
Avec Amr Diab et Youssra





 2008
 
Hassan et Morkos de Rami Imam
Avec Adel Imam et Lebleba



Joue un religieux musulman qui, menacé par des extrémistes, se lie d'amitié avec un prêtre chrétien.



2009

Le Voyageur (Al mosafer) d'Ahmed Maher
Avec Cyrine Abdel Nour et Basma



Ce film relate trois journées cruciales dans la vie d'un homme. Omar Sharif joue le héros vieilli dans la dernière journée.

samedi 25 juillet 2015

Omar Sharif : filmographie égyptienne (avant Lawrence d'Arabie)


 عمر الشريف

1954

Ciel d'enfer (Siraa Fil-Wadi) de Youssef Chahine
avec Faten Hamama et Zaki Rostom



Joue le rôle d’un agronome qui aide des paysans à améliorer le rendement de leurs terres.


Le démon du désert (Shaytan al-Sahra) de Youssef Chahine
avec Mariam Fakhr Eddine et  Tawfik El Deken



Joue le rôle d’Essam, un jeune homme qui prend la tête du combat contre Zaïd, le gouverneur qui fait régner la terreur sur les tribus de la région.



1955

Nos plus beaux jours (Ayyamine el helwa) de Helmy Halim
avec Faten Hamama et Abdel Halim Hafez



Joue le rôle d’Ahmed l’un des trois amis qui travailleront dur pour offrir à leur protégée les soins que son état nécessite.




1956

Les eaux noires ( Siraa Fil-Mina) de Youssef Chahine

avec Faten Hamama et Ferdoos Mohammed



Joue le rôle de Ragab, un marin qui est amoureux de sa cousine Hamidah. Pendant plusieurs années, il doit rester éloigné d’Alexandrie et quand il revient, Hamidah est mariée à un autre homme.



1957

Terre de paix (Ard el salam) de Kamal El Sheikh

avec Faten Hamama et  Abdel Salam Al Nabulsi



Joue le rôle d’Ahmed, un résistant égyptien qui apporte son aide à la population d’un village palestinien dans son combat contre Israël.




1958

Le rivage des secrets (Shatie el asrar) d’Atef Salem

avec Magda et  Taheya Carioca



Joue le rôle de Mahmoud, le mari d’Alya, un personnage mystérieux qui cache à son entourage sa véritable activité : officier du renseignement



La faute de mon bien-aimé (Ghaltet habibi) d'El Sayed Bedeir
avec Shadia et Hussein Riad





Je ne dors pas (La anam) de Salah Abou Seif
avec Faten Hamama et  Mariam Fakhr Eddine



Joue le rôle d’Aziz, l’oncle de Nadia. La jeune fille va l’accuser d’être l’amant de la nouvelle femme de son père.



1959

Un scandale à Zamalek (Fadiha fil Zamalek) de Niazi Mostafa

avec Berlanty Abdel Hamid et Mariam Fakhr Eddine




Lutte sur le Nil (Seraa fil Nil) d’Atef Salem
avec Hind Rostom et Rushdy Abaza



Joue le rôle de Muhassab, un jeune garçon naïf qui doit se rendre au Caire en bateau avec une grosse somme d’argent pour acheter une nouvelle péniche.



La Dame du Château (Sayedat el kasr) de Kamal El Sheikh
avec Faten Hamama et Stephan Rosti



Joue le rôle d’Adel, l’héritier d’une grosse fortune qui doit combattre la cupidité des gens qui l’entourent.


Rendez-vous avec un inconnu (Maweed maa maghoul) d’Atef Salem
avec Samia Gamal et Hussein Kamal




Pour une femme (Min ajal emraa) de Kamal El Sheikh
avec Amal Farid et Leila Fawzi




Nous, les étudiants (Ihna Al-Talamdha) d'Atef Salem
avec Taheya Carioca et  Chukry Sarhan



Joue le rôle d’Adel, l’un des trois étudiants qui sont les héros de ce film. Les trois jeunes gens doivent affronter des problèmes familiaux. Adel aime une voisine mais son père refuse toute idée de mariage.



1960

Angoisse d'amour (Lawet el hub) de Salah Abou Seif

 avec Shadia et Ahmed Mazhar




Mon seul amour (Hubbi el wahid) de Kamal el Sheikh
avec Nadia Lutfi et  Kamal Al Shennawi



Joue le rôle dAdel, un pilote d’avion qui à cause d’un malentendu voit la femme qu’il aime épouser un autre homme



1961

L'amour des maîtres (Gharam el assiad) de Ramsès Naguib 

avec Ahmed Mazhar et Shwikar




Mort parmi les vivants (Bidaya wa nihaya) de Salah Abou Seif
avec Amina Rizk et Farid Shawki



Joue le rôle d'Hussein, un jeune homme ambitieux qui a rejoint les rangs de l'école des officiers de l'armée. Pour permettre à son petit frère de réaliser ses rêves, la soeur finit par se prostituer. D'après un roman de Naguib Mahfouz


Une rumeur d'amour (Ishayat hub) de Fateen Abdel Wahab
avec Soad Hosny et Youssef Wahby



Joue le rôle d'Hussein, un garçon maladroit et timide. Il aime sa cousine mais ne sait comment l’aborder. Son oncle va l’aider à conquérir sa fille.


Le fleuve de l'amour (Nahr el hub) d’Ezzel Din Zulficar
avec Faten Hamama et Zaki Rostom



Joue le rôle de Khaled, un jeune officier qui tombe amoureux de Nawal, la femme d’un riche aristocrate. Adaptation d’ Anna Karenine de Léon Tolstoï



Un inconnu dans la maison (Fi baitina rajul) d’Henry Barakat
avec Hussein Riad et Rushdy Abaza



Joue le rôle d’Ibrahim Hamdi, un jeune révolutionnaire qui a assassiné le premier ministre du roi et qui pour échapper à la polie se cache au domicile d’une famille bourgeoise

A suivre...