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vendredi 1 mars 2024

Les réalisateurs : Mohamed El Naggar (1954-2019)

محمد النجار

Mohamed El Naggar est diplômé de l’Institut supérieur du cinéma et il débute sa carrière dans l’industrie cinématographique en 1978. Pendant dix ans, il sera assistant réalisateur auprès de grands cinéastes de l’époque. Il réalise enfin son premier film en 1987, Le Temps de Hatem Zahran avec Nour El Sherif et Boussy, un drame social qui rencontrera un grand succès auprès du public. Il tourne une dizaine de films pour le cinéma mais travaille aussi beaucoup pour la télévision. Le succès sera souvent au rendez-vous et il collectionnera les prix et les distinctions honorifiques. Il met fin à sa carrière en 2017.


Un seul film de Mohamed El Naggar a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :

Le Cri (Al Sarkha, 1991)
avec Nour El Sherif (Omar), Abdel Hafez El Tetawy (Mahmoud, le père d’Omar), Nahla Salama (Mazouza), Othman El Hamamsi (Salem, le père de Mazouza), Abdel Rahim Hassan (Fouad, l’ami d’Omar), Wafaa El Hakim (l’institutrice), Maaly Zayed (Mahmoudi), Ahmed Abou Abiya (Moussa), Amal El Sawy (Wafaa), Abir El Saghir (Fikriya)
Scénario : Karam El Naggar
Musique : Rageh Daoud
Production : Al Arham


Omar est un jeune homme sourd et muet qui vit seul avec son père, un modeste employé des chemins de fer. Dans le quartier, c’est une figure familière et il gagne quelques sous en travaillant pour un carrossier. Le père d’Omar ne s’est jamais résolu à l’handicap de son fils et ils ont consulté les plus grands spécialistes. Malheureusement, à chaque fois, leur verdict fut sans appel : la surdité du jeune homme est irrémédiable. Depuis un certain temps, Omar est amoureux d’une jeune fille, Mazouza. Un jour, il ose même lui proposer le mariage mais celle-ci rejette l’offre de manière méprisante. Dépité, Omar rentre chez lui et découvre le corps de son père gisant au sol : il est mort. Après l’enterrement, le jeune orphelin est expulsé de son logement qui appartient à la compagnie pour laquelle travaillait son père. Heureusement, il peut compter sur l’aide de son ami Fouad qui souffre du même handicap que lui. Ce dernier le conduit à l’institut des sourds-muets et le présente à deux responsables de l’établissement…

Notre avis : les films sur les sourds-muets sont rares et on ne peut que louer Mohamed El Naggar d’avoir voulu nous montrer sans préchiprécha larmoyant toutes les difficultés que ceux-ci rencontrent au quotidien. Une œuvre brute qui doit beaucoup à l’interprétation très « actor studio » de Nour El Sherif. Certains pourront déplorer le caractère un peu misogyne du scénario : toutes les femmes que rencontrent Omar, à l’exception d’une seule, se révèlent tout à la fois cupides, dépravées et menteuses. Un dénouement curieux copié sur celui de « Freaks », le film de Todd Browning (1932).

vendredi 26 janvier 2024

Les réalisateurs : Youssef Francis (1934-2001)

يوسف فرنسيس

Youssef Francis fut à la fois scénariste et réalisateur.  Il écrit son premier scénario en 1965, L'Impossible, un film réalisé par Hussein Kamal et il sera aussi l'un des scénaristes de la célèbre comédie musicale Mon Père sur l'Arbre du même réalisateur avec Abdel Halim Hafez et Nadia Lotfi (1969). Il passe à la réalisation en 1972 avec Fleurs Sauvages, un drame sur l'émigration des jeunes en ce début des années 70. Il réalisera onze films. Dans l'un d'eux, il fera jouer le grand écrivain Tawfiq El Hakim (Oiseau d'Orient, 1986).


Un seul film de Youssef Francis a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le Drogué (Al Modmen, 1983)
avec Nagwa Ibrahim (Layla, la fille du docteur Ahmed Halim), Ahmed Zaki (khaled Abdel Hamid), Adel Adham (Docteur Ahmed Halim), Laila Taher (Docteur Souad), Moshira Ismail (Iman), Ihab Nafia (le docteur Samy), Aziza Helmy (une malade), Salah Nazmi (l’antiquaire), Neima El Soghaiar (Mounira), Ahmed Hussein (médecin à l’hôpital), Hafez Amin (un vieux malade), Raafat Maher Labib (Hamada, le fils de Khaled Abdel Hamid), Adib El Trabelsy (le pharmacien)
Scénario : Youssef Francis
Musique :Gamal Salamah
Production : Les films Héliopolis


Le docteur Ahmed Halim qui est psychiatre à l’hôpital fait réparer sa voiture dans un garage tenu par Khaled Abdel Hamid. Ce dernier est un de ses anciens étudiants en médecine mais son amour de la mécanique a été plus forte et il a préféré abandonné ses études. Khaled s’est marié et a eu un petit garçon. Ce bonheur sera de courte durée car la petite famille sera victime d’un terrible accident de la route dans lequel la femme de Khaled et son fils perdront la vie. Pour le survivant, la douleur, physique comme psychologique, est si intense que les médecins lui prescrivent au des doses massives de morphine. C’est ainsi que le jeune homme devient toxicomane et une fois sorti de l’hôpital, il erre dans les rues à la recherche de la drogue dont il ne peut plus se passer. Un jour, il est arrêté par la police qui le confie au docteur Ahmed Halim. Celui-ci le prend en charge dans son établissement. Le docteur a une fille, Layla, qui travaille avec lui. La jeune femme a aussi beaucoup souffert. Son fiancé l’a abandonnée pour une autre femme et il lui a fallu de longs mois pour se remettre d’une terrible dépression. Layla décide d’aider Khaled à sortir de l’enfer dans lequel il vit depuis le décès de sa femme et de son fils…

Notre avis : un film qui montre l’enfer vécu par un toxicomane avec un souci constant de vérité mais en se gardant de tout sensationnalisme. Ahmed Zaki est incroyable de justesse dans un rôle où plus d’un se serait laissé aller à l’outrance et au pathos.

mardi 31 janvier 2023

Les réalisateurs : Anwar Al Shinnawy (né en 1927)

أنور الشناوي


Anwar Al Shinnawy est un scénariste et réalisateur égyptien né en 1927. Il commence sa carrière cinématographique en 1954 comme assistant d’Ahmed Badrakhan sur son film Promesse. Il reste assistant pendant plus de vingt ans et ce n’est qu’en 1970 qu’il passe à la réalisation avec Le Mirage. Il réalisera sept films et il tournera le dernier en 1978 : ce sera le kitschissime Dernier Aveu avec Nour Al Sherif et Nelly.


Un seul film d'Anwar Al Shinnawy a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Dernière Confession (Ale’etraf Alakhir, 1978)
avec Nour Al Sherif (Adham), Nelly (Samira), Nabila Ebeid (Doria), Salah El Saadani (Salah), Rashwan Tawfiq (l'ingénieur Nader, le mari de Samira), Salama Elias (Abdallah), Ahmed Abdel Wareth (Fathi Salem), Medhat Gamal (Adel), Mostafa Al Shamy (docteur Rouf), Fifi Youssef (la mère de Samira), Qadria Kamel (la mère de Salah)
Scénario : Farrag Ismail et Anwar Al Shinnawy
Musique : Omar Khorsheid
Production : Mohamed Aboul Fotouh et Salem Zazaa


Adham est fou de douleur car il vient de perdre la femme de sa vie, Doria. Elle est morte brutalement dans un accident de voiture. Adham est rongé par la culpabilité : il l’a laissée prendre le volant alors qu’elle conduisait très mal. Avec elle, il a connu le bonheur et il ne conçoit pas la vie sans elle. Son cousin Salah ne le quitte pas d’une semelle. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour tenter de lui redonner goût à la vie. Il essaie de lui faire comprendre que Doria était une femme comme les autres avec ses qualités et ses défauts et qu’il lui faut refaire sa vie comme elle l’aurait refaite si c’était lui qui avait disparu. Mais rien n’y fait : Adham reste hanté par les images de son bonheur avec Doria. Pour ne pas le laisser seul, Salah a installé son cousin chez sa mère. Il en profite pour se rendre dans l’appartement qu’Adham partageait avec Doria. Il connaît la véritable personnalité de la morte et en fouillant dans ses affaires, il tombe sur un paquet de lettres d’amour écrites par un amant. Il les fait aussitôt disparaître. Un soir, Salah conduit Adham dans une discothèque. Tandis que son cousin est parti danser avec une jeune fille, Adham voit entrer une femme d’une très grande beauté vêtue d’une longue robe blanche. Elle s’assoit seule à une table. Pour la première fois depuis la mort de Doria, Adham est attiré par une autre femme...

dimanche 30 octobre 2022

Les réalisateurs : Hamada Abdel Wahab (1919-1986)

حمادة عبدالوهاب

Hamada Abdel Wahab est un réalisateur et scénariste égyptien. Il commence sa carrière cinématographique à la fin des années 40 comme assistant. Il réalise son premier film en 1953, Le Voleur Honnête avec Ismaïl Yassin et Shadia dans les rôles principaux. Au début des années 60, il commence à travailler pour la télévision où il fera l’essentiel de sa carrière. En 1980, il devient directeur de la première chaine de la télévision égyptienne. Pour le cinéma, il réalisera cinq films en tout et pour tout.


Deux films d'Hamada Abdel Wahab ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Ismaël Yassin rencontre Raya et Sakina (1955, Ismaïl Yassin yuqabil Raya wa sakina)
avec Ismaël Yassin (Felfel), Thoraya Helmy (Nounou, la fiancée de Felfel), Negma Ibrahim (Raya), Zouzou Hamdi El Hakim (Sakina), Abd El Fatah El Qosary (le voleur), Reyad El Kasabgy (Assab Allah, le mari de Raya), Said Khalil (Abdel Al, le mari de Sakina), Nazim Shaarawy (le borgne), Nemat Mokhtar (la danseuse Sonia Agamia), Thuraya Fakhry (la mère de Nounou), Ahmed El Gezeiry (l’ivrogne), Abdel Halim El Qalawy (un fou), Mohamed Shawky (un fou), Metawea Oweis (l’officier), Agamy Abdel Rahman (le bandit), Tousoun Motamad (le soldat)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fouad El Zahiry, Ali Ismail, Farid Ghosn, Izzat El Gahely, Abd El Hafeez El Tetawy
Production : Al Hilal Films
appréciation : 3/5


Les deux sœurs criminelles, Raya et Sakina, font régner la terreur dans les rues d’Alexandrie. Elles et leur gang enlèvent des femmes pour leur voler leurs bijoux. Une fois chez elles, elles empoisonnent leurs victimes et les enterrent dans leur jardin. La police constate ces nombreuses disparitions mais n’a jamais été capable d’en démasquer les responsables. Raya et Sakina peuvent ainsi continuer leur petit business très lucratif, en toute impunité.
Un jour, l’un de leurs complices se présente dans un cabaret où travaille la danseuse Sonia. Il est venu chercher cette dernière car elle doit se produire chez les deux sœurs lors d’une soirée réunissant quelques amis. Méfiante, la patronne du cabaret demande à Felfel, l’un de ses artistes, de suivre l’homme et la danseuse. Felfel parvient à s’introduire dans la maison de Raya et Sakina. Il surprend deux individus en train de préparer une boisson empoisonnée qu’ils destinent à la danseuse. Felfel quitte la maison sans être repéré et il se rend aussitôt au commissariat. L’officier de police qui le reçoit à bien du mal à croire ce qu’il raconte d’autant plus que Felfel empeste l’alcool. Le policier décide néanmoins de se rendre avec des agents au domicile des deux sœurs. Malheureusement, ces dernières ont fait disparaître toute trace de la présence de Sonia et Felfel passe pour un menteur qui a joué un mauvais tour aux représentants de la force publique. Raya et Sakina s’en sont bien sorties cette fois-ci mais désormais elles considèrent Felfel comme un témoin gênant. Elles ordonnent à leurs complices de l’éliminer…


Notre avis : une excellente comédie musicale avec des numéros chantés et dansés tout à fait réjouissants. Cette parodie du film de Salah Abou Seif parvient à restituer fidèlement l’atmosphère de l’original tout en lui conférant une tonalité comique : du beau travail ! Dans la distribution, on retrouve une partie de l’équipe qui jouait dans le « Raya et Sakina » de 1953 dont Negma Ibrahim et Zouzou Hamdi El Hakim dans le rôle des deux criminelles, ce qui rend très bluffante la similitude entre les deux films. Le pastiche et la parodie sont des exercices de style qui peuvent soit déprécier une œuvre en la caricaturant (plutôt la parodie) soit célébrer celle-ci en l’imitant très fidèlement (plutôt le pastiche). Il est clair que le film d’Hamada Abdel Wahab se range dans la seconde catégorie. Mais, répétons-le, « Ismaël Yassin rencontre Raya et Sakina » est avant tout une comédie musicale particulièrement plaisante. Et plus qu'Ismaël Yassin, la véritable vedette de ce film, c'est Thoraya Helmy qui joue, chante et danse avec l'abattage des plus célèbres meneuses de revue.


Le Voyage sur la Lune (Rehla Ela Al Qamar, 1959)
avec Ismaël Yassin (Ismaïl, le chauffeur du minibus), Rushdy Abaza (l’ingénieur Ahmed Roshdy), Safia Tharwat (Stella), Edmond Tuema (le Professeur Charvin), Ibrahim Younes (le Professeur Cosmo), Soad Tharwat (Tula), Gihan (Dana), Hassan Ismaïl (Farid)
Scénario : Hamada Abdel Wahab
Production : Delta Film Productions (Hamada Abdel Wahab)


Le Professeur Charvin a terminé la construction de sa fusée. Tout est prêt pour ce grand voyage vers la Lune dont il rêve depuis si longtemps. Il compte bien être le premier homme à s’y poser et à l’explorer. Apprenant l’imminence du décollage de la fusée, l’ingénieur Ahmed Roshdy se rend au centre spatial de Monsieur Charvin afin de récolter un maximum d’informations sur ce qui s’annonce comme une avancée majeure dans la conquête de l’espace. Il est accompagné de journalistes du quotidien Al Akbar al Youm et de leur chauffeur Ismaïl. Sur la base, ils sont accueillis par le Professeur Charvin lui-même qui ne veut absolument pas qu’on photographie son invention. Seul, Ahmed l’ingénieur est autorisé à le suivre et à monter dans la fusée. Mais Ismaïl le chauffeur a réussi à échapper à la surveillance des gardiens et il entre lui aussi dans l’engin. Sa présence est aussitôt repérée. Monsieur Charvin le prenant pour un espion, brandit un revolver et s’apprête à tirer. En voulant lui échapper, Ismaïl actionne par inadvertance des manettes du tableau de bord. Catastrophe ! Il vient d’allumer les moteurs. La fusée décolle. Ses trois passagers perdent connaissance. Quand ils recouvrent leurs esprits, la Terre est déjà loin. A leur arrivée sur la lune, Monsieur Charvin et ses deux compagnons sont accueillis par un robot qui les conduit sur une base spatiale. Celle-ci est dirigée par le Professeur Cosmo, l’ancien directeur d’un centre de recherche sur l’énergie atomique. Il raconte à ses visiteurs que la Lune a été le théâtre d’un conflit nucléaire il y a une quinzaine d’années. Il avait réussi à trouver refuge à l’intérieur de cette base avec sa fille et six autres jeunes filles. Malheureusement son épouse n’a pas survécu à cette guerre. Depuis, lui et sa petite communauté survivent grâce à des pilules qui leur assurent l’essentiel de leur subsistance.

Notre avis : un film qui mériterait de devenir culte. Nous sommes très proche de l’esthétique des nanards d’Ed Wood : des décors en carton-pâte, une fusée et des robots tout droit sortis d’un dessin d’enfant, des effets spéciaux « faits maison ». Bref, de la science-fiction considérée comme un art naïf et dans son genre, « Le Voyage sur la Lune » constitue une réussite éclatante. Les auteurs se sont visiblement inspirés du film américain « Fusée pour la Lune » (Missile to the Moon) de Richard Cunha sorti l’année précédente. Il n’empêche que la « copie » égyptienne nous semble bien supérieure à son modèle en raison de son absence totale d’esprit de sérieux. Le réalisateur nous convie à une escapade cosmique pleine de fantaisie, un peu dans l’esprit du grand Georges Méliès qui réalisa en 1902 le tout premier « Voyage sur la Lune » du septième art..
Et pour ne rien gâcher, les sept actrices qui incarnent les jeunes femmes qui entourent le Professeur Cosmo sont d’une beauté à couper le souffle. Dans l’une des séquences du film, cinq d’entre elles exécutent une danse incroyable, très loin du style oriental habituel. La jeune femme au corps de déesse qui joue Stella, l’amoureuse de l’ingénieur Ahmed Rushdy, s’appelle Safia Tharwat. Elle fera une carrière d’actrice très brève car elle était avant tout une sportive de premier plan. Elle sera notamment à l’origine du développement en Egypte de la nage synchronisée. Tant pis pour le cinéma…

 

mardi 18 octobre 2022

Hommage à Mohamed Bayoumi

 محمد بيومي


Le festival du cinéma méditerranéen d'Alexandrie a rendu hommage au pionnier du cinéma égyptien, Mohamed Bayoumi (1894-1963) en projetant deux de ses oeuvres lors de la soirée d'ouverture.


Le court-métrage de 1923, Barsoum cherche un emploi (Barsoum Yabhath A’an Wazifa)
avec Beshara Wakim, Adel Hamid, Victoria Cohen, Abdel Hamid Zaki, Ferdoos Hassan
Scénario : Mohamed Bayoumi
Production : Mohamed Bayoumi

Barsoum cherche un emploi est considéré comme le premier film entièrement produit et réalisé par un Egyptien.

Le chrétien Barsoum (joué par le musulman Adel Hamid) et le musulman Cheikh Metwallli (joué par le chrétien Beshara Wakim) sont deux amis au chômage. Ils souffrent terriblement de la faim et quand l’un d’entre eux découvre dans le journal une offre d’emploi publiée par une banque, ils se précipitent tous les deux à l’agence pour obtenir le poste. Ils sont accueillis par le directeur qui les prend pour de riches hommes d’affaires…
Le fils de Mohamed Bayoumi meurt pendant le tournage, plongeant le cinéaste dans une profonde dépression.


Le moyen-métrage de 1933, Le fiancé numéro 13 (El-Khatib Nemra 13)
avec Mohamed Bayoumi, Dawlat Abiad, Dawlat Bayoumi (la fille de Mohamed Bayoumi) et des étudiants de l'Institut du film d'Alexandrie.
Scénario : Mohamed Bayoumi
Production : Mohamed Bayoumi

Zaatar (Helmy Farag) souffre de la pauvreté car il est au chômage. Désespérant de trouver un emploi, il a accroché sur sa porte d’entrée un panneau avec l’inscription « Un homme à louer ». Pendant ce temps-là, Zazou (Dawlat Bayoumi), son jeune colocataire, erre dans les rues de la ville à la recherche d’un peu de nourriture. Un enfant lui donne une pièce et un commerçant, quelques fruits. Il rentre chez lui, heureux de sa récolte du jour. Il entreprend de manger ses fruits en face de Zaatar qui, n’y tenant plus, lui vole une orange. Zazou est bien décidé à se venger : il prépare un mauvais tour contre son colocataire…

 

Mohamed Bayoumi est né à Tanta, le 3 janvier 1894. Dès son plus jeune âge, il se sent une âme d’artiste. Il sera à la fois réalisateur, peintre, poète et photographe.
Nationaliste fervent, Mohamed Bayoumi intègre l’école militaire mais son esprit rebelle déplaît en haut lieu et il est renvoyé de l’armée en 1918. Après la révolution de 1919, il fonde à Alexandrie une troupe de théâtre avec son ami, le comédien Beshara Wakim. Peu après il voyage en Europe. Il sillonne l’Italie, puis l’Autriche où il rencontre celle qui deviendra sa femme. Il rentre en Egypte avec sa jeune épouse puis repart aussitôt en Europe. Cette fois-ci, Mohamed Bayoumi séjourne à Berlin pour se former à toutes les techniques cinématographiques.
Il retourne en Egypte en 1923 et fonde le premier studio de cinéma entièrement égyptien, le Studio Amon Films. Il tourne des documentaires et des courts-métrages de fiction. En 1925, il rencontre le banquier Talaat Harb et lui souffle l’idée des studios Misr. Mohamed Bayoumi va superviser l’équipement de ces nouveaux studios. Avec Talaat Harb, il va sillonner l’Europe à la recherche du matériel le plus moderne. Malheureusement, le banquier ne reconnaîtra jamais le rôle essentiel joué par Mohamed Bayoumi dans la création des studios Misr et prétendra toujours en être le seul inventeur. D’autres échecs et désillusions vont suivre et dépité, le cinéaste finit par s’installer à Alexandrie où il fonde « Bayoumi Photos Films » . Puis subitement, il abandonne tout pour suivre comme assistant un prestidigitateur qui fait une tournée en Europe de l’Est.
Quand il revient en Egypte en 1932, il s’installe à nouveau à Alexandrie où il fonde l’Institut égyptien du cinéma pour y former les cinéastes de demain. Son école a un très grand succès mais il devra la fermer à la suite de problèmes financiers. Il tourne un dernier film en 1934, Une Nuit dans la Vie, avant de mettre un terme à sa carrière de réalisateur.
Pendant la seconde guerre mondiale, il s’engage dans l’armée pour défendre son pays. En 1946, il écrit Soldat Inconnu, un roman qui dénonce la corruption des officiers de l’époque.
A la fin de sa vie, il se consacre exclusivement à la peinture. Il meurt le 15 juillet 1963, ruiné et oublié.
La filmographie de Mohamed Bayoumi comporte de très nombreux reportages sur les plus grands événements de l’Egypte du XXe siècle. Il a aussi tourné quatre courts-métrages de fiction et un moyen-métrage. Sa filmographie peut sembler mince mais sa passion et son énergie ont joué un grand rôle dans la naissance et le développement d’une industrie cinématographique totalement égyptienne.

 

vendredi 16 septembre 2022

Ali Abdel Khalek (1944-2022)

على عبدالخالق


Le réalisateur  égyptien Ali Abdel Khalek est mort le 2 septembre dernier à la suite d'une longue maladie. Il avait 78 ans. 
Il réalise son premier film en 1972 et en tournera une quarantaine.  Ali Abdel Khalek est une figure majeure du cinéma des années quatre-vingt. Avec ses scénaristes attitrés, Mahmoud Abou Zeid et Ibrahim Massoud, il tourne ses oeuvres les plus marquantes comme L'Opprobe (1982), L'Execution d'un Mort (1985) ou bien encore Le Marché aux Poissons (1986). Dans ses films, il aborde les problèmes  sociaux de son époque avec un certain goût pour la satire. Durant toute sa carrière, il recevra moult prix et récompenses.  
Lors de ses obsèques, la presse a abondamment commenté la présence de Mervat Amine, l'ex sex symbol des années 70, le visage nu, ne cachant ni son âge, ni son chagrin.

samedi 30 avril 2022

Les réalisateurs : Fouad Al Gazairly (1910-1979)

فؤاد الجزايرلي

Fouad Al Gazairly est un réalisateur égyptien né en 1910 en Haute Egypte. Il n’a pas encore dix ans quand il joue avec son père dans un court-métrage, Madame Loretta. Par la suite, on le retrouve dans diverses compagnies de théâtre, notamment dans celle fondée par Youssef Wahby, la compagnie Ramsès. Il réalise son premier film, Monsieur Bahbah, en 1935. Il tournera en tout dix-sept longs-métrages avant de mettre un terme à sa carrière cinématographique en 1954.


Un seul film de Fouad Al Gazairly a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Bonne Chance (Al-Haz Al-Saïd, 1945)

avec Hussein Sedky (Saïd Effendi), Nagat Ali (Samiha), Beshara Wakim (Farid Bey El Sakari, propriétaire d’une laiterie), Mohamed El Dib (Sobhi Bey), Abdel Moneim Ismail (le chiffonnier), Yahya Najati (l’avocat), Houda Shams El Din (la sœur de Samiha), Reyad El Kasabgy (le propriétaire du restaurant), Ali Tabangat (le marchand de journaux), Hassan Kamel (le musicien Hegazi), Mohamed Edriss (Gamil Bey)
Scénario : Abo El Seoud El Ebiary
Musique : Mahmoud El Sherif, Farid Al Atrache, Farid Ghosn
Production : Hussein Sedky


Saïd est sans emploi et il vit seul dans une petite chambre misérable. Il peut néanmoins compter sur la solidarité de ses voisins, Hegazy, le musicien, et Hachem, le vendeur de journaux, qui font tout leur possible pour que Saïd trouve un emploi. Mais celui-ci semble poursuivi par la malédiction : à chaque fois qu’il est embauché, l’entreprise est confrontée peu après à un drame : incendie, faillite, voire décès du patron. Un jour alors qu’il erre dans les rues, la faim au ventre, il rencontre un ancien camarade d’école. L’homme est attablé à la terrasse d’un grand restaurant et il invite Saïd à se joindre à lui. Notre héros est ravi de l’aubaine : il va enfin pouvoir manger. Las ! Son camarade est lui aussi sans le sou et il parvient à s’éclipser avant que le serveur ne revienne avec la note. Saïd n’est évidemment pas en mesure de la régler. En guise de dédommagement, le patron de l’établissement lui prend son costume et Saïd doit retourner chez lui en caleçon et chemise. Après cette nouvelle expérience malheureuse, il retrouve tout de même espoir : dans le journal, le directeur d’une laiterie a publié une petite annonce pour recruter un employé. Saïd se présente aussitôt dans l’entreprise.

vendredi 31 décembre 2021

Les réalisateurs : Inas El-Degheidy (née en 1953)

إيناس الدغيدي

Inas El-Degheidy est une réalisatrice, scénariste et productrice égyptienne. Née en 1953 au Caire, elle sort diplômée de l’Institut supérieur du cinéma en 1975. Elle commence sa carrière comme assistante d’Henry Barakat puis passe à la réalisation en 1985 avec Désolé la Loi. Ce film qui réunit Mahmoud Abdel Aziz et Naglaa Fathy raconte le drame d’un couple confronté à l’impuissance de l’homme. Dès ce premier long-métrage, Inas El Degheidy défend une conception du cinéma à laquelle elle restera fidèle tout au long de sa carrière : le Septième Art a une fonction politique et sociale. Il doit aborder tous les problèmes que connaissent les sociétés arabes, même les plus tabous. Le combat d’Inas El Degheidy est avant tout féministe et de film en film, elle dénonce la condition des femmes dans son pays et dans les autres pays arabes. Cela lui a valu d’être régulièrement l’objet de menaces de la part des islamistes. Malgré les risques encourus, elle n’hésite pas à prendre position publiquement sur des sujets « sensibles ». Il y a quelques années elle a notamment défendu la légalisation de la prostitution.

Ses œuvres les plus marquantes sont De la Chair Bon Marché en 1995 et Dantella en 1998, ce dernier film offrant à Yousra l’un de ses plus beaux rôles. La dernière réalisation d’Inas El Degheidy date de 2009 mais elle continue à être une figure populaire en Egypte grâce à la télévision où elle apparaît régulièrement comme animatrice ou invitée d’émissions « people ».


Trois films d'Inas El Degheidy ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Loi, excuse-nous (Efwaan ayuha alqanun, 1985)
avec Nagla Fathy (Houda), Mahmoud Abdel Aziz (Ali), Farid Shawqy (Abdel Qawi, le père d’Ali), Laila Taher (Anayat, l’avocate), Hayatem (Loubna), Sayed Zayan (Salah), Saleh El Aweil (un policier), Ahmed Khamis (docteur Magdy), Shady (un enfant), Nevine (une petite fille), Amal Ibrahim (Thuraya, la sœur d’Houda), Farouk Falawkas (Mahmoud, le beau-frère de Houda), Randa (Suzanne), Ali Azzab (officier de police), Thuraya Ezz Eddin (Zinat, l’épouse d’Abdel Qawi), Shoukry Mansour (le juge), Shaaban Hussein le procureur), Khaled Khattab (Khaled)
Scénario : Ibrahim El Mougy et Inas El-Degheidy
Musique : Omar Khairat
Production : Wassef Fayez


Houda et Ali, deux professeurs de l’enseignement supérieur, ont décidé de se marier. Pour la cérémonie, ils ont invité parents et amis et la fête se prolonge tard dans la nuit. Quand les deux jeunes époux se retirent dans leur chambre, la fébrilité d’Ali est palpable. Il est obligé d’avouer à Houda qu’il souffre d’impuissance depuis de nombreuses années. La jeune femme est certes désarçonnée par cette révélation mais elle refuse toute idée de séparation. Elle veut aider son mari et elle souhaiterait qu’il consulte des médecins. Mais Ali se complait dans sa situation et ne fait rien pour guérir. Les relations entre les deux jeunes mariés se dégradent très vite au point que Houda finit par quitter le domicile conjugal. Ali part à sa recherche et finit par la retrouver chez son père à lui. Qu’Houda ait pu se confier à ce dernier met Ali hors de lui. Il l’entraîne dans une chambre et l’aurait étranglée si son père n’était intervenu. Cette explosion de violence ravive en la mémoire d’Ali un traumatisme infantile qui expliquerait son impuissance…


La Meurtrière (Al Qatila, 1992)
avec Farouk El Feshawi, Eman, Fifi Abdo, Hassan Hosny, Hisham Abdalla, Nadia Rafik, Hamdy Youssef, Tawfiq Al Kurdi, Awatif Tikla, Nahla El Khatib
Scénario et dialogues : Magda Khiralla
Musique : Rageh Daoud
appréciation : 1/5


Une petite fille en sortie scolaire dans un parc se perd. Un jardinier qui l’a repérée l’entraîne dans une cabane et la viole. Un vingtaine d’années plus tard, l’inspecteur Houssam Salem doit se rendre sur les lieux d’un crime. Un homme a été retrouvé mort dans sa voiture. Il a été poignardé dans le dos, comme la victime d’un précédent crime. Après son travail, le policier retrouve son appartement qu’il partage avec sa mère. Souvent il passe chez une fleuriste pour y acheter un bouquet. La fleuriste, madame Ragaa El Sayed est devenue une amie. Alors quand des agents de la ville annonce à celle-ci qu’elle doit fermer son kiosque car il se trouve sur un emplacement illégal, elle s’adresse à Houssam pour qu’il intervienne en sa faveur. Il obtient un délai d’un mois. L’enquête sur les mystérieux crimes se poursuit. On soupçonne d’abord des homosexuels mais cette piste ne donne rien. Le spectateur découvre la vérité avant Houssam : un soir, seule chez elle, Ragaa regarde la télévision qui diffuse un film. On voit un couple qui s’étreint violemment. Un viol ? La fleuriste est bouleversée par le spectacle et sans doute excitée. Tout son corps semble la démanger. Elle revêt une tenue de soirée hyper sexy et se rend dans un établissement de nuit.



De la Chair Bon Marché (Laham Rikhis, 1995)
avec Kamel Al Shennawi (Maître Mabrouk), Fouad Khakik (l’avocat corrompu), Elham Shahin (Tawida), Wafaa Mekky (Nagfa Hanafi), Abdel Hafiz El Tetawy (Cheikh Salem), Abdullah El Katib (Kamel, l’amoureux de Nagfa), Tarek al-Nahry (Zia Jamaan) , Mahmoud Kabil (Hecham), Mohamed Henedy (le chauffeur de taxi), Jihan Salama (Ikhalas), Osman Abdel Moneim (le père de Nagfa)
Scénario : Salah Fouad


Maître Mabrouk travaille dans l’immobilier mais une part non négligeable de ses revenus provient des jeunes paysans pauvres qu’il envoie à l’étranger. Si les garçons sont employés pour leur force de travail, les filles sont mariées à de riches et vieux arabes.
Le film raconte l’histoire de trois victimes de Maître Mabrouk, trois jeunes femmes qui viennent du même village. Il y a d’abord Nagfa Hanafi qui accepte d’épouser Cheikh Salem. Quand elle arrive chez lui, elle découvre qu’il a déjà trois épouses et plus d’une dizaine d’enfants. Ensuite, il y a Ikhalas qui devient la femme d’un homme très riche et dans un premier temps, elle savoure pleinement cette nouvelle existence uniquement dédiée aux plaisirs. Enfin, la troisième, c’est Tawida qui n’a pas accepté d’épouser un homme qu’elle n’aime pas. Elle est placée comme domestique chez un couple qui a l’habitude de recevoir et de faire la fête. Le comportement très libre des hôtes et de leurs invités choque un peu la petite paysanne mais elle s'adapte très vite à son nouveau cadre de vie…


jeudi 30 décembre 2021

Les réalisateurs : Adel Alassar (né en 1955)

عادل الأعصر

Adel Alassar est né en 1955. Il réalise son premier film en 1985, Un Pacte avec une Femme, avec dans les rôles principaux, Madiha Kamel Hussein Fahmy et Adel Adham. Il va tourner dix-sept films pour le cinéma puis après 2003, il se consacrera exclusivement à la réalisation de séries pour la télévision.

En 1993, Adel Alassar réalise La Porte du Diable, l’histoire d’une femme qui pour se venger de son ex-mari enlève la fille de celui-ci. Le rôle principal a été confié à Madiha Kamel mais celle-ci décide de se retirer définitivement du monde cinématographique en plein tournage, contraignant le réalisateur à utiliser une doublure pour les scènes qui restaient à tourner. C’est bien l’unique raison pour laquelle ce film est encore mentionné.


Un seul film d'Adel Alassar a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


la Disparition de Gafar El Masry (Ikhtefaa Gafaar El Masr, 1998)
avec Nour Al Sherif (Gafar), Hussein Fahmy (le diable/Salem), Amr Mahdi (Hamam), Raghda (Halima), Abir Sabri (Angie), Safaa Al Toukhy (Amina), Thuraya Ibrahim (la mère d'Hamam), Yousri Al Ashmawy (Daoud)
Scénario : Basiouny Othman
adaptation de la pièce du dramaturge espagnol, Alejandro Casona, la Barque Sans Pêcheur (1945)
Musique : Rageh Daoud
appréciation : 2/5


Un riche homme d’affaires voit son principal concurrent, Gafar El Masry, connaître les pires difficultés. Les avoirs de celui-ci fondent comme neige au soleil et la faillite se profile à l’horizon. C’est un miracle ! Pas tout à fait. Un personnage étrange se présente devant l’homme d’affaires. Il lui explique qu’il est le diable et qu’il est à l’origine des soucis de son rival. Il peut poursuivre son entreprise de destruction si l’homme accepte de tuer quelqu’un pour son compte. Le chef d’entreprise refuse catégoriquement et met à la porte son visiteur. Ce dernier se rend alors chez Gafar El Masry. Il lui propose le rétablissement de sa situation contre le même petit service. Gafar hésite un peu et puis accepte quand il comprend qu’il n’aura rien à faire mais qu’il lui suffira de vouloir cette mort pour que le meurtre s’accomplisse. La victime est un pauvre pêcheur qui s’appelle Hamam. C’est la nuit et il pleut. Il fait une chute mortelle du haut de la falaise sous les yeux de son épouse. Les jours qui suivent, malgré le retour de sa fortune, Gafar est rongé par la culpabilité. Il entend constamment le cri de la femme de Hamam et croit voir partout son Tentateur. Gafar décide de se rendre dans le village du pêcheur.



jeudi 30 septembre 2021

Les réalisateurs : Nagui Anglo (1942-2019)

ناجي أنجلو


Nagui Anglo fut à la fois acteur et réalisateur. En tant que réalisateur, on lui doit dix-sept films, la plupart tournés dans les années quatre-vingt. Il est l’un des représentants du cinéma commercial de cette époque marqué par une absence flagrante d’originalité et d’ambition artistique.


Un seul film de Nagui Anglo a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Vierge et le Scorpion (Al Azraa Wal Aqrab, 1990)
avec Youssef Shaban (Sultan, le propriétaire du café), Sabrina (Fatima Hanafi), Mahmoud El Gendy (Jaber, le plombier), Mohsen Sarhan (Hanafi, le père de Fatima), Nuha Al Amrousy (Nawal, une amie de Fatima), Thuraya Ezz Eddin (Nargis), Atef Rezk (Soka, le coiffeur), Mahmoud Amer (l’employé de Sultan), Souad Fahmy (la danseuse), Mohammed El Shershaby (l’avocat), Sherifa Saïd (la femme de Sultan), Amr Mohammed Ali (le jeune apprenti de Jaber)
Scénario : Atef Rezk
Musique : Hani Shenouda
Production : Screen 2000 et Atef Resk


Fatima est ouvrière dans une usine de prêt-à-porter. Elle vit avec son père, un modeste menuisier qui a toutes les peines du monde à joindre les deux bouts. Fatima est amoureuse de Jaber, le plombier du quartier. Sultan est le propriétaire du café. Il est riche mais sa vie n’est guère réjouissante : sa femme, malade, ne quitte jamais le lit. Il est fasciné par la beauté de Fatima et il rêve de s’unir avec elle en secondes noces. Pour s’assurer du soutien du père, il a remboursé les dettes de celui-ci. Mais les efforts du cafetier ont été vains : Jaber a déjà demandé la main de Fatima et le père a accepté. Sultan ne va pas renoncer pour autant. Peu de temps après son mariage, il tend un piège à la jeune femme avec la complicité d’une amie…

mardi 14 septembre 2021

Les réalisateurs : Karim Diaa Eddine (1946-2021)

كريم ضياء الدين

Karim Diaa Eddine fut à la fois homme de théâtre, de cinéma et de télévision. Il est le fils du cinéaste Ahmed Diaa Eddine (1912-1976), une figure importante de l’âge d’or du cinéma égyptien. Karim commence sa carrière artistique à la fin des années 60 comme assistant de son père. Il réalise son premier film en 1987, Les Amoureux. Il est mort le 30 août dernier à l’âge de 75 ans.


Un seul film de Karim Diaa Eddine a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Abou Dahab (1996)
avec Ahmed Zaki (Abou Dahab), Raghda (Fakrya), Esaad Younes (Zinab, la femme d’Abou Dahab), Maaly Zayed (la sœur d’Abou Dahab), Mamdouh Wafi (Saad), Sabri Abdel Aziz (Al Kabir), Mohy Eddin Abdel Mohsen (Haridi, le marchand de café), Sami Sarhan (le beau-frère d’Abou Dahab), Adel Ammar (le médecin), Hagag Abdel Azim (Abou Rayah, un collaborateur d’Abou Dahab), Tarek Fahmy (le frère de Fakrya)
Scénario : Samir Abdel Azim
Musique : Hussein Al Imam, Samir Abdel Azim, Hassan Esh Esh
Production : Karawan Films


Abou Dahab est employé dans une grande boulangerie-pâtisserie de la ville. Il accepte de faire de la prison à la place de son patron car celui-ci s’est engagé à prendre soin de sa femme et de son fils. Une fois libéré, il apprend que son employeur n’a rien fait pour sa famille, que sa femme a dû travailler dur pour donner à manger à leur fils. Furieux, Abou Dahab se rend à la boulangerie et corrige sévèrement le patron. Il arpente les rues de la ville pour trouver du travail mais toutes ses tentatives sont vaines. Enfin, un marchand de café s’intéresse à son sort et l’embauche dans sa boutique. Il sera livreur. Son patron est satisfait de son travail et le paie généreusement. Lui et sa famille peuvent enfin sortir de la misère. Mais Abou Dahab finit par découvrir que les colis qu’il livre ne contiennent pas du café mais de la drogue. Il est furieux mais il accepte de continuer à travailler pour le faux marchand de café contre une augmentation de salaire. Son fils tombe gravement malade et il doit être hospitalisé. Abou Dahab apprend son décès alors qu’il se trouve avec son patron pour effectuer une transaction délicate. L’opération se passe mal : alors qu’ils sont en voiture sur le chemin du retour, la police tente de les intercepter et son patron est tué d’un coup de revolver. Abou Dahab parvient tout de même à les semer. Il prend la succession de son patron et décide de poursuivre toutes ses activités…

samedi 10 avril 2021

Les réalisateurs : Ahmed Fouad (1931-1992)

أحمد فؤاد

Ahmed Fouad commence sa vie professionnelle dans le cinéma au milieu des années cinquante mais ce n’est qu’en 1969 qu’il réalise son premier film, Lune de Miel d’un Jour. Pendant les deux décennies qui suivent, il tournera près d’une trentaine de films. Il est le spécialiste de la comédie populaire dont le ressort principal est le sexe. Il surfe sur la libération des mœurs de son époque et n’hésite pas à dénuder ses actrices, du moins autant que le permettent la censure et l’opinion publique. Il faut lui reconnaître une certaine audace dans les sujets abordés même si on pourra lui reprocher le côté racoleur d’un grand nombre de ses comédies.


Trois films d'Ahmed Fouad ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


24 Heures d'Amour (24 saaha hob, 1974)
avec Zizi Al Badraoui (Laïla), Adel Imam (Ahmed), Soheir Ramzy (Mona), Samir Ghanem (Samir), Mohie Ismaïl (le voisin célibataire), Lebleba (Amira), Hassan Youssef (Sherif), Sayed Zayan (le notaire), Nabila El Sayed (la mère d’Amira), Aziza Helmy (la mère de Sherif), Khadiga Mahmoud (la servante), Mohamed Reda (le chauffeur)
Scénario : Farouk Saïd
Musique : Fathy Qoura, Ali Ismaïl, Lebleba
Production : Al Masry Films
appréciation : 3/5


Après six mois passés en mer, trois officiers de marine rentrent chez eux pour un jour de congé. Mais, au lieu de les accueillir avec amour et tendresse, leurs compagnes les fuient car elles sont persuadées qu’elles ont été trompées durant une si longue séparation. Les trois marins ont vingt-quatre heures pour retrouver leurs bien-aimées et jouir enfin du repos du guerrier.



Tout le monde veut aimer (El Kol Awez Yeheb, 1975)
avec Soheir Ramzy, Nour Al Sherif, Adel Imam, Hassan Hamed, Nabila El Sayed, Nadia Arslan, Ibrahim Saafan, Seif Allah Mokhtar, Medhat Gamal, Dina Abdallah, Mohamed Shawky, Gamal Ismail, Qadria Kamel, Motawa Owis, Ibrahim Kadri, Mazhar Abol Naga, Saleh Al-Eskandrani
Scénario : Yahya Al Leithi
Production : Ahmed Fouad


Ahmed, un playboy de la capitale, rend visite à son ami Abdel Salam, un instituteur qui réside à Fayoum. Il est accompagné par deux jeunes femmes, Diana et Maria. Celles-ci vont à l’hôtel tandis qu’Ahmed traverse la vile pour rejoindre Abdel Salam dans son école. En cheminant, il rencontre Layla. C’est le coup de foudre immédiat. Quand il retrouve enfin son ami, Ahmed lui raconte aussitôt ce qui vient de lui arriver. Abdel Salam lui conseille de ne pas tenter d’approcher à nouveau celle dont il est tombé amoureux. La jeune femme habite en face de chez lui et elle est étroitement surveillée par son cousin qui rêve de l’épouser bien qu’il soit déjà marié. Un détail qui a son importance : ce cousin, du nom de Massoud, est un commerçant prospère et une force de la nature qui effraie tout le monde par sa violence. Ahmed n’a cure de l’avertissement d’Abdel Salam. Il veut revoir Layla.


Les Maris Diaboliques (Al'azwaj alshayatin, 1977)
avec Nahed Sharif (Naïma Abbas), Adel Imam (Mamdouh), Saïd Saleh (Kamal), Youssef Fakhr Eddine (Fathy), Layla Taher (Karima, la femme de Kamal), Hayat Kandel (Samia, la femme de Fathy), Wedad Hamdy (Wedad Hamdy), Madiha Kamel (Magda, la belle sœur de Kamal), Tawfik El Deken (le voleur en prison), Ahmed Nabil (un autre voleur en cellule), Zayan (le policier), Ibrahim Saafan (le voisin de Mamdouh), Buthaïna Nassar (Afaf, la servante), Ahmed Nabil, Mohamed Hamdy (l’officier de police)
Scénario : Ahmed Abdel Wahab
appréciation : 3/5


Fathy, Mamdouh et Kamal sont trois amis travaillant dans la même fabrique de réfrigérateurs. Kamal est marié à Karima, Fathy à Samia. Mamdouh est célibataire. Il vit dans une péniche où le rejoignent régulièrement Fouad et Fathy pour passer du bon temps loin de leurs épouses. Un jour, Mamdouh prend dans sa voiture une jeune femme qui semble désemparée. Ce que Mamdouh ne sait pas c’est qu’elle vient de voler des bijoux au domicile de sa patronne qui n’est autre que la comédienne Wedad Hamdy. Cette dernière s’en est aperçue et, avec l’aide son jardinier, elle s’est lancée aux trousses de son employée indélicate. Peine perdue ! Grâce à la voiture de Mamdouh, la voleuse échappe à ses poursuivants. Elle parvient même à apitoyer son chauffeur qui accepte volontiers de l’accueillir sous son toit, non sans avoir quelques arrière-pensées. La jeune femme qui s’appelle Naïma prend tout de suite ses aises dans la péniche : elle se sent comme chez elle. Surviennent les deux amis de Mamdouh. Ils sont enchantés de faire la connaissance d’une invitée aussi séduisante. Pour fêter, cet « heureux événement », on débouche une bouteille de vin, on met un disque et Naïma danse pour les trois garçons. Malheureusement, ils sont interrompus par l’irruption de la police qui est à la recherche des bijoux volés. Naïma a juste le temps de les dissimuler dans le canapé du salon. Tout le monde est emmené au poste et placé en cellule. Si Naïma reste en prison, les trois hommes sont vite relâchés. Mais cette mésaventure a mis Kamal et Fathy dans une situation délicate : leurs épouses ont été informées des circonstances de leur arrestation et elles n’ont guère apprécié la plaisanterie. Les deux hommes mariés ont décidé de rompre avec Mamdouh et de tout faire pour regagner l’affection de leurs femmes.


vendredi 12 mars 2021

Les réalisateurs : Hussein Emara (1949-2019)

حسين عمارة

Hussein Emara est le fils de l’acteur et réalisateur Ibrahim Emara ainsi que le frère du producteur Mohamed Emara. Après des études à l’Institut Supérieur du Film, il commence sa carrière au début des années soixante-dix comme assistant réalisateur. Il réalise son premier film en 1974, La Belle et le Vagabond. Il en fera douze autres avant de se consacrer exclusivement aux séries télévisées à partir de 1995.


Deux films d'Hussein Emara ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Belle et le Vagabond (Al-Fatina W al-Sahlouq, 1974)
avec Hussein Fahmy (Abdo), Mervat Amin (Nagwa), Aqeila Rateb (Gamalat, la propriétaire d’Abdo), Abdallah Farghaly (Madbouly), Abdallah Farghaly (Madbouly, le complice d’Abdo), Tawfik El Deken (Hanafi, le chef de gang), Aziza Rachid (la femme d’Hanafi), Salah Nazmi (le chef de la police), Said Abdel Ghani (Samsam, le policier infiltré dans le gang d’Hanafi), Soheir Zaky (la danseuse), Ibrahim Saafan (Toufik, le contremaitre du port)
Scénario : Hussein Emara
Production : Mohamed Emara


Abdo n’a plus un sou et il s’est résolu à voler des voitures pour le compte d’un mécanicien vereux. Son premier essai est une réussite. Devant une maison où se déroule un mariage, il tombe sur une voiture de luxe dont les portes sont restées ouvertes. Il entre dans le véhicule et il s’apprête à la faire démarrer quand il entend des coups de feu. Au même moment, une femme en robe de mariée sort en courant de la maison et se précipite vers la voiture d’ Abdo. Elle s’installe à son côté, le supplie de partir immédiatement puis perd connaissance. Elle est blessée, elle a reçu une balle dans le bras. Abdo part en trombe. Notre apprenti voleur habite un appartement sur le toit d’un immeuble. Il y transporte sa passagère et l’installe dans son lit. Elle ne se réveille que le lendemain. Tandis qu’il soigne sa blessure, elle lui raconte son histoire : ses parents sont décédés et pour vivre elle est devenue vendeuse dans une boutique de vêtements. C’est ainsi qu’elle a fait la connaissance de Fathi, un homme d’affaires. Il lui a dit qu’il l’aimait et qu’il souhaitait l’épouser. Elle a accepté. Mais en fait, ce Fathi était un chef de gang et hier, en pleine noce, un de ses rivaux a fait irruption avec ses hommes dans leur maison. Il y a eu échanges de coups de feu et son mari, atteint par une balle, est mort…


Où Fuir ? ( Ayna Almafar, 1977)
avec Mahmoud Yassin (Ali), Soheir Ramzy (Layla), Mohamed Subhi (Abbas), Mimi Gamal (Salwa), Sayed Abdel Ghani (Samir), Aziza Helmy (la mère d’Ali), Abdallah Farghaly (Mansour), Farouk Youssef (Hamido), Fakry Abaza (Shawki), Fifi Youssef (la mère de Layla), Hussein Orabi (docteur Ibrahim), Abdel Moneim El Marsafy (Suleiman)
Scénario : Hussein Emara et Mostafa Moharam
Production : les Films Mohamed Emara
appréciation : 3/5


Ali Abdel-Ghaffar est professeur à la Faculté d’Agriculture. Il se rend à l’aéroport pour accueillir son collègue Samir qui rentre d’une mission à l’étranger. Samir est accompagné de sa femme Salwa. Ali n’a jamais beaucoup apprécié la compagne de son ami. L’attitude très libre de celle-ci choque ses valeurs conservatrices. A l’aéroport, il fait la connaissance de Layla, une grande amie de Salwa qui a tenu elle aussi à accueillir le couple. Après cette première rencontre, il faut très peu de temps pour que Layla et Ali se retrouvent mari et femme. Mais entre les deux tourtereaux, les premières tensions ne tardent pas à faire leur apparition. Ali ne goûte guère le comportement en public de sa femme. Elle fréquente toujours le même groupe d’amis qui affichent en paroles et en actes une liberté, une audace qui déplaisent foncièrement à Ali. Quand ils vont en boîte, Ali refuse qu’elle danse avec d’autres hommes. Et il n’apprécie pas non plus les tenues qu’elle arbore au sein de leur club. Un jour, alors qu’elle joue au tennis, Ali surprend une conversation entre deux inconnus. Ils commentent de manière trop élogieuse les formes de sa femme mises en valeur par une jupe très courte et un sweatshirt moulant. Cela met Ali hors de lui. Quand il se retrouve tous les deux, l’ambiance devient irrespirable. Layla ne supporte plus la jalousie de son mari et Salwa l’encourage à rompre. Layla se réfugie chez sa mère.
Pour sauver son couple, Ali a une idée. Avec l’autorisation de son président, il part en mission dans un endroit reculé près d’Alexandrie pour y étudier la nature des sols. Layla accepte de l’accompagner. Ils résideront dans une villa isolée au bord de la mer. Dans cet environnement estival, leur amour semble renaître. A leur service, il y a un jeune homme, Abbas, plein de bonne volonté malgré son léger handicap physique et intellectuel. Abbas se rend souvent dans le village voisin où il retrouve ses deux amis, Hamido, le vendeur de journaux et Mansour, le projectionniste du cinéma de la commune. Ensemble, ils passent leurs soirées à boire de l’alcool pour tromper leur ennui.
Dans sa nouvelle maison, Layla commence à trouver le temps long. Ali est accaparé tout le jour par ses recherches loin de chez eux. Abbas est donc la seule compagnie de la jeune femme. Avec lui, elle s’occupe de son intérieur, joue au ballon dans le jardin ou bien va sur la plage. Si Layla n’éprouve aucune attirance pour Abbas, il n’en est pas de même pour le jeune homme...

dimanche 7 février 2021

Les réalisateurs : Khairy Bishara (né en 1947)

خيري بشارة


Khairy Bishara s’intéresse au cinéma dès son plus jeune âge. Il entre à l’Institut supérieur du cinéma du Caire et en sort diplômé en 1967. En 1968, il part étudier en Pologne. C’est là qu’il rencontre sa femme. De retour en Egypte, il travaille comme assistant-réalisateur tout en enseignant le théâtre et l’écriture. A partir de 1974, il réalise un grand nombre de documentaires et de courts-métrages.
Il se lance dans le long-métrage de fiction en 1982 avec La Péniche n°70 (Al-Awwama Raqam 70)
Ses deux films les plus célèbres sont Le Collier et le Bracelet, sorti en 1986 et Ice Cream à Glim qui date de 1992.
A partir des années 2000, Khairy Bishara travaille essentiellement pour la télévision.
En 2018, il réalise la série la Malédiction du Karma avec en vedette la chanteuse libanaise, reine du glamour, Haïfa Wehbe.


Deux films de Khairy Bishara ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le Collier et le Bracelet (Al-Towq wal-Uswura, 1986)
avec Ezzat El Alaily, Sherihan, Fardous Abdel Hamid, Ahmed Abdel Aziz, Abdullah Mahmoud, Ahmed Bedir, Mohamed Mounir, Hanan Youssef, Mohamed Dardiry, Fathia Tantawy, Hassan El Adl, Mahmoud Al-Bezzawy, Salma Al Nagar, Fathya Qandil
Scénario : Yahya El-Taher Abdullah, Khairy Beshara, Abdel Rahman El Abnoudy, Yahia Azmy
Musique : Intisar Abdel Fattah


L’action se passe en 1933, dans le village de Karnak, près de Louxor. Hazina vit pauvrement avec son mari infirme et leur fille Fahima. Elle espère que le retour de leur fils Mustafa parti travailler au Soudan leur permettra de connaître des jours meilleurs. Mais son mari meurt. Pour échapper à la misère, Hazina marie sa fille au forgeron du village. Les mois passent et Fahima n’est toujours pas enceinte. En fait, le forgeron est impuissant. Hazina craint que l’héritage de son gendre leur échappe s’il n’y a pas d’héritier. Comme tous les habitants du village elle croit en la superstition, c’est pourquoi elle décide de mener sa fille au temple. Quelques mois plus tard, Hazina découvre qu’elle est enceinte. Ce ne sont pas les esprits qui ont permis un tel miracle mais plus simplement, le gardien du temple qui a su agir de manière décisive. Quand Hazina met au monde une petite fille, son mari refuse de la reconnaître : il sait pertinemment qu’il ne peut être le père. Quelque temps après, la jeune mère meurt des suites d’une fièvre mal soignée. Farahna, la petite orpheline, est élevée par sa grand-mère.
Dans la liste des quinze meilleurs films égyptiens de tous les temps, Le Collier et le Bracelet est classé sixième.


Ice Cream à Glim (Ice cream fi Glim, 1992)
avec Amr Diab, Ashraf Abdelbaky, Simone, Hussein El Emam, Gihan Fadel, Ali Hassanein, Ezzat Abu Ouf, Hossam Hosni, Alaa Wali El Din, Hesham Nazih, Tamer Hagras, Ahmed Al Nasir, Faten Hamama (pour une très brève apparition lors d’un concert que donnent le héros et ses camarades)
Scénario : Medhat Al Adl et Mohamed El-Mansy Kandil
Musique : Amr Diab, Hossam Hosni


Seif travaille comme coursier pour une société de vente en gros de cassettes vidéo et Il vit dans un garage. Toute la journée, il circule à moto pour fournir en nouveautés les vidéos-clubs et autres commerces de la capitale. Il est fiancé à Badria, une jeune fille pauvre comme lui. Elle est vendeuse dans une boutique de luxe qui se trouve sur la route d’Alexandrie. Le soir, Seif vient la chercher à moto. Si le jeune homme supporte avec bonne humeur cette existence précaire, c’est qu’il a un rêve : depuis toujours il chante et il espère qu’un jour son talent intéressera des producteurs. En attendant, les soucis s’accumulent. Un soir, il est agressé par une bande de voyous qui lui dérobent sa moto et toute sa cargaison de cassettes. Il devra tout rembourser à son patron. Peu après, entre lui et Badria, l’ambiance se dégrade brutalement. La jeune vendeuse a toujours manifesté son impatience, sa frustration à l’égard de leur situation. Elle a fait la connaissance d’un homme mûr très riche qui lui fait miroiter une autre existence. La rupture est inévitable…

Notre avis : la vedette de ce film est Amr Diab, un jeune chanteur qui dans les années 90 est devenu la star de la chanson arabe. Comme il se doit, il a joué dans quelques films tout à sa gloire dont ce « Ice Cream à Glim » qui rencontra auprès du public un succès considérable. Dans cette comédie musicale, l’influence américaine est clairement assumée : Amr Diab porte le même blouson de cuir et arbore la même coiffure que John Travolta dans « Grease » (1978). Le personnage qu’il incarne travaille dans un vidéo club dont les murs sont tapissés d’affiches de films hollywoodiens et on entend même la voix d’Elvis Presley. Sur le plan cinématographique, « Ice Cream à Glim » n’a rien de remarquable et Amr Diab, au demeurant un jeune homme sympathique, ne manifeste pas des dons exceptionnels dans l'art dramatique. L’essentiel ce sont les chansons interprétées par celui-ci ou quelques-uns de ses partenaires. Et c’est peut-être ce qu’il y a de plus daté dans ce film : l’omniprésence du synthétiseur est parfois difficile à supporter ! Cette comédie date de 1992 mais elle baigne dans une atmosphère furieusement années 80. Si aujourd’hui, elle a toujours autant de succès c’est qu’elle permet à toute une génération de spectateurs de replonger dans sa jeunesse.

dimanche 31 janvier 2021

Les réalisateurs : Zuhair Bakir (1920-1999)

زهير بكير

Zuhair Bakir commence sa carrière cinématographique en 1950 comme scénariste. Il réalise son premier film en 1956, Je t’offre ma Vie avec la chanteuse Sabah. et en tournera treize autres. Il met un terme à son activité au milieu des années soixante-dix. Il reprendra la caméra une dernière fois en 1990 pour Les Deux Sœurs, un petit film totalement raté avec Eman dans le rôle principal.
Au début de sa carrière, Zuhair Bakir manifeste une prédilection pour le mot « vie » dans le choix de ses titres. Après Je t’offre ma vie, nous trouvons Lutte avec la Vie (1957), Retour à la Vie ( 1959) et enfin, La Vie et l'Espoir (1961).


Quatre films de Zuhair Bakir ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Lutte avec la Vie (Sira'a ma'a Alhayah, 1957)
avec Hind Rostom (la danseuse Samira) Ahmad Ramzy (Magdy), Amal Farid (Layla), Mahmoud El Meleigy (Zaki), Gawaher (la seconde femme de Zaki), Aziza Helmy (Sonia, la première femme de Zaki), Laila Hamdy (Oum Sayed, la voisine), Soheir El Bably (Chouchou, l’amie de Layla), Faryal Mohamed (Fatima Zaki), Mohamed El Dib (le beau-père), Nabil El-Zakzouky (Magdy enfant, le fils de Zaki), Nahed Abdel Aziz (Layla enfant), Rashwan Tawfik (l’amant de la seconde femme de Zaki), Abd Al Azim Kamel (le médecin), Fatma Ali (chanteuse), Tita Saleh (chanteuse), Esmat Abdelalim (chanteuse), Mahmoud Shoukoko (chanteur)
Scénario : Zuhair Bakir
Musique : Mohamed Fawzy, Abdallah Ahmed Abdallah, Saleh Attya, Mohamed El-Kahlawy, Ibrahim Hussein, Fathy Qoura, Hussein Al Ganid, Abdel Aziz Salam
Production : les films Edward Khayat et Mostafa Hassan


Zaki a quitté sa femme Sonia et son jeune garçon Magdi pour vivre avec une danseuse. Afin de subvenir à leurs besoins, la jeune mère a dû vendre les meubles de leur appartement et elle occupe toutes ses journées à d’harassants travaux de couture. Grâce à sa voisine, Sonia trouve un nouveau compagnon. Ce dernier n’apprécie guère la présence de Magdi et il lui manifeste une hostilité constante. Une nuit, n’en pouvant plus, l’enfant décide de quitter le domicile de sa mère pour rejoindre son père. Mais la compagne de celui-ci refuse de l’accueillir. Magdi erre seul dans les rues. C’est alors qu’il est renversé par une voiture. Le véhicule s’immobilise aussitôt. En sort Samira, une célèbre danseuse. Elle ramène l’enfant chez elle pour le soigner. Magdi fait la connaissance de Layla, la fille de Samira, qui a le même âge que lui. Le jeune garçon a perdu l’usage de la parole et sa convalescence va durer des mois. Une fois remis, Magdi apprend une triste nouvelle : sa mère est morte. Samira décide alors de l’élever. Du côté de son père, un autre malheur survient : celui-ci a surpris sa nouvelle épouse dans les bras de son amant. Il la tue et il est condamné à une longue peine de prison. Les années passent. Magdi fait de brillantes études de médecine et ses recherches l’ont conduit à faire une découverte scientifique majeure. Lui et Layla sont amoureux mais Samira, la mère, est aussi attirée par le jeune homme. Elle va entreprendre de le séduire, quitte à faire le désespoir de sa fille…


La Vie et l’Espoir (Hayah Wa Amal,1961)
avec Eman (Salwa), Ahmed Ramzy (Kamal/Essam), Mahmoud Azmy (Mahmoud), Nagwa Fouad (Nagwa), Julia Daw (Qamar), Jasmin (Jasmin), Abdul Ghani Qamar (Shafiq), Adly Kasseb (le père de Qamar), Nahed Samir (la mère de Salwa), Mohamed Reda (Tawfiq, le père de Salwa), Dr Chedid (Dr Chedid), Mohamed Ahmed Al-Masry (Abou Lama'a), Hussein Abdul-Nabi (Al-Sahtan)
Scénario : Zuhair Bakir
Dialogues : Adly Nour
Musique : Ibrahim Khalil, Salah Attiah, Ahmed Fouad Hassan,Wagi Badrakhan
Production : Zuhair Bakir, les films Omayah


Salwa est la fille d’un industriel et elle est amoureuse de Kamal, un célèbre footballeur. Son père souhaiterait qu’elle épouse Mahmoud, son cousin, mais il finit par accepter le choix de sa fille. Kamal et Salwa se marient et ils mènent une existence heureuse et sans histoire. Mais un jour, le jeune marié doit prendre l’avion pour jouer un match du championnat. Hélas ! l’avion s’abime en pleine mer. Il n’y a aucun survivant. En fait, il y en a un : c’est Kamal. Le courant l’a entraîné sur les côtes libanaises et il est secouru par une jeune femme qui le conduit chez ses parents. Kamal a perdu la mémoire et ne sait plus rien de son identité ni de son passé. On lui donne un nouveau nom : Essam. Qamar, la jeune femme qui lui a sauvé la vie est conquise par son mystérieux protégé. Ils se marient. De son côté, en Egypte, Salwa se croyant veuve consent à épouser Mahmoud, son cousin….


Le Combat des Tyrans, une coréalisation avec Raymond Nassour (Seraa El Gababera, 1962)
avec Ahmed Mazhar (Farid), Nadia Lotfi (Liliane), Gawaher (Gawaher), Stephan Rosty (Dany, le commandant israélien), Tawfiq El Deken (Sunbul), Sayed Khalil (Al Sibaï), Mohamed Hamdy (le pilote Hamdy), Youssef Fakhr El Din (Youssef, un combattant égyptien), Khalil Badr El Din (Khalil, un combattant égyptien), Zain El Ashmawy (Zaïn, un combattant égyptien)
Scénario : Zoheir Baker
Musique : Salah Attiyah
Production : Omayah Films


Farid est un jeune homme riche, amoureux de Liliane, une belle chanteuse juive. Celle-ci a décidé de quitter l’Egypte pour se rendre en Israël. Farid noue alors une relation avec une autre artiste de cabaret, Gawaher. Cette dernière est mariée à Al Sibaï, un malfrat qui veut tirer profit de la situation. Alors que sa femme a attiré Farid chez eux, il fait irruption dans l’appartement en compagnie de Sunbul, un complice. Farid comprend qu’on a voulu le piéger pour lui soutirer de l’argent. Il décide de riposter et se jette sur les deux hommes. Dans la bagarre, Gawaher reçoit un mauvais coup et tombe inanimée puis Sunbul finit par assommer Farid. Quand ce dernier reprend connaissance, il est seul avec la jeune femme. Il s’aperçoit qu’elle est morte. En effet, avant de quitter l’appartement, Sunbul l’a achevée. Pour la police, il n’y aurait qu’un seul coupable : Farid. Il décide donc de s’enfuir et de se réfugier dans le Sinaï. Alors qu’il arrive dans un village, l’armée israélienne a envahi celui-ci et exécute toute la population. Farid parvient à quitter la localité et il rejoint un petit groupe de combattants égyptiens. Il prend les armes et se conduit en héros mais les soldats israéliens sont beaucoup trop nombreux . Farid et ses compagnons sont fait prisonniers et sont conduits dans un campement militaire pour y être interrogés. C’est ainsi que Farid se retrouve face à Liliane qui porte l’uniforme de l’armée israélienne…

Notre avis : l’histoire de ce film repose sur un mythe qui a la vie dure en Egypte. Après la création de l’état d’Israël, on a accusé un grand nombre d’artistes de confession juive d’être des traîtres à la patrie en devenant des agents à la solde des sionistes. Malgré leurs dénégations, beaucoup furent contraints de s’exiler et de mettre un terme à leur carrière. Le personnage joué par Nadia Lotfi fait partie de ces brebis galeuses qui ont préféré Israël à leur pays. Pour autant, le film ne se réduit pas tout à fait à sa dimension idéologique : les héros ne sont pas de simples caricatures mais nous sont présentés avec toutes leurs contradictions et toutes leurs failles (On se doute que Nadia Lotfi n’aurait pas accepté de jouer un personnage totalement odieux !). Cela dit, la vraie vedette du film, c’est l’armée égyptienne, ses soldats héroïques et son arsenal titanesque.


Eternel Amour (al houb al khalid, 1965)
avec Hind Rostom (Amina, la mère de Mansour), Imad Hamdi (docteur Lotfi Amin), Hassan Youssef (Mansour adulte), Mohamed El Dafrawi (Rabah, le père de Mansour), Galal Eissa (Hamdi, le fils d’Amina et du docteur Lotfi), Salwa Said (Jehan, la fiancée d’Hamdi), Gawaher (la danseuse), Nadia El Gendy (la maîtresse de Mansour), Ahmed Morsi (l’inspecteur de police), Khalil Badr Eddine (un malfrat concurrent de Rabah), Monir El Tony (Antar), Sherif Yehia (Mansour enfant)
Une histoire de Zuhair Bakir
Scénario : Abdel Salam Moussa, Anwar Abdul Malik
Dialogues : Mohamed Kamel Abdel Salam
Musique : Salah Attiah
Production : Les Films Omayya


Un couple vit avec leur fils Mansour dans un modeste appartement d’un quartier populaire de la capitale. Amina, la mère, déborde d’amour pour son enfant. Mais Rabah, le père, est un truand et il encourage Mansour à suivre sa voie. Il en fait même son assistant. Sur ce point, la mère est en total désaccord avec son mari. Lors d’une dispute plus violente que les autres, le père chasse sa femme du domicile familial. Elle trouve refuge auprès de son médecin, le docteur Lotfy Amin, qui lui propose de travailler dans son cabinet. Elle accepte. Dans le même temps, le père et le fils ont quitté leur appartement et semblent s’être volatilisés. Les années passent. Amina a épousé le docteur Lotfy Amin. Quant à Mansour, il a bien grandi et il est devenu un membre actif du gang de son père. Il n’a jamais cherché à revoir Amina car Rabah lui a toujours dit qu’elle était morte. Mais, un jour, alors que Mansour va voir son père qui se trouve en prison, celui-ci lui révèle la vérité : sa mère est toujours vivante…

Notre avis : c’est la deuxième fois qu’Hind Rostom joue une mère qui retrouve son fils après des années de séparation. La première fois, c’était en 1963 dans le film d’Hassan Al Imam, « Femme en Marge » et celui qui jouait son fils c’était aussi Hassan Youssef. Avec un tel titre, on pouvait craindre qu’ « Amour Eternel » verse dans un excès de pathos comme « Femme en Marge » mais il n’en est rien. Ici, pas de torrents de larmes, ni de longues confessions. En fait Zuhair Bakir nous a concocté un petit film d’action avec moult rebondissements et dans son genre c’est une réussite. Les acteurs sont tous excellents et on est étonné de retrouver Nadia El Gendy, dix-neuf ans à peine, dans un registre bien éloigné de celui qui fera sa gloire vingt ans plus tard (la femme d’action puissante et dominatrice). Une mention spéciale pour la bande son à la fois originale et entraînante.

mercredi 30 décembre 2020

Les réalisateurs : Hassan Amar (1919-?)

حسن عامر

Après des études aux Etats-Unis, Hassan Amar commence à travailler pour le cinéma en 1948. Il écrit un scénario pour Mahmoud Ismaïl puis il réalise deux films, l’un en 1952 et l’autre en 1955.
Celui de 1952, la Photo de Mariage avec Fayrouz, se verra décerner le titre de meilleur film de l’année par le Centre catholique égyptien.



Un seul film d'Hassan Amar a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Photo de Mariage (Soreat al zefaf, 1952)
avec Fayrouz (Hoda), Mohsen Sarhan (Salah), Zahrat Al Oula (Tuha), Mahmoud El Meleigy (Abou Al Dahab, le riche marchand), Mary Moneib (la belle-mère), Wedad Hamdy (la sœur d’Abou Al Dahab), Ismail Yassin (Hanafi), Naima Wasfi (la directrice de l’école), Ensherah El Alfy (l’institutrice), Sayed Ismaïl (le chanteur), Tousoun Motamad (le marchand), Riad El Kasabgy (un homme de main d’Abou Al Dahab)
Scénario : Galil El Bendary, Docteur Hakim, Hassan Amar
Musique : Ahmed Sedky
Production : Hassan Amar


Salah, un jeune ingénieur, est marié à Tuha. Les deux époux mènent une existence modeste mais ils seraient parfaitement heureux si avec eux ne vivait pas la mère de la jeune femme. Le comportement déplaisant de la vieille dame finit par conduire le couple au bord de la rupture. Un jour, on propose à Salah un poste au Soudan avec un très gros salaire. La belle-mère exige que sa fille reste avec elle en Egypte. Malgré l’insistance de Salah pour que sa femme l’accompagne, rien n’y fait. Ils divorcent et le jeune ingénieur se rend seul au Soudan. Tuha découvre peu après qu’elle est enceinte. Elle envoie aussitôt un message à son ex-mari mais elle ne reçoit aucune réponse. Elle met au monde une petite fille qu’elle prénomme Hoda. Les années passent. Malgré ses lettres, la jeune mère n’a plus eu aucune nouvelle de Salah. Quand ce dernier revient enfin en Egypte, il ne sait toujours pas qu’il est le père d’une enfant. Il se rend à son ancien domicile pensant y trouver Tuha mais celle-ci a déménagé sans laisser d’adresse. En fait, elle réside dans une maison qui appartient à un riche commerçant, Abou Al Dahab. Ce dernier souhaiterait épouser la jeune femme mais elle a constamment repoussé ses avances, espérant toujours retrouver un jour le père de sa petite fille. Pour son malheur, elle va découvrir qu’Abou Al Dahab n’est pas un homme qui renonce facilement…

mardi 29 décembre 2020

Les réalisateurs : Mounir Al Toni (1935-2013)

منير التوني

Mounir Al Toni fut à la fois acteur et metteur en scène. Il a réalisé quelques films au début des années 70 mais l’essentiel de sa carrière se fera à la télévision et au théâtre.


Deux films de Mounir Al Toni ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Trois Menteurs (Alkadabin althlath, 1970)

Scénario : Mohamed Othman et Ashour Alish
Musique : Saïd Salama


Film à sketches. Première histoire : Amin El Heneidy (Zaghoul, le chauffeur routier), Fathya Abdel Ghani (la femme de Zaghoul), Fayza Fouad (Fifi, la danseuse), Madiha Kamel (Soraya), Mumtaz Abaza (Mohsen) 
Après sa journée de travail, Zaghoul a décidé d’aller se divertir au cabaret avec tous ses collègues. Il avait promis ce soir-là à sa femme de l’accompagner au cinéma mais, grâce à un petit mensonge, il parvient aisément à se libérer. Quand il entre dans l’établissement avec ses amis une surprise l’attend. Le directeur du lieu et tout le personnel s’empressent autour de lui. On installe les cinq hommes à une table et on leur sert bouteille de whisky après bouteille de whisky, « cadeaux de la maison ». En fait, tout le monde prend Zaghoul pour un chef de gang qui avait disparu de la circulation depuis un certain temps… 

Deuxième histoire : Abdel Moneim Ibrahim (le musicien Abdel Marjawi), Nabila Obeid (la femme d’Abdel), Ahmed Ghanem (le coiffeur), Ahmed Nabil (l’assistant du coiffeur), Mohamed Tawfiq (le médecin), Zizi Mostafa (la danseuse) 
Abdel Marjawi est un musicien dont la célébrité repose sur le mensonge. Il n’a aucun talent mais il a réussi à le cacher en s’appropriant les œuvres des autres (On apprendra plus tard qu’il a notamment repris la chanson du film de Claude Lelouch, Un Homme et une Femme). Il est marié à Zeizeit, une grande actrice. Le coiffeur de cette dernière rêve de devenir chanteur et avec son assistant il a composé quelques chansons qu’il voudrait présenter à Abdel Marjawi. Zeizeit organise la rencontre… 

Troisième histoire : Hassan Youssef (Saleh, l’ingénieur assistant), Nahed Sherif (la maîtresse de Saleh), Soheir El Barouni (l’épouse de Saleh) 
Saleh a épousé une femme pour son argent. Il ne l’aime pas et entretient une relation adultère avec une jeune fille très séduisante. Un jour, il emprunte la voiture de son épouse car il doit se rendre à Assouan pour son travail. En réalité, il part à Alexandrie pour une virée en amoureux avec sa maîtresse. Alors que tout se passe merveilleusement bien, survient un contretemps très fâcheux : les deux amants sont arrêtés par la police. Saleh est accusé d’avoir renversé un petit garçon sur la route et d’avoir pris la fuite…


L’égocentrique (achiqat nafsiha, 1972)
avec Fifi Saïd (la tante de Dalal), Badr Nofal (Joseph, le mari de la tante de Dalal), Omar Nagy (Farid), Nagla Fathy (Dalal), Chukry Sarhan (docteur Mukhtar), Salah Mansour (Othman), Hamdi Youssef (docteur Mafouz), Mervat Kazem (la mère du docteur Mukhtar), Ahmed Abdel Halim (docteur Badr Amin), Mahmoud Al Iraq (le père de Dalal)
Scénario : Bakr Al Sharqawy
Production : Mounir Al Toni


A la mort de ses parents, Dalal est confiée à sa tante et à son oncle. Ce dernier travaille dans la société du très riche et très puissant Othman Bey. Les années passent. Dalal est devenue une ravissante étudiante, un peu trop fière d’elle-même. Elle est entourée de prétendants mais elle les repousse tous par peur du mariage. Elle se souvient de ses parents et du calvaire de sa mère. Au début, son père aimait passionnément sa mère et puis, d’autres enfants sont venus, la beauté de celle-ci a disparu, son père est devenu agressif et il a fini par contracter un second mariage. Dalal a vécu cela comme un véritable traumatisme et elle en est même arrivée à souhaiter mourir avant de voir sa beauté disparaître. Pourtant, trois hommes ont une grande importance dans sa vie. Il y a d’abord, Farid, le secrétaire d’Othman qui l’aime passionnément, il y a ensuite le docteur Amin Badr qu’elle aime en secret et enfin il y a son professeur de psychologie à la faculté, le docteur Mukhtar. Elle a toujours cherché à se rapprocher de cet enseignant bien qu’il n’ait jamais manifesté un quelconque intérêt pour sa beauté. Mukhtar est aussi le neveu d’Othman Bey, le patron de son oncle. Lors d’un repas familial qui réunit Mukhtar , sa mère et Othman, on discute du choix d’une épouse pour le chef d’entreprise qui à soixante ans est toujours célibataire. Le nom de Dalal surgit dans la conversation. Tout le monde est d’accord pour dire que la jeune femme ferait une excellente épouse.