vendredi 1 mars 2024

Les réalisateurs : Mohamed El Naggar (1954-2019)

محمد النجار

Mohamed El Naggar est diplômé de l’Institut supérieur du cinéma et il débute sa carrière dans l’industrie cinématographique en 1978. Pendant dix ans, il sera assistant réalisateur auprès de grands cinéastes de l’époque. Il réalise enfin son premier film en 1987, Le Temps de Hatem Zahran avec Nour El Sherif et Boussy, un drame social qui rencontrera un grand succès auprès du public. Il tourne une dizaine de films pour le cinéma mais travaille aussi beaucoup pour la télévision. Le succès sera souvent au rendez-vous et il collectionnera les prix et les distinctions honorifiques. Il met fin à sa carrière en 2017.


Un seul film de Mohamed El Naggar a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :

Le Cri (Al Sarkha, 1991)
avec Nour El Sherif (Omar), Abdel Hafez El Tetawy (Mahmoud, le père d’Omar), Nahla Salama (Mazouza), Othman El Hamamsi (Salem, le père de Mazouza), Abdel Rahim Hassan (Fouad, l’ami d’Omar), Wafaa El Hakim (l’institutrice), Maaly Zayed (Mahmoudi), Ahmed Abou Abiya (Moussa), Amal El Sawy (Wafaa), Abir El Saghir (Fikriya)
Scénario : Karam El Naggar
Musique : Rageh Daoud
Production : Al Arham


Omar est un jeune homme sourd et muet qui vit seul avec son père, un modeste employé des chemins de fer. Dans le quartier, c’est une figure familière et il gagne quelques sous en travaillant pour un carrossier. Le père d’Omar ne s’est jamais résolu à l’handicap de son fils et ils ont consulté les plus grands spécialistes. Malheureusement, à chaque fois, leur verdict fut sans appel : la surdité du jeune homme est irrémédiable. Depuis un certain temps, Omar est amoureux d’une jeune fille, Mazouza. Un jour, il ose même lui proposer le mariage mais celle-ci rejette l’offre de manière méprisante. Dépité, Omar rentre chez lui et découvre le corps de son père gisant au sol : il est mort. Après l’enterrement, le jeune orphelin est expulsé de son logement qui appartient à la compagnie pour laquelle travaillait son père. Heureusement, il peut compter sur l’aide de son ami Fouad qui souffre du même handicap que lui. Ce dernier le conduit à l’institut des sourds-muets et le présente à deux responsables de l’établissement…

Notre avis : les films sur les sourds-muets sont rares et on ne peut que louer Mohamed El Naggar d’avoir voulu nous montrer sans préchiprécha larmoyant toutes les difficultés que ceux-ci rencontrent au quotidien. Une œuvre brute qui doit beaucoup à l’interprétation très « actor studio » de Nour El Sherif. Certains pourront déplorer le caractère un peu misogyne du scénario : toutes les femmes que rencontrent Omar, à l’exception d’une seule, se révèlent tout à la fois cupides, dépravées et menteuses. Un dénouement curieux copié sur celui de « Freaks », le film de Todd Browning (1932).

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