samedi 13 juin 2015

Rabia Al Adawia (1963)


رابعة العدوية
 إخراج : نيازى مصطفى


Niazi Mostafa a réalisé Rabia Al Adawi en 1963.
Distribution : Farid Shawki (Khalil) , Nabila Ebeid (Rabia Al Adawia) Imad Hamdy (Essam El Din) Hussein Riad (Sheikh Thawbaan), Sherifa Mahear (Dalal), Salwa Mahmoud (Abida), Zouzou Nabila (Alia), Abdallah Gheith, Abdelghany Kamar, Hassan Hamed, Sherifa Mahear, Samia Roshdi, Ibrahim Emara, Nazim Sharawy, Khaled El Agabany, Mohamed Sobeih, Victoria Cohen, Omar Afifi
Une histoire de Saneyya Ora'a
Scénario : Abdel Fattah Mostafa
Musique : Mohammed Almogi, Riad El Sonbati, Fouad El Zahry
Pour les chansons, Oum Kalthoum prête sa voix à Nabila Ebeid.

Nabila Ebeid

Hussein Riad

Zouzou Nabil


Farid Shawki

Salwa Mahmoud


Sherifa Mahear

Résumé

Ce film est une biographie de Rabia Al Adawia (717-801), poétesse et figure éminente du mysticisme soufi . Elle est née à Bassora, quatrième fille (Rabia signifie quatre en arabe) d’une famille pauvre. Dans sa jeunesse, elle est une esclave qui séduit les riches et les puissants par sa beauté, sa grâce et son talent. Au faîte de sa gloire, elle abandonne le chant, la danse, le luxe pour se consacrer à la prière et à la poésie.
Le scénario reprend les principaux épisodes de la vie de la sainte dont la légende s’est enrichie au fil des siècles.
Quand commence le film, Rabia est une jeune mendiante qui n’a qu’une idée en tête : quitter son village pour s’installer à Bassora. Un jour, alors qu’elle se repose sur la berge du fleuve, elle sauve la vie d’Essam Al Din, un riche seigneur que deux bandits s’apprêtaient à détrousser Pour la récompenser, l’homme lui remet une bourse remplie de dinars. Avec cet argent elle réalise son rêve : se rendre à Bassora.
Alors qu’elle se promène dans le souk de la ville, un marchand d’esclaves la repère. Il lui promet une vie luxueuse si elle accepte d’être vendue. Rabia finit par céder. Lors de la vente, sa beauté et sa voix font sensation. Dans l’assistance, elle retrouve l’homme dont elle a sauvé la vie. Khalil, un autre grand seigneur la convoite aussi. Essam Al Din remporte les enchères. Mais le perdant n’a pas dit son dernier mot. Il tue son rival dans un guet-apens.
Badia est désespérée mais elle doit obéir à son nouveau maître. Elle danse et chante pour lui toutes les nuits. Lors d’une fête, elle retrouve le Sheikh Thawbaan, un homme pieux qu’elle avait connu autrefois. Celui-ci l’exhorte à retrouver le droit chemin. Progressivement l’appel de Dieu se fait de plus en plus pressant. Elle finit par refuser de chanter et de porter les tenues « impudiques » de danseuse. Pour la forcer à abandonner la foi, Khalil lui fait subir mille sévices. Elle résiste et les miracles qui se succèdent depuis qu’elle est maintenue en captivité contraignent le grand seigneur à la libérer. Rabia s’installe dans une maison modeste en plein désert pour vivre dans l'ascèse et l'amour de Dieu.


Critique

Dans l’ensemble de son œuvre, Niazi Mostafa n’a jamais manifesté une sensibilité religieuse très développée. Sa seule religion fut le cinéma et ses sortilèges. Nul doute que ce qui l’a intéressé dans la biographie de Rabia Al Adawi, ce sont les multiples péripéties, vraies ou fausses, qui la jalonnent et qui se prêtent volontiers à un traitement cinématographique (les bio pics sur cette sainte du monde musulman sont nombreux. ). Nous avons tous les éléments du récit édifiant : une jeune orpheline qui passe ses journées à mendier, son ascension fulgurante comme chanteuse et danseuse, la fascination qu’elle exerce sur les hommes les plus puissants de la ville, et puis au faîte de sa gloire, l’appel de Dieu et le renoncement à l’art et aux plaisirs, les souffrances qu’elle doit endurer de la part de son ancien protecteur et enfin les miracles, signes irréfutables de son élection.

Avec cette matière, Niazi Mostafa veut offrir aux spectateurs un film à grand spectacle. Les décors et les costumes évoquent davantage l'orient fantasmé des Mille et une Nuits que la réalité historique (Rappelons que la mystique vit pendant la période la plus faste du monde islamique et qu’elle est contemporaine du passage de la dynastie des Omeyyades à celle des Abbassides avec l’installation du califat à Bagdad. De cela, il n’est guère question ici.)

On est aussi dans l'univers du péplum hollywoodien. On notera les grandes similitudes que présente Rabia al Adawia avec les films américains mettant en scène les martyrs chrétiens sous l’Empire romain. Même imagerie pieuse en technicolor avec désert et ciel étoilé qui exaltent la foi des héros persécutés tandis que les puissants cultivent la haine et le ressentiment dans leur palais luxueux. Nazi Mostafa : le Cecil B DeMille du cinéma arabe ?

Enfin, le spectacle est aussi assuré par les numéros chantés et dansés très nombreux dans la première partie. Et c'est Oum Kalthoum elle-même qui prête sa voix à Nabila Ebeid. Cette dernière fait une performance remarquable dans ce film. A l’époque elle n’a que dix-huit ans. C’est son deuxième film et son premier rôle principal. Elle est entourée de comédiens expérimentés et on ne peut pas dire qu’elle souffre beaucoup de la comparaison.

appréciation 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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