
Histoire du cinéma égyptien par les films. Les chefs d'oeuvre, les succès populaires, les navets. Les stars, les cinéastes, les danseuses, les chanteurs de l'âge d'or du cinéma égyptien. Histoire des studios Misr. La comédie des années trente aux années soixante-dix. Le cinéma égyptien dans les festivals.
dimanche 30 avril 2023
Festival du film arabe de Malmo 2023 (Suède)
lundi 5 décembre 2022
Le Festival International de Cinéma de la Mer Rouge (Arabie Saoudite)
مهرجان البحر الأحمر السينمائي الدولي
La seconde édition du festival international de cinéma de la Mer Rouge s'est ouverte le 1er décembre dernier à Jeddah.
Hier, dimanche, a été présentée au public la version restaurée de Méfie-toi de Zouzou, la comédie musicale réalisée par Hassan Al Imam en 1972 avec dans les rôles principaux Soad Hosny et Hussein Fahmy.
Pour cette projection, le directeur du festival, Mohamed Al Turki, avait invité Hussein Fahmy qui, à 82 ans, continue de défendre la mémoire du cinéma de la grande époque dès que l'occasion lui en est donnée. Rappelons qu'il présidait il y a trois semaines le festival du Caire.
La restauration de Méfie-toi de Zouzou a été rendue possible grâce à la collaboration du festival saoudien avec le ministère de la culture égyptien. Un autre film égyptien a bénéficié de ce travail de restauration, c'est Amour à Karnak d'Ali Reda (1965) qui lui aussi sera projeté lors de cette deuxième édition du festival.
Méfie-toi de Zouzou a offert à Soad Hosny l'un de ses rôles les plus marquants. Cette comédie musicale connut un triomphe hors-norme à sa sortie. Elle va rester à l'affiche des salles de cinéma pendant une année entière.
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Soad Hosny |
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Soad Hosny et Hussein Fahmy |
mardi 8 mars 2022
Hussein Fahmy au festival de Louxor
Les Plus Beaux Jours de ma Vie d'Henry Barakat (1974) |
Avec Mervat Amine dans Nuit et Désir (1977) |
Avec Nagwa Fouad dans Nuit et Désir (1977) |
Avec Soad Hosny dans Méfie-toi de Zouzou (1972) |
Avec Soad Hosny dans Amira, mon Amour (1975) |
Avec Nagla Fathy dans Amour et Orgueil (1972) |
Avec Nagla Fathy dans La Folie de l'Amour (1977) |
samedi 9 juin 2018
La Folie de l'Amour (Genon El Hob, 1977)
إخراج : نادر جلال
Distribution : Nagla Fathy, Hussein Fahmy, Ahmad Mazhar, Fatheia Shahin, Layla Sadeq, Samia Rahim, Khaled Abou Al Naga
Scénario : Ahmed Abdel Wahab et Samir Abdel Azim
Musique : Fouad El Zahry
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Nagla Fathy et Ahmad Mazhar |
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Hussein Fahmy |
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Samia Rahim |
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Layla Sadeq |
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Nagla Fathy et Hussein Fahmy |
Mona est mariée à Mahmoud, un riche homme d’affaires qui est submergé par le travail. Elle se consacre entièrement à l’éducation de Khaled, leur fils d’une dizaine d’années mais les longues absences de son mari lui pèsent. La mère et l’enfant s’envolent pour la Tunisie où ils passeront les vacances. Mahmoud les rejoindra. Dans l’avion, Khaled, échappant à la surveillance de Mona, s’introduit dans le cockpit. Il est chaleureusement accueilli par Hussein, le pilote qui s’amuse de ce garçonnet bien curieux ! On atterrit à Tunis. Mona et Khaled s’installent dans un palace de la capitale. Hussein entre deux vols, reprend son existence de séducteur invétéré. Il aime faire de nouvelles conquêtes et passe ses nuits dans des clubs. Un jour, il tombe nez à nez avec Khaled. C’est à cette occasion qu’il fait la connaissance de sa mère. Il est tout de suite séduit par la jeune femme. D’autres rencontres vont suivre. Mona et le pilote éprouvent une vive sympathie l’un pour l’autre. Ils finissent par passer toutes leurs journées ensemble. Khaled est aux anges : leur nouvel ami est devenu son compagnon de jeu. Evidemment, ce qui doit arriver arrive : l’amitié entre Mona et Hussein se transforme en amour. Mona envisage de demander le divorce mais Khaled réagit très violemment quand il comprend que ses parents pourraient se séparer. Mahmoud reparaît. Après s’être expliquée avec son mari, Mona décide de rester avec lui. La petite famille à nouveau réunie reprend l’avion pour Le Caire.
vendredi 2 septembre 2016
Méfie-toi de Zouzou (Khally ballak men ZouZou, 1972)
Hassam Al Imam a réalisé Méfie-toi de Zouzou en 1972.
Distribution: Soad Hosny, Taheya Carioca, Hussein Fahmy, Shahinaz Taha, Nabila El Sayed, Samir Ghanem, Shafik Galal, Mohye Ismaïl, Mona Qattan, Wahid Seif, Abbas Fares, Zouzou Chakib, Azza Sherif
Scénario : Salah Gahin et Hassan Al Imam
Musique : Fouad El Zahry, Kamal Al Tawil, Shaban Abu Saad, Ibrahim Ragab, Sayed Mekawi
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Soad Hosny |
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Soad Hosny et Taheya Carioca |
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Soad Hosny |
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Soad Hosny et Hussein Fahmy |
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Nabila El Sayed, Taheya Carioca, Shahinaz Taha |
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Soad Hosny et Samir Ghanem |
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Soad Hosny et Hussein Fahmy |
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Soad Hosny |
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Shafik Galal |
A sa sortie, le film a eu un succès considérable. Il restera à l’affiche pendant plus d’un an. Les chansons écrites par Kama El Tawil et le poète Salah Jaheen sont devenues des classiques . En Egypte, tout le monde connaît « Khali Balak min Zuzu’ » (la chanson qui donne son titre au film) ou «Ya Wad Ya Te’eel ». Pressentant l’importance de cette comédie musicale pour la suite de sa carrière, Soad Hosny a pris très au sérieux ce rôle d’étudiante qui mène une double vie. Elle qui ne savait pas danser a très vite appris et les nombreuses chorégraphies qu’elle exécute dans ce film font désormais partie du patrimoine de la danse orientale.
Mais au-delà de la performance artistique de la star, c’est la dimension sociale du personnage qui passionne le public de l’époque. A l’aube des années 70, Zouzou est une jeune femme moderne qui lutte contre les préjugés et les conservatismes de tous bords. Elle refuse le destin qu’on lui prépare : en tant que femme, elle est condamnée à un rôle subalterne, éternelle servante de l’homme, en tant que danseuse, elle est vouée à l’opprobre, ravalée au rang de prostituée.
Ainsi, le début du film se présente comme un manifeste revendiquant haut et fort l’émancipation pour les femmes égyptiennes. On découvre Zouzou participant à une course à pied. Elle est vêtue d’un maillot très échancré et d’un short blanc. Bien entendu, elle remporte la compétition. Sur le plan suivant, elle brandit la coupe de la victoire tandis que la caméra scrute de haut en bas le corps de la championne (le short comme symbole politique !) pour s’arrêter sur le chiffre 1 inscrit sur le podium. Ensuite, Zouzou retourne à l’université et avec ses amis, elle affronte le porte-parole des étudiants conservateurs (qui à l’époque ne portent pas encore la barbe mais la cravate comme tout le monde !) . Celui-ci fait piètre figure. Et il est bien seul face à tous ces jeunes gens énergiques et enthousiastes que Zouzou entraîne dans sa danse. Cette parabole de la modernité terrassant la tradition peut nous sembler naïve par son optimisme forcené mais elle rend bien compte aussi de l’état d’esprit qui régnait à l’époque parmi les jeunes gens diplômés de la capitale. Evidemment, tout cela nous semble inconcevable aujourd’hui et même l’étudiant conservateur qui s’oppose à Zouzou passerait pour gauchiste dans l’Egypte actuelle.
Autre élément qui fait de ce Méfie-toi de Zouzou, une petite révolution, c’est que l’héroïne ne tombe pas amoureuse d’un médecin ou d’un ingénieur comme c’était la règle pour toutes les jeunes filles dans le cinéma des années cinquante et soixante mais d’un professeur de théâtre qui roule en voiture de sport décapotable ! Et, comble de hardiesse, c’est elle qui prend l’initiative, provoquant les rencontres avec son bien-aimé. Dans cette histoire, elle est l’élément moteur tandis que son partenaire reste passif, un sourire engageant aux lèvres comme pour inciter la jeune femme à aller plus loin. Bref, les rôles sont inversés.
L’aspect le plus intéressant du film, c’est sa dénonciation de l’hypocrisie de la société. Dans les années soixante-dix, une partie de la jeunesse rêve de briser le carcan de la morale traditionnelle ; on aspire à la liberté et à l’épanouissement personnel. On veut un monde dans lequel la religion sera cantonnée à la sphère privée, un monde plus tolérant qui permettra à chacun de s’exprimer comme bon lui semble. Et pourtant, les préjugés demeurent et ils gardent toute leur virulence. Quand l’activité secrète de Zouzou est révélée au grand jour, une partie des étudiants manifeste son hostilité et son mépris. Certes, ces jeunes gens souhaitent vivre à l’occidental mais ils partagent la vision du monde de leurs parents : on ne touche pas à l’édifice social et les danseuses resteront des parias comme elles l’ont toujours été. Malgré son happy end, la dernière partie du film fait un constat amer de l’état de la société égyptienne et tranche avec l’optimisme un peu benêt du début.
Zouzou restera l’un des plus beaux rôles de Soad Hosny mais du coup on oublie souvent de saluer la performance de Taheya Carioca. On la reconnaît à peine tellement elle a grossi mais elle est parfaite dans ce rôle de mère qui ne pouvant plus danser exploite sans état d’âme la beauté et le talent de sa fille pour continuer à vivre de son art. Un personnage à la fois monstrueux et pathétique.
En revanche, la production n’a pas gâté Hussein Fahmy qui doit jouer le bellâtre inconsistant scène après scène. C’est un peu « Sois beau et tais-toi. »
Appréciation : 4/5
mercredi 13 juillet 2016
Amour et Orgueil (Hob wa Kibria, 1972)
حب وكبرياء
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Hussein Fahmy |
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Mahmoud Yassin et Nagla Fathy |
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Madiha Kamel et Nagla Fathy |
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Madiha Salem et Mahmoud Yassin |
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Samir Sabri et Nagla Fathy |
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Imad Hamdi et Mahmoud Yassin |
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Hussein Fahmy et Madiha Kamel |
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Mahmoud Yassin et Nagla Fathy |
Au début des années soixante-dix, Nagla Fathy est l’étoile montante du cinéma égyptien. Les metteurs en scène se l’arrachent et elle enchaîne les tournages à un rythme démentiel. En 1972, elle joue dans pas moins de sept films. Elle a pour partenaires les plus grands acteurs du moment comme Rushdy Abaza, Mahmoud Yassin, Nour Al Sherif, Choukry Sarhan. On la retrouve dans des comédies romantiques ou des mélodrames dont elle assurait par sa participation le succès commercial. Le public populaire aimait chez elle ce mélange de candeur et de sensualité qu’il avait découvert dix ans auparavant chez la jeune Soad Hosny. Dans ces films du début des années soixante-dix, Nagla Fathy incarne souvent la jeune fille de bonne famille, fraîche et innocente, confrontée à la cruauté et à la perversité des hommes. Elle excelle dans ces rôles de victimes qui subissent courageusement les injustices et les humiliations. Heureusement, nous sommes au cinéma et en général, tout finit bien. Enfin pas toujours…
Malgré ces emplois stéréotypés, Nagla Fathy parvient souvent à imposer son talent qui est indiscutable. Elle sait jouer à merveille de son visage de poupée qui peut exprimer en quelques secondes les émotions les plus contraires, et ce par des changements presque imperceptibles (en cela, elle est une comédienne bien plus moderne et bien plus subtile que son aînée Soad Hosny). Mais ce qui est unique chez elle, c’est son timbre de voix, une voix à la fois rauque et enfantine qui donne un relief saisissant aux répliques les plus anodines.
Amour et Orgueil n’est pas son meilleur film. Dans le cinéma égyptien, il faut aller vite : écriture, tournage, montage et distribution, tout doit s’enchaîner en quelque mois et le film achevé, toute l’équipe est déjà repartie sur un autre projet. Cette précipitation conduit bon nombre d’auteurs à se copier les uns les autres ou à concevoir des intrigues en tous points similaires à leurs précédents scénarios. On reconnaît donc dans Amour et Orgueil bien des éléments déjà exploités dans d’autres productions de la même époque. Les personnages, les situations ne présentent pas la moindre originalité et tous les comédiens se contentent de faire ce qu’ils ont déjà fait ailleurs.
Comme souvent dans les réalisations médiocres, on a l’impression que les personnages d’Amour et Orgueil ont des semelles de plomb. Le réalisateur alterne scènes debout et scènes assises avec des comédiens toujours statiques. C'est un bel exemple de cette esthétique roman-photo qui est peut-être le défaut le plus commun du cinéma égyptien.
Pourtant au début, le film s’annonçait un peu plus trépidant. Dans les quinze premières minutes, se succèdent danses et chansons au point qu’on a l’impression d’assister à une comédie musicale. Mais cette alacrité ne dure pas : danses et chansons disparaissent très vite pour laisser la place à une atmosphère morne qui se maintiendra jusqu’à la fin. La comédie a viré au drame psychologique.
A propos de chanson, notons que pour faire moderne, on y a inclus des succès de la variété internationale sortis quelques mois avant le tournage du film (sans doute sur les conseils avisés de Samir Sabri, le DJ du cinéma égyptien). On peut donc entendre Chirpy Chirpy Cheep Cheep de Middle of the Road (1970) et une version arabe de Avec les filles je ne sais pas de Philippe Lavil (1970).
jeudi 20 août 2015
la Disparition de Gafar El Masry (Ikhtefaa Gafaar El Masr, 1998)
إخراج: عادل الأعصر
Adel Alassar a réalisé La Disparition de Gafar El Masry en 1998.
Musique : Rageh Daoud
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Abir Sabri |
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Hussein Fahmy |
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Nour Al Sherif et Raghda |
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Nour Al Sherif |