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dimanche 30 décembre 2018

Djamila l'Algérienne (Jamila, 1958)

جميلة
إخراج: يوسف شاهين


Youssef Chahine a réalisé Djamila l'Algérienne en 1958.
Distribution : Magda (Jamila Bouhired), Ahmed Mazhar (Youssef), Salah Zulficar (Azam), Zahrat Al Oula (Bouazza), Rushdy Abaza (Bigeard), Kariman (Hassiba), Farida Fahmy (Simone), Hussein Riad (le juge Habib), Mahmoud El Meleigy (l’avocat français Jacques Verges), Fakher Fakher (Mustapha, l’oncle de Jamila), Adly Kasseb (chef de la résistance algérienne)
Scénario : Youssef El Sebaï, Naguib Mahfouz, Abd El Rahman El Sharqawy, Ali El Zorkani, Wajih Najib
Le film a été produit par Magda, son interprète principale.

Rushdy Abaza

Adly Kasseb

Farida Fahmy, Salah Zulficar, Ahmed Mazhar

Mahmoud El Meleigy et Magda

Magda

Zahrat Al Oula

Ahmed Mazhar

Biographie de la combattante algérienne Jamila Bouhired. Elle naît en 1935 et vit dans la Casbah. Etudiante, elle rejoint les membres du FLN. Elle commet plusieurs attentats contre la présence française à Alger. Elle est arrêtée en 1957. Après avoir été torturée, elle est condamnée à mort. Grâce à une campagne médiatique orchestrée par son avocat Jacques Vergès pour informer l’opinion internationale du sort de sa cliente et de ses amis, elle est graciée en 1962. 

Le film de Youssef Chahine, réalisé, rappelons-le, en 1958, s’arrête au procès et à la condamnation de Jamila Bouhired. C’est donc une œuvre militante qui s’inscrit dans la campagne médiatique évoquée plus haut.


Résumé

Jamila et son frère Hadi ont quitté la campagne pour vivre chez leur oncle dans le quartier populaire de la Casbah. Ainsi, Jamila peut aller à l’école et s’instruire. Très vite, elle comprend la profonde injustice que constitue le colonialisme : les Français vivent dans le luxe tandis que les Algériens sont réduits à la misère. Les années passent. Jamila est devenue une jolie étudiante, intelligente et studieuse. Avec ses amies, elle évoque souvent la situation politique du pays. Certaines de ses camarades ne cachent plus leur haine de l’occupant et s’en prennent à l’une de leurs condisciples, Hassiba, la fille du juge Habib qui collabore avec les autorités françaises. Jamila adopte une position modérée : elle réprouve le recours à la violence, en paroles comme en actes. 

Mais la suite des événements va la contraindre à changer radicalement de point de vue. Amina l’une de ses amies a participé à l’attentat contre un commissariat de police et Jamila assite à son arrestation dans leur salle de classe. La jeune combattantes est rouée de coups par les militaires français avant d’être emmenée. Amina sait que c’est la torture qui l’attend. Elle a tout prévu : dans la paume de sa main, elle cache une pastille de poison qui lui évitera de devenir traître à la cause. Le soir, les forces de l’ordre perquisitionnent dans toute la casbah. Youssef, l’un des membres du commando responsable de l’attentat se cache au domicile de l’oncle de Jamila. Quand les Français font irruption dans la maison, ils ne trouvent qu’un vieil homme qui prend son bain et une jeune fille bien sage. Ils repartent aussitôt. En fait, Youssef était dans le bain avec l’oncle, dissimulé par la mousse. Cette nuit-là, Jamila a une longue conversation avec ce cadre de l’armée clandestine. Elle décide de rejoindre les rangs du F.L.N. 

Elle va vite découvrir que parmi ses proches, beaucoup sont déjà des combattants ou s’apprêtent à le devenir tout comme elle. Ainsi, ceux qu’elle croyait les plus compromis auprès des Français sont en fait des membres du F.L.N : Hassiba et son fiancé mais surtout le juge Habib qui grâce à sa position communique des informations précieuses à l’organisation. 

Peu après, le commando de Youssef organise le double attentat du milk-bar et de la cafétéria. Les victimes sont nombreuses. Le colonel Bigeard lance tous ses hommes à la recherche des terroristes. Les Français sont à deux doigts d’arrêter toute la bande mais Jamila se sacrifie pour que ses camarades puissent s’enfuir. Elle est arrêtée et emmenée au QG de Bigeard. S’ensuivent de longues séances de torture auxquelles Jamila résiste vaillamment. A son procès, elle est défendue par Jacques Vergès. Malgré tout le talent de son avocat qui doit affronter une assistance haineuse et des juges hostiles, elle est condamnée à mort.

dimanche 21 juillet 2013

Le Grand Frère (Al akh al kabir - 1958)

الأخ الكبير
إخراج : فطين عبدالوهاب



Le Grand Frère a été réalisé par Fateen Abdel Wahab en 1958.

Distribution : Hind Rostom (Rouhya, la maîtresse d’Awad), Farid Shawki (Awad), Ahmed Ramzy (Ahmed, le jeune frère d’Awad), Farida Fahmy (Dawlat, la cousine d’Awad et d’Ahmed), Ferdoos Mohamed (la mère d’Awad et d’Ahmed), Said Abu Bakr (Handalab), Mohamed Tawfiq (le toxicomane), Reyad El Kasabgy (Gagal), Mahmoud El Sabbaa (Buhgal), Mahmoud Azmy (l’officier de police), Salah Abdel Hamid (le chanteur), Zeinat Olwi (une danseuse), Fifi Salama (une danseuse), El-Toukhy Tawfiq (Sibou), Abbas Rahmy (le chef du service antidrogue), Mohamed Reda (Farghaly)
Scénario : Ali El-Zorkani
Musique : Salah Abdel Hamid, Hasseb Ghoubashy, Mohamed Hassan Al Shugai
Production : les films Mohamed Afifi

Ferdoos Mohamed, Farid Shawki, Farida Fahmy
  

Résumé

Awad (Farid Shawki) mène une double vie. En apparence, c’est un homme exemplaire qui travaille dur pour faire vivre sa petite famille. Grâce à lui, les siens mènent une existence heureuse, paisible et l’unique bonheur d’Awad, c’est de retrouver chaque jour ceux qu’il aime : sa mère (Ferdoos Mohammed), sa fiancée (Farida Fahmi) et son jeune frère, étudiant en droit (Ahmed Ramzi).
En réalité, Awad est le chef d’un gang spécialisé dans le trafic de drogue. Il passe toutes ses nuits dans les bars afin de superviser ses activités criminelles. Il a une maîtresse (Hind Rostom), une danseuse à qui il a promis le mariage. Quand celle-ci le somme d’honorer sa promesse, il accepte puis refuse. Elle comprend alors qu’il est déjà engagé et qu’il n’a jamais eu l’intention de l’épouser (Faire entrer dans la famille une danseuse ? Impensable !)
Elle décide de se venger : grâce à un complice, elle apprend que le jeune frère de son amant se rend régulièrement chez un ami pour réviser. Celui-ci réside dans un bel immeuble du centre ville. Elle loue l’appartement du dessous et un jour parvient à y attirer Ahmed.  Elle le séduit et l’initie aux plaisirs de la drogue. Très vite, le jeune étudiant devient toxicomane. Il délaisse ses études et adopte un comportement étrange.
Alerté par sa mère et sa fiancée, Awad mène son enquête et découvre  la vérité. Il cache alors une valise pleine de drogue dans l’armoire de sa maîtresse et téléphone à la police. Tout le gang sera arrêté. Awad ira lui aussi en prison mais on comprend qu’après avoir purgé sa peine, il ne quittera plus jamais le droit chemin de la vertu.


Critique

Fateen Abdel Wahab s’éloigne rarement des rivages ensoleillés de la comédie. Le Grand Frère constitue l’une de ses très rares incursions dans le drame et on pourrait se demander s’il ne s’est pas quelque peu fourvoyé. On est un peu gêné par la tonalité édifiante de son dénouement et son réquisitoire contre les méfaits de la drogue nous semble un peu convenu.
Néanmoins, le film n’est pas sans qualités. Fateen Abdel Wahab est un grand directeur d’acteurs et il le prouve encore une fois ici, aussi bien avec les rôles principaux qu’avec les seconds rôles. Le scénario a été écrit par Ali El-Zorkani, l’un des plus grands scénaristes du cinéma égyptien (sa filmographie est impressionnante !) et c’est sans doute en partie grâce à lui que ce Grand Frère ne verse pas dans le manichéisme moralisateur. Tous les personnages nous sont présentés comme des êtres complexes avec leurs grandeurs mais aussi avec leurs bassesses ou leurs insuffisances, et le récit met l’accent tantôt sur les premiers, tantôt sur les secondes.
Les auteurs n’hésitent pas à déstabiliser le spectateur en soulignant le caractère hautement séduisant du mal et l’aspect rebutant du bien. C'est ainsi que nous avons un héros déchiré entre une fiancée honnête mais assommante et une maîtresse dépravée mais fascinante. La maîtresse est jouée par Hind Rostom qui n’a jamais été aussi belle. Quelques mois auparavant, elle tournait dans le chef d’oeuvre de Youssef Chahine, Gare Centrale (Bab Al-Hadid), film dans lequel sa gouaille et sa sensualité affolaient un pauvre vendeur de journaux. Dans ce film de Fateen Abdel Wahab, elle joue de tous ses appas pour séduire les deux frères et les conduire à leur perte.
En revanche, le personnage de la fiancée fait pâle figure à côté de l’ensorcelante Hind Rostom. Une grosse fille un peu molle et aux yeux vides, assise à côté de la mère du héros, toujours statique et quasi muette : elle offre une image bien rébarbative de la vertu. De manière un peu paradoxale, les producteurs ont choisi pour incarner ce personnage insipide Farida Fahmi qui fera une grande carrière de danseuse dans la compagnie de son beau-frère Mahmoud Reda (voir le film Gharam fi Al-Karnak d’Aly Reda). Elle est excellente dans ce rôle qui, avouons-le, n’est guère gratifiant pour une jeune actrice.
Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin


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