vendredi 30 octobre 2015

La Fille du Quartier (bint el hetta, 1964)

بنت الحته
اخراج : حسن الصيفى

 


La Fille du Quartier a été réalisé par Hassan El Seifi en 1964.
Distribution : Chukry Sarhan (Omar), Mahmoud Ismaïl (Zaki), Zahrat Al Oula (Ekhlas), Tawkik El Deken (Hambaka), Zouzou Nabil (la mère d'Ekhlas), Ahmed Ramzy (Selim), Aziza Helmy (la mère d'Omar), Samia Gamal (Hosnia), Ahmed El Gezeiry (le père d'Ekhlas), George Sedhom (le détective).
Scénario : Mahmoud Ismaïl

Zahrat Al Oula et Ahmed Ramzy

Tawfik El Deken

Ahmed El Gezeiry et Zouzou Nabil

George Sedhom

Aziza Helmy et Chukry Sarhan

Ahmed Ramzy et Samia Gamal

Zahrat Al Oula et Ahmed Ramzy



Résumé

Ekhlas est une étudiante studieuse. Elle est amoureuse d’Omar qui tient une crémerie dans sa rue. Ils doivent se marier mais Zaki Al Fayoumi, un chef de gang, est aussi amoureux de la jeune fille. Il est prêt à tout pour obtenir sa main. Il embauche Selim, le frère d’Ekhlas et lui octroie un salaire confortable. Il va même jusqu’à lui promettre qu'il pourra épouser sa complice, Hosnia, une séduisante danseuse. En échange, Zaki Al Fayouni demande la main d’Ekhlas. Cette dernière cède aux pressions redoublées de son frère et de sa mère. Elle accepte d’épouser le chef de gang à condition qu’elle soit autorisée à poursuivre ses études.   Au même moment, Hambaka, le fidèle second de Zaki engage deux hommes de main pour tuer Omar. L’opération échoue : la victime n’est que légèrement blessée. Après cette agression, Ekhlas se ravise. Elle épouse Omar à sa sortie de l’hôpital.  Zaki contre attaque aussitôt : il ordonne à Selim de placer dans l’armoire de son nouveau beau-frère une valise pleine de haschisch. Omar est arrêté par la police et envoyé en prison. Devant le désespoir de la mère d’Omar et celui de sa sœur, Selim est envahi par le sentiment de culpabilité. Ekhlas révèle au juge qu’elle est convaincue que son frère a une part de responsabilité dans l’emprisonnement de son mari. L’homme de loi décide de faire suivre le jeune homme. Tout va alors s’accélérer. Zaki tente de faire empoisonner Selim qui échappe à la mort grâce à l’intervention de l’enquêteur.  Omar s’évade de la prison pour pouvoir prouver son innocence. Selim se livre à la police et avoue tout. La maison de Zaki est cernée par les forces de l’ordre. Le criminel est abattu par un officier de police.  Au même moment, Hosnia est tuée par un ancien amoureux. La mère d’Ekhlas, qui  avait toujours soutenu Zaki, sombre dans la folie. L’innocence d’Omar est enfin reconnue.


Critique

Le scénario de ce film est l’œuvre de Mahmoud Ismaïl qui joue le rôle de Zaki, le chef de gang. La Fille du Quartier a toutes les apparences d’un thriller mais on comprend très vite que l’auteur s’est davantage attaché au destin tragique de ses personnages qu’à l’intrigue qui les réunit.  Il brosse le portrait de quelques habitants d’un quartier pauvre du Caire. Les uns et les autres sont englués dans des difficultés de tout ordre : sociales, économiques et psychologiques.  Au départ, la seule qui semble avoir des chances d’échapper à la loi de la misère, c’est Ekhlas grâce aux études qu’elle poursuit à l’université.
Mais l’arrivée de Zaki, le chef de gang,  vient tout bouleverser. Pour la mère et le frère de la jeune femme, il est celui qui va leur permettre d’échapper à leur triste sort. Le prix à payer c’est Ekhlas. Ils n’hésitent pas longtemps : l'étudiante doit épouser leur bienfaiteur et oublier Omar, celui qu’elle aime. Evidemment le fils et la mère n’ont pas conscience qu’il leur faudra eux-aussi payer très cher leur pacte : l’un et l’autre connaîtront la déchéance.
La Fille du Quartier est une chronique sociale mais aussi un conte moral qui montre que les premières victimes de la pègre sont les gens modestes bernés par les promesses illusoires d’un avenir meilleur.
Le quartier dans lequel vivent les personnages a été totalement reconstitué en studio et le réalisateur n’a rien fait pour le dissimuler : aucun des bruits habituels d’une rue, des chaussées rutilantes comme des parquets et des façades qui semblent en carton pâte. Peu importe : le propos de Mahmoud Ismaïl n’est pas de restituer l’ambiance pittoresque d’un quartier populaire du Caire mais de suivre les trajectoires brisées de personnages que l’existence n’a jamais épargné.
Dans cet univers très noir, les danses de Samia Gamal et les interventions comiques de George Sedhom en inspecteur  sont comme de courtes parenthèses qu’on referme bien vite pour laisser le  drame  reprendre son cours.
L’interprétation est magistrale. 

Appréciation : 4/5
****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

lundi 19 octobre 2015

C'est Moi l'Amour (Ana Al Hob, 1954)

أنا الحب
إخراج :  هنري بركات


Henry Barakat a réalisé C'est Moi l'Amour en 1954. 
Distribution : Mohsen Sarhan (Nagy), Shadia (Olfat), Yehia Chahine (Mourad, le cousin de Nagy), Hussein Riad (Amin Azmi), Mona Fouad, Zahrat Al Oula (Hoda, l’amie d’Olfat), Zaki Al Harami (le père d’Olfat), Zaki Ibrahim (le médecin), Mona Fouad (Linda), Zinat Sedky (la présidente de l’association féministe)
Scénario : Ibrahim Al Wardani et Henry Barakat
Musique : Abdel Aziz Mohamed
Production : Mohsen Sarhan


Mona Fouad et Mohsen Sarhan






 










Shadia et Hussein Riad

















Shadia et Mohsen Sarhan

















Yehia Chahine et Mohsen Sarhan

















Shadia et Mohsen Sarhan

Shadia, Zahrat Al Oula et Mohsen Sarhan



















Résumé

Nagy est un jeune ingénieur qui revient à Alexandrie, sa ville natale, après six ans passés à l’étranger. En flânant sur la corniche de la cité balnéaire il fait la rencontre d’une jeune femme, Olfat. Ils se revoient à plusieurs reprises et progressivement l’amour naît entre eux. Malheureusement Olfat disparaît brutalement sans aucune explication. Nagy est au désespoir : sa bien-aimée ne lui a laissé ni son nom ni son adresse. 
Entretemps, il a été embauché dans une grande entreprise d’Alexandrie. Celle-ci appartient à Amin Azmi, un industriel, ami des parents de Nagy. C’est grâce à lui qu’il a pu faire ses études à l’étranger après la mort de son père. Mais un jour, le jeune ingénieur découvre le portrait de sa bien-aimée posé sur le bureau d’Amin. Il est persuadé que c’est sa fille mais il découvre très vite que c’est en réalité sa femme. Nagy est bouleversé. Il est aussi furieux contre Olfat qui a sans vergogne trompé son mari pour flirter avec lui. La jeune femme décide de se rendre chez l’ingénieur pour lui raconter son histoire : son père avait toujours été très sévère à son égard et quand elle est devenue en âge de se marier il a voulu qu’elle épouse un homme qu’elle n’aimait pas. Elle avait demandé de l’aide à Amin, l’associé de son père. Pour la soustraire à la tyrannie paternelle, celui-ci lui propose un mariage blanc. Olfat accepte et devient la femme d’Amin. Mais jamais, ils n’ont partagé le même lit. Nagy est soulagé. 
C’est à ce moment-là qu’Amin fait son apparition dans l’appartement de son subordonné. Il est au courant depuis le début des tendres sentiments que partagent les deux jeunes gens. Il propose de se retirer pour les laisser librement s’aimer. Nagy refuse et décide de s’éloigner d’Alexandrie afin d’oublier Olfat. Il part travailler dans le désert. C’est dans sa retraite qu’Amin le rejoint et finit par lui avouer un lourd secret : Olfat est sa propre fille, elle est le fruit de la relation adultère qu’il a entretenue avec celui qui fut autrefois son partenaire. Et s’il a accepté de l’épouser, c’est pour qu’elle hérite légalement de toute sa fortune. Désormais, grâce à Nagy, Amin peut réaliser son rêve : partir en voyage vers des destinations lointaines. Il sait que sa fille sera heureuse.


Critique

Dans la carrière d’Henry Barakat, l’année 1954 est particulièrement bien remplie. Il réalise pas moins de cinq films, record qu’il avait déjà atteint en 1952. L’actrice principale, Shadia, est, à 25 ans, au faîte de sa gloire. Cette même année 1954, elle tourne dans une dizaine de films.  Barakat et Shadia ont déjà travaillé ensemble avant ce Je suis l’Amour et leur collaboration se poursuivra bien après. Le dernier long métrage qui les réunira s'intitule Le Doute, mon Amour et il date de 1979 !
Je suis l’Amour est un drame de facture classique qui est un peu à l’image de son réalisateur : sensible et  élégant, ne tombant jamais dans l’outrance malgré le caractère scabreux du sujet. Un père qui épouse sa fille pour qu’elle échappe à un mariage forcé, avouons que ce n’est pas banal  et qu’il faut avoir bien du talent pour faire un bon film avec un scénario pareil. Heureusement, Henry Barakat n’en manque pas et il nous offre une œuvre légère et lumineuse nimbée de mélancolie, très loin du mélodrame lourdaud que l’on pouvait craindre.  Henry Barakat, c’est le Douglas Sirk du cinéma arabe. 
Je suis l’amour se présente comme une déclaration d’amour à Alexandrie. Le héros revient dans la ville de son enfance après des années d’absence. Au début du film,  il prend sa voiture, une décapotable aux formes arrondies, et longe la corniche de la station balnéaire la plus célèbre d’Egypte. Les images sont d’une beauté stupéfiante, le personnage semble évoluer dans un décor irréel comme ceux peints par Giorgio de Chirico. Un peu plus tard, pour une scène se passant à la terrasse d’un café face à la mer, on peut entendre l’orchestre reprendre La Mer de Charles Trenet. Concordance parfaite entre l’univers du chanteur français et celui du réalisateur égyptien.
Le film comprend de nombreuses  scènes d’anthologie comme celle dans laquelle Nagy sur le pont du roi Farouk fait la rencontre d’Olfat et de son amie, deux jeunes femmes graciles en robe légère, ou bien celle de la réception que donne dans sa demeure Amin, le patron de Nagy,  et qui est l’occasion d’échanges de regards éloquents entre les différents protagonistes du drame,  ou bien encore,  celle dans laquelle chante Shadia, le visage uniquement éclairé par la flamme des allumettes  successives que tient Mohsen Sarhan.

Appréciation : 4/5
****


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

dimanche 11 octobre 2015

Les films à la télé (Rotana Classic du 13 octobre au 21 octobre)

روتانا كلاسيك

Les films qui ont été cités dans ce blog et qui sont diffusés sur Rotana Classic (heure de Paris).


1) Rendez-vous avec un inconnu d'Atef Salem (Maweed maa maghoul, 1959)

    Avec Omar Sharif, Samia Gamal, Hala Shawkat, Fakher Fakher


Mardi 13 octobre à 13h
Mercredi 14 octobre à 4h30


 2) L'Inspecteur de Police d'Hussein Fawzi (moufatish al-mabahith, 1959)
     avec Rushdy Abaza, Sharifa Fadel, Nagwa Fouad, Zeinab Sedky, Youssef Wahby
  

 Jeudi 15 octobre à 19h30
Vendredi 16  octobre à 10h30


3) Mademoiselle Diablesse d'Henry Barakat (Afrita Hanem, 1949)
     avec Samia Gamal et Farid Al Atrache


Vendredi 16 octobre à 19h30
Samedi 17 octobre à 10h30


4) Hassan et Nayma d'Henry Barakat (1959)
     avec Muharram Fouad, Soad Hosny, Mohammed Tawfik


Mardi 20 octobre à 10h30


 5) L'Evasion d'Atef El Tayyeb (Al-Huroub-1991)
     avec Ahmed Zaki, Salah Abdallah, Abu Bakr Ezzat


 Mardi 20 octobre à 19h30
Mercredi 21 octobre à 10h30


6) Le Crime Comique de Nagdi Hafez (El Garima el Dahika - 1963) 
    Avec Ahmed Mazhar, Soad Hosny, Mahmoud El Meliguy, Abdel Moneim Ibrahim, Stephan Rosti.


Mercredi 21 octobre à 17h30


7) Une demi-heure de mariage  de Fateen Abdel Wahab (Noss Saha Jawaz, 1969)
    avec  Rushdy Abaza, Shadia, Adel Imam, Magda El-Khatib, Hassan Mostafa


Mercredi 21 octobre à 19h30

 
8) Je t'aime, Hassan de Hussein Fawzi (Ahibbak ya Hasan, 1958) 
    avec Naima Akef, Chukry Sarhan, Abdel Ibrahim Moneim, Tawfik El Deken


Mercredi 21 octobre à 23h  

samedi 10 octobre 2015

Rendez-vous avec un inconnu (Maweed maa maghoul, 1959)


موعد مع المجهول
 إخراج : عاطف سالم


Atef Salem a réalisé Rendez-vous avec un inconnu en 1959.
Distribution : Omar Sharif (Magdi), Samia Gamal (Nana, auxiliaire de police), Hala Shawkat (Nadia), Fakher Fakher (Soubhy), Youssef Fakhr El Din (Rachad), Omar Al Hariri (officier de police), Reyad El Kasabgy (le gardien de l'usine), Kamal Hussein (Amin), Thuraya Fakhry (mère de Rachad), Salah Nazmi (le médecin)
Scénario : Youssef Issa
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Production : les Films Mohamed Abdel Wahab et les Films Barakat
 
Omar Sharif et Hala Shawkat

Reyad El Kasabgy et Omar Sharif

Fakher Fakher et Omar Sharif

Samia Gamal et Omar Sharif

Fakher Fakher

Hana Shawkat et Youssef Fakhr El Din



Résumé

Amin est un industriel. Depuis qu’il a constaté que son entreprise était l’objet d’importants détournements de fonds, il reçoit des lettres anonymes lui enjoignant de garder le silence. Amin veut lui-même enquêter avant de prévenir la police. Il convoque Rachad, son jeune comptable. Lors de leur entretien, Amin explique à son interlocuteur qu’il est certain de son innocence mais que quelqu’un a tenté de le faire accuser en falsifiant ses livres de comptes. Tandis qu’ils discutent, un homme s’est introduit dans la voiture de Rachad pour se saisir du revolver qui se trouve dans la boîte à gants. L’inconnu pénètre dans les locaux de l’entreprise et tire sur Amin qui s’effondre mortellement blessé. Poursuivi par le gardien, Rachad se sauve. Sur la route, il est arrêté par un étrange personnage qui lui garantit l’impunité bien que tout l’accuse. Il doit disparaître et garder le silence sur tout ce dont il a été le témoin. Après avoir fait ses adieux à sa mère et à sa sœur, Rachad s’envole pour le Soudan. La police a pris l’affaire en main mais elle ne parvient pas à identifier un coupable. Magdi est le jeune frère d’Amin qui fait des études à l’étranger. Il rentre en Egypte pour mener sa propre enquête. Il découvre l’existence de Rachad qui a disparu le lendemain de la mort de son frère. Il veut le joindre et il compose le numéro de téléphone qu’il a retrouvé dans les papiers du défunt. Il tombe sur la sœur du comptable. Il raccroche aussitôt.
La sœur de Rachad est infirmière. L’une des chambres de l’hôpital est occupée par une patiente qui donne beaucoup de fil à retordre à toute l’équipe soignante. C’est une ancienne infirmière qui est devenue danseuse. Elle revient régulièrement dans cet hôpital pour se reposer mais surtout pour narguer ses ex collègues.
Magdi se présente au domicile de Nadia. Ils font connaissance. Arès cette première rencontre, ils sortent régulièrement ensemble. Magdi est amoureux de la jeune femme mais celle-ci souhaite que leurs relations restent sur le plan strictement amical. En fait, elle est mal à l’aise : elle soupçonne son frère d’avoir tué Amin. De son côté Magdi pense que Nadia maintient une distance entre eux car elle est amoureuse d’un autre homme. Ils finissent par se disputer. Magdi a échoué dans un cabaret où il rencontre Nana la danseuse (Quelle coïncidence !) Ils deviennent amants. Le jeune homme ne se présente plus à l’usine. Il préfère passer ses journées à la plage avec la belle Nana. Cependant, il n’a pas oublié son premier amour. Un jour qu’il se promène avec sa maîtresse sur la côte, il croit voir Nadia, seule sur la falaise. Il se précipite dans sa direction. C’est bien elle. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre.
Ils se marient. Ils ont une petite fille. Les années passent. Un beau jour, un officier de police, ami de Magdi, vient le voir à l’usine. Il souhaite reprendre l’enquête sur la mort d’Amin. Il devient un familier du couple même si ses questions embarrassent Nadia. Un soir, ils dînent ensemble dans le cabaret où se produit Nana. Cette dernière vient les saluer en tant qu’ancienne collègue de travail de Nadia. En revanche, elle fait mine de ne pas connaître Magdi. Pourtant elle va provoquer les rencontres avec son ex-amant, passant le voir à son usine ou même à son domicile. Un jour, alors que Nana est chez eux, Nadia reçoit un coup de téléphone de son frère. Il est de retour à Alexandrie et souhaite que sa sœur le rejoigne immédiatement dans un hôtel de la ville. Elle s’y rend. Nana est persuadée que Nadia a un amant. Elle en informe le mari qui chasse sa femme du domicile conjugal.
Pendant ce temps, l’enquête progresse à grands pas : Rachid s’est présenté au commissariat. L’officier de police est convaincu de son innocence. On va vite comprendre que c’est le sous-directeur de l’usine qui est le coupable. Celui-ci pour échapper à la police prend en otage Nadia et sa fille. Il les séquestre dans une maison isolée. Heureusement Nana a poursuivi les ravisseurs mais ceux-ci ont repéré sa présence. Elle est jetée dans la cave où se trouvent déjà les deux otages.
Pendant ce temps-là, à l’usine Magdi et le sous-directeur ont une explication. Le criminel tente de fuir en escaladant les échafaudages de l’un des ateliers de l’usine. Magdi l’a rattrapé. Après une courte lutte, le sous-directeur bascule sur la rampe et fait une chute mortelle.
Nadia et sa fille sont libérées. La dernière scène met en présence Magdi et Nana. Cette dernière explique qu’elle est en fait membre de la police et qu’elle collaborait à l’enquête sur la mort d’Amin.
 

Critique
  
Rendez-vous avec un inconnu plonge le spectateur dans un abîme de perplexité. Certes, le film a des qualités. Il est bâti comme un thriller américain avec  en voix off, le récit des événements raconté par le personnage principal. Toutes les scènes se déroulant sur la côte aux alentours d’Alexandrie sont empreintes  d’un charme qui rappelle les productions Cinecitta des années 60. Les personnages  ne sont pas réduits aux stéréotypes habituels ; ils conservent tous une part de mystère. Le réalisateur a su nous rendre palpable l’inquiétude permanente qui ronge Magdi. Celui-ci est confronté à toute une série d’énigmes qu’il désespère de pouvoir résoudre : qui a tué son frère ? Qui aime-t-il vraiment, sa femme ou bien sa maîtresse ? Qui est vraiment son épouse ? Que lui cache-t-elle ? La grande force du film tient sans doute à ce que chaque personnage a quelque chose à dissimuler. Et on voit le héros se débattre comme un beau diable pour échapper à cette atmosphère toxique : il fume cigarette sur cigarette, se jette avec fougue dans les bras de Nana et une fois marié, s’oublie dans le travail.

Mais voilà, Rendez-vous avec un inconnu comporte aussi de grandes faiblesses. Le dénouement accumule  les scènes d’action  filmées d’une manière grossière peu digne du talent d’Atef Salem. La femme et la fille du héros sont enlevées par des « méchants » d’opérette. Heureusement, Nana, l’ancienne maîtresse de Magdi va les rejoindre et leur permettre de recouvrer la liberté. S’ensuit une course dans les marais avec trois femmes poursuivies par des bandits eux-mêmes poursuivis par la police. Les vilains ravisseurs sont si patauds qu’on n’est pas bien inquiets quant à l’issue de l’affaire.
Le plus gênant,  c’est le personnage de Nana lui-même.  Il apparaît au début du film dans une première scène incongrue : on découvre une jeune femme très agitée hospitalisée dans l’établissement où elle fut jadis infirmière. Elle nargue ses anciennes collègues, dont Nadia, car elle est devenue une danseuse célèbre. Le spectateur se demande à quoi rime cette séquence  qui semble orienter le récit sur une toute nouvelle voie. Par la suite elle devient la maîtresse de Magdi quand celui-ci rompt avec Nadia. Mais le jeune homme finit par épouser cette dernière. Nana s’efface instantanément. Les années passent. Elle reparaît soudain comme elle avait disparu. La dernière scène a pour fonction de jeter toute la lumière sur le comportement étrange de Nana. Cette dernière révèle à Magdi qu’elle est en fait une auxiliaire de la police et qu’elle avait pour mission de les surveiller, lui et Nadia. Stupeur du spectateur ! C’est en totale contradiction avec d’autres éléments du scénario qui insistent sur la passion sensuelle que la jeune femme éprouve pour le futur mari de Nadia . Les auteurs ont dû s’en apercevoir car  dans sa confession finale, Nana précise que la relation qu’elle a nouée avec Magdi n’était pas purement « professionnelle » et qu’il y avait quand même de l’amour dans tout ça.  Nous voilà rassurés !
Nana est une anomalie mais c'est une anomalie qui nous offre les scènes les plus torrides du film. Alors, on sera indulgent...
Appréciation : 3/5
***

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mardi 6 octobre 2015

Festival du film arabe de Fameck 2015 (France)



La 26e édition du festival du film arabe de Fameck/Val de Fensch se tiendra du 8 au 20 octobre. La Tunisie sera à l'honneur avec notamment la présence de la productrice Dora Bouchoucha qui présidera cette nouvelle édition du Festival.
L'Egypte sera aussi présente :
-Un hommage sera rendu à Omar Sharif avec la projection de Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran de François Dupeyron (2002)
-On pourra découvrir le thriller El Ott d'Ibrahim El Batout qui fut l'un des événements cinématographiques de l'année dernière dans le monde arabe.
-Anna Roussillon présentera pour la première fois en France son documentaire Je suis le Peuple sur les répercussions de la révolution de 2011 dans un petit village à 700 km au sud du Caire.