dimanche 31 janvier 2016

Fayrouz (1943-2016)

فيروز



L’actrice égyptienne Fayrouz est décédée le samedi 30 janvier 2016, à l'âge de 73 ans. Elle est née en 1943 dans une famille d’artistes d’origine arménienne. Anwar Wagdi la repère alors qu'elle n'a que sept ans. Il modifie son prénom de Pirouz en Fayrouz et lui offre son premier grand rôle dans Yasmine (1950). C’est aussi Anwar Wagdi qui réalise et produit en 1953 Dahab. Cette comédie qui n'est pas sans rappeler l'univers des premiers long-métrages de Charlie Chaplin fera de la jeune actrice une star internationale, la Shirley Temple du monde arabe.
La carrière de Fayrouz est très brève : de 1950 à 1959, elle tourne dix films, essentiellement des comédies musicales. Après Les Oiseaux du Paradis (1955), elle prend conscience qu'elle ne peut plus jouer les rôles d'enfants. Elle interrompt sa carrière pendant trois ans. Quand elle reparaît à l'écran elle a seize ans et un corps de femme aux formes généreuses. On lui confie donc des rôles d'adultes. Malheureusement, le public n'apprécie pas sa métamorphose et les quatre films qui suivront seront des échecs commerciaux.  En 1959, elle épouse l’acteur Badr El Din Gamgum et abandonne le cinéma. Elle n'a pas encore dix-sept ans.
Ses deux soeurs Mervat et Nelly sont aussi actrices. Elles jouent toutes les trois dans les Oiseaux du Paradis.




Filmographie :


1950 - Yasmine d'Anwar Wagdi
 




1951- Madame Fayrouz (Fayrouz Hanim) d'Abbas Kamel




1953- La Photo de Mariage (Sourat al zifaf) de Hassan Amer

 



1953- Dahab d'Anwar Wagdi





1953- La Misère (Al Hirman) d'Atef Salem





1955- les Oiseaux du Paradis (Asafir al gannah) de Seif Eddine Chawkat

 

 


1958 - Ismaïl Yassin Tarzan (Isma'il Yasin Tarazan) de Niazi Mostafa





1958 - Ismaïl Yassin à vendre (Isma'il Yasin li-l-bay) de Houssam Al Din Mustafa





1958 - Mes Jours Heureux (Ayyami al sa-idah) d'Ahmed Diaa Eddine




1959 - Je pense à celui qui m'a oubliée (Bafakkar fi-lli nasini) de Houssam Al-Din Mustafa




 


vendredi 29 janvier 2016

Mohamed Khan censuré ?


محمد خان


Le 9ème édition du festival international du film de Mascate (Sultanat d'Oman) s'ouvrira le 21 mars 2016. Les organisateurs ont décidé d'annuler la participation de Mohamed Khan  pour son dernier long-métrage Before the Summer Crowds (Abl Zahmet El Saif). La commission de censure du gouvernement a estimé que le film comportait des scènes "inappropriées".
Sur sa page Facebook, Mohamed Khan a exprimé son indignation : "Ce rejet est une insulte à ma personne et à ma carrière." Il demande à tous les artistes égyptiens de boycotter cette manifestation.
Cette décision est d'autant plus incompréhensible que c'étaient les responsables du festival eux-mêmes qui avaient souhaité inscrire son dernier film dans leur programmation.
 La première de Before the Summer Crowds a eu lieu lors de la dernière édition du festival de Dubaï.



dimanche 24 janvier 2016

Les films à la télé (Rotana Classic du 24 janvier au 31 janvier)

روتانا كلاسيك

Les films qui ont été cités dans ce blog et qui sont diffusés sur Rotana Classic (heure de Paris).

1)  Femmes Interdites de Mahmoud Zulficar (Nessa Muharramat, 1959)
    
avec Salah Zulficar, Hussein Riad, Amal Farid, Wedad Hamdy, Amina Rizk, Hoda Soltan

 
Dimanche 24 janvier à 22h


2) Vie ou Mort de Kamal El Sheikh (Haya aw Maut, 1954)
    avec Imad Hamdi, Madiha Yousry


  Lundi 25 janvier à 2h.


3) C'est Toi que j'aime d'Ahmed Badrakhan (Ahebbak Inta, 1949)
    avec Samia Gamal et Farid Al Atrache


Lundi 25 janvier à midi.
Mardi 26 janvier à 4h30



4)  Dieu est avec Nous d'Ahmed Badrakhan ( Allah maana, 1955)
     avec Imad Hamdi, Faten Hamama, Magda



Mardi 26 janvier à 18h30
Mercredi 27 janvier à 9h30



 5) Une demi-heure de mariage de Fateen Abdel Wahab (Noss Saha Jawaz, 1969)
      avec Rushdy Abaza, Shadia, Adel Imam, Magda El-Khatib, Hassan Mostafa

 

Mercredi 27 janvier à 18h30
Jeudi 28 janvier à 9h30


6) Un million de livres de Hussein Fawzi (Million Ginih, 1953)
     avec Naïma Akef, Abd El Fatah El Kosary, Mahmoud Shoukoko


Jeudi 28 janvier à 4h30


7) Quatre filles et un officier d'Anwar Wagdi (Arba banat wa dabit, 1954)
     avec Negma Ibrahim, Naïma Akef, Anwar Wagdi


Jeudi 28 janvier à 22h


8) L'Evasion d'Atef El Tayyeb (Al-Huroub-1991)

    avec Ahmed Zaki, Salah Abdallah, Abu Bakr Ezzat


Samedi 30 janvier à 16h 

Dimanche 31 janvier à 7h

lundi 18 janvier 2016

Abdel Aziz Makewy (1934-2016)


عبدالعزيز مكيوي




Vendredi 8 janvier disparaissait Hamdy Ahmed. Aujourd’hui, lundi 18 janvier, c’est un autre acteur du film culte de Salah Abou Seif Le Caire 30  qui nous quitte. Abdel Aziz Makewy avait 82 ans.  
Il est né en 1934. Sa carrière commence au théâtre dans les années cinquante. Il passe au cinéma au début de la décennie suivante. On le retrouve notamment dans des grands classiques de Salah Abou Seif : N’éteins pas le soleil (1962) et Pas de temps pour l’amour (1963) .
Mais son nom reste associé au film Le Caire 30 (1966). C’est lui que l’on voit dans la dernière scène courant parmi la foule et jetant en l’air des milliers de tracts anti britanniques.
Sa vieillesse fut bien triste. Il était devenu sans domicile fixe et errait dans les rues d’Alexandrie. Il fallut tout récemment un accident pour qu’enfin il accepte l’aide du Syndicat des Acteurs. Il fut soigné dans un hôpital militaire et passa ses derniers jours dans une maison de santé.


   

samedi 16 janvier 2016

Hamdy Ahmed (1933-2016)

حمدي أحمد




L’acteur égyptien Hamdy Ahmed est mort vendredi 8 janvier à l’âge de 82 ans.
Il est né le 9 novembre 1933 à Sohag (au sud d'Assiout, sur la rive gauche du Nil). Il a mené de front une carrière au cinéma, au théâtre, à la radio et à la télévision.
Il devient célèbre en 1966 grâce au film de Salah Abou Seif, Le Caire 30 (d’après le roman de Naguib Mahfouz La Belle du Caire) dans lequel il joue le rôle de Mahjoub Abdel Dayem. Il obtient alors le grand prix de la Ligue Arabe.
En 1970, Youssef Chahine lui confie l’un des rôles principaux dans La Terre. Son personnage, Mohamed Affendi,  est un paysan instruit qui méprise tout son entourage. Il retravaillera régulièrement avec Chahine, notamment pour Alexandrie pourquoi ? (1979) et pour Le Sixième Jour (1986).
Au cinéma il incarne souvent le paysan pauvre ou bien  l’employé de bureau modeste.  
Au théâtre, il joue en 1973 dans la célèbre comédie Madrasat El-Moshaghbeen (l'école des cancres) et en 1978 dans Al-Eyal Kebrat (Les Enfants grandissent). Sa performance dans cette pièce lui vaut  les acclamations du public et de la critique.
 A partir des années 90, ses apparitions au cinéma se font plus rares et il tournera essentiellement dans des séries pour la télévision.
Hamdy Ahmed était un artiste engagé. Dès l’âge de 16 ans, il est emprisonné pour avoir manifesté contre l’occupation de l’Egypte par les Forces Britanniques. Il restera toute sa vie un militant antisioniste très actif. 



jeudi 14 janvier 2016

David Bowie (8 janvier 1947-16 janvier 2016)

ديفيد بوي  ٨ يناير ١٩٤٧ - ١٠ يناير ٢٠١٦



صعود وهبوط زيغي ستار داست وعناكب من المريخ


mercredi 6 janvier 2016

la Fille du Patron (Bint al mou’allim, 1947)

بنت المعلم
إخراج: عباس كامل


 

La Fille du Patron a été réalisé par Abbas Kamel en 1947.
Distribution : Hassan Fayek, Mohamed Kamel El Masry, Adb El Fatah El Kosary, Nelly Mazlom, Hagar Hamdy, Soad Mekawi, Mahmoud Shoukoko, Ismaël Yassin, Mary Moneib
Scénario et dialogues : Abbas Kamel
Musique et chansons : Mahmoud Al Sharif, Ali Farrag, Abdul Aziz Mahmoud, Fathi Qoura, Hassan Tawfiq
Production : Les Films Régence
 
Hassan Fayek


Mahmoud Shoukoko, Hagar Hamdy, Ismaël Yassin


Mohamed Kamel Elmasry


Abd El Fatah El Kosary


Hassan Fayek, Nelly Mazlom, Mohamed Kamel Elmasry, Aziz Othman


Hagar Hamdy


Mahmoud Shoukoko et Ismaël Yassin


Hagar Hamdy et Soad Mekawi


Mary Moneib et Abd El Fatah El Kosary



Résumé

Le patron d’un café, Hanafi,  a deux filles, Biliah et Aziza. Toutes les deux ont un amoureux. Pour la première, c’est Hamouda, le serveur du café de son père ; pour la seconde, c’est Hassouna, le domestique qui s’occupe du linge de la maison. Les parents ne veulent pas entendre parler de mariage car ils soupçonnent les deux hommes de n’être intéressés que par l’argent de la famille.
Hanafi s’est lié d’amitié avec Laziz, un joueur de oud. Ce dernier lui propose de l’accompagner dans un cabaret où se produit Latania, une danseuse qu’il connaît. Après le numéro de l’artiste, Laziz conduit son ami dans la loge de celle-ci. La jeune femme entreprend de séduire le cafetier. L’homme est aussitôt conquis. Elle parvient même à se faire offrir la grosse bague qu’il porte au doigt. Une fois la « bonne poire » partie, deux complices rejoignent dans la loge la danseuse et le joueur de oud. Pour faire main basse sur la fortune du commerçant, ils échafaudent un plan : ils vont prétendre réaliser un film dont Latania sera la vedette et ils demanderont  à Hanafi de financer  leur projet.
Le cafetier envoie sa femme et ses deux filles à Alexandrie chez son beau-frère. Il a ainsi les mains libres pour poursuivre son idylle naissante avec la danseuse.
La machination des quatre escrocs prend forme. Hanafi s’est mué en  producteur de cinéma. Pour faire plaisir à sa danseuse il accepte de régler toutes les factures fictives qu’on lui présente.
Pendant ce temps-là, Biliah et Aziza passent du bon temps à Alexandrie où les ont rejointes Hamouda et Hassouna. Un jour, ils découvrent dans le journal un article évoquant la création d’une nouvelle société de production cinématographique intitulée Bab El Sheeria. Sur la photo accompagnant l’article on peut voir Hanafi entouré par la danseuse et l’un de ses complices. Tout le monde est consterné sauf la mère des deux filles. Elle est très fière de son mari et elle refuse de mettre en doute sa fidélité.  Néanmoins, Aziza et Biliah décident de retourner au Caire pour arracher leur père des griffes de la trop séduisante Latania. Aidées de leur deux amoureux elles parviennent à confondre les escrocs  en se faisant passer pour deux actrices souhaitant jouer dans le film en cours de tournage. Les quatre compères sont  arrêtés par la police alors qu’ils s’apprêtaient à fuir avec l’argent du cafetier. Le film se termine sur le mariage d’Aziza et de Bilia avec Hamouda et Hassouna.


Critique

Une excellente comédie musicale au rythme enlevé. En effet ce qui frappe tout d’abord c’est le mouvement  qui emporte  tous les personnages. Pas de temps de mort, tout va très vite et cela dès la toute première séquence. Celle-ci  s’organise autour d’Hamouda le serveur . Grâce à ses  allées et venues à l’intérieur du café et à l’extérieur,  on fait la connaissance de tous les personnages de l’histoire. Il arpente en tous sens la salle de l’établissement où son patron et le joueur de oud sont en grande conversation, il traverse la rue et s’introduit dans le vestibule du domicile privé du cafetier pour un duo chanté avec Biliah, son amoureuse. On le laisse quelques instants pour une scène entre la mère et ses deux filles. Puis on le retrouve au café alors qu’il a été rejoint par  Hassouna. Fin de l’exposition.
Dans ce film, aucune place pour la sentimentalité un peu mièvre à laquelle il est difficile d’échapper même dans les meilleures productions de l’époque. On est dans la comédie pure. Abd El Fatah El Kosary est génial en cafetier naïf qui par amour se métamorphose en grand producteur de cinéma (On notera les nombreuses similitudes avec Le Bourgeois Gentilhomme de Molière). Mais le jeu des autres acteurs est tout aussi réjouissant. Accordons tout de même une mention spéciale à Hassan Fayek en faux réalisateur qui ne quitte jamais son blouson d’aviateur. Enfin, pour parfaire le spectacle, les décors et les costumes ont été conçus avec le même  soin et le même sens esthétique que dans les comédies hollywoodiennes des années trente et quarante. 
Mais ce qui retient surtout l’attention, ce sont les danses menées par Nelly Mazlom. Je pense notamment au numéro incroyable  qu’elle exécute avec deux partenaires sur un boogie woogie endiablé, tandis qu’Hanafi, ridicule à souhait dans ses habits de nouveau nabab, la mange littéralement des yeux.  Nelly Mazlom fut sans doute la danseuse la plus exigeante de sa génération (Rappelons qu’elle fut danseuse étoile à l’opéra Royal du Caire).  Pour créer son style propre, elle a brisé le cadre trop strict de la danse orientale traditionnelle et elle s’est nourrie de toutes les influences,  occidentales comme africaines, savantes comme populaires. Dans ce film, elle n’a que 22 ans et elle manifeste déjà une maîtrise époustouflante de son art.  
Derrière la modestie affichée de ses ambitions artistiques, La Fille du Patron est une réussite totale.

Appréciation : 5/5
*****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin