Affichage des articles dont le libellé est 1 cinéaste 9 films. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 1 cinéaste 9 films. Afficher tous les articles

mardi 1 septembre 2020

Les réalisateurs : Ezzel Dine Zulficar (1919-1963)

عز الدين ذو الفقار

Ezzel Dine Zulficar, scénariste et réalisateur égyptien, est né au Caire en 1919. Il appartient à une famille aisée et, très jeune, il manifeste une intelligence vive et une grande curiosité intellectuelle. Il fait des études brillantes avec une nette prédilection pour les matières scientifiques. Il se lance dans une carrière militaire et atteint le grade de capitaine. Cédant à des pressions amicales dont celles du réalisateur Kamal Salim, il abandonne l’armée pour se lancer dans le cinéma. Il se forme auprès de Mohamed Abdel-Gawad dont il devient l’assistant puis réalise ses premiers films en 1947. Cette même année, il tombe amoureux de la jeune actrice Faten Hamama lors du tournage d’ Abu Zaid Al-Hilali. Ils se marient et auront une fille. Leur union prend fin en 1954 : Faten Hamama quitte Ezzel Dine Zulficar pour Omar Sharif qu’elle a rencontré sur le tournage de Ciel d’Enfer de Youssef Chahine. Leur séparation ne les empêchera pas de continuer à travailler ensemble. 

Ezzel Dine Zulficar a écrit et réalisé plus d’une trentaine de films. Malgré sa mort prématurée, son œuvre se présente comme une contribution majeure à l’âge d’or du cinéma égyptien. 

Il est le frère de l’acteur et réalisateur Mahmoud Zulficar (1914-1970) et de l’acteur Salah Zulficar (1926-1993). 


Neuf films d'Ezzel Dine Zulficar ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog.


Immortalité (Khuloud, 1948)
avec Faten Hamama (Layla/Amal), Ezzel Din Zulficar (Mahmoud), Kamal Al Shennawi (Hassan/Nabil), Bishara Wakim (docteur Ibrahim), Mahmoud El Sabbaa (Ali Pacha Adham, le père d’Hassan), Ismail Yassin (le serviteur), Kitty (la danseuse), Thuraya Fakhry (la femme d’Ahmed Bey Adham), Houda Chams Eddin (une danseuse de la cérémonie nuptiale), Soheir Fakhry (la petite Amal), Ahmed Helmy (Ahmed Bey Adham, le père de Mahmoud), Fifi Mustafa (Nadia, la femme d’Hassan)
Scénario : Ezz Eddin Zulficar
Dialogues : Galil El Bendary
Musique : Abdel Aziz Mahmoud et Galil El Bendary
Production : les Films du Nouveau Monde


Drame. Layla et Mahmoud sont cousins. Ils ont passé toute leur enfance dans le grand domaine familial, partageant les jeux et les plaisirs d’une vie insouciante. Au fil des années, l’amour est né entre eux et les familles ont convenu qu’ils se marieraient. Mais, Hassan, un autre cousin, n’a jamais accepté cette situation car lui-même depuis qu’il est enfant aime Layla. Bien qu’il ait épousé une autre femme qui lui a donné un fils, il continue de nourrir dans son cœur une passion dévorante pour celle qui s’apprête à se marier avec Mahmoud. Aveuglé par la haine, Hassan tente de tuer son rival lors de la cérémonie nuptiale mais la balle de son arme atteint Layla en plein cœur. La jeune femme meurt dans les bras de son mari tandis qu’Hassan est abattu un peu plus tard. Les années passent. Mahmoud est resté seul avec son chagrin dans le château qui fut autrefois le cadre de son bonheur. Il a reporté toute son affection sur la fille de sa sœur qu’il considère comme son propre enfant. En grandissant, la petite fille est devenue la réplique exacte de Layla. Elle fait la connaissance de Nabil, le fils d’Hassan, et elle en tombe amoureuse. Mahmoud veut à tout prix empêcher cette union…


Elle possède quelques sous d'Ezzel Dine Zulficar (Sahibat al Malalim, 1949)
avec Mohamed Fawzy (Samir), Camilia (Siham), Shadia (Nabila), Ismail Yassin (Antar, le garçon de café), Thoraya Helmy (Sonia), Salah Nazmi (Kamal), Mohamed Abdel Qodos (le père de Kamal), Hind Rostom (Fawaki, la rivale de Siham), Nelly Mazlom (danseuse), Abdel Hamid Zaki (le domestique), Abdel Aziz Hamdy (Sabat Effendi) 
Scénario : Youssef Gohar, Ezzel Dine Zulficar 
Musique : Mohamed Fawzy, Mamoun Al Shinnawi, Abdel Aziz Salam, Mostafa Al Sayed 
Production : Raymond Kourba
appréciation : 4/5


Comédie musicale. Siham, Nabila et Sonia sont trois sœurs orphelines. Leur oncle décède et leur laisse pour tout héritage 500 livres. Elles réfléchissent à comment utiliser au mieux cette somme pour obtenir ce dont elles rêvent : un mariage avec un jeune homme riche. Elles vont à Alexandrie et s’installent dans un hôtel luxueux fréquenté par des millionnaires. Siham se fait passer pour une riche héritière en villégiature qui est accompagnée de sa secrétaire, en fait Nabila, et de sa femme de chambre, en réalité Sonia. Siham ne tarde pas à rencontrer un homme comme elle le souhaite. Il s’appelle Samir. De son côté, Nabila a jeté son dévolu sur Kamal, le fils du Pacha Adham. Malheureusement, celui-ci ne porte aucune attention à la fausse secrétaire. Il est attiré par Siham et devient donc le rival de Samir…



Wafaa (1953)
avec Madiha Yousri (Amina), Imad Hamdi (docteur Kamal), Serag Mounir (docteur Gassar, le père du docteur Kamal), Omar El-Hariri (le professeur Adel), Zeinab Sedky (la tante d’Adel), Lola Sedky (Sana, la cousine du docteur Kamal), Wedad Hamdy (Lattafa), Abdel-Wareth Asar (Oncle Ibrahim), Reyad El Kasabgy (un patient du docteur Kamal), Nadia El Shennawi (Ouda, la fille du docteur Kamal)
Scénario : Madiha Yousri, Ezzel Dine Zulficar, Ali El-Zorkani
Musique : Ibrahim Haggag


Drame sentimental. Amina est une jeune femme qui vit pauvrement dans un quartier populaire de la ville. Elle souffre d’une affection pulmonaire et son état empire de jour en jour. Elle est hospitalisée en urgence dans la clinique du docteur Gassar. C’est le fils de celui-ci, le docteur Kamal, qui s’occupe d’Amina. Grâce aux bons soins du jeune médecin, la patiente recouvre la santé. Pendant tout le traitement, Kamal et Amina ont appris à se connaître et ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Malgré la désapprobation du docteur Gassar, ils se marient. Les années passent, ils ont une petite fille et sont heureux. Pourtant, un jour, en sortant d’une consultation, Kamal fait une chute. Pendant des mois, il va rester immobilisé. Amina décide de travailler : elle occupe les fonctions d’infirmière et d’assistante auprès d’un jeune musicien qui a perdu la vue…


Plus fort que l’amour (Aqwa Men Al Hob, 1953)
avec Shadia (Samira)), Imad Hamdi (Magdi), Madiha Yousri (Amina), Zinat Sedki (Zinat, l’amie de Samira), Hassan El Baroudy (Awani, directeur de la galerie), Mohamed Shawky (passager du train), Mimi Gamal (Aïcha, la petite fille), Thuraya Fakhry (Zakia Al Dada), Abdel Monahem Saoudi (le notaire) Abdel Hamid Badawy (Souleiman, le portier)
Scénario : Mohamed Kamal Hassan Al Mohamy
Musique : Abdel Halim Nowira


Drame. Magdi, un officier de police, a perdu son bras gauche à la suite d’un accident. Il est licencié et se retrouve sans emploi. Amina, sa femme, est médecin à l’hôpital. Désormais, c’est à elle seule d’assurer l’entretien du foyer et répondre aux besoins de leurs trois enfants. Ces derniers ne manquent de rien sur le plan matériel, en revanche ils souffrent du peu de disponibilité de leur mère, totalement accaparée par ses activités professionnelles. Pour occuper ses journées, Magdi se consacre à la peinture. Un jour, dans le train qui le ramène d’Alexandrie, il rencontre Samira. Profitant du sommeil de la jeune femme, il fait son portrait. A son réveil, il lui montre son travail. Samira est impressionnée par la qualité du dessin. Elle travaille comme secrétaire pour un directeur de galerie d’art et elle veut aider Magdi à se faire connaître. Elle organise peu après une rencontre entre le peintre encore amateur et son patron…

Notre avis : un drame réalisé dans un style très académique par un spécialiste du genre. On y retrouve tous les éléments dont étaient friands les spectateurs de l’époque. Chaque scène, chaque péripétie a un seul but : émouvoir. Tout est conçu pour que l’on partage les tourments du héros et les émois de la jeune femme dont il est tombé amoureux. Le spectateur d’aujourd’hui trouvera tout de même que les auteurs « chargent la barque » de manière excessive, notamment dans le dénouement avec le recours à un procédé un peu facile. Dans les rôles principaux, il y a la jeune première promise à un bel avenir, Shadia, mais aussi deux acteurs qui figurent dans bon nombre de mélodrames des années cinquante, Imad Hamdi et Madiha Yousri. En cette même année 1953, Ezzel Dine Zulicar leur avait déjà confié les rôles principaux dans un drame très sombre intitulé « Wafaa ». Imad Hamdi y jouait aussi un homme victime d’un accident qui aura des conséquences fâcheuses sur son couple. C’est fou comme dans ces années-là, l’acteur au physique de gendre idéal enflamme l’imagination sadique des réalisateurs et des scénaristes : de film en film, on le retrouve malade, blessé, handicapé, agonisant, amnésique, humilié, abandonné ! Rien ne lui aura été épargné !


Train de Nuit (Ketar el Lail, 1953) 
avec Imad Hamdy (Adel), Samia Gamal (Samia), Stephan Rosti (Aboul Azz), Serag Mounir (Malaty), Soleiman Naguib (l’inspecteur de police), Aly Abd El Al (le directeur du cabaret), Abdel Moneim Ismail (membre du gang d’Aboul Azz), Reyad El Kasabgy (membre du gang d’Aboul Azz), Mohamed Reda (conducteur de train), Fakher Fakher (le second de l’inspecteur), Hussein Issa (membre du gang d’Aboul Azz), Salah Nazmi (membre du gang d’Aboul Azz), Zaki Ibrahim (le père de Samia), Tawfiq Ismaïl (directeur de la gare de Tanta)
C'est le premier film que tourne Samia Gamal après sa rupture avec Farid Al Atrache (La dernière comédie musicale qui réunit le couple est Ne le Dis à Personne "Ma takulshi la hada" d’Henry Barakat en 1952)
Scénario : Stephan Rosty, Ezzel Din Zulficar, Zaky Saleh
Musique : Ibrahim Haggag
appréciation : 4/5


Samia aime Adel mais celui-ci disparaît brusquement. Elle croit qu’il l’a abandonnée. Au même moment, son père est plongé dans des difficultés financières inextricables. Pour le sauver, Samia épouse Aboul Azz, un redoutable gangster qui l’oblige à danser dans son club. Mais Adel se manifeste à nouveau. Samia et lui se donnent rendez-vous dans un restaurant. On apprend que l’homme n’avait pas fui mais qu’ il avait été blessé dans un accident de la route et qu’ il est resté hospitalisé plus de deux mois. Leurs retrouvailles sont brèves car Samia doit retourner au club pour son numéro de danse. Malgré le danger, Adel se présente dans l’établissement. Il retrouve sa bien-aimée dans sa loge. Aboul Azz, caché (fort mal !) dans la penderie, se jette sur Adel et l’assomme. Il s’empare de l’argent que sa victime avait réuni pour venir en aide à Samia et à son père. Une fois le gangster parti, Adel recouvre ses esprits. Les deux amoureux peuvent se confier l’un à l’autre. Samia doit rejoindre ses danseuses sur scène. Dans la salle se trouve Malaty, un ami de son mari. Il est envoûté par la sensualité de Samia. Cette dernière décide d’en tirer parti.

Notre avis : un thriller sombre et violent dans lequel Samia Gamal prouve qu’on avait tort de la réduire aux rôles de faire-valoir sémillant pour chanteur célèbre. Dans ce film, elle parvient à conjuguer de manière très singulière sensualité et tragédie avec un personnage enchainé aux désirs des hommes. Malgré quelques maladresses, Ezzel Dine Zulficar parvient à donner à son récit une dimension mythique. Les danses comptent parmi les plus saisissantes du cinéma égyptien.



Rendez-vous avec la Vie (Mawid Maa El Hayat, 1953)
avec Faten Hamama (Amal), Shadia (Fatima), Chukry Sarhan (Ahmed), Omar El-Hariri (docteur Hamdouh), Abdel-Wares Asr (Oncle Hamza, le régisseur du domaine), Zinat Sedki (Zahra), Said Abou Bakr (l’invité alcoolisé), Nour El Demerdash (le cousin), Hussein Riad (docteur Ali Sabri), Ibrahim Hechmat, Ahmed Darwish, Rafeaa El Shal
Scénario : Youssef Issa et Ezzel Dine Zulficar
Inspiré du film américain Victoire sur la Nuit d’Edmund Goulding (1939)
Musique : Fathy Qoura, Mahmoud El Sherif, Mounir Mourad
Production : les films Faten Hamama, Ramses Naguib
appréciation : 2/5


Ali Sabri est un médecin réputé qui grâce à son travail a amassé une grosse fortune. Il a élevé seul sa fille unique Amal. C’est un père aimant et généreux pour qui seul compte le bonheur de son enfant. Afin qu’Amal ne souffre pas de solitude, il a accueilli chez lui Fatima, la fille de son régisseur. Les deux jeunes fille ont grandi ensemble comme des sœurs et elles ne se sont jamais quittées. Elles sont devenues de séduisantes jeunes femmes qui ne rêvent que d’une seule chose : l’amour. Fatima est tombée amoureuse du docteur Mamdouh, l’assistant du docteur Sabri mais celui-ci ne lui prête aucune attention, totalement accaparé par son travail. En revanche, le destin semble plus favorable à Amal. Celui qu’elle aime depuis l’enfance est de retour. Ahmed est le fils de l’ancien régisseur du domaine de son père. Il était parti à l’étranger pour terminer ses études et il revient avec un diplôme d’ingénieur en poche. Les deux jeunes gens découvrent qu’ils éprouvent les mêmes sentiments l’un pour l’autre. Ils envisagent de se marier malgré l’opposition du cousin d’Amal qui juge cette union déshonorante pour la famille. La situation s’éclaircit enfin pour Fatima : le docteur Mamdouh a enfin daigné s’intéresser à elle et lui a même déclaré sa flamme. Comble de joie : les deux couples annoncent publiquement leurs fiançailles en même temps lors d’une réception réunissant parents et amis. Mais tout s’assombrit brusquement : Amal s’effondre, inconsciente. Elle est aussitôt hospitalisée. Les examens révèlent une grave anomalie cardiaque. Les cardiologues annoncent au docteur Sabri que sa fille chérie n’a plus que quelques mois à vivre.



Je m'en vais ('Iiniy rahila, 1955)
avec Imad Hamdi (Ahmed), Madiha Yousri (Aïda), Serag Mounir (le père d’Aïda), Zinat Sedqy (la nourrice), Zeinab Sedky (la grand-mère d’Aïda), Mahmoud Azmy (Ali, le frère d’Aïda), Rushdy Abaza (Toto, le fils de Zaki Pacha), Ibrahim Hechmat (Zaki Pacha, le premier ministre), Abdel Aziz Ahmed (Fayek Bey, le confident de Aïda), Salah Nazmi (Houda, l’ami de Toto), Ellen Deatto (Tamtam, la maîtresse de Toto et la femme de Houda), Ibrahim Hechmat (Zaki Pacha, le premier ministre)
Scénario : Youssef El Sebai
Production : Madiha Yousri
appréciation : 4/5


Aïda est la fille de Mostafa Pacha Abdul Rahman. Elle vit avec son père, sa grand-mère et son frère. Leur mère est partie alors qu’elle était enfant pour vivre avec un autre homme. Son père a voulu la préserver en lui donnant une éducation rude qui n’accordait aucune place à l’amour et à la sensibilité. Régulièrement, ils avaient la visite d’Ahmed, leur cousin. Aïda aimait jouer et se chamailler avec lui.
Les années ont passé. Aïda est devenue une jeune femme. Un jour, Ahmed qui avait disparu pour se consacrer à ses études refait son apparition. Il porte l’uniforme d’officier de cavalerie. Les deux jeunes gens reprennent leurs conversations aigres douces d’autrefois mais ils finissent par reconnaître l’un l’autre qu’ils s’aiment. Mostafa Pacha voit d’un très mauvais œil cette idylle naissante et il exige de sa fille qu’elle rompe immédiatement avec son cousin. Mais Aïda ne peut y consentir. Les jours suivants, Ahmed ne donne plus signe de vie et Aïda tombe gravement malade. Enfin Ahmed reparaît, il était parti en voyage. Tous les deux sont heureux de se retrouver et la jeune fille se rétablit aussitôt. Ils reprennent leurs promenades et leurs discussions. Enfin, ils échangent leur premier baiser. Ahmed décide d’affronter son oncle pour lui demander la main de sa cousine...



Le Fleuve de l'Amour (Nahr el Hub, 1960) 
avec Faten Hamama (Nawal), Omar Sharif (Khalid), Zaki Rostom (Taher Pasha), Omar El-Hariri (Mamdouh), Zahrat Al Oula (la femme de Mamdouh), Ahmed Farahat (le fils de Mamdouh), Amina Rizq (Madame Fatima), Fouad El Mohandes (l'ami de Khaled), Ahmed Bali ( le psychiatre), Soheir El Bably (Mervat), Mohamed Reda (un miltaire), Abdel Azim Kamel (le médecin) 
Scénario : Ezzel Din Zulficar et Youssef Issa 
Adaptation du roman Anna Karenine (1877) de l'écrivain russe Léon Tolstoï. 
Musique : Andre Ryder 
Production : Helmy Rafla 
appréciation : 4/5


Taher Pacha est un vieil homme riche et puissant. Il tombe amoureux de Nawal et souhaite l’épouser. Mamdouh est le frère de Nawal. Il a accumulé les dettes et se trouve dans une situation très délicate. Pour le sauver du déshonneur et de la prison, Nawal accepte de se marier avec Taher Pacha. Celui-ci se révèle un homme dur, incapable d’amour et obsédé par sa carrière politique. L’existence de Nawal est celle d’une femme riche mais solitaire et désoeuvrée. Elle donne naissance à un garçon. Elle se consacre entièrement à son éducation. Les années passent. Un jour, Nawal reçoit une lettre de son frère qui s’est installé à Assouan avec sa femme et ses deux enfants : lui et son épouse sont au bord du divorce et il lui demande de l’aider à sauver son couple. Avec l’autorisation de son mari, Nawal décide de passer quelques jours chez Mamdouh. Dans le train qui la conduit à Assouan, elle fait la rencontre d’un jeune officier prénommé Khaled. C’est le coup de foudre. Ils se retrouvent à plusieurs reprises dans des réceptions, une première fois à Assouan puis au Caire. Ils ne peuvent plus cacher les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Taher Pacha est informé de l’infidélité de sa femme. Il a très peur que cette liaison nuise à sa carrière politique. Il exige que Nawal rompe avec l’homme qu’elle aime.



Les Filles et l'Eté, premier volet (Albanat wal Saif, 1960)
Les Filles et l'Eté (1960) est un film constitué de trois sketches tournés par trois cinéastes différents mais écrits par un seul scénariste, l’écrivain Ihsan Abdul Quddus. Chaque épisode a fait l’objet d’une affiche particulière.
La première histoire a été réalisée par Ezzel Dine Zulficar.
avec  Kamal El Shennawi (l'ami du mari), Mariam Fakhr Eddine (la femme), Adel Khairy (le mari).


Un jeune couple passe des vacances à Alexandrie. Ismaël, le meilleur ami du mari les a rejoints et ne les quitte pas. Sa présence met mal à l’aise la jeune femme car celui-ci ne cache pas le désir qu’il éprouve pour elle. Un jour que le mari s’est absenté, l’ami s’enhardit et viole la femme dans la chambre de l’appartement. La jeune femme et au désespoir, d’autant plus qu’Ismaël continue de la tourmenter. Elle essaie de faire comprendre la situation à son mari mais celui-ci est totalement aveuglé par l’amitié. Après un second viol et devant l’indifférence inébranlable de son époux, elle décide de le quitter pour se réfugier chez ses parents. Ces derniers refusent de la recueillir et la contraignent à retrouver son mari. Avec une amie, elle décide alors de piéger Ismaël. Elle lui donne rendez-vous dans l’appartement pour un tête-à-tête amoureux. Dès qu’il se jette sur elle, la porte s’ouvre et apparaissent l’amie avec son mari. Malgré la preuve irréfutable de la trahison d’Ismaël, le mari est incapable de réagir. Elle décide donc d’en finir : elle poignarde son violeur et sort en courant de l’appartement pour se jeter du haut d’une falaise.

vendredi 11 mai 2018

Les réalisateurs : El Sayed Bedeir (1915-1986)

السيد بدير

El Sayed Badeir fut à la fois scénariste, réalisateur et acteur. Il s’illustra aussi bien au cinéma qu’au théâtre, à la radio ou à la télévision. Son activité débordante lui valut de nombreux prix et il occupa des postes importants dans le domaine des médias et des arts. 
Il naît en 1915 dans le gouvernorat d'ach-Charqiya (nord est de l’Egypte). Il obtient son bac en 1932 mais abandonne très vite des études de vétérinaire pour se consacrer à la comédie. Sa carrière cinématographique débute en 1937 par une participation à l’écriture du scénario d’un film de la réalisatrice Amina Mohamed. Son talent de dialoguiste est très vite repéré par un jeune cinéaste plein d’avenir : Salah Abou Seif. Les deux hommes collaboreront à maintes reprises et ils signeront ensemble des films qui sont devenus de grands classiques du cinéma égyptien. El Sayed Bedeir écrira près d’une centaine de dialogues ou de scénarios pour lui et pour d’autres metteurs en scène. Il tourne son premier film comme réalisateur en 1957.


Neuf films d'El Sayed Bedeir ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


Une Nuit d’Horreur (Leila Rahiba, 1957)
avec Chukry Sarhan (Magdy), Sherifa Fadel (Samira), Monera Sonbul (Soad, la sœur d’Hussein)), Olwiya Gamil (Amina, la mère de Magdy), Omar El Hariri (Hussein, l’ami de Magdy), Mahmoud El Meleigy (Fadel, l’oncle de Magdy), Abdel Wareth Asar (Abdel Sattar), Shafik Nour El Din (l’assistant de Magdy), Saad Ardash (docteur Tawfiq), Nazim Sharawy (le premier mari de la mère de Magdy), Gomaa Edriss (Abdallah)
Scénario : Mohamed Kamel Hassan Al Mohami
Musique : Fouad El Zahiry
Producteur : Ramses Naguib


Magdy est un jeune médecin très brillant. Il vit avec sa mère dans une grande propriété et il est fiancé à Soad, la sœur de son ami Hussein. Mais depuis quelque temps son existence est devenu un enfer. Il est persuadé que quelqu’un veut le tuer. Son oncle Fadel lui conseille de se procurer un revolver et de l’avoir toujours sur lui. Les phénomènes étranges se multiplient. Le gardien de la maison prétend avoir vu des spectres dans le jardin et on y a déposé la main du squelette d’un singe. Le mystère s’accroit quand Magdy reçoit la lettre d’une certaine Samira. Cette dernière affirme qu’ils se sont rencontrés il y a très longtemps et qu’elle souhaiterait le revoir. C’est ainsi que Magdy va découvrir qu’un lourd secret entoure sa naissance…


L’épouse vierge (Alzawga Al Aazraa,1958)
avec Faten Hamama (Mona), Imad Hamdi (docteur Fouad), Ahmed Mazhar (Magdy), Adli Kasseb (Mahrous), Zouzou Madi (Soad Hanem, la mère de Mona), Wedad Hamdy (la femme de chambre de Magdy), Rafea El Shal (Galila Hanem), Mahmoud El Saba (le procureur), Fakher Fakher (l’avocat Mohsen), Mohamed Shawky (le capitaine du bateau), Abdel Hafez Al Tatawi (l’avocat de Magdy), Hussein Asar (le domestique de Magdy), George Yordanis (le réceptionniste de l’hôtel)
D’après une histoire de Mohamed Mostafa Samy
Production : Ramsès Naguib


Mona est une jeune fille jolie mais réservée. Elle vit seule avec sa mère depuis la mort de son père. Ce dernier n'a laissé en héritage que des dettes et sa veuve doit se résoudre à vendre ses bijoux pour sauver les apparences. Un jour, à Alexandrie où les deux femmes séjournent, elles font la connaissance de Magdy, un riche homme d’affaires et de son ami le docteur Fouad. Les deux hommes sont descendus dans le même hôtel que Mona et sa mère. La jeune fille est attirée par Fouad mais sa mère préfère qu’elle épouse Magdy car cela leur permettrait de sortir définitivement de leurs difficultés financières et de retrouver l'aisance dont elles jouissaient naguère. Mona en fille obéissante devient la femme de Magdy. Mais elle apprend très vite que son mari est impuissant : une chute de cheval l’a privé définitivement de sa virilité. Progressivement, Magdy devient d’une jalousie obsessionnelle et les disputes entre les deux époux se multiplient… 

Notre avis : un très beau drame qui se présente comme une étude psychologique d’une grande finesse portant sur des personnages pleins d’ambiguïté. L’un des aspects les plus intéressants du film est la relation équivoque qu’entretiennent les deux héros masculins, une relation où se mêle la compassion, l’amour, la jalousie et la haine. El Sayed Bedeir traite d’un sujet délicat, l’impuissance masculine, mais il le fait à la fois avec tact et franchise. Ahmed Mazhar impressionne dans le rôle de cet homme blessé dans son corps et dans son âme et qui finira par sombrer. Faten Hamama confirme son immense talent en jouant Mona, cette jeune femme désemparée qui doit se soumettre aux désirs des autres, ceux de sa mère et de son mari, et étouffer ses propres aspirations. Zouzou Madi, quant à elle, incarne avec beaucoup de subtilité et loin de toute caricature la mère de l’héroïne capable de marier sa fille au premier venu du moment que celui-ci est suffisamment fortuné. A noter une très belle scène de cabaret dans laquelle Khristo Kladakis et sa partenaire dansent sur « La Danse du Sabre » d’Aram Khatchatourian.


Kahraman (1958)
avec Gamal Sami (Hamid), Hoda Soltan (Kahraman), Ferdoos Mohamed (la mère d’Hamid), Yehia Chahine (Abdel Wahid, le frère d’Hamid), Abdel Moneim Ibrahim (Sami, un ami d’Hamid), Fahmy Omar (Rachid, un ami d’Hamid), Houria (la lingère), Reyad El Kasabgy (le trafiquant de drogue), Abdel Moneim Ismaïl (un complice du trafiquant de drogue), Mohamed Tawfik (le serviteur), Ahmed Louxor (le juge), Adawy Gheith (le barman) 
Danseuse : Zeinat Olwy
Scénario : d'El Sayed Bedeir et Farid Shawki
Musique et chansons : Fouad El Zahry, Fathy Qoura, Ismail El-Habrouk, Mohamed Al-Muji, Mahmoud El Sherif
Production : Ramses Naguib


Drame. Hamid vit à Damanhour avec sa mère et son frère aîné qui est l’imam de la mosquée. Hamid est un élève brillant. Après le lycée, il suit des cours à l’université d’Alexandrie. Avec des camarades, il se rend dans une boîte de nuit où chante Kahraman. Hamid est tout de suite attiré par cette blonde pulpeuse au sourire ravageur. Il fait sa connaissance puis ils deviennent très vite amants. Pour le jeune étudiant, c’est le début d’une descente aux enfers…


La Faute de Mon Bien-Aimé (Ghalatat habibi, 1958)
avec Shadia (Souad), Omar Sharif (Salah), Zouzou Nabil (Aziza), Hussein Riad (Al Haj Abdullah), Abdel Moneim Ibrahim (Zaghloul), Tawfik El Deken (Mahrous, le frère d’Aziza), Awatef Ramadan (la nurse), Abdel Moneim Ismaïl (le séducteur du jardin public), Ahmed Sayed (le gynécologue), Nagwa Fouad (la danseuse)
Scénario : Mohamed Mostafa Samy
Musique : Mounir Mourad, Fathy Qoura, Mahmoud El Sherif, Fouad El-Zahiry, Baligh Hamdy
Production : les films Al Mansoura


Salah est ingénieur et il travaille dans l’entreprise de son oncle, Al Haj Abdullah qui fut aussi son tuteur à la mort de son père. Salah doit épouser Souad, sa cousine. Un jour son oncle lui demande d’aller constater les dégradations dont se plaignent les résidents d’un immeuble. C’est ainsi que le jeune homme rencontre Aziza, l’une des locataires. C’est une jeune femme avenante qui sait jouer de son charme dans ses relations avec les hommes. Elle présente à Salah les fissures profondes qui parcourent l’un des murs de son logement tout en se montrant très câline. L’ingénieur est à la fois décontenancé et troublé par ce comportement. A sa deuxième visite, Salah surprend Aziza battue par son frère qui tente de lui extorquer de l’argent. Il parvient à chasser le voyou et reste seul avec la jeune femme. L’entretien se fait encore plus tendre que la première fois. Salah et Aziza deviennent amants. Désormais, l’ingénieur se rend régulièrement au domicile de sa maîtresse. Il prend l’habitude de consommer de l’alcool et fume de manière excessive. Il finit même par se présenter devant sa cousine et son oncle totalement ivre. Ce changement soudain dans son attitude inquiète ses proches. Salah prend conscience qu’il met en danger son mariage et son avenir. Il décide de rompre avec Aziza. Il s’apprête à l’informer de sa décision quand elle lui annonce qu’elle est enceinte…


Elle vécut pour l'amour  (Achat li al Hob, 1959)
avec Aziza Helmy (la mère de Zaynab), Zubaida Tharwat (Zaynab), Kamal Al Shennawi (Hosny), Abdel Moneim Ibrahim (l’ami d’Hosny), Wedad Hamdy (la femme de chambre), Laïla Taher (Rachida, la sœur de Zaynab), Hermine (la danseuse), Salwa Mahmoud (la belle-mère d’Hosny), Abdallah Gheith (le cousin et le jeune amant de la belle-mère d’Hosny), Mary Ezz El Din (la mère de famille qui tente de séduire Hosny), Abdel Aziz Hamdy (le père d’Hosny)
Scénario : El Sayed Bedeir
D’après un récit de l’écrivain Mohamed Abdel Halim Abdallah
Musique : Abdel Aziz Mahmoud et Fathy Qoura 
Production : Abbas Helmy   
appréciation : 4/5


Drame sentimental. Hosny passe son enfance dans un petit village avec son père et la seconde femme de celui-ci. Un jour, il surprend sa belle-mère dans les bras de l'un de ses cousins. Dès lors, il considère toutes les femmes comme des créatures du diable qui n’ont de cesse de tromper leurs maris. Il fait le serment de ne jamais se marier. Les années ont passé. Hosny s’est installé au Caire pour suivre des études de médecine. Dans l’appartement au-dessous du sien vit une jeune fille avec sa sœur et sa mère. Elle s’appelle Zaynab. Malgré ses résolutions passées, Hosny ne peut plus se mentir : il est tombé amoureux.


Notre avis : « Elle vécut pour l’amour » est l'un des meilleurs films d'El Sayed Bedeir et Zubaïda Tharwat y joue sans doute le plus beau rôle de sa carrière. Dans ce drame d’une beauté bouleversante, le réalisateur évoque avec une grande justesse le conflit qui déchire la jeune génération à l’aube des années soixante : l’aspiration à une vie sexuelle plus libre et le repli sur les valeurs traditionnelles. Il montre comment les jeunes hommes continuent à adhérer à une vision très négative des femmes et constituent les premiers freins à la libération des mœurs. Mais ce qui fait tout le prix de ce film, c’est le portrait que brosse le cinéaste d’une jeune fille à la fin des années cinquante. C’est un portrait à la fois réaliste et poétique qui ne tombe jamais dans la caricature de la grande fifille à couettes comme c’est trop souvent le cas dans le cinéma égyptien. Dans le rôle de la jeune femme, Zubaïda Tharwat est tout bonnement éblouissante.


Oum Ratiba (1959)
avec Mary Moneib (Oum Ratiba), Omar El-Hariri (le jeune frère d’Oum Ratiba), Thurya Fakhry (la mère de Sayed et de Souad), Abdel Moneim Ibrahim (le serviteur), Abdel Moneim Ismaïl (le boucher), Wedad Hamdy (Sonia, la servante), Mahmoud Shoukoko (le chanteur), Imad Hamdy (le client muet), Nagwa Fouad (Safia, l’amie de Souad), Ahmed Mazhar (l’inspecteur), Farid Shawki (un faux mage), Hussein Riad (un faux mage), Amal Farid (Souad), Fouad Shafik (le frère aîné d’Oum Ratiba), Hassan Fayek (Sayed, le frère de Souad)
Scénario et dialogues : Youssef Al Sebaï
Musique : Attya Sharara
Production : Al Hilal Films


Comédie. Oum Ratiba et son frère Suleiman vivent sous la coupe de leur frère aîné, Abdel. A l’égard de son entourage, ce dernier exerce une tyrannie de chaque instant. Il interdit même à sa sœur d’épouser leur voisin qui l’aime passionnément. Abdel est obsédé par la sorcellerie. Avec des amis, il organise des séances de magie noire auxquelles doivent se joindre son jeune frère et leur domestique Zenham. Suleiman souffre d’insuffisance cardiaque et il lui est impossible de mener une vie normale. Abdel a donc eu une idée : ils vont entrer en communication avec l’esprit du docteur Al Banasawi afin qu’il leur propose un remède. Soad, la jeune femme amoureuse de Suleiman, est révoltée par ces pratiques superstitieuses. Avec la complicité d’une amie danseuse, elle interrompt brusquement la petite cérémonie…

Notre avis : El Sayed Bedeir avait tous les talents, acteur, dialoguiste, scénariste, réalisateur. Travailleur infatigable, on retrouve son nom, à un titre ou à un autre, à l’affiche d’un nombre incroyable de grands classiques des années cinquante et soixante. Rien que pour cette année 1959, il réalise donc cette « Oum Ratiba » mais aussi « Elle vécut pour l’Amour » et il a écrit les scénarios de deux films très importants réalisés par Salah Abou Seif, » Entre Ciel et Terre » et « Je suis Libre ». « Oum Ratiba » se présente comme une satire très féroce à la fois de la superstition et du patriarcat tyrannique. A travers le personnage incarné avec brio par Fouad Shafik, El Sayed Bedeir s’en prend à tout un système qui emprisonne les âmes et les corps. Et il adopte des accents presque molièresques (El Sayed Bedeir est aussi un homme de théâtre) pour souligner les ridicules de ce chef de famille qui finira par capituler devant la révolte pleine de bons sens des personnages féminins.


Madame Sokkar (Sokkar Hanem, 1960)
avec Abdel Moneim Ibrahim (Sokkar), Omar El-Hariri (Farid), Kamal Al Shennawi (Nabil), Samia Gamal (Layla), Cariman (Salwa, la cousine de Layla), Mohamed Shawky (le domestique de Nabil et de Farid), Laila Hamdy (Fikaya, la servante de Layla et de Salwa), Hassan Fayek, (Qadari, le père de Nabil) Abd El Fatah El Kosary (Maître Chahine, le père de Layla)
Le scénario est signé Abou Al Seoud Al Ebiary, d'après la pièce du Britannique Brandon Thomas, La Tante de Charley (1892)
Musique : Mounir Mourad
Production : Les Films Mansoura
appréciation : 3/5


Farid et Nabil, deux célibataires, sont tombés amoureux de leurs voisines, Layla et Salwa. Ces deux cousines vivent avec le père de Layla, un homme autoritaire et jaloux. Les deux garçons cherchent un moyen pour attirer les deux jeunes filles dans leur appartement. L’arrivée prochaine d’une tante de Farid leur donne une idée. Ils invitent Layla et Salwa pour une petite fête en l’honneur de cette tante richissime qui vient du Brésil. Malheureusement, la parente de Farid n’arrive pas à la date convenue. Ils parviennent à convaincre Sokkar, un camarade, de se travestir en femme et de se faire passer pour la dame tant attendue. Les deux cousines peuvent alors sans crainte s’introduire chez leurs deux jeunes voisins. 



La Branche de l’Olivier (Ghosn el zaytoun, 1962)
avec Ahmed Mazhar (Abdo), Soad Hosny (Atteya), Ahmed Abaza (Sheikh Al Bahbhani, un collègue d’Abdo), Omar El-Hariri (Jamal, le rival d’Abdo), Abdel Waress Asr (Khalil Effendi, le père d’Atteya), Abdel Moneim Ibrahim (Hamouda, un collègue d’Abdo), Samia Rushdy (la mère d’Atteya), Kamal Anwar, Shokoko El Soghayar (Rushdy, le frère d’Atteya), Houda Shams El Din (la danseuse)
Scénario : El Sayed Bedeir et Mohamed Mostafa Samy
D’après un récit de l’écrivain Mohamed Abdel Halim Abdallah
Production : Films de l'Union (Abbas Helmy)


Drame. Nous sommes en juin 1945, à la veille des grandes vacances. Le professeur Abdo enseigne dans un lycée de filles au Caire. Il vit seul et souhaiterait se marier. Il est tombé amoureux d’une élève, Atteya, qu’il n’a pas en classe. Mais des rumeurs qui courent dans tout le lycée évoquent une relation amoureuse entre elle et un autre enseignant, Jamal. Ce dernier est le professeur d’arabe de la jeune fille et il ne cache pas toute la sympathie qu’elle lui inspire. Atteya est une élève brillante qui manifeste des dons remarquables en composition. Jamal s’installe pour les vacances à Alexandrie et Atteya convainc ses parents d’y séjourner aussi. Apprenant cette destination commune, Abdo est submergé par l’angoisse. Mais à la rentrée, une heureuse nouvelle l’attend : Jamal quitte l’établissement pour prendre un poste à Alexandrie et le directeur a décidé que ce serait lui, Abdo qui pour le remplacer serait chargé de la classe d’Atteya. Le professeur amoureux est aux anges : il a désormais toutes les cartes en main ! Entre lui et la jeune fille, les liens ne cessent de se resserrer mais Abdo continue à être tourmenté par cette question qui l’obsède : Atteya a-telle eu une aventure avec Jamal ? Malgré ses doutes et ses hésitations, le professeur finit par demander la main de son élève. Malheureusement, le mariage n’apaise en rien les soupçons d’Abdo. Il se persuade que sa jeune épouse continue à voir Jamal en secret et sa jalousie délirante transforme leur vie commune en enfer…

Notre avis : El Sayed Bedeir se livre à une véritable étude psychologique d’un individu ordinaire atteint d’une jalousie maladive. Il montre comment le moindre événement vient alimenter les doutes et les soupçons de l’homme et comment le ressassement infini des mêmes interrogations et des mêmes reproches détruit irrémédiablement son couple. Dans cette étude, le réalisateur et ses auteurs font preuve d’une grande finesse, refusant tout recours aux effets grossiers de la caricature. On pourra néanmoins leur reprocher de s’en tenir à un compte-rendu un peu monotone des tourments de leur héros. Il manque une progression dramatique qui capterait l’attention du public. De même, le dénouement ne nous a guère convaincu. Pour clore sur un happy end, on nous révèle que le rival du héros est impuissant ! Les inquiétudes d’Abdo étaient donc sans fondement ! Mouais… En fait, les auteurs ont botté en touche car rien n’est réglé. Il est évident que la jalousie du héros renaitra à la moindre occasion. Enfin, on retiendra surtout l’excellente prestation de Soad Hosny et d’Ahmed Mazhar , ce dernier magistral en amoureux maladroit rongé par ses obsessions morbides.


L’Idiot (Al-A'beet, 1966)

avec Farid Shawqy (Moselhy), Nahed Sherif (Layla, la propriétaire de la société), Abu Bakr Ezzat (Hamdi, le fiancé de Layla), Soheir Zaky (Rawayh, la voisine de Moselhy), Hassan Mostafa (Mokhtar, l’oncle de Layla), Samir Sabri (Safwat, le chef comptable), Samia Shokri (Nagwa, la secrétaire d’Hamdy),El Said Radi (Abdo), Kawthar Shafik (Houda, l’une des maîtresses d’Hamdy), Zaki Ibrahim (Zaki, le vieil escroc), Salwa Fouad (Mervat, l’une des maîtresses d’Hamdy), Samir Waly Eddin (le concierge), Eskandar Mansy (le comptable), Ahmed Morsi (le frère de Rawayh), Samiha Mohamed (Madame Wahiba), Kawthar Ramzi (la belle-sœur de Rawayh)
Scénario : Rashad Hejazy et El Sayed Bedeir
Production : Union Films (Abbas Helmy)


Moselhy est un brave garçon trop honnête. C’est pour cette raison qu’il a perdu son emploi de comptable dans une grande société qui appartient à Layla, une jeune femme entourée d’hommes corrompus. Moselhy avait constaté des irrégularités dans les comptes et il les avait signalés Mal lui en a pris : il s’est retrouvé à la rue. Après qu’il a essuyé quelques déboires dans d’autres entreprises, sa voisine qui l’aime beaucoup, lui conseille de retourner dans la société de Layla en s’excusant d’avoir mal agi et en promettant que désormais il saurait tenir sa langue. Il est aussitôt réintégré mais ses collègues vont lui jouer un tour : ils le persuadent que Layla est amoureuse de lui…