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mardi 7 mars 2023

Festival international du film de femmes d' Assouan (Egypte)

مهرجان أسوان لأفلام المرأة


La septième édition du Festival International de Films de Femmes d'Assouan a débuté dimanche dernier. Durant la cérémonie d'ouverture, un hommage a été rendu à l'actrice Nabila Ebeid et à la journaliste Doria Sharaf El-Din.

Doria Sharaf El Din est une journaliste de la télévision égyptienne. Elle a animé dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix une émission très populaire sur le cinéma international "Nadi El Cinema". Elle a aussi présidé la commission de censure pour les oeuvres artistiques au ministère de la culture.

Nabila Ebeid est l'une des actrices les plus populaires du cinéma égyptien. Elle a commencé sa carrière en 1961 à l'âge de seize ans. Pendant quatre décennies, elle va enchaîner les premiers rôles et tourner une centaine de films avec tous les grands réalisateurs égyptiens du XXe siècle. Elle a toujours su imposer ses choix aux producteurs et quand c'était nécessaire, elle produisait elle-même les films dans lesquels elle souhaitait jouer. Elle aimait par-dessus tout  incarner des personnages de femmes fortes luttant pour leur indépendance. Elle a fêté ses soixante-dix-huit ans il y a quelques semaines.


Nabila Ebeid dans "Elle Tomba dans une Mer de Miel" (1977)


mardi 31 janvier 2023

Le Dernier Aveu (Ale’etraf Alakhir, 1978)

الاعتراف الأخير
ﺇﺧﺮاﺝ: أنور الشناوي


Anwar Al Shinnawy a réalisé Le Dernier Aveu en 1978.
Distribution : Nour Al Sherif (Adham), Nelly (Samira), Nabila Ebeid (Doria), Salah El Saadani (Salah), Rashwan Tawfiq (l'ingénieur Nader, le mari de Samira), Salama Elias (Abdallah), Ahmed Abdel Wareth (Fathi Salem), Medhat Gamal (Adel), Mostafa Al Shamy (docteur Rouf), Fifi Youssef (la mère de Samira), Qadria Kamel (la mère de Salah)
Scénario : Farrag Ismail et Anwar Al Shinnawy
Musique : Omar Khorsheid
Production : Mohamed Aboul Fotouh et Salem Zazaa

Nour Al Sherif


Nelly


Rashwan Tawfiq et Salama Elias















Nelly
















Fifi Youssef et Nelly
















Nour Al Sherif et Nabila Ebeid
















Salah El Saadani 
















Résumé

Adham est fou de douleur car il vient de perdre la femme de sa vie, Doria. Elle est morte brutalement dans un accident de voiture. Adham est rongé par la culpabilité : il l’a laissée prendre le volant alors qu’elle conduisait très mal. Avec elle, il a connu le bonheur et il ne conçoit pas la vie sans elle. Son cousin Salah ne le quitte pas d’une semelle. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour tenter de lui redonner goût à la vie. Il essaie de lui faire comprendre que Doria était une femme comme les autres avec ses qualités et ses défauts et qu’il lui faut refaire sa vie comme elle l’aurait refaite si c’était lui qui avait disparu. Mais rien n’y fait : Adham reste hanté par les images de son bonheur avec Doria. Pour ne pas le laisser seul, Salah a installé son cousin chez sa mère. Il en profite pour se rendre dans l’appartement qu’Adham partageait avec Doria. Il connaît la véritable personnalité de la morte et en fouillant dans ses affaires, il tombe sur un paquet de lettres d’amour écrites par un amant. Il les fait aussitôt disparaître. 
Un soir, Salah conduit Adham dans une discothèque. Tandis que son cousin est parti danser avec une jeune fille, Adham voit entrer une femme d’une très grande beauté vêtue d’une longue robe blanche. Elle s’assoit seule à une table. Pour la première fois depuis la mort de Doria, Adham est attiré par une autre femme. Grâce à Salah, il a pu s’asseoir à sa table et converser avec elle. Mais l’inconnue quitte brusquement la discothèque et Adham la rejoint à l’extérieur. La jeune femme lui apprend alors qu’elle s’appelle Samira et qu’ils fréquentaient la même université. Il ne lui avait jamais prêté la moindre attention pourtant elle l’aimait passionnément. Le voyant si heureux avec Doria, jamais elle n’avait osé le lui dire. Samira lui révèle que sa compagne n’était pas un ange. Au contraire, elle le trompait ouvertement avec de nombreux hommes. Mais personne n’avait osé lui en parler. Elle entretenait notamment une liaison avec le professeur Rouf. D’ailleurs quand Doria a eu son accident, il se trouvait à ses côtés. Adham comprend enfin qui était réellement son épouse bien-aimée. Pour finir, Samira lui raconte sa vie. A la demande de ses parents, elle a dû épouser un homme qu’elle n’aimait pas. Mais jamais elle n’a consenti à consommer le mariage car dans son cœur il n’y avait de la place que pour Adham. C’est ainsi qu’elle est tombée gravement malade et qu’elle a été hospitalisée. 
Devant un tel amour, le jeune homme se rend compte qu’il s’était trompé. La femme de sa vie, c’est Samira. Il lui propose de poursuivre ensemble le voyage de l’existence. Elle semble acquiescer à sa proposition mais elle doit s’absenter. Elle disparaît dans un parc dont les grilles se referment derrière elle. Adham, à nouveau heureux, s’installe sur un banc pour l’attendre. Les heures passent. N’y tenant plus, il décide d’escalader les grilles du parc et il découvre qu’il se trouve dans un cimetière chrétien. En en parcourant les allées, il finit par tomber sur la tombe de Samira. La femme qui lui avait redonné espoir en la vie était morte par amour pour lui.


Critique

Le Dernier Aveu est un monument, un monument de sottise et de mauvais goût qui suscitera tout à la fois la consternation (Mon Dieu ! Quel gloubi-boulga !) et l’admiration (Chapeau l’artiste !).

Le scénario reprend la trame d’un film de 1961 Avec les Souvenirs réalisé par Saad Arafa : un homme désespéré par la disparition de sa femme adorée apprend qu’en fait celle-ci était une manipulatrice qui n’avait de cesse de le tromper. Le film de Saad Arafa, sans être une totale réussite avait certaines qualités. Avec Le Dernier Aveu, nous sommes projetés dans une toute autre dimension, très loin de la médiocrité ordinaire et au plus près du ratage absolu. Pourtant, on devine que l’intention des auteurs était de faire une œuvre importante qui évoquerait avec poésie le tragique de la destinée humaine. Ce film en est la preuve éclatante : des intention louables peuvent vous conduire au ridicule le plus piteux.

Nous ne pouvons que plaindre les acteurs ayant accepté de participer à un tel fiasco et notre commisération ira en priorité aux deux actrices du film, Nelly et Nabila Ebeid, qui sont réduites à de pauvres caricatures indignes de leur talent. Nelly, qui joue le fantôme, est empaquetée dans une longue robe blanche, la tête enserrée dans un voile . Pendant tout le film, elle adopte la même attitude : les yeux fixes, un léger sourire aux lèvres et ne se déplaçant qu’au ralenti pour souligner le côté surnaturel de son personnage. Mais le pompon, c’est Nabila Ebeid qui doit incarner la méchante pas surnaturelle pour un sou ! Elle parle peu dans cette histoire édifiante. L’essentiel de sa prestation consiste à rire ou à ricaner en faisant ballotter sa poitrine généreuse. Une mention spéciale pour la scène sur le bateau où elle danse (danser est un bien grand mot !) sous le regard émoustillé de tous les passagers à bord !

Le Dernier Aveu nous offre néanmoins quelques scènes d’anthologie. Ma préférée est celle de la première rencontre du fantôme et du veuf. Le réalisateur et son scénariste sont au sommet de leur art et nous proposent du grand n’importe quoi à un degré tel qu’on bascule quasiment dans le surréalisme. Souvenons-nous de la formule de Lautréamont qu’aimaient tant André Breton et ses disciples «Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ». Eh bien cette scène illustre à merveille cette conception de la beauté. La rencontre des deux personnages se passe dans une discothèque (Avec son accoutrement mystico-médiéval, on se demande comment la femme a bien pu entrer dans l’établissement !). Derrière les danseurs, il y a un mur recouvert d’une fresque représentant des silhouettes surmontées d'une phrase en anglais : « Please don’t touch me » . Comment ne pas y voir un message d’origine divine destiné au héros : pas touche à la dame qui est morte sinon gare ? Et quand Adham et Samira se retrouvent à leur table pour poursuivre leur entretien chargé d’émotion contenue, le dj de la boîte décide de diffuser le tube disco « Kung Fu Fighting » de Carl Douglas. Effet garanti !

Une autre scène croquignolette, c’est bien sûr la dernière. Le héros est entré dans le parc qui se révèle être un cimetière. Il en parcourt les allées tandis qu’on entend des bruits sinistres et des borborygmes monstrueux. Un vent glacial s’est levé, Adham grelotte de froid. Le spectateur est au comble de l’angoisse ! L’homme finit par gravir un petit monticule au sommet duquel se trouve une tombe plus grande que toutes les autres, comme celle d’un prince ou d’une princesse. Bien sûr, c’est celle de Samira ! A sa tête, on devine que le héros a enfin compris que sa nouvelle amie était morte, ce que le spectateur avait deviné depuis le début.

La seule qualité du film réside peut-être dans ce comique involontaire qui permet de le visionner dans son intégralité sans trop souffrir. L’une des séquences les plus drôles est assurément celle où Adham fait un cauchemar dans lequel il assiste à la noyade de sa compagne. La scène est filmée au ralenti et on voit la jeune femme dans un maillot de bain très seyant entrer dans la mer tout en se coiffant d’un bonnet jaune vif. Quand elle s’éloigne du rivage, on dirait une grosse bouée pour bateau. Soudain, dans cette mer d’huile, Nabila Ebeid remue des bras en tous sens et ouvre grand la bouche pour signifier qu’elle est en difficulté alors que l’on voit très nettement qu’elle est accroupie dans cinquante centimètres d’eau ! Des scènes rigolotes comme celle-là, le film en regorge et je laisse aux futurs spectateurs le plaisir de les découvrir par eux-mêmes.

Réflexion faite, ma chronique est peut-être un peu sévère. En effet, ce film a tout pour devenir culte. Le réalisateur mettra un terme à sa carrière après que Le Dernier Aveu a reçu en 1979 le prix du meilleur film décerné par le centre catholique égyptien. Peut-être a-t-il pensé qu’il lui serait impossible de faire mieux. Dommage !

Appréciation : 1/5
*

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

vendredi 15 mars 2019

Souvenir d'une Nuit d'Amour (Zokara laila hob, 1973)


ذكرى ليلة حب
ﺇﺧﺮاﺝ: سيف الدين شوكت



Seif El Din Shawkat a réalisé Souvenir d'une Nuit d'Amour en 1973.
Distribution : Salah Zulficar, Nabila Ebeid, Nelly, Mona Wasef, Sabah Al-Jazayri, Maha Al Saleh, Rafiq Subaie, Nadia Arslan, Ziad Mawlawi, Mariam Fakhr Eddine
Scénario : Seif El Din Shawkat
Musique : Suhail Arafa


Salah Zulficar


Salah Zulficar et Nabila Ebeid

Maha Al Saleh et Ziad Mawlawi

Rafiq Subaie


Nelly et Salah Zulficar

Mona Wasef

Nelly

Salah Zulficar et Mariam Fakhr Eddine

Sabah Al Jazayra


Résumé

Adel vit heureux avec son épouse Layla. Celle-ci est gravement malade du cœur et son état nécessite un suivi médical constant. Pour des raisons professionnelles, Adel doit s’absenter un certain temps, loin de sa femme. Alors qu’il dîne dans un cabaret, il retrouve Camilia, une ancienne petite amie qui est la danseuse de l’établissement. Elle est toujours amoureuse de lui et Adel n’est pas insensible à son charme. Il essaie de l’oublier, de penser à autre chose mais un jour, pour échapper à un homme qui la harcèle, elle trouve refuge dans la chambre que loue Adel dans un motel de la ville. Evidemment, ils redeviennent amants. Le lendemain, Adel reprend le chemin du retour. Il a hâte de retrouver sa femme et d’oublier cette malheureuse aventure. Mais Camilia est dans un tout autre état d’esprit : elle veut faire sa vie avec lui. Elle se présente à son domicile alors qu’il s’y trouve seul et menace de tout dire à Layla. Le mari infidèle se précipite sur sa maîtresse et la rudoie de manière si brutale qu’elle s’effondre, inconsciente. Adel court à l’étage chercher de quoi la soigner mais quand il la rejoint, il ne peut que constater son décès. 
Adel est désespéré. Il décide de placer le corps de la jeune femme dans une malle et de jeter celle-ci dans la rivière. Au bout de quelques jours, la police repêche la malle et découvre le corps de la victime. Celui qui est chargé de l’enquête est un officier de police, grand ami d’Adel. Tous les indices finissent par accuser ce dernier. C’est tout à la fin qu’on découvre qu’il n’a pas tué sa maîtresse mais que le coupable est l’homme qui la harcelait. L’assassin s’était introduit dans la maison d’Adel et profitant du fait que Camilia inanimée était restée seule, il l’avait étranglée. Adel est donc innocent. Heureux et soulagé, il peut retrouver Layla.

mardi 12 février 2019

Le Café de Mawardi ('ahwat al-mawardy, 1982)

قهوة المواردي
ﺇﺧﺮاﺝ : هشام أبو النصر



Hisham Abu El-Nasr a réalisé le Café de Mawardi en 1982.
Distribution : Farid Shawki, Nabila Ebeid, Youssef Chaban, Farouk El Feshawi, Mamdouh Abdelalim, Nadia Zaghloul, Abdel Salam Mohamed, Hassan Hosny, Ibrahim Nasr, Naima El Soghaiar, Hafez Amin, Aleya Abdel Moneim, Qadria Kamel, Hisham Abu Al Nasr, Thuraya Ezzelddin, Saleh El Aweil, Mohamed Mahmoud
Une histoire d'Ahmed Galal
Scénario et dialogues de Mohsen Zayed
Musique : Ali Saad

Mamdouh Abdelalim

Farid Shawki

Ibrahim Nasr et Farid Shawki

Farid Shawki et Nadia Zaghoul

Nabila Ebeid

Abdel Salam Mohamed

Mamdouh Abdelalim et  Farouk El Feshawi

Nabila Ebeid

Youssef Chaban et Hassan Hosny

Aleya Abdel Moneim et Hafez Amin



Résumé

Chronique sociale. Hassanein Abu Sana sort de prison. Il avait été condamné à dix ans d’incarcération pour le meurtre de l’un des résidents de l’immeuble dont il est propriétaire. Dans le quartier l’annonce de son retour suscite la peur et l’angoisse. Hassaneim revient avec des projets : il veut profiter de l’ouverture économique initiée par le gouvernement et il veut transformer le secteur en une zone d’activités commerciales essentiellement tournées vers le trafic et la contrebande. Il convainc certains de ses locataires de quitter leurs appartements afin de les transformer en bureaux d’import-export. Très vite, les devantures commerciales fleurissent dans les rues du quartier. Ahmed, un journaliste, rédige un article sur toutes ces transformations qui chassent les locataires les plus modestes de leurs logements, mais la direction de son journal refuse de le publier. 
Ibrahim Al Mawardy est le propriétaire du café où tous les gens du coin se retrouvent. C’est chez lui que se réunissent les opposants à Hassaneim. Ibrahim a une fille, Farawla dont est follement amoureux le serveur de l’établissement, Safrout mais celle-ci l’a toujours repoussé sans ménagement. Un jour il s’introduit dans sa chambre et tente d’abuser d’elle. Elle parvient à se dégager et à le faire fuir. Safrut décide de quitter le café Al Mawardy.
Le malaise grandit entre Hassaneim et les habitants du quartier mais la ronde des investisseurs et des hommes d’affaires se poursuit sur un rythme soutenu. Hassaneim a demandé à Ghabasha d’accueillir dans sa maison un arabe très riche qui pourra lui être très utile dans la réalisation de ses projets. 
Dans le même temps, on assiste au déroulement plus ou moins chaotique de plusieurs histoires d’amour :
Ibrahim épouse sa maîtresse Ragaa mais il finit par la répudier quand il découvre les liens très étroits qu’elle a noués avec Hassaneim. 
Ghabasha veut que Warda, sa nièce, épouse son riche locataire mais elle refuse : elle aime Mamdouh, un étudiant qui réside dans l’immeuble mais qui hélas n’éprouve aucun sentiment pour elle. Le jour du mariage, elle s’enfuit et trouve refuge auprès du journaliste Ahmed et de son jeune ami Shaban. 
De son côté, Ahmed a conquis le cœur de la fille d’Ibrahim et ils projettent de se marier. Mais à peine commencée, leur histoire va se terminer de manière tragique. 
En effet, Safrut a fait son retour dans le quartier. Il est devenu riche et il s’est associé à Hassanein Abu Sana. Ils ont décidé d’éliminer Ahmed le jour même de son mariage. Un tueur abat celui-ci alors qu’Hassanein fait un discours devant tous les convives. 
Après la mort du journaliste, Shaban, son ami, rassemble tous ses articles et les fait publier. Mamdouh retrouve Warda, la nièce de Ghabasha, et l’épouse. Hassaneim fait l’objet de l’hostilité générale et Ibrahim reste le seul chef du quartier.


dimanche 16 décembre 2018

Elle tomba dans une mer de miel (Wa saqatat Fe Bahr El Asal,1977)

وسقطت في بحر العسل 
إخراج : صلاح ابو سيف 


Salah Abou Seif a réalisé Elle tomba dans une mer de miel en 1977.
Distribution : Mahmoud Yassin (Abu Bakr), Nabila Ebeid (Maysa), Taheya Carioca (Nafousa), Nadia Lutfi (Zeze), Faten Anwar (Amina), Tarek El Nahry, Omar El-Hariri (Fahmi), Ali Ezz Eddin, Samir Ghanem (Essam), Aziza Helmy (la mère de Maysa), Layla Mukhtar (Didi), Rawia Saïd (Sameha), Fatheia Shahin (Farida), Younes Shalaby (Samïa)
Scénario : Salah Abou Seif
D'après une histoire d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Omar Khorsheid

Mahmoud Yassin

Mahmoud Yassin et Nabila Ebeid

Mahmoud Yassin et Nabila Ebeid

Nabila Ebeid

Rawia Saïd, Nabila Ebeid et Nadia Lutfi

Nabila Ebeid

Nadia Lutfi et Omar El Hariri

Fatheia Shahin et Nadia Lutfi

Taheya Carioca



Résumé

Maysa est une jeune fille appartenant à une famille aisée d’Alexandrie. Ses parents lui laissent beaucoup de liberté et elle passe le plus clair de son temps avec ses amis. Un soir, dans une fête, elle rencontre un jeune étudiant en architecture Abu Bakr. Après la soirée, le garçon propose à Maysa de la raccompagner chez elle. Sur la route, ils font un crochet par chez lui : il veut prêter un livre à la jeune femme. C’est ainsi qu’elle découvre le petit appartement de son nouvel ami. Le désordre est indescriptible, il ya des piles de livres à même le sol mais Maysa est séduite par cet intérieur d’étudiant amoureux de la culture et des arts. Entre les deux jeunes gens, si les choses ne vont pas plus loin cette nuit-là, l’attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre est manifeste. Ils décident de se revoir et ils passent une journée à la plage, rien que tous les deux. Pour Maysa, c’est le bonheur. Elle en est certaine : ils sont faits pour s’aimer et vivre ensemble. Les rencontres se multiplient. Ils deviennent inséparables. Un jour, elle décide de présenter Abu Bakr à sa mère. Les deux femmes organisent un goûter mais « l’invité » ne viendra pas. Maysa est affreusement déçue. Elle soupçonne Abu Bakr d’avoir une autre femme dans sa vie. Elle veut en avoir le cœur net et elle décide de l’interroger. Il n’essaie pas de nier : il est effectivement lié à une autre femme à qui il doit beaucoup et qu’il ne peut quitter mais Maysa doit savoir que c’est elle qu’il aime et uniquement elle. Cette révélation consterne la jeune femme. Elle cherche à connaître l’identité de sa rivale. Elle soupçonne d’abord Zizi, une personnalité bien connue de la ville. Sur la plage, elle la voit fumer des cigarettes de la même marque que celles fumées par Abu Bakr. Mais elle se trompe : elle découvre par la suite que la maîtresse cachée, c’est en fait Madame Nafousa. Cette femme, obèse et âgée, est la logeuse d’Abu Bakr mais c’est aussi sa bienfaitrice: elle le nourrit et veille sur lui afin qu’il puisse préparer ses examens, débarrassé de tous les soucis de la vie quotidienne. Elle l’a enfin mis en relation avec un certain nombre d’entrepreneurs de la région susceptibles de l’aider dans sa carrière. 
Après son entrevue avec cette femme, Maysa décide de ne pas abandonner le combat et elle fait bien : Abu Bakr finit par rompre avec sa logeuse pour l’épouser.

dimanche 5 mars 2017

Festival de Charm El Cheikh du film arabe et européen (Egypte)

مهرجان شرم الشيخ للسينما العربية والأوروبية

 


Du 5 au 11 mars se tiendra la première édition du Festival de Charm El Cheikh du film arabe et européen. La manifestation sera présidée par la grande actrice Nabila Ebeid (née en 1945, elle est une figure incontournable du cinéma égyptien depuis le début des années soixante.)


Nabila Ebeid en 1963

 

Deux films égyptiens ont été sélectionnés :

 

Ali, la Chèvre et Ibrahim de Sherif El Bendary
avec Ali Sobhy, Ahmed Magdy, Salwa Mohamed Ali


Ali est tombé amoureux d’une chèvre car il croit qu'elle est la réincarnation de sa fiancée Nada. Il travaille dans un studio d’enregistrement et commence à entendre des voix qui le terrifient. Sur les conseils de sa mère, il consulte un guérisseur. Dans la clinique de celui-ci, il fait la connaissance d’Ibrahim. Pour le thérapeute, les deux hommes sont envoûtés. Pour rompre le maléfice, ils devront jeter trois pierres magiques dans les trois « eaux » égyptiennes : le Nil, la Mer Rouge et la Méditerranée



In the Last Days of the City (Akher ayam el madina) de Tamer El Said
avec Khalid Abdalla, Laila Samy, Hanan Youssef


En 2008, au Caire, Khalid se bat pour réaliser un film sur sa ville. Il voudrait en restituer la vitalité protéiforme sous la chape de plomb que le régime de Moubarak fait peser sur l’ensemble du pays depuis plus de trente ans. Les difficultés s’accumulent tandis que sur le plan personnel il doit affronter un drame : sa mère est en train de mourir à l’hôpital. Des amis lui envoient des images de Beyrouth, de Bagdad et de Berlin, ce qui l’encourage à poursuivre son travail.



On pourra aussi revoir quatre grands classiques du cinéma égyptien :

Mon Père sur l'Arbre (Abi fawq al chagarah, 1969) d'Hussein Kamal 
avec Abdel Halim Hafez et Nadia Lutfi




Le Fils de Hamido (Ibn Hamidu, 1957) de Fateen Abdel Wahab  
avec Hind Rostom, Ismaïl Yassin et Tawfiq El Deken



L'épouse n°13 (al-Zaawgah raqam talata'ch, 1962) de Fateen Abdel Wahab 
avec Rushdy Abaza , Shadia, Abdel Moneim Ibrahim



La Rue de l'Amour (Sharia el Hub, 1959) d'Ezzel Dine Zulficar
 
avec Abdel Halim Hafez, Sabah, Hussein Riad



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jeudi 30 juin 2016

la Danseuse et le Politicien (Al-raqissa wa-l-siyasi, 1990)

الراقصة والسياسي
إخراج : سمير سيف


La Danseuse et le Politicien a été réalisé par Samir Seif en 1990.
Adapté d’un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Distribution : Nabila Ebeid , Salah Kabil, Mostafa Metwali, Farouk Falawkas, Roshdy El Mahdy, Mohamed El Tagy, Mostafa Hachem, Ezzat Al Mashad
Scénario : Wahid Hamid
Musique : Mohamed Sultan, Farouk Salamah, Khaled El Amir


Salah Kabil

Nabila Ebeid et Farouk Falawkas

Salah Kabil et Nabila Ebeid

Roshdy El Mahdy et Moustafa Ashem

Nabila Ebeid

Nabila Ebeid et Salah Kabil


Résumé

Sonia Salim est une célèbre danseuse. Un jour elle voit à la télévision un ministre qui lui rappelle une ancienne relation. En effet c’est Abdel Hamid Rafat qu’elle a connu il y a une dizaine d’années. Il était venu la voir dans le cabaret où elle travaillait. Il lui avait demandé de danser pour un homme politique important lors d’une soirée privée. Elle serait très bien payée. Elle avait accepté. Après sa prestation, il l’avait raccompagnée à son domicile et ils avaient passé la nuit ensemble. Elle ne reçut jamais la somme promise et puis elle avait fini par oublier totalement cet amant d’un soir. Le revoir soudain à la télévision dans les habits de ministre l’a totalement bouleversée. Sonia veut reprendre contact avec lui. Grâce à son assistant, elle obtient ses coordonnées. Abdel accepte un rendez-vous. Ils couchent à nouveau ensemble. Mais Abdel comprend que cette liaison peut lui porter préjudice. Les élections approchent et un scandale aurait de fâcheuses conséquences pour lui et son parti. Il décide de rompre définitivement. Il donne des consignes très strictes à son équipe pour que tous les appels de Sonia soient impitoyablement rejetés. Quelque temps après, la danseuse délaissée fait un malaise. Elle est hospitalisée quelques jours. Personne ne vient la voir. Cette expérience la transforme complètement. Elle souhaite désormais se consacrer aux enfants. Grâce à sa fortune, elle veut fonder un orphelinat. Malheureusement, l’administration ne lui donne pas les autorisations nécessaires. Sa condition de « femme de mauvaise vie » lui ferme toutes les portes. Elle décide de contacter une dernière fois son ancien amant pour qu’il l’aide dans son projet. Il refuse d’intervenir. Folle de rage, Sonia convoque la presse pour annoncer la parution prochaine de ses mémoires dans lesquels elle fera des révélations fracassantes sur ses amours. Dans le camp d'Abdel Hamid Rafat, c’est la panique. Le ministre n’a plus le choix : il lève tous les obstacles qui se dressaient sur la route de la danseuse. La construction de l’orphelinat peut commencer.


Critique

Ce n’est pas la première fois que Nabilla Ebeid apparaît dans une adaptation d’une oeuvre d’Ihsan Abdul Quddus. La star apprécie les portraits de femmes que l’écrivain égyptien brosse roman après roman. Ce ne sont jamais des militantes révolutionnaires mais souvent des femmes modernes déterminées à vivre comme elles l’entendent dans la société telle qu’elle est. (Ihsan Abdul Quddus a écrit soixante romans, tous des best-sellers dans son pays. Près de cinquante d'entre eux ont fait l’objet d’une adaptation cinématographique. Aucun n’a été traduit en français.)
Dans La Danseuse et le Politicien, on suit le combat d’une femme qui ose s’en prendre à un ministre pour réaliser un projet cher à son cœur : la construction d’un orphelinat. 
Le film dénonce les préjugés qui ont toujours cours à l’encontre des danseuses ravalées au rang de prostituées. On les emploie volontiers pour agrémenter une manifestation officielle mais on leur voue un mépris absolu. C’est ce que montre l’une des scènes les plus réussies du film : après sa prestation lors d’un mariage où ont été conviés plusieurs membres du gouvernement, Sonia doit défendre son art face à des femmes qui n’ont que sarcasmes à la bouche. Malgré sa force de caractère, elle doit battre en retraite devant toutes ces harpies respectables. 
La cible principale du film est cette classe politique qui profite du système mis en place par Moubarak. Si au début des années quatre-vingt-dix, le Raïs reste populaire, il n’en est pas de même pour ses ministres qui sont unanimement critiqués pour leur corruption et leur hypocrisie. Comme le Abdel Hamid Rafat du film, bien des responsables politiques profitent de leur position pour séduire des femmes « de mauvaise vie ». Et ensuite ils redoublent d’ingéniosité pour que leurs frasques restent à jamais ignorées de leurs électeurs (Même si nous sommes dans un régime de parti unique, il faut quand même sauver les apparences !). 
Dans la Danseuse et la Politicien, on peut saluer la performance de Nabila Ebeid, qui à quarante-cinq ans passés, exécute plusieurs danses et joue dans des scènes d’amour assez osées. Elle qui fut l’une des actrices les plus populaires du cinéma égyptien tient à dire à son public qu’elle est toujours à la hauteur de sa réputation et qu’on aurait tort de la considérer comme une has been. Soit. 
Il n’empêche que les bons sentiments ne font pas les bons films. Et si certains en doutaient encore, la Danseuse et le Politicien est la preuve qu’il leur manquait. 
C’est filmé avec une rare platitude et on a bien du mal à compatir au destin de cette danseuse d’âge mur. Certes, l’héroïne a souvent les yeux baignés de larmes mais cela ne marche pas. Le réalisateur est incapable de faire naître une véritable émotion car il est clair que lui même en filmant ne ressent rien. 
Quant au caractère engagé de l’œuvre, il n’est pas d’une folle originalité ni d’une grande hardiesse : le portrait du ministre corrompu est un poncif du cinéma égyptien, un poncif qui dominera les années quatre-vingt (En revanche, il est quasi impossible de trouver un seul film de la même période s’en prenant, même de manière voilée, au Raïs lui-même.). 
Et le plus gênant, c’est le caractère hypocrite du film car au final, il partage les préjugés qu’il prétend dénoncer : la danse reste un art immoral, et pour se racheter, Sonia emploie toute sa fortune mal acquise pour le bonheur des enfants abandonnés. La morale est claire : le salut passe forcément par l’abandon du métier de danseuse.

Appréciation : 2/5
**
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin