Affichage des articles dont le libellé est Hussein Helmy El Mohandes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Hussein Helmy El Mohandes. Afficher tous les articles

mardi 14 août 2018

Les réalisateurs : Hussein Helmy El Mohandes (1920-2004)

حسين حلمي المهندس

Hussein Helmy El Mohandes réalise son premier film en 1959, Soleil de Minuit avec Zubaïda Tharwat et Kamal Al Shennawi. Il en tournera quatorze comme réalisateur. Dans l'histoire du cinéma égyptien, il s'est fait un nom essentiellement comme scénariste et dialoguiste. Il a écrit pour les cinéastes les plus importants de son temps : Youssef Chahine, Ezzel Dine Zulficar, Kamal Sheikh, Houssan Al Din Mostafa, Fateen Abdel Wahab etc.


Trois films de Hussein Helmy El Mohandes ont été mentionnés dans ce blog :

Le Soleil de Minuit  (Shams La Tgheeb, 1959)
avec Zubaida Tharwat (Soha), Kamal El Shennawi (Salah, l’ophtalmologue), Hussein Riad (Ahmed, le père de Soha), Youssef Fakhr El Din (Essam), Aida Helal (Kawthar, la fiancée d’Ahmed), Nazim Shaarawy (le directeur de l’institut pour aveugle), Thuraya Fakhry (la nourrice), Mary Ezz El Din (la mère d’Essam), Ahmed Loxer (le premier médecin), Ahmed Farahat (Mohamed, le petit bédouin)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Production : Youssef Obaid
 

Soha est une jeune fille qui mène une existence heureuse auprès de son père et de son petit frère. Depuis la disparition de la mère, une nourrice affectueuse et dévouée veille sur toute la petite famille. Pour parfaire son bonheur, Sohah est amoureuse d’un jeune garçon avec qui elle projette de se marier. Ce sont les vacances et Ahmed, le père, a décidé de séjourner au Fayoum avec ses deux enfants. Il en profite pour leur présenter Kawthar, la jeune femme qu’il compte épouser. A l’hôtel, Soha fait la connaissance de Mohamed, un petit bédouin qui vit dans le désert avec sa famille. Ensemble, ils se promènent dans la nature environnante. Soha s’est prise d’affection pour son petit compagnon et quand celui-ci tombe malade, elle passe ses journées à son chevet pour lui apporter soin et réconfort. Malheureusement, l’état de l’enfant s’aggrave et il meurt subitement. Soha est effondrée. Elle quitte précipitamment la tente de la famille bédouine et se perd dans le désert. Soudain, elle aperçoit au loin son père qui était parti à sa recherche. En voulant le rejoindre, elle chute et sa tête heurte violemment une grosse pierre. Elle perd connaissance. Quand Soha revient à elle, elle est à l’hôpital entourée de son père, de son frère et de son fiancé. Mais elle découvre en même temps qu’elle a perdu la vue. Toute la famille est bouleversée. Quand elle retourne chez elle, son père et sa nourrice lui manifestent toute l’affection dont ils sont capables. Mais elle aimerait avoir aussi auprès d’elle son fiancé Essam. Elle téléphone chez ses parents mais elle comprend qu’il a décidé de rompre…

Notre avis : « Le Soleil de Minuit » est le premier film que réalise Hussein Helmy El Mohandes. Il a déjà 39 ans et une longue carrière de scénariste derrière lui. On dit qu’il fut le découvreur de Zubaïda Tharwat, l‘actrice principale de ce film. Celle-ci apparaît pour la première fois à l’écran en 1956 mais sa carrière débute vraiment en 1957, alors qu’elle a 17 ans. Les quatre films dans lesquels elle joue avant « Le Soleil de Minuit » ont tous été écrits par Hussein Helmy El Mohandes. Ce dernier serait-il passé à la réalisation pour sa petite protégée ? On peut légitimement se poser la question. Ce premier film est un mélodrame lacrymal qui accumule dans sa première partie tous les poncifs du genre. On constatera quelques similitudes avec « Le Petit Ange », écrit aussi par Hussein Helmy El Mohandes et réalisé par Kamal El Sheikh en 1957. Zubaïda Tharwat y joue déjà une jeune adolescente que le destin accable et qui bouleverse son entourage par son courage et sa générosité. Hussein Riad joue exactement le même rôle dans les deux films : dans celui de 1957, il est le grand-papa qui pleure et dans celui de 1959, il est le papa qui pleure (Hussein Riad a toujours eu la larme facile. Pourtant ce n’est pas dans ce registre qu’il est le meilleur, tant s’en faut.*). Si « Le Petit Ange » était d’une insupportable mièvrerie, ce « Soleil de Minuit » nous semble nettement plus réussi, notamment la seconde partie qui narre l’affrontement entre l’ancien fiancé de l’héroïne, violent et sans scrupule et le jeune médecin qui veut tout tenter pour qu’elle recouvre la vue. Ces deux personnages sont joués par deux grands acteurs terriblement doués, Youssef Fakh El Din et Kamal El Shennawi. A noter qu’en cette même année 1959, Kamal El Shennawi et Zubaïda Tharwat triomphent dans l’excellent « Elle vécut pour l’amour » d’El Sayed Bedeir.

* Dans ce style « larmes et reniflements », Hussein Riad se surpasse dans « Rendez-vous avec la vie » d’Ezzel Dine Zulficar (1953). Il y incarne un médecin dont la fille unique est atteinte d’une maladie incurable.


Sous le Ciel de la Ville (Tahta Samaa Almadina, 1961)
avec Iman (Soad), Samia Roshdy (la mère de Soad), Kamal El Shennawy (Ahmed Kamal), Hussein Riad (Amin Azmy), Zouzou Chakib (Fayqa), Sherin (Bassima), Fatheia Chahine (Sharifa), Nahed Sharif (Layla), Tawfiq El Deken (Wahid), Amira Amir (Mona Hassan), Abdel Hamid Badawy (le portier), Abdel Moneim Basiony (Hamed), Nagwa Fouad (la danseuse), Mohamed Abdel Moteleb (le chanteur), Dalal (la chanteuse)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Abdel Azim Abdelhaqq


Drame social. Histoires croisées de trois femmes. Soad a épousé un jeune avocat réputé pour son honnêteté, une qualité qu’elle considère comme un frein à son ambition. Elle finit par le quitter. Bassima a été chassée de chez elle par son beau-père. Elle est recueillie par un couple de proxénètes qui va la forcer à se prostituer. Et enfin, Mona qui a été abandonnée par son amant, un homme d’affaires corrompu. Elle se retrouve dans la maison de passe que dirige Bassima pour le compte de ses deux « employeurs ».


Moi et mes filles (Ana wa banati, 1961)
avec Abdel Moneim Ibrahim (Fahmy), Salah Zulficar (Samir), Zahrat Al Oula (Mervat), Nahed Sharif (Maysa), Fathia Chahine (propriétaire de la boutique de mode), Fayza Ahmed (Mahasin), Amal Farid (Mona), Zaki Rostom (Mahmoud Abdel Fatah), Samia Roshdy (la mère d’Hamza), Ali Kamal (Gaber), Ahmed Bali (un ami de Mahmoud), Abdel Ghani El Nagdi (Hamza)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Attya Sharara, Ibrahim Haggag, Mohamed Al Mogi


Drame. Mahmoud Abdel Fatah est veuf et il élève seul ses quatre grandes filles : Mervat, Maysa, Mahasin, Mona. Il leur a donné une excellente éducation mais il n’a pas les moyens de financer leur futur mariage. La situation se complique quand il est mis brutalement à la retraite. Sur les conseils d’une relation, il investit toutes ses économies dans une société qui pourra lui faire gagner beaucoup d’argent. Il voit enfin l’avenir avec un certain optimisme. Las ! En se rendant au siège de la société, il s’aperçoit qu’elle a déménagé sans laisser d’adresse : il a été joué par des escrocs qui ont disparu avec son argent ! Il a un malaise et chute dans l’escalier. Il est hospitalisé. Désormais, ses quatre filles devront affronter seules les difficultés de la vie…

Notre avis : la chronique familiale est dans le cinéma égyptien un genre en soi. Nous retrouvons dans « Moi et mes filles tous les ingrédients qui ont fait le succès de ces productions. Le fil narratif est toujours à peu près le même : une famille nombreuse qui autrefois a connu l’aisance doit affronter des difficultés de toutes sortes, ce qui conduit certains de ses membres à faire des choix malheureux. Comme toujours, Zaki Rostom excelle dans ces rôles de patriarches qui vacillent sous les coups du destin. Mais l’intérêt du film repose essentiellement sur le très attachant quatuor formé par les quatre filles. Les deux plus jeunes actrices, Nahed Sharif et Amal Farid, sont d’une spontanéité et d’une justesses rares (Nahed Sharif était une excellente actrice et il est tout à fait regrettable que les producteurs, les critiques et le public n’aient voulu voir en elle que la petite pin-up sexy pour comédies vulgaires.). En revanche, Fayza Ahmed constitue le « maillon faible » de « Moi et mes filles » : si elle sait chanter, elle ne sait absolument pas jouer la comédie. Ce n’est sans doute pas un hasard si ce film est le denier dans lequel on lui a confié un rôle. Dans les suivants, elle se contentera de chanter.

dimanche 3 décembre 2017

Sous le Ciel de la Ville (Tahta Samaa Almadina, 1961)

تحت سماء المدينة
ﺇﺧﺮاﺝ: حسين حلمي المهندس


Hussein Helmy El Mohandes a réalisé Sous le Ciel de la Ville en 1961.
Distribution : Iman (Soad), Samia Roshdi (la mère de Soad), Kamal El Shennawy (Ahmed Kamal), Hussein Riad (Amin Azmy), Zouzou Chakib (Fayqa), Sherin (Bassima), Fatheia Chahine (Sharifa), Nahed Sharif (Layla), Tawfiq El Deken (Wahid), Amira Amir (Mona Hassan), Abdel Hamid Badawy (le portier), Abdel Moneim Basiony (Hamed), Nagwa Fouad (la danseuse), Mohamed Abdel Moteleb (le chanteur), Dalal (la chanteuse)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Abdel Azim Abdelhaqq


Sherin et Iman








Kamal Al Shennawi et Amira Amir

















Iman et Tawfik El Deken

















Hussein Riad












Sherin, Samia Rosshdi, Iman






Résumé

Histoires croisées de trois femmes : Mona, Soad et Bassima
Mona Hassan est devenue la maîtresse de son patron, Amin Azmi, un homme d’affaires corrompu qui lui a promis le mariage puis s’est désisté. Celui-ci vient de signer un contrat avec une société qui va lui faire gagner beaucoup d’argent. Pour conclure l’affaire, il a besoin d’un avocat  qui apporte sa caution. Il se tourne vers Ahmed Kamal, un jeune juriste à peine sorti de l’université. Dans un premier temps, celui-ci refuse. Mais sa fiancée, Soad, a des goûts de luxe et  rêve d’une vie fastueuse. Pour la satisfaire, Ahmed finit par accepter la proposition malhonnête mais lucrative d’Amin Azmi. Soad et Ahmed peuvent se marier.
Bassima vit avec son beau-père qui est tapissier. Les affaires de celui-ci marchent bien et il a coutume de fumer du hachich avec son ami Hamid. Ce dernier est très intéressé par Bassima. Un jour que le beau-père s’est endormi, Hamid en profite pour déclarer sa flamme à la jeune femme qui le repousse. Il se jette sur elle mais  elle lui échappe et se précipite sur son beau-père pour qu’il intervienne. Contre toute attente celui-ci prend la défense de son ami et chasse Bassima de chez lui. La jeune fille erre sans but dans les rues de la ville. Elle est recueillie par un couple de proxénètes, Fayqa et Qarni.
Ahmed regrette de s’être associé à Amin Azmi.  Il se rend dans l’entreprise spoliée par l’escroc et promet de rembourser tout l’argent  indûment perçu.  Cette décision met en rage Soad. Elle décide de retourner vivre chez sa mère et demande le divorce. Ahmed prie son ami Wahid d’intervenir auprès de sa femme pour qu’elle renonce à son projet.  Malheureusement l’ami devient un traître car il souhaite conquérir la jeune femme. Il l’incite à divorcer et à réclamer une pension alimentaire qui lui permettra de vivre comme elle l’entend. Wahid  emmène Soad danser dans un cabaret. Elle revient chez sa mère au milieu de la nuit, totalement ivre. Furieuse, sa mère la frappe violemment. Soad  s’enfuit et s’installe dans un appartement que lui a trouvé Wahid.  Au retour d’une fête, ce dernier tente d’abuser de sa protégée. Elle se débat et s’effondre, inconsciente. La croyant morte, Wahid s’enfuit.  
Amin Amzi envoie sa maîtresse chez Ahmed pour qu’elle récupère des documents.  Mais Mona  sympathise avec l’avocat et lui révèle ce que trame l’homme d’affaires véreux.  Apprenant la trahison de la jeune femme, Amin la chasse de chez lui. C’est ainsi que Mona retrouve Bassima dans l’établissement qu’elle gère pour le compte du couple de proxénètes, Fayqa et Qarni.  Elle lui raconte son histoire. Bassima décide de faire chanter Amin Amzi. Elle se rend ensuite chez Soad qui est complètement seule. La jeune divorcée a essayé de renouer avec Ahmed puis avec sa mère mais les deux l’ont rejetée.  Elle devient à son tour une pensionnaire de Fayqa et Qarni.
 Un jour, la police fait irruption dans la « pension ».  Tout le monde est arrêté. On retrouve les trois héroïnes au tribunal, accompagnées d’Ahmed, avocat de la défense. Dans sa plaidoirie, le jeune homme dénonce  Amir Azmi qui prend conscience du mal qu’il a fait. Même chose pour Wahid qui est venu témoigner en faveur de Soad.  Bref, on regagne le droit chemin et on se réconcilie. Bassima a été condamnée à trois ans de prison mais Mona et Soad ont été acquittées.