Affichage des articles dont le libellé est Kitty Fotsaty. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Kitty Fotsaty. Afficher tous les articles

samedi 6 septembre 2025

Danse : Kitty Fotsaty (Voutsaki), 1953 (2)

كيتى فوتساتى






Kitty joue et danse dans Fils d’Aristocrates, une comédie réalisée par Hassan El Seifi en 1953. Dans son précédent film, Vous êtes témoins, sorti la même année, Hassan El Seifi avait très mal exploité le talent de la danseuse d’origine grecque. Cette fois-ci, il lui a confié un véritable rôle et ses chorégraphies sont beaucoup plus élaborées (Elles rappellent en plus modeste celles des comédies musicales de Naima Akef.). Dans la première partie, le réalisateur lui dédie une très longue séquence où Kitty peut déployer toutes les facettes de son art, avec la vitalité et l’allégresse qui la caractérisent.

Kitty n'apparaitra que dans trois films d'Hassan El Seifi. Le plus réussi est sans nul doute le dernier réalisé en 1954, Le Fantôme d'Ismaïl Yassin.


dimanche 1 septembre 2024

Danse : Kitty Fotsaty (Voutsaki), 1953

كيتى فوتساتى






Kitty danse et joue dans Vous êtes témoins, une comédie musicale réalisée en 1953 par Hassan El Seifi. En cette seule année, la danseuse d'origine grecque tourne dans quatorze films ! Pour Vous êtes témoins, elle danse à plusieurs reprises et joue le rôle de la maîtresse de l'un des personnages principaux. Si elle s'y révèle une excellente actrice, ses prestations dansées sont plus décevantes.

mardi 21 mai 2024

Danse : Kitty Fotsaty (Voutsaki), 1952

كيتى فوتساتى







Kitty danse dans Tu es Ma Vie, un film réalisé par Youssef Maalouf en 1952 avec dans les rôles principaux Kamal Al Shennawi et Shadia. Elle a 25 ans (si elle est bien née en 1927 et non en 1930 comme certains l'affirment.). Cette année 1952 est une période très faste pour la danseuse d'origine grecque : elle apparaît dans dix-huit films, essentiellement pour danser mais aussi pour jouer la comédie.
 

mercredi 15 septembre 2021

Ismaël Yassin chez les fous (Ismael Yassin fi mostashfa el maganen, 1958)

إسماعيل يس في مستشفى المجانين
ﺇﺧﺮاﺝ : عيسى كرامة



Issa Karama a réalisé Ismaël Yassin chez les fous en 1958.
Distribution : Ismaël Yassin (Hassouna), Hind Rostom (Tema), Zinat Sedki (la mère de Tema), Abd El Fatah El Kosary (le père de Tema), Reyad El Kasabgy (Aliwa, le principal rival d’Hassouna), Hassan Atla (un fou), Fouad Ratab (un fou), Farhat Omar (un fou), Abdel Moneim Ibrahim (un fou), Abdel Moneim Ismaïl (le marchand de légumes), Hussein Ismaïl (le boucher), Hussein Asar (Zaki Al-Qahwaji), Mohsen Hassanein, Kitty (la danseuse), Helen (la folle qui fait un strip-tease), Salha Kasin, Abdel Hamid Zaki (le propriétaire de la pâtisserie), Ezzedin Islam (le directeur de l’hôpital), Abdel Ghany Kamar (l’astrologue)
Scénario : Abbas Kamel, Abdel Fattah El Sayed
Musique : Attya Sharara


Abd El Fatah El Kosary et Reyad El Kasabgy





Zinat Sedki et Abdel Moneim Ibrahim



Zinat Sedki et Abd El Fatah El Kosary



Kitty et Abd El Fatah El Kosary



Ismaël Yassin et Abd El Fatah El Kosary


Hind Rostom



Fouad Ratab et Farhat Omar



Helen



Helen et Ismaël Yassin



Résumé

Comédie. Tout le monde dans le quartier veut épouser Tema. Son père a emprunté de l’argent aux uns et aux autres en leur promettant à chaque fois de leur donner la main de sa fille. Tema est amoureuses de Hassouna, le pâtissier. Malheureusement, Aliwa, un prétendant qui travaille à l’hôpital psychiatrique s’engage à éponger toutes les dettes du père si celui-ci consent à faire de lui son gendre. Les deux hommes font affaire mais il faut se débarrasser d’Hassouna. Ils décident de le faire passer pour fou. C’est ainsi que le pauvre pâtissier se retrouve interné à l’hôpital psychiatrique. Aliwa invite Tema et sa mère à se rendre à l’asile pour vérifier par elles-mêmes qu’Hassouna est bien devenu fou. Cette visite permet à ce dernier de s’évader. Il s’est emparé du châle de la mère de Tema pour s’en revêtir. Ainsi, il a pu déjouer la surveillance des infirmiers et recouvrer la liberté. Hassouna va pouvoir contrattaquer. En se faisant passer pour un astrologue, il apprend que le père de Tema courtise la danseuse d’un cabaret où il se rend régulièrement. Grâce à la complicité de la jeune femme, Hassouna permet à la mère de Tema de prendre son mari en flagrant délit de tentative d’adultère. Pour échapper au courroux de sa femme, l’homme fait croire qu’il est tombé soudainement fou. Il se retrouve à son tour à l’hôpital psychiatrique. Hassouna peut enfin annoncer une bonne nouvelle à Tema : il est parvenu à rassembler la somme réclamée par les créanciers de son père. Ils vont pouvoir se marier. Las ! Aliwa les surprend en pleine conversation. Il s’empare de l’argent d’Hassouna et reconduit celui-ci à l’hôpital psychiatrique. Le père et l’amoureux de Tema se retrouvent ensemble. Grâce à leur complicité, ils parviennent à s’évader en suscitant une révolte parmi tous les aliénés de l’asile. L’acte final de la comédie se déroule lors des noces d’Aliwa et de Tema. Hassouna parvient à voler les habits du futur marié, forçant celui-ci à paraître quasi nu devant toute l’assemblée qui compte en son sein le directeur de l’hôpital psychiatrique. Ce dernier fait aussitôt interner son employé. C’est donc Hassouna qui prend la place de l’époux auprès de la femme qu’il aime.


Critique

En 1958, le réalisateur Issa Karama et l’acteur Ismaïl Yassin sont déjà de vieux compagnons de route. Ils travaillent ensemble depuis le tout premier film d’Issa Karama en 1952, Tu le mérites bien. 1958, c’est l’année où Ismaïl Yassin est au faîte de sa gloire (le déclin s’amorcera peu après.) et il enchaîne les tournages avec les cinéastes les plus importants de l’époque. Pour mesurer la popularité de l’acteur, il suffit de compter le nombre de films qui comportent dans leur titre le nom « Ismaïl Yassin ». Rien que pour cette année 1958, il y en a cinq : Ismaïl Yassin est à vendre (réalisateur : Houssam Al Din Mustafa), Ismaïl Yassin à Damas (réalisateur : Helmy Rafla), Ismaïl Yassin Tarzan (réalisateur : Niazi Mostafa), Ismaïl Yassin dans la police militaire (réalisateur : Fateen Abdel Wahab) et, enfin, cet Ismaïl Yassin chez les fous qui fait l’objet de cette chronique.

Ce film, archi rediffusé sur les chaînes de télévision fait partie du patrimoine de la culture populaire arabe. C’est une comédie type des années cinquante qui mêle le burlesque et le glamour avec un seul objectif : plaire au plus grand nombre. On y retrouve certaines des plus grandes vedettes de l’époque et elles font le « job » avec un professionnalisme jamais pris en défaut. Comme leurs confrères et consoeurs d’ Hollywood, les acteurs et les actrices égyptiens des années cinquante mettaient tout leur talent au service des studios et des réalisateurs sans jamais laisser paraître ni fatigue ni lassitude malgré le rythme infernal des tournages. Dans Ismaïl Yassin chez les fous, tout le monde semble s’amuser beaucoup : on se déguise, on se déshabille, on se rhabille, on se cache, on danse, on crie, on grimace, on s’embrasse. Pas un seul temps mort, tout va très vite jusqu’au happy end obligé : le triomphe de l’amour véritable et le mariage des deux héros.

Mais l’intérêt majeur de ce divertissement familial réside sans aucun doute dans sa critique virulente de la famille traditionnelle et de la condition faite aux femmes. On voit un père, cynique et sans scrupule, promettre sa fille à qui voudra bien rembourser ses dettes et on voit aussi d’honnêtes artisans ou commerçants proposer « généreusement » leur aide au papa contre les faveurs de la belle Tema. Celle-ci, incarnée avec brio par l’affriolante Hind Rostom, est condamnée à la passivité, recluse dans l’appartement familial, en attendant que son père veuille bien la vendre au plus offrant. Issa Karama montre bien que dans la famille traditionnelle, les filles constituent avant tout un investissement qui peut rapporter gros. Le héros est bien obligé de se soumettre à cette règle du jeu et il devra se démener pour rassembler la somme demandée par les parents s’il veut épouser sa bien-aimée. Par cette dimension satirique, Ismaïl Yassin chez les fous se hisse au niveau des meilleures productions de Fateen Abdel Wahab, autre pourfendeur de la morale traditionnelle dissimulé sous les oripeaux de l’amuseur inoffensif.

Cela étant dit, Ismaïl Yassin chez les fous comporte quelques faiblesses. Une grande partie de l’intrigue se déroule au sein d’un hôpital psychiatrique et cela nous vaut des scènes interminables avec des « fous » se livrant à des pitreries puériles et répétitives. Les situations et les gags peuvent à la rigueur amuser les enfants. Mais si le spectateur a plus de dix ans, il regardera avec une certaine lassitude, voire une certaine exaspération, cette accumulation d’effets comiques mille fois vus. On regrettera enfin que la participation de la danseuse Kittie soit si brève : les deux scènes où elle apparaît sont parmi les plus mémorables du film.

Appréciation : 3/5
***

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin




vendredi 24 avril 2020

La Veuve Joyeuse (El armala el tarub, 1956)

الأرملة الطروب
إخراج : حلمى رفلة



Helmy Rafla a réalisé La Veuve Joyeuse en 1956.
Distribution : Leila Fawzi (Samira, la fille d’Abdel Aal), Kamal Al Shennawi (Magdy), Abdel Salam Al Nabulsi (Asim Bey Kayamakli), Zinat Sedki (la femme de chambre de Samira), Hassan Fayek (Abdel Aal, le père de Samira), Adly Kasseb (Mahdi Effendi), Mohamed Gamal (Hechmat), Zeinat Olwi (danseuse), Kitty (danseuse), Victoria Hobeika (la mère d’Hechmat)
Scénario : Aboul Seoud Al Ibiary, Helmy Rafla, Mustafa El Sayed, Fathy Qoura
Musique : Mohamed Gamal et Mahmoud El Sherif

Hassan Fayek et Kamal Al Shennawi

Leila Fawzi

Mohamed Gamal

Leila Fawzi et Kamal Al Shennawi

Hassan Fayek

Kamal Al Shennawi et Mohamed Gamal

Abdel Salam Al Nabulsi et Leila Fawzi

Zinat Sedki et Leila Fawzi

Kitty




Résumé

Abdel Aal aime l’argent et la bonne chère. Il a forcé sa fille Samira à épouser Rostom Bey Kayamakli, un riche turc de quarante ans son aîné. Samira s’est installée dans le pays de son mari et a mené une vie luxueuse mais sans amour. 
Au bout de cinq ans de vie commune, son mari meurt. Toute la famille est réunie pour entendre les dernières volonté du défunt : sa veuve jouira de sa fortune tant qu’elle restera seule. Si elle se remariait, l’héritage reviendrait à sa famille. Au cas où elle mourrait, en étant restée célibataire, c’est son père qui récupérerait l’argent de Rostom. Asim Bey Kayamakli, le frère du défunt, est prêt à tout pour que cette fortune reste dans leur famille. Il a trouvé la solution : il va épouser Samira. Quand cette dernière lui signifie son refus d’un tel « arrangement », il menace de la tuer. Elle est obligée d’accepter. Mais profitant de l’absence de son beau-frère, elle fuit en compagnie de Lawahiz, sa servante et rentre en Egypte. 
 Asim Bey constatant le départ de sa « future femme », contacte un parent résidant en Egypte, Mahdi Effendi, un haut fonctionnaire, sous-secrétaire d’état. Celui-ci a une idée : il convoque Magdy, un parent lui aussi, qui travaille dans l’administration et qui est célèbre pour ses conquêtes féminines. Il lui donne une mission : il sera généreusement récompensé s’il parvient à séduire Samira et à l’épouser. Magdy se présente au domicile de l’héritière tant convoitée. Dans le jardin, il voit une femme courir après une poule : c’est Samira. Il est frappé par sa beauté et il est très étonné d’apprendre pas la bouche de celle-ci qu’elle n’est qu’une simple servante. Elle le devance dans la maison pour prévenir sa maîtresse, dit-elle. Samira demande à sa femme de chambre de se faire passer pour elle. Lawahiz reçoit avec rudesse le visiteur qui est interloqué par cet accueil. Ils sont rejoints peu après par le père de Samira qui lui aussi est mis dans la confidence. Il est enchanté de ce tour, ne souhaitant évidemment pas que sa fille se marie et que son héritage tombe dans l’escarcelle d’Asim Bey Kayamakli. 
La difficulté, c’est que Magdy est tombé amoureux de Samira, toute servante qu’elle prétend être et Samira, elle aussi finit par succomber au charme du nouveau venu. Naturellement, Magdy refuse de rester le complice d’Asim er de Mahdy et quand le frère du défunt arrive en Egypte pour vérifier le bon déroulement des opérations, le jeune homme lui annonce qu’il est désormais impossible pour lui d’épouser Samira. Heureusement, le remplaçant est tout trouvé : c’est Hechmat, un jeune collègue de Magdy qui accepte la mission. Le lendemain, Asim, déguisé en vieille femme et accompagné d’Hechmat, rencontre le père de Samira. Il prétend être la mère du garçon et il vient demander en son nom la main de la jeune fille. Il précise que la dot sera importante. Abdel Aal, sachant qu’il n’est pas question de sa fille mais de Lawahiz, accepte volontiers ce projet d’union. 
Une réception est organisée pour officialiser les fiançailles. Asim Bey Kayamakli y paraît, toujours déguisée en vieille femme. Malheureusement pour lui, la véritable mère d’Hechmat fait son apparition et le démasque. C’est alors que tous les masques tombent. Magdy comprend que la femme qu’il aime est bien Samira, l’héritière de Rostom, Abdel Aal découvre que sa fille est amoureuse de Magdy, ce qui compromet leur chance de conserver l’héritage. Abdel Aal chasse Magdy de chez lui et enferme sa fille dans sa chambre. Pendant ce temps-là, Asim Bey Kayamakli ne s’avoue pas vaincu. Il enlève Samira mais celle-ci parvient à s’échapper. Elle se rend aussitôt chez Magdy pour tenter de s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé à lui cacher son identité. Son bien-aimé n’ a guère apprécié d’avoir été ainsi trompé et il lui marque une très grande froideur. Tous les autres protagonistes de l’histoire font leur apparition et chacun veut faire valoir ses revendications à l’imam qui les a accompagnés. Il faut que Samira menace de se jeter dans le vide pour qu’enfin on accepte de prendre en compte ses propres désirs et volontés.


Critique

Cette Veuve Joyeuse est un petit chef d’œuvre, une comédie brillante qui illustre admirablement ce que l’âge d’or du cinéma égyptien fut capable de produire grâce aux talents conjoints de ses acteurs, de ses réalisateurs et de ses scénaristes. Pendant une vingtaine d’années, ces artistes offrirent au public d’innombrables films qui sont aujourd’hui devenus des classiques, aussi bien dans le drame que dans la comédie. La formule « Hollywood sur le Nil »n’ était alors nullement galvaudée. A partir des années soixante-dix, le secret de ce savoir-faire semble progressivement se perdre et dans les années quatre-vingt, le cinéma égyptien n’est plus que l’ombre de lui-même, tentant de survivre en proposant des films dont on dissimulait la médiocrité par un discours prétendument « engagé ». Evidemment, il y eut des exceptions mais trop peu nombreuses pour influer en quoi que ce soit sur une tendance bien regrettable. 
Revenons donc à notre Veuve Joyeuse, paradigme de la comédie pétillante de ces années cinquante. C’est un divertissement, certes mais un divertissement haut de gamme. Nous avons d’abord une intrigue à la Marivaux : la servante et la maîtresse qui échangent leur rôle, un séducteur cynique qui découvre soudain l’amour véritable. Le scénariste, Aboul Seoud Al Ibiary (ici, au zénith de son talent) multiplie les rebondissements, sans tordre le cou à la vraisemblance mais sans rien s’interdire : les deux héros font connaissance en poursuivant une poule ! Nous avons aussi un réalisateur, Helmy Rafla, qui filme cette histoire, avec une légèreté, une élégance hors pair, ce qui permet à cette Veuve Joyeuse de rivaliser avec les meilleures comédies d’Hollywood. On pense plus d’une fois à Howard Hawks, le réalisateur de Chéri, je me sens rajeunir ou des Hommes préfèrent les Blondes. Autre qualité du film : Helmy Rafla parvient à faire rire son public tout en veillant à garder une touche romantique à son histoire et certaines scènes sont d’une grande beauté comme celle du baiser dans l’arbre ou bien celle de l’héroïne au bain entourée de ses servantes. 
Si l’intention première des auteurs de ce film est d’amuser le public, ils ne s’interdisent pas d’évoquer des sujets graves, comme celui de la condition féminine dans la société musulmane. En effet, cette Veuve joyeuse est tout sauf joyeuse. Non seulement, elle a été « vendue » par son père à un homme qui a quarante ans de plus qu’elle, mais celui-ci mort, il lui est interdit de refaire sa vie comme elle l’entend et elle retombe sous l’autorité d’un beau-frère et d’un père qui ont pour seul souci, non son bonheur mais leur intérêt personnel. Et l’un comme l’autre n’hésite pas à la menacer d’une arme pour obtenir de sa part soumission et obéissance. Pour l’héroïne, la situation devient insupportable et elle devra menacer à son tour de se suicider pour qu’on daigne enfin l’entendre. 
Enfin, la grande réussite de ce film tient aussi à la qualité de l’interprétation et notamment à la prestation époustouflante de Leila Fawzi dont le naturel, la sensibilité et bien sûr la beauté en font l’égale de Katharine Hepburn. 
A propos d’interprétation, on notera l'absence d’Ismaïl Yassin au générique. A l’époque, c'est tout à fait exceptionnel car cet acteur règne sans partage sur la comédie populaire. Helmy Rafla tournera avec lui 22 films et, rien qu'en 1956, année de la sortie de La Veuve Joyeuse, Ismaïl Yassin est présent sur les écrans de cinéma égyptiens avec pas moins de neuf films ! Une omniprésence qui finira d’ailleurs par lasser son public. Sans vouloir offenser quiconque, on peut supposer que cette absence a sans doute contribué à la qualité de notre comédie : si Ismaïl Yassin y avait participé, nul doute que l'atmosphère et l'esprit en eussent été radicalement changés, la vedette comique y aurait imposé son style, celui de la farce parfois un peu grossière, à mille lieues donc de cette Veuve Joyeuse (Même si on peut considérer le travestissement d'Abdel Salam Al Nabulsi dans la dernière partie du film comme un hommage à l'interprète de Mademoiselle Hanafi !) .

Appréciation : 5/5
*****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

vendredi 21 décembre 2018

Ismaël Yassin au musée de cire (Ismaël Yassin fil madhaf el shami, 1956)

إسماعيل يس في متحف الشمع
ﺇﺧﺮاﺝ : عيسى كرامة



Issa Karama a réalisé Ismaël Yassin au musée de cire en 1956.
avec Ismaël Yassin, Abdel Fatah El Kosary, Berlanty Abdel Hamid, Abdel Ghani Kamar, Kitty Fotsaty, Fouad Gafaar, Ali Rushdy, Ali Abdel Al, Mohamed Tawfik, Sanaa Gamil, Mohamed Al Dib, Soad Ahmed
Scénario et dialogues : Gamal Hamdy

Fouad Gafaar, Sanaa Gamil, Ali Rushdy

Mohamed Al Dib et Abdel Ghani Kamar

Fouad Gafaar et Berlanty Abdel Hamed

Soad Ahmed et Abd El Fatah El Kosary

Berlanty Abdel Ahmed

Abd El Fatah El Kosary, Kitty, Ismaël Yassin

Berlanty Abdel Hamid et Ismaël Yassin

Kitty

Kitty



Résumé

Comédie fantastico-policière. Le professeur Ali a créé un musée de cire qui attire chaque jour de très nombreux visiteurs. L'établissement est dirigé par un administrateur entouré de toute une équipe. Il y a aussi Farid qui crée les mannequins avec l’aide de son assistante Riri. Farid est fiancé à Samia, la fille du professeur Ali. Une nuit, le sculpteur découvre qu’un gang utilise ses créations pour y dissimuler des bijoux volés. Il a réussi à prendre en photo l’un des criminels en train d’opérer dans le musée. Il prévient le directeur de l’établissement sans savoir que celui-ci est l’un des trafiquants. Evidemment, ceux-ci veulent récupérer la pellicule de l’appareil-photo de Farid mais elle reste introuvable. Et pour cause : le sculpteur l’a dissimulée dans l’un des vases du musée. Alors on décide de se débarrasser de ce gêneur. Farid est assommé et jeté dans sa voiture. L’un des membres du gang la conduit dans un endroit isolé et il y met le feu. Dans le même temps, le chef de la bande recrute deux croque-morts un peu benêts, Ismaël et Abdou. Ils sont chargés de mettre les mannequins aux bijoux dans des cercueils et de les enterrer à l’endroit qu’on leur indiquera. Le jour, ils font office de guides pour les nombreux visiteurs du musée. La nuit venue, ils s’occupent des mannequins. Les deux amis ne sont guère rassurés. Après la fermeture, un fantôme erre dans les salles de l’établissement. Heureusement, Kittie, la fille dont est amoureux Ismaël, leur rend visite et l’atmosphère devient alors plus légère. Quand l’un des gangsters survient pour superviser le travail des deux ouvriers, elle prend la posture d’un mannequin du musée. Ismaël retrouve sans le savoir la pellicule de Farid mais par inadvertance il l’échange contre celle qui appartenait à une cliente. Et c’est cette seconde pellicule que Riri, l’assistante de Farid qui travaille pour les gangsters est parvenue à récupérer et qu’elle remet fièrement à l’un de ses complices. Mais la bonne pellicule ne tarde pas à reparaître : la cliente qui était partie avec l’a fait développer et s’est aperçue de la méprise. Elle retourne au musée pour restituer les photos. Soulagement parmi les membres du gang. Mais avec l’aide d’Abdou, Ismaël parvient à arracher les photos des mains du directeur. Riri donne l’alerte. Dans le musée, la bagarre devient générale. Grâce à l’intervention de la police, les bandits sont obligés de battre en retraite. Reparaît Farid, le sculpteur : il avait réussi à s’extraire de son véhicule en flammes et c’était lui, le fantôme qui, la nuit, errait dans les salles du musée. Il se lance à la poursuite du chef de la bande dont le visage est toujours dissimulé sous un masque. Celui-ci tente de s’échapper par les toits mais une corniche cède sous son poids et le précipite dans le vide. Farid a jute le temps de lui retirer son masque. Il découvre horrifié que le chef des gangsters était sa fiancée, la fille du professeur Ali ! 


vendredi 20 décembre 2013

Danse : Kitty Fotsaty (Voutsaki), 1954

كيتى فوتساتى 



Voici une photo tirée du film intitulé "Je vous en prie, éclairez-moi" (Dellouni Ya Nas). Il a été réalisé par El Sayed Ziada en 1954. Kitty Fotsaty (Voutsaki) a 27 ans (si elle est née en 1927 et non en 1930 comme certains l'affirment.). Elle danse ici avec le chorégraphe Khristo Kladakis dans un pastiche très réussi des comédies musicales de Broadway. 
Kitty Fotsaty est née à Alexandrie dans une famille d’origine grecque. Elle commence très jeune à pratique la danse et elle fait sa première tournée au sein d'une troupe professionnelle à l'âge de treize ans. En 1946, les Fotsaty s'installent au Caire. Kitty rejoint le cabaret de Badia Masabani qui a formé toutes les plus grandes danseuses de l'écran. Son talent et son dynamisme suscite l'enthousiasme du public et très vite les propositions de réalisateurs ou de producteurs se multiplient. Entre 1948 et 1965, elle apparaît dans plus de cinquante films comme comédienne et danseuse. On la voit régulièrement aux côtés d’Ismaël Yassin et, dans les années cinquante, elle est aussi célèbre que ses consœurs, Samia Gamal, Hind Rostom ou Maryam Fakhr Eddine. Sa carrière égyptienne s'arrête brutalement quand elle décide en 1965 de retourner en Grèce. 
Son départ d'Egypte alimenta les rumeurs les plus folles et les plus détestables. On a prétendu qu'elle fut une intime de l’agent de renseignement Raafat Haggan et qu'elle travailla pour le Mossad, affirmations reposant sur des confusions et des erreurs. 
De nombreux sites arabes la font mourir en 1980 alors qu'elle serait toujours vivante et qu'un organisme officiel l'a tout récemment honorée pour sa carrière artistique (2020).

A lire : l'enquête de deux journalistes égyptiens, Mohamed Al-Shamaa et Abdul Majid Abdulaziz, qui se sont lancés à la recherche de Kitty.  Leur récit est à retrouver sur le site Arab Lite (17 août 2020). L'intérêt majeur de leur travail, c'est d'avoir démontré le caractère absurde d'un certain nombre de calomnies qui traînent sur le net. En revanche, leur enquête souffre de quelques défauts qui empêchent l'adhésion totale du lecteur : les deux journalistes ne se sont pas rendus en Grèce et ne connaissent pas la langue grecque, tout leur travail a consisté à consulter de leur bureau sites internet et pages Facebook. Plus embêtant : ils ont communiqué avec des "proches" de Kitty mais jamais ils n'ont pu dialoguer directement d'une manière ou d'une autre avec la danseuse. Depuis la fin de sa carrière artistique en 1980, il n'y a aucune photo, aucune interview, aucune déclaration publique et nos deux journalistes n'ont pas réussi à obtenir le moindre signe de celle qui serait désormais une très vieille dame. On peut aussi s'interroger sur le témoignage de Giannis Christopoulos qui est la seule personne à prétendre être restée en relation régulière avec Kitty. C'est lui qui à partir de fin 2018 sur sa page Facebook consacrée au music-hall grec va affirmer qu'elle est toujours vivante. Pourquoi ne pas l'avoir dit avant ? D'autant plus qu'il précise que Kitty était très irritée par tous ces sites arabes la faisant mourir en 1980. Mais il ajoute qu'elle ne pouvait rien faire. Pourquoi ? Et plus étrange encore : personne de son entourage ne pouvait intervenir pour que l'erreur soit aussitôt corrigée ?
Subsistent donc bien des interrogations et des doutes.


Article modifié le 11/06/2021