Kamal Attiya fut à la fois metteur en scène, scénariste et compositeur. Il rejoint les studios Misr en 1946 pour composer la musique d’un film de Salah Abou Seif, Toujours dans mon cœur. Il réalise son premier film en 1950. Il en tournera 24 puis mettra fin à sa carrière artistique en 1989.
Dix films de Kamal Attiya ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Mes amoureux sont nombreux (Habaybi Katir, 1951)
Les Amoureux de la Nuit (Oshak el lail, 1957)
Mes amoureux sont nombreux (Habaybi Katir, 1951)
avec Ragaa Abdo (Nabila), Souad Ahmed (la mère de Nabila), Abdel Moneim Ismaïl (Ghandour Bey, le propriétaire de la salle de jeu), Kamal El Shennawi (Rouf), Magda (Magda, la sœur de Rouf), Ismaël Yassin (Ismaël, le cousin), Farid Shawki (Farid, le frère de Nabila), Abdel Aziz Al Ahmed (riche propriétaire foncier, père de Rouf), Abdel Halim Khattab (Salim), Samir Ezzat (Samir, un chanteur amoureux de Magda), Fathia Shahin (Anwar, la fiancée de Rouf), Thouraya Fakhry (la mère d’Anwar), Ibrahim Fawzy (le père d’Anwar)
Scénario et dialogues : Abdel Aziz Salam
Musique : Mahmoud El Sherif, Ahmed Sedky, Ahmed Abdel Kader
Nabila est une chanteuse célèbre. Elle vit avec sa mère et son frère. Celui-ci est un individu sans scrupules qui prend tout l’argent de sa sœur pour assouvir sa passion du jeu. Nabila a de nombreux soupirants mais c’est en faisant des courses dans un magasin de vêtements qu’elle rencontre l’homme de sa vie. Il s’appelle Rouf et c’est le fils d’un riche propriétaire foncier. Le jeune homme est déjà fiancé mais il ne s’entend guère avec Anwar, sa future épouse : les disputes succèdent aux disputes. L’irruption de Nabila dans sa vie est un miracle : il sait enfin ce qu’est l’amour véritable et il veut épouser celle qui lui inspire un sentiment si tendre. Malheureusement, le frère de la chanteuse a d’autres projets : ses dettes se sont accumulées et pour échapper à la prison, il a promis à son principal créancier la main de sa sœur…
Le Criminel (Al Mougrim, 1954)
avec Mahmoud El Meleigy, Samira Ahmed, Chukry Sarhan, Ferdoos Mohamed, Aziza Helmy, Abdel Aziz Al Ahmed, Soliman El Gendy, Zouzou Madi, Mohsen Hassanein, Abdel Moneim Basiony, Abbas El Daly, Tousoun Motamad, Monir El Fangary
Scénario et dialogues : Gamal Hamdy
Une riche famille est victime d’un accident de voiture. Les parents sont blessés, le petit garçon meurt. La petite fille qui a survécu est enlevée par un bandit. Celui-ci espère une rançon mais la famille ne paie pas. Le criminel finit par déposer l’enfant devant la porte d’une mosquée. Elle est recueillie par le fils d’un modeste cordonnier. Les parents du garçon adoptent la petite fille et l’élèvent comme leur propre enfant…
J’ai tué ma femme (qatalt zawgati, 1956)
J’ai tué ma femme (qatalt zawgati, 1956)
avec Imad Hamdi (Zaki), Madiha Yousri (Ratiba), Omar El-Hariri (Ahmed), Zahrat El-Ola (Souad), Wedad Hamdy (la voisine), Ferdoos Mohamed (la mère de Souad), Aziza Helmy, Thuraya Fakhry (la mère d’Ahmed), Sayed El Araby, Ali Roshdy, Abdelalim Khattab, Mohamed Shawky, Hussein Kandil, Hassan Hamed
Scénario et dialogues : El Sayed Bedeir et Kamal Attiya
Drame de la jalousie. Zaki et Ratiba sont mariés depuis des années. Ils forment un couple soudé malgré le fait qu’ils n’ont jamais pu avoir d’enfant. Un jour, reparaît Ahmed qui était parti vivre à l’étranger. Ce médecin est l’ex fiancé de Ratiba. Une rumeur qui court dans le quartier prétend que les deux anciens amoureux sont redevenus amants. La jalousie s’empare de Zaki…
Les Amoureux de la Nuit (Oshak el lail, 1957)
avec Magda (Mona, la fille de Hamza), Yahya Shahin (Ezzat), Hind Rostom (la danseuse), Salah Nazmi (le directeur du refuge), Shafik Nour El Din (le voisin aveugle), Mohamed Nabih (le laitier), Abdel Moneim Ibrahim, (Tariq, le voisin d’Hamza) Ehsan Sherif (la mère de Mona), Hussein Riad (Hamza)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Productions : les studios Misr et Mina FilmsEzzat est un jeune homme qui vit seul depuis que sa femme l’a trompé avec l’un de ses amis. Mais un soir, il se rend dans un cabaret. Il y fait la connaissance d’Hamza, un vieil alcoolique qui passe toutes ses soirées dans cet établissement. Il rencontre aussi une danseuse qui l’incite à se ressaisir et à profiter de tous les plaisirs que nous offre l’existence. Les trois amis boivent plus que de raison et le lendemain Ezzat se réveille chez lui en compagnie de la danseuse. De son côté Hamza est rentré chez lui. Il retrouve Mona, sa fille unique et son épouse très malade. Les deux femmes ne supportent plus le comportement du chef de famille. Mais Hamza n’en a cure. Ce qu’il veut, c’est continuer à boire et pour cela, continuer à puiser dans les économies du ménage. Sa femme décide de cacher l’argent et quand Hamza s’aperçoit de sa disparition, il entre dans une colère noire. Aveuglé par la fureur, il tue sa femme de plusieurs coups de couteau sous les yeux de sa fille. Condamné au bagne, le meurtrier reçoit la visite d’Ezzat à qui il demande de rendre visite à sa fille…
La Jeune Fille de 17 ans (Bint Sabaatashar, 1958)
avec Zubaida Tharwat (Safaa), Ahmed Ramzy (Kamal), Hussein Riad (Ibrahim, le père de Safaa), Zouzou Madi (la mère de Kamal), Mervat (Didi), Mahmoud Zulficar (Docteur Refaat), Abdel Moneim Ibrahim (Hamada), Wedad Hamdy (la femme de Saber), Abdel Aziz Hamdy (Safer, le père d’Asma), Abdel Moneim Basiony (Shawki), Malak El Gamal (Sakina, la servante), Ibtisam (Asma)
Scénario et dialogues : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Ibrahim Hussein
Production : Mina filmsAprès la
mort de sa femme, Ibrahim, un commerçant prospère, a élevé seul sa fille Safaa.
Il ne s’est jamais remarié pour pouvoir se consacrer exclusivement à son éducation.
Safaa a maintenant dix-sept ans et elle entre à la faculté de droit. Grâce à
son amie Didi, elle fait la connaissance de Kamal, un étudiant qui est en troisième
année. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, Ibrahim ne veut
pas entendre parler de mariage car la mère du jeune homme dirige un
établissement de jeux. Il demande au docteur Refaat de l’aider à briser cette
idylle…
La Fin du Chemin (Nihâyat al tariq, 1960)
avec Hoda
Soltan (Sharbat), Rushdy Abaza (Hussein), Tawkik El Deken (Fathi), Wedad Hamdy
(l’amie de Sharbat), Abbas Fares (Haj Abdo, le père de Fathi), Omar el Hariri
(Fouad), Thuraya Fakhry (la mère de Sharbat), Adawy Gheith (le directeur de l’usine),
Fawzia Mohamed (la danseuse), Hassan El Baroudi (le secrétaire du père de
Fathi)
Scénario : Kamal El Hefnawi
Musique : des emprunts divers Mogi (La musique du générique est un enregistrement de Pérez Prado, le roi du Mambo et on entend dans quelques scènes, des extraits de la B.O.de Sueurs Froides d’Alfred Hitchcock, une B.O. composée par Bernard Herrmann.)
Musique de danse : Attia Sharara
Chansons : Mohamed Al Mogi
appréciation : 4/5
Drame. Sharbat, une jeune femme d’origine modeste vit seule avec sa mère dans un petit appartement. Elle est tombée amoureuse d’Hussein, un jeune ouvrier qui réside dans le même immeuble que le sien. Elle multiplie les occasions de rencontres et parvient à s’introduire dans le logement de son bien aimé. Celui-ci cède aux avances réitérées de Sharbat. Ils se marient. Au début, l’entente entre les deux jeunes mariés est totale. Fathi, un jeune étudiant riche, tourne autour de la jeune femme. Il n’hésite pas à venir la voir chez elle quand Hussein est à l’usine mais Sharbat reste insensible à ses propositions. Avec son mari, elle est heureuse, d’autant plus que celui-ci a repris des études à l’université : il veut devenir avocat...
Notre avis : un excellent film dans lequel le réalisateur raconte l’ascension chaotique puis la chute vertigineuse d’une jeune femme prête à tout pour échapper à la pauvreté. Hoda Soltan campe avec un naturel confondant une enjôleuse diabolique qui détruit tous les hommes de son entourage. Avec ce rôle, elle confirme son titre de la femme fatale la plus maléfique du cinéma arabe. Ses partenaires Rushdy Abaza et Tawfiq El Deken sont tout aussi épatants, l’un et l’autre dans deux registres radicalement différents. Dans ce film, le réalisateur a su magistralement concilier le drame social à l’égyptienne et l’esthétique du film noir américain.
Les Esclaves de la Chair (Abid el gassad, 1962)
avec Farid Shawki (Ali Abdel Fatah), Hoda Soltan (Wafa/Samia), Shafik Nour El Din (Oncle Amin), Tawfik El Deken (un complice d’Ali Abdel Fatah), Zeinat Olwi (la danseuse), Zahya Ayoub (Layla, la fille d’Ali Abdel Fatah), Fathya Shahin (la directrice de l’école), Mohsen Hassanein (un complice d’Ali Abdel Fatah), Mahmoud El Meleigy (Ahmed Hassan), Ahmed Morsi (un gangster)
Scénario et dialogues : Kamal Attiya et Mohamed Zidan
Musique : Hussein Afifi
Drame. Wafaa a fui son mari qui était un dangereux gangster, très violent avec elle. Après sa disparition, on repêche un corps de femme dans le Nil. Les voisins du couple sont formels : ils reconnaissent tous Wafaa. Son mari est accusé de l’avoir tuée et il est condamné à dix ans de prison. En fait, Wafaa est toujours vivante mais elle se fait désormais appeler Samia. Grâce à Oncle Amin, elle a trouvé du travail dans la boutique de vêtements dont il est le gérant. Un jour, Oncle Amin est accosté par un gangster sur le quai de la gare. Par la ruse, le bandit parvient à dérober sa serviette dans laquelle se trouve la recette de la boutique. Heureusement, Wafaa, qui se trouvait sur le quai d’en face a tout vu. Avec l’appareil-photo qu’elle a toujours avec elle, elle a photographié toute la scène. Peu après, elle retrouve sans peine le bandit et lui met un marché en main : soit il restitue la serviette d’Oncle Amin, soit elle remet les photos à la police. Ali, le voleur, accepte de rendre la serviette, ce qu’il fait après avoir dû se battre avec ses complices. On apprend par la suite que cet Ali n’est pas un mauvais bougre : il élève seul sa petite fille et fait tout son possible pour la rendre heureuse. Mais c’est le début des vacances et le pensionnat ferme. Ne sachant à qui la confier pour la tenir loin de ses activités illégales, il demande à Wafaa de s’en occuper. La jeune femme accepte aussitôt…
Le Chemin du Diable (Tarik al shaitan, 1963)
avec Samia Gamal, Farid Shawki, Rushdy Abaza, Madiha Salem, Linda Badawy, Tawfik El Deken
Scénario et dialogues : Kamal Attiya, Rushdy Abaza, Mohamed Othman
appréciation : 2/5
Ahmed et Hassan sont deux amis, joueurs de poker. Dans un cabaret, ils rencontrent une danseuse du nom de Samia. Elle tombe amoureuse d’Ahmed et accepte de partager sa vie. Elle peut enfin réaliser son rêve le plus cher : abandonner la danse et le monde de la nuit. Hassan de son côté fait la connaissance d’une jeune femme qui rejoint la petite bande. S’ils ne sont plus célibataires, les deux amis poursuivent cependant leur vie aventureuse de joueurs professionnels. Un jour, après une course folle pour échapper à la vindicte de partenaires de jeu qui avaient découvert leur tricherie, ils se restaurent dans la petite boutique d’une vieille marchande de galettes. La conversation qu’ils ont avec la commerçante les bouleversent. Ils décident d’abandonner le poker. Avec leurs deux compagnes, ils montent un atelier de couture et une petite fabrique de galette.
La Lampe à huile (Qandil Umm Hashim, 1968)
avec Samira Ahmed, Chukry Sarhan, Abdel Wares Asr, Magda El Khatib, Salah Mansour, Amina Rizk
D’après le roman de Yahya Haqqi, La Lampe à huile (Qandīl umm hashim, 1944)
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien.
Ismail est un étudiant qui vit dans le district de Sayeda Zeinab. Il se rend en Allemagne pour terminer ses études de médecine. Là, il fait la connaissance d’une jeune fille qui lui ouvre les portes du monde occidental. Il retourne au Caire et crée une clinique dans son quartier. Pour soigner ses patients, il devra lutter contre les traditions et les croyances ancestrales qui interdisent tout progrès dans la société égyptienne.
Ce film connut un énorme succès. A la fin de sa vie, Kamal Attiya se plaignait que dans sa filmographie le public ne se souvenait que de La Lampe à huile.
La Ville du Silence (Madinat alsamt, 1973)
avec Nelly (Sania), Nour El Sherif (Ahmed Lotfy), Mahmoud El Meleigy (le chef de la police), Salah Nazmi (Gab Allah), Mohamed El Dafrawi (Azouz Fadl), Gamal Ismail (Ashour), Aleya Abdel Moneim (la mère de Sania), Hafez Amin (le père de Sania), Nadia Shoukry (la fille du couple d’amoureux), Ahmed Abdel Wareth (le garçon du couple d’amoureux)
Scénario : Kamal Atteya, Mohamed Ismail Radwan
Musique : Fouad El Zahiry
Production : Silver Star Films, Mahmoud El Meleigy
Les délits et les crimes se multiplient dans la ville. Malgré toute sa bonne volonté, le chef de police est réduit à l’impuissance car aucune victime ne veut témoigner. La peur des représailles est la plus forte. Ahmed est un jeune journaliste très dynamique. Dans ses articles, il déplore le manque de résultat de la police tandis que le sentiment d’insécurité ne cesse de croître parmi la population. Un jour, pour les besoins d’une enquête, Ahmed prend un taxi en compagnie d’un homme et d’une jeune femme. L’homme est le premier à descendre du véhicule. Il ne s’est pas aperçu que la passagère, qui est en fait pickpocket, lui a subtilisé son portefeuille. Le taxi reprend sa course et peu après, c’est le chauffeur lui-même qui décide de s’arrêter au milieu de ruines antiques. Il prétend aller récupérer d’autres passagers. En fait, il veut vérifier que la mallette remplie d’antiquités en or qu’il a cachée sous une colonne est toujours à sa place. Il est rassuré, elle est toujours là, mais il est aussitôt exécuté par un inconnu qui s’enfuit avec le trésor. Après avoir fait leur déposition au commissariat, Ahmed et la jeune femme se retrouvent à la terrasse d’un restaurant. L’interlocutrice du journaliste s’appelle Sania et elle lui apprend que par peur de la police, elle avait dissimulé le portefeuille volé dans la poche de son veston. C’est ainsi qu’Ahmed et Sania vont se rendre chez le propriétaire de l’objet et découvrir que cet individu est à la tête d’une petite entreprise de contrebande...
Notre avis : un thriller sympathique dans lequel Nour El Sherif incarne un reporter à la Tintin poursuivant les méchants ave toute sa juvénile candeur. A voir aussi pour la qualité esthétique de l'image : "la Ville du Silence" est l'un des deniers films égyptiens tournés en noir et blanc.