samedi 28 février 2015

Jamais je ne reviendrai (Abadan Lan A'oud, 1975)

أبدًا.. لن أعود
إخراج : حسن رمزي


  

Hassan Ramzy a réalisé Jamais je ne reviendrai en 1975.
Distribution : Nadia Lutfi, Rushdy Abaza, Imad Hamdi, Safia El Emary, Hala El Shawarby, Salah Nazmi. Hala El Shawarby, Afaf Wagdy
Scénario : Nairouz Abdel Malak, Hassan Ramzy, Ahmed Saleh
Musique : Fathy Qoura, Mounir Mourad, Hassan Abou Zayed, Tarek Sharara


Rushdy Abaza

Safia El Emary et Hala El Shawarby

Safia El Emary et Rushdy Abaza

Nadia Lutfi

Safia El Emary et Rushdy Abaza

Hala El Shawarby

Imad Hamdi

Safia El Emary et Rushdy Abaza


Résumé

Le docteur Ahmed vit heureux avec sa femme, Hoda, et son fils, Essam, dans une confortable maison bourgeoise. Alors qu’ils sont en vacances au bord de la mer, le garçon est sauvé de la noyade par Souad, une séduisante jeune femme. Hamed et Hoda la considèrent désormais comme un membre de leur famille et l’invitent régulièrement dans leur demeure. Souad est tombée instantanément amoureuse du docteur. Ce dernier finit lui aussi par succomber aux charmes de la jeune femme. Ils deviennent amants. Quelques mois plus tard, Souad est enceinte. Le docteur n’a plus le choix. Il avoue la vérité à sa femme et lui annonce qu’il souhaite vivre avec sa maîtresse. Mais la rupture se révèle beaucoup plus difficile que prévu. Les deux amoureux doivent affronter le désespoir d’Essam et la colère d’Hoda. Et puis, c’est le drame : Souad fait une chute dans l’escalier, l’enfant qu’elle porte succombe. La situation devient insupportable. Ahmed comprend que leur couple n’a pas d’avenir. Avec l’assentiment de Souad, il retourne vivre avec son fils et sa femme.


Critique

Jamais je ne reviendrai a le charme des cartes postales des années 60-70 qu’on retrouve froissées et défraîchies aux étals des vide greniers.
C’est un pur roman-photo. L’histoire est sans risque : on frise le drame sans jamais y tomber. Les personnages sont sympathiques. On a un mari généreux, une femme aimante, une maîtresse scrupuleuse, un petit garçon heureux de vivre. Tout ce petit monde rit beaucoup, ça s'appelle le bonheur. Hoda (Nadia Lutfi) et Souad ( Safia El Emary) s’entendent comme deux soeurs et rivalisent de blondeur dans des scènes balnéaires ou bucoliques. Les producteurs ont convoqué pour des seconds rôles Salah Nazmi et Imad Hamdi . On ne sait pas quelle est leur fonction. Imad Hamdi ne doit pas le savoir non plus car il passe son temps à lire le journal dans un fauteuil. Dans ce film Safia El Emary ne se contente pas de jouer la comédie, elle chante et danse aussi. On peut lui savoir gré de ne pas ménager ses efforts pour tenter de chasser l’ennui qui s’est abattu sur le pauvre spectateur. Malheureusement, elle ne sait absolument pas danser si bien que les scènes de « comédie musicale » sont les plus ratées du film. Beaucoup plus fin, Rushdy Abaza ne chante pas, ne danse pas et joue à peine. La seule à tirer son épingle du jeu, c’est la pétillante Hala El Shawarby qui n’apparaît jamais sans sa cigarette et sa bouteille de whisky.
On le sait, le cinéma commercial égyptien dans les années soixante-dix a cultivé le mauvais goût avec un zèle et une constance admirables. Dans ce film, Hassan Ramzy peut se vanter d’en donner des exemples sans nombre. En voici deux :

Pour accompagner les scènes "émouvantes", le réalisateur a choisi de reprendre jusqu’à l’écoeurement le thème principal du film The Way we Were de Sydney Pollack. Cette mélodie doucereuse supporte mal la répétition et l’effet est désastreux. 

Comme dans d’autres films de ce début des années 70, on retrouve ces gros plans sur des massifs de fleurs. Je ne sais qui est le premier à avoir eu cette idée de génie mais on ne le remerciera jamais assez d’avoir été à l’origine d’une passion horticole sans précédent dans le cinéma égyptien . 

Du mauvais goût à la laideur, le pas est vite franchi. Celle-ci s’est infiltrée partout : dans la chambre des époux meublée dans un style rococo avec statuettes et dorures monumentales, sur le maillot de bain de Safia El Emary taillé dans un tissu à grosses fleurs bleues et marron, sur la tête de Nadia Lutfi arborant une coiffure Louis XIV à la plage (voir photo). 
Hassan Ramzy (1912-1977) n’a réalisé qu’une quinzaine de films. C’est peu pour un réalisateur égyptien. Il faut dire qu’il fut aussi producteur. Il créa la société de production Nasr Films. Son fils Mohamed Hassan Ramzy lui avait succédé et a dirigé la société jusqu’à sa mort en janvier dernier.

Appréciation : 1/5
*

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

dimanche 22 février 2015

Amour Interdit (Mamnou Al Hob, 1942)


ممنوع الحب
إخراج : محمد كريم



Mohamed Karim a réalisé Amour Interdit en 1942.
Distribution : Mohamed Abdel Wahab, Ragaa Abdo, Hassan Kamel, Abdel Wares Asar, Aziza Badr, Zinat Sedki, Thuraya Fakhry
Une histoire d’Abbas Allam
Scénario : Mohamed Karim
Musique : Aziz Sadek, Mamoun Al Shinnawi, Mohamed Abdel Wahab, Hussein El Sayed

Ragaa Abdo et Mohamed Abdel Wahab



Mohamed Abdel Wahab et Hassan Kamel







Résumé

Aziz est un jeune homme qui mène une vie mondaine très intense, entouré de nombreux amis. Un jour, il reçoit un télégramme lui annonçant la mort de son père. Dans le train qui le conduit au village où réside sa famille, il rencontre Fakria une jeune fille qui elle aussi doit retrouver les siens à cause du décès soudain de son père. Au fil de la conversation, ils découvrent qu’ils habitent dans le même village et que le père de chacun était le plus grand ennemi de l’autre.
En arrivant à destination, les deux jeunes gens s’aperçoivent que les deux chefs de famille sont bien en vie et qu’ils ont été les victimes d’une mauvaise plaisanterie.
Si dès le début, Aziz exprime son souhait que les deux clans se réconcilient, Faakria semble partager la haine de ses parents. Il n’empêche qu’entre les deux héros, l’amour naît. Aziz finit par proposer le mariage à Faakria. Il est persuadé que cela permettra aux deux familles de se réconcilier. Faakria accepte. Les deux amoureux savent qu’il leur sera difficile de convaincre leurs parents. Faakria a une idée : il faut leur faire croire que l’un et l’autre se marient pour poursuivre le combat et rendre la vie impossible à leur conjoint. Le mariage a lieu. Faakria et Aziz s’installent au Caire. Ils sont heureux. Ce que découvrent les parents en faisant irruption à l’improviste chez leurs enfants. Ils crient à la trahison. Aziz les sermonnent et leur ordonnent de faire enfin la paix. Cela sera chose faite un peu plus tard, avec la naissance de triplés ! 


Critique

Amour Interdit est le cinquième film que Mohamed Karim et Mohamed Abdel Wahab tournent ensemble. C’est aussi une comédie musicale (Comment  pourrait-il  en être autrement ?)  même si , comme pour les opus précédents, cela se réduit à l’interprétation de quelques chansons. L’intrigue est vaguement inspirée de Roméo et Juliette : deux amoureux appartiennent  à des clans qui se détestent.
Le film est un bon divertissement. Le caractère guindé de la Rose Blanche a totalement disparu. Au contraire, ce qui frappe dans Amour Interdit, c’est la nervosité du rythme et la légèreté du propos.  Mohamed Karim  sait manier l’humour et la satire. Il le fait sans avoir recours aux gros effets de la farce populaire mais quand il décoche ses flèches, il rate rarement sa cible : la manière dont il tourne en ridicule les pères macérant dans la rancœur et le ressentiment est tout à fait réjouissante.  La réussite de l’œuvre tient aussi à la présence lumineuse de l’actrice et chanteuse Ragaa Abdo. L’une des plus belles scènes du film se situe à la fin quand le héros retrouve sa jeune épouse.  Dans la cuisine claire et spacieuse de leur appartement moderne, ils se lancent dans un duo qui  n’est pas sans rappeler  Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy.
Autre séquence remarquable : le premier numéro chanté du film. Mohamed Abdel Wahab chante au milieu de ses amis tandis que la caméra s’attarde sur les personnages féminins, réalisant ainsi des portraits d’une grande beauté. Qui sont ces jeunes femmes qu'on ne reverra plus par la suite ? On ne sait pas et le film prend alors un faux air de documentaire sur une société à jamais disparue et dont il ne reste que ces frêles images.
Enfin, Amour Interdit nous permet de vérifier encore une fois l’influence de la comédie américaine sur les cinéastes égyptiens de l’époque. D’ailleurs, l’une des scènes du film présente des similitudes troublantes avec une séquence du célèbre New-York – Miami de  Frank Capra (1934) interprétée par Clark Gable et Claudette Colbert. Comme dans le film américain nous retrouvons les deux héros se disputant au bord de la route. Là aussi l’homme porte une valise. Et sur  les deux photos ci-dessous, on constatera que les ressemblances vont jusqu’au choix des costumes.


New-York-Miami
Amour Interdit













Appréciation : 4/5
****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 19 février 2015

Rotana Classic (16 février-1er mars)

  روتانا كلاسيك

Les films qui ont été cités dans ce blog et qui sont diffusés sur Rotana Classic.


Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine appartient au groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement  (télévision et musique) . Il appartient au prince Al Walid Bin Talal. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Accessible en France.


La semaine du lundi 16 février au dimanche 22 février 2015 et celle du lundi 23 février au dimanche 1er mars 2015 (heure de Paris)

1) Monsieur Omar de Niazi Mostafa (Si Omar, 1941)
     Avec Zouzou Chakib, Naguib Al Rihani, Mohamed Kamal El Masry,



Jeudi 19 février à 9h30


2) Des Bouches et des Lapins d'Henry Barakat (Afwah wa aranib, 1977)

     Avec Inas Al DegheidyFaten Hamama, Ragaa Hussein



Vendredi 20 février à 22h



3) Voix du Passé d'Atef Salem (Saut min el madi,1956)
   Avec :Eman, Ahmed Ramzy, Abdel Wares Asar, Nadia El Shennawy, Nelly Mazlom,  Fardos Mohamed

 


Samedi 21 février à 16h30
Dimanche 22 février à 7h30



4) Le Grand Frère de Fateen Abdel Wahab (Al akh al kabir - 1958)
    Avec  Hind Rostom, Farid Shawki, Ahmed Ramzi, Farida Fahmi, Ferdoos Mohammed


Dimanche 22 février à 2h



5) Flirt de jeunes filles de Anwar Wagdi (Ghazal Al-Banat - 1949)
    Avec Leila Mourad, Anwar Wagdi



Lundi 23 février à 18h30
Mardi 24 février à 9h30



6) L'Evasion d'Atef El Tayyeb (Al-Huroub-1991)
     Avec Ahmed Zaki, Salah Abdallah, Abu Bakr Ezzat




Mardi 24 février à 18h30


 7) Le Tigre de Hussein Fawzi (Al Nimr- 1952)
     Avec Naïma Akef et Zaki Rostom


 
Vendredi 27 février à 18h30
Samedi 28 février à 9h30

dimanche 15 février 2015

L'épouse n°13 (al-Zaawgah raqam talata'ch, 1962)


الزوجة 13 
إخراج : فطين عبد الوهاب



L'épouse n°13  a été réalisé par Fateen Abdel Wahab en 1962. 
Distribution : Rushdy Abaza (Mourad), Shadia (Aïda), Abdel Moneim Ibrahim (Ibrahim, l’ami de Mourad), Shwikar (Karima, l’ancienne fiancée de Mourad), Hassan Fayek (le père d’Aïda), Shihab Nassim (Kamal), Zeinat Olwi (Nani), Wedad Hamdy, Zeinab Sedky (la mère de Mourad), Mahmoud Lotfi (Abdel Ghafour), Helen (Sonia), Ahmed Amer (le directeur de l’hôtel)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Ali El-Zorkani
Inspiré des Mille et Une Nuits (la relation entre les deux personnages principaux est calquée sur celle unissant le sultan Shahryar et Shéhérazade)
Musique : Fouad El Zahry
Production : Gamal El Leithy Films

Rushdy Abaza

Zeinat Olwi

Shwikar

Hassan Fayek

Shadia





Shadia et Rushdy Abaza


Résumé

Mourad est un homme d’affaires qui dirige une usine de textile. C’est aussi un véritable Dom Juan. A Alexandrie, il rencontre Aïda, fille d’un ancien ministre. Il entreprend de la séduire mais celle-ci résiste à ses assauts répétés. Il décide alors de s’attirer les bonnes grâces du père : il l’aide à régler de petites dettes, l’invite au restaurant et lui demande la main de sa fille. Mourad a bien l’intention de divorcer aussitôt qu’il aura  obtenu les faveurs de la belle. Aïda ne pouvant lutter contre la coalition formée par son père et son amoureux, finit par accepter le mariage. A peine mariée, elle a la visite de Karima, une ancienne épouse de Mourad qui lui apprend qu’elle est la treizième  jeune femme à convoler avec  celui-ci.  Les deux nouvelles amies élaborent alors un plan pour se venger de l’infidèle. Soir après soir, Aïda invente mille tours pour échapper aux étreintes de son conjoint.  Mourad n’en dort plus et sa fébrilité grandit. Mais le pire pour lui est à venir : alors qu’il passe la soirée « en amoureux » avec Aïda, il voit apparaître un grand nombre de ses ex qu’il tente au début de faire passer pour ses sœurs. Il ne sait pas que tout est organisé par sa femme et Karima. Très mal à l’aise, Mourad vide verre sur verre. Toutes ces femmes le contraignent à danser pour elles. Il doit même se ceindre du foulard traditionnel : le macho est devenu une danseuse orientale ! Les jours qui suivent, Mourad est au bord de l’explosion. Aïda s’obstine à se refuser à lui bien qu’il ait fait le serment de rompre avec son détestable passé. Désespéré, l’époux qui s'est découvert amoureux de sa femme mais qui est condamné à la chasteté éternelle,  décide de mettre fin à ses jours. Il se rend à Alexandrie, s'arrête sur une plage puis se jette dans la mer.  Evidemment ses amis veillent et Aïda  parvient à le rejoindre. Tout se terminera dans une chambre d’hôtel.


Critique

Une comédie bien troussée avec deux monstres sacrés du cinéma égyptien de l’époque : Rushdy Abaza et Shadia. Certes, on y retrouve toutes les conventions du genre  avec ses lieux de prédilection : la plage et ses bikinis, le restaurant et sa danseuse du ventre, la grande maison bourgeoise et ses domestiques. Mais l’intérêt de ce film est ailleurs. Fateen Abdel Wahab met au cœur de son dispositif ce qui d’ordinaire est évoqué de manière plus implicite : le sexe. Et le sexe, il n’est question que de cela dans la Treizième Epouse. Comment l’obtenir pour l’un comme s’y dérober pour l’autre. Le héros en est privé et il en meurt ou presque. Ce qui surprend encore, c’est le point de vue féministe qu’adopte le réalisateur. Le mâle égyptien ne sort pas grandi de cette comédie : le mari est tourmenté par le désir et  sacrifie tout à sa satisfaction, le père, homme médiocre ne  voit dans son futur gendre que la résolution de ses problèmes financiers et s’impatiente devant les réticences de sa fille. Et puis on a cette scène incroyable dans laquelle Rushdy Abaza doit danser comme une danseuse orientale devant toutes ses anciennes épouses. Au dénouement, renversement ultime : c’est la femme qui sauve son mari de la noyade.
Bref, un Fateen Abdel Wahab d’un bon cru.  Le maître de la comédie égyptienne démontre encore une fois son habileté  à introduire dans un cadre stéréotypé des situations qui l’air de rien mettent à mal les valeurs traditionnelles.
Un bémol tout de même : nous retrouvons dans la Treizième Epouse Abdel Moneim Ibrahim dans son rôle  d’éternel confident du héros. Le problème, c’est que son personnage est totalement inutile et qu’il semble lui-même s’en apercevoir. Il assure le service minimum sans aucune conviction.

Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 5 février 2015

Le Fiancé de Maman (Khatib Mama, 1970)

خطيب ماما
إخراج : فطين عبد الوهاب



Le Fiancé de Maman a été réalisé par Fateen Abdel Wahab en 1970 *.
Distribution : Madiha Yousri, Nabila Ebeid, Ahmed Mazhar, Hassan Fayek,  Abdel Moneim Ibrahim, Zeinat Olwi
Scénario : El Sayed Bedeir

Hassan Fayek

Madiha Yousri

Zeinat Olwi

Abdel Moneim Ibrahim et Ahmed Mazhar

Madiha Yousri et Nabila Ebeid
 
Madiha Yousri et Hassan Fayek

Abdel Moneim Ibrahim et Ahmed Mazhar


Nabila Ebeid


Scénario

Machira est une jeune fille sans histoire qui vit avec sa mère et son grand-père dans une grande maison bourgeoise. Elle rêve de devenir hôtesse de l’air. Un jour son amie Mona lui rend visite. Elle est désespérée. Elle lui montre la lettre qu’elle vient de recevoir. Elle a été écrite par son fiancé. Celui-ci lui annonce qu’il l’abandonne. Mona est déshonorée et ne sait plus quoi faire. Elle quitte Machira en lui laissant la maudite lettre. Machira la glisse dans son sac. Peu après, la jeune fille se rend à Marsa Matrouh pour quelques jours de vacances. Alors qu’elle est sur la plage, la lettre de son amie qu’elle avait sortie de son sac s’envole et tombe entre les mains de deux amis Talat et Fahrat. Tous les deux sont persuadés que la destinatrice de la lettre est Machira et qu’elle projette sans doute d’attenter à ses jours. Pour la protéger, Talat et Fahrat la suivent et entrent en relation avec elle. Cette dernière mise en confiance leur raconte sa vie. C’est ainsi que les deux amis peuvent téléphoner au grand-père de Machira pour l’informer de la situation délicate dans laquelle se trouverait sa petite-fille. Au fil des jours, celle-ci tombe amoureuse de Talat qui ne fait rien pour la décourager. Il pense ainsi détourner la jeune femme de ses projets funestes. De retour au Caire, Talat fait la connaissance de la mère de Machira. C’est le coup de foudre. Après bien des explications, tout finit bien : Mona rétablit la vérité à propos de la fameuse lettre, Machira entre à l’école d’hôtesses de l’air tandis que Talat et la maman projettent de se marier.

Critique

C’et l’un des  derniers films de Fateen Abdel Wahab. Il meurt en 1972  à Beyrouth après une carrière cinématographique bien remplie : 23 ans d’activité et plus de 60 films. Il devint célèbre grâce à sa collaboration avec Ismaël Yassine  (qui meurt lui aussi en 1972) dont il réalisa  la plupart des films dans les années cinquante.  Fateen Abdel Wahab est donc le spécialiste de la comédie populaire.
Le Fiancé de Maman est un film raté bâti sur un scénario inepte. Le vieux réalisateur devait être bien fatigué car il a réussi cet exploit de tourner toute une comédie sans une seule  action. Toutes les scènes sont construites sur le même procédé : deux, trois, quatre personnages  s’assoient et parlent, parlent et parlent encore. Quand un personnage se retrouve seul, il est forcément en conversation téléphonique. Certes, dans le rôle du grand-père, Hassan Fayek s’agite en tous sens et fulmine en permanence  mais cette surexcitation  est impuissante à masquer la dramatique absence d’action dont souffre le film. Alors on est tout content quand les personnages pêchent à la ligne, jouent aux cartes ou au ballon. Une mention spéciale au coiffeur du film : pour les deux actrices principales, il a réalisé des coiffures  d’une laideur exceptionnelle, des espèces de casques antiques qui ne tolèrent pas la plus petite mèche rebelle, pas la moindre bouclette espiègle. Bravo l’artiste !  

* Selon certaines sources, ce film daterait de 1965. 

 Appréciation : 2/5
**

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin