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samedi 12 janvier 2019

Bibliographie

كتاب عن السينما فى مصر




Ouvrages sur le cinéma égyptien : les incontournables et les autres...
Ce sont les livres qui se trouvent dans ma bibliothèque et que je consulte -souvent, régulièrement, parfois- pour nourrir ce blog. Ils sont peu nombreux car le sujet ne passionnent pas les éditeurs. Et parmi eux, certains ont été écrits par des auteurs dont je ne partage ni les partis pris ni les préjugés (J'espère avoir l'occasion d'y revenir plus longuement dans un article prochain.).
Le livre qui m'est le plus cher reste The Golden Years of Egyptian Film: cairo cinema 1936-1967 de Sherif Boraie : ses photos tirées des films de la grande époque expliquent bien mieux que de longs commentaires toute la fascination que peut exercer sur nous le cinéma égyptien.



Egypte, 100 ans de cinéma (1995)
sous la direction de Wagda Wassef
catalogue de l'exposition de l'institut du monde arabe
Editions Plume


Cinémas arabes: Topographie d'une image éclatée (1996)
Khémaïs Khayati
Editions L'Harmattan


Regards sur le cinéma égyptien, 1895-1975 (1996)
Yves Thoraval (1947-2012)
Editions L'Harmattan


Histoire du cinéma égyptien (1997)
Hamid Hamzaoui
Editions L'Harmattan


Arab Cinema: History and Cultural Identity (2007)
Viola Shafik
American University in Cairo Press (anglais)


Popular Egyptian Cinema: Gender, Class, and Nation (2007)
Viola Shafik
American University in Cairo Press (anglais)


The Golden Years of Egyptian Film: cairo cinema 1936-1967 (2009)
Sherif Boraie
American University in Cairo Press (arabe/anglais)


Ô nuit, ô mes yeux: Le Caire / Beyrouth / Damas / Jérusalem (2015)
Lamia Ziadé
Editions P.OL


La sortie au cinéma - Palaces et ciné-jardins d'Egypte, 1930-1980 (2016)
Marie-Claude Benard
Editions Parenthèses


Nilwood, Affiches de l'âge d'or du cinéma égyptien (2016)
Mohammad Bakri
Orient Editions


Classic Egyptian Movies, 101 Must-see Films (2018)
Sameh Fathy 
American University in Cairo Press (traduction de l'arabe en anglais)


Le Révolutionnaire Tranquille (2018)
Youssef Chahine et Tewfik Hakem
Capricci Editions



dimanche 22 mai 2016

Nilwood de Mohammad Bakri

ملصقات السينما المصرية


Orients Editions est une toute jeune maison d’édition créée par Ysabel Saïah Baudis. Elle publie  des ouvrages illustrant le patrimoine culturel du monde arabo-musulman et elle présente ainsi son projet : « Essais, textes inédits et traductions, calligraphies, dessins, photo et bande dessinée, tout ce qui dit l’intemporalité de cette terre marquée par le terrestre et le céleste et son renouveau libéré constitueront cette collection, Orients. »
Ysabel Saïah Baudis est elle-même l’auteur d’une biographie d’Oum Kalthoum « Oum Kalsoum, l’étoile de l’orient » aux Editions du Rocher.
Parmi les nouvelles parutions d’Orients Editions, il y a ce petit ouvrage Nilwood rassemblant 38 affiches de l’âge d’or du cinéma égyptien en format carte postale.
Ces affiches ont été choisies par Mohammad Bakri, professeur d‘arabe et webmestre du site ministériel « Langue et cultures arabes ».

Mohammad Bakri survole 50 ans de cinéma égyptien. Il ouvre sa collection avec « Les Mille et une Nuits » de Togo Mizrahi qui date de 1941 et la clôt avec  « Le Citoyen : égyptien » que Salah Abou Seif réalisa en 1991. Comme il se doit, il fait la part belle aux années 50 et 60.
On lit en quatrième de couverture que « ce livre présente les plus grands films », affirmation un peu étrange car on n'y trouve aucun de ce que d’ordinaire  l’on considère comme les chefs d’œuvre du cinéma égyptien mais sans doute n’était-ce pas non plus l’intention de l’auteur que de présenter un tel palmarès. L’affiche de cinéma occupe une place éminente dans l’art populaire égyptien du XXe siècle et son intérêt n’est pas subordonné à la qualité du film qu’elle doit illustrer. Ainsi, on découvre dans cet ouvrage la reproduction de l’affiche réalisée pour la comédie Une Fille Turbulente d' Houssam Al Din Mustafa (1967) Elle est chatoyante, pétillante, d’une sensualité provocante alors que le film est un sinistre nanard qui baigne dans une atmosphère grisâtre (A ce niveau, on peut presque parler de tromperie sur la marchandise !). Mais ceci obéit à une certaine logique économique : un bon film n’a pas forcément besoin d’une belle affiche. En revanche, c’est vital pour un navet tourné à la va-vite et les producteurs égyptiens l’avaient fort bien compris. D’aucuns affirment même qu’il est arrivé que l’affiche coûte plus cher que la réalisation du film lui-même.

Si les films évoqués dans ce Nilwood ne sont donc pas tous des chefs d’œuvre, en revanche les affiches présentent toutes de grandes qualités artistiques. Elles étaient souvent l’oeuvre de peintres arméniens ou grecs formés aux techniques occidentales de l’illustration et de la publicité. Le cahier des charges qui leur était soumis laissait peu de place à l’originalité. D’où le caractère un peu répétitif des motifs : par exemple, on retrouve souvent l’actrice principale en petite tenue entourée de ses partenaires mâles qui n’apparaissent qu’en buste. Mais sur un modèle très contraignant, les artistes ont su réaliser de véritables petits chefs d’œuvre à la gloire de la beauté féminine et de tout ce qui constitue les plaisirs de la vie. Un art hédoniste résolument kitsch qui égayait les murs des grandes villes arabes et qui aujourd’hui a totalement disparu. Mohammad Bakri conclut ainsi son petit texte de présentation : « C’est un âge d’or haut en couleur qu’installa Nilwood durant plusieurs décennies, abordant sans tabous ni exceptions tous les sujets sociétaux du moment, avec un esprit ouvert, espiègle, profane, spirituel, moderne, multicolore, civilisé, humain et surtout tolérant et cosmopolite. Cet esprit éclairé manque cruellement aujourd’hui. »  On ne peut que souscrire à une telle déclaration.
De toute façon, au tournant des années quatre-vingt quatre vingt-dix, le cinéma égyptien abandonne l’affiche peinte au profit de la photo, ce dont témoigne l’avant-dernière carte postale de Nilwood (Le Marionnettiste d’Hani Lachine, 1989).

Des collectionneurs de par le monde consacrent leur vie à rassembler ces vestiges d’un monde qui n’est plus. Parmi eux, citons Abboudi Abou Jaoudé, un libanais qui a amassé plus de 20 000 affiches !

Nilwood de Mohammad Bakri, Orients Editions, 2016 


Sur le site « Langue et Cultures Arabes », Mohammad Bakri a posté d’autres affiches du cinéma égyptien.


mercredi 30 décembre 2015

O Nuit, O Mes Yeux de Lamia Ziadé

يا ليل يا عين



O Nuit O Mes Yeux, un roman graphique de Lamia Ziadé (éditions P.O.L)
Pour moi, le livre de l'année et l'un des plus beaux jamais publiés sur la grande époque du cinéma et de la chanson au Moyen-Orient.
Dans cette vidéo de Jean-Paul Hirsch, l'auteure présente elle-même son ouvrage :



Un passage a particulièrement retenu mon attention car il fait écho à ce qui m’a incité à créer ce blog sur le cinéma égyptien :
 
« La chose que j’ai voulu montrer c’est que c’est un passé très très proche mais qu’on a déjà complètement oublié et en Occident qu’on a à peine connu. On ne se souvient même plus que ça a existé autant de liberté dans le monde arabe. Tout ce dont on parle du monde arabe, ce sont les horreurs actuelles.(…) Même au Moyen-Orient on a presque oublié que ça a existé cette époque et c’est ça que j’avais envie de refaire vivre pour conjurer le malheur dans lequel on est en ce moment et de me dire si ça a existé à un moment, ça peut revenir, il n’y a pas de raison. Ca va revenir un jour. »