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samedi 17 juin 2023

Des Loups sur la Route (Dhiab ila al tariq, 1972)

ذئاب على الطريق
ﺇﺧﺮاﺝ : كمال صلاح الدين




















Kamal Salah El Din a réalisé Des Loups sur la Route en 1972.

Distribution :Mariam Fakhr Eldin (Nagwa), Salah Kabil (Salim), Omar Khorsheid (Maher), Sayed Zayan (Atef Salem), Nawal Abou El Fotouh (Lola, la maîtresse d’Atef Salem), Amal Ramzi (Amal, la petite amie de Salim), Hala El Shawarby (Narcisse, la servante de Nagwa), Momtaz Abaza (Mukhlis), Fouad Jafar (le directeur de production), Adly Kasseb (le réalisateur), Rawheya Khaled (Alhaja Zeinab), Ibrahim Saafan (un assistant du réalisateur), Khairy El Kalioby (l’officier de police), Suzi Khairy (la danseuse), Essam Wahid (Essam), Saida Galal (Saida), Ibrahim Emara (le médecin)
Scénario : Youssry Hakim, Salah Darwish
Musique : Michel Youssef
Production : Kamal Salah El Din

Omar Khorsheid



Hala El Shawarby



Momtaz Abaza



Amal Ramzy





Salah Kabil



Mariam Fakhr Eddine



Adly Kasseb



Ibrahim Safaan





Fouad Jafar















Résumé

Salim travaille comme assistant dans un studio de cinéma. Il vit avec Amal, une figurante, qu’il a toujours refusé d’épouser malgré les demandes répétées de celle-ci. En fait, il est secrètement amoureux de Nagwa, l’une des stars du studio. De manière anonyme, il dépose régulièrement dans sa loge une rose accompagnée d’une lettre d’amour. Mais Nagwa ne cherche pas à savoir qui est son soupirant car elle vit avec Mukhlis, un acteur dont elle est follement amoureuse.

Une journée de tournage vient de s’achever et Nagwa demande à Salim de faire des courses pour elle et de les lui apporter à son domicile. Mais quand l’actrice rentre chez elle, une très mauvaise surprise l’attend : elle surprend Mukhtlis dans leur lit en compagnie de Narcisse, sa servante. Révoltée, Nagwa met à la porte les deux amants. Elle veut se venger et quand Salim reparaît avec les courses, elle lui demande de l’accompagner dans une discothèque qu’elle a l’habitude de fréquenter avec Mukhlis. Elle y retrouve son ex-amant en charmante compagnie. Pour susciter sa jalousie, elle se montre très tendre à l’égard de Salim. Ce dernier est aux anges. Il est convaincu que Nagwa partage ses sentiments. Quand il rentre chez lui, il retrouve Amal qui lui annonce qu’elle est enceinte. Cette nouvelle met hors de lui Salim et, sans pitié, il met à la porte de son appartement la jeune fille. Pour lui, c’est déjà de l’histoire ancienne. Le lendemain au studio, Salim fait une terrible découverte : Nagwa a déjà un nouveau chevalier servant. C’est Maher, un acteur qui tourne dans le même film qu’elle. Il est beau, il est riche et il est prévenant. Salim est dépité mais il ne s’avoue pas vaincu. Le soir, il suit les deux amoureux et quand Nagwa se retrouve seule chez elle, il n’hésite pas à sonner à sa porte. Il veut la convaincre qu’elle se trompe sur Maher mais la jeune femme lui répond très sèchement et le congédie sans ménagement. Quand Salim rentre chez lui, il trouve Amal qui l’attend à sa porte. Désabusé, il accepte de la laisser entrer.

Salim a compris que Nagwa ne s’intéressait qu’aux hommes riches alors quand le directeur de la production lui demande de se rendre à la banque pour encaisser un gros chèque, une idée folle germe dans son esprit. Cet argent, il va le garder et proposer à Nagwa de s’enfuir avec lui pour le dépenser à leur guise. Il ne retourne pas au studio mais son absence inquiète très vite toute l’équipe du film. Quand, à la nuit tombée, Salim se présente chez l’actrice, celle-ci feint de l’accueillir chaleureusement mais dès qu’elle le peut, elle se précipite sur le téléphone pour prévenir la production. Salim surprend la conversation et s’enfuit aussitôt. Il se rend alors chez la mère d’un ami décédé. La vieille dame est très malade mais elle accepte de garder pour lui une partie du butin. Salim ne sait plus où se cacher. Désormais, la police aussi est à sa recherche et toutes ses fréquentations seront à un moment ou à un autre contactées. Il décide de se rendre chez son ami Atef à Alexandrie. Il y retrouve Amal qui elle aussi le recherche pour l’inciter à rendre l’argent. Chez Atef , il y a Lola, sa maîtresse mais aussi deux amis venus fumer le narguilé. Ceux-ci sont très intéressés par ce que transporte Salim et avec l’aide de Lola ils vont tenter de s’emparer du butin. Ce n’est qu’au terme d’une série de bagarres qu’ils parviendront à leurs fins. Ils laisseront Salim et Amal, à demi assommés, en plein désert. Heureusement un automobiliste s’arrête et les prend en charge. Il faut de tout urgence conduire Amal à l’hôpital car elle a reçu un très mauvais coup. Sur la route, Salim comprend que leur sauveur est un policier. Après avoir laissé son amie à l’hôpital, Salim décide de rendre l’argent qui lui reste. Il retourne chez la vieille dame à qui il avait laissé une partie du butin. Il apprend par sa fille qu’elle est en prison car on a retrouvé tous ces billets chez elle et on l’accuse d’être au centre d’un trafic de drogue. L’étau se resserre sur Salim : Lola et ses deux complices ont été arrêtés et ils n’ont pas manqué de donner des informations précieuses pour aider la police à le retrouver. Il retourne une dernière fois chez Nagwa pour s’expliquer mais il est agressé par Mukhlis avec qui l’actrice a repris la vie commune. Il se rend enfin l’hôpital pour avoir des nouvelles d’Amal mais elle meurt alors qu’il pénètre dans sa chambre. Des policiers font irruption à l’hôpital. Salim est arrêté.



Critique

L’unique intérêt de ce film c’est qu’il nous montre de manière très simple et très claire comment on peut réaliser un navet avec quelques sous et sans aucun talent. Dans les années soixante, on voit se multiplier ce genre de production bas de gamme qui alimentent la demande sans cesse croissante des salles de cinéma : de petits films vite tournés avec un scénario bâclé et d’obscurs seconds rôles qui entourent une ou deux vedettes sur le déclin. A ce titre, on peut considérer Des Loups sur la Route comme un cas d’école.

Le scénario de ce film cumule tant d’invraisemblances qu’on peut se demander si quelqu’un l’a vraiment lu avant le tournage. D’abord, il repose sur une idée grotesque : le héros, assistant de production, vole l’argent destiné à payer le personnel et propose à la vedette du film qu’on est en train de tourner d’abandonner sa carrière et de s’enfuir avec lui pour profiter du magot. On se doute que les chances de succès d’une telle machination sont bien minces ! Ensuite le héros confie la majeure partie du butin à une vieille dame qui est la mère d’un ancien ami. Très malade, elle ne quitte pas son lit et cache l’argent sous son matelas. Evidemment, cela frise l’amateurisme le plus aberrant ! Après cela, notre voleur arpentera les rues de la ville, toujours avec un sac que l’on sait désormais pratiquement vide. Mais qui sait ? Peut-être veut-il le conserver pour être plus facilement repéré. Dans cette histoire, il n’est pas le seul à faire montre de son inconséquence. La vedette jouée par Myriam Fakhr Eddine se défend pas mal non plus. Quand elle veut avertir le réalisateur que le voleur se trouve chez elle, elle laisse son visiteur seul dans le salon et se rend dans sa chambre pour téléphoner discrètement. Las ! Elle laisse grand ouverte la porte de telle sorte que l’homme ne perd pas une miette de sa conversation. Il s’enfuit donc. On peut ainsi constater que tous les protagonistes de ce drame font preuve de la même finesse et que nous assistons à un duel au sommet où chacun rivalise d’intelligence tactique ! Après cette scène de la dernière entrevue entre l’actrice et son amoureux, le scénariste n’a plus aucune idée et on assiste à l’errance sans but du héros qui ne sait plus quoi faire de son argent. Une scène amusante tout de même : l’homme trouve refuge chez un ami qui meurt brusquement en fumant du haschich. Il fallait y penser !

Mais, ne l’oublions pas, Des Loups sur la Route est avant tout un film d’action et, comme on pouvait s’y attendre, l’action se résume à une course poursuite mollassonne et à quelques bagarres ratées. Soyons francs, les bagarres n’ont jamais constitué le point fort des films égyptiens, c’est le plus souvent d’une maladresse incroyable avec des effets ridicules : accélération de l’image, amplification des bruits. Dans ce domaine aussi, Des Loups sur la Route dépasse tous ses concurrents. Je recommande notamment la scène de lutte dans laquelle l’un des protagonistes fait une chute dans un escalier de quelques marches. C’est aussi impressionnant que la chute d’un enfant qui joue aux cow-boys et aux indiens avec ses copains.

La vedette du film est Myriam Fakhr Eddine. Dans les années cinquante et soixante, c’est une star de l’écran spécialisée dans les rôles de jeunes filles de bonne famille et plus tard dans les rôles de femmes fatales. A l’aube des années soixante-dix, son étoile a pâli et on la retrouve parfois dans des productions indignes de son talent. Elle même en a bien conscience et dans ce film elle assure le service minimum, débitant ses rares répliques avec une totale absence de conviction. Il est vrai aussi que son personnage est d’une inconsistance absolue et qu’il est bien difficile de trouver une cohérence à ses actions et à son comportement. Pour ajouter à la débâcle, on a tout fait pour enlaidir celle qui dans sa jeunesse avait remporté le prix du « plus beau visage ». Dans la première partie du film, elle arbore une coiffure improbable lui donnant l’allure d’une vieille mamie excentrique et porte des tenues style « sac à patates » soulignant avec tact sa silhouette alourdie.

Aux côtés de Myriam Fakhr Eddine, on trouve Omar Khorsheid. Ce virtuose de la guitare à l’air sympathique était un peu le Sacha Distel oriental (coïncidence étrange : Omar Khorsheid meurt en 1981 à 36 ans dans un accident de voiture et Sacha Distel lui aussi aura un terrible accident de voiture qui laissera sa passagère gravement handicapée). Dans sa courte carrière, Omar Khorsheid sera à l’affiche d’une vingtaine de navets dans lesquelles il jouera de la guitare fort bien et jouera la comédie fort mal. Point commun de tous les films auxquels il participera : de jeunes actrices de second plan qui s’exhibent en petite tenue. Des Loups sur la Route lui offre l’un de ses rôles les plus ineptes : quelques accords de guitare, trois ou quatre répliques, un large sourire, et puis s’en va.

Enfin, signalons pour les curieux et les historiens que Des Loups sur la Route est l’un des rares films égyptiens qui offrent aux spectateurs la vision fugitive du sein nu de l’une des actrices.

Appréciation : 1/5
*

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 4 août 2016

Elle et les Démons (Heya wal Shayatin, 1969)

هى والشياطين
إخراج : حسام الدي مصطفى 



Elle et les Démons a été réalisé par Houssam Al Din Mustafa en 1969.
Distribution : Ahmed Ramzy (Prince), Chams Al Baroudi (Warda), Adel Adham (Zizou), Nawal Abou El Foutouh (Hamida), Youssef Fakhr Eddin (Kamal), Alya Fawzy (la mère de Warda), Sally Wood (la touriste)
Scénario : Faysal Nada, Sabri Ezzat, Houssam Al Din Mustafa


Adel Adham

Shams Al Baroudi et Youssef Fakhr El Din















Ahmed Ramzy et Nawal Abou El Foutouh















Ahmed Ramzy















Shams Al Baroudi



Résumé

Kamal est le petit ami de Warda qui travaille comme danseuse dans un cabaret. Il rêve de gagner beaucoup d’argent pour l’épouser et lui faire quitter son métier. Son meilleur ami est Prince. Celui-ci travaille dans la région des marais comme pêcheur. Pour accroître ses revenus, il promène les touristes à bord de sa petite barque. Comme Kamal, il est amoureux d’une jeune fille. Elle s’appelle Hamida et tient une petite épicerie tout près de sa cabane de pêcheur. Lui aussi rêve d’épouser sa bien-aimée mais il n’a pas le sou.
Zizou est une connaissance de Kamal. C’est un voleur spécialisé dans la contrebande. Il propose une affaire à l’amoureux de Warda : Petro, un chef de gang, l’a chargé de transmettre la somme de 250 000 dollars à Georges, un complice qui se trouve sur un bateau à 8 kilomètres des eaux territoriales. Pour ne pas attirer l’attention de la police, il faut parcourir la distance à la nage avec l’argent caché dans une ceinture. Malgré la difficulté de la mission, Kamal l’accepte aussitôt. Les 250 000 dollars n’arriveront jamais à destination. Kamal a décidé de les garder pour lui et les a cachés sur un îlot au milieu des marais salants. Petro est furieux. Il fait corriger sévèrement Zizou par ses complices mais celui-ci n’a aucune information sur ce qu’est devenu l’argent. Zizou parvient à échapper au gang. Il dénonce à la police Petro et Georges puis retrouve Kamal. Sous la menace d’une arme, ce dernier doit lui remettre la carte qu’il avait griffonnée pour localiser la cache du butin. Une fois obtenu le précieux document, Zizou le poignarde. Agonisant, Kamal parvient à se trainer jusqu’à l’immeuble où réside Warda. Il meurt dans les bras de sa bien-aimée.
Cette dernière est bien décidée à se venger. Elle se rend dans les marais salants et fait la connaissance de Prince. Elle se présente comme une touriste souhaitant visiter la région et aimant la pêche. Au même moment, Zizou fait son apparition. Il s’est installé dans l’une des cabanes de la zone pour récupérer au plus vite le butin. Il est tout de suite séduit par Warda dont il ignore les liens avec Kamal. Tous les deux, ils font de longues promenades en barque au milieu des marais. C’est lors de l’une de ces sorties que Zizou finit par retrouver l’endroit où sont cachés les 25000 dollars. Il met dans la confidence celle qu’il aime. Warda braque un revolver dans sa direction et dévoile son identité. Zizou parvient à désarmer la jeune femme. Une lutte s’engage. L’homme fait un faux pas et tombe dans des sables mouvants. Il disparaît. Prince a rejoint Warda et ils regagnent ensemble la zone des cabanes. Les y attendent des anciens complices de Zizou, prêts à tout pour s’emparer de l’argent. Bagarres et courses-poursuites ne prendront fin qu’avec l’intervention de la police.


Critique

Houssan El Din Mustafa est un cinéaste inégal : dans sa filmographie on trouve le pire et le meilleur (le pire l’emporte quand même). Il fut très souvent la cible des critiques qui lui reprochèrent son manque d’ambition artistique et son recours aux procédés les plus grossiers du cinéma commercial. Sa marque de fabrique, c’est la violence et l’érotisme. Et reconnaissons que dans ce registre, il fait preuve d’une certaine efficacité. Houssan El Din Mustahfa avait étudié le cinéma aux Etats-Unis et il en a gardé un sens de l’action et du mouvement qui manque cruellement à bon nombre de ses pairs. Chez lui, on ne trouve pas ces scènes interminables dans lesquelles les personnages sagement assis dans des fauteuils déblatèrent à l’infini. Les héros d’ Houssan El Din Mustafa ne causent pas, ils frappent et ils flinguent (s’ils causent, c’est mauvais signe : le film risque d’être mauvais comme c’est le cas pour les Trois Prisonniers de sinistre mémoire !) Et en amour, c’est la même chose : pas de longues déclarations mais des bouches qui se mélangent et des corps qui s’étreignent.
Dans Elle et les démons, la première scène donne le ton : une petite bande tend un piège à un routier pour dévaliser sa marchandise. La séquence est brève, sans fioritures. Le camion vidé, les bandits s’évanouissent dans les champs tandis qu’on suit le chef du groupe et l’un de ses complices s’enfuyant sur une charrette tirée par un cheval au galop. Hommage au western américain et à sa fougue ! Toute la première partie du film est sur ce tempo. Dans la seconde, après le meurtre de Kamal, ça piétine un peu. Dommage !
L’histoire réunit des personnages qui ont le même dessein : changer de vie, sortir une bonne fois pour toutes de la misère. Pour y arriver, ils sont prêts à tout. Alors quand un pactole tombe entre leurs mains, la fièvre s’empare de tous ces hommes et les complices d’hier finiront par s’entretuer. L’essentiel de l’intrigue se passe dans un seul lieu : les marais. C’est un labyrinthe inextricable dans lequel on ne peut circuler qu’en barque entre des îlots couverts d’herbes hautes. Loin de la ville, de la police et des lois, les personnages s’y sentent libres. Comme le montre l’une des premières scènes où l’on voit Prince conduire dans sa barque une jeune touriste étrangère à demi-nue qui offre sans pudeur son corps au soleil et au regard de son guide. Mais en fait, cet eden est piégé : il réserve bien des chausses trappes à tous ceux qui s’y aventurent. Un lieu dangereux aussi car pour le criminel, c’est le cadre idéal pour se cacher ou accomplir ses forfaits en toute impunité. Il faut voir comment Zizou, ce malfrat sans scrupules joué par le toujours excellent Adel Adham, s’y épanouit. Il s’est installé dans une cabane et recherche le butin caché quelque part par Kamal. Il est heureux, Zizou, car il a éliminé tous ses anciens complices et il est le seul à pouvoir récupérer le trésor. Alors il ne se presse pas. Il a adopté le rythme placide de la vie dans ce petit coin de nature à mille lieux du tumulte et de la frénésie des grandes villes.
Mais ce qu’il ne sait pas, c’est qu’on n’échappe pas au marais (cet eden est en fait une prison !) et que son destin sera aussi tragique que celui des autres personnages. Zizou sera happé par les sables mouvants sous les yeux de la fiancée de Kamal. Au final personne ne profitera du butin et les survivants reprendront leur existence laborieuse comme naguère.
Pour finir, ajoutons que l’interprétation masculine est excellente. Les trois principaux acteurs jouent dans un registre différent avec la même énergie et le même naturel.
Et Chams El Baroudi ? A la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, elle est l’une des figures les plus populaires du cinéma égyptien. Son sex appeal ravageur accompagne le mouvement de libération des mœurs que connaît la société égyptienne à cette époque. Dans Elle et les Démons, elle me semble sous-employée, comme n’étant pas vraiment à sa place dans cette histoire d’hommes. Ce qui m’a toujours frappé chez Chams El Baroudi, c’est la passivité des personnages qu’elle incarne. Des personnages qui n’existent qu’à travers le désir que l’actrice suscite chez ses partenaires ou bien chez le réalisateur. Ici, il est évident qu’on ne l’a pas désirée assez fort.

Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

samedi 29 août 2015

Papa veut qu'il en soit ainsi (Baba ayez Keda, 1968)


بابا عايز كده
إخراج : نيازى مصطفى



Niazi Mostafa a réalisé Papa veut qu'il en soit ainsi en 1968.
Distribution : Rushdy Abaza (Kamal), Soad Hosny (Nadia), Nawal Abou Al Fotouh (Maha, la maîtresse de Kamal), Mohamed Awad (Zaki, le cousin de Kamal), Amal Ramzi (Siham, (la soeur de Nadia), Mimi Chakib (la mère de Nadia), Hassan Mostafa (Abbas), Mahmoud Rashad (le père de Nadia), Brigitte, un mannequin libanais (mannequin), Brigitte Omar (mannequin)
Scénario : Abdel Haye Adib

Soad Hosny et Rushdy Abaza


Soad Hosny et Mimi Chakib









Mohamed Awad








Nawal Abou Al Fotouh








Rushdy Abaza et Hassan Mostafa
















Amal Ramzy et Mohamed Awad
















Mimi Chakib et Mahmoud Rashad




















Synopsis

Kamal est un garçon naïf et sentimental. Il est fiancé à Nadia, une jeune fille de bonne famille qu’il a connue à la faculté des Beaux-Arts. La mère de Nadia est opposée à cette union mais sa fille a passé outre : elle est certaine que Kamal est l’homme de sa vie et le fait qu’il soit un grand timide inexpérimenté en amour la rassure. Avant de pouvoir se marier, les deux amoureux doivent se séparer. Le père de Nadia est diplomate et toute la famille doit s’installer à l’ambassade de Paris pendant trois ans. Kamal promet à Nadia de l’attendre et celle-ci lui conseille de s’investir pendant son absence dans le domaine de la mode : elle est certaine qu’il réussira grâce à son talent et sa créativité. C’est ce que fait Kamal et sa réussite est fulgurante. Il devient Coco, le couturier le plus en vue du Caire. Constamment entouré de femmes, modèles ou clientes, il a beaucoup évolué : l’étudiant complexé s’est métamorphosé en Dom Juan irrésistible. Il entretient une relation amoureuse avec Maha, l’un de ses mannequins . Cette dernière découvrant les infidélités de son amant exige le mariage. Kamal est obligé de s’exécuter. Mais le jour même du mariage, Nadia annonce son retour au Caire. Kamal reprend ses habits d’étudiant et se précipite à l’aéroport bien décidé à cacher à sa fiancée l’homme qu’il est devenu. Malheureusement, Maha apprend par Zaki, le cousin de Kamal que son promis est parti pour l’aéroport et elle s’y rend à son tour. A peine est-elle arrivée qu’elle tombe nez à nez sur Nadia. En fait, les deux jeunes femmes sont amies de longue date. Aussitôt Maha apprend à Nadia qu’elle va se marier avec un couturier célèbre et qu’elle l’invite. Nadia accepte l’invitation et précise qu’elle viendra accompagnée de son fiancé Kamal…


Avis

Encore une comédie de Niazi Mostafa avec Rushdy Abaza et Soad Hosny dont le ressort principal est un quiproquo sur l’identité de l’un des personnages. Cinq ans auparavant, le réalisateur avait déjà utilisé le procédé avec les mêmes acteurs dans La Petite Magicienne. Et ici le résultat est tout aussi médiocre. Papa veut qu’il en soit ainsi (le titre donne le ton de l’œuvre !) est une de ces comédies bâclées dont la seule finalité semble de compléter la programmation des salle de cinéma. Pour cela on réunit quelques stars de l’époque, on choisit deux ou trois lieux où se déroulera l’essentiel de l’action et on échafaude un scénario sans trop se soucier de la vraisemblance et de la cohérence. Pour agrémenter l’ensemble, on fera en sorte que l’actrice principale arbore un costume différent à chaque nouvelle scène. A quelques exceptions près, Papa veut qu’il en soit ainsi a été tourné dans un aéroport et dans le hall d’exposition d’une maison de couture. On imagine que le plan de tournage n’a pas été difficile à élaborer et que le décor n’a pas ruiné la production. En revanche on aurait souhaité plus d’économies sur les tenues de Soad Hosny. En voyant cette dernière, on se dit que la mode dans les années soixante-dix n’a pas toujours évité le mauvais goût. Quelques scènes ridicules peuvent divertir le spectateur. Je pense notamment à celle où Nadia converse avec Maha tout en faisant de la gymnastique. Les deux femmes saucissonnées dans leur juste au corps effectuent des mouvements avec la souplesse de deux petites vieilles percluses d’arthrose. Concernant la valeur ce cette comédie, un signe qui ne trompe pas : Rushdy Abaza ne croit pas à son personnage un seul instant et joue mal, très mal ! Enfin, comme à son habitude, Mohamed Awad fait le pitre et ça n'arrange rien.

Appréciation : 2/5
**

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 4 décembre 2014

Les Trois Prisonniers (Al Masajin Al Thalatha, 1968)

المساجين الثلاثة
إخراج : حسام الدي مصطفى



Les Trois Prisonniers a été réalisé par Houssam Al Din Mustafa en 1968.
Distribution : Chams Al Baroudi (Rita), Rushdy Abaza (Joe), Mohamed Awad (Abdalsamiah), Ahmed Loxer (le directeur de la prison), Nawal Abou El Foutouh (la femme de ménage), Nahed Yousri (Hoda), Nadia Seif El Nasr (Rosa), Youssef Chaban (Essam), Samir Sabri (Farid), Salah Nazmi (Rini), Abdel Moneim Madbouly (Khandor), Zouzou Chakib (la femme de Khandor), Nadia Shoukri (la présentatrice de la télévision), Ibrahim Hechmat (le père de Hoda)
Scénario : Faysal Nada
Production : Abbas Helmy

Rushdy Abaza et Chams Al Baroudi

à droite, Salah Nazmi
 
Nawal Abou El Foutouh et Samir Sabri

Rushdy Abaza et Chams Al Baroudi

Chams Al Baroudi

Rushdy Abaza

Nadia Seif El Nasr

Mohamed Awad

Youssef Chaban


Résumé

Joe, Abdalsamiah et Essam sont trois détenus qui parviennent à s’évader de la prison où ils purgeaient leur peine. Après un long périple en train, ils se séparent afin de régler des affaires personnelles. A la suite d’un malheureux concours de circonstances, Joe vole la voiture d’un membre d’un gang spécialisé dans la contrebande et rencontre Rita, la jeune femme qui devait accueillir le propriétaire du véhicule. Ils deviennent amants mais les gangsters veulent se venger de celui qui a agressé leur complice. Ils retrouvent très vite la trace de Joe.
Essam se rend chez la jeune fille qu’il aime. Il veut empêcher son mariage avec un autre homme. Il parvient à prouver que son rival est un escroc qui n’en veut qu’à l’argent du père de sa dulcinée.
Abdalsamiah, le troisième évadé, veut récupérer le magot qu’il a caché sous un arbre du jardin d’une villa bourgeoise. Toutes ses tentatives se terminent par un échec. En revanche, il gagne l’amour de la jeune domestique qui sert dans la maison.
Les trois amis se retrouvent pour affronter les contrebandiers qui veulent éliminer Joe. Ils sacrifieront leur liberté pour aider la police à arrêter ces dangereux malfaiteurs qui sont dirigés par une femme.


Critique

Il n’y a pas grand-chose à sauver dans cette très laborieuse parodie de thriller (N'est pas Lautner qui veut !). On y retrouve les poncifs et les procédés sur lesquels va prospérer une partie non négligeable de la production cinématographique égyptienne à partir de la fin des années soixante. Tout est à minima : le scénario, la mise en scène, le jeu des acteurs, les décors. Le résultat est un produit bas de gamme destiné à satisfaire le public le moins exigeant. Et ce qui subsiste de ce film, quarante-cinq ans après sa sortie, c’est sa laideur et sa platitude. On a l’impression qu’Hussam Al Din Mustafa a posé sa caméra dans un no man’s land suburbain puis s’en est allé vaquer à d’autres occupations, laissant la direction du tournage à son assistant le moins dégourdi. La présence de Mohamed Awad nous vaut quelques gags pénibles et on a rarement vu à l’écran Chams Al Baroudi manquer à ce point de sex-appeal. 
Appréciation : 1/5
*
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

lundi 10 mars 2014

Une Fille Turbulente (Bint Shaqiyat, 1967)

بنت شقية
 اخراج : حسام الدين مصطفى


Houssam Al Din Mustafa a réalisé ce film en 1967.
Distribution : Mohamed Awad (Sami Ibrahim) , Nadia Lutfi (Samira) , Hassan Youssef (Choukri) , Nawal Abou el Foutouh (la première fiancée de Sami) , Abdel Moneim Madbouly (le père de Samira et le patron des deux amis), Zizi Mustafa (la danseuse), Samir Ghanem (infirmier) , George Sedhom (l’homme de l’hôtel dont la lune de miel avec sa jeune épouse est gâchée par les interventions récurrentes des deux amis) , Ahmed El Deif (infirmier). Ces trois derniers acteurs sont les membres du trio comique Thalathy Adwa’a El Masrah (Les Trois Lumières du Théâtre) très célèbre dans les années soixante.
Scénario et dialogues : Adly Al Mouled et Abdel Fattah El Sayed

En 1967, Houssam Al Din Mustafa tourne quatre films. Dans l'un d'eux, Le Rivage de la Gaieté, on retrouve l'intégralité de la distribution masculine d'Une Fille Turbulente (et aussi, hélas, les même scénaristes)


Hassan Youssef et Nadia Lutfi

















Nadia Lutfi

















Malgré leurs perpétuelles chamailleries, Choukri et Sami sont deux amis inséparables. Ils travaillent dans la même usine de fabrication d’objets en plastique et passent tout leur temps libre ensemble. Mais quand ils rencontrent la fille de leur patron, ils en tombent tous les deux éperdument amoureux. Entre eux, la lutte devient alors sans merci.
 Qu’y a-t-il de plus consternant dans ce navet ? Les mauvaises farces que se font les deux "copains" ? Les grimaces  de Mohamed Awad qui se prend pour Jerry Lewis ? Les interventions irritantes des deux infirmiers psychiatriques plus fous que les malades dont ils ont la charge ? L’abus, au-delà du supportable, du comique de répétition ? Le scénario bâclé au point qu’on a l’impression que des séquences entières du film ont été réalisées dans la plus grande improvisation ? Les plans mal cadrés ? Les scènes mal éclairées ? 
On le sait, les filmographies des plus grands cinéastes égyptiens présentent toujours de mauvaises surprises. Mais là, on atteint un niveau de nullité tout à fait exceptionnel pour un réalisateur de la trempe de Houssam Al Din Mustafa.
Et puis une dernière question concernant Nadia Lutfi : mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? Certes, il faut bien manger...
Bref, une petite comédie idiote à oublier très vite.

Appréciation : 1/5