Affichage des articles dont le libellé est Mahmoud Zulficar. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Mahmoud Zulficar. Afficher tous les articles

mercredi 15 mars 2023

Plus Belle que la Lune (Qamar arbatachar, 1950)

قمر ١٤
إخراج : نيازى مصطفى





















Niazi Mostafa a réalisé Plus Belle que la Lune en 1950.
Distribution : Camilia (Qamar), Mahmoud Zulficar (Mohsen), Hassan Fayek (Mansour Pacha, le père de Mohsen), Ferdoos Mohamed (Khadija, la mère de Shafiqa), El Sayed Bedeir (le domestique Awais), Abd El Fatah El Kosary (le père de Shafiqa), Wedad Hamdy (Shafiqa), Samia Roshdi (la mère de Qamar), Ahmed Ghanem (Saleh, le fils cadet du Pacha) , Mimi Aziz (une servante), Fawzya Ibrahim (la femme de chambre), Ragwat Mansour (une servante), Rashwan Mostafa (le chauffeur)
Scénario : Abdel Fatah El Sayed
Production : les studios Misr


Camilia et Samia Roshdi



Ferdoos Mohamed et Wedad Hamdy








Camilia








El Sayed Bedeir








Hassan Fayek



Mahmoud Zulficar et Wedad Hamdy







Camilia et Mahmoud Zulficar







Abd El Fatah El Kosary et Camilia

















Résumé

   Mohsen est un jeune aristocrate, fils de Mansour Pacha. Il s’est marié secrètement avec Qamar, la fille de la propriétaire de la pension dans laquelle il vit. Pour officialiser sa situation, il envoie une lettre à son père lui signifiant son intention de se marier et lui demandant son consentement. La réponse de Mansour Pacha ne tarde pas : il lui ordonne de revenir au domicile familial car il lui a déjà trouvé une épouse. C’est la fille d’un riche marchand de poisson. Son père a besoin de ce mariage pour échapper à la faillite qui le menace. 

   A l’insu de Mohsen, Qamar a pris connaissance de la lettre du Pacha et elle a décidé de se battre. Elle se rend seule chez son beau-père et se fait embaucher comme femme de chambre. Son arrivée coïncide avec celle de la famille du marchand de poisson venue présenter leur fille à Mohsen dont on attend la venue pour le lendemain. A peine installée dans la propriété, Qamar enflamme le cœur de tous les hommes qui la croisent. Le Pacha et son jeune fils Saleh ne sont pas les moins épris et le second, malgré son jeune âge, multiplie les guet-apens pour conquérir l’accorte servante. Tous les mâles de la maison, qu’ils soient maîtres ou bien domestiques, n’ont plus qu’une seule obsession : obtenir les faveurs de Qamar. Et quand elle feint un malaise, chacun veut être le seul à avoir le privilège de la soigner. Plus incroyable encore : pour qu’elle puisse se reposer, tous les hommes, y compris Mansour Pacha, se chargent du ménage, sous l’œil incrédule de la fille et de la femme du marchand de poisson. 

   Mohsen arrive enfin pour le déjeuner et sa surprise est grande de retrouver Qamar parmi le personnel de la maison. Le jeune homme veut absolument éviter le scandale et supplie la fausse servante de ne rien révéler de sa véritable identité. Evidemment, Qamar est bien décidée à n’en faire qu’à sa guise. Elle veut que Mansour Pacha renonce à ce mariage avec la fille du commerçant et l’accepte comme seule bru légitime. Elle y parviendra en donnant secrètement rendez-vous à tous les hommes de la maison dans sa chambre à vingt-trois heures. En découvrant la présence de tous les autres, chacun tentera de justifier sa venue par un motif de la plus haute fantaisie. Seul Mohsen dira la vérité, il est dans la chambre de sa femme. Tout est bien qui finit bien : le Pacha accepte le mariage de son fils aîné avec Qamar et c’est Saleh qui épousera la fille du marchand de poisson.

Par la suite, on retrouvera cette intrigue dans deux autres films. En 1965, dans Tout le Monde l’Aime (Habibet Al-kol), un film libanais de Reda Myassar et en 1973, dans La Voix de L’Amour (Sawt El Hob), un film égyptien d’Helmy Rafla.



Critique

Camellia est l’étoile filante de la comédie égyptienne. Elle commence sa carrière en 1947 grâce à Youssef Wahbi qui la fait jouer dans son film Le Masque Rouge. Son ascension est fulgurante. Les cinéastes se l’arrachent et elle devient très vite l’actrice la mieux payée d’Egypte. Elle est adulée par le public et courtisée par les personnalités les plus illustres, dont le roi Farouk lui-même. Son aisance, son naturel et sa beauté font merveille à l’écran. C’est ainsi qu’elle éclipse toutes ses rivales, même celles qui sont « techniquement » plus douées qu’elle. Son portrait se retrouve en couverture de tous les magazines, attisant la passion des uns et la jalousie des autres. Tout cela se terminera tragiquement le 31 août 1950 par sa mort dans un accident d’avion.

Dans Plus Belle que la Lune qui sort quelques mois avant sa disparition, Camellia accède au statut de star. Elle ne partage plus le haut de l’affiche avec ses consœurs, c’est uniquement sur son nom que tout le film a été construit. Le personnage qu’elle joue n’est pas un rôle de composition. Qamar lui ressemble et se retrouve dans des situations qui sans doute lui ont été familières : des hommes de tous âges et de toutes conditions virevoltant autour d’elle et rivalisant entre eux pour la conquérir. On pourra noter une très grande similitude avec notre Brigitte Bardot nationale qui n’était jamais aussi convaincante que quand elle jouait Brigitte Bardot. Camellia jouait à la perfection Camellia et il aurait été saugrenu de vouloir lui faire jouer autre chose. Dans ce film, elle suscite la convoitise de tous les hommes de la maison. Ceux-ci n’ont plus qu’une seule obsession : la voir, lui parler, la toucher. Et pour redoubler le caractère fantasmatique de son personnage, le metteur en scène n’a pas hésité à l’affubler d’un costume de soubrette dont le bas est suffisamment court pour ne rien cacher des dessous de la belle.

Le désir rend fous tous ces hommes qui en oublient leur situation, leur statut. Le maître de maison finit par s’occuper lui-même du ménage pour complaire à celle qu’il prend pour son employée tandis que le commerçant au physique ingrat oublie femme et fille à marier pour conter fleurette à cette même jeune beauté. Mais le plus enragé est l’adolescent au physique d’enfant sage qui multiplie les stratagèmes pour obtenir les faveurs de Qamar. Le plus drôle dans ce film, c’est bien sûr la manière dont l’héroïne manipule tous ces mâles en rut. Elle les mène par le bout du nez jusqu’au happy end final au cours duquel apparaît une nouvelle servante devenant à son tour l’idole de tous ces messieurs.

On est frappé, aujourd’hui encore, de la liberté de ton de cette comédie et on est soufflé par l’audace de certaines scènes que d’aucuns jugeront scandaleuses comme cet épisode dans lequel Qamar s’enferme avec son futur beau-père dans une chambre afin de se livrer à une danse lui permettant d’exhiber sa culotte et son porte-jarretelles. (1) Le réalisateur, Niazi Mostafa, semble se soucier des convenances comme d’une guigne et un seul principe semble le guider, le plaisir : le sien bien sûr, celui des spectateurs mais aussi celui de ses acteurs qui s’en donnent à cœur joie et se prêtent à toutes les fantaisies du scénario. Camellia est entourée d’actrices et d’acteurs rompus à toutes les arcanes du jeu comique et du burlesque : Hassan Fayek, El Sayed Bedeir, Abd El Fatah El Kosary sans oublier Wedad Hamdy, épatante dans un rôle inhabituel.

Bref, ce film est une belle réussite. Niazi Mostafa et ses acteurs déchaînés nous offre un vaudeville à la française très divertissant, un Feydeau sur le Nil.


(1) Dans cette comédie, comme dans d’autres de cette époque, on retrouve la même atmosphère « libertine » que dans le cinéma hollywoodien pre code Hays.
Avant que le sénateur William Hays n’y mette bon ordre en 1930, le cinéma américain jouissait d’une très grande permissivité et les réalisateurs ne s’interdisaient rien : actrices en tenues légères, dialogues truffées d’allusions sexuelles, situations scabreuses et pour pimenter tout cela, du glamour et encore du glamour.
Toutes proportions gardées, ce sont un peu les mêmes recettes qu’exploitent les réalisateurs de comédies égyptiens à la fin des années quarante. Pourtant, en 1947, le roi Farouk a édicté ses soixante et onze ordonnances qui dressent la liste de tout ce qui désormais est interdit de montrer à l’écran et on sait qu’il s’inspire du code Hays. Ces ordonnances abordent le domaine sexuel mais en fait ce n’est pas la préoccupation majeure du souverain. La plupart des interdits concernent les sujets politiques, sociaux ou religieux et en matière de mœurs, les cinéastes ont conservé une liberté certaine. Les autorités les laissent tourner comme ils l’entendent à condition qu’ils ne mettent pas en cause le régime ou bien la religion.

Appréciation : 4/5


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 17 septembre 2020

Les réalisateurs : Mahmoud Zulficar (1914-1970)

محمود ذو الفقار

Mahmoud Zulficar fut à la fois acteur, réalisateur et producteur. Il fait des études d’architecture puis exerce quelque temps le métier d’ingénieur au ministère des Travaux Publics. Il commence sa carrière cinématographique comme acteur. C’est le réalisateur Hussein Fawzi qui le découvre et lui confie l’un des principaux rôles masculins de Voleur de Pommes (1939). Il passe à la réalisation en 1947 avec Hadaya. Il a écrit le scénario de ce film avec l’actrice, réalisatrice et productrice Aziza Amir, une pionnière du cinéma égyptien. Il l’épouse et, avec elle, crée la société de production Isis Films. 
En un peu plus de vingt ans, Mahmoud Zulficar tournera une quarantaine de films. Il est l’un des réalisateurs majeurs des années cinquante et soixante. Un grand nombre de ses films font l’objet de multiples rediffusions sur les chaînes de cinéma arabes, avec malheureusement une nette prédilection pour ses œuvres les moins réussies comme Jeunesse d’Aujourd’hui (1959) ou bien Secrets de Filles (1969) au détriment de ses films les plus ambitieux comme Le tintement du khoulhal (1955) ou Femmes Interdites (1958) 
Mahmoud Zulficar est le frère aîné du réalisateur Ezzel Dine Zulficar (1919-1963) et de l’acteur Salah Zulficar (1926-1993). 
Il fut l’un des maris de l’actrice Maryam Fakhr Eddine. Ils se marient peu après la mort de sa première femme en 1952. L’actrice a alors tout juste dix-huit ans et Mahmoud Zulficar en a plus du double. Huit ans après, elle le quitte, ne supportant plus, dit-elle, son avarice, sa jalousie et sa violence. Ensemble, ils ont eu une fille.


Vingt-deux films de Mahmoud Zulficar ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Vertus à Vendre (Akhalq lil-baye'a, 1950)
avec Mahmoud Zulficar (Ahmed), Faten Hamama (Amina, la femme d’Ahmed), Mimi Chakib (la belle-mère d’Ahmed), Mahmoud Shoukoko (Boulboul, l’ami d’Ahmed), Mohamed Sobeih (le voleur), Kittie (Katina, la voisine grecque), Ali El Kassar (le marchand), Abdel Hamid Zaki (le patron d’Ahmed), Shafik Nour El Din (le propriétaire de la pension), Zaki Ibrahim (l’oncle d’Amina), Alya Fawzy (la servante), Aly Abd El Al (le père de Katina), Mohsen Hassanein (le client ivre)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
D’après une histoire de Youssef El Sebai
Musique : Ahmed Sedky
Paroles des chansons : Fathy Koura et Bayram Al Tunisi
Production : les films Aziza Amir et Mahmoud Zulficar


Comédie. Ahmed est un modeste employé qui vit avec sa jeune femme Amina et sa belle-mère. Cette dernière ne le supporte pas car elle projetait de marier sa fille à un homme très riche. Elle n’a de cesse de harceler son gendre, cherchant tous les prétextes pour le rabaisser. Un jour, Ahmed rentre du travail, les bras chargés de cadeaux. A l’entrée de leur immeuble, il bouscule leur voisine, la danseuse Katina qui elle aussi portait des paquets. Toutes les boites tombent et en voulant récupérer leurs biens, les deux personnages se trompent et repartent avec les paquets de l’autre. Quand Amina et sa mère découvrent ce que contiennent les boîtes, leur conviction est faite : Ahmed a une maîtresse. Et Katina sollicitée, loin de détromper ses deux voisines, feint d’entretenir une relation amoureuse avec Ahmed. Ce dernier est effondré, il passe la soirée au cabaret où il retrouve son ami Boulboul. Tous les deux boivent plus que de raison et Ahmed rentre ivre chez lui. Malheureusement, il se trompe d’appartement et se retrouve dans le lit de Katina. Après bien des vicissitudes, il finit par regagner son appartement et sa chambre.
Le lendemain, il a une idée afin d’obliger sa belle-mère à mieux le considérer. Il demande à son ami Boutboul de s’introduire chez lui en pleine nuit comme s’il était un voleur et c’est lui Ahmed qui courageusement, se jetterait sur son ami déguisé et parviendrait à le mettre en fuite. Malheureusement, Boutboul a du retard et c’est un vrai voleur qui fait irruption dans l’appartement et qui repart avec tout l’argent d’Ahmed. Son ami arrive peu après. Le scénario peut être enfin exécuté comme prévu. Les deux femmes sont dans un premier temps épatées par la vaillance et la force de leur mari et gendre mais elles finissent par découvrir que tout était joué. Ahmed doit à nouveau subir les sarcasmes de sa belle-mère. Après ces échecs, un miracle se produit : Ahmed rencontre un vieux marchand qui vend des pilules de courage. Grâce à ce traitement, son existence va totalement changer…

Notre avis : une comédie débridée produite, réalisée et jouée par Mahmoud Zulficar. On doit avouer que le cumul des fonctions lui réussit ! Certes le sujet -un mari en proie à l'hostilité de sa belle-mère- n’est pas d’une folle originalité mais le film emporte l’adhésion par sa bonne humeur communicative. Il est vrai que Mahmoud Zulficar s’est très bien entouré : pour jouer son épouse, il a choisi Faten Hamama qui à dix-huit ans à peine a déjà tourné dans plus de vingt-cinq films et s’affirme déjà comme une immense actrice ; et pour incarner la rivale de l’épouse, il a engagé la danseuse Kitty toujours aussi pétillante. Les admirateurs de cette dernière seront aux anges : elle danse dans plusieurs très longues séquences.


Mon Père m’a Trompée (Khada'ani Aby, 1951)
avec Sabah (Kawthar), Taheya Carioca (la danseuse Taheya), Mahmoud Zulficar (Mamdouh), Zahrat Al Oula (Naïma, la fille de Shaban), Negma Ibrahim (Fatma, la première femme de Shaban), Mahmoud Shoukoko (Caruso, l’ami de Mamdouh), Mohamed El Bakkar (le chanteur Bakar), Hermine (une danseuse), Mohamed Sobeih (le barman), Abdel Ghani El Nagdi (le marchand), Sanaa Samih (la tante de Kawthar), Stephan Rosty (Shaban Bey, le mari de Kawthar), Mohsen Hassanein (un bandit), Abdel Aziz Al Ahmed (le père de Kawthar)
Scénario et dialogues : Mahmoud Zulficar, Aziza Amir, Saleh Gawdat
Musique : Farid Ghosn, Ahmed Sedky, Youssef Saleh, Mohamed El Bakkar
Production : Les Films Mahmoud Zulficar


Mamdouh est un artiste peintre qui peine à se faire apprécier de ses contemporains. Ses tableaux symbolistes attirent soit l’incompréhension, soit la moquerie. Il peut tout de même compter sur le soutien de son ami Caruso et de Kawtar, sa fiancée. Grâce à eux, Mamdouh ne perd pas espoir et continue de créer malgré les difficultés. Lui et Kawtar envisagent de se marier mais le père de la jeune fille s’oppose à ce projet. Il veut un gendre riche, capable d’assurer le bien-être de sa fille et de tous ses futurs petits-enfants. Le père de Kawthar rencontre Mamdouh et le convainc de renoncer à épouser sa fille. Le peintre se résigne à envoyer à sa bien-aimée une lettre de rupture. Kawthar est terrassée par le chagrin. Le temps passe. Caruso et Mamdouh ont bien du mal à joindre les deux bouts mais un soir, c’est la chance qui leur sourit. Grâce à leur intervention, un homme échappe à une agression. Cet homme s’appelle Shaban et pour les remercier, il leur laisse sa carte afin qu’ils puissent le joindre en cas de besoin. C’est ce que font les deux amis quelque temps après. Shaban possède une boîte de nuit et il leur propose d’y travailler. Caruso et Mamdouh sont soulagés : ils vont enfin sortir de la misère. Un soir, leur sauveur se rend dans son établissement accompagné de sa femme. Stupeur ! Sa jeune épouse est Kawtar, celle que Mamdouh n’a jamais cessé d’aimer…

Notre avis : une comédie musicale avec en têtes d’affiche deux personnalités très populaires : la chanteuse Sabah et la danseuse Taheya Carioca. Elles ont pour partenaire, le réalisateur lui-même qui apparaît quasiment dans toutes les scènes du film (On n’est jamais si bien servi que par soi-même !). Le scénario ne brille pas par son originalité et le jeu des acteurs se résume à quelques effets stéréotypés. Pourtant ce film se regarde sans déplaisir et c’est grâce aux nombreux numéros de music-hall qu’il comporte. On assite à un véritable festival Taheya Carioca qui est revenue à ses premières amours, la danse brésilienne et les rythmes sud-américains ! Soyons justes : Sabah chante bien aussi.


Je crois en Dieu (Amin bi Allah, 1953)
avec Aziza Amir, Madiha Yousri, Mahmoud El Meleigy, Ismail Yassin, Nabil El Alfy, Stephan Rosti, Wedad Hamdy, Kitty 
Scénario et dialogues : Aziza Amir, Youssef Gohar, Mohamed El Said Shusha, Youssef Hiram 
Musique : Mahmoud El Sherif, Ahmed Sedky, Izzat Al Gahely, Mohamed Sadeq 
Production : Mahmoud Zulficar 


Drame. Un homme vend son fils nouveau né à une jeune femme mariée à un homme plus âgé. Pour récupérer la fortune de son mari elle a prétendu qu’elle était enceinte et il lui faut maintenant présenter à la famille un bébé. Lorsque la mère s’aperçoit de la disparition de son fils, elle devient folle. Quant au père, il est arrêté par la police et jeté en prison. La porte de la cellule s’est à peine refermée qu’il meurt dans les bras d’un autre détenu à qui il a eu le temps d’avouer son forfait…


La Femme Inconnue (al-marʾa al-maghula, 1959)
avec Shadia (Fatima), Shoukry Sarhan (Samir, le fils de Fatima et d’Ahmed), Kamal Al-Shennawi (Abbas, le compagnon de Souad), Imad Hamdi (Docteur Ahmed), Zahrat El-Ola (Souad, l’amie de Fatima), Negma Ibrahim (Amina Hanem, la mère du Docteur Ahmed), Soher El Bably (Aida, la fiancée de Samir), Soraya Fakhri (Nanny), Katkota (la danseuse), Fifi Youssef (la propriétaire du cabaret), Abbas Al Daly (le médecin), George Yordanis (le barman)
Scénario : Mahmoud Zulfikar and Mohamedd Othman
D’après la pièce intitulée La Femme X du dramaturge français Alexandre Bisson (1908). C’est la seconde adaptation égyptienne de ce drame. La première a été réalisée en 1942 par Henry Barakat sous le titre L’Accusée (El Motahema)
Musique et chansons : Mohamed El Mougy, Fathy Koura, Mounir Mourad, Morsi Gameel Aziz
Production: Hassan Ramzy


Fatima vit avec son amie Souad dans un petit appartement. Elles sont toutes les deux d’origine très modeste et travaillent dans le même cabaret. C’est là que Fatima fait la connaissance du docteur Ahmed. Celui-ci a eu le coup de foudre pour la jeune femme. Bien qu’elle n’appartienne pas à son milieu et que sa mère s’oppose catégoriquement à cette union, Ahmed et Fatima se marient. Ils ont très vite un petit garçon qu’ils appellent Samir. De son côté, Souad a beaucoup moins de chance que son amie. Elle est devenue la compagne d’Abbas, un malfrat qui la maltraite et la trompe. Les années passent et un jour Abbas contacte Fatima. Il lui annonce que son amie est très malade et qu’elle va bientôt mourir. Fatima se rend aussitôt à son chevet. Mais c’est à ce moment-là que la police fait irruption dans l’appartement et arrête tout le monde, y compris Fatima. Elle est détenue au commissariat et quand enfin, elle est libérée, elle apprend que son mari a demandé le divorce. Elle se précipite chez elle où elle retrouve sa belle-mère. Cette dernière lui apprend qu’Ahmed est parti à l’étranger avec son fils…

Notre avis : un drame qui vaut pour la performance de la jeune Shadia. L’actrice de vingt-deux ans nous prouve qu’elle peut tout jouer avec la même implication et la même émotion. Pendant les deux heures que dure le film, elle apparaît quasiment dans toutes les scènes, passant de la jeune chanteuse à la beauté éblouissante à la jeune mère de famille rayonnante puis à la femme désespérée et alcoolique et enfin à la vieille dame épuisée par les épreuves. Nous sommes tout de même un peu moins convaincu par ce dernier avatar : en cause sans doute, le maquillage très Grand Guignol dont on a recouvert son visage ainsi que l’air éploré et le ton geignard qu’elle croit bon d’adopter.
« La Femme Inconnue » est un film qui s’inscrit dans la grande tradition du mélodrame égyptien (même si c’est une adaptation d’une pièce française). Il ne réserve guère de surprises mais le spectateur sera néanmoins séduit par la qualité de la réalisation et de l’interprétation.


La Bonne Terre (el ard el tayeba, 1954)
avec Mariam Fakhr Eddine, Kamal Al Shennawi, Hussein Riad, Zouzou Madi, Abdel Salam Al Nabulsi, Omar El-Hariri, Mohamed El Tokhy, Kittie, Hussein Ismaïl, Abdel Aziz Kamel, Mohsen Hassanein, Khayria Ahmed, Abdel Hamid Badawi, Fouad El Mohandes 
Scénario et dialogues : Youssef Gohar 
Musique : Ismaïl Shabana


Drame. Une jeune fille nommée Saadia vit avec sa tante et son oncle dans une ferme. Elle ne sait pas que son père est un homme fortuné qui avait contracté avec sa mère un mariage secret. L’homme meurt en laissant toute sa fortune à sa fille. Saadia se rend au Caire pour prendre possession de son héritage. Mais Bahiga, sa tante, échafaude avec son amant un plan machiavélique pour lui prendre tout son argent…


La Fille du Voisin (Bint al-guiran, 1954)

avec George Yordanis (le père de Rita), Shadya (Layla), Zahrat Al Oula (Souad), Fouad El-Mohandes (Jamel), Omar El Gizawy (Antar Abdel Bassat), Abdelsalam El Nabolsi (Roushdy), Kittie (Rita), Thuraya Fakhry (la mère de Layla), Wedad Hamdy, Shafik Nour El Din (le père d’Esther), Gamalat Zayed (la mère d’Antar), Sumaya Tawfiq (Esther), Esther Shattah, Hussain Ismael,Khayria Ahmed, Abdelmonem Basiony, Abdelhamid Badawy (le père de Yousri) , Ibrahim Hechmat, Abdel Mona'em Saoudi, Khristo Kladakis (danseur), Wahba Hasab Allah, Elham Zaki, Aida Kamel (Zinat), Omar El-Hariri (Yousri) 
Scénario : Mahmoud Zulficar, Abdel Aziz Salam, Rashad Hejazy 
Musique : Ahmed Sedky


Comédie musicale. Jamel est resté un Dom Juan invétéré bien qu’il soit déjà marié avec Souad et qu’il soit père de famille. Il a hérité d’une entreprise et d’une grosse fortune, ce qui lui vaut un certain succès auprès des femmes. Il s’est d’ailleurs constitué un secrétariat exclusivement féminin dans lequel il puise pour ses amours extraconjugales. A la direction de son entreprise, Jamel manque singulièrement de rigueur. En fait, celui qui dirige la société, c’est l’ingénieur Yousri qui à ses moments perdus est aussi auteur de chansons. La passion de Jamel va lui attirer bien des déconvenues : Esther, une ancienne maîtresse le fait chanter en exigeant le mariage et un ancien camarade de classe avec la complicité d’une danseuse a conçu un plan machiavélique pour s’emparer de sa fortune. Malgré cela, Jamel reste incorrigible et il entreprend de séduire une jeune voisine du nom de Layla.


Le tintement du khoulhal (Ranit Al-Khulkhal, 1955)
avec Berlanty Abdel Hamid (Lawahiz), Mariam Fakhr Eddine (la femme d'Hassan), Zeinat Olwi (danseuse), Chukry Sarahn (Hassan), Abdel Wares Asr (Abou Hassan), Negma Ibrahim (Oum Badoui), Mohamed El Thoukhy (le beau-père d'Hassan)
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Mahmoud Zulficar
Musique : Sayed Mostafa, Ahmed Sabra, Abdel Halim Noweira, Fathy Qoura
Production : Mariam Fakhr Eddine
appréciation : 4/5


Hassan travaille dans la boulangerie de son père. C’est un commerce très prospère. Abou Hassan est un homme très pieux et charitable. Un jour, des enfants du quartier lui signalent qu’une jeune fille vit dans la rue. Elle s’appelle Lawahiz. Abou Hassan la recueille chez lui. Apitoyé par son histoire, il l’embauche comme domestique. Lawahiz entreprend de séduire le vieil homme, tant et si bien qu’il finit par l’épouser. Mais la jeune femme est tombée amoureuse de son beau-fils. Dès qu’elle est seule avec lui, elle joue de tous ses charmes et lui fait des avances de plus en plus explicites. Hassan n’est pas insensible au manège de sa belle-mère et plus d’une fois, il est à deux doigts de succomber. Abou Hassan comprend la situation. Il décide de marier son fils avec la fille d’un ami. Lors du mariage, Lawahiz ne cache pas sa fureur. Malgré l’arrivée de la jeune épouse dans la maison, elle reprend de plus belle ses provocations à l’égard d’Hassan.



Jeunesse d'Aujourd'hui (Shabab el Youm, 1958)
avec Mariam Fakhr Eddine (Fathia), Omar El Hariri (le docteur Mamdouh), Cariman (Nawal), Youssef Fakhr El Din (Youssef, le frère de Fathia), Mahmoud El Meleigy (le père de Fathia), Rafia El Shal (la mère de Fathia), Doha Amir (la sœur cadette de Fathia), Thuraya Fakhry (la mère de Nawal), Olwiya Gamil (la véritable mère de Fathia), Nahed Samir (la mère du docteur Mamdouh), Saab Kotb (Rashad, l’ami de Youssef), Hassan Abdul Salam (Sobhi, le fils du paysan)
Scénario : Abdel Aziz Salam et Mahmoud Zulficar 
Musique : Moukhtara et Mohamed Abdel Wahab 
Production : les films Mariam Fakhr Eddine 
appréciation : 2/5


Comédie dramatique. Fathia vit avec son père, Ahmed Fathi, un homme d’affaires très malade ainsi qu'avec sa mère et son jeune frère Youssef. Le garçon passe ses journées avec leur charmante voisine Nawal et sa jeune sœur Soheir. Le docteur Mamdouh se rend régulièrement chez les Fathi pour contrôler l’évolution de la maladie du père. Au fil de ses visites, Mamdouh et Fathia sont tombés amoureux l’un de l’autre, à la grande joie des parents de la jeune femme. Mais de son côté, Nawal aussi aimerait bien se marier et elle trouve le jeune médecin tout à fait à son goût. Elle entreprend de le séduire, encouragée par sa mère. 
Dans la maison, Fathia s’occupe de tout : elle supervise les tâches ménagères, elle veille à ce que son père prenne bien tous se médicaments, elle surveille son frère et le conseille. 
Un jour, Youssef découvre que Fathia n'est pas sa soeur mais qu'elle a été adoptée... 


Notre avis : un drame qui oppose de manière manichéenne la douce et discrète Fathia incarnée par Mariam Fakhr Eddine à la petite chipie sans scrupule jouée par Cariman. La dénonciation par trop simplificatrice d’une jeunesse insouciante et sans idéal donne à ce film un aspect moralisateur terriblement daté.


Femmes Interdites (Nessa muharramat, 1959)
avec Salah Zulficar, Hussein Riad, Amal Farid, Wedad Hamdy, Amina Rizk, Hoda Soltan, Hussein Asar, Fifi Sayed, Hussein Ismaïl
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Mahmoud Zulficar
Production : Abbas Helmy 
appréciation : 4/5


Drame. Tawfiq (Hussein Riad) est un riche commerçant d’âge mûr qui a réussi en affaires. Une seule chose le chagrine : lui et sa femme Hafida (Amina Rizk) n’ont jamais pu avoir d’enfant. Malgré l’amour qu’il porte à son épouse, il décide de prendre une seconde femme. Une entremetteuse à la langue bien pendue (Wedad Hamdy) lui présente Mahasen (Hoda Soltan), une « artiste » de cabaret qui le séduit immédiatement. L’affaire est conclue : sa seconde épouse emménage chez lui. La première doit s’effacer et s’installe dans un autre appartement de l’immeuble. Mahasen est rejointe par sa fille Leïla (Amal Farid), une jolie étudiante dont l’attitude simple et réservée tranche avec le comportement exubérant de sa mère... 



Le Géant (Al Imlaq, 1960)
avec Mariam Fakhr Eddine (Nahed), Farid Shawki (Fatouh), Imad Hamdi (Raafat), Mahmoud El Meleigy (Al Esawi), Samia Ayoub (Tahyah), Salah Nazmi (Izzat Abdel Sami), Shafik Nour El Din (Zaki Effendi), Khayria Ahmed (Sanaa), Said Khalil (Haroun), Ahmed Loxer (le procureur), Hussein Riad (apparaît en photo, le père de Fatouh), Mohamed Reda, Muhammed Abaza (le directeur de la prison), Ikram Ezzo (Nadia, la fille de Nahed), Wedad Hamdy (une secrétaire), Mohsen Hassanein, Mohamed Sobeih (un prisonnier) 
Scénario : Mahmoud Zulficar, Abdel Haye Adib, Kamal Zulficar 
Dialogues : Mohamed Abou Youssef 
Musique : Ibrahim Haggag 


Après le décès de son père, Fatouh est à la tête de l’entreprise familiale qui se trouve dans une situation financière très délicate. Les créanciers se font de plus en plus pressants. Par miracle, un ancien camarade de classe de Fatouh fait son apparition dans les locaux de la compagnie. Il s’appelle Raafat et c’est un homme très riche. Il est venu présenter à son ancien condisciple ses condoléances pour la mort de son père. Fatouh a une idée : il veut faire croire à Raafat que sa société est florissante pour l’inciter à y investir une partie de sa fortune. Raafat n’est pas dupe : il sait que Fatouh ment et qu’il est à deux doigts de la faillite. Il lui propose néanmoins un accord : il accepte de mettre une grosse somme d’argent dans l’entreprise à condition qu’il en prenne la direction financière. Fatouh est aux anges : il est sauvé ! Très vite la compagnie « Fatouh et Raafat » devient un poids lourd dans les travaux publics. Fatouh travaille jour et nuit et n’a qu’une idée en tête : écraser ses concurrents. Parmi eux, il y a notamment Al Esawi. Ce dernier propose à Fatouh et à Raafat de s’associer sur un gros projet. Fatouh refuse catégoriquement : il reproche à Al Esawi de s’être mal comporté avec son père. Cela, Raafat ne le sait pas et il ne comprend pas l’intransigeance de son associé. Dans le même temps, Nahed, l’une des secrétaires décide de quitter l’entreprise : elle ne supporte plus la brutalité de Fatouh dont elle est secrètement amoureuse. Raafat qui est épris de la jeune femme, comprend que c’est une chance pour lui. Quelque temps plus tard, Fatouh découvre que Nahed et son associé sont fiancés…


Le Vieil Adolescent (El morahek el kabir, 1961)
avec Hind Rostom (Sonia), Imad Hamdy (Ahmed), Hussein Aser (Fadel, le régisseur de la propriété d’Ahmed) ; Hussein Ismaël (le secrétaire d’Ahmed), Zizi El Badraoui (Nadia, la fille de Fadel), Youssef Fakhr El Din (Adel, le fils de Fadel et l’assistant d’Ahmed), Nazim Sharawy (Ali), Shahira Kamal (Doria, la femme d’Ali), Samar Atia (Nani), Abdel Ghani El Nagdi (le serviteur), Aida Helal (Zinat), Madiha Salem (Soad, la fiancée d’Adel), Kamal Hussein (docteur Medhat)
Scénario : Mahmoud Zulficar et Mohamed Abou Youssef
Production : les films de l’âge d’or


Ahmed Kamal est devenu très célèbre grâce aux conférences radiophoniques qu’il consacre à l’amour. S’il fait l’éloge de la passion amoureuse, du mariage et de la famille, il rejette tout cela dans sa vie privée. A quarante-cinq ans, il multiplie les aventures amoureuses et trouve ses maîtresses parmi ses innombrables admiratrices. Sonia, une danseuse, le connaît depuis dix ans et rêve de se marier avec lui. Elle voit d’un très mauvais œil toutes ces jeunes femmes tourner autour d’Ahmed et elle est bien décidé à ne pas se laisser oublier. Un soir, Nani, une amie, se présente au domicile du coureur de jupons en compagnie de Zinat, une admiratrice qui rêvait de le rencontrer. Nani les laisse seuls et Ahmed entreprend de séduire la jeune femme. Au moment même où ils s’embrassent, Sonia entre dans l’appartement et chasse Zinat. Mais cette dernière ne s’avoue pas vaincue : le lendemain, elle téléphone à Ahmed qui l’invite à se rendre en sa compagnie dans le domaine qu’il possède à la campagne. A leur arrivée, ils sont accueillis par le régisseur et sa fille, Nadia. Cette dernière est folle de joie et elle se comporte avec Ahmed d’une manière si familière que Zinat en est quelque peu froissée. Par respect des convenances, le séducteur fait passer sa nouvelle conquête pour sa secrétaire…

Notre avis : une comédie sentimentale qui réunit Hind Rostom et Imad Hamdy. Malgré leur différence d’âge (le second a vingt-deux ans de plus que la première !), cela fait près de quinze ans qu’ils se retrouvent régulièrement sur des tournages et dans ce film, leur complicité est évidente. Cela ne suffit pas à faire de ce « Vieil Adolescent » une comédie accomplie. Imad Hamdy joue dans un registre qui n’est pas le sien et on sent dans son jeu une certaine maladresse. Hind Rostom est plus convaincante dans son rôle de femme hargneuse et énergique. Dommage qu’au tout début du film, elle exécute un numéro de danse où elle pousse le mimétisme avec Marilyn Monroe beaucoup trop loin pour ne pas sombrer dans le ridicule.


Des Années d'Amour (Sanawat El Hob, 1963)
avec Nadia Lutfi (Nadia), Chukry Sarhan (Adel), Mohamed Awad (le cousin d’Adel), Layla Taher (amie de Nadia), Mahmoud Azmy (Fathy, le frère d’Adel), Zeinab Sedky (la mère d’Adel et Fathy), Fifi Saheid (la mère de Nadia), Abdel Azim Kamel (le père de Nadia), Soheir Zaky (la danseuse), Layla Yousry (la servante)
Scénario : Amin Youssef Ghorab 
Production : Abbas Helmy


Drame sentimental. Nadia et Adel se sont rencontrés dans le train. Ils s’apprécient beaucoup et ils décident de se revoir. Mais Adel ne se présente pas à leur rendez-vous. Il a subitement quitté Le Caire sans pouvoir prévenir Nadia. Il lui écrit une lettre dans laquelle il explique son absence. Malheureusement la jeune femme ne la reçoit pas. Par désespoir, elle accepte d'épouser le frère de celui qui semble vouloir la fuir. Quelque temps après le mariage, Adel refait son apparition…

Notre avis : un mélodrame élégant qui rappelle certains films italiens de la même époque (On y entend beaucoup de mandolines !). Depuis le début des années 60, Nadia Lutfi a conquis le cœur du public en incarnant la jeune égyptienne moderne tourmentée par l’amour et les questions existentielles. C’est ce même personnage que nous retrouvons ici, dans une version très fleur bleue. Plus embêtant : dans le rôle du cousin d’Adel, le jeune Mohamed Awad qui commence sa carrière de pitre fatigant.


La Rebelle (Al Moutamaridah, 1963)
avec Sabah (Sawsan), Ahmed Mazhar (Sami), Fouad El Mohandes (Wadji, l’ami de Sami), Mahmoud Morsi (Kamel Sabri, l’acteur de théâtre), Nadia El Noqrachi (Nabilah, la petite amie de Wadji), Abdel Khaleq Saleh (le père de Sawsam), Aziza Helmy (la mère de Sami), Edmond Tuema (Costa, le fabricant de soda), Samiha Ayoub (l’actrice Qadriah), Abdel Aziz Kamel (le collectionneur de tableaux), Ismaïl (un membre de la direction de l’usine textile)
Scénario : Diaa El Din Baybars
Chansons et musique : Hussein Al Sayed, Mohamed Al Muji, Mounir Mourad
Production : Les films Masr al Jadida


Sawsan est une jeune fille très riche qui croit que tout peut s'acheter, même les êtres humains. Son père est un chef d’entreprise prospère qui lui passe tous ses caprices. Elle s’est entichée d’un comédien Kamel Sabri et elle a acheté toute les places du théâtre dans lequel sa troupe se produit afin d’être la seule à assister à la représentation. Elle a organisé une petite réception en l’honneur de Kamel et de ses collègues. Le comédien est épaté par la fortune de Sawsan et de son père et il comprend très vite le bénéfice qu’il va pouvoir en tirer. Kamel est fiancé à l’une des comédiennes de sa troupe mais celle-ci consent non sans réticence à s’effacer pour le bien de leur compagnie. Peu après, le père de Sawsan meurt brutalement et c’est la jeune femme qui prend la direction de l’usine de textile paternelle. Parmi les employés, il y a Sami, un artiste peintre qui est chargé de concevoir de nouveaux motifs pour les tissus imprimés que produit l’entreprise. Il a accepté ce travail pour pouvoir soigner sa mère très malade. Sami est secrètement amoureux de Sawsan. Il a peint de nombreux portraits de la jeune femme mais il s’est toujours bien gardé de lui avouer son amour. Un jour, Sawsan, qui a beaucoup d’admiration pour les créations de Sami, lui demande de jouer son soupirant pour exciter la jalousie de Kamel et tester ses sentiments. Le peintre refuse net de se prêter à ce petit jeu…

Notre avis : une excellente comédie reposant sur une observation très fine des relations complexes qui se nouent entre l’amour, l’art, le pouvoir et l’argent. La grande force du film, c’est qu’il tourne le dos à tous les clichés attendus (l’artiste est forcément pur et désintéressé tandis que le patron ou la patronne d’une grande entreprise est nécessairement un vil exploiteur.). Dans le rôle de la riche héritière, tantôt exaspérante, tantôt attachante, Sabah se révèle une actrice de premier ordre. Avec « La Rebelle », Mahmoud Zulficar a su conjuguer élégance et intelligence pour nous offrir un divertissement de haute tenue. Se gardant de toute caricature facile, il pose sur les mœurs de ses contemporains un regard plein d’ironie mais aussi de bienveillance.


Le Prix de l’Amour (Thaman Al-Hob, 1963)
avec Maryam Fakhr Eddine (Soad Hanem), Layla Taher (Inayat, l’amie de Soad), Fouad El Mohandes (Hussein, l’avocat de Soad), Abdel Khalek Saleh (Alawi), Chukry Sarhan (Salah, le fils d’Alawi), Nahed Samir (Sonia, la femme d’Alawi), Zeinab Sedky (la mère d’Alawi), Hassan Anis (l’avocat), Ali Oraby (le chauffeur de taxi), Ahmed Al Haddad (Mabrouk, l’employé d’Alawi), Layla Yousry (la servante de la maîtresse de Salah), Soheir Zaky (danseuse et maîtresse de Salah)
Scénario : Mohamed Abou Youssef et Mahmoud Zulficar
Musique de danse : Attia Sharara
Musique du générique : Canadian Capers (Earl Burtnett, Gus Chandler, Bert White, Henry Cohen)
Production : Aflam Misr Algadida et Aflam Alshams


Alawi avait gaspillé toute sa fortune ainsi que celles de sa femme et de sa mère. Heureusement, il avait hérité de son frère Abbas, ce qui lui avait permis de retrouver une certaine aisance financière. Mais c’était sans compter un petit détail : son frère, après la mort de son épouse, s’était remarié en secret avec une jeune femme, Soad Hanem. Quand celle-ci avait décidé de faire valoir ses droits, Alawi lui avait fait un procès qu’il avait gagné. Mais l’obstination de l’avocat de la veuve finit par payer et deux ans plus tard, Alawi doit restituer tout l’héritage de son frère à sa belle-sœur. Le vieil homme réunit un conseil de famille et il est décidé que pour éviter la ruine, son fils Salah devra épouser l’héritière. Salah ne travaille pas et passe ses nuits à boire en compagnie de femmes légères. Craignant de devenir pauvre et de devoir travailler, il accepte la mission. Salah téléphone à Soad Hanem afin de prendre rendez-vous avec elle. La jeune femme accepte de le recevoir mais sur les conseils de son avocat, c’est son amie Inayat qui se fera passer pour elle lors de cet entretien…

Notre avis : une comédie gentillette dans laquelle toute une famille finit par retrouver sa fortune grâce à l’amour. Difficile de concevoir une morale plus « bourgeoise » ! Le premier rôle féminin est dévolu à Maryam Fakhr Eddine qui joue son personnage habituel de jeune femme élégante et désespérément convenable (les réalisateurs oublient trop souvent qu’elle est bien plus intéressante en garce ou en femme fatale.). Le film souffre aussi de son esthétique très théâtral : on a l’impression que les personnages passent la majeure partie de leur temps à pérorer au salon, confortablement assis sur le canapé ou dans des fauteuils. Autre défaut majeur du film : les pitreries d’Ahmed Al Haddad fatiguent très vite et le réalisateur a la très mauvaise idée de solliciter celui-ci bien au-delà de ce qu’exigeait le scénario. Dans la première partie, son interminable numéro d’homme ivre est particulièrement exaspérant.

 
Vacances d’Amour (Agaza Gharam, 1967)
avec Fouad El Mohandes (Magdi), Shwikar (Layla), Nagwa Fouad (Elham), Salah Nazmi (Sabri, le mari d’Elham), Naima Wasfi (Zahira), Hassan Mostafa (Ahmed Papadopoulou), Mohamed Shawky (le portier), Ragaa Sadiq (Adila), Hussein Ismaïl (Attia), Mary Bay Bay (Bahija) 
Scénario : Farouk Sabri 
Musique : Mounir Mourad 
Chansons : Hussein El Sayed


Comédie. Magdi qui travaille comme ingénieur à Assouan rentre au Caire pour des vacances. Il a hâte de retrouver sa femme Layla et ses deux enfants. Et pour fêter son retour, il espère bien passer leur première soirée commune en amoureux avec sa femme. Cette dernière est médecin à l’hôpital et son activité lui laisse peu de loisir. Elle reste très souvent tard le soir à l’hôpital mais aujourd'hui, elle est là, prête à satisfaire tous les désirs de son petit mari. Tout s’annonce au mieux : les enfants sont au lit, Layla a passé sa plus belle robe. Las ! Le téléphone sonne. Layla est rappelée à l’hôpital pour une urgence. Elle se change et disparaît au grand dam de Magdi qui reste seul à se morfondre. Mais son dépit est de courte durée car en sortant sur le balcon de leur appartement, il retrouve Elham, la voisine qui prend l’air du soir. Elle aussi est seule : son mari est encore absent alors que c’est le jour de son anniversaire. Entre l’époux délaissé et l’épouse abandonnée, la complicité est immédiate. Le lendemain, Layla est toujours à l’hôpital. Le soir venu, Magdi met les enfants au lit après le dîner puis prépare une petite collation pour sa femme qui ne devrait plus tarder à rentrer. Il l’imagine déjà en train de danser pour lui. Soudain la sonnerie de l’entrée retentit. C’est sa voisine en déshabillé. Elle entre prétendant qu’il lui faut téléphoner alors que son appareil est en panne. En fait elle est venue avec la ferme intention de séduire son voisin. Ce dernier s’apprête à céder aux avances de la pulpeuse Elham quand la sonnerie de l’entrée retentit à nouveau. Cette fois-ci, c’est le concierge. Pour expliquer la présence de la jeune femme chez lui, Magdi explique qu’elle est passée pour téléphoner car son appareil est en panne. Pas de chance : on entend le téléphone sonner chez Elham…

Notre avis : la question du couple dans la société de son temps est la grande affaire de Mahmoud Zulficar et il l'aborde avec le même talent aussi bien sous l'angle du drame que de la comédie. "Vacances d'Amour" est une comédie de moeurs à l'américaine. On sent l'influence de Billy Wilder dans ce portrait d'un petit bourgeois à l'épreuve de la tentation. Distrayant.


La Beauté de l’Amour (Rawaat el-hob, 1968)
avec Naglaa Fathy (Heyam), Rushdy Abaza (Ahmed Ragab), Yehia Chahine (l’écrivain Mahmoud Salem), Madiha Hamdy (Hoda, la soeur), Mahmoud El-Meleigy (l’oncle de Heyam), Imad Hamdi (le père de Heyam), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan, le mari d’Hoda), Aleya Abdel Moneim (la femme de l’oncle), Nadia Seif El Nasr (la mère d’Heyam), Karima Al Sherif (Fawzia), Mokhtar El Sayed (le médecin) 
Une histoire d’Hala Al Hafnawi
Scénario et dialogues : Abdel Halim Nasr
Musique : Fouad El Zahry


Drame. Après la mort de son père, Heyam trouve du réconfort auprès de son oncle qui l’a invitée à séjourner quelque temps chez lui. L’homme s’aperçoit qu’elle lit fréquemment les ouvrages de Mahmoud Salem. Sa nièce lui explique qu’elle apprécie tout particulièrement chez cet écrivain ses conceptions très progressistes sur la liberté individuelle. Son oncle lui apprend qu’il est l’avocat et l’ami de Mahmoud Salem et qu’il va l’inviter à dîner pour qu’elle puisse faire sa connaissance. Entre l’écrivain et sa jeune lectrice, l’entente est immédiate. Ils se revoient souvent. L’homme d’âge mûr devient le mentor de la jeune femme, l’incitant à reprendre des études. C’est ainsi qu’Heyam finit par épouser Mahmoud Salem, malgré l’opposition de tous ses proches. Mais dès la nuit de noces, Heyam perd toutes ses illusions. Son mari se révèle brutal et égoïste. Sans aucune considération pour ses appréhensions, il se jette sur elle et la viole. Le traumatisme est considérable. Très vite, la jeune femme comprend que son mari la considère dorénavant comme sa chose et que le mariage sera pour elle une prison. Quatre mois après leur union, Heyam quitte le domicile conjugal pour se réfugier chez sa sœur et son beau-frère. En chemin, elle est renversée par une voiture. Le conducteur est Ahmed Ragab, un ingénieur qui collectionne les aventures amoureuses. Heureusement, Heyman n’a rien. Les deux personnages échangent quelques paroles et l’un comme l’autre comprend que cette rencontre va sans doute bouleverser son existence…
Dans ce film, Naglaa Fathy et Rushdy Abaza sont amants. Certains commentateurs ont dénoncé le caractère immoral d’une telle situation, soulignant que lors du tournage l’actrice a juste dix-sept ans tandis que son partenaire en a 42.

Notre avis : Mahmoud Zulficar veut à tout prix nous émouvoir et il ne lésine pas sur les effets faciles et les coups de théâtre plus ou moins prévisibles. Il y a beaucoup d’accidents, de piéton, de voiture et d’avion ; certains heureux (début d’un amour) et d’autres malheureux (fin d’un amour). Evidemment, la jeune héroïne pleure beaucoup et tient constamment à la main un petit mouchoir pour essuyer ses larmes. Bref, on est en plein mélodrame et si on avait des doutes, la musique lourde, pathétique et ô combien envahissante nous le rappelle à chaque instant !


Histoire de 3 filles (Hekayt 3 banat, 1968)
avec Soad Hosny (Shahira), Hassan Youssef (Rafaat), Shams El Baroudi (Ragah), Mohamed Reda (Aziz El Balti), Samia Shoukri (Amal), Youssef Fakhr El Din (Shoukry, le jeune ingénieur qui travaille pour Mahmoud Fahmy)), Adel Imam (Fahmy, le secrétaire d’Aziz El Balti), Fifi Youssef (Nour, (Nour, la servante des deux cousines), Alya Abdel Moneim (la mère de Rafaat), Hussein Ismaïl (le portier), Baligh Habashy (le collaborateur de Rafaat), Sayed Abdullah (le voisin), Imad Hamdi (Mahmoud Fahmy), Nadia Seif El Nasr (la femme de Mahmoud Fahoum), El Deif Ahmed (Hassan)
Scénario : El Sayed Bedeir, Mohamed Salah Abou Seif
Musique : emprunts divers à des BO américaines ou à des compositeurs de musique légère : Johnny Keating (BO du film Hotel, 1966 ), Nino Oliviero et Bruno Nicolai (BO du film Go, Go, Go World!, 1964), Les Baxter (My Love and the Sea)
Production : Union Films (Abbas Helmy)


Shahira et Amal sont deux cousines qui vivent dans le même appartement à Alexandrie. Shahira est une artiste qui travaille dans un théâtre appartenant à Aziz El Balti, un riche homme d’affaires qui a quatre épouses. Elle doit sans cesse repousser les avances de son patron qui rêve d’en faire sa maîtresse. Elle le fait avec tact car elle ne souhaite pas le froisser : il s’est toujours montré très généreux avec elle. Shahira fait la rencontre du jeune Rafaat qui circule dans les rues d’Alexandrie dans une luxueuse voiture de sport. Ils sortent ensemble à plusieurs reprises mais Shahira a vite compris que ce garçon est un séducteur qui n’a qu’une idée en tête : la mettre dans son lit. Elle se joue de lui un certain temps puis finit par rompre.
Amal est quant à elle secrétaire dans une société dirigée par Mahmoud Fahmy. Ce dernier, homme d’âge mûr, marié et père de deux enfants est tombé amoureux de sa jeune secrétaire. Amal n’est pas insensible à son charme et elle accepte de sortir avec lui.
Les deux cousines reçoivent Ragah une amie qui vient du Caire pour se reposer et profiter de la plage. La jeune femme ne tarde pas à faire la connaissance de Rafaat. Ce dernier est bien décidé à en faire sa prochaine conquête et pour cela il use des mêmes stratagèmes qu’avec Shahira.


L'Amour en 1970 (Hob al Sanat 70, 1969)
avec Ahmed Ramzy (Sherif), Mohamed Awad (Mohsen, le cousin de Sherif), Nawal Abou El Foutouh (l’assistante de Sherif), Nelly (Noura), Habiba (Hanan), Nahed Yousri (Nardina), Mohamed Shawki (l’oncle de Sherif), Kanan Wasfy (Adnan), Hassan Hafify (Hassan), Mimi Gamal (Doris), Aleya Abdel Moneim (la mère de Noura)
Scénario : Hami Saif El Nasr 
Adaptation de la comédie Boing Boing du dramaturge français Marc Camoletti, une adaptation sans doute inspirée de celle réalisée aux Etats-Unis en 1965 par John Rich avec Tony Curtis et Jerry Lewis 
Musique : orchestre Al Masiah 
Production : Abbas Helmy


Comédie. Sherif a quitté son village natal pour étudier au Caire. Il prétend préparer un doctorat mais en fait, il mène grande vie, accumulant les conquêtes féminines. Il a ouvert un bureau s’occupant du fret aérien. Il peut ainsi rencontrer des hôtesses du monde entier. Au moment où commence l’histoire, Sherif a trois maîtresses, trois hôtesses de trois nationalités différentes et avec trois emplois du temps différents. Il peut ainsi organiser sa vie amoureuse sans qu’aucune de ces femmes ne tombe nez à nez avec les deux autres. Mais un jour son cousin, un paysan un peu fruste, sonne à sa porte. Il est envoyé par son père, l’oncle de Sherif, qui souhaite mettre un terme aux études trop coûteuses de son neveu…

Notre avis : deuxième adaptation égyptienne de la pièce à succès de Marc Camoletti après celle de Nagdi Hafez réalisée en 1968 et intitulée "Poursuite Amoureuse". Elle est peut-être un peu plus fidèle à l'original que sa devancière mais pas forcément plus réussie. A voir exclusivement pour la pétillante Nelly qui joue, chante et danse avec toute la flamme de ses vingt ans.


La Fille du Music-hall (Fatat El Esste'rad, 1969)
avec Soad Hosny (Fayza), Hassan Youssef (Ahmed Alawi), Fifi Youssef (la mère d’Ahmed), Adel Imam (Fahmy, l’assistant d’Ahmed), Farouk Falawkas (le serviteur d’Ahmed), El Sayed Radi (le metteur en scene), Aleya Abdel Moneim (la mère de Fayza), Hamed Morsi (le professeur de chant), Abdel Moneim Madbouly (lui-même), Atef Makram (le frère de Fayza)
Scénario : Mohamed Abou Youssef
Musique : Mounir Mourad 
Production : Abbas Helmy


Adaptation du Milliardaire de George Cukor (1960) 
Ahmed Alawi a hérité de la fortune de son père et il mène une existence oisive et insouciante. Un jour il apprend dans un magazine qu’une compagnie de danse prépare un spectacle dans lequel on tournera en dérision sa vanité et son arrogance. Ahmed décide aussitôt de se rendre au théâtre qui héberge la troupe pour protester. Il tombe en pleine séance de travail : c’est Fayza, la vedette du spectacle qui répète l’un de ses numéros avec ses danseurs. Le riche héritier est subjugué par la beauté de la jeune artiste. Pour la séduire, il va cacher sa véritable identité…

Notre avis : tenter de faire un remake ou même une adaptation du « Milliardaire » est forcément une opération à haut risque. N’est pas Marilyn Monroe ou Yves Montand qui veut. Contre toute attente, cette « Fille du Music-Hall » n’est pas indigne de son célébrissime modèle et c’est essentiellement grâce au talent et au charme de Soad Hosny. Précisons tout de même que sa prestation n’atteint pas le niveau de celle qu’elle donnera en 1972 dans la comédie musicale « Méfie-toi de Zouzou. ». Cela dit, le point faible de ce film reste Hassan Youssef : difficile de faire plus inexpressif dans le jeu.


Les Secrets des Filles (Asrar Al Banat, 1969)
avec Nelly (Mona), Hassan Youssef (Ahmed), Fatima Mazhar (Elham), Nagla Fathy (Sonia), Youssef Fakhr El Din (Samir),Tawfik El Deken (le père d’Elham), Mohamed Reda (le père de Sonia), Poussy (Nani), Mimi Chakib (la mère de Nani), Fifi Youssef (la directrice), Nazim Sharawy (le père d’Ahmed), Zizi Mustafa (Sounia, danseuse et belle-mère de Sonia), Samir Wali Eddine (le père de Mona) 
Scénario : Abdel Fattah El Sayed, Farouk Sayed, Adli El Moled 
appréciation : 1/5


L’intrigue du film tourne autour de plusieurs lycéennes scolarisées dans la même institution. Elles connaissent toutes des situations familiales difficiles. 
Les parents de Mona sont séparés. Pour ne pas irriter leurs nouveaux compagnons respectifs, le père et la mère rejettent leur fille. Cette dernière n’en peut plus de se sentir de trop. Elle décide de fuguer. Heureusement, elle est aimée par Ahmed qui l’accueille chez lui. Le soir il l’invite dans un cabaret. Elle s’aperçoit avec horreur que sur la scène de celui-ci, c’est sa belle-mère qui danse tandis que son père s’alcoolise à une table. 
Sonia a un père tyrannique qui refuse qu’elle sorte avec des amies. Elle est courtisée par Samir, le meilleur ami d’Ahmed. Elle échange avec lui une correspondance passionnée. 
Elham est celle qui connaît la situation la plus dramatique : son père est un alcoolique sans emploi et sa mère est gravement malade. Pour acheter les médicaments et nourrir ses petits frères, elle vole le bijou de l’une de ses camarades.



La Femme de mon Mari (Emra'at Zawgy, 1970)
avec Salah Zulficar (Adel), Nelly (Samia), Naglaa Fathy (Wafaa), Hassan Mostafa (Mamdouh), Mimi Gamal (Nani), Hussein Ismael (le père de Wafaa), Anwar Madkour (le médecin), Mokhtar El Sayed (le serveur), Layla Yousry (la bonne)
Scénario : Abou El Seoud El Ebiary
Musique : Ted Heath (Hot Summer Night), Fathy Koura, Mounir Mourad
Production : Naguib Khoury


Cela fait trois ans que Samia mène une vie heureuse avec Adel, un pilote de ligne. Un jour, son amie Wafa se présente à son domicile : celle-ci vient de quitter Alexandrie pour des raisons professionnelles et elle est à la recherche d’un logement. En attendant d’en trouver un, Samia lui propose de s’installer chez elle. Peu après, Samia subit un examen médical et apprend que son cœur est très malade. Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Elle décide de trouver une remplaçante auprès de son mari et son choix se porte tout naturellement sur Wafa. Son état la contraignant à garder le lit, elle incite son amie et son mari à sortir ensemble tant et si bien qu’ils finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. C’est alors que Samia apprend qu’elle avait reçu par erreur des résultats d’examen qui concernaient un autre patient. En réalité, elle se porte à merveille…

Notre avis : c’est le dernier film de Mahmoud Zulficar (Il meurt le 22 mai 1970 à l’âge de 58 ans.). Pour cette comédie romantique, il a réuni autour de son frère Salah, deux jeunes actrices à l’aube d’une grande carrière, Naglaa Fathy et Nelly. L’année précédente, il avait déjà fait jouer celles-ci ensemble dans « Les Secrets des Filles » qui était, il faut bien l’avouer, l’un de ses plus mauvais films. « La Femme de mon Mari » est bien plus réussi. Il y a certes quelques longueurs (les scènes de disputes qui suivent la consultation chez le médecin sont un peu répétitives.) et le mélange des genres ne fonctionne pas toujours. Il n’empêche que les acteurs sont formidables et qu’on a plaisir à suivre les tribulations de ce singulier trio amoureux. Et puis, Mimi Gamal est irrésistible en bonne copine qui ne rate jamais une occasion pour pourrir la vie de ses amies. Les censeurs se sont émus que dans les premières minutes du film, les deux jeunes époux échangent un nombre incalculable de baisers. C’est sans doute pour cette raison que nous apprécions tout particulièrement cette séquence initiale.


Hommes Sans Traits (Regal Bela Malam, 1970)
avec Nadia Lutfi (Layla), Salah Zulficar (Ahmed), Mahmoud El Meleigy (le père d’Ahmed), Aida Kamel (Firdous), Mahmoud Sobi (le médecin), Abdel Hamid Anis (l’agent de police), Ezz Eddin Islam (Chakir Bey), Seham Fathy (Touha), Soheir Fakhry (Amina, la fille de Chakir), Badr Nofal (Hosni)
Scénario : Mohamed Othman
Musique : encore un de ces innombrables films des années 70 qui exploitent le pathos un peu mièvre de l’adagio du concerto d’Ajanruez de Rodrigo. On peut même y entendre la version chantée de Richard Anthony !


Drame. Ahmed fait la connaissance de Layla dans l’avion qui le ramène en Egypte. Ils sympathisent immédiatement. Layla se confie à son nouvel ami. Elle lui raconte comment certains hommes ont abusé de sa faiblesse et comment elle fut contrainte de se prostituer. Les deux jeunes gens se revoient à plusieurs reprises et finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. Ahmed annonce à son père qu’il souhaite épouser Layla mais le vieil homme refuse une telle union. Pour éloigner son fils de la jeune femme, il finit par prétendre qu’il fut autrefois l’un de ses clients… 

lundi 28 août 2017

Jeunesse d'Aujourd'hui (Shabab al Youm, 1958)

شباب اليوم
إخراج: محمود ذو الفقار



Mahmoud Zulficar a réalisé Jeunesse d'Aujourd'hui en 1958.
Distribution : Mariam Fakhr Eddine (Fathia), Omar El Hariri (le docteur Mamdouh), Cariman (Nawal), Youssef Fakhr El Din (Youssef, le frère de Fathia), Mahmoud El Meleigy (le père de Fathia), Rafia El Shal (la mère de Fathia), Doha Amir (la sœur cadette de Fathia), Thuraya Fakhry (la mère de Nawal), Olwiya Gamil (la véritable mère de Fathia), Nahed Samir (la mère du docteur Mamdouh), Saab Kotb (Rashad, l’ami de Youssef), Hassan Abdul Salam (Sobhi, le fils du paysan)
Scénario : Abdel Aziz Salam et Mahmoud Zulficar
Musique : Moukhtara et Mohamed Abdel Wahab
Production : les films Mariam Fakhr Eddin


Cariman et Youssef Fakhr El DIn

















Shafik Nour El Din

















Hassan Abdul Salam, Cariman, Youssef Fakhr El Din

















Cariman et Omar El Hariri

















Mahmoud El Meleigy et Youssef Fakhr El Din

















Mariam Fakhr Eddine


















Résumé

Fathia vit avec son père, Ahmed Fathi, un homme d’affaires très malade ainsi qu'avec sa mère et son jeune frère Youssef. Le garçon passe ses journées avec leur charmante voisine Nawal et sa jeune sœur Soheir.

Le docteur Mamdouh se rend régulièrement chez les Fathi pour contrôler l’évolution de la maladie du père. Au fil de ses visites, Mamdouh et Fathia sont tombés amoureux l’un de l’autre, à la grande joie des parents de la jeune femme. Mais de son côté, Nawal aussi aimerait bien se marier et elle trouve le jeune médecin tout à fait à son goût. Elle entreprend de le séduire, encouragée par sa mère.

Dans la maison, Fathia s’occupe de tout : elle supervise les tâches ménagères, elle veille à ce que son père prenne bien tous se médicaments, elle surveille son frère et le conseille.

Un soir, Youssef se rend chez son ami Rachad pour participer à la petite fête que celui-ci donne à l’occasion de son anniversaire. Il est accompagné de Nawal. Là, ils rencontrent Sobhi, un jeune garçon qui prétend être très riche et qui aime évoquer tous ses voyages en Europe. Alors que la fête bat son plein et que le whisky coule à flots, le père de Sobhi fait son apparition. On comprend que c’est un simple paysan qui a vendu tout ce qu’il possédait pour financer les études de son fils. Le vieil homme est désespéré de constater que tous ses sacrifices n’ont servi qu’à financer ses beuveries. Sobhi, honteux, quitte la fête avec son père.

Le lendemain, Youssef doit se faire faire une carte d’identité et il a besoin de son certificat de naissance. Il accompagne son père dans son bureau et tandis que celui-ci cherche le document dans ses papiers, Youssef aperçoit une grande enveloppe sur laquelle est inscrit « Papiers Adoption Fathia ». Fathia n’était donc pas sa sœur ! Son père est obligé de le reconnaître mais il demande à son fils de garder le secret.

Peu après, le docteur Mahmoud fait officiellement sa demande en mariage. Fathia est au comble du bonheur et toute la famille approuve cette union. Evidemment, Nawal est dépitée par la nouvelle : elle a échoué. Lors des fiançailles, Youssef et Nawal ont trop bu. Ils finissent par s’embrasser. Fathia qui a tout vu est scandalisée par une telle attitude. Elle les sermonne sans ménagement. Youssef s’emporte, Fathia le gifle. Le garçon, hors de lui, lui révèle le secret de sa naissance. La jeune femme bouleversée, court demander des explications à son père. Celui-ci lui révèle que sa mère biologique l’avait abandonnée car elle n’avait plus les moyens de l’élever après la mort de son père. Elle avait donc accepté qu’Ahmed l’adopte. Il conclut en promettant à Fathia de retrouver l’adresse de sa mère. Il obtient ses coordonnées et lui rend visite. Il lui annonce que sa fille sait la vérité et qu’elle souhaite la voir. La vieille femme ne souhaite pas que sa fille vienne revivre avec elle car elle abandonnerait une existence agréable pour la vie éprouvante des pauvres. Elle veut bien la recevoir mais elle lui dira qu’elle est une amie de sa mère morte depuis très longtemps. Les deux femmes se rencontrent et, malgré son émotion, à aucun moment la vieille dame ne révèle sa véritable identité. Après cette entrevue qui l’a bouleversée, Fathia se rend chez le docteur Mamdouh. Ils discutent quelques instants et Fathia profite d’une courte absence du médecin pour s’enfuir après avoir déposé sur la table sa bague de fiançailles : elle ne veut pas le déshonorer et préfère rompre.

Mais les sentiments du docteur n’ont jamais varié et tous les membres de la famille Fathi finiront par convaincre la jeune femme de l’épouser comme il était convenu.


Critique

Voilà un mélodrame bien conventionnel ! C’est l’histoire d’une jeune fille sage et méritante appartenant à la meilleure société qui découvre brutalement qu’elle est une enfant adoptée. Elle apprend qu’elle été abandonnée par sa mère biologique, une miséreuse qui n’avait pas les moyens de l’élever. Avec un tel sujet, on comprend que le premier souci des auteurs n’a pas été de concevoir une œuvre originale mais de se conformer à un modèle qui a fait ses preuves tant au cinéma qu’en littérature. Lieux communs et clichés à la sauce pathos.
Les personnages sont réduits à des stéréotypes, notamment les deux héroïnes qui incarnent deux images de la femme diamétralement opposées : l’une est méritante, attentionnée, vertueuse ; l’autre, ambitieuse, amorale, sans scrupule. Cette opposition est soulignée de manière grossière par les toilettes portées par l’une et par l’autre. Dans l’une des toutes premières scènes du film, Mariam Fakhr Eddine apparaît dans une robe très stricte avec un col bien fermé jusqu’au cou ; ses cheveux sont tirés en arrière et maintenus par un serre-tête. Face à elle, nous trouvons Cariman, robe légère, épaules dénudées et chevelure luxuriante. La seconde jouera de tous ses appas pour dérober à la première son fiancé, le bon docteur Mamdouh mais, soyons rassurés, ce dernier n’est pas homme à se laisser séduire par une petite mijaurée. Dans ce film, la vertu triomphe de tout, hélas !
Visiblement, les auteurs ont pris très au sérieux leur mission moralisatrice : ils fustigent sévèrement les excès de la jeunesse dorée de l’époque (des excès bien timides pour le spectateur d’aujourd’hui) et son ingratitude à l’égard de parents qui travaillent dur pour assurer le bonheur de leur famille. Cela nous vaut l’une des scènes les plus fastidieuses du film : un vieux père prématurément usé fait irruption au milieu d’une fête où se trouve son fils. Le discours que tient l’homme est comme une douche froide pour tous ces jeunes gens insouciants. Son fils, comprenant alors sa coupable légèreté, jette son verre de whisky et sort avec son père. Il est sauvé !
Mais le caractère éminemment réactionnaire du film éclate dans la dernière scène. C’est le jour des noces de Fathia et du docteur Mamdouh. On voit les mariés entourés des parents et amis sortir de la villa de la famille Fathi. Et derrière la muraille entourant le jardin de la propriété, il y a la vieille maman qui , émue aux larmes, regarde sa fille si belle dans sa robe blanche. Evidemment, elle n’a pas été invitée. Elle aurait fait tache.

Appréciation : 2/5
**
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin