samedi 24 décembre 2016

La Justice du ciel (Adli el samaa, 1948)

عدل السماء
إخراج :أحمد كامل مرسى




Ahmed Kamel Morsi a réalisé Justice du Ciel en 1948.
Distribution : Abdel Aziz Ahmed, Saïd Khalil, Shadia, Ferdous Hassan, Aziza Helmy, Hussein Riad, Mahmoud el Meleigy, Abdel Meguid Choukry, Kamal El Shennawi
Scénario : Ahmed Kamel Morsi et Ahmed Shokry
Musique : Abdel Aziz Salam

Abdel Aziz Ahmed

Saïd Khalil

Shadia

Ferdous Hassan

Aziza Helmy

Hussein Riad

Mahmoud El Meleigy

Abdel Meguid Choukry


Résumé

Mahmoud, un employé dévoué et honnête, a la malchance de retrouver mort dans son bureau le directeur de la compagnie. Ce dernier a été probablement assassiné par Youssef, un autre employé qui avait accumulé des dettes de jeu. Quand la police arrive sur les lieux, elle ne trouve que Mahmoud, hébété devant le corps de son patron. Il est donc le premier suspect. En l’absence de toute autre piste, l’instruction conclut à sa culpabilité. A l’issu du procès, il est condamné à 15 ans de travaux forcés. Avant de quitter le tribunal, le condamné embrasse une dernière fois sa femme, la suppliant de ne jamais tenter de le voir durant sa détention.
Pour nourrir ses deux enfants, la femme de Mahmoud doit travailler. Elle commence comme couturière mais le salaire ne suffit pas à couvrir toutes les dépenses de la petite famille. Une cliente lui conseille de jouer au casino. Elle s’y rend en compagnie de sa nouvelle amie. L’argent qui circule lui tourne la tête : elle vole une liasse de billets. Elle est arrêtée par le directeur de l’établissement qui lui propose un marché : soit il porte plainte et elle ira en prison, soit elle travaille pour lui comme entraîneuse. La femme n’a pas le choix. Elle est désormais une employée du casino chargée d'inciter les clients à boire et à jouer. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que tout cela était un coup monté et que la cliente était la complice du directeur malhonnête.
Les années passent. Mahmoud recouvre enfin la liberté. Il se rend à son ancien domicile. Le concierge lui apprend que sa femme n’y réside plus depuis des années. Il erre dans les rues ne sachant où aller. Dans un café il fait la connaissance d’un jeune homme qui s’est pris de sympathie pour lui. Constatant l’état de faiblesse du vieillard, le garçon téléphone à sa sœur qui est infirmière à l’hôpital. Mahmoud est hospitalisé. Grâce aux soins qu’on lui prodigue, l’ancien employé est vite sur pied. Il est désormais un ami du frère et de la sœur. Cette dernière fête son anniversaire prochainement. Mahmoud est invité. La petite fête se déroule dans la maison du patron du casino. Le vieil homme y retrouve sa femme et comprend que le frère et la sœur sont ses deux enfants. Soudain, c’est le drame, on a tiré sur le patron du casino qui meurt sur le coup. Le meurtrier est Youssef -l'ancien collègue de Mahmoud criblé de dettes mais aussi le père du médecin dont est amoureuse la fille de Mahmoud !- qui avoue enfin être l'auteur du crime pour lequel son infortuné confrère a été condamné.


Critique

Le cliché absolu ! Sur une trame conventionnelle, le père de famille modèle condamné aux travaux forcés pour un crime qu’il n’a pas commis, les auteurs enchaînent les scènes pathétiques parmi les plus stéréotypées de toute l’histoire du cinéma. Bien sûr, le mélodrame exige le recours à des procédés qui laissent souvent peu de marge à l’inventivité et à la personnalité du créateur. Mais une telle absence d’originalité, c’est tout de même très rare et cela mérite d’être salué !
Pendant tout le film, on assiste donc aux malheurs qui accablent toute la petite famille et nous sommes invités à compatir devant tant de souffrances endurées et tant de dignité dans l’épreuve. Mais quand on sollicite de manière aussi maladroite et aussi appuyée la sensibilité du spectateur, cela finit par faire naître en lui un ricanement nerveux, signe de son exaspération croissante. Une exaspération que suscite avant tout la passivité du héros. Il ne réagit jamais mais se laisse porter par les courants qui en l’occurrence lui sont contraires. D’ailleurs, Hussein Riad ne s’y est pas trompé : de scène en scène, il arbore le même masque du vieil homme brisé par le destin, un peu comme un musicien qui jouerait la même petite mélodie cafardeuse durant tout un concert.
Et comme il n’y a pas d’action permettant la progression de l’intrigue, les auteurs ont mis en place une série de coïncidences aussi invraisemblables les unes que les autres. Qu’on en juge : après sa sortie de prison, Mahmoud, le héros, a un malaise dans la rue, il est secouru par un jeune homme : c’est son fils ! Celui-ci téléphone à l’hôpital où travaille sa sœur comme infirmière, ce qui signifie que le vieil homme sera soigné par sa fille ! Sa fille est amoureuse d’un jeune médecin. Et là l’incroyable se produit sous nos yeux : ce docteur est le fils de l’ancien collègue de Mahmoud et on apprendra dans la dernière scène que ce monsieur est le véritable auteur du meurtre pour lequel notre héros a été condamné ! Et afin que le happy end soit complet, cet ancien collègue ne se contente pas d’avouer son crime, il tue l’affreux personnage qui exploitait la femme de Mahmoud. Morale de l’histoire : à qui sait attendre, tout est bien qui finit bien.
Le film s’appelle La Justice du Ciel. Le ciel a sans doute le pouvoir d’arracher toute une famille des griffes du malheur mais il semblerait qu’il ait plus de difficulté à sauver un scénario du ridicule !

Appréciation : 2/5
**

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mercredi 21 décembre 2016

Les films à la télé (Rotana Classic du 21 au 31 décembre)

روتانا كلاسيك

Les films qui ont été cités dans ce blog et qui sont diffusés sur Rotana Classic (heure de Paris).


1) Lutte sur le Nil d'Atef Salem (Seraa fil Nil, 1959)
    avec Hind Rostom, Rushdy Abaza, Omar Sharif, Ahmed El Haddad
    figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien
    appréciation : 5/5 


Mercredi 21 décembre à 18h30
Jeudi 22 décembre à 7h30 


 2) Le Dernier Mensonge de Ahmed Badrakhan (Akher Kedba, 1950)
     avec Samia Gamal et Farid Al Atrache


Jeudi 22 décembre à 18h30
Vendredi 23 décembre à 7h30 


3) Vie ou Mort de Kamal El Sheikh (Haya aw Maut, 1954)
     avec Imad Hamdi, Madiha Yousry
    figure dans la liste des quinze meilleurs films égyptiens de tous les temps 


Samedi 24 décembre à 6h

 
4)  Poursuite Amoureuse de Nagdi Hafez (Moutaradah gharamiyyah, 1968)
      avec Fouad Al Mouhandes, Hassan Mostafa, Chweikar


Samedi 24 décembre à 18h30 
Dimanche 25 décembre à 7h30


5) Si j'étais riche d'Henry Barakat (Law kunt ghani, 1942)
    
avec Ehsane El Gazaerli, Abd El Fatah El Kosary, Beshara Wakim, Yehia Chahine, Samira Kamal


Dimanche 25 décembre à 16h 

  
6) Je suis seule d'Henry Barakat (Ana wahdi, 1952)  
      avec Souad Mohamed, Magda al Sabbahi, Omar El Hariri


Dimanche 25 décembre à 22h 
Lundi 26 décembre à 10h


7) Les Vacances de l'Amour de Mahmoud Zulficar (Agazet Gharam, 1967) 
     avec Hassan Mostafa, Nagwa Fouad, Fouad El Mohandes


Lundi 26 décembre à 16h
Mardi 27 décembre à 5h


8)Femmes Interdites de Mahmoud Zulficar (Nessa Muharramat, 1959)
     avec Salah Zulficar, Hussein Riad, Amal Farid, Wedad Hamdy, Amina Rizk, Hoda Soltan
     appréciation : 4/5

 
Lundi 26 décembre à 22h  
Mardi 27 décembre à 10h


9) Chanson Triste de Hassan El Seifi (El nagham el hazine, 1960)
    avec Maher El Attar, Hussein Riad, Samia Gamal, Lebleba
    appréciation1/5


Mercredi 28 décembre à 7h30


10) Les anges des rues d'Hassan El Seifi ( Malaaket el Shawara, 1985)
       avec Mariam Fakhr Eddine, Chukry Sarhan, Athar El Akim


Mercredi 28 décembre à 13h


11) Dérive sur le Nil de Hussein Kamal (Thartharah fawq al-Nil, 1971)
       avec Adel Adham, Mervat Amine, Magda El-Khatib, Imad Hamdi, Ahmed Ramzy
       appréciation :  5/5


Mercredi 28 décembre à 22h
Jeudi 29 décembre à 10h 


12) Elle vécut pour l'amour d'Al Sayed Bedeir (Achat li al Hob, 1959)
       avec Aziza Helmy, Zubaida Tharwat, Kamal Al Shennawi, Abdel Moneim Ibrahim
       appréciation : 4/5


Jeudi 29 décembre à 16h
Vendredi 30 décembre à 5h


13) Je n'ai que Toi d'Henry Barakat (Malish gherak, 1958)
      avec Farid Al Atrache, Mariam Fakhr Eddine, Rushdy Abaza


Jeudi 29 décembre à 18h30
Vendredi 30 décembre à 7h30



14) Des Bouches et des Lapins d'Henry Barakat (Afwah wa aranib, 1977)
       avec Inas Al Degheidy, Faten Hamama, Ragaa Hussein


Vendredi 30 décembre à 2h


15) 7 heures de Togo Mizrahi (El sa'a saba, 1937)
       avec Ali Al Kassar, Bahiga El Mahdy, Ibrahim Arafa
       appréciation : 4/5


Samedi 31 décembre à 6h


16) Une rumeur d'amour de Fateen Abdel Wahab (Ishayat hub, 1961)
       avec Soad Hosny, Omar Sharif et Youssef Wahby


 Samedi 31 décembre à 18h30





La Page Facebook de Rotana Classic

Tout le programme à l'adresse suivante : le guide Tv du site elcinema


lundi 19 décembre 2016

Ahmed Rateb (1949-2016)


أحمد راتب


Mardi dernier, Zubaida Tharwat nous quittait. Le lendemain, mercredi 14 décembre, c'était au tour d'Ahmed Rateb de disparaître brutalement, des suites d’une crise cardiaque. Il avait 67 ans.
Ahmed Rateb commence sa carrière d’acteur dans les années 70. Il va déployer une activité incessante, enchaînant les rôles, le plus souvent secondaires, au cinéma, à la télévision et au théâtre. Rien qu’en 2016, on a pu le voir dans quatre films, deux séries télé et une pièce de théâtre ! En 2015, il était à l’affiche du dernier film d’Hala Khalil, Nawara, qui triompha dans tous les festivals où il fut présenté.
On se souviendra de sa prestation dans Terrorisme et Kebab et dans l’Immeuble Yacoubian. En 1999, sa prestation dans le feuilleton Oum Kalthoum lui valut les éloges unanimes de la critique et la reconnaissance du public populaire.
Ahmed Rateb était un proche d’Adel Imam avec qui il a tourné plus de dix films. 


Avec Adel Imam dans Terrorisme et Kebab (1992)


Dans Oum Kalthoum (1999)

 

Dans l'Immeuble Yacoubian (2006)

 

mercredi 14 décembre 2016

Zubaida Tharwat (1940-2016)

زبيدة ثروت

 


L'actrice égyptienne Zubaida Tharwat est décédée hier des suites d'une longue maladie. Elle avait 76 ans. Elle est née à Alexandrie en 1940. Elle commence sa carrière artistique en faisant la couverture d'un magazine qui avait organisé un concours de beauté pour adolescentes. Elle tourne son premier film en 1956 (une brève apparition dans Dalilah d'Ahmed Al Sabaawi) malgré l'opposition de son grand-père qui jugeait le métier d'actrice indigne du rang de leur famille : par sa mère, Zubaida Tharwat descend du sultan Méhémet Ali. Elle finit tout de même par abandonner ses études de droit pour se consacrer entièrement au cinéma. Pendant les six premières années de sa carrière, elle excelle dans les rôles de jeunes filles tourmentées par l'amour. Son talent et sa beauté attirent tous les cinéastes de renom et on la retrouve à l'affiche de quelques grands succès comme Elle vécut pour l'amour, Un Jour de Ma Vie ou bien encore Un Homme chez Nous.
En 1962, elle quitte les plateaux pour fonder une famille avec son deuxième mari, le producteur syrien, Sobhy Farahat. De 1962 à 1967, elle donne naissance à quatre enfants et ce n'est qu'en 1969 qu'elle reprend son métier d'actrice. Cette seconde partie de sa carrière est moins heureuse que la première. D'abord, elle a beaucoup changé physiquement : la silhouette s'est alourdie, les traits du visage ont épaissi. La grâce de l'adolescente d'autrefois s'est envolée ! Mais surtout, elle apparaît dans des films d'une grande médiocrité. Citons-en deux : Amour Interdit et Mon Chéri est complétement Fou, deux productions dont la sottise et la vulgarité sont d'un niveau rarement égalé. Dans l'un de ses derniers entretiens, l'actrice révélait que ce comeback lui avait été imposé par une situation financière désastreuse : elle avait repris le chemin des studios uniquement pour pouvoir nourrir ses enfants.
Zubaida Tharwat jouera dans une trentaine de films et prendra sa retraite artistique au milieu des années 80. Ces derniers temps, les photos de sa jeunesse ont beaucoup circulé sur le net en raison d'une ressemblance troublante avec l'actrice américaine Jennifer Lawrence.


Dalilah (1956)


Le Petit Ange (1957)

   
Des Femmes dans ma Vie (1957)


La Fille de 17 ans (1958)


Elle vécut pour l'Amour (1959)


Soleil de Minuit (1959)


J'accuse (1960)


Demi-Vierge (1961)


Un Jour de ma Vie (1961)


Un Homme chez Nous (1961)


Une Femme très Jalouse (1969)


Comment te débarrasser de ta femme (1969)


Amour Perdu (1970)


Moi, Ma Femme et la Secrétaire (1970)


Crime d'Honneur (1971)


Il y a longtemps ô Amour (1974)


Douce Etreinte (1974)


Mon Chéri est complétement fou (1975)


Amour Interdit (1976)


Une Rencontre Là-bas (1976)