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mardi 1 février 2022

Victoire de la jeunesse (intisar al-shabab, 1941)

انتصار الشباب
إخراج : أحمد بدرخان


Ahmed Badrakhan a réalisé Victoire de la Jeunesse en 1941.
Distribution : Asmahan (Nadia), Farid al-Atrache (Wahid), Abdel Fattah El Kosary (Maïtre Al Attar), Fouad Shafik (Gouz, l’un des membres du trio), Hassan Fayek (Louz, l’un des membres du trio), Hassan Kamel (Boundouk, l’un des membres du trio), Mary Mouneib (Oum Ismaïl), Bishara Wakim (le directeur du cabaret, Les Etoiles de la Nuit), Anwar Wagdi (Mahi, le fils du Pacha), Stephan Rosti (Taha Taha, le professeur de musique), Abdel Salam Al Nabulsi (Fawzy, l’ami de Mahi), Rawheya Khaled (Ehsan, la sœur de Taha), Olwya Gamil (la mère de Mahi), Aziz Sadek (le chef d’orchestre), Lotfi El Hakim (le régisseur du théâtre), Mahmoud Ismaïl (Mahmoud, l’employé du cabaret), Samia Gamal (une danseuse)
Scénario : Ahmed Badrakhan, à partir d’une histoire d’Omar Gamae
Dialogues : Badie’ Khairy
Musique : Farid Al Atrache
Production : Les Films du Nil

Abdel Fatah El Kosary

















Hassan Fayek


















Hassan Kamel

















Asmahan

















Bishara Wakim

















Anwar Wagdi

















Anwar Wagdi et Abdel Salam Al Nabulsi

















Farid Al Atrache
















Asmahan

















Stephan Rosti

















Mary Moneib

















Fouad Shafik
















Olwya Gamil

















Asmahan et Anwar Wagdi

















Farid Al Atrache

















Asmahan

















Rawheya Khaled

















Résumé

Wahid et sa sœur Nadia ont quitté la Syrie pour se rendre en Egypte. Ils sont tous les deux chanteurs et ils n’ont pas réussi à percer dans leur pays. Ils espèrent qu’en résidant au Caire, ils auront plus de d’opportunités pour faire reconnaître leur talent. Dans le train, ils font la connaissance de Maître Al Attar qui, une fois arrivés au Caire, les conduit à la pension tenue par Oum Ismaïl. Wahid et Nadia s’y installent. Ils ont pour voisins de chambre, un trio d’artistes sans le sou, Gouz, Louz et Boundouk. Les trois hommes ont entendu chanter Wahid et Nadia et ils incitent ceux-ci à présenter leur candidature avec eux au cabaret Les Etoiles de la Nuit. Bachar, le directeur, hésite puis engage les cinq artistes. Nadia sur scène fait sensation. Dans la salle, se trouve Mahi, un fils de Pacha avec Fawzi, son meilleur ami et quelques connaissances. La beauté de la chanteuse bouleverse le riche héritier et il transmet à la jeune femme une invitation à venir à sa table prendre un verre. Nadia refuse. Mahi se plaint aussitôt au directeur. Ce dernier tente de fléchir Nadia mais elle reste intraitable. Bachar décide de renvoyer le frère et la sœur. Quand Mahi l’apprend, il supplie le directeur de reprendre dans son établissement les deux chanteurs. C’est ainsi que Nadia peut à nouveau chanter sur scène sans avoir à rejoindre dans la salle les clients du cabaret après sa prestation. Un peu plus tard, Mahi invite Nadia à se produire dans son hôtel particulier lors d’une soirée entre amis. Il en profite pour lui exprimer son amour et la demander en mariage. Devenue l’épouse d’un fils de grande famille, Nadia renonce à sa carrière artistique. Bachar n’apprécie guère ce retrait et en représailles, il met à la porte Wahid et le trio comique. Pour eux, la situation devient difficile : ils ne peuvent plus payer leur loyer. Heureusement, Wahid découvre dans le journal une petite annonce informant qu’on recherche des chanteurs pour le cinéma et que des auditions ont lieu chez le professeur de musique Taha Taha. Wahid se rend aussitôt à l’adresse indiquée. Il chante devant le professeur et plusieurs personnalités du monde de la musique. Taha Taha est impressionné par le talent du jeune chanteur mais il se garde bien de lui en faire part. Au contraire, mu par la jalousie, il donne un avis très sévère sur ce qu’il vient d’entendre. Pour autant, Wahid est satisfait de son audition. Il a fait la connaissance d’Ehsan, la jeune sœur du professeur de musique et il en est instantanément tombé amoureux. Mais ce n’est pas tout : l’un de ses auditeurs, le directeur d’une maison de disques a tenu à lui exprimer toute son admiration et veut l’aider à se lancer dans le monde de la musique. C’est ainsi que Wahid se produit à la radio et devient célèbre. Il a pu louer un grand appartement pour lui tout seul mais il n’a pas rompu avec les trois artistes qui sont devenus de véritables amis. De leur côté, la situation s’est aussi améliorée : l’un d’entre eux a épousé Oum Ismaïl et à la pension ils sont désormais chez eux. En revanche, pour Nadia, son bonheur aura été de courte durée : sa belle-mère a appris que son frère était chanteur et qu’elle-même s’était produite sur des scènes de cabarets. La vieille femme ne peut accepter que des saltimbanques fasse partie de sa famille et elle ne cache pas son indignation à sa belle-fille. Elle exige que son fils divorce sur le champ. Malgré l’amour que lui porte son mari, Nadia décide de le quitter et de retourner au Caire. Découvrant la fuite de sa femme, Mahi prend sa voiture et se lance à sa poursuite. Malheureusement, arrivant en trombe sur un passage à niveau, il heurte un train et se retrouve à l’hôpital. Nadia lui rend visite et lui demande de retourner auprès de sa mère. La jeune femme s’installe dans l’appartement de son frère et peu après elle se retrouve nez à nez avec Ehsan, la sœur du professeur de musique. Elle lui fait croire qu’elle est l’épouse de Wahid. Bouleversée par cette nouvelle, Ehsan accepte d’accompagner son frère pour un grand voyage hors d’Egypte. Dans le même temps, Wahid a terminé la composition de son opérette mais il désespère de pouvoir la monter. Pour l’aider, les trois artistes comiques font croire à Bachar, le directeur des Etoiles de la Nuit, que Nadia va divorcer et qu’elle accepterait de l’épouser. Les trois compères conseillent à Bachar de produire le spectacle de Wahid s’il souhaite obtenir au plus vite la main de Nadia. Le directeur de cabaret accepte. La dernière partie du film est entièrement consacrée à la représentation de l’opérette de Wahid. Dans le public se trouvent Ehsan ainsi que Mahi et sa mère. Happy end : Taha Taha accepte que Wahid épouse sa sœur et la mère de Mahi ne s’oppose plus au bonheur de son fils et de Nadia.


Critique

Victoire de la Jeunesse constitue la première apparition d’Asmahan au cinéma. Elle joue avec son frère, Farid Al Atrache qui a aussi composé la musique du film. En 1941, cela fait à peine deux ans que la jeune chanteuse est de retour en Egypte. En 1939, elle a quitté mari et enfant restés en Syrie pour reprendre ses activités artistiques au Caire.

Victoire de la Jeunesse a été réalisée par Ahmed Badrakhan, un pionnier du cinéma égyptien qui a une expérience solide en matière de comédie musicale. Il avait déjà réalisé deux films avec Oum Kalthoum. On raconte d’ailleurs que la diva est entrée dans une colère noire en apprenant que son réalisateur allait tourner avec cette rivale, jeune, belle et terriblement talentueuse.

Dans les années quarante, la comédie musicale est le genre roi en Egypte. Le public populaire va au cinéma pour admirer les danseuses, les chanteuses et les chanteurs qui ont commencé à se faire un nom dans les cabarets de la capitale. La plupart du temps, l’intrigue est secondaire, ce qui importe ce sont les séquences chantées et dansées. Ainsi, dans Victoire de la Jeunesse, l’histoire n'est pas d'une folle originalité. : un frère et une soeur, tous les deux chanteurs, ont quitté leur pays pour s'installer au Caire en espérant y connaître le succès et la gloire. L’intrigue repose sur un cliché que le cinéma usera jusqu’à la corde : les parents fortunés qui s’opposent à ce que leur enfant se marie à un ou une «saltimbanque». Dans Victoire de la Jeunesse, le thème est doublement exploité, le frère et la sœur étant tous deux confrontés à l’hostilité de la famille de leurs bien aimés. Une hostilité qui finira par se dissiper devant le talent éclatant des deux jeunes chanteurs.

Il y a une dimension clairement autobiographique dans ce film, notamment concernant Asmahan. Nadia, le personnage qu’elle joue, a dû abandonner la chanson pour épouser l’homme qu’elle aime. Il lui a fallu aussi quitter son frère, les amis et la vie trépidante du Caire pour se cloîtrer dans la maison de la famille du mari, maison dirigée d’une main de fer par une belle-mère acariâtre. Cela fait écho au mariage d’Asmahan avec son cousin Hassan Al Atrache en 1932. Elle aussi a dû quitter Le Caire et renoncer à ses activités artistiques pour s’enfermer dans le palais de son mari, loin de tout.
A noter que l’art et la réalité continueront à s’ « alimenter » l’un l’autre puisque à l’issu de ce tournage Asmahan épousera le réalisateur Ahmed Badrakhan et que leur brève union (à peine deux mois !) déplaira à leurs familles respectives.

Le film comporte huit chansons, toutes composées par Rachid Al Atrache et les paroles de six d’entre elles ont été écrites par le poète Ahmed Rami. On retiendra surtout la grande réussite sur le plan musical de la dernière partie du film, celle consacrée à l’opérette. Solos, duos, chœurs se succèdent dans un équilibre parfait. Les mélodies mêlant les styles occidental et oriental permettent aux deux chanteurs de donner la pleine mesure de leur talent et la virtuosité vocale d’Asmahan laisse pantois.

Si le frère et la sœur sont des chanteurs exceptionnels, en revanche comme acteurs, ils se révèlent plus limités. L’un comme l’autre semble peu à l’aise et leur jeu manque de naturel. Le visage d’Asmahan est certes d’une grande beauté mais il n’est guère expressif. Pour signifier qu’elle est triste , elle tamponne sans conviction ses yeux avec un mouchoir : service minimum ! Heureusement, ils sont entourés d’acteurs plus aguerris et Beshara Wakim, le Saturnin Fabre égyptien, est incroyable en directeur de théâtre fantasque.
Mais le caractère hiératique du jeu de Farid et d’Asmahan est sans doute dû aussi à la mise en scène. Au début des années quarante, en Egypte, le modèle n’est pas encore la comédie musicale américaine mais l’opérette , d’où le style très théâtral de l’interprétation. Après la guerre, les choses changeront rapidement et l’emblème de ce changement c’est le couple artistique que Farid Al Atrache formera avec la danseuse Samia Gamal : désormais le mouvement doit primer et le drame laisse la place à la comédie. A l’aube des années cinquante, l’Egypte se convertit à l’Entertainment hollywoodien, grâce notamment au réalisateur Henry Barakat.

Victoire de la Jeunesse connut un succès considérable pendant des mois et propulsa Asmahan et Farid au rang de stars. En revanche l’accueil fut plus tiède en Syrie, notamment auprès du peuple druze (Asmahan et Farid Al Atrache appartiennent à l’une des familles les plus puissantes de la communauté druze). Le comportement d'Asmahan était unanimement condamné. Elle avait divorcé et s’était remariée à un non-druze (ce qui est formellement interdit par la tradition) et maintenant, il y avait un deuxième divorce. La coupe était pleine ! Quand Victoire de la Jeunesse fut projetée à Damas et qu'Asmahan fit son apparition sur l'écran, un spectateur dit-on se leva et tira à plusieurs reprises des coups de pistolet dans sa direction, ou du moins en direction de son image. Ambiance !

Appréciation : 4/5
****

 Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin


mercredi 16 juin 2021

Rêves de jeunesse (Ahlam Al-Shabab, 1942)

أحلام الشباب
إخراج : كمال سليم


Kamal Selim a réalisé Rêves de Jeunesse en 1942.
Distribution : Farid Al Atrache (Farid), Taheya Carioca (la danseuse Bahiya Shakashak), Madiha Yousri (Ilham), Mary Moneib (Falah Hanim, la tante d’Elham), Bishara Wakim (Ghadban Al Absi), Abbas Fares (Basiouni, l’oncle d’Elham), Mohamed Kamal El Masry (le vendeur de cigarettes), Hassan Fayek (Wagdi), Abd El Fatah El Kosary (le garde du corps de Ghadban), Sayed Suleiman (le serviteur de Farid), Fouad Fahim (le comptable de Farid), Abdel Halim Morsy (le médecin), Hassan Kamel (le propriétaire du cabaret), Gina (une danseuse du cabaret)
Scénario : Youssef Wahby et Kamal Selim
Dialogues : Badie' Khairy
Paroles des chansons : Ahmed Rami, Youssef Badrous, Aboul Seoud Al Ibiary, Bayram Al-Tunsy
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films du Nil

Farid A Atrache et Taheya Carioca



Taheya Carioca et Bishara Wakim


Hassan Fayek



Madiha Yousri et Farid Al Atrache



Abd El Fatah El Kosary et Bishara Wakim



Farid Al Atrache et Mary Moneib



Abbas Fares et Mary Moneib



Madiha Yousri et Mohamed Kamel El Masry


















Résumé

Farid est un jeune homme riche et insouciant. Il a une passion : la musique et la chanson. Il passe l’essentiel de son temps à sortir et à courtiser les femmes. Il est un habitué du cabaret le Salon de la Gazelle Rouge et il est devenu l’amant de la danseuse Bahia, une personne au caractère bien trempé et à la jalousie féroce. Sa vie dissolue l’entraîne parfois dans des situations périlleuses. Un soir qu’il doit fuir au plus vite un appartement, il tombe du balcon et termine sa chute dans le salon du voisin du dessous, non sans avoir brisé en mille morceaux la grande fenêtre de la pièce. Ce voisin, c’est le marchand Basiouni. Il était en train de dîner avec sa femme et sa nièce qu’il a recueillie depuis qu’elle est orpheline. Pour expliquer cette arrivée spectaculaire, Farid prétend qu’il est atteint de somnambulisme. Son pied le fait atrocement souffrir. On fait venir le docteur Metwalli qui habite l’immeuble. Celui-ci impose à Farid une immobilité totale. Basiouni accepte de le garder à son domicile jusqu’à son rétablissement. Et comme Farid a prétendu qu’il était au chômage, il lui propose de donner des cours de piano à sa nièce. La jeune fille qui se prénomme Ilham n’est pas insensible au charme de leur invité surprise et ce n’est pas sans tristesse qu’elle le voit repartir chez lui, une fois qu’il peut à nouveau poser le pied à terre. Dans son hôtel particulier, Farid tombe nez à nez sur son comptable qui une nouvelle fois veut l’alerter sur sa situation financière très inquiétante. Le jeune homme n’écoute que d’une oreille car il n’a qu’une seule idée en tête rejoindre Bahia au Salon de la Gazelle Rouge. 

On découvre que Bahia est aussi courtisée par un très riche marchand, Ghadban Al Absi, qui la couvre de cadeaux et celui-ci n’apprécie guère la présence de Farid. Et quand il surprend les deux amants en train de s’embrasser, il veut aussitôt tuer son rival. Bahia lui fait croire qu’ils étaient en train de répéter un numéro pour le spectacle. C’est ainsi que Farid chante pour la première fois devant un public. Il suscite l’admiration de tous les spectateurs et le directeur du cabaret lui propose un contrat qu’il refuse.
Le lendemain, Farid se rend chez Ilham mais il y retrouve Ghadban Al Absi et son fidèle garde du corps. Basiouni, l’oncle d’Ilham et l’amoureux fortuné de Bahia avaient un rendez-vous d’affaires. Ce dernier révèle à toue la famille que Farid est un chanteur de cabaret. Cette nouvelle n’est pas du tout du goût de Basiouni qui chasse aussitôt le jeune homme. Mais Ilham ne veut pas renoncer à celui qu’elle aime passionnément. Elle se rend au Salon de la Gazelle Rouge et découvre Farid en train de sabler le champagne avec des femmes. Ilham décide de rompre. 

Pour ne rien arranger, les créanciers du jeune homme ont perdu patience. Ils s’emparent de tout ce qui lui appartenait : son hôtel particulier, ses meubles et même sa voiture. Il ne lui reste plus rien. Quand Ilham apprend la nouvelle, elle rejoint Farid pour le soutenir. Ce dernier lui offre la dernière chose qu’il possède encore : un titre de propriété sur des terres que son grand-père avait achetées dans le désert pensant y trouver des gisements d’hydrocarbures. Pour vivre, Farid accepte la proposition du directeur du Salon de la Gazelle Rouge et il devient le partenaire de scène de la volcanique Bahia. Ghadban Al Absi a enfin compris que Farid n’est plus un rival car il aime ailleurs. Il va même intervenir pour que Basiouni accepte de marier sa nièce à son amoureux. Las ! la cérémonie est gâchée par un fâcheux contretemps. La danseuse invitée n’est autre que Bahia et quand celle-ci découvre que le fiancé est Farid elle entre dans une rage folle, apostrophant son ex-amant et cassant tout ce qui se trouve à sa portée. Devant un tel scandale, Ilham s’évanouit. Basiouni chasse Farid pour la seconde fois. 

Ghabdban Al Absi décide de donner une leçon à Bahia. Avec des complices, il perturbe sa prestation sur la scène du cabaret et tout se termine par une bagarre générale. Face à ce déchaînement de violence, Bahia s’évanouit et elle est secourue par Farid. Elle comprend alors qu’elle avait été trop loin lors du mariage. Le lendemain, elle se rend chez Ilham pour s’excuser. Entretemps, la jeune orpheline et son oncle ont découvert que les terres du grand-père de Farid recèlent effectivement des gisements importants d’hydrocarbures. Farid est donc riche. Basiouni se rend lui-même au cabaret pour restituer au chanteur ses actes de propriété. Farid refuse de les reprendre. Alors Basiouni accepte de lui donner la main d’Ilham.


Critique

Rêves de jeunesse est d’abord le film d’une génération. Il réunit un petit groupe de jeunes artistes très talentueux. Le metteur en scène , Kamel Selim, n’a pas encore trente ans (Il mourra à trente-deux ans en 1945) et il a attribué tous les rôles principaux de son film à des acteurs de son âge. A part Taheya Carioca qui a déjà une solide expérience du cinéma bien qu’elle n’ait que 27 ans, tous les autres sont des débutants. Farid Al Atrache a commencé sa carrière cinématographique l’année précédente et c’est son deuxième film. Madiha Yousri a vingt-quatre ans. Elle a été découverte par Mohamed Karim cette même année et comme pour Farid Al Atrache, c’est son deuxième film.

Cette comédie musicale s’intitule Rêves de Jeunesse, un titre à la Charles Trenet et, effectivement, on retrouve dans ce film la légèreté et la fantaisie de l’univers du chanteur français. Dans ce monde, rien n’est grave, rien ne pèse, même la mort est envisagée avec une certaine désinvolture. Le personnage incarné par Farid Al Atrache aurait fort bien pu reprendre à son compte l’un des premiers succès du fou chantant « Je chante » , enregistré en 1937 : "Je chante/Je chante!/Je chante soir et matin,/Je chante sur mon chemin,/Je chante, je vais de ferme en château/Je chante pour du pain je chante pour de l'eau"
Le héros de Kamel Selim connaît des revers de fortune sans en être réellement affecté et pour survivre il devra chanter, comprenant alors que la chanson est sa seule raison de vivre.

On notera que ce personnage est ouvertement inspiré de la propre vie de Farid Al Atrache. A cette époque, le chanteur syrien est devenu une vedette grâce à la radio mais aussi grâce à son premier film, Victoire de la Jeunesse d’Ahmed Badrakhan. . Comme le héros de Rêves de Jeunesse, Farid Al Atrache passe ses nuits dans les cabarets, collectionne les conquêtes féminines et accumule les dettes (il était un joueur impénitent !)

Le héros de Rêves de Jeunesse se montre léger, frivole et parfois très maladroit , mais en toutes circonstances il garde son optimisme et surtout sa générosité. Il n’hésite pas à venir en aide à une maîtresse qui pourtant a fait échouer son mariage et il refuse qu’on lui restitue un acte de propriété qui ferait de lui un homme riche. D’ailleurs dans ce film même les méchants ont un cœur : ils sont capables de pleurer au spectacle de deux êtres qui s’aiment ! Et comme dans les contes de fées, on assiste dans le dénouement à une réconciliation générale faisant le bonheur de tous les personnages.

L’interprétation est bien sûr excellente, aussi bien pour les rôles principaux que pour les secondaires. Farid Al Atrache manifeste une agilité et une exubérance qu’il perdra au fil des années. Bishara Wakim et Abd El Fatah El Kosary forment un duo comique plein de saveur : les deux acteurs semblent beaucoup s’amuser à jouer les méchants d’opérette. Mais c’est Taheya Carioca qui emporte tout : son immense talent et sa sensualité explosive sont les atouts majeurs du film. Pour que le plaisir du spectateur soit complet, elle arbore des costumes qui ne cachent rien de sa plastique impressionnante.

Avec la Volonté sortie en 1939, Kamel Selim avait réalisé le premier film réaliste égyptien. Il y affichait ses préoccupations sociales à travers l’évocation d’un quartier populaire du Caire touché par la crise économique. Avec Rêves de Jeunesse, il prouve qu’il est tout aussi talentueux dans la comédie et il ouvre la voie à d’autres cinéastes comme Abbas Kamel ou Helmy Rafla. Ces deux réalisateurs plus âgés que lui ne tourneront leurs premiers films qu’après sa mort. A la fin des années quarante, ils offriront au public arabe des comédies spirituelles et brillantes, dans le même esprit que Rêves de Jeunesse, avant que ne s’impose sur les écrans un comique plus farcesque et plus populaire avec le règne sans partage d’Ismaïl Yassin.

Appréciation : 4/5
****


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

lundi 16 décembre 2019

Rêves de jeunes filles (Ahlam Al-Banat, 1959)

أحلام البنات
ﺇﺧﺮاﺝ: يوسف معلوف




Youssef Maalouf a réalisé Rêves de jeunes filles en 1959.
Distribution : Berlanti Abdel Hamid (Doria), Shokry Sarhan (Ahmed), Abdel Salam Al Nabulsi (Mounir), Zizi Al Badraoui (Hoda), Mary Moneib (Nargiss), Mary Ezz El Din, Nadia Ezzat, Mahmoud Lotfi (Ragab), Abdel Halim Elqala'awy, Abdel Moneim Basiony, Hassan Tawfik, Nahed Samir, Maha Sabry (Nahed), Hussein Riad (Sami, le propriétaire du magasin), Roshdy Abaza (Kamal), Omar El-Hariri (Mamdouh), Hassan Fayek (Fayek), Imthethal Zaki 
Scénario : Abdel Aziz Salam 
Musique : Baligh Hamdy, Farid Ghosn, Izzat El Gahely, Youssef Saleh, Mounir Mourad 
Production : Nahas Films

Hassan Fayek et Omar El Hariri

Berlanti Abdel Hamid

Maha Sabry

Mary Moneib

Berlanti Abdel Hamid et Abdel Salam Al Nabulsi

Hussein Riad et Zizi Al Badraoui

Maha Sabry et Zizi Al Badraoui

Chukry Sarhan

Rushdy Abaza et Berlanti Abdel Hamid


Résumé

Doria, Hoda et Nahed sont trois filles qui travaillent comme vendeuses dans un grand magasin. Elles partagent un appartement dans un quartier populaire de la capitale. Chacune a un rêve : Hoda souhaiterait connaître le grand amour et rencontrer un jeune homme pauvre comme elle. Nahed veut devenir chanteuse. Doria, quant à elle, rêve d’épouser un homme fortuné. Mounir, le directeur du magasin, est amoureux d’elle mais Doria le repousse : il n’est pas assez riche. 

Ahmed est le fils de Sami, le propriétaire du magasin. Après des études à l’étranger, il souhaite faire un stage chez son père pour parfaire sa formation. Sami le confie à son directeur sans lui dire que c’est son fils. Mounir l’engage comme coursier. Ahmed prendra son poste le lendemain matin. Doria et ses deux amies sortent du magasin en même temps que le jeune homme. Prenant celui-ci pour un riche client, Doria feint de se fouler la cheville pour qu’il les reconduise toutes les trois chez elles dans sa puissante automobile. Mais quand le lendemain, elle s’aperçoit qu’il n’est qu’un simple employé du magasin, elle se détourne de lui et c’est la douce Hoda qui tombe amoureuse du jeune homme. 

Les trois filles quittent leur quartier populaire pour s’installer à Garden City, un quartier très chic du Caire. Elles ont trouvé des chambres à louer dans la maison de Nargiss, une ancienne chanteuse. La vieille dame est aussitôt conquise par ses nouvelles locataires. Elle veut aider Nahed à devenir chanteuse et elle l’envoie chez M. Fayek, un directeur de théâtre. Quand Nahed pénètre dans l’établissement, une répétition est en cours et autour de M. Fayek, il y a Mamdouh, le metteur en scène et Kamal, le producteur. Malheureusement, cette fois-là, Nahed chante horriblement faux. Elle est aussitôt expulsée. Mais la jeune chanteuse ne s’avoue pas vaincue : elle pénètre à nouveau dans le théâtre et enregistre une chanson sur le magnétophone du metteur en scène. Peu après, Fayek et ses deux collègues écoutent la bande enregistrée. Ils sont transportés par la beauté de la voix de Nahed. Kamal part à la recherche de la jeune fille. Il se rend dans la maison de Nargiss et fait la connaissance de Doria. 

Pour les trois filles, les événements se précipitent et semblent combler les désirs de chacune. Nahed est engagée par M. Fayek et une inclination mutuelle naît entre elle et Mamdouh, le metteur en scène. Ahmed et Hoda sont très épris l’un de l’autre et ils projettent de se marier. Enfin, Kamal a promis à Doria de lui offrir tout ce dont elle rêve. 

Mais pour Hoda et Doria, les choses vont être plus difficiles que prévu. Hoda apprend enfin qu’Ahmed est le fils du propriétaire du magasin. Elle veut rompre immédiatement : leur différence sociale empêche toute union fondée sur l’amour et la confiance. Il faut l’intervention du père d’Ahmed, pour que la jeune femme accepte d’épouser le riche héritier. Quant à Doria, la désillusion est brutale : Kamal n’a jamais eu l’intention de l’épouser mais veut juste profiter d’elle. Un soir, alors que le jeune homme a bu de manière excessive, il tente de la violer. Elle est sauvée par l’irruption dans l’appartement de Mounir, le directeur du magasin. Elle comprend enfin que chez un homme l’amour véritable est plus important que la fortune. Mounir et Doria retrouvent tous leurs amis au théâtre où se produit Nahed.

vendredi 14 décembre 2018

Les Confessions d’un Mari (Iterafat zoj, 1964)

اعترافات زوج
ﺇﺧﺮاﺝ: فطين عبدالوهاب



Fateen Abdel Wahab a réalisé Les Confessions d'un Mari en 1964.
Distribution : Fouad El-Mohandes, Shwikar, Hind Rostom, Mary Moneib, Nadia El Noqrashy, Abdel khalek Saleh , Ahmed Ramzy, Youssef Wahby, Tita Saleh, Hassan Atla
Scénario : Youssef Issa, Ali El Zorkani
Musique : Michel Youssef

Youssef Wahby

Fouad El Mohandès

Youssef Wahby et Fouad El Mohandès

Hind Rostom et Fouad El Mohandès

Fouad El Mohandès et Mary Moneib

Hind Rostom et Fouad El Mohandès

Shwikar

Abdel Khalek Saleh


Résumé

Wahid est un homme heureux : c’est un compositeur à succès, marié à Latifa, une charmante jeune femme. Il vit dans une grande maison située dans un quartier résidentiel de la capitale. Une nuit, pourtant, il fait un drôle de rêve. Il rêve qu’il se rend chez sa voisine Bossa, une célèbre chanteuse pour qui il écrit. Ils s’embrassent et c’est à cet instant qu’apparaît son épouse, armée d’un revolver. Elle tire sur lui et Wahid s’effondre. Fin du rêve : il se réveille aussitôt, soulagé d’être encore en vie. 

Peu après, Wahid et sa femme partent en voyage au Liban pour fêter l’anniversaire de leur mariage. Dans l’avion, survient une anomalie. Les stewards révèlent aux passagers qu’un des moteurs de l’appareil est en panne. Wahid croit que leur dernière heure est arrivée. Voulant libérer sa conscience, il avoue à sa femme qu’il a en rêve embrassé leur voisine. Latifa reste sans voix. C’est alors qu’on annonce que l’avion retourne au Caire et que tout a été fait pour leur assurer un atterrissage sans aucune complication. De retour chez eux, Latifa laisse éclater sa colère. Elle est bien décidée à faire payer à son mari ce baiser fantasmatique ! 

Wahid cherche de l’aide auprès de son beau-père, un vieux Dom Juan cynique et jouisseur qui toute sa vie a trompé sa femme. Le vieil homme blâme sévèrement la naïveté du compositeur et lui conseille de suivre ce commandement que lui a toujours respecté scrupuleusement : ne jamais dire la vérité à son épouse. Au même moment, Latifa raconte tout à sa mère. Pour cette dernière, aucun doute : son gendre est l’amant de leur voisine et il n’a parlé de rêve que pour atténuer la gravité de son crime…

Dans le même temps, Bossa a bien des soucis : elle est amoureuse d’un jeune homme du nom d’Essam. Celui-ci est un célèbre sportif qui occupe l’essentiel de ses journées à s’entrainer. Le hic, c’est que ce bellâtre ne lui porte aucun intérêt. Malgré tous ses efforts, Bossa n’a jamais réussi à éveiller en lui le moindre désir . Une amie lui donne un conseil : elle doit essayer de le rendre jaloux. Bossa doit donner une fête chez elle où seront conviés tous ses proches. Il y aura bien sûr Essam mais aussi Wahid et toute sa famille. L’idée est simple : Bossa devra feindre d’être follement amoureuse de Wahid en espérant que cela aura l’effet escompté sur l’athlète. Le stratagème est un échec cuisant. Non seulement par son attitude, elle a éveillé la fureur de Latifa et de sa mère, non seulement elle a fait boire de manière excessive le pauvre Wahid qui ne sait plus où il se trouve ni avec qui, mais, comble de malheur, Essam semble être resté de marbre toute la soirée, occupé à manger et à signer des autographes… 

Une semaine se passe sans qu’Essam ne daigne se manifester. Bossa est hors d’elle. C’est alors qu’elle a la visite de son amie. Cette dernière a rencontré Essam dans le club qu’il fréquente. Il lui a demandé des informations sur Wahid et a montré une certaine irritation. Malgré les apparences, le plan a fonctionné. Il faut persévérer. Bossa oblige Wahid à l’accompagner dans divers lieux publics. Le musicien ne sait plus que faire pour déplaire ni à sa femme, ni à sa voisine. Il demande à nouveau conseil auprès de son beau-père. Le vieil homme décide de remplacer son gendre au prochain rendez-vous. Alors qu’il est attablé avec la chanteuse à une terrasse d’un café, Essam surgit. Le grand sportif est à la fois furieux et humilié de découvrir que son rival est un pauvre vieillard qui ne se déplace qu’avec une canne. Il devient menaçant mais Bossa parvient à le faire fuir. 

Ce que ne sait pas le sexagénaire, c’est que sa fille Latifa a été le témoin de toute la scène et qu’elle s’est empressée de tout raconter à sa mère. Pour échapper au courroux de son épouse, le beau-père charge son gendre en prétendant qu’il n’avait rencontré Bossa que pour lui venir en aide : en effet, elle est enceinte de Wahid ! Il retrouve ainsi l’amour et l’estime de sa femme. Mais pour Wahid, la situation devient insupportable et le destin s’acharne contre lui. Son beau-père a réussi à lui faire croire qu’il était somnambule et que c’est ainsi qu’il est devenu pour de vrai l’amant de Bossa. Il décide donc de se rendre chez sa « maîtresse » pour en avoir le cœur net. Suite à un malheureux concours de circonstances dont l’origine est un robinet impossible à fermer, Bossa et Wahid se retrouvent tous les deux en peignoir dans la chambre de la jeune femme. Survient Essam qui à la fois clame son amour pour Bossa et corrige sévérement Wahid. Ce dernier a à peine le temps de recouvrer ses esprits que c’est autour de Latifa d’apparaître et de crier son indignation. Le coup de grâce arrive quand Wahid apprend qu’il va être papa, résultat de sa relation adultère et somnambulique. La raison du musicien chavire. Il est interné en hôpital psychiatrique. 

 Ayant retrouvé un certain équilibre, notre héros parvient à s’en échapper et retourne chez lui pour régler ses comptes. Il en veut énormément à ses deux beaux-parents mais cela ne l’empêchera pas de reprendre la vie commune avec sa femme dont il est toujours aussi amoureux.

mardi 30 octobre 2018

Kilomètre 99 (Kilo 99, 1955)


كيلو 99
ﺇﺧﺮاﺝ: إبراهيم حلمي  ,عبدالعزيز جاد 




Abdel Aziz Gad et Ibrahim Helmy ont écrit et réalisé Kilomètre 99 en 1955.
Distribution : Thuraya Helmy, Ismaël Yassin, Maryse Lango, Nelly Mazlom, Abdel Ghani El Sayed, Nadia Al Sabei, Abdel Moneim Ibrahim, Mary Moneib, Abdel Hamid Zaki, Omar El Gizawi, Hassan Atla
Musique : Ahmed Sabra, Izzat El Gahely, Galil El Bendary, Mohamed Ali Ahmed, Mohamed Abdel Wahab


Thuraya Helmy

Ismaël Yassin, Maryse Lango, Nelly Mazlom

Isamël Yassin et Abdel Ghani El Sayed

Nelly Mazlom

Abdel Ghani El Sayed

Abdel Moneim Ibrahim

Mary Moneib

Abdel Hamid Zaki et Mary Moneib



Résumé

L’intrigue du film se déroule en 1951, peu avant le départ des forces britanniques du territoire égyptien. 
Oum Michmich dirige un groupe de danseurs et de chanteurs qui se produit dans les mariages. Parmi eux se trouvent sa propre fille Sosso et le chanteur Hamada. Ce dernier est artiste la nuit mais le jour il est chauffeur de poids lourds. Oum Michmmich vit avec Maître Shehata, le propriétaire du café dans lequel travaille Bokko, le meilleur ami d’Hamada. Le jeune chanteur est amoureux de Sosso mais son beau-père veut qu’elle épouse Maître Chalabi, un homme cupide qui secrètement fait du commerce avec les anglais. Hamada doit se rendre à Suez pour livrer une cargaison de légumes. Son ami Bokko l’accompagne. Sur la route ils sont arrêtés par les forces britanniques qui confisquent le camion. Dans le camp où ils sont retenus, ils font la connaissance de deux jeunes femmes. Avec elles, ils parviennent à quitter le camp, dissimulés sous des vêtements féminins et la petite bande va se baigner dans le canal de Suez. Les deux hommes finissent par fausser compagnie à leurs deux amies pour rentrer au Caire. 
Hamada se retrouve sans emploi. Sur les conseils d’une amie, Sosso se rend chez Maître Chalabi pour lui demander de prendre à son service l’homme qu’elle aime. Dans le bureau, elle surprend une conversation entre le patron et ses employés : Sosso comprend que Chalabi trafique avec les Britanniques et qu’un convoi s’apprête à partir pour ravitailler les troupes d’occupation. Elle prévient aussitôt la direction des commandos patriotes qui envoient des hommes intercepter les camions du traître. Ces combattants placent des explosifs dans l’un des véhicules et celui-ci explose une fois arrivé dans le camp des britanniques, faisant de nombreux morts.
Peu après, deux hommes font une proposition alléchante à Oum Michmich : il s’agit de jouer lors d’un riche mariage avec à la clé une très grosse somme d’argent. Elle et son mari acceptent et dès le lendemain, toute la petite troupe s’entasse dans une voiture prêtée par une connaissance de Maître Shehata. Malheureusement, ils ne vont pas bien loin car ils sont arrêtés à un barrage tenu par des soldats britanniques. Ces derniers se conduisent comme des pillards. Ils s’emparent des bijoux des femmes et l’un d’entre eux tente même d’embrasser Sosso. Hamada veut s’interposer mais il reçoit un mauvais coup qui le laisse inanimé sur le sol. Les soldats ordonnent à tous les passagers de la voiture de retourner chez eux mais ils gardent Hamada comme prisonnier. Quand Bokko apprend dans quelle situation se trouve son ami, il décide de retourner au checkpoint avec Sosso. Il sympathise avec les deux soldats en leur offrant de l’alcool. Très vite, les deux militaires sont ivres morts. Bokko peut ainsi libérer Hamada et récupérer les effets de ses amis. Ils reprennent aussitôt la route avec à bord de la voiture les deux anglais inconscients. Ils sont accueillis dans leur quartier comme des héros. Un débat s’engage sur ce qu’on va faire des deux prisonniers. Mais c’est la police qui finit par les prendre en charge tandis que Bokko et son ami Hamada rejoignent les troupes des volontaires pour la libération nationale.