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mardi 29 avril 2025

Les réalisateurs : Hassan Helmy (1914-1966)

 حسن حلمي

Hassan Helmy est un acteur, scénariste et réalisateur égyptien né le 15 juillet 1914.

Il étudie le théâtre à Londres pendant plusieurs années puis rentre en Egypte en 1940. Il commence sa carrière cinématographique comme acteur et comme assistant réalisateur.

Hassan Helmy tourne son premier film en 1946, La Femme du Pacha (Haram Al Pacha) avec Ismaël Yassin et Amina Sherif.

Il réalisera en tout 14 fims et mettra fin à sa carrière égyptienne en 1952, année de la chute du roi Farouk et de l’arrivée au pouvoir des officiers libres.

Il semblerait qu’il se soit ensuite installé aux Etats-Unis et qu’il ait travaillé comme assistant de production à Hollywood.

Il meurt à Paris en 1966.

Sa filmographie ne comporte rien de notable et certains de ses films ont même disparu.


Un seul film d'Hassan Helmy a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Maison des Escrocs (beit el nattash, 1952)
avec Shadia (Malabesa), Ismail Yassin (Sukar, le cousin de Malabesa), Mohammad Kamal El Masry (Ghandour), Zinat Sedki (Madame Nafusa, la mère de Malabesa), Abd El Fatah El Kosary (Monsieur Saadoun), Zouzou Mohamed (la danseuse Souad), Abdel Salam Al Nabulsi (Mahboub Ghandour), Elias Moadab (Limoun), Othman Abaza (Khalil), Abbas Al Balidi (le chanteur), Mohsen Hassanein (Nadal)
Scénario : Nagdy Hafez, Ali Kamel Fahmy, Mohamed Metwally
Musique : Izzat El Gahely, Mohamed Elshref, Abbas Al Blaidi, Ahmed Sabra
Paroles des chansons : Fathy Koura


Ghandour est un escroc qui a tenté de duper Madame Nafusa dans l’achat d’une maison. Avant qu’elle ne s’aperçoive qu’elle a signé un faux contrat, il lui propose le mariage. Mais Madame Nafusa refuse d’envisager une nouvelle union tant que sa fille Malabesa est célibataire. Qu’à cela ne tienne, Ghandour a un fils, Mahboub, qui fera un excellent époux pour la jeune femme. Ce Mahboub est le portrait craché de son père, menteur et malhonnête comme lui. C’est alors que reparaît Sukar, le cousin de Malabesa. Le jeune homme vivait au Soudan où il a fait fortune comme commerçant. Très vite, les deux cousins vont se plaire mais Ghandour ne s’avoue pas vaincu : son fils épousera Malabesa…

Notre avis : l’avant dernier film d’Hassan Helmy dont la carrière cinématographique s’étendra sur à peine dix ans. Le film réunit des grands noms de la comédie de l’époque comme Ismaïl Yassin, Abdel Salam El Nabolsi ou bien Zinat Sedky. Shadia y tient le rôle principal féminin. Elle n’a que vingt et un ans et c’est déjà une star que tous les producteurs et cinéastes s’arrachent. En 1952, année de la sortie de « La Maison des Escrocs », elle est à l’affiche de douze autres films ! Malgré sa distribution « haut de gamme » , cette comédie ne décolle jamais. La mise ne scène est balourde, aucun sens de l’action, aucune invention, aucun gag. C’est étrange de vouloir réaliser une comédie quand on est manifestement si peu doué pour le comique. Les premières scènes sont particulièrement laborieuses. On va d’entretien en entretien entre personnages qui, assis autour d’une table, enchaînent les répliques avec la régularité et l’expressivité d’un métronome. Sans doute est-ce dû à une situation de départ inutilement complexe que le réalisateur a toutes les peines du monde à rendre intelligible. Bref, on s’ennuie et les acteurs aussi.

jeudi 10 octobre 2024

Les réalisateurs : Hassan Seif El Din (1913-1993)

حسن سيف الدين

Hassan Seif El Din est un réalisateur qui a fait toute sa carrière à la télévision (1966-1992). Pour le cinéma, il n'a tourné qu'un seul film. 


Désolé pour l’Erreur ( Nasaf lhdha alkhata, 1986)
avec Boussy (Thana, la voisine de Sadiq), Farouq Al Fishawy (Essam), Sayed Saleh (Sadiq, l’assistant d’Essam), Hassan Hosny (Shafiq, l’oncle de Thana), Farida Saif Al Nasr (la danseuse Hamdya, la femme de Shafiq), Fakry Sadiq (le propriétaire de la boutique), Elham Shahin (Ola Zaher), Mariam Fakhr Eddine (la mère d’Ola), Salah Nazmi (Fodil, le beau-père d’Ola), Imad Moharam (Rachid, l’amant d’Ola), Aziza Helmy (la mère d’Essam), Hussein Al Sherif (le policier), Rashwan Mustafa (un avocat)
Scénario : Mohamed Ragab, Sherif El Minyawi
Musique : Hassan Aobu El Saud, Yahya Al Mouji


Sadiq est un modeste employé qui travaille pour Essam, un jeune avocat très brillant. Il est amoureux de Thana, sa voisine qui vit avec son oncle et la femme de celui-ci. Thana travaille comme vendeuse dans une boutique mais elle ne supporte plus son patron qui la harcèle. Elle demande à Sadiq de lui trouver un autre emploi. Il parvient à la faire embaucher comme secrétaire dans le cabinet de son patron bien qu’elle n’ait aucun diplôme. Essam est au début un peu déconcerté par cette nouvelle recrue mais très vite il apprécie toutes les qualités qu’elle manifeste dans son travail. Entre temps, dans le cadre de son métier, l’avocat a fait la connaissance d’une jeune femme très séduisante qui a été impliquée dans un accident de la circulation. Pour le remercier de son intervention, Ola, c’est le nom de la jeune femme, l’invite chez ses parents. Ceux-ci se présentent comme un couple très pieux consacrant tout leur temps à la prière. Essam tombe sous le charme de sa nouvelle amie au point qu’il décide de la présenter à sa mère. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’Ola est la maîtresse d’un gangster et que ses parents tiennent un cercle de jeux…

Notre avis : un drame insipide avec des gentils qui sont vraiment très gentils et des méchants qui ne sont pas vraiment méchants. On aime bien la ravissante Elham Shahin dans son rôle de garce ; en revanche, la grande Mariam Fakhr Eddine n’est guerre convaincante en tenancière de tripot ! Ce film offre à Sayed Saleh, l’un des acteurs comiques les plus populaires de son temps, son premier rôle dramatique. Du coup, pendant tout le film, il adopte un ton pleurnichard et scène après scène, il reproduit le même jeu sommaire, démarche hésitante et serviette de cuir serrée fébrilement contre son coude : crispant.

jeudi 3 octobre 2024

Les réalisateurs : Galal Mostafa (1915-?)

جلال مصطفى

Galal Mostafa est le frère du cinéaste Niazi Mostafa. A l'instar de ce dernier, il rejoint les studios Misr en 1936. Il devient très vite un monteur réputé et il a travaillé avec les plus grands réalisateurs de son temps. Il n'a réalisé qu'un seul film, une copie de ceux tournés par son frère avec en vedette Kouka, la femme de celui-ci.


Un seul film de Galal Mostafa a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


L’Amour de Bouthayna (Gharam Bothayna, 1953)
avec Kouka (Bouthyïna), Yehya Chahine (Mohsen), Abdel Ghany Qamar (Aguib, le neveu de Moubarak), Hermine (danseuse), Wedad Hamdy (Zubaïda, l’amie de Bouthayna), Ali Roushdy (Moubarak, le chef de la tribu), Tawfiq El Deqen (Mandour), Aziza Helmy (la mère de Mohsen), Abdel Moneim Ismail (le marchand), Abdel Ghani El Nagdi (le domestique), Sophi Dimitri (la vieille femme), Mohamed Kandil (le chanteur), Fawzya Ibrahim (la servante)
Scénario : Abdel Wahab Mounir, Mohamed El Emam
Musique et chansons : Ahmed Sedky, Bayram Al Tunisi, Ibrahim Hussein
Production : Naguib Nasr


La tribu Bani Fahd vient d’entrer dans un immense domaine qui appartient à Mohsen, un jeune seigneur. En l’absence de celui-ci, c’est sa mère qui autorise la tribu à s’installer sur leurs terres. Mohsen reparaît peu après. Il revient du Caire et il est heureux de retrouver les siens. Le lendemain matin, le jeune homme flâne parmi les étals du marché bédoin. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Bouthayna, la fille du chef de la tribu Bani Fahd. Elle est accompagnée d’une amie et les deux jeunes femmes se sont arrêtée devant le stand d’un bijoutier. Bouthayna voudrait acheter un collier mais elle n’a pas assez d’argent. Mohsen qui s’est approché, propose de lui venir en aide , ce qu’elle refuse. De retour au camp, elle découvre dans le pli de sa robe, le collier qu’elle convoitait. Elle comprend que c’est l’inconnu qui lui a fait ce cadeau. Le soir, il y a une grande fête au domaine pour l’anniversaire de Mohsen. Une délégation de la tribu y a été conviée et Bouthayna en fait partie. Pensant que celui dont on fête l’anniversaire est un enfant, elle a apporté comme présent une petite chèvre. Elle est bien embarrassée en découvrant que Mohsen est le bel inconnu du marché. On devine que cette deuxième rencontre est le début d’une idylle qui s’affirmera les jours suivants. Mais les deux amoureux devront affronter deux adversaires : tout d’abord la mère de Mohsen qui s’oppose à cette mésalliance et le cousin de Bothayna qui a toujours souhaité épouser la jeune femme…

Notre avis : depuis 1945, Kouka joue les jeunes bédouines devant la caméra de son mari Niazi Mostafa. Pour ce film, celui-ci a laissé les commandes à son frère Galal dont ce sera la seule réalisation. De film en film, l’intrigue est identique : deux amoureux doivent affronter l’opposition de leur entourage. Ici Kouka retrouve celui qui fut déjà son partenaire dans plusieurs films, Yehia Chahine. Ensemble, ils rejouent la même partition avec semble-t-il le même plaisir. Cet opus n’apporte donc rien de nouveau au genre, comme d’ailleurs ceux qui suivront, mais on appréciera son rythme enlevé (Galal Mustafa fut un monteur réputé) et son ton allègre.

dimanche 29 septembre 2024

Les réalisateurs : Ismaïl Hassan (né en 1930)

إسماعيل حسن

Ismaïl Hassan est un réalisateur égyptien. Il commence sa carrière en 1949, à l'âge de 19 ans, comme assistant réalisateur. Il réalise son premier film trente-sept ans plus tard ! Il en tournera vingt-six en tout, pour l'essentiel des séries B ou Z sans grand intérêt.


Un seul film d'Ismaïl Hassan a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le Sergent (El Shawish Hassan, 1988)
avec Younes Shalaby (le sergent Hassan), Dalal Abdel Aziz (Nadia), Naima El Saghir (la mère de Nadia), Ahmed Bedir (Ratib, le cousin de Nadia), Wahid Seif (le Prince), Diaa El Merghany (Adham), Hiam Toama (Dalal, la maîtresse de Ratib), Hussein Al Sharif (Major Galal), Abdel Hamid Anis (l’officier de police), Hosny Abaza (Shalabi, un trafiquant)
Scénario : Nabil Gholam et Mohamed El Hamawi
Musique : Baher Hariri, Zuhair Sabri, Sayed Makawi, Salah Gahin,
Production : Galal Zahra


Le Sergent Hassan, un gentil garçon sensible et maladroit, travaille dans le service qui s’occupe de la surveillance des plans d’eau. Il est amoureux de sa voisine Nadia mais la mère de celle-ci aimerait que sa fille épouse son neveu Ratib. Ce dernier est officiellement marchand de poisson. En réalité, il participe aux activités criminelles d’un gang spécialisé dans le trafic de drogue. La police cherche à mettre ce réseau criminel hors d’état de nuire. Des membres des forces de l’ordre sont intervenus lors d’une transaction et ont tué l’un des trafiquants. L’officier de police Hisham veut connaître l’identité du chef de ce groupe. Il s’aperçoit que le malfrat tué ressemble comme deux gouttes d’au au sergent Hassan. Hisham demande à celui-ci de se faire passer pour le mort et d’intégrer le gang…

Notre avis : encore un gang de trafiquants de drogue infiltré par un personnage qui est le sosie d’un autre. Cette « intrigue » a déjà été dupliquée de nombreuses fois, avec plus ou moins de bonheur. Ici, on est très clairement dans le moins. Confier le rôle principal à Younes Shalaby n’était peut-être pas très judicieux. A voir à la rigueur pour Dalal Abdel Aziz qui porte dans ce film les robes les plus laides de toute sa très longue carrière.

mardi 16 juillet 2024

Les réalisateurs : Hassan Hafez (1936-2018)

حسن حافظ

Hassan Hafez est diplômé de l'Institut Supérieur du Cinéma et il réalise son premier film en 1974, Une Femme dans le Vent avec Madiha Kamel. Son apport au cinéma est très modeste, et en quantité et en qualité.  L'essentiel de sa carrière se fera à la télévision.  


Un seul film d'Hassan Hafez a fait l'objet d'une présentation dans ce blog.


Viva Zalata (1976) 
avec Fouad Al-Mohandes ( Zalata / Metwally), Shweikar (Nagma, la fille de Zalata), Samir Ghanem (Nuage Jaune, le demi-frère de Nagma), Hassan Abdin (King Size, le chef du gang des Trickers), Tawfiq El-Deken (le fils du chef du gang des Trickers), Nabila Al-Sayed (la propriétaire du saloon), Hassan Mustafa (le shérif), Gamal Ismail (le Général Battista), Salama Elias (le propriétaire de la boîte de nuit), Nabil Al-Hagrassy (le représentant du Ministère du Tourisme), Oussama Abbas (le délégué des Etats-Unis), Nabil Badr (le délégué mexicain), Saif Allah Mukhtar (un compagnon de Zalata), Helmy Hilali (un membre du gang des Trickers), Ahmed Nabil (un compagnon de Zalata), Mohamed Taha (un ami de Metwally), Zouzou Chakib( Naemat), Ezzedin Islam (le croque-mort), Mahmoud Abu Zaid (l’assistant du shérif), Zakaria Mowafi (Hani, fils de la propriétaire du saloon), Samiha Mohamed (la femme du croque-mort), Hussein Fahmy (Billy the kid)
Scénario : Anwar Abdullah
Musique et chansons : Abdel Wahab Mohamed, Kamal Al Tawil, Helmi Bakr, Tarek Sharara
Production : les Films Fouad EL Mohandes


Ibrahim Zalata, pour échapper aux exigences de ses ex-femmes, s’est installé à Texico, une ville située à la frontière des Etats-Unis et du Mexique. Il est devenu Signor Zalata et il a réussi à prendre le contrôle de l’ensemble de la ville. Il a épousé une indienne qui lui donne une fille, Nagma. Mais un jour, Zalata décide de quitter Texico pour partir à l’aventure avec ses hommes. Quinze ans plus tard, il fait son retour. Il découvre que Texico est tombée entre les mains des Trickers, un gang très dangereux. Zalata se rend avec ses hommes dans le saloon de la ville dirigée par une amie de longue date. Il est tout à la joie de ces retrouvailles quand soudain King Size, le chef des Trickers fait irruption dans l’établissement. La confrontation est inévitable. Zalata tire le premier et King Size s’effondre, raide mort. A cette nouvelle, le shérif se rend au saloon et nomme Zalata gouverneur de la ville. Peu après, c’est au tour de Nagma de faire son apparition : elle est devenue une ravissante demoiselle mais elle a perdu l’usage de la parole depuis que sa mère a été tuée par les Trickers. Pendant ce temps-là, dans son repaire, le fils de King Size décide de se venger…

Notre avis : malgré son titre, "Viva Zalata" n'a pas grand chose à voir avec "Viva Zapata" réalisé par Elia Kazan en 1952. Cette comédie, avec en vedette Fouad El Mohandes et Shweikar son épouse, se présente comme une satire des westerns américains qui ont toujours connu un grand succès en Egypte. C’est globalement raté même si on peut apprécier certaines scènes au dixième degré. Les comédiens déguisés en cow-boys ou en indiens évoluent dans un décor de carton-pâte et, au début, ils semblent beaucoup s’amuser à reconstituer tous les clichés du western de série Z. Malheureusement, l’intention parodique progressivement se perd et on a l’impression que tout le monde finit par se convaincre que l’on se trouve dans un vrai western. Le ton de la comédie reparaît dans la deuxième partie du film qui se déroule en Egypte. Ce changement de décor s’accompagne d’un changement d’époque : aux Etats-Unis, les personnages vivaient, comme il se doit, au XIXe siècle mais en Egypte, les voilà projetés dans la société moderne, sans qu’ils s’en étonnent outre mesure. L’effet est un peu étrange mais cela nous vaut le plan le plus réussi du film : Shweikar et Samir Ghanem à cheval et en tenue d’indiens suivis par une foule en délire dans l’une des artères principales du Caire.

dimanche 17 mars 2024

Les réalisateurs : Sayed Tantawi (né en 1935)

سيد طنطاوي

Producteur, scénariste et réalisateur, Sayed Tantawi commence sa carrière dans le cinéma en 1959.  Il réalise son premier (mauvais) film en 1965 : Je Renais avec le chanteur Moharam Fouad qui signe aussi le scénario et la musique. Il tournera une quinzaine de films jusqu'au milieu des années quatre-vingt-dix puis il poursuivra son activité à la télévision. On ne trouve rien de bien marquant dans sa filmographie, essentiellement constituée de drames sentimentaux, à part le très sulfureux Chuchotement du Diable (1968).

Un seul film de Sayed Tantawi a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :

Le Chuchotement du Diable (Hamset Al Shaytan, 1969)
avec Marina (Souad), Imad Hamdi (Aziz), Ahmed Ramzy (Sélim), Randa (Doria), Layla Karim (la mère de Sélim), Abdullah Timor (Ehsan)
Ce film libano-égyptien est sorti sous le titre Les Maudits.
Scénario : Abdulaziz Salam
C'est une adaptation très libre du roman de D.H. Lawrence L'Amant de Lady Chatterley (1928).


Aziz est un homme riche et puissant qui vient d’épouser la jeune et jolie Doria. Il possède une grande propriété où il élève des chevaux. Ceux-ci sont soignés par deux garçons d’écurie, Ehsan et Sélim. La mère de ce dernier travaille aussi chez Aziz, comme servante. Sélim est fiancé à Souad, la fille du forgeron.
Un jour, Aziz monte un cheval particulièrement nerveux. L’animal se cabre et le fait tomber. L’homme, blessé, est transporté dans sa chambre. Il souffre terriblement. Le médecin assure qu’il s’en sortira mais la convalescence sera longue. Une chose est certaine : Aziz restera impuissant.
Tandis que son mari passe ses journées dans son lit, Doria s’ennuie. Elle essaie de se rapprocher de Sélim. Celui-ci garde ses distances d’autant plus que Souad est harcelée par Ehsan. Il a même tenté de l’embrasser mais Sélim est accouru à temps et a corrigé son rival. Quand tout le monde dort dans la grande maison, Doria a pris l’habitude de se rendre à l’écurie où Sélim s’est aménagé une petite chambre. Elle l’observe alors qu’il dort torse nu. Une nuit n’y tenant plus, elle se jette sur lui mais le jeune homme repousse ses avances. Ils finissent tout de même par devenir amants, pour la plus grande joie de la mère du jeune homme.

vendredi 26 janvier 2024

Les réalisateurs : Youssef Francis (1934-2001)

يوسف فرنسيس

Youssef Francis fut à la fois scénariste et réalisateur.  Il écrit son premier scénario en 1965, L'Impossible, un film réalisé par Hussein Kamal et il sera aussi l'un des scénaristes de la célèbre comédie musicale Mon Père sur l'Arbre du même réalisateur avec Abdel Halim Hafez et Nadia Lotfi (1969). Il passe à la réalisation en 1972 avec Fleurs Sauvages, un drame sur l'émigration des jeunes en ce début des années 70. Il réalisera onze films. Dans l'un d'eux, il fera jouer le grand écrivain Tawfiq El Hakim (Oiseau d'Orient, 1986).


Un seul film de Youssef Francis a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le Drogué (Al Modmen, 1983)
avec Nagwa Ibrahim (Layla, la fille du docteur Ahmed Halim), Ahmed Zaki (khaled Abdel Hamid), Adel Adham (Docteur Ahmed Halim), Laila Taher (Docteur Souad), Moshira Ismail (Iman), Ihab Nafia (le docteur Samy), Aziza Helmy (une malade), Salah Nazmi (l’antiquaire), Neima El Soghaiar (Mounira), Ahmed Hussein (médecin à l’hôpital), Hafez Amin (un vieux malade), Raafat Maher Labib (Hamada, le fils de Khaled Abdel Hamid), Adib El Trabelsy (le pharmacien)
Scénario : Youssef Francis
Musique :Gamal Salamah
Production : Les films Héliopolis


Le docteur Ahmed Halim qui est psychiatre à l’hôpital fait réparer sa voiture dans un garage tenu par Khaled Abdel Hamid. Ce dernier est un de ses anciens étudiants en médecine mais son amour de la mécanique a été plus forte et il a préféré abandonné ses études. Khaled s’est marié et a eu un petit garçon. Ce bonheur sera de courte durée car la petite famille sera victime d’un terrible accident de la route dans lequel la femme de Khaled et son fils perdront la vie. Pour le survivant, la douleur, physique comme psychologique, est si intense que les médecins lui prescrivent au des doses massives de morphine. C’est ainsi que le jeune homme devient toxicomane et une fois sorti de l’hôpital, il erre dans les rues à la recherche de la drogue dont il ne peut plus se passer. Un jour, il est arrêté par la police qui le confie au docteur Ahmed Halim. Celui-ci le prend en charge dans son établissement. Le docteur a une fille, Layla, qui travaille avec lui. La jeune femme a aussi beaucoup souffert. Son fiancé l’a abandonnée pour une autre femme et il lui a fallu de longs mois pour se remettre d’une terrible dépression. Layla décide d’aider Khaled à sortir de l’enfer dans lequel il vit depuis le décès de sa femme et de son fils…

Notre avis : un film qui montre l’enfer vécu par un toxicomane avec un souci constant de vérité mais en se gardant de tout sensationnalisme. Ahmed Zaki est incroyable de justesse dans un rôle où plus d’un se serait laissé aller à l’outrance et au pathos.

mercredi 18 octobre 2023

Les réalisateurs : Sayed Issa (1935-1990)

سيد عيسى

Sayed Issa est un cinéaste égyptien. Il fait ses études en Union Soviétique ce qui le conduira à doubler un certain nombre de films de ce pays en langue arabe. Il réalise quatre films dans les années soixante et en tournera un dernier à la fin des années soixante-dix.


Un seul film de Sayed Issa a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le Géant (El Marid, 1964)
avec Hussein El Sherbini (Awad), Farid Shawki (Awad, quinze ans après), Adly Kasseb (le Pacha), Tawfik El Deken (Khalil, le bras droit du Pacha), Abbas Al Daly (le gardien du palais), Shwikar (Nawara, la fille du gardien), Fathia Shahin (la femme du Pacha), Shahinaz Taha (Soad, la fille du pacha), Ehsan Sherif (la mère d’Awad), Muhamed Nabeh (le patron du café), Abdel Salam Mohamed (le garçon de café), Ali Al Moawen (un des hommes du Pacha), Ali Orabi (un paysan), Mokhtar El Sayed (l’officier de police), Mohamed Rushdy (le chanteur)
Scénario : Adly El Moled, Mohamed Kamel Abdel Salam
Musique : Suleiman Gamil
Production : Gomhouria Films


L’action se passe dans la campagne avant la révolution de 1952. Le Pacha est le seigneur de la région. Pour agrandir son domaine, il use des méthodes les plus cruelles afin de racheter les terres des paysans au prix le plus bas. Un jour, un de ses employés écrase un paysan avec son tracteur. Tous les compagnons de la victime se lancent à la poursuite du meurtrier. Ce dernier se réfugie dans la propriété de son patron. Les paysans se rassemblent devant les grilles du domaine en hurlant des slogans contre le tyran et ses hommes. Ils jettent des torches enflammées dans la cour et des bâtiments s’embrasent. Les employés du domaine répliquent en tirant dans la foule. . Après cette révolte, le Pacha fait appel à la police pour que les responsables de l’incendie soient châtiés mais quand les membres de la force publique vont de maison en maison pour procéder aux arrestations, ils ne trouvent aucun homme dans le village. Le Pacha a alors une idée : il fait arrêter toutes les femmes et annonce qu’elles ne seront libérées que lorsque les hommes accepteront de se rendre. Ceux-ci n’ont plus le choix : ils reparaissent et doivent subir la violence du Pacha et de ses sbires. Entretemps le jeune Awad arrive dans le village pour voir ses parents, il tombe sur des rues et des maisons entièrement vides. Il se précipite chez le Pacha et parvient à entrer dans le palais. C’est ainsi qu’il apprend que sa mère a été libérée mais que son père est mort. L’arrivée de Khalil, le bras droit du Pacha, met un terme au face à face entre Awad et le tyran. Le jeune homme est expulsé. Aussitôt le Pacha se retourne contre le vieux gardien de la propriété qui n’a pas su empêcher l’intrusion d’un étranger chez lui. Il ordonne qu’il soit fouetté avec toute la sévérité qu’il mérite. Le vieillard en meurt. Le Pacha accuse alors Awad d’être le seul responsable de cette mort. Au moyen de faux témoignages, le jeune homme est inculpé et condamné à 15 ans de prison. Les années passent. Un jour, un étranger arrive dans le village. Il est borgne et porte un bandeau noir sur l’œil droit…

Notre avis : une petite série B qui se prendrait pour un grand film. Le réalisateur connaît très bien le cinéma soviétique et il reprend bon nombre de procédés cher à Sergueï Eisenstein tels que les gros plans en contreplongée. Il lui emprunte aussi le discours révolutionnaire faisant de manière explicite un parallèle entre le 23 juillet 1952 et le 25 octobre 1917. Du coup Farid Shawki prend l’allure d’un héros bolchévique sauf quand il revêt son costume de justicier, cagoule et cape noires : dans ces moments-là, il se contente d’être ridicule.

vendredi 30 juin 2023

Les réalisateurs : Kamal Salah El Din (1937-1986)

كمال صلاح الدين


Kamal Salah El Din est un réalisateur égyptien. Il commence sa carrière cinématographique au début des années soixante comme acteur et producteur. Il réalise son premier film en 1968. Intitulé Adawya, c'est une comédie musicale avec en vedette Nahed Sherif. Kamal Salah El Din tournera douze films, une filmographie fort mince donc, aussi bien en quantité qu'en qualité. 


Un seul film de Kamal Salah El Din a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Des Loups sur la Route (Dhiab ila al tariq, 1972)
avec Mariam Fakhr Eldin (Nagwa), Salah Kabil (Salim), Omar Khorsheid (Maher), Sayed Zayan (Atef Salem), Nawal Abou El Fotouh (Lola, la maîtresse d’Atef Salem), Amal Ramzi (Amal, la petite amie de Salim), Hala El Shawarby (Narcisse, la servante de Nagwa), Momtaz Abaza (Mukhlis), Fouad Jafar (le directeur de production), Adly Kasseb (le réalisateur), Rawheya Khaled (Alhaja Zeinab), Ibrahim Saafan (un assistant du réalisateur), Khairy El Kalioby (l’officier de police), Suzi Khairy (la danseuse), Essam Wahid (Essam), Saida Galal (Saida), Ibrahim Emara (le médecin)
Scénario : Youssry Hakim, Salah DarwishMusique : Michel Youssef
Production : Kamal Salah El Din
appréciation : 1/5


Salim travaille comme assistant dans un studio de cinéma. Il vit avec Amal, une figurante, qu’il a toujours refusé d’épouser malgré les demandes répétées de celle-ci. En fait, il est secrètement amoureux de Nagwa, l’une des stars du studio. De manière anonyme, il dépose régulièrement dans sa loge une rose accompagnée d’une lettre d’amour. Mais Nagwa ne cherche pas à savoir qui est son soupirant car elle vit avec Mukhlis, un acteur dont elle est follement amoureuse.
Une journée de tournage vient de s’achever et Nagwa demande à Salim de faire des courses pour elle et de les lui apporter à son domicile. Mais quand l’actrice rentre chez elle, une très mauvaise surprise l’attend : elle surprend Mukhtlis dans leur lit en compagnie de Narcisse, sa servante. Révoltée, Nagwa met à la porte les deux amants. Elle veut se venger et quand Salim reparaît avec les courses, elle lui demande de l’accompagner dans une discothèque qu’elle a l’habitude de fréquenter avec Mukhlis. Elle y retrouve son ex-amant en charmante compagnie. Pour susciter sa jalousie, elle se montre très tendre à l’égard de Salim. Ce dernier est aux anges. Il est convaincu que Nagwa partage ses sentiments. Quand il rentre chez lui, il retrouve Amal qui lui annonce qu’elle est enceinte. Cette nouvelle met hors de lui Salim et, sans pitié, il met à la porte de son appartement la jeune fille. Pour lui, c’est déjà de l’histoire ancienne. Le lendemain au studio, Salim fait une terrible découverte : Nagwa a déjà un nouveau chevalier servant.

mardi 31 janvier 2023

Les réalisateurs : Anwar Al Shinnawy (né en 1927)

أنور الشناوي


Anwar Al Shinnawy est un scénariste et réalisateur égyptien né en 1927. Il commence sa carrière cinématographique en 1954 comme assistant d’Ahmed Badrakhan sur son film Promesse. Il reste assistant pendant plus de vingt ans et ce n’est qu’en 1970 qu’il passe à la réalisation avec Le Mirage. Il réalisera sept films et il tournera le dernier en 1978 : ce sera le kitschissime Dernier Aveu avec Nour Al Sherif et Nelly.


Un seul film d'Anwar Al Shinnawy a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Dernière Confession (Ale’etraf Alakhir, 1978)
avec Nour Al Sherif (Adham), Nelly (Samira), Nabila Ebeid (Doria), Salah El Saadani (Salah), Rashwan Tawfiq (l'ingénieur Nader, le mari de Samira), Salama Elias (Abdallah), Ahmed Abdel Wareth (Fathi Salem), Medhat Gamal (Adel), Mostafa Al Shamy (docteur Rouf), Fifi Youssef (la mère de Samira), Qadria Kamel (la mère de Salah)
Scénario : Farrag Ismail et Anwar Al Shinnawy
Musique : Omar Khorsheid
Production : Mohamed Aboul Fotouh et Salem Zazaa


Adham est fou de douleur car il vient de perdre la femme de sa vie, Doria. Elle est morte brutalement dans un accident de voiture. Adham est rongé par la culpabilité : il l’a laissée prendre le volant alors qu’elle conduisait très mal. Avec elle, il a connu le bonheur et il ne conçoit pas la vie sans elle. Son cousin Salah ne le quitte pas d’une semelle. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour tenter de lui redonner goût à la vie. Il essaie de lui faire comprendre que Doria était une femme comme les autres avec ses qualités et ses défauts et qu’il lui faut refaire sa vie comme elle l’aurait refaite si c’était lui qui avait disparu. Mais rien n’y fait : Adham reste hanté par les images de son bonheur avec Doria. Pour ne pas le laisser seul, Salah a installé son cousin chez sa mère. Il en profite pour se rendre dans l’appartement qu’Adham partageait avec Doria. Il connaît la véritable personnalité de la morte et en fouillant dans ses affaires, il tombe sur un paquet de lettres d’amour écrites par un amant. Il les fait aussitôt disparaître. Un soir, Salah conduit Adham dans une discothèque. Tandis que son cousin est parti danser avec une jeune fille, Adham voit entrer une femme d’une très grande beauté vêtue d’une longue robe blanche. Elle s’assoit seule à une table. Pour la première fois depuis la mort de Doria, Adham est attiré par une autre femme...

samedi 30 avril 2022

Les réalisateurs : Fouad Al Gazairly (1910-1979)

فؤاد الجزايرلي

Fouad Al Gazairly est un réalisateur égyptien né en 1910 en Haute Egypte. Il n’a pas encore dix ans quand il joue avec son père dans un court-métrage, Madame Loretta. Par la suite, on le retrouve dans diverses compagnies de théâtre, notamment dans celle fondée par Youssef Wahby, la compagnie Ramsès. Il réalise son premier film, Monsieur Bahbah, en 1935. Il tournera en tout dix-sept longs-métrages avant de mettre un terme à sa carrière cinématographique en 1954.


Un seul film de Fouad Al Gazairly a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Bonne Chance (Al-Haz Al-Saïd, 1945)

avec Hussein Sedky (Saïd Effendi), Nagat Ali (Samiha), Beshara Wakim (Farid Bey El Sakari, propriétaire d’une laiterie), Mohamed El Dib (Sobhi Bey), Abdel Moneim Ismail (le chiffonnier), Yahya Najati (l’avocat), Houda Shams El Din (la sœur de Samiha), Reyad El Kasabgy (le propriétaire du restaurant), Ali Tabangat (le marchand de journaux), Hassan Kamel (le musicien Hegazi), Mohamed Edriss (Gamil Bey)
Scénario : Abo El Seoud El Ebiary
Musique : Mahmoud El Sherif, Farid Al Atrache, Farid Ghosn
Production : Hussein Sedky


Saïd est sans emploi et il vit seul dans une petite chambre misérable. Il peut néanmoins compter sur la solidarité de ses voisins, Hegazy, le musicien, et Hachem, le vendeur de journaux, qui font tout leur possible pour que Saïd trouve un emploi. Mais celui-ci semble poursuivi par la malédiction : à chaque fois qu’il est embauché, l’entreprise est confrontée peu après à un drame : incendie, faillite, voire décès du patron. Un jour alors qu’il erre dans les rues, la faim au ventre, il rencontre un ancien camarade d’école. L’homme est attablé à la terrasse d’un grand restaurant et il invite Saïd à se joindre à lui. Notre héros est ravi de l’aubaine : il va enfin pouvoir manger. Las ! Son camarade est lui aussi sans le sou et il parvient à s’éclipser avant que le serveur ne revienne avec la note. Saïd n’est évidemment pas en mesure de la régler. En guise de dédommagement, le patron de l’établissement lui prend son costume et Saïd doit retourner chez lui en caleçon et chemise. Après cette nouvelle expérience malheureuse, il retrouve tout de même espoir : dans le journal, le directeur d’une laiterie a publié une petite annonce pour recruter un employé. Saïd se présente aussitôt dans l’entreprise.

lundi 17 janvier 2022

Les réalisateurs : Atef Hetata (né en 1965)

عاطف حتاتة

Atef Hetata est le fils de Nawal El Sadaawi (1931-2021), médecin, écrivain et militante féministe, connue dans le monde entier pour son combat contre l'excision. Son père est Sherif Hetata (1923-2017), un médecin communiste qui paya son activisme politique par de nombreuses années de prison. Ses parents se sont mariés en 1964 et Atef est leur seul enfant.
Atef Hetata fait ses premiers pas dans l'industrie cinématographique en 1991 comme assistant réalisateur. A ce jour, il n'a réalisé qu'un seul film.


Les Portes Fermées (Al abwab al Moghlaka, 1999)
avec Sawsan Badr, Mahmoud Hemida, Diaa Abdel Khalek, Manal Afifi, Ahmed Azmi, Ahmed Fouad Selim, Maher Essam
Scénario : Atef Hetata
Musique : Hicham Nazih
Production : MISR International Films
Les Portes Fermées ont valu à son réalisateur et à ses acteurs une multitude de prix dans les plus grands festivals internationaux.
appréciation : 4/5


L’histoire se déroule au Caire en 1990 pendant la guerre du Golfe. Mohamed est un jeune lycéen qui vit avec sa mère Fatima dans un petit appartement d’un quartier pauvre de la capitale. Fatima est divorcée et elle travaille comme domestique. Zeinab, leur voisine, est devenue leur amie. Elle est la confidente de la mère, ce qui ne l’empêche pas de manifester au fils une tendresse qui n’a rien d’amical. Elle lui a fait à plusieurs reprises des propositions explicites mais celui-ci, bien que tourmenté par le désir, les a toujours déclinés. Effrayé par le péché, il s’est rapproché d’un groupe intégriste et se rend régulièrement aux séances d’éducation religieuse que donne l’imam. Au lycée, Mohamed est un élève peu attentif et ses résultats ne sont pas bons. Le directeur de l’établissement exige que le garçon prenne des cours particuliers. Mansour, l’un de ses professeurs, propose de les lui donner gratuitement. Si sa mère accueille avec enthousiasme l’offre de l’enseignant, Mohamed voit d’un très mauvais œil un étranger s’introduire chez lui. Et ce qu’il craint finit par arriver : au fil de ses visites, Mansour cache de moins en moins les sentiments qu’il éprouve pour Fatima. L’adolescent se consume de jalousie.



jeudi 30 décembre 2021

Les réalisateurs : Adel Alassar (né en 1955)

عادل الأعصر

Adel Alassar est né en 1955. Il réalise son premier film en 1985, Un Pacte avec une Femme, avec dans les rôles principaux, Madiha Kamel Hussein Fahmy et Adel Adham. Il va tourner dix-sept films pour le cinéma puis après 2003, il se consacrera exclusivement à la réalisation de séries pour la télévision.

En 1993, Adel Alassar réalise La Porte du Diable, l’histoire d’une femme qui pour se venger de son ex-mari enlève la fille de celui-ci. Le rôle principal a été confié à Madiha Kamel mais celle-ci décide de se retirer définitivement du monde cinématographique en plein tournage, contraignant le réalisateur à utiliser une doublure pour les scènes qui restaient à tourner. C’est bien l’unique raison pour laquelle ce film est encore mentionné.


Un seul film d'Adel Alassar a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


la Disparition de Gafar El Masry (Ikhtefaa Gafaar El Masr, 1998)
avec Nour Al Sherif (Gafar), Hussein Fahmy (le diable/Salem), Amr Mahdi (Hamam), Raghda (Halima), Abir Sabri (Angie), Safaa Al Toukhy (Amina), Thuraya Ibrahim (la mère d'Hamam), Yousri Al Ashmawy (Daoud)
Scénario : Basiouny Othman
adaptation de la pièce du dramaturge espagnol, Alejandro Casona, la Barque Sans Pêcheur (1945)
Musique : Rageh Daoud
appréciation : 2/5


Un riche homme d’affaires voit son principal concurrent, Gafar El Masry, connaître les pires difficultés. Les avoirs de celui-ci fondent comme neige au soleil et la faillite se profile à l’horizon. C’est un miracle ! Pas tout à fait. Un personnage étrange se présente devant l’homme d’affaires. Il lui explique qu’il est le diable et qu’il est à l’origine des soucis de son rival. Il peut poursuivre son entreprise de destruction si l’homme accepte de tuer quelqu’un pour son compte. Le chef d’entreprise refuse catégoriquement et met à la porte son visiteur. Ce dernier se rend alors chez Gafar El Masry. Il lui propose le rétablissement de sa situation contre le même petit service. Gafar hésite un peu et puis accepte quand il comprend qu’il n’aura rien à faire mais qu’il lui suffira de vouloir cette mort pour que le meurtre s’accomplisse. La victime est un pauvre pêcheur qui s’appelle Hamam. C’est la nuit et il pleut. Il fait une chute mortelle du haut de la falaise sous les yeux de son épouse. Les jours qui suivent, malgré le retour de sa fortune, Gafar est rongé par la culpabilité. Il entend constamment le cri de la femme de Hamam et croit voir partout son Tentateur. Gafar décide de se rendre dans le village du pêcheur.



dimanche 31 octobre 2021

Les réalisateurs : Konstantin Kostanov (?-?)

كوستانتين كوستانوف


Konstantin Kostanov est un réalisateur dont on ne sait pas grande chose. Il est d’origine grecque et réside en Syrie. En trente ans de carrière, il a tourné quatre longs métrages, les deux premiers en Egypte, le troisième au Liban et le quatrième en Syrie. Son premier film date de 1938, le dernier de 1967.


Un seul film de Konstantin Kostanov a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


L’Enfer de la Jalousie (Jahim Al-Gheera, 1953)
avec Amira Amir (Soraya, la danseuse), Kamal El Shennawi (Nabil), Zahrat Al Oula (Awatef, la femme de Nabil), Mahmoud El Meleigy (Mamdouh Al Masrani), Hind Rostom (Elham, la femme de Wagih), Stephan Rosty (Wagih), Aziza Helmy (la mère d’Awatef), Mimi Asaaf (Samia, la fille de Nabil et d’Awatef), Edmond Tuema (Hamdy Bey), Abdel Moneim Ismaïl (le chauffeur de taxi)
Scénario : Konstantin Kostanov, Sobhy Amin, Osman Ali Saad
Musique : Osman Ali Saad, Farid Ghosn, Abdel Halim Noweira, Hassan Abou Zayed
Producteur : Fondation Kostanov


Nabil est un jeune architecte brillant . Il a épousé Awatef qui lui a donné une petite fille, Samia. Tous les trois forment une petite famille heureuse vivant à l’abri du besoin. Nabil travaille pour la compagnie de Wagih et ils s’apprêtent à signer un gros contrat avec Hamdy Bey. Pour l’occasion, Wagih organise une réception dans sa propriété. La grand danseuse Soraya a promis de s’y produire malgré la jalousie féroce de son amant, Mamdouh Al Masrani. Awatef n’a pu accompagner son mari si bien que celui-ci se rend seul à la petite fête. Tandis que les invités dansent, Wagih et Nabil se sont isolés avec Hamdy Bey pour signer le fameux contrat et les deux associés savourent leur succès. Dans le même temps, un incident éclate : Soraya a été giflée par son amant qui n’a pas supporté la voir danser avec un invité. C’en est trop : elle décide de rompre. Elle quitte aussitôt la maison de Wagih tandis que Nabil lui aussi s’apprête à prendre congé de ses hôtes, pressé de rejoindre sa petite famille. C’est ainsi que l’architecte et la danseuse se retrouvent dans le même taxi. Soraya supplie Nabil de l’accompagner au domicile de Mamdouh Al Masrani : elle veut y récupérer ses affaires. Le jeune homme accepte, un peu hésitant. Malheureusement, l’amant de la danseuse les avait suivis et il fait irruption dans la maison. Les deux hommes se bagarrent. Nabil a réussi à s’emparer du revolver de son adversaire et il le tient en joue. Sans qu’il n’ait appuyé sur la gâchette, deux coups de feu retentissent et Mamdouh s’écroule. C’est Soraya qui a tiré de la chambre dans laquelle l’avait enfermée son amant. Elle visait la serrure de la porte mais les balles se sont logées dans le dos de Mamdouh, le blessant mortellement...

lundi 31 mai 2021

Les réalisateurs : Alaa Karim (1947-2006)

علاء كريم

Alaa Karim a suivi des études de cinéma d’abord au Caire puis à Los Angeles. Il réalise son premier film en 1991, Suspicion avec Nagla Fathy et le chanteur Mohamed Mounir. Cinq autres films suivront mais l’essentiel de son activité s’exercera au sein de la télévision.



Un seul film d'Alaa Karim a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le cas 85 d’Alaa Karim (85 Jinayat, 1993)
avec Hussein Fahmy (colonel Hazem), Raghda (Rawia), Hoda Issa (la mère du colonel), Yousri Al Ashmawy (Darwish Bey, le mari de Raouya), Bakinam (Aya, la fille du colonel), Gamil Barsoum (le complice de Yousri), Fatima Koshari (une prisonnière)
Scénario : Sherif Al-Menbawy
Musique : Hany Shenouda
Production : Al Ahram


Le colonel Hazem dirige d’une main de fer une prison pour femmes. Il est convaincu qu’il faut traiter avec la plus grande sévérité les détenus et il refuse d’éprouver la moindre compassion à leur égard. La femme d’Hazem est morte et depuis il vit seul avec sa mère malade et sa fille Aya. Dans la somptueuse propriété jouxtant la leur, réside Rawia, une jeune femme élégante et affable. Celle-ci a tout de suite sympathisé avec ses voisins. La grand-mère n’hésite pas à lui confier sa petite fille pour les sorties en ville qu’elle ne peut effectuer en raison de son état de santé . Rawia finit par participer à la plupart des activités de la petite famille et elle s’entend si bien avec Aya qu’Hazem envisage de l’épouser. Malheureusement, la jeune femme est déjà mariée. Son mari est un homme brutal qui a bâti toute sa fortune sans trop se soucier de la morale ni de la loi. Rawia ne l’a jamais aimé et souhaiterait divorcer. Hazem finit par rencontrer cet homme. Aussitôt, ce dernier essaie de le corrompre. Hazem, indigné, décide de rompre tout lien avec sa voisine. Une nuit, la police investit la propriété de Rawia et de son mari. Des coups de feu sont échangés. Plusieurs balles atteignent l’homme d’affaires qui s’effondre sans vie. Sa femme est arrêtée. On l’accuse d’avoir participé au trafic de drogue dirigé par son mari. Bien qu’elle ne connût rien des affaires de celui-ci, elle est condamnée et envoyée dans la prison que dirige Hazem…


vendredi 14 mai 2021

Les réalisateurs : Elhamy Hassan (1926-2001)

إلهامي حسن

Elhami Hassan a éprouvé très jeune une passion ardente pour l’art dramatique mais son désir de devenir acteur s’est heurté à l’opposition catégorique de son père. Ce dernier souhaitait que son fils fasse des études en agriculture afin de reprendre la direction du domaine familial. Pour lui faire oublier le théâtre, il envoie Ellhami en Angleterre terminer sa formation. Las ! Celui-ci retourne en Egypte avec un diplôme de l’ Académie Royale d’Art Dramatique. En 1951, Elhami Hassan rejoint les studios Misr (Le fondateur de ces fameux studios est Talaat Harb, l’oncle de sa mère.) et l’année suivante il crée sa propre société de production. C’est ainsi qu’il peut réaliser quatre films entre 1953 et 1956. Par la suite, il deviendra enseignant et publiera un certain nombre d’ouvrages sur l’histoire du théâtre et du cinéma.


Un seul film d'Elhami Hassan a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Mon Compagnon (Chariq Hayati, 1953)
avec Hussein Riad (Magdy), Amina Rizq (Nabila), Shokry Sarhan (Medhat, le fils aîné de Magdy et de Nabila), Sanaa Gamil (Sohair, la fille de Magdy et de Nabila), Zahrat Al Oula (Layla), Abdel Rahim El Zarakany (le docteur Saleh), Mohamed Abdel Quddus (Quandil Al Maqsas, le père de Layla), Thuraya Fakhry (la mère de Layla), Wedad Hamdy (la servante), Nabouya Fahmy (une danseuse)
Scénario : Youssef Gohar et Ali Ezzat Saqr
Musique : Abdel Halim Noweira


Nabila mène une vie confortable. Elle est mariée à Magdi, un officier de justice qui travaille jour et nuit, et elle a deux enfants, Medhat et Soheir. Le premier est ingénieur, la seconde s’apprête à épouser le jeune homme qu’elle aime. Nabila a consacré toute son existence à l’éducation de ses deux enfants et elle n’envisage pas de gaité de cœur de les voir quitter la maison familiale. Elle doit se résigner à voir partir Soheir mais elle a l’espoir de garder près d’elle son fils encore de nombreuses années. Las ! Medhat tombe amoureux de Layla, la fille des voisins. Nabila fera tout pour s’opposer à leur mariage…

mercredi 30 décembre 2020

Les réalisateurs : Hassan Amar (1919-?)

حسن عامر

Après des études aux Etats-Unis, Hassan Amar commence à travailler pour le cinéma en 1948. Il écrit un scénario pour Mahmoud Ismaïl puis il réalise deux films, l’un en 1952 et l’autre en 1955.
Celui de 1952, la Photo de Mariage avec Fayrouz, se verra décerner le titre de meilleur film de l’année par le Centre catholique égyptien.



Un seul film d'Hassan Amar a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Photo de Mariage (Soreat al zefaf, 1952)
avec Fayrouz (Hoda), Mohsen Sarhan (Salah), Zahrat Al Oula (Tuha), Mahmoud El Meleigy (Abou Al Dahab, le riche marchand), Mary Moneib (la belle-mère), Wedad Hamdy (la sœur d’Abou Al Dahab), Ismail Yassin (Hanafi), Naima Wasfi (la directrice de l’école), Ensherah El Alfy (l’institutrice), Sayed Ismaïl (le chanteur), Tousoun Motamad (le marchand), Riad El Kasabgy (un homme de main d’Abou Al Dahab)
Scénario : Galil El Bendary, Docteur Hakim, Hassan Amar
Musique : Ahmed Sedky
Production : Hassan Amar


Salah, un jeune ingénieur, est marié à Tuha. Les deux époux mènent une existence modeste mais ils seraient parfaitement heureux si avec eux ne vivait pas la mère de la jeune femme. Le comportement déplaisant de la vieille dame finit par conduire le couple au bord de la rupture. Un jour, on propose à Salah un poste au Soudan avec un très gros salaire. La belle-mère exige que sa fille reste avec elle en Egypte. Malgré l’insistance de Salah pour que sa femme l’accompagne, rien n’y fait. Ils divorcent et le jeune ingénieur se rend seul au Soudan. Tuha découvre peu après qu’elle est enceinte. Elle envoie aussitôt un message à son ex-mari mais elle ne reçoit aucune réponse. Elle met au monde une petite fille qu’elle prénomme Hoda. Les années passent. Malgré ses lettres, la jeune mère n’a plus eu aucune nouvelle de Salah. Quand ce dernier revient enfin en Egypte, il ne sait toujours pas qu’il est le père d’une enfant. Il se rend à son ancien domicile pensant y trouver Tuha mais celle-ci a déménagé sans laisser d’adresse. En fait, elle réside dans une maison qui appartient à un riche commerçant, Abou Al Dahab. Ce dernier souhaiterait épouser la jeune femme mais elle a constamment repoussé ses avances, espérant toujours retrouver un jour le père de sa petite fille. Pour son malheur, elle va découvrir qu’Abou Al Dahab n’est pas un homme qui renonce facilement…

samedi 30 mai 2020

Les réalisateurs : Mohamed Shebl (1949-1996)

محمد شبل

Mohamed Shebl était un réalisateur et scénariste égyptien. Il a d’abord entrepris des études de chinois et de russe en Union Soviétique puis il a séjourné aux Etats Unis afin de se former aux métiers du cinéma. Il s’est très vite spécialisé dans le film d’horreur. Il réalise son premier film en 1981 ; il est intitulé Anyaab (Crocs) et c’est un remake à la mode égyptienne de la comédie musicale déjantée The Rocky Horror Picture Show réalisée en 1975 par l’américain Jim Sharman. On doit aussi à Mohamed Shebl une série de documentaires sur l’œuvre et la personnalité de Youssef Chahine. Il meurt en 1996, à l’âge de 47 ans.


Un seul film de Mohamed Shebl a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


L’Amulette (Al Tawidhah, 1987)
avec Mahmoud Yassin (Mahmoud, le père), Yousra (Rawya, la mère), Maher Esam (le fils), Taheya Carioca (la mère de Mahmoud), Abla Kamel (Faten, la sœur de Mahmoud), Adel Abou Gheit (le Tarek Al Desouki (le policier Atef Abdel Hamid), Marwa El Khatib (Nadia, la sœur cadette de Mahmoud), Naïma El Soghaiar (la fausse magicienne), Fayza Abdel Gawad (une autre « magicienne »), Fouad Khalil (Salim Bey), Mahmoud Al Bazawi (un agent de la police scientifique))
Scénario et musique : Mohamed Shebl


Film d’horreur "grand guignol"C’est l’histoire d’une famille ordinaire composée d’un couple, de son jeune fils, de la grand-mère et des deux jeunes sœurs du mari. Tous les six vivent dans la vielle demeure familiale. Mahmoud, le père, est professeur d’histoire et son modeste salaire ne permet pas d'entretenir l'antique bâtisse qui se délabre année après année. Une nuit, toute la famille est réveillée par des phénomènes étranges. Ceux-ci ont été provoqués par un serviteur du Démon qui souhaite acquérir la maison. Un jour, il se rend au domicile de Mahmoud : il se présente comme un homme d’affaires investissant dans l'immobilier et très intéressé par leur propriété. Il ouvre la mallette qu'il tenait à la main : elle est bourrée de gros billets. C'est assez pour convaincre la grand-mère mais les enfants refusent catégoriquement d’abandonner un bien que leur ont légué leurs ancêtres. A partir de là, les incidents maléfiques vont se multiplier : les meubles prennent feu, l'eau devient du sang etc. 

Notre avis : devrait figurer en bonne place dans toute encyclopédie mondiale du nanar. Le réalisateur a certes des références. On sent que dans sa jeunesse il a beaucoup visionné « Shining » ou bien « Carrie » et qu’il tente de faire un peu la même chose avec, il est vrai, des moyens beaucoup plus modestes. Le résultat est catastrophique. La dernière séquence atteint des sommets dans le gore grand guignol. Le sang coule à flots !

samedi 11 avril 2020

Les réalisateurs : Sherif Shaban (né en 1960)

شريف شعبان


Sherif Shaban est un producteur et réalisateur égyptien né en 1960. Il a réalisé cinq films dont quatre sont des remakes de grands succès de la comédie américaine.
Le premier, Le Jeans (1994), est le remake de Pretty Woman de  Garry Marshall (1990) ; 
le deuxième, Tata, Rika et Monsieur Kazem  (1995), celui du Plus Escroc des Deux de Frank Oz (1988) ;
le troisième, Un Poisson et Quatre Piastres (1997) celui d’ Un Poisson nommé Wanda de Charles Crichton et John Cleese ( 1989) ;
et enfin le quatrième -et là, il fallait quand même oser !-celui de Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (1959) sous le titre d’Un Orchestre seulement de Filles (2000).

Inutile de préciser que ces quatre « productions » font pâle figure devant les originaux !

Dans l’une des scènes du Jeans, l’héroïne regarde à la télévision un vieux film de Fateen Abdel Wahab avec Ismaïl Yassin, Mademoiselle Hanafi (1954). Cela rappelle fort à propos qu’à une autre époque les auteurs de comédie du cinéma égyptien savaient eux aussi  faire œuvre originale !


Un seul  film de Sherif Shaban a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Tata, Rika et Monsieur Kazem (Tata, Rika & Kazem Bey,1995)
avec Kamal El Shennawi (Kazem Bey), Jala Fahmi (Rika), Najah Al Muji (Tata), Kamal Al Sherif (l’assistant de Kazem), Milad Awad (Bashir, le domestique de Kazem), Jasmine (Hikmet Bakhtiari), Ghada Ibrahim (Malika), Amr Moselhy (l’officier de marine)
Scénario : Nihad Moharam
Musique : Mohamed Al Banna
Production : Sherif Shaban
Adaptation ou plutôt copie de la comédie américaine Le Plus Escroc des Deux (Dirty Rotten Scoundrels, 1988) réalisé par Frank Oz. Ce film est lui-même un remake des Séducteurs (Bedtime Story, 1964) réalisé par Ralph Levy avec Marlon Brando et David Niven.


Kazem, un Dom Juan d’âge mûr, gagne sa vie en séduisant des femmes riches. Un jour, il découvre qu’un rival opère sur son terrain de chasse favori, les salons d’un hôtel de luxe. L’homme qui se nomme Tata est moins élégant, moins raffiné que Kazem mais il ne manque pas d’audace auprès de la gente féminine. Les deux séducteurs décident de travailler ensemble. Kazem enseigne à son jeune confrère toutes ses techniques de tombeur professionnel. Mais leur collaboration prend fin quand Tata découvre que Kazem ne lui donne qu’une part infime de leurs « revenus » communs sous prétexte qu’il a profité des leçons de son aîné. Peu après, Rika, une femme d’affaires fortunée, fait son apparition dans l’hôtel. Les deux hommes vont déployer tout leur talent de séducteurs pour être le premier à la conquérir. Tata décide de jouer la carte de la compassion : il se présente à la jeune femme comme un ancien officier de marine handicapé cherchant de l’argent pour faire opérer sa vieille tante…


mardi 10 mars 2020

Les réalisateurs : Ahmed Salem (1910-1949)

أحمد سالم

Ahmed Salem est mort alors qu’il s’apprêtait à fêter son quarantième anniversaire et pourtant quand on se penche sur sa biographie on a l’impression que cet homme incroyable a vécu mille vies. 
Il est né en 1910 dans une famille qui joua un rôle important dans l’histoire de l’Egypte. L’un de ses frères fut même ministre de l’agriculture après la révolution de 1952. 
Ahmed fait des études d’ingénieur à Cambridge et c’est lors de cette formation qu’il apprend à piloter un avion. Quand il rentre en Egypte, il cherche une situation à la hauteur de ses ambitions qui sont grandes. On lui propose un poste d’animateur au département de langue arabe de la radio d’état. Il en devient très vite le directeur. En 1935, un an plus tard, Talaat Harb lui propose de prendre la direction de la compagnie que sa banque vient de créer pour financer le cinéma égyptien. C’est à ce titre, qu'Ahmed Salem supervise la construction des studios Misr dont il devient le premier dirigeant. Pour développer les activités de ces tout nouveaux studios, Il embauche des techniciens et des cinéastes étrangers ainsi que des réalisateurs égyptiens s’étant formés en Europe. 

En février 1936, sort le premier film produit par les studios Misr. C’est Wedad du cinéaste allemand Fritz Kramp avec Oum Kalthoum. 
En 1938, les studios Misr sortent Lasheen du même Fritz Kramp. Au palais royal, on considère ce film comme un véritable manifeste contre la monarchie. Sa projection est aussitôt suspendue et on exige que le dénouement soit modifié avant d’être à nouveau projeté dans les salles. Ahmed Salem refuse de se soumettre à cette censure et démissionne de toutes les fonctions qu’il occupait aux studios Misr. 
Il poursuit néanmoins sa carrière comme acteur, réalisateur et producteur. En 1946, il réalise son film le plus célèbre, Le Passé Inconnu avec la star de l’époque, Layla Mourad. 
Il meurt alors qu’il dirige Larmes de Joie. C’est Fateen Abdel Wahab, son assistant qui terminera le film. 

Malgré ses nombreuses activités dans le domaine cinématographiques, Ahmed Salem multiplie les histoires d’amour. Il se marie cinq fois, avec notamment Taheya Carioca puis avec Asmahan. Il découvre aussi la jeune actrice Camillia dont il fait sa maîtresse et qu’il veut lancer au cinéma. Cette rencontre aurait eu lieu en 1946 dans des circonstances qui restent obscures. (Tout ce qui entoure la personnalité de Camilla est nimbé d’un épais brouillard, pour commencer, sa date de naissance : est-elle née en 1919 ou en 1929 ? Ahmed Salem l’a-t-il découverte à 17 ou à 27 ans ? Les deux versions coexistent parfois dans le même document.) Une chose est certaine : leur liaison sera très brève et Ahmed Salem ne fera jamais tourner celle qui deviendra, selon certains, la maîtresse du roi Farouk.
Tout aussi rocambolesque est sa relation avec la chanteuse Asmahan. Il fait la connaissance de celle-ci en Palestine alors qu’il est accompagné de son épouse Taheya Carioca. A cette époque, la sœur de Farid Al Atrache est en exil. Ahmed Salem l’épouse ; ainsi elle peut rentrer en Egypte. Le caractère fantasque d’Asmahan va très vite mettre en péril leur union. Les disputes se multiplient. Un jour, alors qu’Asmahan s’apprête à quitter le domicile conjugal, Ahmed Salem la menace avec un revolver. La police est prévenue. Il y a une altercation entre le mari « énervé » et un policier. Ce dernier tire. Le réalisateur échappe à la mort par miracle. C’est quelques années plus tard qu’il meurt brutalement lors d’une intervention chirurgicale.
Ahmed Salem ne fut sans doute pas un grand artiste mais il fut à la fois un grand aventurier et un entrepreneur audacieux à qui le cinéma égyptien doit énormément.


Un seul film d'Ahmed Salem a fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


Le Passé Inconnu (El Mady el maghool, 1946)
avec Layla Mourad (Nadia, l’infirmière), Ahmad Salem (Ahmed Alawi), Mohamed Kamel (Idriss, le domestique d’Ahmed), Bishara Wakim (le maître Shobokshi), Amina Nour Eddin (Zouzou, la cousine d’Ahmed), Ahmed Allam (le médecin), Ferdoos Mohamed (la mère de Nadia), El Sayed Bedeir (un parent d’Ahmed), Fathia Fouad (la gitane), Victoria Hobeika (la tante d’Ahmed), Said Abou Bakr (un cousin d’Ahmed), Mohamed Attiah (le fiancé de Zouzou), Abdel Aziz Hamdy (l’oncle Zaher), Nabawya Mostafa (une danseuse), Hagar Hamdy (une danseuse)
Scénario : Ahmed Salem (inspiré des travaux du docteur Charcot)
Dialogues : Badie’ Khairy
Musique : Mamoun Al Shinnawi, Mohamed Fawzi, Mohamed Abdel Wahab, Abdel Halim Noweira, Saleh Gawdat, Aboul Seoud Al Ibiary, Galil El Bendary
Paroles des chansons : Ahmed Rami
Production : Les films Ahmed Salem


Drame. Ahmed Alawi est un homme très riche. Un jour il décide de partir en voyage seul vers une destination qu’il veut garder secrète. Le train dans lequel se trouve Ahmed déraille et dans l’accident, il perd connaissance. Il est transporté à l’hôpital où il subit une opération délicate au cerveau. Quand Ahmed recouvre ses esprits, il n’a plus aucun souvenir de sa vie passée. Nadia est la jeune infirmière qui s’occupe de lui. Elle a tout de suite éprouvé de la sympathie pour ce patient amnésique et elle veut l’aider à reconstituer son identité. Elle fait publier une photo d’Ahmed dans le journal pour tenter de retrouver sa famille. Celle-ci n’est guère attristée par la disparition brutale de l’entrepreneur. Au contraire : chacun de ses membres espère bien obtenir la part d’héritage qui lui revient…

Notre avis : la vie d’Ahmed Salem est passionnante, son œuvre cinématographique un peu moins. L’une de ses meilleures réalisations est ce « Passé Inconnu » dont il est aussi le producteur et l’acteur principal. Il tourne ce film en sortant de prison (pour une histoire d’escroquerie à grande échelle, il fut condamné à mort puis totalement blanchi) et on est ébahi de voir comment il a réussi à rassembler autour de lui tant de talents de premier plan dans tous les domaines. On lui pardonnera quelques maladresses et on sera sensible à l’atmosphère poétique dans laquelle baigne ce drame. Cela tient sans doute à la présence magnétique et à la voix sublime de Layla Mourad mais aussi au jeu d’Ahmed Salem, lui-même. On le présente souvent comme un acteur médiocre alors que dans ce film, son interprétation est remarquable par sa modernité : il joue un personnage détaché de tout, maintenant une distance avec tous, presque indifférent aux coups du destin. Dans plusieurs scènes, on a l’impression d’être face à Meursault, le héros de L’Etranger, le roman d’Albert Camus.