Atef Hetata a réalisé Les Portes Fermées en 1999.
Distribution : Sawsan Badr, Mahmoud Hemida, Diaa Abdel Khalek, Manal Afifi, Ahmed Azmi, Ahmed Fouad Selim, Maher Essam
Scénario : Atef Hetata
Musique : Hicham Nazih
Distribution : Sawsan Badr, Mahmoud Hemida, Diaa Abdel Khalek, Manal Afifi, Ahmed Azmi, Ahmed Fouad Selim, Maher Essam
Scénario : Atef Hetata
Musique : Hicham Nazih
Production : MISR International Films
L’histoire se déroule au Caire en 1990 pendant la guerre du Golfe. Mohamed est un jeune lycéen qui vit avec sa mère Fatima dans un petit appartement d’un quartier pauvre de la capitale. Fatima est divorcée et elle travaille comme domestique. Zeinab, leur voisine, est devenue leur amie. Elle est la confidente de la mère, ce qui ne l’empêche pas de manifester au fils une tendresse qui n’a rien d’amical. Elle lui a fait à plusieurs reprises des propositions explicites mais celui-ci, bien que tourmenté par le désir, les a toujours déclinés. Effrayé par le péché, il s’est rapproché d’un groupe intégriste et se rend régulièrement aux séances d’éducation religieuse que donne l’imam. Au lycée, Mohamed est un élève peu attentif et ses résultats ne sont pas bons. Le directeur de l’établissement exige que le garçon prenne des cours particuliers. Mansour, l’un de ses professeurs, propose de les lui donner gratuitement. Si sa mère accueille avec enthousiasme l’offre de l’enseignant, Mohamed voit d’un très mauvais œil un étranger s’introduire chez lui. Et ce qu’il craint finit par arriver : au fil de ses visites, Mansour cache de moins en moins les sentiments qu’il éprouve pour Fatima. L’adolescent se consume de jalousie. Un jour, sa mère lui apprend qu’elle a perdu son emploi. Mohamed est aux anges : les femmes ne doivent pas travailler. Désormais, c’est à lui qu’incombe la tâche de trouver l’argent nécessaire à la vie de la famille. Grâce à un ami, Mohamed vend des fleurs dans la rue après la classe. Mais Fatima veut retrouver du travail afin que son fils se consacre exclusivement à ses études. Mansour lui a promis de l’aider dans sa recherche. Les liens entre l’enseignant et la mère de famille se sont encore resserrés. Pour les éloigner l’un de l’autre, l’imam qu’il fréquente souffle au jeune homme une idée : il faut marier sa mère à un homme de leur confrérie. Fatima refuse catégoriquement ce mariage arrangé. Un peu plus tard, une violente dispute éclate entre le fils et la mère. Ils finissent par se réconcilier mais Mohamed n’ a pas renoncé à chasser le vice de leur vie : il menace Zeinab la voisine qui décide de quitter l’immeuble et lorsque sa mère se rend chez le professeur, il la suit. Alors qu’ils font l’amour, l’adolescent s’introduit dans l’appartement et quand l’homme et la femme sortent de la chambre, il les poignarde.
Sawsan Badr |
Mahmoud Hemida et Sawsan Badr |
Diaa Abdel Khalek |
Manal Afifi |
Ahmed Azmi |
Ahmed Fouad Selim |
Sawsan Badr |
Maher Essam |
Résumé
L’histoire se déroule au Caire en 1990 pendant la guerre du Golfe. Mohamed est un jeune lycéen qui vit avec sa mère Fatima dans un petit appartement d’un quartier pauvre de la capitale. Fatima est divorcée et elle travaille comme domestique. Zeinab, leur voisine, est devenue leur amie. Elle est la confidente de la mère, ce qui ne l’empêche pas de manifester au fils une tendresse qui n’a rien d’amical. Elle lui a fait à plusieurs reprises des propositions explicites mais celui-ci, bien que tourmenté par le désir, les a toujours déclinés. Effrayé par le péché, il s’est rapproché d’un groupe intégriste et se rend régulièrement aux séances d’éducation religieuse que donne l’imam. Au lycée, Mohamed est un élève peu attentif et ses résultats ne sont pas bons. Le directeur de l’établissement exige que le garçon prenne des cours particuliers. Mansour, l’un de ses professeurs, propose de les lui donner gratuitement. Si sa mère accueille avec enthousiasme l’offre de l’enseignant, Mohamed voit d’un très mauvais œil un étranger s’introduire chez lui. Et ce qu’il craint finit par arriver : au fil de ses visites, Mansour cache de moins en moins les sentiments qu’il éprouve pour Fatima. L’adolescent se consume de jalousie. Un jour, sa mère lui apprend qu’elle a perdu son emploi. Mohamed est aux anges : les femmes ne doivent pas travailler. Désormais, c’est à lui qu’incombe la tâche de trouver l’argent nécessaire à la vie de la famille. Grâce à un ami, Mohamed vend des fleurs dans la rue après la classe. Mais Fatima veut retrouver du travail afin que son fils se consacre exclusivement à ses études. Mansour lui a promis de l’aider dans sa recherche. Les liens entre l’enseignant et la mère de famille se sont encore resserrés. Pour les éloigner l’un de l’autre, l’imam qu’il fréquente souffle au jeune homme une idée : il faut marier sa mère à un homme de leur confrérie. Fatima refuse catégoriquement ce mariage arrangé. Un peu plus tard, une violente dispute éclate entre le fils et la mère. Ils finissent par se réconcilier mais Mohamed n’ a pas renoncé à chasser le vice de leur vie : il menace Zeinab la voisine qui décide de quitter l’immeuble et lorsque sa mère se rend chez le professeur, il la suit. Alors qu’ils font l’amour, l’adolescent s’introduit dans l’appartement et quand l’homme et la femme sortent de la chambre, il les poignarde.
Critique
Avec ce film, Atef Hetata s’affirme comme le digne héritier des cinéastes de la « Génération 80 » dont le chef de file était Mohamed Khan (mort l’année dernière) : même réalisme sans concession qui emprunte beaucoup au documentaire, même intérêt pour les exploités et plus particulièrement pour les femmes des classes laborieuses, même sensibilité politique qui conduit ces réalisateurs à dénoncer les inégalités et les injustices de la société contemporaine (On est très loin des comédies musicales avec Farid Al Atrache et Samia Gamal !).
Les Portes Fermées se présentent comme une chronique de l’Egypte d’aujourd’hui à travers les portraits croisés d’un adolescent et de sa mère.
La situation du jeune héros du film est emblématique de celle de toute cette jeunesse sans repères et sans projet, qui ne sait trop vers qui, vers quoi se tourner avant de se jeter, tête baissée, dans les bras du premier barbu venu. Le réalisateur nous montre un jeune homme perdu dans des contradictions insurmontables : l’éveil d’une libido impérieuse et l’attrait pour l’intégrisme le plus rigoureux, la tentation de la chair et les tourments de la culpabilité, l’amour passionné pour sa mère et son refus obstiné de la voir libre et heureuse. Des contradictions qui ne trouveront de résolution que dans le sang : fin tragique d’une existence à peine commencée.
Le personnage de la mère est magnifiquement joué par Sawsan Badr. C’est sans doute l’intérêt majeur de ce film que d’avoir su donner un corps, un visage, une voix à ces femmes qui pour exister doivent sans cesse lutter contre les patrons, les maris, les pères, les fils.
Le titre Portes Fermées est un écho désabusé à Porte Ouverte, un film de 1964 dans lequel le réalisateur Henry Barakat évoquait la lutte d’une femme pour son émancipation au moment de la révolution de 1952. Cela dit bien le chemin parcouru à rebours par la société égyptienne ! Atef Hetata fait un simple constat et il est terrible : la dernière décennie du XXe siècle a été une époque qui a vu le triomphe de l’obscurantisme et du fanatisme. Il va de soi que les premières victimes de cette situation ont été les femmes.
L’action des Portes Fermées se passe en 1990, il y a donc près de trente ans et pourtant il est clair que ce film ne nous parle pas d’un temps révolu, hélas. Pour l'instant rien ne laisse penser que ces portes se rouvriront un jour !
Les Portes Fermées ont valu à son réalisateur et à ses acteurs une multitude de prix dans les plus grands festivals internationaux.
L’action des Portes Fermées se passe en 1990, il y a donc près de trente ans et pourtant il est clair que ce film ne nous parle pas d’un temps révolu, hélas. Pour l'instant rien ne laisse penser que ces portes se rouvriront un jour !
Les Portes Fermées ont valu à son réalisateur et à ses acteurs une multitude de prix dans les plus grands festivals internationaux.
Appréciation : 4/5
****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire