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lundi 12 février 2024

Je m'en vais ('Iiniy rahila, 1955)

إني راحلة
إخراج : عز الدين ذو الفقار


Ezzel Dine Zulficar a réalisé Je m'en Vais en 1955.

Distribution : Imad Hamdi (Ahmed), Madiha Yousri (Aïda), Serag Mounir (le père d’Aïda), Zinat Sedqy (la nourrice), Zeinab Sedky (la grand-mère d’Aïda), Mahmoud Azmy (Ali, le frère d’Aïda), Rushdy Abaza (Toto, le fils de Zaki Pacha), Ibrahim Hechmat (Zaki Pacha, le premier ministre), Abdel Aziz Ahmed (Fayek Bey, le confident de Aïda), Salah Nazmi (Houda, l’ami de Toto), Ellen Deatto (Tamtam, la maîtresse de Toto et la femme de Houda), Ibrahim Hechmat (Zaki Pacha, le premier ministre)
Scénario : Youssef El Sebai
Production : Madiha Yousri

Madiha Yousri et Serag Mounir


Imad Hamdi et Madiha Yousri


Zinat Sedki


Madiha Yousri et Mahmoud Azmy


Abdel Aziz Ahmed


Rushdy Abaza et Ellen Deatto



















Résumé

Aïda est la fille de Mostafa Pacha Abdul Rahman. Elle vit avec son père, sa grand-mère et son frère. Leur mère est partie alors qu’elle était enfant pour vivre avec un autre homme. Son père a voulu la préserver en lui donnant une éducation rude qui n’accordait aucune place à l’amour et à la sensibilité. Régulièrement, ils avaient la visite d’Ahmed, leur cousin. Aïda aimait jouer et se chamailler avec lui.

Les années ont passé. Aïda est devenue une jeune femme. Un jour, Ahmed qui avait disparu pour se consacrer à ses études refait son apparition. Il porte l’uniforme d’officier de cavalerie. Les deux jeunes gens reprennent leurs conversations aigres douces d’autrefois mais ils finissent par reconnaître l’un l’autre qu’ils s’aiment. Mostafa Pacha voit d’un très mauvais œil cette idylle naissante et il exige de sa fille qu’elle rompe immédiatement avec son cousin. Mais Aïda ne peut y consentir. Les jours suivants, Ahmed ne donne plus signe de vie et Aïda tombe gravement malade. Enfin Ahmed reparaît, il était parti en voyage. Tous les deux sont heureux de se retrouver et la jeune fille se rétablit aussitôt. Ils reprennent leurs promenades et leurs discussions. Enfin, ils échangent leur premier baiser.

Ahmed décide d’affronter son oncle pour lui demander la main de sa cousine mais celui-ci refuse tout net de la lui donner. Mostafa Pacha Abdul Rahman considère que la situation de son neveu est trop modeste et il souhaite pour sa fille un mariage avec un garçon fortuné. Pour lui, c’est une nécessité pressante : il a été imprudent en bourse et il a perdu une grande partie de sa fortune. Son salut viendra de son ami Zaki Pacha qui s’apprête à devenir premier ministre. Cet éminent personnage a un fils Toto et il serait tout à fait favorable à ce que celui-ci épouse Aïda.

Les premières rencontres entre les deux promis sont désastreuses. Tout les sépare. Toto est un jeune homme superficiel qui ne pense qu’â s’amuser. Ahmed partage le jugement sévère d’Aïda mais l’un et l’autre ne peuvent rien contre la volonté du père. D’autant plus que Mostafa Pacha a menacé de s’en prendre à Ahmed si sa fille n’acceptait pas le mari qu’on lui imposait. Contre son gré, Aïda épouse donc Toto. De son côté, Ahmed se marie avec une voisine.

Aïda ne va pas bien. Son existence de femme mariée est triste à mourir. Son mari n’a aucune attention pour elle et elle apprend très vite qu’il entretient une relation adultère avec la femme de son meilleur ami. Ce dernier lui propose même de devenir son amant à titre de compensation. La corruption de ce milieu la dégoûte. Un soir elle se rend là où elle avait coutume d’aller avec Ahmed, un lieu retiré plein de souvenirs heureux. Et comme par miracle, elle y retrouve l’officier de cavalerie qui avait eu la même idée qu’elle. Il lui apprend que sa femme est morte en accouchant d’un enfant mort né.

Ils décident de ne plus jamais se quitter. Ils trouvent refuge dans un chalet près de la mer mais leur bonheur sera bien court. Le lendemain, Ahmed est pris de vives douleurs à l’abdomen et il meurt. Aïda n’accepte pas que la mort les sépare. Elle répand de l’essence dans tout le chalet et provoque un incendie dans lequel elle périra auprès de celui qu’elle aime.


Critique

« Je m’en vais » est un drame réalisé par le spécialiste du genre, Ezzel Din Zulficar. On retrouve dans ce film, ce romantisme sombre qu’il affectionne, avec ces paysages tourmentés et ces personnages hors du temps que le destin emporte avant de les briser.

Plus qu’un mélodrame, c’est une tragédie : l’histoire nous conte l’amour impossible entre deux êtres qui ne pourront s’unir que dans la mort. On pense bien sûr à "Roméo et Juliette" même si la situation des deux personnage d’Ezzel Din Zulficar n’a pas grand-chose à voir avec celle des deux héros shakespeariens. Notons au passage que si la pièce du dramaturge anglais a servi de modèle à bien des œuvres théâtrales ou cinématographiques en occident, il n’en est pas de même dans le théâtre ou le cinéma égyptien : l’amour exclusif et absolu qui conduit à rompre tous les liens sociaux puis à rompre avec la vie elle-même n’est pas dans leur ADN !

La tonalité de ce film est singulière et n’a pas vraiment d’équivalent dans le cinéma de cette époque. Les auteurs font un usage homéopathique du pathétique. Peu de larmes, peu de cris, beaucoup de silences. Et pourtant, dès le début, le spectateur est plongé dans une atmosphère très sombre, presque funèbre. La plupart des scènes se passent la nuit et les personnages semblent se mouvoir en permanence dans les ténèbres. Il y a quelque chose d’étrange dans cet univers : les deux héros sont comme des fantômes évoluant dans un univers parallèle à celui des autres personnages. Tous les êtres qui les entourent semblent très lointains, presque abstraits. Bien des scènes nous ont rappelé "Peter Ibbetson", ce roman britannique dans lequel deux êtres ne peuvent se rejoindre et vivre leur amour qu’en rêve.

Les deux acteurs, Imad Hamdi et surtout Madiha Yousri (ce n’est pas la première fois qu’ils sont réunis à l’écran) parviennent à transmettre la passion qui anime leurs deux personnages avec une justesse constante, faisant naître l’émotion d’un simple geste ou d’un simple regard. Ce film, qui compte l’une scènes de baiser les plus bouleversantes du cinéma égyptien, va grandement contribuer à faire d’Imad Hamdi et de sa partenaire un couple mythique du grand écran. Il faudrait aussi évoquer la beauté troublante de Madiha Yousri qui joue un rôle déterminant dans la magie particulière de ce drame.

L’intérêt du film repose aussi sur la peinture par petites touches d’un certain milieu où toutes les turpitudes sont permises à condition que les apparences soient sauves. Roshdy Abaza joue à merveille l’antithèse du héros : un jeune homme uniquement soucieux de ses plaisirs mais qui respecte les règles de sa classe sociale. Il se mariera avec qui on veut du moment qu’il peut poursuivre sa relation explosive avec sa maîtresse. Après avoir épousé Aïda, il ne lui prêtera aucune attention et la laissera libre de faire ce qu’elle veut.

« Je m’en vais » est un film étonnant dont le pouvoir d’envoûtement n’a pas faibli avec les années. Bien au contraire…

Appréciation : 4/5
****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

vendredi 12 mai 2023

Elle possède quelques sous (Sahibat al Malalim, 1949)

صاحبة الملاليم
إخراج : عز الدين ذو الفقار











Ezzel Dine Zulficar a réalisé Elle Possède Quelques Sous en 1949.

Distribution : Mohamed Fawzy (Samir), Camilia (Siham), Shadia (Nabila), Ismail Yassin (Antar, un des serveurs de l'hôtel), Thuraya Helmy (Sonia), Salah Nazmi (Kamal), Mohamed Abdel Qodos (le père de Kamal), Hind Rostom (Fawaki, la rivale de Siham), Nelly Mazlom (danseuse), Abdel Hamid Zaki (le domestique), Abdel Aziz Hamdy (Sabat Effendi)
Scénario : Youssef Gohar, Ezzel Dine Zulficar
Musique : Mohamed Fawzy, Mamoun Al Shinnawi, Abdel Aziz Salam, Mostafa Al Sayed
Production : Raymond Kourba

Camilia et Mohamed Fawzi





Camilia



Shadia



Ismaël Yassin



Mohamed Abdel Qodos



Thuraya Helmy



Camilia et Salah Nazmi

















Résumé

Siham, Nabila et Sonia sont trois sœurs orphelines. Leur oncle décède et leur laisse pour tout héritage 500 livres. Elles réfléchissent à comment utiliser au mieux cette somme pour obtenir ce dont elles rêvent : un mariage avec un jeune homme riche. Elles se rendent à Alexandrie et s’installent dans un hôtel luxueux fréquenté par des millionnaires. Siham se fait passer pour une riche héritière en villégiature qui est accompagnée de sa secrétaire, en fait Nabila, et de sa femme de chambre, en réalité Sonia. Siham ne tarde pas à rencontrer un homme comme elle le souhaite. Il s’appelle Samir. De son côté, Nabila a jeté son dévolu sur Kamal, le fils du Pacha Adham. Quant à Sonia, elle sympathise avec Antar, l’un des serveurs de l’hôtel. Malheureusement pour les trois sœurs, la suite des événements va offrir à chacune d’elles son lot de désillusions. Nabila comprend très vite qu’elle n’intéresse pas Kamal. Ce dernier est très attiré par Siham et il se pose en rival de son ami Samir. Le bonheur de Siham est aussi de courte durée : Samir lui avoue que sa situation financière est peu reluisante et qu’il doit trouver au plus vite une épouse fortunée. Siham lui révèle alors qu’elle n’a pas un sou. Samir se détourne aussitôt d’elle pour courtiser la fille d’un très riche marchand d’Alexandrie. De son côté, Siham se rapproche de Kamal et accepte de se fiancer avec lui. Pour Sonia aussi la situation se complique : Antar a appris la condition réelle des trois sœurs et il est offusqué qu’elles aient pu ainsi mentir. Il est hors de lui et menace de les dénoncer. Heureusement, les trois filles doivent quitter immédiatement l’hôtel. En effet, Kamal a décidé de se rendre chez son père avec sa fiancée qui tout naturellement vient accompagnée de sa secrétaire et de sa femme de chambre. Dans la maison du pacha, ils retrouvent Samir et Antar. Le père de Kamal est un homme aux idées larges et il accueille avec bienveillance tous ces jeunes gens. En fait, malgré leurs nouveaux engagements respectifs, Siham et Samir sont restés amoureux l’un de l’autre et ils finissent par se l’avouer. Alors qu’ils s’embrassent dans l’un des salons de la demeure, Kamal entre et les surprend. Loin de s’en offusquer, le fils du Pacha ne cache pas sa satisfaction. Il a eu une longue conversation avec Nabila et il a compris que c’était elle qu’il voulait épouser. Pour ne pas être en reste, Antar et Sonia se réconcilient. Les trois couples peuvent rentrer à Alexandrie, la joie au cœur !


Critique

Ezzel Dine Zulficar fut l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération. Malgré sa mort prématurée à l’âge de 43 ans, il laisse une œuvre importante qui a influencé bon nombre de réalisateurs égyptiens.
Sa filmographie compte essentiellement des drames. Elle possède quelques piastres est l’une de ses rares comédies et il s’y affirme comme un maître du genre
A la fin des années quarante, quelques réalisateurs égyptiens vont nous donner des comédies extrêmement brillantes. Leurs œuvres manifestent une intelligence, une élégance, un humour qu’on ne retrouvera guère dans le cinéma comique des décennies suivantes, comme si les secrets de fabrication de ces grands artistes avaient disparu avec eux. Elle possède quelques sous fait partie de ces œuvres rares.

Pièce maîtresse de ce film : la pétulante Camilia. Ezzel Dine Zulficar avait déjà travaillé avec l’actrice en 1947 dans Tout le Monde Chante. Pour elle comme pour le metteur en scène, c’était leur tout premier film. Camilia est devenue en quelques années une star que tous les producteurs et réalisateurs s’arrachent. Dans cette comédie, elle partage l’affiche avec une autre actrice qui deviendra elle aussi très vite une vedette du grand écran, Shadia.  Rappelons que Camilia, sur laquelle les rumeurs les plus folles ont couru et courent toujours disparaitra dans des circonstances tragiques l’année suivante.

Elle possède quelques sous se présente comme un petit conte philosophique à la française dans lequel des jeunes gens recherchent l’âme sœur par pur intérêt avant de comprendre que pour être heureux l’amour compte bien plus que l’argent. Cela pourrait nous donner une leçon de morale pataude comme dans beaucoup de mélodrames de la même époque mais rien de tel ici. La comédie impose son tempo. Quelles que soient les situations, le ton reste toujours enjoué, le rythme enlevé. Le premier plan nous donne le programme, on y voit les jambes de Shadia qui actionne vigoureusement la pédale d’une machine à coudre : vivacité et légèreté !

L’intrigue tourne autour des manœuvres des uns et des autres pour obtenir ce qu’ils désirent. Les personnages du film n’ont guère de scrupules, leur cynisme et leur cupidité s’affichent sans fard. A noter que s’ils sont ambitieux, jamais il ne leur viendrait à l’idée de travailler. On n’est pas très loin des mœurs aristocratiques de l’ancien régime : si l’on est riche, c’est par héritage, et si on ne l’est pas ou on ne l’est plus, on cherche à bien se marier pour le devenir ou le redevenir.

Mais les deux personnages Samir et Siham, vont faire une expérience déplaisante : Leur sollicitude intéressée l’un pour l’autre est déçue car l’un comme l’autre n’a pas un sou. La déception est cependant de courte durée : on se dépêche de rompre pour trouver très vite un parti plus avantageux sans autre forme de procès. Siham jette son dévolu sur Kamal, l’ami de Samir dont est amoureuse sa sœur Nabila. Tandis que Samir s’empresse de se fiancer avec une jeune héritière. Le dénouement les réunira, pour le plus grand bonheur de Nabila qui ainsi retrouvera Kamal. Siham et Samir se mentent l’un à l’autre mais aussi et surtout ils se mentent à eux-mêmes. Ils finiront par convenir qu’ils s’aiment et qu’ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Avec ce jeu subtil des sentiments entre des personnages qui avancent masqués, on pense évidemment à Marivaux, d’autant plus que les amours compliquées des maîtres sont dupliquées comme en miroir par celles des valets (Antar et Sonia).

Ezzel Dine Zulficar maîtrise tous les genres, tous les tons et s’amuse à les entrechoquer pour piéger le sentimentalisme du spectateur trop sensible. Prenons comme exemple cette longue scène (9 mn) où Samir et Siham se promènent en barque à la nuit tombée. Cette séquence capitale apparaît très précisément au milieu du film et c’est par elle que l’intrigue bascule. Ezzel Din Zulficar y utilise tous les procédés de la scène romantique : la barque qui file lentement sur la rivière, les deux amoureux transis, la chanson « Mon Cœur t’Appelle », la beauté de Camilia, le baiser furtif échangé. Et puis brusquement tout s’effondre, la vérité éclate : Camilia avoue qu’elle veut épouser un millionnaire et qu’elle a été séduite par Samir car elle croyait qu’il l’était. Même dépit pour Samir qui pensait échapper à la ruine par cette union. Leur bonheur sur cette barque n’était qu’une illusion et le retour sera bien morose.

Dans Elle possède quelques sous l’influence du cinéma américain n’échappera pas aux cinéphiles avertis (ou pas !). Le luxe et le glamour hollywoodiens ne sont jamais bien loin. Par exemple, la scène dans laquelle Camilia en maillot de bain noir est sur un bateau entourée de ses deux soupirants rappellera à certains Rita Hayworth dans la Dame de Shangaï d’Orson Welles (1947).  
On trouve même une scène de danse aquatique à la manière des films d’Esther Williams. Camilia évolue dans la piscine entourée de nageuses. Malheureusement, le résultat est une très pâle copie des numéros exécutés par l’actrice américaine et ses compagnes (En cette même année 49, Esther Williams est sur les écrans américains dans La Fille de Neptune) Ce numéro ne fut peut-être pas la meilleure idée du réalisateur mais peut-être était-il comme beaucoup aveuglé par la beauté magnétique de sa vedette. Alors on se gardera de lui en tenir rigueur !

Appréciation : 4/5
****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

dimanche 27 décembre 2020

Rendez-vous avec la Vie (Mawid Maa El Hayat, 1953)

موعد مع الحياة
إخراج : عز الدين ذو الفقار


Ezzel Dine Zulficar a réalisé Rendez-vous avec la Vie en 1953.
Distribution : Faten Hamama (Amal), Shadya (Fatima), Chukry Sarhan (Ahmed), Omar El-Hariri (docteur Hamdouh), Abdel-Wares Asr (Oncle Hamza, le régisseur du domaine), Zinat Sedki (Zahra), Said Abou Bakr (l’invité alcoolisé), Nour El Demerdash (le cousin), Hussein Riad (docteur Ali Sabri), Ibrahim Hechmat, Ahmed Darwish, Rafeaa El Shal
Scénario : Youssef Issa et Ezzel Dine Zulficar 
Inspiré du film américain Victoire sur la Nuit d’Edmund Goulding (1939) 
Musique : Fathy Qoura, Mahmoud El Sherif, Mounir Mourad 
Production : les films Faten Hamama, Ramses Naguib

Hussein Riad



Abdel Wares Asr et Shadia



Faten Hamama



Chukry Sarhan



Saïd Abou Bakr et Faten Hamama



Faten Hamama et Chukry Sarhan



Zinat Sedki



Nour El Demerdash


Shadia et Omar El Hariri


















Résumé

Ali Sabri est un médecin réputé qui grâce à son travail a amassé une grosse fortune. Il a élevé seul sa fille unique Amal. C’est un père aimant et généreux pour qui seul compte le bonheur de son enfant. Afin qu’Amal ne souffre pas de solitude, il a accueilli chez lui Fatima, la fille de son régisseur. Les deux jeunes fille ont grandi ensemble comme des sœurs et elles ne se sont jamais quittées. Elles sont devenues de séduisantes jeunes femmes qui ne rêvent que d’une seule chose : l’amour. Fatima est tombée amoureuse du docteur Mamdouh, l’assistant du docteur Sabri mais celui-ci ne lui prête aucune attention, totalement accaparé par son travail. En revanche, le destin semble plus favorable à Amal. Celui qu’elle aime depuis l’enfance est de retour. Ahmed est le fils de l’ancien régisseur du domaine de son père. Il était parti à l’étranger pour terminer ses études et il revient avec un diplôme d’ingénieur en poche. Les deux jeunes gens découvrent qu’ils éprouvent les mêmes sentiments l’un pour l’autre. Ils envisagent de se marier malgré l’opposition du cousin d’Amal qui juge cette union déshonorante pour la famille. La situation s’éclaircit enfin pour Fatima : le docteur Mamdouh a enfin daigné s’intéresser à elle et lui a même déclaré sa flamme. Comble de joie : les deux couples annoncent publiquement leurs fiançailles en même temps lors d’une réception réunissant parents et amis. Mais tout s’assombrit brusquement : Amal s’effondre, inconsciente. Elle est aussitôt hospitalisée. Les examens révèlent une grave anomalie cardiaque. Les cardiologues annoncent au docteur Sabri que sa fille chérie n’a plus que quelques mois à vivre. Le père, terrassé par cette nouvelle, décide de cacher la vérité à Amal. Il met dans la confidence son assistant le docteur Mamdouh qui se chargera de surveiller discrètement l’évolution de la maladie. Le jeune médecin prend très à cœur sa tâche et profite de tous les prétextes pour se rapprocher d’Amal. Il finit par totalement négliger Fatima qui pense ne plus être aimée. La jalousie de cette dernière à l’égard de sa « sœur » croît chaque jour. Les événements prennent un tour vraiment dramatique quand Amal découvre la gravité de son état. Elle comprend que cette mort annoncée sera aussi un drame pour Ahmed qui sans doute ne s’en remettra pas. Elle prend alors une décision radicale : rompre pour permettre à l’homme qu’elle aime de continuer à vivre sans trop souffrir. Alors que son père part à l’étranger pour tenter de trouver un traitement qui la sauverait, Amal organise une soirée dans la grande maison paternelle. Elle a invité tous les noceurs qu’elle connaît. Elle s’enivre et se comporte de manière odieuse sous le regard exaspéré d’Ahmed. Cette situation alimente les soupçons de Fatima d’autant plus qu’à la fin de la soirée Amal et Mamdouh se sont éloignés pour converser longuement. Les jours qui suivent sont particulièrement éprouvants pour tout le monde. Amal ne supporte plus de voir tous ces gens qui souffrent à cause d’elle. Elle a décidé d’en finir : elle court vers la falaise avec la ferme intention de se jeter dans le vide. Mais miracle : elle s’évanouit à quelques centimètres du précipice tandis qu’elle est rejointe par tous ses proches. Parmi eux, il y a son père qui revient de son voyage avec d’excellentes nouvelles : il a trouvé un chirurgien allemand qui peut l’opérer. Enfin guérie, Amal retrouve Ahmed tandis que Fatima et Mamdouh sont plus amoureux que jamais.


Critique

Quand Faten Hamama tourne Rendez-vous avec la Vie, elle a 22 ans. Le metteur en scène, c’est son mari, Ezzel Dine Zulficar qu’elle quittera l’année suivante pour Omar Sharif. Grâce à lui, elle va enfin accéder aux premiers rôles dans des comédies romantiques et des mélodrames. Avec un autre grand cinéaste, Henry Barakat, Ezzel Dine Zulficar adopte une recette permettant d’utiliser toutes les facettes du talent de Faten Hamama. Dans la plupart des films que l’un et l’autre lui feront tourner, on retrouve les procédés du flash-back et de la voix-off. C’est à chaque fois une jeune fille qui raconte les événements dramatiques auxquels elle a été mêlée. A l’écran, la présence magnétique de la jeune actrice d’une beauté sans égal, en off, la tessiture si particulière de sa voix à la fois grave et juvénile. D’un côté, les images nostalgiques d’une innocence à jamais perdue, de l’autre, le doux murmure d’une âme mortellement blessée qui se confie. Tous ces éléments composent un mélange unique qui ne manque pas de produire chez le spectateur une intense émotion. Et sans jamais se lasser, nos deux cinéastes reprendront maintes fois ces deux procédés. En 1959, Henry Barakat y aura encore recours pour son chef d’oeuvre L’appel du Courlis d’après un roman de Taha Hussein. 

Ce Rendez-vous avec la Vie ne fait pas exception à la règle : on est d’abord frappé par la beauté de l’actrice et le réalisateur multiplie les gros plans de son visage, comme hypnotisé par la pureté des traits, la sensualité de la bouche et surtout la courbe parfaite des deux grands yeux. On doit aussi louer la performance vocale que constitue la lecture du long monologue en voix off. Le charme opère, comme toujours et tous les autres acteurs du films sont réduits à la fonction de faire-valoir de la star. Même Shadia fait pâle figure à côté de sa jeune collègue, bien qu’ elle chante avec grand talent dans l’une des scènes les plus importantes du film. Une mention spéciale tout de même à Nour El Demerdash qui est parfait en jeune homme hautain et méprisant. 
Mais voilà, il y a le scénario : il exploite toutes les grosses ficelles du mélodrame jusqu’au dénouement tellement prévisible qu’on en est un peu gêné pour les « auteurs » . Dans ce film, les personnages pleurent beaucoup, vraiment beaucoup. Vouloir émouvoir le public en montrant un père au désespoir qui tente de cacher maladroitement ses larmes en présence de sa fille gravement malade n’est déjà pas d’une grande subtilité mais nous infliger ce jeu à chaque scène réunissant les deux personnages finit par produire l’effet inverse de celui escompté. Oui, on s’ennuie dans ce Rendez-vous avec la Vie qui n’en finit pas d’accumuler les clichés larmoyants et on préfère voir Faten Hamama dans des rôle moins stéréotypés et plus ambigus. Il est vrai aussi que la Dame de l’écran a conquis le cœur du public populaire en incarnant comme ici les jeunes filles pures et généreuses, qui aiment tout le monde et que tout le monde aime mais que le destin frappera de manière bien cruelle.

Appréciation : 2/5
**

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mardi 1 septembre 2020

Les réalisateurs : Ezzel Dine Zulficar (1919-1963)

عز الدين ذو الفقار

Ezzel Dine Zulficar, scénariste et réalisateur égyptien, est né au Caire en 1919. Il appartient à une famille aisée et, très jeune, il manifeste une intelligence vive et une grande curiosité intellectuelle. Il fait des études brillantes avec une nette prédilection pour les matières scientifiques. Il se lance dans une carrière militaire et atteint le grade de capitaine. Cédant à des pressions amicales dont celles du réalisateur Kamal Salim, il abandonne l’armée pour se lancer dans le cinéma. Il se forme auprès de Mohamed Abdel-Gawad dont il devient l’assistant puis réalise ses premiers films en 1947. Cette même année, il tombe amoureux de la jeune actrice Faten Hamama lors du tournage d’ Abu Zaid Al-Hilali. Ils se marient et auront une fille. Leur union prend fin en 1954 : Faten Hamama quitte Ezzel Dine Zulficar pour Omar Sharif qu’elle a rencontré sur le tournage de Ciel d’Enfer de Youssef Chahine. Leur séparation ne les empêchera pas de continuer à travailler ensemble. 

Ezzel Dine Zulficar a écrit et réalisé plus d’une trentaine de films. Malgré sa mort prématurée, son œuvre se présente comme une contribution majeure à l’âge d’or du cinéma égyptien. 

Il est le frère de l’acteur et réalisateur Mahmoud Zulficar (1914-1970) et de l’acteur Salah Zulficar (1926-1993). 


Neuf films d'Ezzel Dine Zulficar ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog.


Immortalité (Khuloud, 1948)
avec Faten Hamama (Layla/Amal), Ezzel Din Zulficar (Mahmoud), Kamal Al Shennawi (Hassan/Nabil), Bishara Wakim (docteur Ibrahim), Mahmoud El Sabbaa (Ali Pacha Adham, le père d’Hassan), Ismail Yassin (le serviteur), Kitty (la danseuse), Thuraya Fakhry (la femme d’Ahmed Bey Adham), Houda Chams Eddin (une danseuse de la cérémonie nuptiale), Soheir Fakhry (la petite Amal), Ahmed Helmy (Ahmed Bey Adham, le père de Mahmoud), Fifi Mustafa (Nadia, la femme d’Hassan)
Scénario : Ezz Eddin Zulficar
Dialogues : Galil El Bendary
Musique : Abdel Aziz Mahmoud et Galil El Bendary
Production : les Films du Nouveau Monde


Drame. Layla et Mahmoud sont cousins. Ils ont passé toute leur enfance dans le grand domaine familial, partageant les jeux et les plaisirs d’une vie insouciante. Au fil des années, l’amour est né entre eux et les familles ont convenu qu’ils se marieraient. Mais, Hassan, un autre cousin, n’a jamais accepté cette situation car lui-même depuis qu’il est enfant aime Layla. Bien qu’il ait épousé une autre femme qui lui a donné un fils, il continue de nourrir dans son cœur une passion dévorante pour celle qui s’apprête à se marier avec Mahmoud. Aveuglé par la haine, Hassan tente de tuer son rival lors de la cérémonie nuptiale mais la balle de son arme atteint Layla en plein cœur. La jeune femme meurt dans les bras de son mari tandis qu’Hassan est abattu un peu plus tard. Les années passent. Mahmoud est resté seul avec son chagrin dans le château qui fut autrefois le cadre de son bonheur. Il a reporté toute son affection sur la fille de sa sœur qu’il considère comme son propre enfant. En grandissant, la petite fille est devenue la réplique exacte de Layla. Elle fait la connaissance de Nabil, le fils d’Hassan, et elle en tombe amoureuse. Mahmoud veut à tout prix empêcher cette union…


Elle possède quelques sous d'Ezzel Dine Zulficar (Sahibat al Malalim, 1949)
avec Mohamed Fawzy (Samir), Camilia (Siham), Shadia (Nabila), Ismail Yassin (Antar, le garçon de café), Thoraya Helmy (Sonia), Salah Nazmi (Kamal), Mohamed Abdel Qodos (le père de Kamal), Hind Rostom (Fawaki, la rivale de Siham), Nelly Mazlom (danseuse), Abdel Hamid Zaki (le domestique), Abdel Aziz Hamdy (Sabat Effendi) 
Scénario : Youssef Gohar, Ezzel Dine Zulficar 
Musique : Mohamed Fawzy, Mamoun Al Shinnawi, Abdel Aziz Salam, Mostafa Al Sayed 
Production : Raymond Kourba
appréciation : 4/5


Comédie musicale. Siham, Nabila et Sonia sont trois sœurs orphelines. Leur oncle décède et leur laisse pour tout héritage 500 livres. Elles réfléchissent à comment utiliser au mieux cette somme pour obtenir ce dont elles rêvent : un mariage avec un jeune homme riche. Elles vont à Alexandrie et s’installent dans un hôtel luxueux fréquenté par des millionnaires. Siham se fait passer pour une riche héritière en villégiature qui est accompagnée de sa secrétaire, en fait Nabila, et de sa femme de chambre, en réalité Sonia. Siham ne tarde pas à rencontrer un homme comme elle le souhaite. Il s’appelle Samir. De son côté, Nabila a jeté son dévolu sur Kamal, le fils du Pacha Adham. Malheureusement, celui-ci ne porte aucune attention à la fausse secrétaire. Il est attiré par Siham et devient donc le rival de Samir…



Wafaa (1953)
avec Madiha Yousri (Amina), Imad Hamdi (docteur Kamal), Serag Mounir (docteur Gassar, le père du docteur Kamal), Omar El-Hariri (le professeur Adel), Zeinab Sedky (la tante d’Adel), Lola Sedky (Sana, la cousine du docteur Kamal), Wedad Hamdy (Lattafa), Abdel-Wareth Asar (Oncle Ibrahim), Reyad El Kasabgy (un patient du docteur Kamal), Nadia El Shennawi (Ouda, la fille du docteur Kamal)
Scénario : Madiha Yousri, Ezzel Dine Zulficar, Ali El-Zorkani
Musique : Ibrahim Haggag


Drame sentimental. Amina est une jeune femme qui vit pauvrement dans un quartier populaire de la ville. Elle souffre d’une affection pulmonaire et son état empire de jour en jour. Elle est hospitalisée en urgence dans la clinique du docteur Gassar. C’est le fils de celui-ci, le docteur Kamal, qui s’occupe d’Amina. Grâce aux bons soins du jeune médecin, la patiente recouvre la santé. Pendant tout le traitement, Kamal et Amina ont appris à se connaître et ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Malgré la désapprobation du docteur Gassar, ils se marient. Les années passent, ils ont une petite fille et sont heureux. Pourtant, un jour, en sortant d’une consultation, Kamal fait une chute. Pendant des mois, il va rester immobilisé. Amina décide de travailler : elle occupe les fonctions d’infirmière et d’assistante auprès d’un jeune musicien qui a perdu la vue…


Plus fort que l’amour (Aqwa Men Al Hob, 1953)
avec Shadia (Samira)), Imad Hamdi (Magdi), Madiha Yousri (Amina), Zinat Sedki (Zinat, l’amie de Samira), Hassan El Baroudy (Awani, directeur de la galerie), Mohamed Shawky (passager du train), Mimi Gamal (Aïcha, la petite fille), Thuraya Fakhry (Zakia Al Dada), Abdel Monahem Saoudi (le notaire) Abdel Hamid Badawy (Souleiman, le portier)
Scénario : Mohamed Kamal Hassan Al Mohamy
Musique : Abdel Halim Nowira


Drame. Magdi, un officier de police, a perdu son bras gauche à la suite d’un accident. Il est licencié et se retrouve sans emploi. Amina, sa femme, est médecin à l’hôpital. Désormais, c’est à elle seule d’assurer l’entretien du foyer et répondre aux besoins de leurs trois enfants. Ces derniers ne manquent de rien sur le plan matériel, en revanche ils souffrent du peu de disponibilité de leur mère, totalement accaparée par ses activités professionnelles. Pour occuper ses journées, Magdi se consacre à la peinture. Un jour, dans le train qui le ramène d’Alexandrie, il rencontre Samira. Profitant du sommeil de la jeune femme, il fait son portrait. A son réveil, il lui montre son travail. Samira est impressionnée par la qualité du dessin. Elle travaille comme secrétaire pour un directeur de galerie d’art et elle veut aider Magdi à se faire connaître. Elle organise peu après une rencontre entre le peintre encore amateur et son patron…

Notre avis : un drame réalisé dans un style très académique par un spécialiste du genre. On y retrouve tous les éléments dont étaient friands les spectateurs de l’époque. Chaque scène, chaque péripétie a un seul but : émouvoir. Tout est conçu pour que l’on partage les tourments du héros et les émois de la jeune femme dont il est tombé amoureux. Le spectateur d’aujourd’hui trouvera tout de même que les auteurs « chargent la barque » de manière excessive, notamment dans le dénouement avec le recours à un procédé un peu facile. Dans les rôles principaux, il y a la jeune première promise à un bel avenir, Shadia, mais aussi deux acteurs qui figurent dans bon nombre de mélodrames des années cinquante, Imad Hamdi et Madiha Yousri. En cette même année 1953, Ezzel Dine Zulicar leur avait déjà confié les rôles principaux dans un drame très sombre intitulé « Wafaa ». Imad Hamdi y jouait aussi un homme victime d’un accident qui aura des conséquences fâcheuses sur son couple. C’est fou comme dans ces années-là, l’acteur au physique de gendre idéal enflamme l’imagination sadique des réalisateurs et des scénaristes : de film en film, on le retrouve malade, blessé, handicapé, agonisant, amnésique, humilié, abandonné ! Rien ne lui aura été épargné !


Train de Nuit (Ketar el Lail, 1953) 
avec Imad Hamdy (Adel), Samia Gamal (Samia), Stephan Rosti (Aboul Azz), Serag Mounir (Malaty), Soleiman Naguib (l’inspecteur de police), Aly Abd El Al (le directeur du cabaret), Abdel Moneim Ismail (membre du gang d’Aboul Azz), Reyad El Kasabgy (membre du gang d’Aboul Azz), Mohamed Reda (conducteur de train), Fakher Fakher (le second de l’inspecteur), Hussein Issa (membre du gang d’Aboul Azz), Salah Nazmi (membre du gang d’Aboul Azz), Zaki Ibrahim (le père de Samia), Tawfiq Ismaïl (directeur de la gare de Tanta)
C'est le premier film que tourne Samia Gamal après sa rupture avec Farid Al Atrache (La dernière comédie musicale qui réunit le couple est Ne le Dis à Personne "Ma takulshi la hada" d’Henry Barakat en 1952)
Scénario : Stephan Rosty, Ezzel Din Zulficar, Zaky Saleh
Musique : Ibrahim Haggag
appréciation : 4/5


Samia aime Adel mais celui-ci disparaît brusquement. Elle croit qu’il l’a abandonnée. Au même moment, son père est plongé dans des difficultés financières inextricables. Pour le sauver, Samia épouse Aboul Azz, un redoutable gangster qui l’oblige à danser dans son club. Mais Adel se manifeste à nouveau. Samia et lui se donnent rendez-vous dans un restaurant. On apprend que l’homme n’avait pas fui mais qu’ il avait été blessé dans un accident de la route et qu’ il est resté hospitalisé plus de deux mois. Leurs retrouvailles sont brèves car Samia doit retourner au club pour son numéro de danse. Malgré le danger, Adel se présente dans l’établissement. Il retrouve sa bien-aimée dans sa loge. Aboul Azz, caché (fort mal !) dans la penderie, se jette sur Adel et l’assomme. Il s’empare de l’argent que sa victime avait réuni pour venir en aide à Samia et à son père. Une fois le gangster parti, Adel recouvre ses esprits. Les deux amoureux peuvent se confier l’un à l’autre. Samia doit rejoindre ses danseuses sur scène. Dans la salle se trouve Malaty, un ami de son mari. Il est envoûté par la sensualité de Samia. Cette dernière décide d’en tirer parti.

Notre avis : un thriller sombre et violent dans lequel Samia Gamal prouve qu’on avait tort de la réduire aux rôles de faire-valoir sémillant pour chanteur célèbre. Dans ce film, elle parvient à conjuguer de manière très singulière sensualité et tragédie avec un personnage enchainé aux désirs des hommes. Malgré quelques maladresses, Ezzel Dine Zulficar parvient à donner à son récit une dimension mythique. Les danses comptent parmi les plus saisissantes du cinéma égyptien.



Rendez-vous avec la Vie (Mawid Maa El Hayat, 1953)
avec Faten Hamama (Amal), Shadia (Fatima), Chukry Sarhan (Ahmed), Omar El-Hariri (docteur Hamdouh), Abdel-Wares Asr (Oncle Hamza, le régisseur du domaine), Zinat Sedki (Zahra), Said Abou Bakr (l’invité alcoolisé), Nour El Demerdash (le cousin), Hussein Riad (docteur Ali Sabri), Ibrahim Hechmat, Ahmed Darwish, Rafeaa El Shal
Scénario : Youssef Issa et Ezzel Dine Zulficar
Inspiré du film américain Victoire sur la Nuit d’Edmund Goulding (1939)
Musique : Fathy Qoura, Mahmoud El Sherif, Mounir Mourad
Production : les films Faten Hamama, Ramses Naguib
appréciation : 2/5


Ali Sabri est un médecin réputé qui grâce à son travail a amassé une grosse fortune. Il a élevé seul sa fille unique Amal. C’est un père aimant et généreux pour qui seul compte le bonheur de son enfant. Afin qu’Amal ne souffre pas de solitude, il a accueilli chez lui Fatima, la fille de son régisseur. Les deux jeunes fille ont grandi ensemble comme des sœurs et elles ne se sont jamais quittées. Elles sont devenues de séduisantes jeunes femmes qui ne rêvent que d’une seule chose : l’amour. Fatima est tombée amoureuse du docteur Mamdouh, l’assistant du docteur Sabri mais celui-ci ne lui prête aucune attention, totalement accaparé par son travail. En revanche, le destin semble plus favorable à Amal. Celui qu’elle aime depuis l’enfance est de retour. Ahmed est le fils de l’ancien régisseur du domaine de son père. Il était parti à l’étranger pour terminer ses études et il revient avec un diplôme d’ingénieur en poche. Les deux jeunes gens découvrent qu’ils éprouvent les mêmes sentiments l’un pour l’autre. Ils envisagent de se marier malgré l’opposition du cousin d’Amal qui juge cette union déshonorante pour la famille. La situation s’éclaircit enfin pour Fatima : le docteur Mamdouh a enfin daigné s’intéresser à elle et lui a même déclaré sa flamme. Comble de joie : les deux couples annoncent publiquement leurs fiançailles en même temps lors d’une réception réunissant parents et amis. Mais tout s’assombrit brusquement : Amal s’effondre, inconsciente. Elle est aussitôt hospitalisée. Les examens révèlent une grave anomalie cardiaque. Les cardiologues annoncent au docteur Sabri que sa fille chérie n’a plus que quelques mois à vivre.



Je m'en vais ('Iiniy rahila, 1955)
avec Imad Hamdi (Ahmed), Madiha Yousri (Aïda), Serag Mounir (le père d’Aïda), Zinat Sedqy (la nourrice), Zeinab Sedky (la grand-mère d’Aïda), Mahmoud Azmy (Ali, le frère d’Aïda), Rushdy Abaza (Toto, le fils de Zaki Pacha), Ibrahim Hechmat (Zaki Pacha, le premier ministre), Abdel Aziz Ahmed (Fayek Bey, le confident de Aïda), Salah Nazmi (Houda, l’ami de Toto), Ellen Deatto (Tamtam, la maîtresse de Toto et la femme de Houda), Ibrahim Hechmat (Zaki Pacha, le premier ministre)
Scénario : Youssef El Sebai
Production : Madiha Yousri
appréciation : 4/5


Aïda est la fille de Mostafa Pacha Abdul Rahman. Elle vit avec son père, sa grand-mère et son frère. Leur mère est partie alors qu’elle était enfant pour vivre avec un autre homme. Son père a voulu la préserver en lui donnant une éducation rude qui n’accordait aucune place à l’amour et à la sensibilité. Régulièrement, ils avaient la visite d’Ahmed, leur cousin. Aïda aimait jouer et se chamailler avec lui.
Les années ont passé. Aïda est devenue une jeune femme. Un jour, Ahmed qui avait disparu pour se consacrer à ses études refait son apparition. Il porte l’uniforme d’officier de cavalerie. Les deux jeunes gens reprennent leurs conversations aigres douces d’autrefois mais ils finissent par reconnaître l’un l’autre qu’ils s’aiment. Mostafa Pacha voit d’un très mauvais œil cette idylle naissante et il exige de sa fille qu’elle rompe immédiatement avec son cousin. Mais Aïda ne peut y consentir. Les jours suivants, Ahmed ne donne plus signe de vie et Aïda tombe gravement malade. Enfin Ahmed reparaît, il était parti en voyage. Tous les deux sont heureux de se retrouver et la jeune fille se rétablit aussitôt. Ils reprennent leurs promenades et leurs discussions. Enfin, ils échangent leur premier baiser. Ahmed décide d’affronter son oncle pour lui demander la main de sa cousine...



Le Fleuve de l'Amour (Nahr el Hub, 1960) 
avec Faten Hamama (Nawal), Omar Sharif (Khalid), Zaki Rostom (Taher Pasha), Omar El-Hariri (Mamdouh), Zahrat Al Oula (la femme de Mamdouh), Ahmed Farahat (le fils de Mamdouh), Amina Rizq (Madame Fatima), Fouad El Mohandes (l'ami de Khaled), Ahmed Bali ( le psychiatre), Soheir El Bably (Mervat), Mohamed Reda (un miltaire), Abdel Azim Kamel (le médecin) 
Scénario : Ezzel Din Zulficar et Youssef Issa 
Adaptation du roman Anna Karenine (1877) de l'écrivain russe Léon Tolstoï. 
Musique : Andre Ryder 
Production : Helmy Rafla 
appréciation : 4/5


Taher Pacha est un vieil homme riche et puissant. Il tombe amoureux de Nawal et souhaite l’épouser. Mamdouh est le frère de Nawal. Il a accumulé les dettes et se trouve dans une situation très délicate. Pour le sauver du déshonneur et de la prison, Nawal accepte de se marier avec Taher Pacha. Celui-ci se révèle un homme dur, incapable d’amour et obsédé par sa carrière politique. L’existence de Nawal est celle d’une femme riche mais solitaire et désoeuvrée. Elle donne naissance à un garçon. Elle se consacre entièrement à son éducation. Les années passent. Un jour, Nawal reçoit une lettre de son frère qui s’est installé à Assouan avec sa femme et ses deux enfants : lui et son épouse sont au bord du divorce et il lui demande de l’aider à sauver son couple. Avec l’autorisation de son mari, Nawal décide de passer quelques jours chez Mamdouh. Dans le train qui la conduit à Assouan, elle fait la rencontre d’un jeune officier prénommé Khaled. C’est le coup de foudre. Ils se retrouvent à plusieurs reprises dans des réceptions, une première fois à Assouan puis au Caire. Ils ne peuvent plus cacher les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Taher Pacha est informé de l’infidélité de sa femme. Il a très peur que cette liaison nuise à sa carrière politique. Il exige que Nawal rompe avec l’homme qu’elle aime.



Les Filles et l'Eté, premier volet (Albanat wal Saif, 1960)
Les Filles et l'Eté (1960) est un film constitué de trois sketches tournés par trois cinéastes différents mais écrits par un seul scénariste, l’écrivain Ihsan Abdul Quddus. Chaque épisode a fait l’objet d’une affiche particulière.
La première histoire a été réalisée par Ezzel Dine Zulficar.
avec  Kamal El Shennawi (l'ami du mari), Mariam Fakhr Eddine (la femme), Adel Khairy (le mari).


Un jeune couple passe des vacances à Alexandrie. Ismaël, le meilleur ami du mari les a rejoints et ne les quitte pas. Sa présence met mal à l’aise la jeune femme car celui-ci ne cache pas le désir qu’il éprouve pour elle. Un jour que le mari s’est absenté, l’ami s’enhardit et viole la femme dans la chambre de l’appartement. La jeune femme et au désespoir, d’autant plus qu’Ismaël continue de la tourmenter. Elle essaie de faire comprendre la situation à son mari mais celui-ci est totalement aveuglé par l’amitié. Après un second viol et devant l’indifférence inébranlable de son époux, elle décide de le quitter pour se réfugier chez ses parents. Ces derniers refusent de la recueillir et la contraignent à retrouver son mari. Avec une amie, elle décide alors de piéger Ismaël. Elle lui donne rendez-vous dans l’appartement pour un tête-à-tête amoureux. Dès qu’il se jette sur elle, la porte s’ouvre et apparaissent l’amie avec son mari. Malgré la preuve irréfutable de la trahison d’Ismaël, le mari est incapable de réagir. Elle décide donc d’en finir : elle poignarde son violeur et sort en courant de l’appartement pour se jeter du haut d’une falaise.

dimanche 5 mars 2017

Festival de Charm El Cheikh du film arabe et européen (Egypte)

مهرجان شرم الشيخ للسينما العربية والأوروبية

 


Du 5 au 11 mars se tiendra la première édition du Festival de Charm El Cheikh du film arabe et européen. La manifestation sera présidée par la grande actrice Nabila Ebeid (née en 1945, elle est une figure incontournable du cinéma égyptien depuis le début des années soixante.)


Nabila Ebeid en 1963

 

Deux films égyptiens ont été sélectionnés :

 

Ali, la Chèvre et Ibrahim de Sherif El Bendary
avec Ali Sobhy, Ahmed Magdy, Salwa Mohamed Ali


Ali est tombé amoureux d’une chèvre car il croit qu'elle est la réincarnation de sa fiancée Nada. Il travaille dans un studio d’enregistrement et commence à entendre des voix qui le terrifient. Sur les conseils de sa mère, il consulte un guérisseur. Dans la clinique de celui-ci, il fait la connaissance d’Ibrahim. Pour le thérapeute, les deux hommes sont envoûtés. Pour rompre le maléfice, ils devront jeter trois pierres magiques dans les trois « eaux » égyptiennes : le Nil, la Mer Rouge et la Méditerranée



In the Last Days of the City (Akher ayam el madina) de Tamer El Said
avec Khalid Abdalla, Laila Samy, Hanan Youssef


En 2008, au Caire, Khalid se bat pour réaliser un film sur sa ville. Il voudrait en restituer la vitalité protéiforme sous la chape de plomb que le régime de Moubarak fait peser sur l’ensemble du pays depuis plus de trente ans. Les difficultés s’accumulent tandis que sur le plan personnel il doit affronter un drame : sa mère est en train de mourir à l’hôpital. Des amis lui envoient des images de Beyrouth, de Bagdad et de Berlin, ce qui l’encourage à poursuivre son travail.



On pourra aussi revoir quatre grands classiques du cinéma égyptien :

Mon Père sur l'Arbre (Abi fawq al chagarah, 1969) d'Hussein Kamal 
avec Abdel Halim Hafez et Nadia Lutfi




Le Fils de Hamido (Ibn Hamidu, 1957) de Fateen Abdel Wahab  
avec Hind Rostom, Ismaïl Yassin et Tawfiq El Deken



L'épouse n°13 (al-Zaawgah raqam talata'ch, 1962) de Fateen Abdel Wahab 
avec Rushdy Abaza , Shadia, Abdel Moneim Ibrahim



La Rue de l'Amour (Sharia el Hub, 1959) d'Ezzel Dine Zulficar
 
avec Abdel Halim Hafez, Sabah, Hussein Riad



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mercredi 23 novembre 2016

Le Fleuve de l'Amour (Nahr el Hub, 1960)

نهر الحب 
إخراج : عز الدين ذو الفقار




Ezzel Dine Zulficar a réalisé Le Fleuve de l'Amour en 1960.
Distribution : Faten Hamama (Nawal), Omar Sharif (Khalid), Zaki Rostom (Taher Pasha), Omar El-Hariri (Mamdouh), Zahrat Al Oula (la femme de Mamdouh), Ahmed Farahat (le fils de Mamdouh), Amina Rizq (Madame Fatima), Fouad El Mohandes (l'ami de Khaled), Ahmed Bali ( le psychiatre), Soheir El Bably (Mervat), Mohamed Reda (un miltaire), Abdel Azim Kamel (le médecin)
Scénario : Ezzel Din Zulficar et Youssef Issa
Adaptation du roman Anna Karenine (1877) de l'écrivain russe Léon Tolstoï.
Musique : Andre Ryder
Production : Helmy Rafla


Zaki Rostom et Faten Hamama

Fouad El Mohandes et Omar Sharif

Faten Hamama

Faten Hamama et Zaki Rostom

Faten Hamama

Omar El Hariri

Faten Hamama et Omar Sharif




Résumé

Taher Pacha est un vieil homme riche et puissant. Il tombe amoureux de Nawal et souhaite l’épouser. Mamdouh est le frère de Nawal. Il a accumulé les dettes et se trouve dans une situation très délicate. Pour le sauver du déshonneur et de la prison, Nawal accepte de se marier avec Taher Pacha. Celui-ci se révèle un homme dur, incapable d’amour et obsédé par sa carrière politique. L’existence de Nawal est celle d’une femme riche mais solitaire et désoeuvrée. Elle donne naissance à un garçon. Elle se consacre entièrement à son éducation. Les années passent. Un jour, Nawal reçoit une lettre de son frère qui s’est installé à Assouan avec sa femme et ses deux enfants : lui et son épouse sont au bord du divorce et il lui demande de l’aider à sauver son couple. Avec l’autorisation de son mari, Nawal décide de passer quelques jours chez Mamdouh. Dans le train qui la conduit à Assouan, elle fait la rencontre d’un jeune officier prénommé Khaled. C’est le coup de foudre. Ils se retrouvent à plusieurs reprises dans des réceptions, une première fois à Assouan puis au Caire. Ils ne peuvent plus cacher les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Taher Pacha est informé de l’infidélité de sa femme. Il a très peur que cette liaison nuise à sa carrière politique. Il exige que Nawal rompe avec l’homme qu’elle aime. Lors d’un concours hippique, Khaled fait une grave chute. Il est hospitalisé. Nawal n’y tient plus : elle veut divorcer pour être aux côtés de son amant. Taher Pacha propose un compromis : il souhaite que le divorce soit prononcé après les élections. D’ici là, il autorise Nawal à retrouver Khaled mais pour éviter le scandale, il exige que les deux amants partent en voyage au Liban. Nawal accepte malgré le chagrin qu’elle éprouve à l’idée de se séparer de son fils.
En fait, Taher Pacha prépare sa vengeance. Une fois les élections passées, il menace Nawal d’un procès pour adultère : elle doit disparaître si elle et son amant souhaitent éviter la prison. Nawal trouve refuge chez son frère tandis que Taher Pacha fait croire à son fils que sa mère est morte.
La guerre est déclarée : Khaled doit rejoindre le front. Il meurt dans les combats. Désespérée, Nawal tente de retourner chez Taher Pacha pour revoir son fils. Son mari ne la laisse pas entrer dans sa demeure : il ne faut pas traumatiser leur enfant qui la croit morte. Elle préfère renoncer. Ayant perdu ses deux raisons de vivre, elle erre sans but près de la voie ferrée. Soudain, elle croit voir son fils qui l’appelle de l’autre côté de la voie. Elle traverse tandis qu’un train arrive à vive allure.


Critique

Ce film est un peu particulier dans la filmographie de son metteur en scène et de ses deux principaux interprètes. Omar Sharif et Faten Hamama ont formé le couple le plus célèbre du cinéma égyptien. Ils se sont rencontrés en 1954 sur le tournage du film Ciel d’Enfer de Youssef Chahine. A cette époque, Faten Hamama est déjà une grande vedette tandis que le futur Docteur Jivago débute sa carrière d’acteur. Ils vont très vite devenir amants puis se marier une fois Faten divorcée et Omar converti à l’islam. Six ans ont passé et ce Fleuve de l'Amour est le cinquième et dernier film que ces deux monstres sacrés tourneront ensemble. De nouveau, on les retrouve ici dans des rôles spécialement écrits pour eux : ceux de deux amants qui ne peuvent vivre leur amour au grand jour et que la société condamne au malheur et à la souffrance.
Si ce tournage dut être différent des autres pour le cinéaste, c’est qu’il fut le premier mari de Faten Hamama, celui qu’elle a quitté pour épouser Omar Sharif. Ils s’étaient mariés en 1947 : Faten avait 16 ans, lui 28. Ils eurent une fille, Nadia. On peut donc imaginer que cette histoire d’une jeune mère de famille qui quitte son vieux mari, riche et puissant, pour un jeune inconnu a dû réveiller bien des souvenirs dans l’âme du réalisateur ! (Après leur divorce, Ezzel Din Zulficar et Faten Hamama étaient cependant restés bons amis et avaient continué à tourner ensemble dans quelques films.)
Ces trois personnalités sont réunies pour une production à haute valeur culturelle : l’adaptation d’un chef d’œuvre de la littérature russe, Anna Karénine. L’exercice comporte des risques et on pouvait craindre au final un produit empesé et académique. Heureusement, Ezzel Din Zulficar ne s’est pas laissé impressionner par le génie de Tolstoï. Il a adapté son roman à la société égyptienne de l’après-guerre (Khalid meurt au combat pendant le conflit israelo-arabe de 1948) et cela fonctionne plutôt bien.
De nombreuses scènes de ce « drame romantique » sont restées dans la mémoire collective : celle de la première rencontre des deux futurs amants dans le train suivie du déjeuner en tête à tête dans le wagon-restaurant, une scène traitée de manière presque hitchcockienne ; celle de leur deuxième rencontre lors d'un bal costumé qui rappelle par son atmosphère certains films italiens et puis, dans un style purement hollywoodien, celle de leur premier baiser au réveillon du nouvel an ; enfin, retour au drame à l'égyptienne  avec la dernière confrontation entre la femme et son ex-mari : elle, désespérée, qui vient de perdre son amant et qui supplie le vieil homme de lui laisser voir son fils et celui-ci qui refuse au nom du traumatisme que cela provoquerait chez l’enfant. Des scènes d'anthologie qui illustrent parfaitement ce que fut l'âge d'or du cinéma égyptien.
Ezzel Din Zulficar joue en virtuose des codes et des procédés du mélodrame. Il est aidé en cela par une équipe d’acteurs exceptionnels. Faten Hamama est sublime dans ce rôle de femme qui aspire à l’amour et au bonheur et qui perdra tout. Omar Sharif campe avec aisance le jeune officier séduisant au destin tragique (type de personnages dont il mettra longtemps à se défaire, tant celui-ci lui « colle à la peau » !). Mais n’oublions pas l’immense Zaki Rostom en tyran méthodique qui écrase sans scrupule tous ceux qui osent s’opposer à lui. Par son jeu, sa voix et sa présence physique, l’acteur donne à son personnage une dimension proprement shakespearienne !
Le Fleuve de l’Amour, un mélodrame classieux. 

Appréciation : 4/5
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Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin