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dimanche 28 février 2021

Youssef Chaban (1931-2021)

يوسف شعبان




Le grand acteur Youssef Chaban est mort aujourd'hui à l'âge de 90 ans. Il avait été hospitalisé après avoir contracté le coronavirus.
La carrière de Youssef Chaban commence à la fin des années cinquante. Il excelle dans les rôles de personnages tourmentés au destin tragique. Son regard noir, ses airs sombres et son mutisme menaçant deviennent très vite familiers du grand public. A la fin des années quatre-vingt dix, il abandonne le cinéma pour se consacrer entièrement à la télévision. Il a joué pour les plus grands réalisateurs  et on le retrouve dans bon nombre de classiques des années soixante, soixante-dix et quatre-vingt.

dimanche 9 août 2020

Les Portes de la Nuit (Abwab El Leil, 1969)

أبواب الليل
إخراج : حسن رض




Hassan Reda a réalisé Les Portes de la Nuit en 1969.
Distribution : Youssef Chaban (Mohamed Salameh), Layla Taher (Kawthar, la femme d’Hosni Munir)), Madiha Kamel (Zizi, la maîtresse d’Hosni), Salah Mansour (Hosni Munir), Saïd Saleh (Badran), Said Khalil (le complice d’Hosny et de Kawthar), Zizi Mostafa (Safia), Naima El Saghir (la tenancière du bar), Shafik Nour El Din (Al Haj Salameh, le père de Mohamed), Aleya Abdel Moneim (Amina, la tante de Mohamed)), Hamed Morsi (le chanteur du bar), Abdel Ghani El Nagdi (le voisin), Eskandar Menassa (Sayed, le père de Safia), Ahmed Abou Abia (un ouvrier de l’imprimerie)
Scénario : Saad Mekawy 
Musique : Andre Ryder
Production : Kamel El Hefnawy

Youssef Chaban

Madiha Kamel

Saïd Khalil

Ahmed Abou Abia et Salah Mansour

Salah Mansour et Madiha Kamel

Layla Taher et Youssef Chaban

Abdel Ghani El Nagdi

Shafik Nour El Din

Eskandar Menassa

Zizi Mostafa et Youssef Chaban


Résumé

Mohmed Salameh travaille dans une imprimerie comme dessinateur mais une altercation très violente avec son patron le contraint à quitter son emploi. Mohamed vit avec son père qui est graveur sur métal et il doit épouser Safia, sa cousine. C’est une jeune fille douce et dévouée qui s’occupe du petit kiosque de vente de cigarettes appartenant à son père aveugle. 
Mohamed est un jeune homme tourmenté, sujet à de fréquents maux de tête. Il est sans cesse déchiré entre le désir de sortir de la pauvreté par tous les moyens et la morale très stricte que son père lui a inculquée. Ses soucis professionnels et une rencontre vont le faire basculer dans la délinquance. Il fait la connaissance d’un commerçant, Hosni Munir, qui lui propose de se lancer dans la contrefaçon de billets de banque. Cet homme à l’aspect débonnaire possède une quincaillerie, sa vitrine légale, mais dans l’arrière-boutique, il a installé une presse permettant la fabrication de fausse monnaie. Mohamed accepte de participer à l’entreprise. Hosni est marié à Kawthar, une femme qui n’hésite pas à jouer de sa séduction pour motiver le jeune dessinateur et cela avec l’approbation de son mari qui lui-même entretient une relation adultère avec une jeune femme. Hosni a promis à celle-ci de l’épouser, une fois fortune faite. Kawthar a appris le projet de son mari et pour sa part, elle envisage de s’installer à Alexandrie en espérant que Mohamed l’accompagne. Ce dernier travaille jour et nuit pour produire les faux billets, ce qui ne l’empêche pas d’être assailli par les scrupules. Il n’ose plus revoir ses proches mais Safia qui l’aime toujours le retrouve et tente de le convaincre de regagner le domicile de son père. En vain. Mohamed a terminé le travail pour lequel Hosni l’avait embauché. Ils se partagent les billets et chacun part de son côté. Mais le bonheur des faux-monnayeurs est de courte durée : Hosni et sa femme sont aussitôt arrêtés par la police. Dans le même temps, Mohamed se rend chez son père et découvre que celui-ci est alité, très malade. Il est bouleversé. Il décide alors d’aller de lui-même au commissariat pour se dénoncer. Safia lui promet de l’attendre…

 
Critique

Nous avons donc un drame dans lequel le héros entraîné sur le chemin du crime ne cesse d’être tourmenté par sa conscience. Il a le sentiment douloureux d’avoir trahi les siens et connaît toutes les affres du sentiment de culpabilité. Le bien et le mal sont représentés par deux figures féminines que tout oppose et bien sûr au final, le héros fera le bon choix, celui de la vertu et de la morale. C’est avec ce schéma manichéen et simpliste que l’on fait les bons navets édifiants dont le cinéma égyptien n’est pas avare. Il n’empêche que ce film vaut mieux que son sujet et qu’il serait dommage de le ranger dans le placard aux vieilleries abandonnées. 

On est d’abord frappé par le soin apporté à la réalisation. Chaque scène, chaque plan sont élaborés avec la plus grande rigueur et avec un sens aigu de l’esthétique et on doit louer le travail du directeur de la photographie qui joue avec toutes les possibilités qu’offre le noir et blanc et qui utilise la profondeur de champ avec un certain brio. Et comme c’est souvent le cas dans les grands films égyptiens, nous avons aussi de très beaux portraits des différents personnages. La caméra magnifie chaque visage et en scrute tous les détails afin d’en restituer toute l’humanité et parfois tout le mystère. 

On retrouve cette rigueur dans la conception des scènes oniriques, à la symbolique parfois un peu lourde. Elles sont entièrement tournées en studio et leur atmosphère rappellent certaines comédies musicales des années cinquante : même caractère factice des décors et même choix de la pantomime et de la danse pour le jeu des acteurs. 

Ce qui permet aussi de supporter le caractère un tantinet moralisateur du scénario, c’est que ce drame psychologique est tourné comme un film d’action. Le destin du héros bascule dès les premières minutes du film avec la gifle qu’il assène à son patron et ensuite tout s’enchaîne très vite pour conduire à la chute inévitable. On ne sera donc pas étonné de rencontrer dans ces Portes de la Nuit maintes références au film noir américain. 

Terminons par l’interprétation : elle est remarquable. On considère ce film comme un pic dans la carrière de Youssef Shabaan. Il a su rendre palpable l’angoisse de son personnage sans cesse tiraillé entre des inclinations contraires. Il incarne avec une grande conviction un personnage qui physiquement ne va pas bien et qui semble en permanence au bord de la rupture. Avec conviction mais aussi avec sobriété : il ne tombe jamais dans l’outrance et Dieu sait si le combat du bien et du mal y conduit trop souvent ! 

Pour ma part je retiendrai surtout les prestations de Layla Taher et de Salah Mansour. Tous les deux forment un couple de petits commerçants d’un cynisme et d’un amoralisme affichés. Ce sont deux escrocs médiocres que la perspective de devenir riches plonge dans un état d’euphorie permanente. 

Layla Taher est parfaite dans ce rôle de femme mature sans illusion sur l’amour et les hommes et qui tremble d’une excitation presque sexuelle à la vue de l’argent. Son pouvoir de séduction, son franc parler ainsi qu’une certaine agressivité font de son personnage une sœur de ceux incarnés par l’actrice française Stéphane Audran. 

Et puis il y a Salah Mansour que je considère comme l’un des plus grands acteurs de sa génération. Un embonpoint assumé et un visage tout rond lui donneraient la physionomie d’un personnage sympathique de dessin animé (Je l’imagine très bien dans Oui-Oui au Pays des Jouets !) s’il n’y avait ces petits yeux noirs qui trahissent une perversité hors norme et une indifférence presque animale à la souffrance des autres. Dans ce rôle de quincaillier saisi par le luxe et la débauche, il est magistral ! 

Appréciation : 4/5
****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

lundi 29 avril 2019

Miramar (1969)

ميرامار
إخراج : كمال الشيخ


Kamal El Sheikh a réalisé Miramar en 1969.
Distribution: Shadia (Zohra), Youssef Wahby (Taleb Marzouq), Youssef Chaban (Sahran El Beheiry), Imad Hamdi (Amer Wagdy), Abdel Moneim Ibrahim (Mahmoud Abou Abbas), Abou Bakr Ezzat (Hosny Allam), Abdul Rahman Ali (Mansour Bahi), Nadia El Gendy (Sofia), Nazim Sharawi (Général Ibrahim Bahi), Ismet Raafat (Mariana), Ahmed Tawfiq (Ali Bakir), Soheir Samy (Alia), Soheir Ramzy (Doria), Ibrahim Saafan
Scénario : Mamdouh El Leithy
D’après le roman éponyme de Naguib Mahfouz publié en 1967
Musique : Michel Youssef
Production : Organisation générale égyptienne pour le cinéma

Youssef Wahby et Abou Bakr Ezzat

Ahmad Tawfiq et Youssef Chaban

Youssef Wahby et Imad Hamdi

Abdul Rahman Ali et Soheir Ramzy

Abdul Rahman Ali et Imad Hamdi

Youssef Chaban et Abdel Moneim Ibrahim

Ismet Rafaat

Soheir Samy

Youssef Chaban et Shadia


Résumé

Zohra a fui son village car son grand-père voulait la marier à un vieil homme. Elle arrive à Alexandrie et trouve un emploi de femme de ménage à la pension Miramar dans le quartier Mahatet El Raml. Cet établissement est dirigé par Mariana. C’est feu le père de Zohra qui lui apportait des œufs et des poulets . Zohra fait la connaissance des clients de la pension mais aussi d’autres personnalités du quartier, comme Mahmoud Abou Abbas, le vendeur de journaux qui est tombé amoureux d’elle. 

Parmi les pensionnaires, il y a ceux qui résident à Miramar depuis déjà un certain temps et ceux qui font leur apparition dans la première partie du film.

Les anciens sont Amer Wagdi, écrivain et journaliste proche du Wafd et Taleb Marzouk, un aristocrate, ancien ministre dont la révolution a confisqué toutes les propriétés. C’est un homme aigri qui n’a de cesse de harceler Zohra. 

Les nouveaux sont, par ordre d’apparition :Sarhan El Bahiry, Hosny Allam, Mansour Bahi

Sarhan El Bahiry est un homme que la révolution a corrompu. Il travaille comme agent comptable dans une entreprise de textile et il fait partie de son conseil d’administration. Il est aussi membre du bureau politique de l’Union Socialiste (parti fondé en 1962 par Nasser). Il a une liaison avec une danseuse Sofia. Zohara l’intéresse beaucoup et il commence à tourner autour. Il la poursuit à tous les étages de la pension. La servante ne se montre pas insensible au charme du jeune homme. C’est le début d’une idylle. 

Hosny Allam est un aristocrate, propriétaire terrien, sans emploi. Amateur de femmes, lui aussi va vouloir séduire Zohra.

Sofia a appris que Sarhan a une relation avec Zohra. Elle fait irruption dans la pension et manifeste bruyamment sa rage et sa rancœur. On parvient, non sans mal, à l’expulser. Hosny Allam profite de l’occasion pour séduire Sofia mais il n’a pas abandonné pour autant l’idée de conquérir Zohra. Un soir, alors qu’il a bu plus que de coutume, il fait irruption dans la chambre de la servante et se jette sur elle. La femme crie. Tous les résidents accourent. Une bagarre éclate entre Sarhan et Hosny. 

Mansour Bahi est le dernier arrivé. C’est un jeune militant anti-gouvernemental. Son frère, le général Ibrahim Bahi, lui interdit de poursuivre ses activités subversives. Il le place dans la pension car tous les membres de sa cellule vont être arrêtés dont Fawzy , le mari de Dari, la jeune femme que Mansour avait beaucoup aimé. Après l’arrestation de leurs compagnons, Dari rejoint Mansour à Miramar. Ils passent une nuit ensemble et le jeune homme incite sa maîtresse à divorcer. Elle y consent, elle divorce mais juste après, Mansour rompt avec elle. 

Entretemps, Zohra a demandé à une jeune institutrice de lui apprendre à lire. La jeune femme vient donner ses leçons à la pension, dans le salon où se tient souvent Sarhan. Ce dernier est tout de suite conquis par la beauté de l’enseignante. Leurs regards se croisent. Sarhan a décidé de l’épouser, il se rend chez ses parents pour faire sa demande. Il est chaleureusement accueilli et il multiplie ses visites.

Zohra finit par découvrir la liaison entre son bien aimé et l’institutrice. Elle est désespérée. La conduite de Sahran fait l’objet de la désapprobation de tous les pensionnaires du Miramar. 

Pour autant, le comptable inconstant ne jouira pas longtemps de son tout nouveau bonheur. Avec la complicité d’un ingénieur de son entreprise, il avait organisé le vol de tout un camion de laine. Malheureusement, la nuit où doit avoir lieu l‘opération, la police intervient : ils ont été dénoncés.

Sarhan comprend que tout est fini : il sera d’un moment à l’autre arrêté. Il boit de l’alcool dans un bar et sort en titubant dans les rues. Il s’effondre. Mansour qui l’avait suivi, l’achève à coups de pied. 

Zohra est finalement renvoyée de la pension, la directrice ne supportant plus l’agitation que sa présence crée parmi les résidents. Dans la rue, elle est rejointe par le marchand de journaux, Mahmoud Abou Abbas qui l’aime toujours...

mardi 12 février 2019

Le Café de Mawardi ('ahwat al-mawardy, 1982)

قهوة المواردي
ﺇﺧﺮاﺝ : هشام أبو النصر



Hisham Abu El-Nasr a réalisé le Café de Mawardi en 1982.
Distribution : Farid Shawki, Nabila Ebeid, Youssef Chaban, Farouk El Feshawi, Mamdouh Abdelalim, Nadia Zaghloul, Abdel Salam Mohamed, Hassan Hosny, Ibrahim Nasr, Naima El Soghaiar, Hafez Amin, Aleya Abdel Moneim, Qadria Kamel, Hisham Abu Al Nasr, Thuraya Ezzelddin, Saleh El Aweil, Mohamed Mahmoud
Une histoire d'Ahmed Galal
Scénario et dialogues de Mohsen Zayed
Musique : Ali Saad

Mamdouh Abdelalim

Farid Shawki

Ibrahim Nasr et Farid Shawki

Farid Shawki et Nadia Zaghoul

Nabila Ebeid

Abdel Salam Mohamed

Mamdouh Abdelalim et  Farouk El Feshawi

Nabila Ebeid

Youssef Chaban et Hassan Hosny

Aleya Abdel Moneim et Hafez Amin



Résumé

Chronique sociale. Hassanein Abu Sana sort de prison. Il avait été condamné à dix ans d’incarcération pour le meurtre de l’un des résidents de l’immeuble dont il est propriétaire. Dans le quartier l’annonce de son retour suscite la peur et l’angoisse. Hassaneim revient avec des projets : il veut profiter de l’ouverture économique initiée par le gouvernement et il veut transformer le secteur en une zone d’activités commerciales essentiellement tournées vers le trafic et la contrebande. Il convainc certains de ses locataires de quitter leurs appartements afin de les transformer en bureaux d’import-export. Très vite, les devantures commerciales fleurissent dans les rues du quartier. Ahmed, un journaliste, rédige un article sur toutes ces transformations qui chassent les locataires les plus modestes de leurs logements, mais la direction de son journal refuse de le publier. 
Ibrahim Al Mawardy est le propriétaire du café où tous les gens du coin se retrouvent. C’est chez lui que se réunissent les opposants à Hassaneim. Ibrahim a une fille, Farawla dont est follement amoureux le serveur de l’établissement, Safrout mais celle-ci l’a toujours repoussé sans ménagement. Un jour il s’introduit dans sa chambre et tente d’abuser d’elle. Elle parvient à se dégager et à le faire fuir. Safrut décide de quitter le café Al Mawardy.
Le malaise grandit entre Hassaneim et les habitants du quartier mais la ronde des investisseurs et des hommes d’affaires se poursuit sur un rythme soutenu. Hassaneim a demandé à Ghabasha d’accueillir dans sa maison un arabe très riche qui pourra lui être très utile dans la réalisation de ses projets. 
Dans le même temps, on assiste au déroulement plus ou moins chaotique de plusieurs histoires d’amour :
Ibrahim épouse sa maîtresse Ragaa mais il finit par la répudier quand il découvre les liens très étroits qu’elle a noués avec Hassaneim. 
Ghabasha veut que Warda, sa nièce, épouse son riche locataire mais elle refuse : elle aime Mamdouh, un étudiant qui réside dans l’immeuble mais qui hélas n’éprouve aucun sentiment pour elle. Le jour du mariage, elle s’enfuit et trouve refuge auprès du journaliste Ahmed et de son jeune ami Shaban. 
De son côté, Ahmed a conquis le cœur de la fille d’Ibrahim et ils projettent de se marier. Mais à peine commencée, leur histoire va se terminer de manière tragique. 
En effet, Safrut a fait son retour dans le quartier. Il est devenu riche et il s’est associé à Hassanein Abu Sana. Ils ont décidé d’éliminer Ahmed le jour même de son mariage. Un tueur abat celui-ci alors qu’Hassanein fait un discours devant tous les convives. 
Après la mort du journaliste, Shaban, son ami, rassemble tous ses articles et les fait publier. Mamdouh retrouve Warda, la nièce de Ghabasha, et l’épouse. Hassaneim fait l’objet de l’hostilité générale et Ibrahim reste le seul chef du quartier.


mercredi 29 août 2018

Les Illusions de l’Amour (Awham Alhoub,1970)

اوهام الحب
ﺇﺧﺮاﺝ:ممدوح شكري






















Mamdouh Shoukri a réalisé Les Illusions de l'Amour en 1970.
Distribution : Nagla Fathy, Mohsen Sarhan, Zouzou Madi, Youssef Fakhr El Din, Youssef Chaban, Safa Abou Al-Saoud, Abdel Halim Nasr, Fathy Abdel Sattar
Scénario : Mamdouh Shoukri

Youssef Fakhr El Din et Safa Abou Al Saoud

Youssef Chaban

Youssef Chaban et Nagla Fathy

Youssef Chaban et Nagla Fathy

Fathy Abdel Sattar


Safaa Abou El Saoud et Nagla Fathy

Mohsen Sahran et Youssef Chaban

Nagla Fathy et Safaa Abou El Saoud


Résumé

Nadia rencontre Samir à l’aéroport. C’est immédiatement le coup de foudre. Ils deviennent amants puis se marient. Ils s’installent à Alexandrie. Très vite, leur relation se dégrade. Samir semble lointain : il est constamment plongé dans les livres. Nadia s’ennuie. Elle décide de sortir régulièrement avec des amis. Un jour, elle est victime d’un accident alors qu’elle est enceinte. Elle fait une fausse couche et perd beaucoup de sang. Samir accepte de lui donner du sien mais les tests effectués à l’hôpital révèlent qu’il est atteint d’une leucémie. Il refuse d’en parler à sa femme. Un fois rétablie, Nadia reprend sa vie insouciante d’avant. Parmi le groupe qu’elle fréquente, se trouve Farouk, un jeune homme qu’elle apprécie beaucoup. Ils sortent régulièrement ensemble. Elle finit par accepter de prendre un verre dans son appartement... La rupture entre Nadia et Samir devient inévitable. Enfin, un ami apprend à la jeune femme la maladie de son époux. Cette nouvelle la bouleverse mais il est déjà trop tard. Samir sait qu'il devra affronter seul la mort qui l'attend.

mardi 16 août 2016

Sabrina (1975)


صابرين
إخراج : حسام الدي مصطفى


Houssam Al-Din Mustafa a réalisé Sabrina en 1975.
Distribution : Hoda Soltan (Khadra), Adel Imam (Mohamed) Imad Hamdi (Al Raïs Ibrahim) Nagla Fathy (Sabrina), Nour Al Sherif (Hassan), Youssef Chaban (Abdou), Hanem Mohamed (la mère de Sabrina)
Scénario et dialogues : Ahmed Saleh
Musique : Omar Khorsheid
Hoda Soltan et Imad Hamdi

Youssef Chaban

Nagla Fathy et Youssef Chaban

Adel Imam et Nagla Fathy

Nagla Fathy et Adel Imam

Youssef Chaban et Nagla Fathy

Nagla Fathy

Nour Al Sherif


Résumé

Sabrina est une jeune fille qui vit avec ses parents dans une petite ville portuaire. Son père est Al Raïs Ibrahim. Il possède un bateau de pêche et grâce à son activité, il assure à sa femme et à sa fille une existence décente. Malheureusement, la mère de Sabrina est atteinte d’un mal incurable. Khadra, la sœur de la mère, s’installe à la maison pour s’occuper des tâches ménagères. Très vite, la tante de Sabrina  et son père deviennent très proches. Tandis que la mère est hospitalisée, Khadra et Al Raïs Ibrahim flirtent sans se cacher. Ils se marient le jour même où la malade rend son dernier soupir. Khadra est désormais la maîtresse de maison. Elle a trois grands garçons et elle n’hésite pas à piocher dans les économies de son mari pour leur donner l’argent dont ils ont besoin. Sabrina fait connaissance de ses cousins. Elle est tout de suite attirée par Hassan, le plus intelligent des trois.  Pour l’instant, il aide ses deux frères à la pêche mais il doit bientôt quitter la ville pour entrer à l’école de police. Ils discutent très souvent ensemble et un jour ils échangent un baiser.
Mais un drame survient : Al Raïs Ibrahim fait une mauvaise chute sur son bateau et il meurt sur le coup. Le choc est terrible pour Sabrina. Peu à peu, la vie reprend le dessus. Hassan a intégré l’école de police et il revient de temps en temps à la maison. Sabrina et lui ont décidé de se marier. Mais Khadra en a décidé autrement. Elle a promis la main de sa nièce à son autre fils, Mohamed. C’est un gentil garçon un peu simplet et il est follement amoureux de sa cousine. Cette dernière est obligée de céder. Le mariage a lieu. Sabrina cache sa colère mais elle est déterminée à se venger de toute la famille.
Nuit après nuit, elle se refuse à Mohamed et entreprend de séduire le fils aîné, Abdou. Le conflit entre les deux hommes est inévitable. Un jour, lors d’une vive altercation, Abdou poignarde son frère qui meurt aussitôt.
Pendant quelque temps, Sabrina est heureuse : elle sort régulièrement avec Hassan qui la couvre de cadeaux. Mais sa félicité est de courte durée. Le supérieur d’Hassan offre à celui-ci  la main de sa fille. Le jeune policier ne peut refuser. En apprenant la nouvelle, Sabrina retrouve son désir de vengeance. Elle parvient à faire croire qu’Hassan est le complice de voleurs et qu’il cache à son domicile une partie du butin. Hassan est mis aux arrêts sous les yeux de sa mère qui devient folle.
Hassan est vite mis hors de cause. Dans la dernière scène du film, Il retrouve Sabrina et lui annonce qu’il a renoncé à son mariage car c’est elle qu’il aime. Pour la jeune femme, c’est trop tard. Elle  lui avoue tous ses forfaits.


Critique
 
L’histoire repose sur une thématique familière dans la littérature et le cinéma égyptiens : la jeune femme qu’on ne laisse pas épouser l’homme qu’elle aime et à qui on impose un mari qu’elle méprise. On a aussi une mère cupide et manipulatrice qui sacrifie tout au bonheur exclusif de ses trois fils, des frères qui se vouent une haine féroce alimentée par la jalousie et le ressentiment, enfin, un père égoïste qui épouse sa seconde femme le jour où la première agonise à l’hôpital. Tout cela donne un tableau très noir de la famille traditionnelle régie par des règles immuables dont les filles sont les premières victimes. La famille est un lieu mortifère dans lequel les individus sont voués au malheur. Tous les personnages de Sabrina se consument de désir pour un objet qui leur reste inaccessible. Et la frustration conduit à la destruction : vengeance, fratricide, folie. Seuls Sabrina et Hassan échapperont à l’hécatombe.
Cette sombre histoire est paradoxalement filmée dans des tonalités qui évoquent les vacances d’été au bord de mer ! La photo, impeccable, exalte la beauté des lieux, des costumes et des corps. Les couleurs éclatent à chaque plan. Le ciel et la mer sont d’un bleu intense, les visages tannés par le soleil irradient. Sabrina, c’est une tragédie en technicolor.
Comme l’indique le titre, toute l’histoire tourne autour du personnage joué avec brio par Naglaa Fathy. C’est une jeune fille complexe, dissimulatrice et passionnée. Derrière une apparente placidité, elle cache une fureur destructrice qui finira par se tourner contre l’homme qu’elle aime. La jeune actrice est parfaite dans ce rôle, elle s’est attachée à rendre toute l’ambivalence de son personnage : à la fois victime et bourreau, ange et démon. Elle est notamment magistrale dans la scène où Sabrina entreprend de séduire son beau-frère.
La limite du film, c’est peut-être son caractère « vintage ». Sabrina nous parle de l’Egypte éternelle dans un style qui évoque les grands classiques du cinéma égyptien. Il aurait pu être tourné dans les années quarante ou cinquante et pourtant il date de 1975. Au début des années soixante-dix, les grands cinéastes auscultent dans leurs œuvres la société égyptienne de leur temps, une société qui souhaite s’affranchir du passé pour rejoindre la modernité. Dans ce film, Houssam Al Din Mustafa lui tourne le dos.

Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin