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jeudi 30 septembre 2021

Interdit pendant la Nuit de Noces (Mamnou' Fi Layla Al Dokhla, 1975)

ممنوع في ليلة الدخلة
إخراج: حسن الصيفي





















Hassan El Seifi a réalisé Interdit pendant la Nuit de Noces en 1975.
Distribution : Soheir Ramzy (Mona), Adel Imam (Tahsin, le professeur d’arabe), Mohamed Reda (Achour, le père de Mona), Nabila El Sayed (Madame Zarifa, la mère de Mona), Samir Ghanem (Khamis, le professeur d’arabe), Adly Kasseb (le directeur de l’école), Nagwa Fouad (Zuba), Wahid Seif (le psychiatre), Fadia Okasha (la prostituée), George Sedhom (Lola, une prostituée), Tawfik El Deken (le sorcier), Naima Al Saghir (la mère de Tahsin), Nelly (Danseuse), Nagwa Sultan (Danseuse), Fifi Abdo (Danseuse)
Scénario : Farouk Sabry
Musique : Helmi Bakr, Mounir Mourad, Fathy Koura

Mohamed Reda et Nabila El Sayed


Soheir Ramzy et Adel Imam


Samir Ghanem


Soheir Ramzy et Adel Imam


Samir Ghanem et Wahid Seif


Adel Imam et Fadia Okasha


George Sedhom


Soheir Ramzy et Nagwa Fouad














Résumé

Madame Zarifa est une femme autoritaire, au fort caractère. Elle se conduit en véritable tyran domestique à l’égard de son mari Ashour et de sa fille Mona. Cette dernière est tombée amoureuse de leur voisin, Tashin, un jeune professeur d’histoire. Ashour qui voit d’un très bon œil cette union, invite l’enseignant à venir chez lui pour faire sa demande officielle. Malheureusement, Madame Zarifa est catégoriquement opposée à ce mariage. Elle considère que sa fille mérite mieux qu’un petit professeur comme mari. Non seulement, elle met à la porte sans ménagement le prétendant mais elle interdit à sa fille de le revoir. Tashin fait alors appel à son collègue Khamis pour contourner l’interdit maternel. Déguisés en agents des télécommunications, ils vont pénétrer dans l’appartement de Madame Zarifa et Tashin va pouvoir passer quelques instants en compagnie de Mona. Ils vont être très vite démasqués par la maman irascible et celle-ci ne va pas hésiter le lendemain matin à se rendre à leur école pour porter plainte auprès de leur directeur. Ce dernier engage ses deux professeurs à tenter de calmer l’ire de la dame. Alors qu’ils la raccompagnent pour la convaincre de retirer sa plainte, Madame Zarifa disparaît dans une bouche d’égout dont le couvercle avait été retiré. Elle meurt noyée. Cette disparition soudaine fait beaucoup d’heureux. Bien sûr, Tashin et Mona qui vont enfin pouvoir se marier mais aussi Ashour qui désormais est libre de s’unir à Zuba, la femme qu’il a toujours aimé et qui elle aussi est désormais veuve. Il y aura donc deux noces à la suite. Les premiers à convoler sont les plus jeunes. La cérémonie se déroule sans accroc mais la nuit venue, quand les deux époux se retrouvent pour la première fois dans la même chambre, le fantôme de la mère se dresse devant Tashin et lui fait perdre tous ses moyens. L’infortuné mari croit que c’est l’effet du vin mais le lendemain, le phénomène paranormal se reproduit de la même manière. Il en parle à tous ses proches mais personne ne croit à la réalité de ces apparitions surnaturelles. Son ami Khamis le conduit chez un psychiatre. Celui-ci se demande si Tashin ne souffre pas d’impuissance. Pour en avoir le cœur net, il organise une rencontre de son patient avec une prostituée particulièrement affriolante. Pendant la « séance », le médecin s’est installé dans une autre pièce avec Khamis et le beau-père. Les trois compères peuvent suivre les performances de Tashin grâce à un compteur relié à un capteur placé dans le lit. Les résultats balaient toutes leurs inquiétudes : le marié est un homme, un vrai. Le médecin prescrit alors au jeune couple un séjour au calme, loin de la capitale. Mona et Tashin s’installent dans un grand hôtel d’Alexandrie mais cela n’arrange en rien la situation. Au contraire : Madame Zarifa se manifeste aussi auprès de sa fille et elle a bien l’intention de ne pas les quitter d’une semelle. La vie des deux jeunes gens devient un enfer, ils décident de rentrer. Madame Zarifa, aussi retourne au Caire. Entretemps, Ashour et Zuba avaient décidé de se marier sans plus attendre. Le fantôme arrive juste à temps pour gâcher leur nuit de noces. En désespoir de cause, les deux couples décident de s’adresser à un sorcier. Celui-ci explique qu’il faut opposer au fantôme de Zarifa un fantôme au caractère encore plus fort. Ce sera celui de la mère de Tashin. On assiste alors à un combat sans merci entre les deux défuntes. Tout se termine par l’arrivée de la police de l’au-delà qui arrête Madame Zarifa. Les deux couples peuvent enfin s’unir charnellement.



Critique

Interdit pendant la Nuit de Noces est une comédie typique des années 70. Le rôle principal a été confié à Adel Imam qui à trente-cinq ans à peine est devenu le Roi de la Comédie Arabe. Dans tous ses films, cet acteur exceptionnellement doué incarne l’Egyptien moyen, peu courageux mais débrouillard, qui ne peut compter que sur lui-même pour se sortir de toutes les difficultés de l’existence. Dans Interdit pendant la Nuit de Noces, Adel Imam est entouré d’actrices et d’acteurs avec qui il a l’habitude de tourner : Soheir Ramzy, Nagwa Fouad, Samir Ghanem ou encore George Sedhom. Ensemble et avec quelques autres, ils formèrent dans ces années soixante-dix ce qu’on pourrait appeler une « joyeuse bande » que le public avait plaisir à retrouver de film en film.

A cette époque, la mode est à la comédie de mœurs et l’intrigue est à chaque fois à peu près la même : de jeunes citadins, plutôt d’origine modeste, rêvent d’amour et de liberté mais pour accéder au bonheur il leur faudra combattre la morale traditionnelle incarnée par les parents. Ce schéma est bien sûr déjà présent dans le cinéma égyptien des années cinquante et soixante mais la grande différence, c’est que désormais quand on parle d’amour, on pense sexe. Ce que souhaitent obtenir tous ces personnages d’une vingtaine d’années ou plus, les femmes comme les hommes, c’est le droit d’avoir des relations sexuelles avec qui bon leur semble. En effet, le sexe est la grande affaire de la comédie des années soixante-dix et elle l’aborde comme dans ce film de manière explicite. A chaque fois on est étonné par la liberté de ton et par l’audace dans la représentation de certaines situations intimes. L’air de rien, ces productions accompagnent et même promeuvent une véritable révolution dans les mœurs, une révolution portée par le climat politique de l’époque qui est à la libéralisation dans tous les domaines (Cela ne durera pas : les islamistes sont en embuscade et ils remporteront une première victoire avec l’assassinat d’Anouar el Sadate.). Rappelons tout de même que ces auteurs de comédies ne font que poursuivre la tâche accomplie par le grand cinéaste des années cinquante et soixante, Fateen Abdel Wahab qui dans ses films n’hésitait pas à railler les défenseurs de la vertu et de la tradition.

Le réalisateur d’ Interdit pendant la Nuit de Noces est Hassan El Seifi. C’est un cinéaste qui a déjà une longue carrière derrière lui : il débute comme assistant réalisateur en 1947, alors qu’il a à peine vingt ans et à partir des années cinquante, il réalise ses propres films dont un grand nombre sont devenus des classiques du cinéma égyptien. En voyant cette comédie de 1975, on ne peut qu’admirer la capacité d’Hassan El Seifi à s’adapter au changement même si nous y retrouvons des thématiques ou des procédés qui firent le succès des films comiques des années cinquante. Dans Interdit pendant la Nuit de Noces, le cinéaste reprend notamment la caricature de la belle-mère acariâtre et autoritaire qui s’immisce dans la vie du jeune couple pour la rendre insupportable. On pense bien sûr à Ma belle-mère est une bombe atomique (hamati kombola zorria, 1951) et aux Jolies Belles-Mères ( Al Hamawat Al Fatenat, 1953), deux comédies d’Helmy Rafla mais aussi ,dans une version plus dramatique, à La Photo de Mariage de Hassan Amar (Soreat al zefaf, 1952).

Mais ce qui fait la modernité de ce film, c’est la dimension psychanalytique que les auteurs ont tenu à donner à leur histoire. La belle-mère est dépeinte comme une figure castratrice qui réduit à l’impuissance les hommes de son entourage et à la frustration leurs compagnes. Et une fois morte, son fantôme continue à combattre impitoyablement toute manifestation du désir sexuel au sein de sa famille, s’invitant dans les chambres des couples pour interdire tout rapprochement. Cette idée de fantôme tyrannique illustre de manière plaisante comment une instance répressive continue à agir même après la disparition du membre de la famille qui l’incarnait. En l’occurrence la mort physique de la belle-mère n’apporte pas la libération escomptée car il faut aussi la tuer dans les têtes et là c’est plus difficile.

Interdit pendant la Nuit de Noces est un très bon divertissement pour adultes (avertis ?), bien dans l’esprit des productions de Mohamed Abdel Aziz, le cinéaste qu’on présentait comme le Fateen Abdel Wahab des années soixante-dix. On pourra néanmoins regretter quelques scènes d’un goût douteux. Celle dans laquelle apparaît George Sedhom travesti en fille de joie et accumulant les chutes grotesques ne restera pas dans les annales de la comédie égyptienne.


Appréciation : 3/5
***


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

vendredi 27 mars 2020

George Sedhom (1938-2020)

جورج سيدهم



La Fille du Quartier d'Hassan El Seifi (1964)

L'acteur George Sedhom est mort aujourd'hui à l'âge de 81 ans.

Il commence une carrière de comédien au début des années soixante, à sa sortie de l’université. Avec El Deif Ahmed et Samir Ghanem, il fonde le trio comique « Les Trois Lumières du Théâtre ». Le succès public est immédiat, aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Ils enchaînent alors les comédies dans lesquelles ils jouent, chantent et dansent. Ces trois artistes sont bien sympathiques et leur énergie fait plaisir à voir. Néanmoins, on peut déplorer que de film en film, ils utilisent les mêmes recettes et les mêmes procédés pour des « numéros » parfois réussis, parfois beaucoup moins. Dans ce trio, George Sedhom était réduit à jouer indéfiniment le petit gros jovial, ce qui ne rendait pas justice à son talent de comédien (Je l’ai toujours trouvé meilleur dans les films où il jouait sans ses camarades.)
Mais sans doute faut-il avant tout incriminer les producteurs et les réalisateurs qui ont voulu exploiter au plus vite le filon des "Trois Lumières du Théâtre" au risque de le tarir prématurément. Il est bien difficile d’être original quand certaines années il faut faire le show dans pas moins de dix productions, sans compter les spectacles pour la télévision et le théâtre. Avant eux, Ismaïl Yassin fut confronté au même problème et dut subir le désintérêt progressif d’un public avide de nouveautés. Les "Trois Lumières du Théâtre" ne connaîtront pas cette lassitude car El Deif Ahmed meurt brutalement en 1970. George Sedhom et Samir Ghanem poursuivent leur collaboration jusqu’au début des années 80 tout en menant des carrières individuelles. En 1997, George Sedhom est victime d’un accident vasculaire qui le contraint à une retraite définitive.


Les films auxquels il a participé et qui ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :

La Fille du Quartier d'Hassan El Seifi (Bint El Hetta, 1964)
avec Chukry Sarhan (Omar), Mahmoud Ismaïl (Zaki), Zahrat Al Oula (Ekhlas), Tawkik El Deken (Hambaka), Zouzou Nabil (la mère d'Ekhlas), Ahmed Ramzy (Selim), Aziza Helmy (la mère d'Omar), Samia Gamal (Hosnia), Ahmed El Gezeiry (le père d'Ekhlas), George Sedhom (le détective). 
Scénario : Mahmoud Ismaïl
Production : Hassan El Seifi
Appréciation : 4/5

Les Deux Frères de Hassan El Seifi (Al Shaqiqan, 1965)
avec Aziza Helmy (Aziza), Ahmad Ramzy (Fathi, le fils d’Aziza), Hassan Youssef (Mathloum, le fils d’Alia), Imad Hamdy (Abdel Samiah), Shweikar (Alia, la seconde épouse d’Abdel), Zahra El Ola (la fille dont sont amoureux les deux frères), George Sedhom, Samir Ghanem, Soheir Zaky, 
Scénario et dialogues : Mahmoud Ismail 


Les Fauteurs de Trouble de Mahmoud Farid (Al-moshaghiboun, 1965)
avec Rushdy Abaza (Amin), Nelly (Nawal), Nagwa Fouad (Nadia), George Sedhom (Boulboul), Samir Ghanem (Asfour), El Deif Ahmed (Antar), Tawfik El Deken (Rashad), Soheir Magdy (Madiha), Mahmoud El Meleigy (Youssef), Victoria Cohen, Nasr Seif, Hamed Morsi, Abdel Ghani El Nagdi, Ahmed Morsi, Hassan Anis, Edmond Tuema, Hussein Ismael
Scénario : Bahgat Amar, Farouk Sabry
Musique : Hussein El Sayed, Fouad Barouki, Ragab Hussein, Ahmed Fouad Hassan, Les Trois Lumières du Théâtre



Trente Jours en Prison de Niazi Mostafa (30 youm fil sign, 1966)
avec Abou Bakr Ezzat (Medhat), Farid Shawki (Amshir), Nawal Abou Al Foutouh (Azhar), Hassan Hamed (Ibn Al Janawi), Soheir El-Barouni, Mimi Chakib (la mère de Soheir), Mohamed Reda, Ibrahim Saafan, Madiha Kamel (Soheir), Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom 
D’après une histoire de Naguib El Rihani et de Badie’ Khairy 
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa 
Musique : Hussein Al Saïd 
Chansons : Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom 
Production : Films Ihab Leithi



Le Rivage de la Gaieté de Houssam Al Din Mustafa (Chatei el Marah, 1967)
avec Nagat El Saghera (Norah), Hassan Youssef (Houssam), Youssef Fakhr El Din (Hamada), Samia Shokri (Riri), Samir Ghanem (ami d’Houssam), George Sedhom (ami d’Houssam), El Deif Ahmed (ami d’Houssam), Abdel Moneim Madbouly (le professeur Raafat), Nahed Yousri, Shahinaz Taha (Salli, la sœur de Norah), Nabil El Zakzouky, Mimi Chakib (Aziza, la femme du professeur), Adly Kasseb (le père d’Houssam)
Scénario et dialogues : Abdel Fattah El Sayed 
Musique : Mohamed Abdel Wahab



Jeunesse Très Folle de Niazi Mostafa (Shabab magnoun geddan, 1967) 

avec Soad Hosny (Madiha), Mimi Chakib (la femme de Youssef), Samir Sabri (Esmat), Samir Ghanem (Rahfat), George Sedhom (Ishmat), Ahmed El Deif (Afat) , Ahmed Ramzy (Medhat, le fils de Youssef), Hoda Farid (Mona, la fille de Youssef), Ibrahim Zada (le maître d’hôtel de Youssef), Amin El Heneidy (Youssef, le propriétaire du casino)
Scénario : Abdel Hay Adib et Abou Al Seoud Al Ebiary 
Musique : Hussein El Sayed et André Ryder



Une Fille Turbulente de Houssam Al Din Mustafa (Bint Shaqiyat, 1967)
avec Mohamed Awad (Sami Ibrahim), Nadia Lutfi (Samira), Hassan Youssef (Choukri), Nawal Abou el Foutouh (la première fiancée de Sami), Abdel Moneim Madbouly (le père de Samira et le patron des deux amis), Zizi Mustafa (la danseuse), Samir Ghanem (infirmier), George Sedhom (l’homme de l’hôtel dont la lune de miel avec sa jeune épouse est gâchée par les interventions récurrentes des deux amis), Ahmed El Deif (infirmier). 
Scénario et dialogues : Adly El Mowalid et Abdel Fattah El Sayed
Appréciation : 1/5



L'Honneur de ma Femme de Fateen Abdel Wahab (Karamet Zawgaty, 1967)
avec Adel Imam, George Sedhom, Sherifa Mahear, Shadia, Mahmoud Rashad, Salah Zulficar, Camilia, Ragaa El Geddawy, Thoraya Helmy
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef et Mohamed Mostafa Samy
Adaptation d'un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Fouad El Zahiri
Production : Ramsès Naguib
Appréciation : 3/5



Je suis le docteur d’Abbas Kamel (Ana el Doctor, 1968)
avec Farid Shawqy, Nelly, Mohamed Reda, Tawfik El Deken, Adel Imam, Hassan Mostafa, George Sedhom, Nawal El Saghira, Omar El Gizawy, Angel Aram, Khadiga Mahmoud, Mohamed Al Ezaby, Nadia Seif El Nasr, Hamdy Salem, Abdelghani El Nagdi
Scénario : Abbas Kamel
Adaptation de Knock, la pièce du dramaturge français Jules Romains (1923)



Le Mariage Moderne de Salah Karim (Alzawaj a'ala altariqat alhaditha, 1968)
avec Soad Hosny (Noha), Hassan Youssef (Ahmed, le cousin de Noha), El Deif Ahmed, Samir Ghanem, (Samir), George Sedhom, Mohamed Reda (le père de Noha), Fatima Mostafa (la mère de Noha), Abdel Moneim Ibrahim (Kamal), Abbas Fares, Hassan Mostafa, Alya Abdel Moneim (Aziza, la sœur de Noha), Atef Makram, Inas Abdallah (la mère d'Ahmed), Eskandar Menassa (Hussein, le mari de la mère d'Ahmed), Helmy Hilaly, Badr Nofal
Scénario : Salah Karim
Musique : Saïd Salama, Mohamed Al Mogi, Fathy Qoura, Ali Ismail


La Troupe Joyeuse de Fateen Abdel Wahab (Ferket Al Marah, 1970)
avec Mohamed Roushdy ,Chams El Baroudi, Nagwa Fouad, Tawfik El Deken, Samir Ghanem, George Sedhom, Ahmed El Deif
Scénario : Abdel Fattah El Sayed et Adly El Mowalid
Musique : Baligh Hamdy
Appréciation : 2/5



Les Trois Fous d’Hassan El Seifi (El Maganeen el Talata, 1970)
avec Nagla Fathy, Zahrat Al Oula, Samir Ghanem, George Sedhom, El Deif Ahmed, Tawfik El Deken, Ibrahim Saafan, Kawthar Shafik, Seif Allah Mokhtar, Zakaria Mowafy, Abdel Ghani El Nagdi , Abdel Moneim Basiony, Hussein Ismael, Ahmed Nabil, Soheir Zaky, Mahmoud El Meleigy, Mohamed Abou HashishScénario : Ali Salem
Musique : Baligh Hamdy, Helmy Bakr, Fathy Qoura
Production : Hassan El Seifi



Nous ne sommes pas des anges de Mahmoud Farid (Lasna Mala'eka, 1970) 
avec George Sedhom, El Deif Ahmed, Samir Ghanem, Shahinaz Taha, Hassan Mostafa, Abdelalim Khattab, Samir Sabri, Nagwa Fouad, Ashraf Abdelghafour, Abbas Fares, Zakaria Mowafi, Aleya Abdel Moneim 
Musique et chansons : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogy, Hussein El Sayed, Abdelazim Abdelhaqq, Fahd Blan, George Sedhom, Samir Ghanem, El Deif Ahmed



À la recherche du scandale de Niazi Mustafa (Albahth A'n Fediha, 1973)
avec Adel Imam, Mervat Amine, Samir Sabri, Youssef Wahby, Ahmed Ramzy, Imad Hamdi, Zizi El Badraoui, Mohamed Reda, Nawal Abou El Foutouh, Tawfik El Deken, Hassan Hamed, Nagwa Fouad, Zouzou Madi, George Sedhom, Salah Nazmi, Mimi Chakib, Sayed Ibrahim, Mohamed Awad
Scénario : Farouk Sabry et Abou Al Seoud Al Ebiary
Ce film est inspiré d'une comédie américaine réalisée par Gene Kelly en 1967, Petit guide pour mari volage (A Guide for the Married Man).



Une Femme de Mauvaise Réputation d’Henry Barakat (Emraa Sayyeat Assomaa - 1973) 
avec Shams al Baroudi, Mahmoud Yassin, Youssef Shaaban, Imad Hamdi, Nagwa Fouad, George Sedhom, Salah Nazmi
Scénario : Mamdouh Al Leithi
Musique : Tarek Sharara
Appréciation : 4/5

Certains se marient deux fois de Mohamed Abdel Aziz (Al Baa'd Yazhab lel Maa'zoun Marratayn, 1978) 
avec Nour El Sherif ( Dr. Mamdouh), Mervat Amin (Mona), Adel Imam (Massoud), Lebleba (Mahasen), Samir Ghanem (Ezzat), George Sedhom, Aqeila Rateb, Mimi Gamal, Amal Ramzi, Hanaa El Shorbagy, Galila Mahmoud, Ibrahim Abdulraziq, Salama Elias, Ibrahim Kadri, Zouzou Chakib 
Scénario : Farouk Sabri
Musique : Gamal Salamah
Production : William Rizq



Un Inconnu dans ma maison de Samir Seif (Ghareeb fi Baity, 1982)

avec Soad Hosny , Nour El Sherif, Ali El Sherif, Ibrahim Kadri, George Sedhom, Hayatem, Hassan Mostafa, Nabila El Sayed, Wahid Seif, Seif Allah Mokhtar, Sana Lamlum, Mohamed Abou Dawoud, Hussein Orabi, Fawzy Al Sharqawi
Scénario et dialogues : Wahid Hamid
Musique : Hany Shenouda




samedi 2 mars 2019

Je suis le docteur (Ana el Doctor, 1968)

أنا الدكتور 
ﺇﺧﺮاﺝ: عباس كامل


Abbas Kamel a réalisé Je suis le Docteur en 1968.
Distribution : Farid Shawqy, Nelly, Mohamed Reda, Tawfik El Deken, Adel Imam, Hassan Mostafa, George Sedhom, Nawal El Saghira, Omar El Gizawy, Angel Aram, Khadiga Mahmoud, Mohamed Al Ezaby, Nadia Seif El Nasr, Hamdy Salem, Abdelghani El Nagdi
Scénario : Abbas Kamel
Adaptation de Knock, la pièce du dramaturge français Jules Romains (1923)

Tawfik El Deken et Hassan Mostafa

Nelly

Farid Shawki et Nelly 

Mohamed Reda

Mohamed Reda et Nelly

Farid Shawki

Adel Imam

George Sedhom 

Farid Shawki et Nadia Seif El Nasr


Résumé

Ibrahim est un simple infirmier qui travaille comme assistant du docteur Sami. Il rêve de devenir médecin et dans son quartier il se fait appeler docteur. Un jour il découvre dans le journal que dans un village, on recherche un remplaçant au médecin en place. Ibrahim décide de partir immédiatement pour ce village afin de prendre la succession du praticien sur le départ. Il est accompagné d’un autre employé du docteur Sami et de Nadia, une serveuse qui est secrètement amoureuse de lui. Après un long périple en car, les trois amis arrivent enfin au village. Ils sont accueillis par le médecin et son épouse. Cette dernière est impatiente de quitter cette contrée. En effet, la situation n’est guère brillante : les habitants jouissent d’une bonne santé inaltérable et ils ne font guère appel au médecin. Ibrahim va changer tout cela. Il parvient à convaincre le plus grand nombre que leur bonne santé est une illusion et qu’ils sont des malades qui s’ignorent. Son cabinet ne désemplit pas et il fait rapidement fortune. Il décide alors de se construire une véritable clinique. Le temps des travaux il s’installe dans un hôtel d’Alexandrie. Malheureusement, parmi les clients de l’établissement se trouve le docteur Sami qui le reconnaît. Il prévient la police. Et c’es lors de l’inauguration de sa clinique qu’Ibrahim est arrêté pour escroquerie et exercice illégale de la médecine. Il se rend sans résistance tandis que Nadia lui promet de l’attendre.

mardi 3 juillet 2018

À la recherche du scandale (Albahth A'n Fediha, 1973)

البحث عن فضيحة
إخراج : نيازى مصطفى




Niazi Mostafa a réalisé A la recherche du scandale en 1973.
Distribution : Adel Imam (Magdy), Mervat Amine (Hanan), Samir Sabri (Sami), Hamdi Salem (le père de Sami), Youssef Wahby (le père d’Hanan), Ahmed Ramzy (Fakry), Imad Hamdi (le père de Sana), Zizi El Badraoui (Sana), Mohamed Reda (Abou Sari), Nawal Abou El Foutouh (la femme mariée), Salah Nazmi (le mari de la femme mariée), Tawfik El Deken (Saber), Hassan Hamed (le cambrioleur), Nagwa Fouad (elle-même), Zouzou Madi (la mère de Sana), George Sedhom (Abdel Azim), Mimi Chakib (la mère de Hanan), Angel Aram (Mona), Sayed Ibrahim (le père de Mona), Mohamed Awad (Aziz), Rakia Damati (la secrétaire), Mohamed Farid (le barman), Naguib Abdo (le dentiste)
Scénario : Farouk Sabry et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Samir Sabri et Ahmed Hamouda
Production : Gamal Al-Leithi

Samir Sabri et Adel Imam
Youssef Wahby et Mervat Amine
Sayed Ibrahim et Mohamed Awad
Salah Nazmi et George Sedhom
Mimi Chakib et Youssef Wahby


Résumé

Ce film est inspiré d'une comédie américaine réalisée par Gene Kelly en 1967, Petit guide pour mari volage (A Guide for the Married Man).
Magdy quitte son village pour travailler au Caire comme ingénieur. Avant son départ, son père lui donne ses dernières instructions : pour l’honneur de la famille, il faut qu’il se marie au plus vite. Dans la capitale, c’est son collègue Sami qui va l’aider à trouver une fiancée. Celui-ci invite Magdy à l’accompagner dans un club de loisirs qu’il fréquente régulièrement. Le petit provincial repère aussitôt une jeune fille très belle. Il en tombe amoureux fou. Ce sera sa future femme ! Sami lui conseille d’abord de s’assurer qu’elle est bien libre. Après une petit enquête, ils apprennent que la jolie inconnue s’appelle Hanan, qu’elle est célibataire et qu’elle vit chez ses parents. Détail plus embêtant : sa mère souhaite qu’elle épouse l’un de ses cousins. 
Sami propose à Magdy une première méthode d’approche. Alors que la jeune femme quitte le parking du club au volant de sa voiture, il s’agit de se jeter devant le véhicule, de rouler sur le capot et enfin de tomber à terre en feignant d’éprouver mille souffrances. Rien ne se passe comme prévu : la chute de Magdy est si maladroite que Hanan n’a aucune pitié pour sa « victime ». Elle est même furieuse. Pire encore : deux jeunes hommes qui ont assisté à la scène prennent notre héros pour un fâcheux sans éducation et le rossent de façon sévère. Evidemment, l’aspirant au mariage et son conseiller ne s’avouent pas vaincus. Deuxième tentative pour approcher la belle : cette fois-ci se sera avec la complicité d’un cascadeur embauché par Samy. Ce spécialiste en combat à mains nues devra importuner Hanan ce qui déclenchera l’intervention de Magdy. Le ton montera , on en viendra aux mains, la bagarre se conclura par la défaite du malabar qui fuira à toutes jambes et par la victoire du justicier intrépide. Ce plan échoue lamentablement car Magdy se trompe de partenaire : il s’en prend à un inconnu à la musculature imposante. Le résultat est sans appel : Magdy est vaincu par KO. Mais ô miracle, cette fois-ci, Hanan prend son parti et lui manifeste une attention et une tendresse qui le consolent de tous les coups reçus. Magdy et Hanan se revoient lors d’un concert donné au club. Après la manifestation, ils restent seuls tous les deux et la jeune femme avoue à son amoureux qu’elle partage ses sentiments. 
Peu après, Magdy se rend chez les parents de l’élue de son cœur pour faire sa demande en mariage mais la mère reste intraitable : elle veut que sa fille épouse leur neveu. 
Sami est un homme de ressources : il conseille à son élève de se faire surprendre dans la chambre de Hanan. Les parents pour éviter le déshonneur seront les premiers à réclamer le mariage. L’idée géniale est mise à exécution mais encore une fois, les événements prennent un tour imprévu : le soir où Magdy doit rejoindre Hanan, la chambre est occupée par la fille d’un couple de paysans venus visiter la capitale. Par un malheureux concours de circonstances, c’est Sami qui se retrouve, contre son gré, au lit dans les bras de la jouvencelle au physique ingrat. Catastrophe : le père fait irruption dans la chambre. Sami devra épouser le laideron. Magdy a plus de chance : le père de Hanan qui a toujours soutenu sa fille a fini par imposer sa volonté à sa femme. Magdy et Hanan deviendront mari et femme !


Critique

Pour la première fois dans sa carrière, ’Adel Imam obtient le rôle principal dans un film. Et pour cette comédie romantique, sa partenaire n’est autre que la sublime Mervat Amine, plus belle que jamais. Voilà un jeune acteur comblé ! Si "A la Recherche du Scandale" comporte quelques bons moments, la succession de gags faciles et donc prévisibles finit par lasser. On notera aussi un défaut de structure. Le film ressemble un peu à une comédie à sketches. En effet, le cinéaste et son scénariste ont inséré dans leur récit de courtes séquences réalisées avec la collaboration de « guest stars ». Mais cela fonctionne mal : ces saynètes d’un intérêt très inégal (Celle avec George Sedhom est particulièrement inepte.) cassent le rythme de l’histoire principale sans lui apporter grand-chose.
On remarquera enfin que Niazi Mostafa a fait des emprunts évidents à "Chuchotements d’Amour" de Fateen Abdel Wahab, notamment avec le personnage du père, joué dans les deux films par Youssef Wahbi et celui du cousin « yéyé ». "A la Recherche du Scandale" nous aura au moins permis d’entendre Samir Sabri chanter une version arabe du tube des Middle of The Road, "Chirpy Chirpy Cheep Cheep". Il est à la piscine entouré de nombreux danseurs et la scène rappellera aux plus anciens les émissions de variétés des années 70 conçues par les producteurs français Maritie et Gilbert Carpentier !

Appréciation : 2/5
**

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mercredi 31 mai 2017

La Troupe Joyeuse (Ferket Al Marah, 1970)

فرقة المرح
إخراج : فطين عبد الوهاب



Fateen Abdel Wahab a réalisé La Troupe Joyeuse en 1970.
Distribution : Mohamed Roushdy ,Chams El Baroudi, Nagwa Fouad, Tawfik El Deken, Samir Ghanem, George Sedhom, Ahmed El Deif
Scénario : Abdel Fattah El Sayed et Adly El Mowalid
Musique : Baligh Hamdy

Ahmed El Deif, Samir Ghanem, George Sedhom















Tawfil El Deken, Nagwa Fouad, Chams Al Baroudi
















Mohamed Roushdy
















Samir Ghanem

















Résumé

Quatre amis pêchent sur la plage. L‘un d’entre eux ramène sur le rivage une valise qui s’était accrochée à son hameçon. Les garçons ne se sont pas aperçus qu’ils ne sont pas seuls sur cette plage : en embuscade, il y a un gang qui veut récupérer la valise car elle contient de la drogue mais il y a aussi la police qui veut arrêter en flagrant délit les gangsters. Quand ces derniers passent à l’action pour récupérer le précieux bagage, les policiers sous la direction de l’officier Roshdy interviennent. L’affrontement est bref et violent. Les malfrats parviennent à fuir après avoir éliminé Mokhtar l’un des leurs qui venait d’être appréhendé. Les représentants de la loi arrêtent les quatre pêcheurs mais ils les libèrent très vite, convaincus de leur innocence.
Au commissariat, Roshdy interroge Mona : cette jeune femme est à la fois la voisine des quatre amis, l’employée de Salim, le chef de la bande qui dirige un cabaret et la cousine de Mokhtar. Elle ne sait rien du trafic de drogue auquel se livre son patron et apprend avec stupeur et chagrin la mort de Mokhtar ainsi que son implication dans cette entreprise criminelle. Elle devra poursuivre ses activités dans le cabaret de Salim et surtout ne rien dire de l’entretien qu’elle vient d’avoir au commissariat : il en va de sa vie.
Pour démanteler le réseau, Roshdy veut l’infiltrer. Il se fait passer pour le frère de Mona de retour d’Australie. Il offre ses services à Salim qui accepte, trop content de trouver un remplaçant à Mokhtar.
Après de nombreuses péripéties, et grâce à l’aide des quatre amis qui pourtant enchaînent les gaffes et les maladresses , tous les membres de la bande seront arrêtés.


Critique

Au scénario de cette Troupe (pas si) Joyeuse, on retrouve Abdel Fattah El Sayed. C’est le dernier film qu’il écrit, il meurt peu après. Ce scénariste commence sa carrière dans les années cinquante et il apparaît au générique de certaines comédies d’Ismaël Yassin. Dans les années soixante, il fait équipe avec un jeune confrère, Adly El Mowalid. Le tandem est l’auteur de quelques navets fameux. Citons par exemple, Une Fille Turbulente de Houssam Al Din Mustafa et Les Secrets des Filles de Mahmoud Zulficar.
La Troupe Joyeuse est tout de même plus réussie que les deux films que nous venons de citer mais cela reste un produit standard qui exploite tous les procédés de la comédie populaire des années soixante. De film en film, on retrouve les mêmes scènes sur la plage, avec les mêmes filles en maillot de bain et les mêmes danses sur le sable. Le public raffole de cette atmosphère estivale et il se passionne pour les aventures sentimentales de ces bandes de jeunes sympathiques et propres sur eux, répliques égyptienne des yé-yé européens. Donc, inutile de chercher dans ce film la moindre originalité et la présence du Faten Abdel Wahab à la réalisation ne change rien à l’affaire. 
Cette comédie musicale est construite autour du trio comique Les Trois Lumières du Théâtre (Thalathy Adwa’a El Masrah) très célèbre dans les années soixante. El Deif Ahmed, George Sidhom and Samir Ghanem enchaînent les tournages et c’est toujours des comédies aux intrigues bâclées, prétextes à chansons niaises et à gags éculés. La filmographie des Trois Lumières du Théâtre est de même nature que celle de nos Charlots hexagonaux. Dans les deux cas, on sent l’empressement des producteurs à exploiter un filon qui peut se tarir d’un moment à l’autre. Pour les trois artistes égyptiens, ce sera effectivement bien court puisque l’un d’eux, El Deif Ahmed, meurt en 1970, l’année de la sortie de cette Troupe Joyeuse, à l’âge de trente-quatre ans. (Un scénariste et un acteur meurent peu après le tournage de ce film : doit-on parler de malédiction ?)
On notera pour la fin, la présence de Shams El Baroudi et de Nagwa Fouad dans les deux principaux rôles féminins. La première, en passe de devenir le sex symbol du cinéma des années 70, paraît bien terne face à la seconde. On appréciera tout particulièrement cette incroyable scène de danse orientale sur canapé où Nagwa Fouad fait montre d’une fougue et d’une sensualité rarement vus à l’écran. La véritable vedette de ce film, c’est elle.

Appréciation : 2/5
**
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin


dimanche 18 septembre 2016

L'Honneur de ma Femme (Karamet Zawgaty, 1967)

كرامة زوجتى
إخراج : فطين عبد الوهاب



Fateen Abdel Wahab a réalisé L'Honneur de ma Femme en 1967.
Distribution : Adel Imam, George Sedhom, Sherifa Mahear, Shadia, Mahmoud Rashad, Salah Zulficar, Camilia, Ragaa El Geddawy, Thoraya Helmy
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef et Mohamed Mostafa Samy
Adaptation d'un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Fouad El Zahiri
Production : Ramsès Naguib

Adel Imam et George Sedhom

Sherifa Mahear

Mahmoud Rashad et Shadia

Salah Zulficar et Shadia

Shadia

Salah Zulficar et Adel Imam

Ragaa El Geddawy et Salah Zulficar


Camilia

Résumé

Mahmoud est un riche avocat qui multiplie les conquêtes amoureuses mais qui se refuse à envisager le mariage. Ses proies, il les déniche dans le club privé qu’il fréquente. C’est là qu’il retrouve Layla, une artiste peintre qui a toujours résisté à ses avances. Pourtant, elle n’est pas insensible au charme du jeune avocat mais elle refuse de nouer toute relation en dehors des liens du mariage. Mahmoud est obligé de s’avouer qu’il est vraiment tombé amoureux de Layla et finit par lui demander sa main. La jeune femme met une dernière condition à leur union : si elle apprenait qu’il l’avait trompée, il devrait accepter qu’elle agisse de la même manière. Mahmoud, sûr de son amour, y consent. Au début tout se passe au mieux pour les deux jeunes mariés. Mais un jour, une cliente au physique avantageux se présente au cabinet de l’avocat. Elle reviendra plusieurs fois et n’aura de cesse de provoquer Mahmoud. Ce dernier tente de résister puis cède. Cette liaison ne reste pas longtemps secrète : Layla découvre dans la poche du pantalon de son mari un mouchoir maculé de rouge à lèvres. Elle décide de passer à l’action. Avec la complicité de l’assistant de son mari, elle fait croire à celui-ci qu’elle a un amant avec qui elle échange des lettres enflammées. Pour Mahmoud, la situation devient vite insupportable, la jalousie le torture. Heureusement, il finit par apprendre la vérité : sa femme n’a jamais été infidèle mais elle a voulu lui donner une bonne leçon. Mahmoud lui promet de ne plus jamais la tromper.


Critique

Fateen Abdel Wahab est sans doute le meilleur auteur de comédies du cinéma égyptien. Même si cet Honneur de ma Femme ne fait pas partie de ses œuvres les plus marquantes, on retrouve la patte d’un cinéaste qui a toujours voulu parler de l’Egypte de son temps aux Egyptiens de son temps. Dans le monde un peu conformiste du divertissement, Fateen Abdel Wahab fut un moderne. On peut même affirmer qu’en matière de libération des moeurs, il fut aux avant-postes et cela sans jamais se couper du public populaire (sans doute moins conservateur que celui d’aujourd’hui). Dans ses comédies, il osait aborder des questions taboues comme celles de la liberté sexuelle, de l’homosexualité ou du transgenre. Evidemment, il était assez fin pour ne pas heurter frontalement les convictions rétrogrades d’une partie non négligeable du public, mais, par le rire, il parvenait à faire passer des idées qui aujourd’hui lui vaudraient un déluge d’anathèmes et de menaces.
Dans l’Honneur de ma Femme Fateen Abdel Wahab et de Ehsan Abd El Kodos partent d’un constat : en ce milieu des années soixante, les relations entre hommes et femmes ne sont plus régies par la tradition ou la religion, du moins dans les classes aisées. La femme revendique les mêmes droits et les mêmes libertés que ceux dont jouit l’homme. Et ce dernier voit avec une certaine angoisse vaciller l’état ancien qui lui garantissait tous les privilèges.
Dans ce film, la femme est artiste peintre, elle vit de manière totalement indépendante et n’attend pas du mariage un confort et une aisance financière qu’elle possède déjà. Si bien qu’elle peut imposer ses conditions à son soupirant. Notamment cette clause proprement révolutionnaire : toute infidélité de la part de son futur mari sera payé de la même infidélité de sa part. L’homme accepte le contrat. Mais après une courte période de félicité conjugale, il ne résiste pas longtemps à la tentation et ce sera le début de ses tourments. La femme inflexible le soumet à des épreuves terribles comme celle qui consiste à faire poser devant elle un homme à la musculature de gladiateur pour réaliser un tableau. Le modèle porte pour tout vêtement un slip très moulant et passe ainsi accoutré des journées entières avec l’épouse trompée sans que le mari ne puisse protester.


Ici comme dans d’autres scènes, Fateen Abdel Wahab a réussi à faire rire sans rien concéder à la morale traditionnelle. La femme est seule juge de ses actes et de ses choix et si l’homme en souffre, il doit s’en prendre à lui-même. D’ailleurs, à la fin, le héros de l’Honneur de ma femme capitule et accepte le nouveau rapport de forces qui régit la vie du couple. Ce film aurait pu s’intituler «La Défaite du Mâle Egyptien ».
Le caractère progressiste de la fable est tout de même tempéré par le fait que si le mari trompe effectivement sa femme, en revanche l’épouse se contente de faire croire à son infidélité selon une conviction bien ancrée que l’infidélité de l’homme est forcément une faute mineure alors que celle de la femme constitue toujours un crime irrémédiable.
Une comédie somme toute sympathique, jamais stupide, mais qui manque d’un grain de folie pour être une totale réussite.

Note : les deux acteurs principaux, Shadia et Salah Zulficar, se connaissent bien :  ils sont mari et femme dans la vie et ils ont eu souvent l'occasion de jouer ensemble.

Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin