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vendredi 31 janvier 2025

Le Jeu de l’Amour et du Mariage ( laabet el hub wa el zawaj, 1964)

لعبة الحب والجواز
إخراج : نيازى مصطفى


Niazi Mostafa a réalisé Le Jeu de l'Amour et du Mariage en 1964.
Distribution : Soad Hosny (Amira), Farid Shawki (Abbas), Mohamed Reda (Hassouna, le père d’Amira), Samir Sabri (Medhat), Soheir El Bably (Kawthar), Layla Fahmy (Fatima, la femme de chambre), Samia Roshdi (la mère d’Abbas), Hassan Mostafa (Mahmoud Abou Al Rous), Mohamed Shawky (le policier), Abdel Hamid Badawy (le père de Mohamed Abou Al Rous) Hussein Ismaïl (le mazoun), Hassan Hamed (un ami d’Amira)
Scénario : Bahgat Amar et Abdel Hay Adib
Production : Mounir Helmy Rafla

Soad Hosny





Samir Sabri




Farid Shawki, Soad Hosny, Soheir El Bably






Mohamed Reda





Soheir El Bably et Soad Hosny





Hassan Mostafa





Soheir El Bably et Farid Shawki

















Résumé

Amira est la fille unique d’Hassouna, un homme fortuné qui peut satisfaire tous ses caprices. Elle a épousé par amour Medhat, un bellâtre superficiel et cupide. Celui-ci n’en voulait qu’à son argent et n’éprouvait aucun sentiment pour elle. Il a rapidement rompu et s’affiche sans vergogne avec sa nouvelle conquête. Amira ne supporte pas cette séparation et elle veut se suicider en se jetant dans le Nil. Mais le chauffeur de taxi qui l’a conduite jusqu’au fleuve l’empêche de réaliser son funeste projet et la ramène chez elle. Le lendemain matin, Abbas, le chauffeur, se présente chez sa cliente désespérée pour lui rendre son portefeuille qu’elle a oublié dans son véhicule. La jeune femme, reprenant une idée que lui a soufflée sa femme de chambre, décide d’embaucher son sauveur comme « homme de compagnie » afin d’éveiller la jalousie de Medhat. Pour que son père ne soit pas un obstacle à son stratagème, Amira présente Abbas comme le mari de sa meilleure amie Kawthar. 

Le soir même, la jeune femme accompagnée de son « employé » se rend dans le restaurant où Medhat a ses habitudes. Evidemment, il est installé à une table avec sa nouvelle amie. Amira et Abbas s’assoient à une table voisine. Pendant tout le repas, Amira surjoue la jeune femme qui a retrouvé le bonheur. Son petit numéro n’impressionne pas beaucoup son ex-mari. En revanche, Abbas est troublé et commence à éprouver de tendres sentiments pour sa patronne. Mais en fait, Medhat souhaiterait renouer avec son ex-femme car il a un besoin pressant d’argent. Lors d’une soirée, il parvient à avoir une conversation en tête à tête avec elle et il comprend qu’il n’aura pas grande difficulté à la reconquérir. 

Entretemps, Hassouna, le père d’Amira, ne reste pas inactif. Il veut que sa fille oublie ce méprisable Medhat et il lui a trouvé un futur mari : un garçon au physique ingrat mais sérieux et de bonne famille. Medhat poursuit son entreprise de reconquête. Lui et Amira doivent se retrouver sur la côte avec tous leurs amis et surtout sans l’encombrant Abbas. Après de multiples péripéties, ce dernier, missionné par Hassouna lui-même, parvient à retrouver sa « protégée ». Il fait fuir toute la bande et, à son grand désespoir, Amira va devoir passer la nuit seule avec Abbas sur la plage déserte. 

A leur retour au Caire, Medhat ne s’avoue pas vaincu : il retrouve sa proie chez elle, dans sa chambre, mais cette fois-ci la jeune femme a compris le manège de son ex. Elle lui demande de quitter la maison quand soudain son père fait irruption dans la pièce. Il est furieux. Il fait fuir le Dom Juan et exige que sa fille épouse le garçon qu’il lui a trouvé. Lors de la signature du contrat, Amira s’enfuit de la maison paternelle pour en finir. Elle appelle un taxi et, miracle, au volant, c’est Abbas. Comme il se doit, tout se termine par un baiser.


Critique

Certains critiques ont signalé la similitude de ce film avec « Embrasse-moi dans le noir » de Mohamed Abdel Gawad qui date de 1959 et aussi avec le drame américain « L’Evadée » réalisé par Arthur Ripley en 1946. Il se peut que les scénaristes du « Jeu de l’Amour et du Mariage » se soient inspirés de ces deux précédents films (même situation de départ) mais le titre choisi nous incite à regarder dans une autre direction, du côté de Marivaux, l’auteur du « Jeu de l’Amour et du Hasard » (1730). Toute l’œuvre de ce dramaturge français tourne autour de l’amour, de ses masques et de ses faux-semblants. Et justement, dans « le Jeu de l’Amour et du Mariage », nous suivons les tribulations d’un couple mal assorti qui joue à être amoureux et qui finit par le devenir réellement. Empressons-nous de préciser tout de même que ce film de Niazi Mustafa n’a rien d’un chef d’œuvre du septième art, c’est juste un bon divertissement sans prétention.

L’intrigue bien que prévisible vaut pour tous les quiproquos qu’elle permet. L’héroïne est dans une situation délicate : elle doit afficher son amour pour son employé afin de provoquer la jalousie de son ex-mari mais elle doit aussi manœuvrer pour que son père ne soit pas informé de son petit jeu. Les péripéties s’enchainent sans temps mort et on a plaisir à suivre l’héroïne qui multiplie les subterfuges pour parvenir à ses fins. On appréciera les excellentes prestations de Soad Hosny et de Soheir El Bably qui forment un duo plein d’entrain et d’espièglerie, sans oublier celles de leurs partenaires masculins, Farid Shawki, Samir Sabri et Hassan Mostafa. Tous les trois sont très drôles, chacun dans son registre, le premier en brute au grand cœur, le deuxième en dom juan sans scrupule et le troisième en prétendant maladroit. Bien sûr tout n’est pas parfait et notamment la séquence dans laquelle l’héroïne passe la nuit sous une tente en compagnie de son chauffeur nous a semblé bien longuette. Néanmoins, cette petite comédie bien sympathique ne mérite pas les critiques très sévères qu’on lit souvent à son sujet.

Appréciation : 3/5
***

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mercredi 15 mars 2023

Plus Belle que la Lune (Qamar arbatachar, 1950)

قمر ١٤
إخراج : نيازى مصطفى





















Niazi Mostafa a réalisé Plus Belle que la Lune en 1950.
Distribution : Camilia (Qamar), Mahmoud Zulficar (Mohsen), Hassan Fayek (Mansour Pacha, le père de Mohsen), Ferdoos Mohamed (Khadija, la mère de Shafiqa), El Sayed Bedeir (le domestique Awais), Abd El Fatah El Kosary (le père de Shafiqa), Wedad Hamdy (Shafiqa), Samia Roshdi (la mère de Qamar), Ahmed Ghanem (Saleh, le fils cadet du Pacha) , Mimi Aziz (une servante), Fawzya Ibrahim (la femme de chambre), Ragwat Mansour (une servante), Rashwan Mostafa (le chauffeur)
Scénario : Abdel Fatah El Sayed
Production : les studios Misr


Camilia et Samia Roshdi



Ferdoos Mohamed et Wedad Hamdy








Camilia








El Sayed Bedeir








Hassan Fayek



Mahmoud Zulficar et Wedad Hamdy







Camilia et Mahmoud Zulficar







Abd El Fatah El Kosary et Camilia

















Résumé

   Mohsen est un jeune aristocrate, fils de Mansour Pacha. Il s’est marié secrètement avec Qamar, la fille de la propriétaire de la pension dans laquelle il vit. Pour officialiser sa situation, il envoie une lettre à son père lui signifiant son intention de se marier et lui demandant son consentement. La réponse de Mansour Pacha ne tarde pas : il lui ordonne de revenir au domicile familial car il lui a déjà trouvé une épouse. C’est la fille d’un riche marchand de poisson. Son père a besoin de ce mariage pour échapper à la faillite qui le menace. 

   A l’insu de Mohsen, Qamar a pris connaissance de la lettre du Pacha et elle a décidé de se battre. Elle se rend seule chez son beau-père et se fait embaucher comme femme de chambre. Son arrivée coïncide avec celle de la famille du marchand de poisson venue présenter leur fille à Mohsen dont on attend la venue pour le lendemain. A peine installée dans la propriété, Qamar enflamme le cœur de tous les hommes qui la croisent. Le Pacha et son jeune fils Saleh ne sont pas les moins épris et le second, malgré son jeune âge, multiplie les guet-apens pour conquérir l’accorte servante. Tous les mâles de la maison, qu’ils soient maîtres ou bien domestiques, n’ont plus qu’une seule obsession : obtenir les faveurs de Qamar. Et quand elle feint un malaise, chacun veut être le seul à avoir le privilège de la soigner. Plus incroyable encore : pour qu’elle puisse se reposer, tous les hommes, y compris Mansour Pacha, se chargent du ménage, sous l’œil incrédule de la fille et de la femme du marchand de poisson. 

   Mohsen arrive enfin pour le déjeuner et sa surprise est grande de retrouver Qamar parmi le personnel de la maison. Le jeune homme veut absolument éviter le scandale et supplie la fausse servante de ne rien révéler de sa véritable identité. Evidemment, Qamar est bien décidée à n’en faire qu’à sa guise. Elle veut que Mansour Pacha renonce à ce mariage avec la fille du commerçant et l’accepte comme seule bru légitime. Elle y parviendra en donnant secrètement rendez-vous à tous les hommes de la maison dans sa chambre à vingt-trois heures. En découvrant la présence de tous les autres, chacun tentera de justifier sa venue par un motif de la plus haute fantaisie. Seul Mohsen dira la vérité, il est dans la chambre de sa femme. Tout est bien qui finit bien : le Pacha accepte le mariage de son fils aîné avec Qamar et c’est Saleh qui épousera la fille du marchand de poisson.

Par la suite, on retrouvera cette intrigue dans deux autres films. En 1965, dans Tout le Monde l’Aime (Habibet Al-kol), un film libanais de Reda Myassar et en 1973, dans La Voix de L’Amour (Sawt El Hob), un film égyptien d’Helmy Rafla.



Critique

Camellia est l’étoile filante de la comédie égyptienne. Elle commence sa carrière en 1947 grâce à Youssef Wahbi qui la fait jouer dans son film Le Masque Rouge. Son ascension est fulgurante. Les cinéastes se l’arrachent et elle devient très vite l’actrice la mieux payée d’Egypte. Elle est adulée par le public et courtisée par les personnalités les plus illustres, dont le roi Farouk lui-même. Son aisance, son naturel et sa beauté font merveille à l’écran. C’est ainsi qu’elle éclipse toutes ses rivales, même celles qui sont « techniquement » plus douées qu’elle. Son portrait se retrouve en couverture de tous les magazines, attisant la passion des uns et la jalousie des autres. Tout cela se terminera tragiquement le 31 août 1950 par sa mort dans un accident d’avion.

Dans Plus Belle que la Lune qui sort quelques mois avant sa disparition, Camellia accède au statut de star. Elle ne partage plus le haut de l’affiche avec ses consœurs, c’est uniquement sur son nom que tout le film a été construit. Le personnage qu’elle joue n’est pas un rôle de composition. Qamar lui ressemble et se retrouve dans des situations qui sans doute lui ont été familières : des hommes de tous âges et de toutes conditions virevoltant autour d’elle et rivalisant entre eux pour la conquérir. On pourra noter une très grande similitude avec notre Brigitte Bardot nationale qui n’était jamais aussi convaincante que quand elle jouait Brigitte Bardot. Camellia jouait à la perfection Camellia et il aurait été saugrenu de vouloir lui faire jouer autre chose. Dans ce film, elle suscite la convoitise de tous les hommes de la maison. Ceux-ci n’ont plus qu’une seule obsession : la voir, lui parler, la toucher. Et pour redoubler le caractère fantasmatique de son personnage, le metteur en scène n’a pas hésité à l’affubler d’un costume de soubrette dont le bas est suffisamment court pour ne rien cacher des dessous de la belle.

Le désir rend fous tous ces hommes qui en oublient leur situation, leur statut. Le maître de maison finit par s’occuper lui-même du ménage pour complaire à celle qu’il prend pour son employée tandis que le commerçant au physique ingrat oublie femme et fille à marier pour conter fleurette à cette même jeune beauté. Mais le plus enragé est l’adolescent au physique d’enfant sage qui multiplie les stratagèmes pour obtenir les faveurs de Qamar. Le plus drôle dans ce film, c’est bien sûr la manière dont l’héroïne manipule tous ces mâles en rut. Elle les mène par le bout du nez jusqu’au happy end final au cours duquel apparaît une nouvelle servante devenant à son tour l’idole de tous ces messieurs.

On est frappé, aujourd’hui encore, de la liberté de ton de cette comédie et on est soufflé par l’audace de certaines scènes que d’aucuns jugeront scandaleuses comme cet épisode dans lequel Qamar s’enferme avec son futur beau-père dans une chambre afin de se livrer à une danse lui permettant d’exhiber sa culotte et son porte-jarretelles. (1) Le réalisateur, Niazi Mostafa, semble se soucier des convenances comme d’une guigne et un seul principe semble le guider, le plaisir : le sien bien sûr, celui des spectateurs mais aussi celui de ses acteurs qui s’en donnent à cœur joie et se prêtent à toutes les fantaisies du scénario. Camellia est entourée d’actrices et d’acteurs rompus à toutes les arcanes du jeu comique et du burlesque : Hassan Fayek, El Sayed Bedeir, Abd El Fatah El Kosary sans oublier Wedad Hamdy, épatante dans un rôle inhabituel.

Bref, ce film est une belle réussite. Niazi Mostafa et ses acteurs déchaînés nous offre un vaudeville à la française très divertissant, un Feydeau sur le Nil.


(1) Dans cette comédie, comme dans d’autres de cette époque, on retrouve la même atmosphère « libertine » que dans le cinéma hollywoodien pre code Hays.
Avant que le sénateur William Hays n’y mette bon ordre en 1930, le cinéma américain jouissait d’une très grande permissivité et les réalisateurs ne s’interdisaient rien : actrices en tenues légères, dialogues truffées d’allusions sexuelles, situations scabreuses et pour pimenter tout cela, du glamour et encore du glamour.
Toutes proportions gardées, ce sont un peu les mêmes recettes qu’exploitent les réalisateurs de comédies égyptiens à la fin des années quarante. Pourtant, en 1947, le roi Farouk a édicté ses soixante et onze ordonnances qui dressent la liste de tout ce qui désormais est interdit de montrer à l’écran et on sait qu’il s’inspire du code Hays. Ces ordonnances abordent le domaine sexuel mais en fait ce n’est pas la préoccupation majeure du souverain. La plupart des interdits concernent les sujets politiques, sociaux ou religieux et en matière de mœurs, les cinéastes ont conservé une liberté certaine. Les autorités les laissent tourner comme ils l’entendent à condition qu’ils ne mettent pas en cause le régime ou bien la religion.

Appréciation : 4/5


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 6 janvier 2022

Niazi Mostafa au Louxor (Paris)

طاقية الإخفاء

Demain, vendredi 7 janvier à 20h, le cinéma Le Louxor (170, boulevard Magenta, 75010 Paris) projettera un film très rare de Niazi Mostapfa, Le Bonnet Magique, qui date de 1944.
Cette projection est organisée par Le Louxor, l'Institut des Cultures d'Islam et le Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen Orient.
La séance sera présentée par Layane Chawaf, responsable cinéma de l'Institut du Monde Arabe.


Le Bonnet Magique de Niazi Mostafa (Taqeyet El Ikhfaa,1944) 
avec Beshara Wakim (Abbas Abed Rabbo), Ferdoos Mohamed (Oum Abdo, la femme d’Abbas), Taheya Carioca (Houria), Mohamed El Kahlawy (Marzouq, fils d’Abbas), Mahmoud Ismail (Abdo, fils d’Abbas), Amina Sherif (Shariba, la sœur d’Houria), Amal Zayed (Soussou), Abdel Hamid Zaki (le boucher), Ibrahim Youssef (Felfel, le plus jeune fils d’Abbas), Hassan Kamel (le propriétaire du cabaret), Mohamed Ragheb (le directeur du cabaret), Nadia Al Sabei (Halawa, la fille d’Abbas), Mahmoud Lotfi (le garçon de café), Gina (danseuse), Mohamed Kamel (le portier), Shafik Nour Eddin (l’usurier), Hassan Al Imam (le mendiant)
Scénario : Abbas Kamel, Abou Al Seoud Al Ebiary, Mahmoud Zulficar, Aziza Amir
Musique : Mohamed Al Kahlawi
Paroles des chansons : Abou Al Seoud Al Ebiary et Abdel Aziz Salam
Production : Ramses Naguib et Isis Films
Niazi Mostafa réalisera en 1959 Le Secret du Bonnet Invisible.


Conte fantastique. Maître Abbas est un pauvre artisan qui a bien du mal à nourrir sa nombreuse famille. Un jour, une vieille femme lui apporte une cruche en métal à réparer. Dans le socle de l’objet , il découvre un bonnet poussiéreux. Il l’offre à l’un de ses fils qui l’essaie aussitôt. A peine le jeune garçon l’a-t-il posé sur sa tête qu’il disparaît. En effet, ce bonnet est magique : il rend invisible toute personne qui s’en coiffe. Maître comprend tout le parti qu’il peut tirer de ce pouvoir surnaturel. Finie la misère ! Lui et sa famille vont pouvoir vivre dans l’opulence sans plus jamais devoir travailler…


jeudi 19 août 2021

Le Diable est une Femme (Al-Shayttan Imra'a, 1972)

الشيطان امرأة
إخراج : نيازى مصطفى


Niazi Mostafa a réalisé Le Diable est une Femme en 1972.
Distribution :Mahmoud Yassin (Amin), Nagla Fathy (Yasmine), Ghasan Matar (Ghassan), Madiha Kamel (Warda, l’amie de Yasmine), Samir Sabri (Samir Sabri), Salah Nazmi (Al Damanhouri), Hassan Abdin (Othman, le beau-père de Yasmine), Mohiedine Abdel Mohsen (Salah), Aleya Abdel Moneim (la mère d’Amin), Mohamed Refaat (l’un des voleurs), Essam Mustafa (le contremaître), Hanem Mohamed (Naïma, la mère de Yasmine), Rashad Hamed (Desouki Bey), Mokhtar El Sayed (l’officier de police), Al Morsi Abou El Abbas (le frère d’Amin), Ali Ezz Eddine (le chef de la police), Wafiq Fahmi (Maïtre Boraï)
Scénario : Faysal Nada
Musique : Samir Sabri
Production : Abbas Helmy


Salah Nazmi






Aleva Abdel Moneim et Mahmoud Yassin



Nagla Fathy




Samir Sabri



Madiha Kamel et Nagla Fathy



Nagla Fathy et Mahmoud Yassin




Hanem Mohamed et Wafiq Fahmi



Hassan Abdin



Madiha Kamel et Ghasan Matar




Résumé

Une entreprise de tricot est victime de vols à répétition. Pour tenter de freiner le phénomène, deux agents de sécurité sont embauchés. Leur mission : contrôler les entrées et les sorties du personnel. Yasmine est une ouvrière de l’entreprise. Son attitude effrontée lui a valu maints rappels à l’ordre de la part de la direction. Amin, l’un des deux agents de sécurité, a fort affaire avec elle. D’emblée, Yasmine n’hésite pas à l’affronter. Quand elle quitte l’usine, elle refuse de montrer le contenu de son sac comme le règlement l’exige. Le jeune homme ne sait comment réagir à ses provocations d’autant plus qu’il a bien du mal à cacher le trouble qui s’empare de lui en sa présence. 
Un jour, il est invité au mariage du contremaître de l’entreprise. Celle qui danse pour les jeunes mariés, c’est Yasmine. Amin est ébloui par sa beauté et sa sensualité. En quittant la fête, il surprend un homme en train de violenter Yasmine. Amin intervient aussitôt et met en fuite l’agresseur. Elle se jette dans ses bras mais lui la maintient maladroitement à distance. Le lendemain, il découvre dans le sac de Yasmine des pelotes de laine volées. Il l’entraîne dans son bureau mais il accepte de ne pas la dénoncer à la direction. Pour le remercier, la jeune femme lui propose de se voir en dehors du travail. Ils passent une journée ensemble au bord de la mer. Amin déclare son amour à la jeune femme qui répond de manière évasive. 
Le lendemain, Yasmine ne se présente pas à l’usine. Inquiet, Amin se rend au domicile de ses parents. Il y découvre sa bien-aimée assise près d’un homme qui la tient tout contre lui. Amin s’enfuit sans dire un mot. Yasmine le rejoint chez lui. Elle lui explique que sa mère et son beau-père l’obligent à se montrer très conciliante à l’égard des clients qui viennent chez eux passer du bon temps. Elle prétend ne plus supporter cette situation et elle demande à Amin de la garder auprès de lui, tout en l’embrassant tendrement. Le jeune homme ne résiste pas longtemps. Ils passent la nuit ensemble. Au matin, les parents de Yasmine accompagnés de voisins font irruption dans l’appartement d’Amin. Ils jouent l’indignation et la colère contre le suborneur de jeunes filles pures et innocentes puis repartent avec Yasmine. Malgré cela, les deux amoureux parviennent à convenir d’un rendez-vous pour se revoir. Amin demande à son collègue de le remplacer afin qu’il puisse passer une partie de la soirée chez lui avec Yasmine. Malheureusement, la jeune femme ne vient pas. 
Quand Amin retourne à l’usine, il surprend des cambrioleurs qui après avoir ligoté son collègue, ont rempli tout un camion de fournitures. Amin parvient à attraper l’un des voleurs. Ce dernier lui avoue qu’il travaille pour Yasmine qui revend ensuite toute la marchandise à un chef de gang nommé Al Damanhouri. Amin se rend aussitôt chez le gangster. Evidemment, il y retrouve Yasmine. Une bagarre entre les deux hommes éclate. Amin est sérieusement blessé mais il a vaincu son adversaire qui gît sur le sol, inanimé. Yasmine lui demande de prendre l’argent du gangster et de s’enfuir mais Amin veut tout raconter à la police. Il ne le fera pas par il perd à son tour connaissance. 
Quand il se réveille, il découvre qu’on l’a transporté chez Warda, une amie de Yasmine. Warda et son mari, Ghassan, dirigent une maison de jeux où viennent se divertir de riches hommes d’affaires. Une fois rétabli, Amin apprend qu’il est recherché par la police : le beau-père de Yasmine a prétendu devant les policiers qu’il était le chef de la bande qui avait cambriolé l’usine. Amin est contraint de rester avec Yasmine dans la maison de ses nouveaux amis. Ghassan comprend tout le parti qu’il peut tirer de la situation. Il fournit à l’ancien agent de sécurité une nouvelle carte d’identité afin qu’il échappe à la police et il l’invite à se joindre aux autres joueurs de son établissement. Au début, Amin gagne de l’argent, beaucoup d’argent. Désormais, il passe toutes ses soirées à la table de jeu. Mais la chance tourne et il finit par perdre des sommes considérables. Tout l’argent qu’il avait récupéré chez Al Damanhouri fond comme neige au soleil. Yasmine le supplie d’arrêter mais lui s’entête, persuadé qu’il finira par à nouveau gagner. Espoir insensé : il se retrouve sans un sou. 
Ses relations avec Yasmine se dégradent. Comble d’infortune : Al Damanhouri a retrouvé sa trace et exige la restitution de son argent. Amin avoue qu’il a tout perdu au jeu. Al Damanhouri lui propose de travailler pour lui afin d’effacer sa dette. Il refuse mais le gangster lui demande de réfléchir. Après cet entretien, Amin retourne chez Warda et Ghassan. A peine a t-il retrouvé ses amis que la police fait irruption dans la maison. Yasmine et Amin parviennent à fuir. En cavale et sans argent, Amin est obligé d’accepter la proposition d’ Al Damanhouri. Il va apporter une aide précieuse au gangster grâce à sa connaissance précise des méthodes policières en matière de lutte contre le crime. Grâce à ses nouvelles « fonctions », il peut à nouveau gâter Yasmine qui retrouve le sourire. 
Mais cette prospérité et ce bonheur recouvrés seront de courte durée. Yasmine lors d’une soirée fait la connaissance de l’acteur Samir Sabri. C’est le coup de foudre immédiat. Ils se revoient. Peu après, lors d’une opération particulièrement dangereuse, Al Damanhouri apprend à Amin son infortune. L’opération tourne mal : fusillade entre bandes rivales et intervention de la police. Al Damanhouri meurt d’une balle en plein cœur. Amin parvient à fuir au volant d’une voiture. Il retrouve Yasmine dans leur appartement. Celle-ci lui avoue son amour pour Samir. Amin la tue d’un coup de poignard tandis que des agents de police entre dans l’appartement.


Critique

Le Diable est une Femme ou le mythe de Carmen revisité. Dans la nouvelle de Prosper Mérimée, l’héroïne, une gitane qui travaille dans une manufacture de tabac, séduit Don José, un brigadier de cavalerie chargé de surveiller les entrées et les sorties de l’usine. Par amour pour Carmen, le militaire connaîtra la prison puis rejoindra une bande de contrebandiers. L’infidélité de la jeune femme le rendra fou de jalousie et il finira par tuer celle qu’il aime de deux coups de couteau. On voit par ce bref résumé que le scénariste égyptien a suivi pas à pas les péripéties de l’œuvre de l’écrivain français (Dommage que le générique ne mentionne pas cette « inspiration » !)
Le duo Nagla Fathy et Mahmoud Yassin fonctionne ici parfaitement (Le premier film qu’ils ont tourné ensemble est Ma Sœur d’Henry Barakat en 1971 et en à peine deux ans, ils ont eu maintes fois l’occasion de se retrouver sur des plateaux de tournage.) Par ses tenues par ses attitudes, Nagla Fathy est une andalouse telle que la littérature et la peinture du XIXe siècle se sont plu à la représenter : effrontée et sensuelle, arborant des robes colorées aux décolletés avantageux. Quand elle tourne Le Diable est une Femme, Naglaa Fathy a tout juste 21 ans mais c’est déjà une actrice expérimentée que les producteurs et les réalisateurs s’arrachent. Elle a tourné son premier film en 1966, à l’âge de 15 ans et elle en a 17 quand elle débute sa carrière de séductrice à l’écran : en 1968, dans le film La Splendeur de l’Amour de Mahmoud Zulficar , on la voit conquérir le cœur d’un Dom Juan interprété par Rushdy Abaza. Au cinéma, Naglaa Fathy est le parangon de l’ingénue libertine, pour reprendre le titre d’un des romans de Colette. Mi-anges mi-démons, les personnages qu’elle incarne sont tout à la fois d’un sentimentalisme puéril et d’une sensualité ardente, d’une naïveté d’écolière et d’un cynisme de courtisane.
Dans ce film, elle joue avec une aisance extraordinaire le rôle d’une adorable petite garce qui ne se soucie que de son confort et de son plaisir. Si cette Yasmine est explicitement inspirée de Carmen, elle emprunte aussi maints de ses traits à Manon, l’héroïne de l’Abbé Prevost, même cupidité, même égoïsme, même insouciance. Face à ce petit monstre, il y a sa victime, interprété par un excellent Mahmoud Yassin. Tour à tour Don José et le chevalier des Grieux, l’acteur au visage anxieux est dans un registre qu’il connaît bien : celui du jeune homme tourmenté par l’amour et qui ne sait comment se défendre face aux manigances de la femme aimée.
Niazi Mostafa est fasciné par le monde du jeu, des malfrats et des filles faciles. Il en montre toute la séduction frelatée, notamment en adoptant pour les décors et les costumes des couleurs vives à la limite de la saturation. On retrouve un peu l’univers chatoyant de son précédent film Le Plaisir et la Souffrance dont le scénario est aussi signé Faysal Nada. Cette fascination n’interdit pas la lucidité : le destin des héros de ce film est forcément tragique. En revanche, elle exclut tout manichéisme. Ce qui frappe ici, c’est que malgré leurs activités illégales, aucun des personnages de ce drame n’est foncièrement antipathique, bien au contraire. Et l’ambivalence du réalisateur à l’égard de son héroïne prouve bien que celui-ci est un moraliste plus profond qu’il n’y paraît. Certes Yasmine est un être maléfique qui entraîne vers une chute irrémédiable son amoureux trop naïf. Mais en même temps, elle fut son seul bonheur, sa seule joie de vivre. C’est grâce à elle, qu’Amin a été brusquement arraché de sa condition médiocre de petit vigile solitaire. C’est grâce à elle qu’il a connu brièvement la légèreté d’une existence sans souci auprès d’une compagne affriolante qui comblait tous ses désirs. Alors peut-être cela vaut-il les longues années qu’il passera derrière les barreaux : un long enfer pour quelques instants de bonheur qui valent toute une vie.
Profitons de cette chronique pour déplorer à quel point ce cinéma commercial des années soixante-dix est largement sous-estimé. Il comporte pourtant d’indéniables réussites parmi lesquelles il faut compter Le Diable est une Femme. Rappelons enfin que Nagla Fathy est une immense actrice qui devrait figurer au premier rang de toute histoire du cinéma égyptien, à l’instar des Samia Gamal, Hind Rostom ou Faten Hamama.

Note : le titre est emprunté à un film américain de 1935 réalisé par Josef von Sternberg avec Marlène Dietrich, The Devil is a Woman. Ce film était une adaptation du roman de l'écrivain français Pierre Louÿs, La Femme et le Pantin.

Appréciation : 4/5
****


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin


dimanche 1 décembre 2019

Les réalisateurs : Niazi Mostafa (1911-1986)

نيازي مصطفى

Niazi Mostafa est né en 1911 à Assiout d'un père soudanais et d'une mère turque. Il étudie le cinéma en Allemagne à l’Institut du cinéma de Munich. Quand il retourne en Egypte, il intègre les studios Misr pour diriger la section de montage. C’est là qu’il rencontre sa femme qui deviendra actrice sous le nom de Kouka et avec qui il tournera ses fameux westerns bédouins.
Il réalise son premier film en 1937 : c’est la comédie Salam va bien et c’est un chef d’œuvre. Niazi Mosafa ne va plus cesser de tourner, enchaînant les tournages avec parfois plusieurs films par an. Il s’est illustré dans tous les genres : comédie, comédie musicale, thriller, mélodrame. Il est l’archétype du cinéaste égyptien grand public qui vise avant tout le succès commercial, tantôt avec des productions de très grande qualité, tantôt avant des navets mal ficelés. Dans sa filmographie on trouve donc le meilleur comme le pire, mais chez lui, même le pire n’est pas sans intérêt. Tout ses films portent sa marque car il y a indubitablement un style Niazi Mostafa qui concilie l’identité égyptienne et le génie hollywoodien. 
Niazi Mostafa a a été assassiné dans son appartement en octobre 1986. Il avait soixante-quinze ans. On n’a jamais pu identifier l’assassin. Les enquêteurs se sont très vite retrouvés dans une impasse : la scène de crime avait été gravement altérée par l’intrusion de proches avant l’intervention de la police. On pense que le coupable se trouve parmi les familiers de l’artiste car le meurtrier s’était introduit dans l’appartement sans commettre d’effraction. Un membre de la famille de Mostafa ? Une relation professionnelle ou sentimentale ? Nul ne le sait. 


Trente deux films de Niazi Mostafa ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Salama va bien (Salama fi Kheir, 1937)
avec Naguib al Rihani (Salama), Amina Zehni (la belle-mère de Salama), Raqiya Ibrahim (Jihan Rostom), Hussein Ryad (le Prince Kindahar), Menassa Fahmy (l’assistant du prince), Mohamed Kamel Al Morsi (Bayoumi Morgan, le voisin de Salama), Rawhiya Khaled (Nahid, la servante de Jihan), Hassan Fayek (Fayek Rostom), Stephan Rosty (Rostom Pacha), Fouad Shafik (Khalil Hindawi, le propriétaire du magasin de tissus), Ferdoos Mohamed (la femme de Salama), Omar El Hariri (l’enfant), Fouad Al Masry (le directeur de l’hôtel), Edmond Tuema (un vendeur de tissus), Emile Asahiso (le comptable), Madame Gerbis (la mère de famille nombreuse, voisine de Salama)
Scénario : Badie Khairy et Naguib Al Rihani, d'après une pièce de Sacha Guitry, Le Sosie
Musique : Abdul Hamid Abdul Rahman et Mohamed Hassan Al Shugai 
Production : les Studios Misr
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien


Comédie. Salama, employé dans un grand magasin de tissus, doit porter à la banque une grosse somme d’argent. Un incident sur le parcours le contraint à rester plusieurs heures au commissariat. Une fois libéré, il reprend sa course mais trop tard : la banque est déjà fermée. Il retourne au magasin et comble de malchance, la grille de l’entrée est baissée. Un panneau annonce une fermeture exceptionnelle en raison d’un heureux événement survenu dans la famille du directeur. Son domicile n’étant pas sûr, Salama décide de passer la nuit dans le luxueux Nefretiti Palace Hotel et de déposer sa précieuse sacoche dans le coffre de l’établissement. Mais à la suite d’un quiproquo, Salama est pris pour le richissime Prince Kindahar du Baloudestan qui doit séjourner lui aussi à l’hôtel. Loin de s’en offusquer l’éminent personnage propose au petit employé de le remplacer pendant quarante-huit heures. Il est curieux de savoir comment les gens se comportent à son égard sans son titre de prince et il veut tester les sentiments d’une jeune femme qui prétend l’aimer. Salama accepte la mission et c’est avec le plus grand sérieux qu’il accomplit les tâches officielles du monarque…

Notre avis : ce premier long métrage de Niazi Mostafa est devenu un classique. On est frappé par la grande maîtrise de leur art dont font preuve le jeune cinéaste et ses collaborateurs, tous Egyptiens (et c'est une première !). « Salama va bien » est l’une de ces oeuvres qui grâce aux studios Misr vont permettre au cinéma égyptien de s’aligner sur les standards internationaux. Cette adaptation d’une pièce de Sacha Guitry est une comédie brillante qui fustige allégrement la vanité de l’argent et du pouvoir ainsi que la servilité et l’hypocrisie de leurs courtisans. L’illustre comédien Naguib Al Rihani est tour à tour émouvant et désopilant dans ce rôle de petit employé qui devient un prince craint et admiré. A ses côtés, Raqiya Ibrahim subjugue par sa beauté et son maintien aristocratique alors qu’elle a à peine dix-huit ans. Et puis ce qui fait tout le prix de cette comédie, c’est sa subtilité et sone extrême élégance : les auteurs n’ont jamais recours aux facilités de la farce, la satire sociale ne tombe jamais dans la caricature grossière. On se demande encore comment de tels films peuvent rester ignorés de la plupart des cinéphiles occidentaux !


Monsieur Omar (Si Omar, 1941)
avec Zouzou Chakib (Lola, la sœur d’Omar), Naguib Al Rihani (Gaber/Omar), Mohamed Kamal El Masry (Gamil Bey, l’oncle d’Omar), Abd El Fatah El Kosary (Abdul Majid Sattour, le complice de Berlanta), Mimi Chakib (Berlanta), Stefan Rosti (l’avocat), Serag Mounir (le cousin d’Omar), Eglal Zaki (la chanteuse), Ali Kamal (l’employé indélicat), Mary Moneib (la tante d’Omar), Victoria Hobeika (la mère d’Omar), Abdel Aziz Khalil (le directeur de la pension), Abdel Aziz El Gahely (le vieux serviteur), Ali Abd El Al (le commerçant), Ahmed Shoukry (l’astrologue indien), Abdel Aziz Al Ahmed (Kawara, le voleur de rue), Eskandar Menassa (le traducteur de l’astrologue)
Scénario : Naguib Al Rihani et de Badie Khairy d’après la pièce du premier Si j’étais beau (1938).
L'épisode du collier volé semble inspiré du film américain The Desire réalisé en 1936 par Frank Borzage avec Marlène Dietrich et Gary Cooper.
Musique : Mohamed Hassan Al Shugai, Riad Al Sonbati, Badyah Sadek, Ibrahim Hussein, Mohamed El-Kahlawy
appréciation : 3/5

Gaber est un modeste employé travaillant dans l’exploitation agricole du très puissant Omar Al Alfy. Un jour il découvre dans les comptes du domaine de nombreuses irrégularités. Il en informe la direction. On le licencie aussitôt. Gaber décide de monter au Caire pour trouver du travail. Dans le train il se retrouve en compagnie d’une jeune femme très séduisante et d’un homme à la mine patibulaire. Ce dernier est un chef de gang du nom d’Abdel Majid Satour. Il est recherché par la police et pour échapper à l’arrestation en gare du Caire, il glisse un collier de très grande valeur dans la poche de Gaber. La jeune femme a surpris la manœuvre du voleur. En descendant du train, Abdel Majid Satour est intercepté par la police. La jeune femme en profite pour entraîner chez elle Gaber afin de récupérer le collier. Elle parvient à faire croire au pauvre employé qu’elle est la propriétaire de ce bijou et qu’elle pourrait très bien le dénoncer pour ce vol. Gaber la supplie de n’en rien faire. Cette femme qui se prénomme Berlanta est à la fois amusée et intriguée par sa « victime ». Elle est amusée par sa naïveté mais aussi intriguée par sa ressemblance frappante avec le milliardaire Omar Al Alfy dont elle prétend être l’épouse mais qui vit depuis plus de vingt en Inde. Elle est bien décidée à exploiter cette similitude. En attendant, Gaber se retrouve à la rue, ne sachant où dormir, et c’est la malchance qui le poursuit impitoyablement : il tombe entre les griffes d’un voleur qui le dépouille de tout ce qu’il possède, puis il se retrouve nez à nez avec Abdel Majid Satour. Ce dernier est très heureux de cette rencontre : il a cherché Gaber dans tous les hôtels de la ville afin de récupérer son collier. Quand Satour comprend que Gaber ne l’a plus, il décide de le séquestrer dans son repaire. Il va même le forcer à devenir un voleur comme lui. Un jour, Gaber voit par la fenêtre Berlanta monter dans une voiture. Avec Satour, il décide de la suivre. C’est ainsi qu’ils se retrouvent devant le palais de la famille d’Omar Al Alfy. Les domestiques qui les reçoivent sont convaincus d’être en présence de leur maître de retour après une si longue absence…

Notre avis : Si Omar est la deuxième collaboration entre Naguib Al Rihani et Niazi Mostafa. La première était Salama fi Khair (Salama va bien, 1937) qui figure dans la liste des cent meilleurs films de l’histoire du cinéma égyptien. Cette comédie se compose de deux parties aux styles très différents. Dans la première heure du film, on assiste à l’arrivée de Gaber au Caire après son renvoi. Il tombe sous la coupe du terrible Abd Al Majid Satour et progressivement devient son complice. Le réalisateur a fait ses études cinématographiques en Allemagne et l’influence de certains cinéastes européens est évidente dans la manière d’évoquer le petit peuple, honnête ou pas, de la capitale égyptienne. Les scènes se déroulant dans le repaire d’Abd Al Majir Satour rappellent aussi bien le réalisme poétique français que l’expressionnisme allemand. La seconde partie, moins originale que la précédente, se passe dans un lieu unique : Gaber et son mentor s’installent dans l’hôtel particulier de la famille de Si Omar. Nous retrouvons l’atmosphère des comédies conventionnelles se déroulant dans un milieu aisé avec domestiques, jeunes femmes élégantes et messieurs en smoking. Le tout est un peu théâtral mais le talent du grand acteur Naguib Al Rihani nous fait bien vite oublier ce petit défaut.



Le Bonnet Magique (Taqeyet El Ikhfaa,1944)
avec Beshara Wakim (Abbas Abed Rabbo), Ferdoos Mohamed (Oum Abdo, la femme d’Abbas), Taheya Carioca (Houria), Mohamed El Kahlawy (Marzouq, fils d’Abbas), Mahmoud Ismail (Abdo, fils d’Abbas), Amina Sherif (Shariba, la sœur d’Houria), Amal Zayed (Soussou), Abdel Hamid Zaki (le boucher), Ibrahim Youssef (Felfel, le plus jeune fils d’Abbas), Hassan Kamel (le propriétaire du cabaret), Mohamed Ragheb (le directeur du cabaret), Nadia Al Sabei (Halawa, la fille d’Abbas), Mahmoud Lotfi le garçon de café), Gina (danseuse), Mohamed Kamel (le portier), Shafik Nour Eddin (l’usurier), Hassan Al Imam (le mendiant)
Scénario : Abbas Kamel, Abou El Seoud El Ebiary, Mahmoud Zulficar, Aziza Amir
Musique : Mohamed Al Kahlawi
Paroles des chansons : Abou Al Seoud Al Ebiary et Abdel Aziz Salam
Production : Ramses Naguib et Isis Films


Conte fantastique. Maître Abbas est un pauvre artisan qui a bien du mal à nourrir sa nombreuse famille. Un jour, une vieille femme lui apporte une cruche en métal à réparer. Dans le socle de l’objet , il découvre un bonnet poussiéreux. Il l’offre à l’un de ses fils qui l’essaie aussitôt. A peine le jeune garçon l’a-t-il posé sur sa tête qu’il disparaît. En effet, ce bonnet est magique : il rend invisible toute personne qui s’en coiffe. Maître comprend tout le parti qu’il peut tirer de ce pouvoir surnaturel. Fini la misère ! Lui et sa famille vont pouvoir vivre dans l’opulence sans plus jamais devoir travailler…


Rabha (1945)
avec Kouka, Badr Lama, Serag Munir, Abbas Fares, Bishara Wakim, Zouzou Chakib, Negma Ibrahim, Fouad El Rachidi, Mohamed Kamel, Thuraya Fakhry
Scénario et dialogues : Mahmoud Taymour et Bayram El Tunsi
Musique et chansons : Amal Hussein, Mohamed El-Kahlawy, Abdul Hamid Abdulrahman


Rabha, une jeune bédouine de la tribu des Bani Amer vient en aide à un garçon de la ville qui a fait une chute de cheval alors qu’il chassait. Ils tombent aussitôt amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, Rabha est promise à un cousin qui pourtant a déjà trois épouses. Elle décide de fuir sa tribu pour vivre avec l’homme qu’elle aime. 


Antar et Abla (Antar we Abla, 1945)
avec Kouka (Abla), Serag Mounir (Antar), Fouad El Rachidi (le père d’Abla), Negma Ibrahim (Samia, la belle-mère d’Antar), Ferdoos Mohamed (Zubaïda), Sayed Suleiman (Shayboub, le frère d’Antar), Hosna Suleiman (la servante d’Abla), Hagar Hamdy (la danseuse), Wedad Hamdy, Mahmoud Ismaïl, Esther Shattah, Mahmoud El Sebbah, Reyad El Kasabgy
Scénario : Abdel Aziz Salam, Bayram Al Tunsi, Niazi Mostafa
Musique : Ibrahim Fawzy, Mahmoud El Sherif, Abdel Halim Noweira, Ibrahim Hussein


Epopée. Antar vit dans la tribu des Bani Abbas. Il est le fruit des amours de son père avec l’une de ses esclaves noires. Il n’a donc jamais été reconnu et partage la misérable condition de sa mère. Jeune homme, il tombe amoureux de sa cousine Abla. Cette dernière l’aime en retour mais son père n’entend pas donner la main de sa fille à un fils d’esclave même si celui-ci a prouvé qu’il avait toutes les qualités d’un seigneur. Pour se débarrasser d’Antar, le père d’Abla exige en dot cent chameaux d’une espèce très rare que l’on ne trouve qu’au Yemen. Antar accepte le défi. Il part vers l’Arabie heureuse…

 
Plus Belle que la Lune (Qamar arbatachar, 1950)
avec Camellia (Qamar), Mahmoud Zulficar (Mohsen), Hassan Fayek (Mansour Pacha, le père de Mohsen), Ferdoos Mohamed (Khadija, la mère de Shafiqa), El Sayed Bedeir (le domestique Awais), Abd El Fatah El Kosary (le père de Shafiqa), Wedad Hamdy (Shafiqa), Samia Roshdi (la mère de Qamar), Ahmed Ghanem (Saleh, le fils cadet du Pacha) , Mimi Aziz (une servante), Fawzya Ibrahim (la femme de chambre), Ragwat Mansour (une servante), Rashwan Mostafa (le chauffeur)
Scénario : Abdel Fatah El Sayed
Production : les studios Misr
appréciation : 4/5


Mohsen est un jeune aristocrate, fils de Mansour Pacha. Il s’est marié secrètement avec Qamar, la fille de la propriétaire de la pension dans laquelle il vit. Pour officialiser sa situation, il envoie une lettre à son père lui signifiant son intention de se marier et lui demandant son consentement. La réponse de Mansour Pacha ne tarde pas : il lui ordonne de revenir au domicile familial car il lui a déjà trouvé une épouse. C’est la fille d’un riche marchand de poisson. Son père a besoin de ce mariage pour échapper à la faillite qui le menace. Qamar a décidé de se battre. Elle se rend seule chez son beau-père et se fait embaucher comme femme de chambre. Son arrivée coïncide avec celle de la famille du marchand de poisson venue présenter leur fille à Mohsen dont on attend la venue pour le lendemain. A peine installée dans la propriété, Qamar enflamme le cœur de tous les hommes qui la croisent. Les uns et les autres n’ont plus qu’une seule obsession : obtenir les faveurs de l’accorte servante. Et quand elle feint un malaise, chacun veut être le seul à avoir le privilège de la soigner. Plus incroyable encore : pour qu’elle puisse se reposer, tous les hommes, y compris Mansour Pacha, se chargent du ménage, sous l’œil incrédule de la fille et de la femme du marchand de poisson…



Wahiba, la reine des Bohémiens (Wahiba malikat al-ghagar, 1951)
avec Mahmoud Choukoukou (Ourour), Sophie Dimitry, Mimi Assaf (Azza, la fille d’Adham Bey), Gamal Fares (Sherif Adham, le frère d’Azza), Kouka (la reine des Bohémiens), Fouad Al Rashid (Oncle Quandil), Abdel Aziz Mahmoud (Mahrous, le chanteur), Zaki Ibrahim (Adham Bey, le propriétaire terrien), Reyad Al Kasabgy (Rifaat, un gitan), Aïda Kamel (Salma, la cousine de Sherif), Mahmoud Al Zuhairi (le réalisateur), Petro Tamous (le producteur), Rafiah Al Shal (la mère de Sherif), Wedad Hamdy (l’amie de Wahiba)
Scénario et dialogues : Muhamad Kamel Hassan


Comédie musicale. Adham Bey expulse de leurs terres un groupe de bohémiens qui vivaient de l’agriculture. Ceux-ci, dirigé par Qandil, se vengent en kidnappant Azza, la petite fille du notable. Wahiba, la reine des Bohémiens, est en désaccord avec ces méthodes barbares et elle tente de protéger l’enfant de la cruauté de leur chef. Shérif, le grand frère d'Azza, part à sa recherche avec son meilleur ami. Pour s’introduire dans le campement des Bohémiens, ils se font passer pour des médecins envoyés par le gouvernement auprès des tribus nomades. Ils retrouvent très vite la trace de la petite fille mais ils sont aussitôt démasqués. Wahiba leur vient en aide et les accompagne dans leur fuite… 


Le Chevalier Noir (Al fares al aswad, 1954)
avec Kouka (Feraha), Awataf Ramadan (Djamila), Yehia Chahine (le cousin de Feraha), Farid Shawqi (Saïb), Fouad Fahim (Sheikh Agil), Samiha Tawfik (May Bint Amer), Said Abou Bakr (Bahloul), Rafea El Shal (la tante de Feraha), Mahmoud Ismail (le frère de Salma), Nemat Mokhtar (la danseuse)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Dialogues : Bayram Al Tunisi
Musique : Fouad Al Zahry, Abdel Salam Khafajah, Fayed Mohamed Fayed, Abdel Ghani Sheikh
Production : Films de la Flèche d’Or (Kouka)


Feraha, une jeune bédouine travaille dans un cirque comme acrobate. Djamila, la femme qui l’a élevée est à l’agonie mais avant de mourir, elle révèle à sa fille adoptive son origine. Ses parents, Salma et Talal, appartenaient à deux tribus différentes. Pour pouvoir se marier, ils avaient dû fuir et se cacher loin des leurs et c’est elle qui leur avait offert l’hospitalité. Mais quelque temps après la naissance de Feraha, le frère de Salma l’avait tué ainsi que son mari. Djamila avait réussi à sauver l’enfant. Comme elle travaillait dans un cirque, elle a donc très tôt formé la petite fille à l’acrobatie. C’est ainsi qu’elle est devenue une artiste accomplie. Djamila termine son récit en demandant à Feraha de retourner dans la tribu de son père pour réclamer son héritage. Grâce au cheval que lui ont offert tous ses compagnons, la jeune orpheline part en direction de la tribu paternelle mais alors qu’elle atteint enfin le but de son voyage, elle est arrêtée par un homme qui tente d’abuser d’elle. Elle parvient à le repousser mais pour se venger l’inconnu abat son cheval. Elle termine son périple à pied. Dans la tribu de son père, elle est accueillie par sa tante et son cousin mais les autres membres du groupe lui manifestent une franche hostilité. 

Notre avis : encore un rôle de bédouine pour Kouka avec derrière la caméra Niazi Mustafa, son mari. Une première séquence catastrophique : affublée d’une robe folklorique, Kouka danse de manière grotesque accompagnée de percussionnistes déguisés en guerriers Sioux. Le fait que c’est censé être un numéro de cirque n’enlève rien au ridicule de la scène. Par la suite, ça s’améliore un peu. Un petit film d’action bien naïf qui plaira aux enfants.


Taxi d'Amour (taksi al-gharam, 1954)

avec Abdelaziz Mahmoud (Abdo, le chauffeur de taxi), Hoda Soltan (Elham), Hassan Fayek (le frère d’Abdo), Mahmoud El Meleigy (le tuteur d’Elham), Zinat Sedki (la servante d’Elham), Khairya Khairy (la mère d’Abdo), El Sayed Bedeir (Hamzawi Bey, l’homme riche), Aly Abd El Al (le directeur du théâtre), Said Abou Bakr (Caoutchouc, l’ami d’Abdo), Abdel Salam El Nabolsi (Aziz, le chanteur), Fawzya Ibrahim (l’assistante d’Aziz le chanteur), Monir El Fangary (un employé du casino), Ellen Deatto (danseuse), Hassan Hamed (un homme de main du tuteur d’Elham), Anwar Zaky (un homme de main du tuteur d’Elham), Abbas El Daly (le concierge)
Scénario : Aboul Seoud Al Ibiary et Niazi Mostafa
Musique : Galil El Bendary, Mamoun Al Shinnawi, Abdelaziz Mahmoud


Abdo est un modeste chauffeur de taxi bien qu’il ait une voix exceptionnelle. Un jour, il rencontre Elham, une jeune fille très riche accompagnée de sa servante. Les deux femmes sont montées dans sa voiture pour fuir Fadel Amin, le tuteur d’Elham qui veut la marier à un homme laid et grossier. Elles lui demandent de les conduire au domicile d’une amie d’Elham qui acceptera de les héberger. Malheureusement, cette camarade n’est pas chez elle. La situation devient délicate pour les deux fugueuses. Elles ne savent plus où aller et elles n’ont pas le moindre sou pour régler le taxi. Elham décide de tout avouer au chauffeur. Ce dernier n’est pas insensible au récit de la jeune femme et il leur offre l’hospitalité pour cette nuit. Il vit dans un grand appartement avec sa mère et son frère Hassan. Malheureusement, Fadel Amin ne tarde pas à retrouver leurs traces. Il a fait publier une annonce dans le journal offrant cinquante guinées à quiconque pourra lui indiquer le lieu où se trouve sa nièce. Malheureusement, un ami d’Abdo est tombé sur cette annonce et s’est rendu aussitôt chez le tuteur pour lui indiquer la cachette d’ Elham. Avec ses hommes, il ramène de force sa nièce à son domicile. Au même moment, Abdo apprend la trahison de son ami et se précipite chez le tuteur pour libérer sa protégée. C’est alors que cette dernière a une idée : elle annonce à Fadel Amin qu’elle est déjà mariée à Abdo. Le vieil homme est obligé de les laisser partir même s’il ne renonce pas à récupérer sa pupille. Abdo accepte d’épouser Elham pour une durée d’un mois. Elle sera alors majeure, elle sera libérée de la tutelle de son oncle et elle pourra récupérer la fortune de ses parents. Mais Elham tombe vraiment amoureuse d’Abdo. Le modeste chauffeur de taxi lui aussi est épris de son « épouse » mais il préfère dissimuler ses sentiments : il est convaincu que leurs différences sociales rendent impossible leur union. C’est alors qu’il s’installe à Alexandrie pour devenir chanteur dans un cabaret. Elham décide de le suivre. Elle aussi sera chanteuse en faisant croire à Abdo qu’elle est Yasmina, sa sœur jumelle résidant à Alexandrie. Si elle vit pauvrement, loin des siens, c’est que sa famille l’a rejetée car elle voulait devenir artiste…

Notre avis : une comédie mièvre, indigne du talent du réalisateur Niazi Mustafa, de son scénariste Abou Al Seoud El Ebiary et de l’actrice principale Hoda Soltan. C’est peu dire que nous sommes restés de marbre devant cette histoire d’un chanteur qui tombe amoureux de la sœur jumelle de sa femme, parce qu’elle, au moins, est pauvre… avant qu’on ne découvre que les deux sœurs n’en font qu’une !
L’intrigue mollassonne repose sur un manichéisme caricatural : le chauffeur de taxi, pauvre mais honnête, affronte un tuteur cupide et prétendument violent (violence toute relative : les échanges entre les deux personnages se limitent à quelques menaces et quelques sourcils froncés.). L’apathie générale est à peine troublée par les séquences musicales : de gentilles chansons accompagnées de danses qui se distinguent par leur amateurisme et leur caractère scolaire.
En réalité, « Taxi de l’Amour » est avant tout un film d’Abdel Azouz Mahmoud, tout à la fois producteur, compositeur et héros de cette bluette pour mamies sentimentales. On peut lui reconnaître un certain talent de chanteur et de musicien. Mais comme acteur, il était nettement plus limité. Sympathique, certes, mais limité.


Les Filles d’Eve (Banat Hawa, 1954)
avec Mohamed Fawzi (Wahid), Madiha Yousri (Esmat), Shadia (Hekmat, la sœur d’Esmat), Ismail Yassin (Ananas, l’amoureux d’Hekmat), Zinat Sedki (le garde du corps d’Esmat), Abdel Moneim Ismail (l’infirmier), Edmond Tuema (le directeur de la galerie de peinture), Hind Rostom (l’une des secrétaires), Hassan Hamed (le professeur de judo), Mohamed Reda (le modèle en tenue de pêcheur), Thuriya Salem (une danseuse), Hamid Badawy (l’oncle d’Esmat), Fawzya Ibrahim (employée du magasin), Mounria Abdel Mohsen (la directrice du camp artistique)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary, Niazi Mostafa
Musique : Mohamed Fawzi, Abd Al Aziz Salam, Fathy Qoura
Paroles des chansons : Saleh Gawdat, Abou Al Seoud Al Ebiary
Producteur : Mohamed Fawzi


Comédie musicale. Esmat est la propriétaire des magasins Jeunesse et Beauté. C’est une féministe convaincue : dans sa société, elle n’emploie que des femmes et elle a créé une association qui lutte pour l’égalité entre les deux sexes. Elle ne veut surtout pas entendre parler de mariage au grand désespoir de sa sœur cadette : celle-ci ne pourra épouser l’homme qu’elle aime qu’une fois Esmat mariée. Un jour, alors que la femme d'affaires se rend en voiture à une réunion de son association, elle renverse un cycliste. Plus de peur que de mal : l’homme se relève sans grande difficulté. Il s’appelle Wahid et c’est un artiste peintre. Il se rendait à une exposition pour y présenter une œuvre qui a été abîmée dans sa chute. Esmat veut le dédommager mais Wahid refuse : il est ébloui par la beauté de la jeune femme et souhaite faire immédiatement son portrait. Esmat accepte à contrecœur. Ils s’installent au bord du Nil et en quelques minutes, Wahid réalise un portrait au crayon de sa belle inconnue. Cette dernière, exaspérée par cette situation finit par quitter Wahid en lui laissant un chèque. Grâce à ce chèque, le peintre parvient à retrouver la femme d’affaires. Il se présente au siège de sa société mais elle refuse de le recevoir…

Notre avis : cette comédie musicale est une réussite sur tous les plans : l’interprétation, le scénario, les danses, les chansons et les costumes. L’action se déroule dans l’univers chatoyant de la mode et du luxe et on a parfois l’impression de feuilleter un magazine féminin des années cinquante ! Les tenues portées par Madiha Yousri n’ont rien à envier au « chic parisien » et le film se termine sur un défilé de maillots de bain d’une élégance inouïe (Précisons que tous les costumes ont été fournis par les magasins Shamla créés et dirigés par les frères Shamla, des commerçants d’origine française). Le scènario repose sur une histoire d’amour assez conventionnelle mais le tempo est soutenu, sans aucun temps mort. Ce qui frappe, c’est la cohésion de l’ensemble : tout s’imbrique à merveille, les actrices et les acteurs forment une équipe soudée et peuvent donner toute la mesure de leur talent. Le film évoque aussi, et c’est assez rare, les mouvements féministes très actifs en Egypte dans la première moitié du XXe siècle. Certes, c’est pour s’en moquer mais la satire n’est guère cruelle. Bref, « Les Filles d’Eve » constitue un excellent divertissement qui a conservé toute sa fraîcheur.


Une Cigarette et un Verre (Sigarah wa kas, 1955)
avec Samia Gamal (Hoda Gamal),Nabil El Alfy (le docteur Mamdouh), Serag Mounir (l’ingénieur), Dalida (Yolanda, l’infirmière chef), Kouka (Azza, la chanteuse amie de Hoda), Hosny Claude (un médecin), Mervat Kazem (Karima), Fat Fat (la petite fille), Mohamed Reda (directeur du studio Misr), Mahmoud El Zohairy (directeur du studion Al Ahram), Salha Kasin (nouvelle infirmière chef), Ahmed Loxer (l’assistant de l’ingénieur), Kamal El Zeiny (Hassan Haschisch), Ragaa Abdel Hamid (Kwather), Ismaïl Yassin
Scénario : Abdel Aziz Salam, Niazi Mostafa, Hassan Tawfik
Musique : Izzat El Gahely, Hussein Guenid, Abdel Aziz Salam, Hassan Abou Zayed
Production : les Films de la Flèche d’Or (Kouka)
appréciation : 4/5


Hoda (Samia Gamal) est une célèbre danseuse qui travaille dans un grand casino avec son amie, la chanteuse tunisienne Azzat. Elle renonce à sa carrière pour se marier avec l’homme qu’elle aime, Mamdouh, un jeune et séduisant docteur. Hoda aide financièrement son mari à monter sa clinique. Grâce à cela, Mamdouh devient un médecin réputé à qui tout semble réussir. Comble de bonheur, Hoda donne naissance à une petite fille. Mais arrive à la clinique une nouvelle infirmière en chef. C’est une belle et mystérieuse italienne nommée Yolanda (Dalida). La jeune mère de famille devient folle de jalousie. Elle se met à boire, mettant en péril tout ce qu'elle a de plus cher.



Le Prisonnier d’Abou Zabal (Sageen Abu Za'abal, 1957)
avec Mohsen Sarhan (Hassan), Mahmoud El Meleigy (Mahmoud Abou Al Rous), Stephan Rosty (Al Khawaja Al komanda), Zahrat Al Oula (Sonia), Monera Sonbul (la maîtresse d’Al Khawaja Al komanda), Olwiyya Gamil (la mère d’Hassan et de Sonia), Said Abou Bakr (Saïd, l’ami d’Hassan), Kamal El Zeiny (l’officier de police), Hassan Hamed (un homme de main d’ Al Khawaja Al Komanda), Mohamed Sobeih (un homme de main d’Al Khawaja Al Komanda) 
Scénario : El Sayed Bedeir, Mahmoud El Meleigy, Niazi Mostafa


Hassan est conducteur de bateau pour Al Khawaja Al Komanda, un homme d’affaires très puissant. Il vit avec sa mère et sa sœur Sonia. Cette dernière est sans cesse harcelée par Mahmoud Abou Al Rous, un trafiquant de drogue du quartier qui voudrait l’épouser. Pour que cela cesse, Hassan décide de se rendre dans le café que fréquente le gangster afin de le corriger mais il est vite maîtrisé par les complices de celui-ci. Hassan est roué de coups puis jeté dans la rue. En amour, le jeune homme est plus heureux que sa sœur même si la situation pourrait lui attirer bien des problèmes : la jeune maîtresse de son patron est tombée amoureuse de lui et il n’a pas résisté très longtemps à son charme. Evidemment, Al Khawaja Al Komanda surprend les deux amants. Avec la complicité de Mahmoud Abou Al Rous, il va se venger : les deux hommes parviennent à faire arrêter Hassan pour trafic de drogue. Il est condamné à la prison à perpétuité. Peu après, Mahmoud Abou Al Rous envoie une lettre signée Hassan à la mère de celui-ci : il fait croire à la vieille femme que son fils accepte de lui donner la main de Sonia…

 
Ismaël Yassin Tarzan (Ismail Yassin Tarazane, 1958)
avec Ismaël Yassin (Tigre), Fayrouz (Safa), Abdel Salam Al Nabulsi (Qandil, le fils de Mourad), Hassan Fayek (l’homme de loi), Stephan Rosti (Mourad, le frère du défunt), Thuraya Fakhry (la sœur de Mourad), Zinat Sedki (Hasanat, la fille de Mourad), Mohamed Shawki (le professeur), Riri (la danseuse), Mimi Chakib (la femme de Mourad), Layla Hamdi (Adalat, la fille de Mourad), Mohamed Abu El Soa'ud (le cousin), Khaled El Agabany (le guide soudanais)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Attiah Sharara
Production : Hassan El Seifi


Comédie. Ali Al Assad, un homme très riche, décède. Toute sa famille est réunie pour assister à l’ouverture du testament. A la grande surprise de tous les présents, on apprend que le défunt a un fils. Il s’appelle Tigre et il a été perdu il y a vingt-cinq dans la jungle au Soudan. Ce fils est donc l’héritier principal de son père mais ce dernier lègue une partie de sa fortune aux autres membres de sa famille à une condition : ils doivent retrouver son fils. Mourad, le frère du défunt et son fils Qandil partent à sa recherche. Pour l’identifier, ils possèdent un indice : sur l’épaule droite de Tigre a été tatoué un lion dressé sur ses deux pattes arrière…
Inspiré de Totò Tarzan, un film italien de Mario Mattoli, (1950).


Sultan (1958)
avec Farid Shawki (Sultan), Rushdy Abaza (Essam, le fils d’Ahmed Shokry), Berlanti Abdel Hamid (Zakia, la servante), Nadia Lutfi (Sawsan, la journaliste fiancée d’Essam), Tawfik El Deken (Abu Sunnah Al Makuji), Mohamed Farag (le chef du gang de la montagne), Samiha Tawfik (la maîtresse du chef de gang), Adly Kasseb (le général Ahmed Shokry), Aziza Helmy (la femme d’Ahmed Shokry), Fakher Fakher (Awad), Nahed Samir (la mère de Sultan), Reyad El Kasabgy (le beau-père de Sultan), Mohamed Rushdy (chanteur)
Scénario : Niazi Mostafa et Abdel Hay Adib
Dialogues : El Sayed Bedir
Musique : Mohamed Roshdy, Sonia Abdel Wahab, Naguib Al Selhdar, Fathy Qora
Production : Ramses Naguib


Sultan est un jeune homme pauvre qui depuis son enfance n’a connu que sévices et humiliations. A l’âge adulte, il est entré dans l’armée mais il continue à travailler comme homme à tout faire au domicile du général Ahmed Shokry. Le militaire et sa femme l’emploient depuis son plus jeune âge et l’ont toujours traité avec rudesse. Un jour, Sultan demande à s’absenter pour se rendre au chevet de sa mère gravement malade. Ses patrons refusent de lui donner l’argent nécessaire au voyage. Il parvient tout de même à prendre le train pour son village natal mais il arrive trop tard. Sa mère est morte. A la fin de la cérémonie funèbre, Sultan est arrêté : on l’accuse d’un vol commis chez le général. Il est condamné à trois mois de prison. Quand il en sort, il tente de prouver son innocence et se rend chez le teinturier qui l’a accusé. Le ton monte. Sultan s’empare d’un fer à repasser et assomme l’artisan. Il croit l’avoir tué, il ne lui reste plus qu’à fuir. C’est ainsi que Sultan se retrouve dans le repaire du gang de la montagne.
Le premier film de Nadia Lutfi

Notre avis : l’une des grandes réussites du flamboyant Niazi Mostafa. Une réflexion sur l’origine du mal développant une conception très pessimiste de l’homme et de la société. Aucun manichéisme dans ce film : tous les personnages comportent à des degrés divers une dose de vilenie ou de turpitude, qu’ils aient opté pour le camp de l’ordre ou pour celui du crime. Un dénouement magistral en forme de faux happy end (les vainqueurs ne sont pas les meilleurs mais seulement les plus habiles.). Dans ce fim comme dans d’autres, Niazi Mostafa nous épate par sa modernité et sa liberté d’esprit. La jeune Nadia Lutfi dont c’est la première apparition à l’écran est sensationnelle en jeune journaliste prête à se jeter dans les bras du roi du crime pour obtenir un scoop alors qu’elle est fiancée à une officier de police !


Un scandale à Zamalek (Fadiha fil Zamalek, 1959)
avec Omar Sharif (Ahmed), Berlanty Abdel Hamid (Afaf), Mariam Fakhr Eddine (Amina), Mahmoud El Meleigy (Mourad), Mohsen Sarhan (Kamal), Ahmed Louxer (le procureur), Camilia El Arabi (Camilia, la fille de Kamal et d’Amina), Wagdi El Arabi (Samir, le fils de Kamal et d’Amina)
Scénario et dialogues : Fathi Abou Al Fadl
Production : Les films Edward Khayyat


Drame. C'est l'histoire de deux sœurs, Afaf et Amina. La première rêve de vivre dans le luxe et l’aisance mais son mari Ahmed n’est qu’un petit employé avec un salaire de 30 guinées. Elle est très jalouse de sa sœur dont le mari gagne 500 guinées par mois. Amina vit dans une maison vaste et luxueuse tandis qu’Afaf doit se contenter d’un petit appartement délabré. Ahmed sent bien que cette situation rend sa femme très malheureuse. Pour pouvoir lui offrir des vacances à Alexandrie, il sollicite son ami, Mourad. C’est un homme d’âge mûr, très riche et très généreux. Il lui prête 50 guinées. Pour le remercier, Ahmed l’invite à dîner chez lui. C’est ainsi qu’Afaf fait la connaissance de Mourad. Ce dernier est tout de suite séduit par la jeune épouse de son ami. Et d’invitations en invitations, de cadeaux en cadeaux, ils deviennent amants. Leurs rencontres ont lieu dans l’appartement de Mourad tandis qu’Ahmed travaille à son bureau. Mais un jour, peu après avoir fait l’amour avec sa jeune maîtresse, l’homme d’âge mûr meurt d’une crise cardiaque…


Le Secret du Bonnet Invisible (Ser Taqya el Ekhfa, 1959)
avec Tawfik El Deken (le bijoutier Amin), Berlanti Abdel Hamid (Lola, la maîtresse d’Amin), Abdel Moneim Ibrahim (Asfour), Mohamed Abdel Qodoos (le père d’Asfour), Ahmed Farahat (le frère d’Asfour), Zahrat Al Oula (Amal), Gamalat Zayed (la mère d’Asfour), Adli Kasseb (Salem, le rédacteur en chef), Samia Roshdi (la mère d’Amal)
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa
Dialogues : El Sayed El Bedir
Musique : Mounir Mourad et Fathy Qora
Production : Khalil Diab


Comédie fantastique. Asfour est un reporter naïf et maladroit. Son incompétence notoire exaspère son rédacteur en chef. Il est amoureux d’une collègue, Amal. Malheureusement cette dernière doit épouser Amin, un cousin méchant et sournois, bijoutier de son état. 
Asfour vit avec son petit frère Fasih et ses parents. Son père est un excentrique qui se consacre à l’alchimie. Il multiplie les expériences dans l’espoir de fabriquer un jour de l’or. 
Amin ne supporte pas qu’Amal fréquente Asfour. Il menace son rival afin qu’il s’éloigne de la jeune femme. Le bijoutier a le soutien de la mère de celle-ci et rien ne pourra empêcher leur mariage. Asfour est désespéré. 
Un soir, Fasih est resté seul dans le laboratoire de leur père et il entreprend de jouer au petit chimiste. Il provoque une explosion qui libère d’une jarre un génie. L’enfant s’évanouit puis l’être surnaturel prend feu, ne laissant de son passage qu’une fine poussière qui s’est déposée sur un bonnet appartenant à Asfour. 
Peu après, on s’aperçoit que le bonnet a le pouvoir de rendre invisible celui qui le porte. Asfour comprend tout de suite le parti qu’il va pouvoir en tirer. Tout d’abord, tourmenter Amin et empêcher son mariage avec Amal…

Notre avis : le seul film où l’éternel second rôle Abdel Moneim Ibrahim obtient le premier rôle. Même s’il peine à convaincre dans certaines scènes qui auraient exigé de sa part un petit grain de folie supplémentaire, reconnaissons qu’il propose un jeu très personnel, tout en retenue, bien loin de l’outrance de ses petits camarades. « Le Secret du Bonnet Invisible » est une comédie inégale : l’invisibilité du héros est prétexte à une accumulation de gags convenus et de farces pour potaches boutonneux. Heureusement, Berlanti Abdel Hamid, la Sza Sza Gabor égyptienne met du piment dans cette potion « magique » un peu fade. Sa danse du Hula Hoop est l’une des scènes les plus savoureuses du film.


Le Pain Quotidien (Lukmet el aish, 1960)
avec Salah Zulficar (Mohsen), Maha Sabry (Samia), Adel Khairy (Fathy), Zouzou Madi (Madame Monira, la propriétaire de la pension), Hassan Fayek (le père de Samia), Said Abou Bakr (Basiony, le cousin de Samia), Abdel Halim Khattab (Ghazal, l’ancien gestionnaire du domaine), Houda Tawfiq (Kawthar, la fiancée de Fathy), Salwa Mahmoud (Mabrouka, une paysanne), Abbas Rahmy (le médecin)
Scénario : Abdel Fattah El Sayed, Mostafa Fouad, Niazi Mostafa
Musique de générique : Steve Bretton (Becky)
Production : Les Films du Nouveau Monde (Mostafa Hassan)


Fathy et Moshen sont deux amis sans emploi. Il leur faut trouver de l’argent au plus vite pour payer la pension dans laquelle ils résident. Mohsen tombe sur une petite annonce dans un journal : une entreprise agricole recherche un responsable technique. Il se rend à l’adresse indiquée. En chemin, il sauve une jeune femme qui s’apprêtait à être piétinée par un troupeau de vaches. Ils font connaissance. Elle s’appelle Samia et elle est la fille du propriétaire du domaine où se rend Moshen. Elle est aussitôt tombée amoureuse de son sauveur et elle espère bien qu’il sera embauché. Mohsen passe avec succès les épreuves auxquelles on soumet tous les candidats mais pour obtenir le poste, il doit remplir une dernière condition, être marié. La solution est toute trouvée : Fahti s’habillera en femme et se fera passer pour l’épouse de son compagnon…

Notre avis : une comédie divertissante reposant sur un procédé qui n’est pas bien original : le travestissement de l’un des héros. Cela nous vaut un certain nombre de gags qu’on a déjà vus et qu’on reverra, les auteurs de comédies ne se lassant pas de ce ressort comique depuis la fameuse prestation d’Ismaïl Yassin dans "Mademoiselle Hanafi". Dans notre film, c’est à Adel Khairy* qu’échoit la charge de revêtir la robe et il ne s’en sort pas si mal. Ce « Pain Quotidien » se regarde sans déplaisir, en grande partie grâce à la présence de Maha Sabri, l’une des plus jolies actrices de l’époque, qui joue et chante à ravir.

*Adel Khairy est une figure attachante du monde artistique. Multi diplômé en droit, en économie et en théologie, il choisit la carrière théâtrale au milieu des années cinquante. Il jouera dans une quinzaine de pièces mais dans deux films seulement. Il mourra à l’âge de trente-deux ans.


Antar le valeureux ou Antar le prince noir (Antar Ibn Shaddad,1961) 
avec Farid Shawki (Antar), Kouka (Abla), Said Abou Bakr (Chiboub), Abdel Halim Khattab (le père d’Antar), Ferdoos Mohamed (Zabida, la mère d’Antar), Mohamed Abaza (le roi Al Numan), Wedad Hamdy (l’amie d’Abla), Fakher Fakher (le père d’Abla), Ahmed Khamis (le frère d’Abla), Nour El Demerdash (Emara Ibn Zyad), Badr Nofal (le frère d’Emara), Abdel Khalek Saleh (le prince Zohair), Yasmine (la danseuse)
Scénario et dialogues : Niazi Mostafa, Abdel Aziz Salam, Bayram El Tunsi
D’après une histoire de Mohamed Farid Abu Hadid
Musique : Aly Ismaïl
Production : Aflam Misr Al Jadida


Epopée. D’après une légende qui évoque la vie d’un héros valeureux à l’époque antéislamique. Antar est le fils que le prince Shaddad a eu avec son noire africaine Zubaïda. Il n’a pas été reconnu par son père et il mène une vie d’esclave auprès de sa mère. Il aime sa cousine Abla sans espoir de la conquérir en raison de sa misérable condition. A deux reprises, il manifeste aux yeux de tous sa force et son courage en repoussant seul des groupes de cavaliers venus pour s’emparer des femmes. Malgré la haine que lui voue l’épouse légitime de son père, ses exploits lui permettent d’être affranchi et de rejoindre le peuple des hommes libres. Peut-être va-t-il pouvoir épouser Abla qui a été conquise par son courage et sa droiture. C’est sans compter le père de la jeune fille qui veut s’opposer à cette union par tous les moyens…

Notre avis : énième adaptation de la légende d'Antar et Abla par Niazi Mostafa, sans doute pour faire plaisir à sa femme Kouka qui de film en film depuis 1945 incarne Abla, la jeune bédouine amoureuse de son cousin. Dans cette version en couleur, elle a quarante-trois ans et c'est la dernière fois qu'elle endosse ce rôle. Pour les amateurs du genre.

 
Rabia Al Adawia (1963)
avec Farid Shawki (Khalil) , Nabila Ebeid (Rabia Al Adawia) Imad Hamdy (Essam El Din) Hussein Riad (Sheikh Thawbaan), Sherifa Mahear (Dalal), Salwa Mahmoud (Abida), Zouzou Nabila (Alia), Abdallah Gheith, Abdelghany Kamar, Hassan Hamed, Samia Roshdi, Ibrahim Emara, Nazim Sharawy, Khaled El Agabany, Mohamed Sobeih, Victoria Cohen, Omar Afifi
Une histoire de Saneyya Ora'a
Scénario : Abdel Fattah Mostafa
Musique : Mohammed Almogi, Riad El Sonbati, Fouad El Zahry
Pour les chansons, Oum Kalthoum prête sa voix à Nabila Ebeid.
appréciation : 3/5


Ce film est une biographie de Rabia Al Adawia (717-801), poétesse et figure éminente du mysticisme soufi . Elle est née à Bassora, quatrième fille (Rabia signifie quatre en arabe) d’une famille pauvre. Dans sa jeunesse, elle est une esclave qui séduit les riches et les puissants par sa beauté, sa grâce et son talent. Au faîte de sa gloire, elle abandonne le chant, la danse, le luxe pour se consacrer à la prière et à la poésie.
Le scénario reprend les principaux épisodes de la vie de la sainte dont la légende s’est enrichie au fil des siècles.
Quand commence le film, Rabia est une jeune mendiante qui n’a qu’une idée en tête : quitter son village pour s’installer à Bassora. Un jour, alors qu’elle se repose sur la berge du fleuve, elle sauve la vie d’Essam Al Din, un riche seigneur que deux bandits s’apprêtaient à détrousser Pour la récompenser, l’homme lui remet une bourse remplie de dinars. Avec cet argent elle réalise son rêve : se rendre à Bassora.
Alors qu’elle se promène dans le souk de la ville, un marchand d’esclaves la repère. Il lui promet une vie luxueuse si elle accepte d’être vendue. Rabia finit par céder. Lors de la vente, sa beauté et sa voix font sensation. Dans l’assistance, elle retrouve l’homme dont elle a sauvé la vie. Khalil, un autre grand seigneur la convoite aussi. Essam Al Din remporte les enchères. Mais le perdant n’a pas dit son dernier mot. Il tue son rival dans un guet-apens...



La Petite Magicienne (El Sahera El Saghira, 1963)
avec Rushdy, Soad Hosny, Fouad El Mohandes, Madiha Yousri, Saïd Abu Bakr, Anwar Madkor, Khayria Sadki, Rushdy El Mahdi, Mahmoud Rashad, El-Toukhy Tawfiq, Abd El Nabi Mohamed, Abdel Ghani El Nagdi
Une histoire de Mahmoud Ismaïl
Scénario : Abdel Haye Adib
Dialogue : El Sayed Bedeir
Musique : Mohamed Fawzi et Michel Youssef
appréciation : 2/5


C’est l’histoire de deux amis qui portent le même prénom, Esmat. Les circonstances vont conduire l’un à prendre la place de l’autre.Pour avoir aidé Esmat 1 (Rushdy Abaza) dans ses amours clandestines, Esmat 2 (Saïd Abu Bakr) se retrouve en prison. Malheureusement Haniah (Soad Hosny), sa fille qu’il n’a pas vue depuis sa petite enfance lui annonce son arrivée. L’ami resté libre accepte de se rendre à l’aéroport pour l’accueillir. Trompée par l’homonymie, Haniah prend pour son père Esmat 1 qui se garde bien de démentir. Aussitôt la jeune femme manifeste une affection qui met très mal à l’aise le faux papa. Pis: elle n’observe aucune pudeur en sa présence et dans l’intimité elle arbore les tenues les plus indécentes. Pour notre Dom Juan, la situation devient intenable. Et quand elle flirte avec des jeunes gens de son âge, il ne peut cacher sa jalousie malgré la présence de Machirat (Madiha Yousri), sa maîtresse qu’il doit bientôt épouser.



Le jeu de l’amour et du mariage ( laabet el hub wa el zawaj, 1964)
avec Soad Hosny (Amira), Farid Shawki (Abbas), Mohamed Reda (Hassouna, le père d’Amira), Samir Sabri (Medhat), Soheir El Bably (Kawthar), Layla Fahmy (Fatima, la femme de chambre), Samia Roshdi (la mère d’Abbas), Hassan Mostafa (Mahmoud Abou Al Rous), Mohamed Shawky (le policier), Abdel Hamid Badawy (le père de Mohamed Abou Al Rous) Hussein Ismaïl (le mazoun), Hassan Hamed (un ami d’Amira)
Scénario : Bahgat Amar et Abdel Hay Adib
Production : Mounir Helmy Rafla


Amira est la fille unique d’Hassouna, un homme fortuné qui peut satisfaire tous ses caprices. Elle a épousé par amour Medhat, un bellâtre superficiel et cupide. Celui-ci n’en voulait qu’à son argent et n’éprouvait aucun sentiment pour elle. Il a rapidement rompu et s’affiche sans vergogne avec sa nouvelle conquête. Amira ne supporte pas cette séparation et elle veut se suicider en se jetant dans le Nil. Mais le chauffeur de taxi qui l’a conduite jusqu’au fleuve l’empêche de réaliser son funeste projet et la ramène chez elle. Le lendemain matin, Abbas, le chauffeur, se présente chez sa cliente désespérée pour lui rendre son portefeuille qu’elle a oublié dans son véhicule. La jeune femme, reprenant une idée que lui a soufflée sa femme de chambre, décide d’embaucher son sauveur comme « homme de compagnie » afin d’éveiller la jalousie de Medhat. Pour que son père ne soit pas un obstacle à son stratagème, Amira présente Abbas comme le mari de sa meilleure amie Kawthar.
Le soir même, la jeune femme accompagnée de son « employé » se rend dans le restaurant où Medhat a ses habitudes. Evidemment, il est installé à une table avec sa nouvelle amie. Amira et Abbas s’assoient à une table voisine. Pendant tout le repas, Amira surjoue la jeune femme qui a retrouvé le bonheur. Son petit numéro n’impressionne pas beaucoup son ex-mari. En revanche, Abbas est troublé et commence à éprouver de tendres sentiments pour sa patronne. Mais en fait, Medhat souhaiterait renouer avec son ex-femme car il a un besoin pressant d’argent. Lors d’une soirée, il parvient à avoir une conversation en tête à tête avec elle et il comprend qu’il n’aura pas grande difficulté à la reconquérir.



Trente Jours en Prison  (30 youm fil sign, 1966)
avec Abou Bakr Ezzat (Medhat), Farid Shawki (Amshir), Nawal Abou Al Foutouh (Azhar), Hassan Hamed (Ibn Al Janawi), Soheir El-Barouni (l’employée de maison), Mimi Chakib (la mère de Soheir), Mohamed Reda (Hangal le voleur), Ibrahim Saafan (l’avocat), Madiha Kamel (Soheir), Samir Ghanem (son propre rôle), Ahmed El Deif (son propre rôle), George Sedhom (son propre rôle)
D’après une histoire de Naguib El Rihani et de Badie’ Khairy
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa
Musique : Hussein Al Saïd
Chansons : Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom
Production : Films Ihab Leithi


Medhat dirige le cabaret « le Trocadéro » qui appartient à Madame Fawzia. Il doit épouser la fille de cette dernière mais il entretient aussi une relation amoureuse avec Azhar, une jeune actrice très ambitieuse. Pour garantir la sécurité de l’établissement qu’il dirige, il a embauché Amshir, un hercule de foire. Ce dernier est un brave garçon mais il a tendance a abusé de sa force à contretemps. Justement, ce soir-là, un personnage important dîne au cabaret. Il travaille dans le cinéma et il pourrait jouer un rôle déterminant dans la carrière d’Azhar. Medhat se trouve à sa table et par inadvertance, il brûle la moustache de l’homme. Fureur du « brûlé » qui frappe Medhat. C’est à ce moment-là qu’intervient Amshir : il assomme l’agresseur de son patron mais les hommes de celui-ci répliquent à leur tour. La mêlée devient générale. La police puis la justice s’en mêlent. Un procès a lieu. Medhat est condamné à trente jours de prison. Contre de l’argent, Amshir accepte de purger la peine à la place de son patron. Il rejoint le centre pénitentiaire sous le nom de Medhat tandis que le vrai Medhat est parti en voyage au Liban.

Notre avis : une comédie avec dans l’un des rôles principaux Abou Bakr Ezzat, un excellent comédien plutôt habitué aux seconds rôles. Dans « Trente Jours en Prison », il incarne avec une belle énergie un gérant de cabaret particulièrement veule et mufle. Malheureusement le scénario souffre cruellement d’un manque de punch. Les scènes s’étirent sans raison avec des dialogues inutilement explicatifs. Visiblement, les auteurs ne connaissent pas la fonction de l’ellipse dans la construction d'un récit. La partie la plus faible du film, et c’est aussi la plus longue, est sans conteste celle du séjour en prison d’Amshir. Il faut supporter pendant près d’une demi-heure un méli-mélo de gags puérils et de numéros de cabaret exécutés par Les Trois Lumières du Théâtre. Eprouvant ! A part ça, Nawal Abou Al Foutouh et Madiha Kamel sont charmantes.


Jeunesse Très Folle (Shabab magnoun geddan, 1967)
avec Soad Hosny (Madiha), Mimi Chakib (la femme de Youssef), Samir Sabri (Esmat), Samir Ghanem (Rahfat), George Sedhom (Ishmat), Ahmed El Deif (Afat) , Ahmed Ramzy (Medhat, le fils de Youssef), Hoda Farid (Mona, la fille de Youssef), Ibrahim Zada (le maître d’hôtel de Youssef), Amin El Heneidy (Youssef, le propriétaire du casino)
Scénario : Abdel Hay Adib et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Hussein El Sayed et André Ryder


Comédie musicale avec les Trois Lumières du Théâtre. 
Le groupe de musique pop « Les Fous » est composé de trois frères et de l’un de leurs amis, Esmat. Ils viennent de décrocher un contrat au casino de la plage de Mamoura à Alexandrie  mais avant de partir, Esmat veut obtenir la main de Madiha, la sœur de ses trois partenaires. Ce n’est qu’à cette condition qu’il acceptera de poursuivre son activité au sein du groupe. Malheureusement pour lui, Madiha est une étudiante en art dramatique qui ne se laisse pas dicter sa conduite. Elle refuse catégoriquement ce mariage, Esmat restera donc au Caire. Pour honorer leur contrat, les trois frères et leur sœur ont une idée : c’est Madiha elle-même qui remplacera Esmat. Elle se déguisera en garçon et grâce à son talent de comédienne, tout le monde n’y verra que du feu. Dès leurs premiers concerts, le groupe rencontre un vif succès auprès des jeunes estivants et Madiha jongle sans peine avec ses deux identités. Tantôt elle est la sœur de ses trois frères, tantôt, elle se travestit en homme pour devenir Esmat, le guitariste des Fous. La jeune femme est néanmoins confrontée à des situations un peu délicates : Medhat, le fils du propriétaire du casino est tombé amoureux de Madiha tandis que Mona, sa soeur, éprouve une véritable passion pour Esmat…

Notre avis : une comédie « yéyé » avec des jeunes qui dansent sur la plage et une poignée de comiques qui chantent avec entrain. Ironie mise à part, un très bon divertissement. Soad Hosny est irrésistible et les Trois Lumières du Théâtre moins crispantes que de coutume. L’un des rôles principaux est tenu par Amin El Heneidy qui à cette époque fait partie du petit nombre de prétendants à la succession d’Ismaïl Yassin comme roi de la comédie (son concurrent le plus sérieux est Fouad El Mohandes.). Dans ce film on le retrouve fidèle à lui-même, tout en grimaces et vocalises burlesques, mais on sent que le réalisateur a cherché à le tempérer.
A noter que « Jeunesse très Folle » sort en septembre 67, trois mois après la guerre des six jours qui s’est conclue par une lourde défaite de l’Egypte.


Papa veut qu'il en soit ainsi (Baba ayez Keda, 1968)
avec Rushdy Abaza (Kamal), Soad Hosny (Nadia), Nawal Abou Al Fotouh (Maha, la maîtresse de Kamal), Mohamed Awad (Zaki, le cousin de Kamal), Amal Ramzi (Siham, (la soeur de Nadia), Mimi Chakib (la mère de Nadia), Hassan Mostafa (Abbas), Mahmoud Rashad (le père de Nadia), Brigitte, un mannequin libanais (mannequin), Brigitte Omar (mannequin)
Scénario : Abdel Haye Adib 
appréciation : 2/5


Kamal est un garçon naïf et sentimental. Il est fiancé à Nadia, une jeune fille de bonne famille qu’il a connue à la faculté des Beaux-Arts. La mère de Nadia est opposée à cette union mais sa fille a passé outre : elle est certaine que Kamal est l’homme de sa vie et le fait qu’il soit un grand timide inexpérimenté en amour la rassure. Avant de pouvoir se marier, les deux amoureux doivent se séparer. Le père de Nadia est diplomate et toute la famille doit s’installer à l’ambassade de Paris pendant trois ans. Kamal promet à Nadia de l’attendre et celle-ci lui conseille de s’investir pendant son absence dans le domaine de la mode : elle est certaine qu’il réussira grâce à son talent et sa créativité. C’est ce que fait Kamal et sa réussite est fulgurante. Il devient Coco, le couturier le plus en vue du Caire. Constamment entouré de femmes, modèles ou clientes, il a beaucoup évolué : l’étudiant complexé s’est métamorphosé en Dom Juan irrésistible. Il entretient une relation amoureuse avec Maha, l’un de ses mannequins . Cette dernière découvrant les infidélités de son amant exige le mariage. Kamal est obligé de s’exécuter. Mais le jour même du mariage, Nadia annonce son retour au Caire. Kamal reprend ses habits d’étudiant et se précipite à l’aéroport bien décidé à cacher à sa fiancée l’homme qu’il est devenu. Malheureusement, Maha apprend par Zaki, le cousin de Kamal que son promis est parti pour l’aéroport et elle s’y rend à son tour. A peine est-elle arrivée qu’elle tombe nez à nez sur Nadia. En fait, les deux jeunes femmes sont amies de longue date. Aussitôt Maha apprend à Nadia qu’elle va se marier avec un couturier célèbre et qu’elle l’invite. Nadia accepte l’invitation et précise qu’elle viendra accompagnée de son fiancé Kamal…



Eve et le Singe 
(Hawwa wal Qerd, 1968)

avec Soad Hosny (Nadia), Mohamed Awad (Kamal Hamdy, le journaliste), Mimi Shakib (la mère de Nadia), Mohamed Reda (le père de Kamal), Abdel Moneim Madbouly (le psychiatre), Salah Nazmi (l’acteur célèbre), Ahmed Ramzy (Zaki, l’ex-fiancé), Zizi Mostafa (Nora, la danseuse), Mohamed Sultan (l’officier de police), Mohamed Shawky (le ma’dhun), Mostafa Hashem (le médecin)
Scénario : Abdel Hay Adib
Dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fathy Qoura, Mohamed Al Mogi, Abdel Aziz Mahmoud


Comédie. Nadia est scénariste. Un jour, elle découvre que Kamal, un journaliste d’un grand quotidien, a écrit un article très méchant sur son dernier film. Folle de rage, elle se rend au domicile du critique et se jette sur lui pour le corriger. Tout se termine par un mariage. Deux ans plus tard, la passion a disparu et le couple se dispute sans fin. Les nuits de Nadia sont troublées par des cauchemars dans lesquels elle et son mari s’entretuent. Elle a la certitude que Kamal la trompe avec une danseuse. Pour Nadia, la situation devient insupportable. Assaillie par des hallucinations, elle a un malaise alors qu’elle conduisait. Le psychiatre qui la suit pense qu’elle est atteinte d’un dédoublement de la personnalité. Elle va user de ce diagnostic pour se venger de son mari : elle prétend qu’elle aussi entretient une liaison extra-conjugale…


Agent 77 (Aleamyl 77, 1969)
avec Farid Shawqi (le major Kamel Suleiman), Soheir El Bably (Maria, l’assistantre de Simon), Nawal Abou El Fotouh (Nadia), El Deif Ahmed (El Deif), George Sedhom (George), Samir Ghanem (Samir), Hassan Shafik (le faux réalisateur Simon), Ahmed Abaza (le propriétaire de Vénus Casino), Mohamed Refaat (Salah), Samir Waley Eddin (le trafiquant de drogue), Nasr Seif (Max), Mohamed Sultan (l’officier de police)
Scénario : Abdel Hay Adib
Musique : Johnny Kostanios
Production : les Studios Misr, les films Saad Dafraoui


Le major Salah a réussi à enregistrer sur microfilm des images d’une base militaire ultra-secrète. Ces documents sensibles sont destinés à des espions qui se sont introduits sur le territoire égyptien en se faisant passer pour une équipe de tournage d’un film d’action. L’homme qui sert d’’intermédiaire est le directeur du Vénus Casino, Petro di Roma. Celui-ci accompagne Salah sur le lieu du faux tournage où ils retrouvent Simon, le prétendu réalisateur, chef du gang. Salah demande l’argent qu’on lui a promis mais Simon l’abat d’un coup de revolver. Le réalisateur et Petro di Roma se battent pour récupérer le microfilm et il finit par tomber dans l’une des guitares appartenant à trois artistes qui ont assisté à toute la scène, dissimulés derrière des costumes. Petro di Roma fuient avec les trois jeunes comédiens et il les embauche dans son cabaret, pensant ainsi récupérer rapidement le précieux microfilm….

Notre avis : les vraies vedettes de cette comédie familiale, ce sont Les Trois Lumières du Théâtre (El Deif Ahmed, George Sedhom et Samir Ghanem), un trio comique qui connut la célébrité à la fin des années soixante. On peut considérer "Agent 77" comme l’un de leurs meilleurs films. Comme à l’accoutumée, les trois compères enchainent saynètes rigolotes et numéros chantés mais leurs prestations semblent plus élaborées et mieux construites que dans d’autres productions. Niazi Mostafa a su habilement insérer leurs numéros dans une vraie histoire comportant de multiples péripéties et rebondissements avec des méchants qui font preuve d’une ingéniosité sans limite. La musique et les chansons sont particulièrement réussies. Leur compositeur serait un certain Johnny Kostanios (un pseudonyme ?) aussi inconnu que talentueux.


Le Plaisir et la Souffrance (Al Motaa Wal Azaab, 1971)
avec Shams Al Baroudi, Sohier Ramzy, Nour El Sherif, Safaa Abo El-Saoud, Mohamed Hamdy, Mahmoud Rashad, Anwar Madkor, Kamal Al Zini, Ghasan Matar, Samir Sabri, Rawya Ashour, Nawal Hashim, Sayed Abdallah Hafez, Amin Antar, Helmy Halim, Gamil Ezz Eddin, Mokhtar El Sayed
Scénario : Niazi Mostafa et Faysal Nada
appréciation : 4/5


Quatre jolies filles sont amies depuis le lycée. La première, Nana (Chams Al Baroudi) est une styliste de mode. L’atelier qu’elle dirige connaît un grand succès. Depuis son enfance, elle hait les hommes car, enfant, elle fut souvent le témoin de la cruauté de son père à l’égard de sa mère. Elle ne croit pas en l’amour et pense que les hommes n’ont qu’un désir : asservir les femmes.
La seconde s’appelle Salwa Saleh (Rawya Ashour). Elle travaille comme modèle pour Nana. Son père est un petit employé et son salaire sert à améliorer le quotidien de la famille. Elle hésite à épouser un garçon qui a les faveurs de ses parents. Nana lui conseille de refuser cette union. La styliste fait tout pour que Salwa éprouve les mêmes sentiments qu’elle à l’égard des hommes. Elle la menace même de la licencier si elle se marie. Salwa se soumet au désir de Nana mais elle souffre de cette solitude forcée.
La troisième est Fifi (Safa Abou Saoud). Elle veut devenir célèbre. Elle rêve d’être actrice. En attendant, elle vit dans l’illusion et prétend tourner dans plusieurs films en même temps.
La quatrième, Ilham Asim (Soheir Ramzy) a souffert petite de la préférence marquée par son père pour sa sœur cadette. Elle est devenue kleptomane et cette manie a plongé fréquemment le groupe d’amies dans des situations embarrassantes.
Dans une boîte, les quatre amies font la connaissance d’Adel (Nour Al-Sherif). Le jeune homme est employé dans une usine de cigarettes. Il a beaucoup d’ambition et rêve d’une réussite éclatante. On apprendra plus tard qu’il est entre les mains d’Atwa (Ghassan Matar) un criminel qui lui a prêté de l’argent et qu’il est incapable de rembourser...



Le Diable est une Femme (Al-Shayttan Imra'a, 1972)
avec Mahmoud Yassin (Amin), Nagla Fathy (Yasmine), Ghasan Matar (Ghassan), Madiha Kamel (Warda, l’amie de Yasmine), Samir Sabri (Samir Sabri), Salah Nazmi (Al Damanhouri), Hassan Abdin (Othman, le beau-père de Yasmine), Mohiedine Abdel Mohsen (Salah), Aleya Abdel Moneim (la mère d’Amin), Mohamed Refaat (l’un des voleurs), Essam Mustafa (le contremaître), Hanem Mohamed (Naïma, la mère de Yasmine), Rashad Hamed (Desouki Bey), Mokhtar El Sayed (l’officier de police), Al Morsi Abou El Abbas (le frère d’Amin), Ali Ezz Eddine (le chef de la police), Wafiq Fahmi (Maïtre Boraï)
Scénario : Faysal Nada
Musique : Samir SabriProduction : Abbas Helmy


Une entreprise de tricot est victime de vols à répétition. Pour tenter de freiner le phénomène, deux agents de sécurité sont embauchés. Leur mission : contrôler les entrées et les sorties du personnel. Yasmine est une ouvrière de l’entreprise. Son attitude effrontée lui a valu maints rappels à l’ordre de la part de la direction. Amin, l’un des deux agents de sécurité, a fort affaire avec elle. D’emblée, Yasmine n’hésite pas à l’affronter. Quand elle quitte l’usine, elle refuse de montrer le contenu de son sac comme le règlement l’exige. Le jeune homme ne sait comment réagir à ses provocations d’autant plus qu’il a bien du mal à cacher le trouble qui s’empare de lui en sa présence.
Un jour, il est invité au mariage du contremaître de l’entreprise. Celle qui danse pour les jeunes mariés, c’est Yasmine. Amin est ébloui par sa beauté et sa sensualité. En quittant la fête, il surprend un homme en train de violenter Yasmine. Amin intervient aussitôt et met en fuite l’agresseur. Elle se jette dans ses bras mais lui la maintient maladroitement à distance. Le lendemain, il découvre dans le sac de Yasmine des pelotes de laine volées. Il l’entraîne dans son bureau mais il accepte de ne pas la dénoncer à la direction. Pour le remercier, la jeune femme lui propose de se voir en dehors du travail. Ils passent une journée ensemble au bord de la mer. Amin déclare son amour à la jeune femme qui répond de manière évasive.
Le lendemain, Yasmine ne se présente pas à l’usine. Inquiet, Amin se rend au domicile de ses parents. Il y découvre sa bien-aimée assise près d’un homme qui la tient tout contre lui. Amin s’enfuit sans dire un mot. Yasmine le rejoint chez lui. Elle lui explique que sa mère et son beau-père l’obligent à se montrer très conciliante à l’égard des clients qui viennent chez eux passer du bon temps. Elle prétend ne plus supporter cette situation et elle demande à Amin de la garder auprès de lui, tout en l’embrassant tendrement. Le jeune homme ne résiste pas longtemps. Ils passent la nuit ensemble. Au matin, les parents de Yasmine accompagnés de voisins font irruption dans l’appartement d’Amin.



À la recherche du scandale (Albahth A'n Fediha, 1973)
avec Adel Imam (Magdy), Mervat Amine (Hanan), Samir Sabri (Sami), Hamdi Salem (le père de Sami), Youssef Wahby (le père d’Hanan), Ahmed Ramzy (Fakry), Imad Hamdi (le père de Sana), Zizi El Badraoui (Sana), Mohamed Reda (Abou Sari), Nawal Abou El Foutouh (la femme mariée), Salah Nazmi (le mari de la femme mariée), Tawfik El Deken (Saber), Hassan Hamed (le cambrioleur), Nagwa Fouad (elle-même), Zouzou Madi (la mère de Sana), George Sedhom (Abdel Azim), Mimi Chakib (la mère de Hanan), Angel Aram (Mona), Sayed Ibrahim (le père de Mona), Mohamed Awad (Aziz), Rakia Damati (la secrétaire), Mohamed Farid (le barman), Naguib Abdo (le dentiste)
Scénario : Farouk Sabry et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Samir Sabri et Ahmed Hamouda
Production : Gamal Al-Leithi


Ce film est inspiré d'une comédie américaine réalisée par Gene Kelly en 1967, Petit guide pour mari volage (A Guide for the Married Man).
Magdy quitte son village pour travailler au Caire comme ingénieur. Avant son départ, son père lui donne ses dernières instructions : pour l’honneur de la famille, il faut qu’il se marie au plus vite. Dans la capitale, c’est son collègue Sami qui va l’aider à trouver une fiancée. Celui-ci invite Magdy à l’accompagner dans un club de loisirs qu’il fréquente régulièrement. Le petit provincial repère aussitôt une jeune fille très belle. Il en tombe amoureux fou. Ce sera sa future femme ! Sami lui conseille d’abord de s’assurer qu’elle est bien libre. Après une petite enquête, ils apprennent que la jolie inconnue s’appelle Hanan, qu’elle est célibataire et qu’elle vit chez ses parents. Détail plus embêtant : sa mère souhaite qu’elle épouse l’un de ses cousins. 
Sami propose à Magdy une première méthode d’approche. Alors que la jeune femme quitte le parking du club au volant de sa voiture, il s’agit de se jeter devant le véhicule, de rouler sur le capot et enfin de tomber à terre en feignant d’éprouver mille souffrances. Rien ne se passe comme prévu : la chute de Magdy est si maladroite que Hanan n’a aucune pitié pour sa « victime ». Elle est même furieuse. Pire encore : deux jeunes hommes qui ont assisté à la scène prennent notre héros pour un fâcheux sans éducation et le rossent de façon sévère. Evidemment, l’aspirant au mariage et son conseiller ne s’avouent pas vaincus.

Notre avis : pour la première fois dans sa carrière, ’Adel Imam obtient le rôle principal dans un film. Et pour cette comédie romantique, sa partenaire n’est autre que la sublime Mervat Amine, plus belle que jamais. Voilà un jeune acteur comblé ! Si "A la Recherche du Scandale" comporte quelques bons moments, la succession de gags faciles et donc prévisibles finit par lasser. On notera aussi un défaut de structure. Le film ressemble un peu à une comédie à sketches. En effet, le cinéaste et son scénariste ont inséré dans leur récit de courtes séquences réalisées avec la collaboration de « guest stars ». Mais cela fonctionne mal : ces saynètes d’un intérêt très inégal (Celle avec George Sedhom est particulièrement inepte.) cassent le rythme de l’histoire principale sans lui apporter grand-chose.
On remarquera enfin que Niazi Mostafa a fait des emprunts évidents à "Chuchotements d’Amour" de Fateen Abdel Wahab, notamment avec le personnage du père, joué dans les deux films par Youssef Wahbi et celui du cousin « yéyé ». "A la Recherche du Scandale" nous aura au moins permis d’entendre Samir Sabri chanter une version arabe du tube des Middle of The Road, "Chirpy Chirpy Cheep Cheep". Il est à la piscine entouré de nombreux danseurs et la scène rappellera aux plus anciens les émissions de variétés des années 70 conçues par les producteurs français Maritie et Gilbert Carpentier !


La Femme et les Loups (Ountha wal dhiab, 1975)
avec Mervat Amine, Nour Al Sherif, Adel Adham, Nawal Abou El Fotouh, Aida Kamel, Rashwan Tawfek, Salama Elias, Rajaa Sadiq, Farouk Youssef, Amal Ramzi, Aziza Rached, Hassan Abdin, Gamal Ismail, Mohamed Hamdy, Abdel Moneim Basiony, Amina El Sherey, Abdulaziz Essa, Nadia Zaghloul, Hassan Anis, Suheir Sabri, Mokhtar El Sayed, Layla Sadeq, Hamdy Youssef
Scénario : Faysal Nada et Niazi Mostafa 
Production : Abbas Helmy 
appréciation : 1/5



Salma (Mervat Amine avec perruque) est une jeune fille naïve qui après le divorce de ses parents se sent un peu perdue. Elle croit trouver en Shafiq (Adel Adham), un homme d’âge mûr élégant et chaleureux, le futur mari qui lui apportera stabilité et sécurité. En réalité, il dirige d’une main de fer une maison close. Pour s’assurer de l’entière soumission des prostituées qui travaillent pour lui, il les drogue avec la complicité d’un médecin alcoolique. Quand Salma découvre la vérité, il est trop tard et, sous la menace, elle doit rejoindre les autres « pensionnaires » de la maison close…



Le Défenseur des Pauvres Gens (Fetewet Elnas Elghalaba, 1984)
avec Farid Shawki (Kamel), Boussy (Ilham), Samir Sabri (Hamdi, fils de Kamel), Salah El Saadani (Samir, fils de Kamel), Mona Ismail (Zainab, la sœur d’Ilham), Layla Fahmy (Frdoos, la femme de Kamel), Ali El Sherif (le boucher, propriétaire du local de Kamel), Amal Ramzi (Mona, la fiancée de Ramzi), Hassan El Sobki (Ramzi), Hussein Ibrahim (Atris, le fils du boucher), Youssef Fawzy (le directeur du cabaret)
Scénario : Niazi Mostafa et Ahmed Abdel Wahab
Musique : Mohamed Ali Soliman


Comédie fantastique. Kamel tient une petite bouquinerie. Il vit avec sa femmes et ses deux grands fils, Hamdi et Samir. Il adore vivre au milieu des livres et il serait parfaitement heureux si son propriétaire, le boucher du quartier, ne cessait de le persécuter : ce dernier veut l’expulser pour installer à la place de sa librairie une boutique de chaussures. Le propriétaire de Kamel est un escroc qui s’est enrichi grâce à des magouilles de toutes sortes. Il a néanmoins obtenu du tribunal un avis d’expulsion contre le bouquiniste. Un jour, Kamel est sollicité par un jeune couple qui souhaite se débarrasser de tout un lot de vieux livres ayant appartenu au grand-père du garçon. En consultant les ouvrages qu’il a rapportés dans sa boutique, Kamel découvre entre les pages de l’un d’eux un collier aux pouvoirs magiques (il rend invisible celui qui le porte.). Le bouquiniste compte bien s’en servir pour venir en aide à tous ses voisins qui sont dans le besoin...

Notre avis : en 1959, Niazi Mostafa avait réalisé « Le Secret du Bonnet Invisible », l’histoire d’un bonnet qui avait le pouvoir de rendre invisible celui qui le portait. Vingt-cinq ans plus tard, il tourne ce « Défenseur des Pauvres Gens », l’histoire d’un collier qui lui aussi rend invisible. Peut-être faut-il imputer cette similitude à une panne d’inspiration ou à la fatigue. En 1984, le cinéaste a soixante-treize ans et plus d’une centaine de films à son actif. On lui pardonnera donc ce procédé bien commode que d’autres réalisateurs n’ont pas hésité eux aussi à utiliser. En revanche, une chose est certaine : cette comédie fantastique avec dans le rôle principal, Farid Shawki, n’apporte pas grand-chose à l’œuvre de Niazi Mustafa. La filmographie de ce dernier est d’une rare hétérogénéité. On y trouve de grands classiques comme d’insondables navets. « Le Défenseur des Pauvres Gens » est un film mineur que l’on peut regarder sans trop de déplaisir si l’on consent à passer l’éponge sur les « effets spéciaux » aussi ratés les uns que les autres (Visiblement, la technique de l’incrustation d’image n’est pas encore tout à fait maîtrisée !)


Al Arafich de Niazi Mustafa (El-Tout wal Nabout, 1986)
avec Hamdy Ghaith (Assouna Al Sabaa), Amina Rizq (Halima Al Baraka), Ezzat Al Alaily (Ashour, le fils aîné d’Halima), Ali Hassanein (le cheikh aveugle), Taysir Fahmy (Aziza Radwan), Mohga Abdel Rahman (Morgana, la servante d’Aziza), Samir Sabri (Fayez, le deuxième fils d’Halima), Mohye El Din Abdel Mohsen (Mousa Al-Awar), Mona El Saeed (la danseuse Nousa), Mahmoud El Gendy (Dia, le plus jeune fils d’Halima), Salah Nazmi (le commerçant Hajj Abdul Rahim), Amal Ramzi (Salma), Samira Sedky (Fathia, la fiancée de Dia), Hafez Amin (Mohamed Al Ajl, le père de Fathia), Kamal El Dessouky (Rafqi, le joueur professionnel), Fawzi Al Sharqawi (le policier), Ahmed Abou Abiya (le cheikh Yunus), Mahmoud Abou Zeid (le cheikh Al Daldul), Amal Diab (Mabrouka), Hussein El Imam (Al Margoushi), Ahmed Akl (le maire), Atef Barakat (Mokhtar Bey), Sami Ali (le chanteur), El Rayyes Metqaal (le chanteur traditionnel)
Scénario : Essam Al Gamblaty et Naguib Mahfouz
D’après la dernière partie du roman (Le dixième livre intitulé La Trique et le Murier) de Naguib Mahfouz, La Chanson des Gueux publié en 1977. Dans le roman, Ashour est le benjamin de la famille alors que dans le film, il est l’aîné.
Musique : Mohamed Sultan
Production : Georges Fawzi


Nous sommes au Caire, au début du XXe siècle. A cette époque, dans les quartiers populaires régnaient les futuwas, sorte de chefs de gang respectés et craints pour leur force. Ils pouvaient se comporter comme des seigneurs protégeant les plus faibles ou comme des tyrans abusant de leur pouvoir.
Halima Al Baraka fut l’épouse d’un de ces futuwas mais à la mort de son mari, c’est Hassouna, l’un de ses anciens serviteurs, qui devint l’homme fort du quartier et il n’eut de cesse d’humilier ses anciens maîtres. Halima al Baraka vit modestement avec ses trois fils. Ashour est le fils aîné, il est berger et il est resté fidèle aux valeurs de son père. Il s’oppose à la brutalité des hommes d’Hassouna qui sans raison frappent tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin. Il est tombé amoureux d’une jeune femme Aziza qu’il a secourue alors qu’elle et sa servante étaient agressées par deux hommes. Aziza ne cache pas l’inclination qu’elle ressent pour Ashour mais celui-ci refuse de se déclarer car il s’estime trop pauvre pour la demander en mariage. Fayez, le second fils, est charretier. Il ne supporte plus sa condition et souhaiterait changer radicalement d’existence. L’occasion lui en est enfin donnée quand dans la rue il est venu au secours d’un client d’un cabaret malmené par plusieurs individus. La danseuse Nousa, qui est la directrice de l’établissement, a vu la scène. Elle est séduite par la force et le courage de Fayez et elle ne tarde pas à en faire son amant. Elle lui apprend toutes les combines qui feront de lui un homme riche. Quant au plus jeune, Dia, il travaille comme homme à tout faire chez un commerçant. Les femmes constituent son unique préoccupation. Il est très attiré par la fille de son patron bien qu’il soit fiancé à Fathia, la fille de l’employé qui chez sa mère s’occupe des animaux. Il n’a de cesse de la harceler pour qu’elle lui cède mais la jeune femme se défend énergiquement…

Notre avis : on peut considérer ce film comme le dernier de Niazi Mostafa, le réalisateur le plus flamboyant du cinéma égyptien. Il meurt, assassiné dans des circonstances obscures, quelques mois après la sortie sur les écrans d’Al Arafich (Après sa mort, sortira en 87 un dernier film sans intérêt dont le tournage a été en grande partie assuré par son assistante.). Cette adaptation d’une œuvre du prix Nobel de littérature ne jouit pas de la même notoriété que celles réalisées par Hassan Al Imam ou par Salah Abou Seif et c’est bien injuste. Niazi Mostafa a restitué fidèlement l’univers et les péripéties de la dernière partie du roman de Naguib Mahfouz. Certes il a laissé de côté la dimension philosophique du texte original pour réaliser un thriller mais Niazi Mostafa est avant tout un homme de spectacle qui déteste ennuyer son public. Alors reconnaissons qu’il est arrivé à ses fins sans trahir le grand écrivain. « Al Arafich » se présente comme une superproduction aux couleurs vives et aux passions violentes. L’interprétation est remarquable aussi bien pour les premiers que pour les seconds rôles . On découvre un Samir Sabri auquel nous sommes peu habitués. D’ordinaire, il joue, avec une certaine décontraction, les jeunes fêtards insouciants et superficiels. Dans ce film, il nous prouve qu’il est aussi un très grand acteur dramatique.
Curieusement, Houssam Al Din Mustafa sort lui aussi en 1986 une adaptation d’une partie du même roman de Naguib Mahfouz.