lundi 2 septembre 2013

Ne le Dites à Personne (La Takulshi la Hada - 1952)

ما تقولش لحد
إخراج :هنرى بركات

  


Ne le Dites à Personne a été réalisé par Henry Barakat en 1952.

Distribution : Farid Al Atrache (Wahid), Samia Gamal (Walaa), Nour Al Hoda (Noussa), Stephan Rosty (Ghazal Bashraf, l’oncle de Noussa), Abdel Salam Al Nabolsi (le maître de danse), Aziz Othman (Amin Bashraf, le père de Noussa), Omar El Hariri (Nabil, l’amoureux de Noussa), Aïda Kamal (Aïda), Ibrahim Fawzy (le professeur de chant), Lotfy El Hakim (le producteur de cinéma), Abdel Moneim Basiony (le présentateur du théâtre), Alya Fawzy (la servante)
Scénario et dialogues : Henry Barakat et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Farid Al Atrache, Mamoun Al Shinnawi, Abdel Aziz Salam, Mahmoud Fahmy Ibrahim, Ismaïl Abdel Mahin
Production : les Films Farid Al Atrache

Nour Al Hoda






Abdel Salam Al Nabolsi et Farid Al Atrache


                             
                                  
Résumé

Comédie musicale. Wahid est un chanteur réputé, propriétaire d’un grand théâtre. Il a une liaison avec Walaa, la danseuse vedette de son établissement. Celle-ci doit s'absenter deux mois pour se produire à Paris et ils ont décidé de se marier à son retour. Mais c’est sans compter la ténacité d’une jeune admiratrice qui est prête à tout pour devenir la femme de Wahid. Cette jeune personne s’appelle Noussa Bashraf. C’est une jeune étudiante en musique et en chant et elle est aussi la fille de l’ancien professeur de Wahid, défenseur sans concession de la tradition musicale. Nabil, un condisciple de Noussa, lui a déclaré sa flamme mais la jeune femme a été catégorique : son cœur appartient à Wahid. Nabil tente de la raisonner en lui démontrant qu’il n’y a aucune chance que ce chanteur célèbre tombe amoureux d’une petite étudiante mais rien n’y fait. Noussa n’a de cesse de poursuivre son idole et elle parvient même à se faire engager dans le spectacle que prépare Wahid. Elle manœuvre si bien que des photos compromettantes finissent par paraître dans la presse. Wahid est bel et bien pris : il doit épouser Noussa, à la plus grande satisfaction de Ghazal, l’oncle de la jeune fille qui nourrit une passion dévorante pour Walaa. C’est alors qu’est annoncé le retour de la danseuse qui n’a pas souhaité renouveler son contrat parisien. Elle est accueillie par Ghazal qui lui apprend sa mauvaise fortune. Pour se venger, Walaa quitte le théâtre de Wahid et annonce ses fiançailles avec Ghazal …


Critique

Ce film sera le dernier dans lequel Samia Gamal et Farid Al Atrache joueront ensemble. Ils se sépareront quelque temps après le tournage. Leur "partenariat" -ils ne furent jamais mariés- aura duré plus de onze ans.

Ne le Dites à Personne tient autant de la comédie que de la comédie musicale même si le chant et surtout la danse restent des éléments essentiels du film. Certaines séquences sont devenues des scènes d'anthologie grâce à la présence électrisante de Samia Gamal. En duo avec Farid Al Atrache ou bien seule, elle offre ici des prestations parmi les plus mémorables de sa carrière de danseuse. On peut néanmoins regretter que son talent de comédienne ne soit pas davantage mis en valeur. En fait la principale partenaire de Farid Al Atrache dans ce film c’est Nour Al Hoda qui chante avec un entrain communicatif et qui est formidable en petite peste prête à tout pour épouser son idole. Ce qui nous vaut notamment cette scène de pure comédie dans laquelle Noussa fait à Wahid le coup de la panne de voiture en plein désert pour abuser de lui et surtout le compromettre définitivement. On est toujours frappé par la passivité des personnages joués par Farid Al Atrache. Il est à l’opposé du séducteur qui part à la conquête des femmes sabre au clair. Il se présente toujours comme l’objet que ces dames s’arrachent sans qu’il ne puisse à aucun moment affirmer un choix qui offenserait l’une ou l’autre, comme par excès de délicatesse. Certains y verront la préfiguration de l’homme post-moderne qui refuse de se plier au modèle ancestral du prédateur viriliste ! A l’inverse, les femmes qui l’entourent font preuve d’une détermination et d’une énergie que rien n’arrête. Pour conquérir Wahid, Noussa n’hésite pas à élaborer des machinations pour le moins douteuses en mettant à contribution son petit amoureux (le comble de l'insouciance!), son oncle et son père.

Nous déplorions que Samia Gamal fût un peu en retrait dans cette comédie, mais dans le numéro final, elle retrouve toute sa place auprès de Farid Al Atrache et Nour Al Hoda. Pour cette dernière séquence qui dure plus de dix minutes, tous les protagonistes de l’histoire sont réunis dans le théâtre de Wahid, soit sur la scène, soit dans la salle et on assiste à une succession de tableaux dans la grande tradition du music-hall cairote. C’est l’occasion pour nos trois héros de déployer toute l’étendue de leurs talents respectifs, Farid Al Atrache avec Nour Al Hoda au chant, et Samia Gamal à la danse. Une Samia Gamal plus lumineuse que jamais alors qu’elle apparaît pour la dernière fois auprès de celui avec qui elle forma le couple le plus célèbre de l'âge d'or du cinéma égyptien.

 

Sigle de la société de production de Farid Al Atrache

   
Appréciation : 4/5
****


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin




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