اخراج : حسن الصيفى
La Fille du Quartier a été réalisé par Hassan El Seifi en 1964.
Distribution : Chukry Sarhan (Omar), Mahmoud Ismaïl (Zaki), Zahrat Al Oula (Ekhlas), Tawkik El Deken (Hambaka), Zouzou Nabil (la mère d'Ekhlas), Ahmed Ramzy (Selim), Aziza Helmy (la mère d'Omar), Samia Gamal (Hosnia), Ahmed El Gezeiry (le père d'Ekhlas), George Sedhom (le détective).
Scénario : Mahmoud Ismaïl
Zahrat Al Oula et Ahmed Ramzy |
Tawfik El Deken |
Ahmed El Gezeiry et Zouzou Nabil |
George Sedhom |
Aziza Helmy et Chukry Sarhan |
Ahmed Ramzy et Samia Gamal |
Zahrat Al Oula et Ahmed Ramzy |
Résumé
Ekhlas est une étudiante studieuse. Elle est amoureuse
d’Omar qui tient une crémerie dans sa rue. Ils doivent se marier mais Zaki Al
Fayoumi, un chef de gang, est aussi amoureux de la jeune fille. Il est prêt à
tout pour obtenir sa main. Il embauche Selim, le frère d’Ekhlas et lui
octroie un salaire confortable. Il va même jusqu’à lui promettre qu'il pourra épouser sa complice, Hosnia, une séduisante danseuse.
En échange, Zaki Al Fayouni demande la main d’Ekhlas. Cette dernière cède aux pressions
redoublées de son frère et de sa mère. Elle accepte d’épouser le chef de gang à condition
qu’elle soit autorisée à poursuivre ses études. Au même moment, Hambaka, le fidèle second de
Zaki engage deux hommes de main pour tuer Omar. L’opération échoue : la
victime n’est que légèrement blessée. Après cette agression, Ekhlas se ravise.
Elle épouse Omar à sa sortie de l’hôpital.
Zaki contre attaque aussitôt : il ordonne à Selim de placer dans
l’armoire de son nouveau beau-frère une valise pleine de haschisch. Omar est
arrêté par la police et envoyé en prison. Devant le désespoir de la mère d’Omar
et celui de sa sœur, Selim est envahi par le sentiment de culpabilité. Ekhlas
révèle au juge qu’elle est convaincue que son frère a une part de
responsabilité dans l’emprisonnement de son mari. L’homme de loi décide de
faire suivre le jeune homme. Tout va alors s’accélérer. Zaki tente de faire
empoisonner Selim qui échappe à la mort grâce à l’intervention de l’enquêteur. Omar s’évade de la prison pour pouvoir prouver
son innocence. Selim se livre à la police et avoue tout. La maison de Zaki est
cernée par les forces de l’ordre. Le criminel est abattu par un officier de
police. Au même moment, Hosnia est tuée
par un ancien amoureux. La mère d’Ekhlas, qui
avait toujours soutenu Zaki, sombre dans la folie. L’innocence d’Omar
est enfin reconnue.
Critique
Le scénario de ce film est l’œuvre de Mahmoud Ismaïl qui joue le rôle de Zaki, le chef de gang. La Fille du Quartier a toutes les apparences d’un thriller mais on comprend très vite que l’auteur s’est davantage attaché au destin tragique de ses personnages qu’à l’intrigue qui les réunit. Il brosse le portrait de quelques habitants d’un quartier pauvre du Caire. Les uns et les autres sont englués dans des difficultés de tout ordre : sociales, économiques et psychologiques. Au départ, la seule qui semble avoir des chances d’échapper à la loi de la misère, c’est Ekhlas grâce aux études qu’elle poursuit à l’université.
Mais l’arrivée
de Zaki, le chef de gang, vient tout
bouleverser. Pour la mère et le frère de la jeune femme, il est celui qui va
leur permettre d’échapper à leur triste sort. Le prix à payer c’est Ekhlas. Ils
n’hésitent pas longtemps : l'étudiante doit épouser leur bienfaiteur et
oublier Omar, celui qu’elle aime. Evidemment le fils et la mère n’ont pas
conscience qu’il leur faudra eux-aussi payer très cher leur pacte : l’un
et l’autre connaîtront la déchéance.
La Fille du Quartier est une chronique sociale mais
aussi un conte moral qui montre que les premières victimes de la pègre sont les
gens modestes bernés par les promesses illusoires d’un avenir meilleur.
Le quartier
dans lequel vivent les personnages a été totalement reconstitué en studio et le
réalisateur n’a rien fait pour le dissimuler : aucun des bruits habituels d’une
rue, des chaussées rutilantes comme des parquets et des façades qui semblent en
carton pâte. Peu importe : le propos de Mahmoud Ismaïl n’est pas de
restituer l’ambiance pittoresque d’un quartier populaire du Caire mais de
suivre les trajectoires brisées de personnages que l’existence n’a jamais
épargné.
Dans cet
univers très noir, les danses de Samia Gamal et les interventions comiques de
George Sedhom en inspecteur sont comme
de courtes parenthèses qu’on referme bien vite pour laisser le drame reprendre son cours.
L’interprétation
est magistrale.
Appréciation : 4/5
****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
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