mardi 30 juin 2015

La Confession (Al Egihteraf, 1965)

الأعتراف
إخراج : سعد عرفه

 


La Confession a été réalisée par Saad Arafa en 1965.
Distribution : Yehia Chahine, Faten Hamama, Salah Mansour, Madiha Yousri, Galal Eissa, Ahmed Louxer
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Andre Ryder et Ahmed Shafek Abou Auf
Production : Helmy Rafla

 
Yehia Chahine

Madiha Yousri

Galal Eissa et Faten Hamama

Galal Eissa

Faten Hamama

Salah Mansour et Yehia Chahine

Ahmed Louxer

Ahmed Louxer et Salah Mansour



Résumé

Nous sommes sur une île dont on exploite les carrières de pierre. Ahmed et Nawal sont deux enfants qui ne se quittent jamais.  Le garçon vit avec son grand frère, Ibrahim. Nawal vit avec ses parents.  Ibrahim et Abbas,  le père de la petite fille, sont tous les deux mineurs. Les deux enfants vivent dans l’insouciance mais le malheur guette. Premier drame : depuis un certain temps, les parents de Nawal ne s’entendent plus. Aziza, sa mère, ne cache plus le désir qu’elle éprouve pour d’autres hommes. Un jour elle disparaît. Second drame : Ibrahim doit quitter l’île. Ahmed et Nawal ne se verront plus. Les années passent. Un beau jour Ibrahim et son petit frère qui est devenu un jeune homme font leur retour sur l’île. Ils retrouvent Nawal et son père. La petite fille est devenue une jeune femme séduisante. La complicité qui unissait les deux enfants  se transforme en amour. C’est sans compter le père  dont l’humeur s’est assombrie. Outre la disparition de sa femme, il a été victime d’un accident qui l’a laissé diminué. Quand il voit sa fille flirter avec le frère de son collègue, il devient fou furieux. Pour poursuivre ses études Ahmed s’installe au Caire.  Les deux amoureux sont à nouveau séparés. Troisième drame : le père de Nawal meurt noyé lors d’une sortie en mer avec un ami. La jeune femme reste seule. Progressivement, elle se rapproche d’Ibrahim. Elle finit par accepter de l’épouser. Ibrahim  souhaite annoncer à son frère l’heureux événement. Le couple arrive à l’improviste chez Ahmed. Ce dernier et la jeune femme ont du mal à cacher les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Quand le garçon apprend la « bonne nouvelle » qu’on est venu lui annoncer, il devient fou de rage. Le lendemain soir, tous les trois  se rendent à la fête foraine. Ahmed et Nawal ont pris place dans l’une des nacelles de la grande roue. Ils peuvent parler librement. Ahmed annonce à la jeune femme le terrible secret qu’il a découvert par hasard : sa mère est devenue une prostituée qui racole les clients dans les rues de la capitale. Nawal ne peut supporter un tel déshonneur. Elle se jette dans le vide.


Critique

Ce  mélodrame égyptien  a toutes les apparences d’une tragédie grecque. On y retrouve la fatalité, les amours impossibles, la culpabilité, la honte, la solitude,  la chute etc. Mais le lieu, tout d’abord : une île méditerranéenne d’une blancheur éblouissante. Les hommes y mènent une existence difficile. Ce sont des mineurs qui tout le jour taillent la pierre dans des galeries où règne une chaleur suffocante.  Cette île est une prison à ciel ouvert et il est bien difficile de s’en évader. Nawal, l’héroïne, ne la quittera qu’une fois ; elle en mourra.
Faten Hamama trouve dans ce film l’un de ses grands rôles*, celui d’une jeune fille que la fatalité accable sans répit. A chaque coup du destin,  sa petite silhouette noire semble se rétracter un peu plus . Nulle révolte, nulle colère contre cette injustice qui la condamne au malheur mais une résignation sans limite comme si elle devait payer pour quelque chose ou plutôt pour quelqu’un. Et ce quelqu’un , c’est bien sûr sa mère qui a fui l’île pour assouvir sa sensualité dévorante. Le personnage est joué de manière magistrale par Madiha Yousri . Et quand on la retrouve se prostituant dans les rues du Caire, son visage impressionne par la force maléfique qui s’en dégage
La faute de sa mère, Nawal devra le payer de sa vie même. Dans la tragédie le dévoilement de la vérité est souvent catastrophique. Dans Confession, cette vérité sort de la bouche de l’être aimé ce qui la rend encore plus insupportable. Nawal n’a plus d’issue : elle se jette  du haut d’une grande roue de fête foraine  comme les héros antiques se précipitaient dans le vide du haut d’une falaise ou d’une tour. Forcément tragique !

* Période faste pour l’actrice. Cette même année 1965, elle triomphe dans le Péché d’Henry Barakat. Ce film est considéré comme le chef d’œuvre du réalisateur. Le Péché occupe la deuxième place dans la liste des quinze meilleurs films égyptiens de tous les temps.

Appréciation : 4/5
****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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