lundi 16 octobre 2023

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 16 au 31 octobre)

روتانا كلاسيك

Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Mardi 31 octobre à 18h30

Une Rumeur d'Amour de Fateen Abdel Wahab (Ishayat hub, 1960)

avec Omar Sharif (Hussein), Soad Hosny (Samia), Youssef Wahby (Abdel Kader), Abdel Moneim Ibrahim (Mahrous, un neveu d’Abdel Kader), Ehsan Sherif (la femme d’Abdel Kader), Wedad Hamdy (la femme de chambre), Hussein Ismaïl (le cuisinier), Gamal Ramses (le cousin « rocker »), Zeinat Olwy (la danseuse), Hind Rostom, Ragaa Al Gedawy (Zizi), Oumnia (Lola)
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef, Ali El Zorkany
D’après la pièce de John Emerson et Anita Loos, The Whole Town Talking. Aux Etats-Unis, cette pièce avait fait l’objet d’une première adaptation cinématographique en 1926.
Musique : Ahmed Fouad Hassan


Abdel Kader est un riche entrepreneur de Port-Saïd. Il considère son neveu Hussein comme son héritier. Il l’a nommé directeur-adjoint de sa société et le jeune homme réside avec lui dans sa grande maison bourgeoise. Abdel Kader a une fille, Samia, qui termine ses études au Caire. Il aimerait bien qu’elle épouse Hussein. Si ce dernier n’est pas insensible au charme de la jeune fille, en revanche Samia n’est guère intéressée par ce cousin trop sérieux et à l’apparence guère engageante. Elle lui préfère un autre cousin qui ne travaille pas mais qui sait chanter et danser. L'oncle, exaspéré par cette situation, va aider Hussein a conquérir le coeur de sa fille. Il est convaincu que Samia tombera amoureuse de son cousin maladroit si on parvient à la rendre jalouse. Il répand la rumeur que Hussein a une liaison avec l'actrice Hind Rostom...

Notre avis : l’un des meilleurs films de Fateen Abdel Wahab, le génie de la comédie égyptienne. Un casting réunissant les acteurs les plus talentueux de toutes générations (de Youssef Wahbi à Soad Hosny) ; une mise en scène éblouissante : la séquence d’ouverture est déjà un petit chef d’œuvre. A voir aussi pour Omar Sharif irrésistible en amoureux empoté. Et en prime, il y a Soad Hosny qui nous gratifie d’une leçon de chacha mémorable. Alors ne boudons pas notre plaisir.


Lundi 30 octobre à 18h30

La Maîtresse de Maison d’Ahmed Kamal Morsi (Sitt al Bayt, 1949)
avec Faten Hamama (Elham), Imad Hamdy (Nabil), Zeinab Sedky (la mère de Nabil), Mona (Madiha, l’amie d’Elham), Thuraya Fakhry (la mère de Bashir), Mohamed Kamel (Bashir, le serviteur de Nabil), Hosna Suleiman (la servante d’Elham) , Naima Akef (la danseuse), Mahmoud Shoukoko (le chanteur), Soad Mekawy (la chanteuse), Abdel Mona'em Saoudi (le docteur), Zaki Ibrahim (le directeur de la société)
Une histoire d'Abou Al Seoud Al Ebiary
Scénario : Henry Barakat et Ahmed Kamel Morsi
Musique : Morsi Gamil Aziz, Hiram Ghamarawy, Abdel Aziz Mahmoud, Hassan Al Imam, Izzat El Gahely, Mahmoud Shoukoko

L’une des premières apparitions à l’écran de Naïma Akef qui a à peine vingt ans. Dans ce film, le rôle principal féminin est tenu par Faten Hamama qui a tout juste dix-huit ans mais ce n’est déjà plus une débutante puisqu’elle a tourné son premier film en 1940.


Nabil est un ingénieur qui vit avec sa mère très malade. Un jour, il demande à son médecin de lui envoyer une infirmière parce que sa mère se sent très fatiguée. C’est une jeune femme douce et charmante qui se présente. Elle s’appelle Elham. Au fil de ses visites, Nabil apprend qu’Elham est une jeune fille de bonne famille qui travaille bénévolement comme infirmière pour le Croissant Rouge. Les deux jeunes gens sympathisent et sortent régulièrement ensemble. L’amour s’en mêle et ils se marient. Elham s’installe peu après dans la maison de sa belle-mère. Avec cette dernière, les relations sont tendues. La vieille dame la considère comme une intruse qui veut prendre sa place. Elle essaie de convaincre son fils d’épouser une autre femme car elle croit qu’Elham est stérile. Celle-ci ne supporte plus le comportement de sa belle-mère : elle décide de quitter la maison. Dans sa précipitation, elle tombe dans l’escalier…

Notre avis : sur un thème archi exploité, la belle-mère tyrannique qui fait vivre un enfer à sa bru ou à son gendre, Ahmed Kamel Morsi et son scénariste Henry Barakat nous racontent une histoire forte avec une tension dramatique qui ne se relâche jamais. Face à face, deux immenses actrices : la toute jeune Faten Hamama et Zeinab Sedki, impressionnante en vieille femme rongée par la haine et la jalousie.


Dimanche 29 octobre à 14h

La Fin du Chemin de Kamal Attiya (Nihâyat al tariq, 1960)
avec Hoda Soltan (Sharbat), Rushdy Abaza (Hussein), Tawkik El Deken (Fathi), Wedad Hamdy (l’amie de Sharbat), Abbas Fares (Haj Abdo, le père de Fathi), Omar el Hariri (Fouad), Thuraya Fakhry (la mère de Sharbat), Adawy Gheith (le directeur de l’usine), Fawzia Mohamed (la danseuse), Hassan El Baroudi (le secrétaire du père de Fathi)
Scénario et dialogues : Kamal Hafnawi
Musique : Attia Sharara, Mohamed Al Mogi (la musique du générique est un enregistrement de Pérez Prado, le roi du Mambo et on entend dans quelques scènes, des extraits de la B.O.de Sueurs Froides d’Alfred Hitchcock, une B.O. composée par Bernard Herrmann. Le film comporte d'autres "emprunts", on peut donc s'interroger sur la nature exacte de la participation de Messieurs Sharara et Al Mogi à la musique de ce drame : choix des disques ?)
appréciation : 4/5


Drame. Sharbat, une jeune femme d’origine modeste vit seule avec sa mère dans un petit appartement. Elle est tombée amoureuse d’Hussein, un jeune ouvrier qui réside dans le même immeuble que le sien. Elle multiplie les occasions de rencontres et parvient à s’introduire dans le logement de son bien aimé. Celui-ci cède aux avances réitérées de Sharbat. Ils se marient. Au début, l’entente entre les deux jeunes mariés est totale. Fathi, un jeune étudiant riche, tourne autour de la jeune femme. Il n’hésite pas à venir la voir chez elle quand Hussein est à l’usine mais Sharbat reste insensible à ses propositions. Avec son mari, elle est heureuse, d’autant plus que celui-ci a repris des études à l’université : il veut devenir avocat...

Notre avis : un très grand film dans lequel le réalisateur raconte l’ascension chaotique puis la chute vertigineuse d’une jeune femme prête à tout pour échapper à la pauvreté. Hoda Soltan campe avec un naturel confondant une enjôleuse diabolique qui détruit tous les hommes de son entourage. Ses partenaires Rushdy Abaza et Tawfiq El Deken sont tout aussi épatants, l’un et l’autre dans deux registres radicalement différents.


Samedi 28 octobre à 18h30

La Famille de Zizi de Fateen Abdel Wahab (Aelit Zizi, 1963)

avec Soad Hosny (Sana), Fouad El-Mohandes (Sabawi), Ekram Ezo (Zizi), Aqeila Rateb (la mère), Ahmed Ramzy (Sami), Layla Sheir (Layla, la fille de l’homme d’affaires), Mohamed Sultan (le réalisateur célèbre), Adly Kasseb (l’homme d’affaires), Salwa Saïd (Fawzia), Omar Afifi (Shabrawi)
Scénario : El Sayed Bedir et Lucien Lambert
Musique : Youssef Shouki
Production : Abbas Helmy


Chronique familiale. Zizi est une petite fille de cinq ans, vive et débrouillarde. Elle nous présente sa famille. Sa mère s’occupe seule du foyer et des enfants depuis la mort du père. Ce dernier lui a légué une pension qui permet de faire vivre toute la petite tribu. Sabawi est le frère aîné. Il est ingénieur et il a transformé sa chambre en atelier où il peut réaliser un tas d’expériences. Il vient d’inventer une machine qui transforme le coton en vêtement. Le deuxième fils est Sami, un étudiant en commerce qui délaisse les études pour les bagarres et les filles. Il tombe amoureux de leur voisine Layla et pour lui plaire, il s’initie au yoga. Et enfin, il y a Sana, la grande sœur qui rêve de devenir une actrice célèbre. Elle rencontre un réalisateur dont on devine très vite les mauvaises intentions…

Notre avis : un jour, on s'apercevra que Fateen Abdel Wahab fut l'un des chroniqueurs les plus fins de son époque et qu'à ce titre il doit figurer dans la liste des plus grand réalisateurs du cinéma égyptien. Pour preuve, cette comédie pétillante qui nous conte, avec ironie mais aussi avec empathie, les tribulations de tous les membres d'une famille de la "middle class" aisée.


Vendredi 27 octobre à 18h30

La Beauté de l’Amour de Mahmoud Zulficar (Rawaat el-hob, 1968)
avec Nagla Fathy (Heyam), Rushdy Abaza (Ahmed Ragab) , Yehia Chahine (l’écrivain Mahmoud Salem), Madiha Hamdy (Hoda, la soeur), Mahmoud El-Meleigy (l’oncle de Heyam), Imad Hamdi (le père de Heyam), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan, le mari d’Hoda), Aleya Abdel Moneim (la femme de l’oncle), Nadia Seif El Nasr (la mère d’Heyam), Karima Al Sherif (Fawzia), Mokhtar El Sayed (le médecin)
Une histoire d’Hala Al Hafnawi
Scénario et dialogues : Abdel Halim Nasr
Musique : Fouad El Zahry


Drame. Après la mort de son père, Heyam trouve du réconfort auprès de son oncle qui l’a invitée à séjourner quelque temps chez lui. L’homme s’aperçoit qu’elle lit fréquemment les ouvrages de Mahmoud Salem. Sa nièce lui explique qu’elle apprécie tout particulièrement chez cet écrivain ses conceptions très progressistes sur la liberté individuelle. Son oncle lui apprend qu’il est l’avocat et l’ami de Mahmoud Salem et qu’il va l’inviter à dîner pour qu’elle puisse faire sa connaissance. Entre l’écrivain et sa jeune lectrice, l’entente est immédiate. Ils se revoient souvent. L’homme d’âge mûr devient le mentor de la jeune femme, l’incitant à reprendre des études. C’est ainsi qu’Heyam finit par épouser Mahmoud Salem, malgré l’opposition de tous ses proches. Mais dès la nuit de noces, Heyam perd toutes ses illusions. Son mari se révèle brutal et égoïste. Sans aucune considération pour ses appréhensions, il se jette sur elle et la viole. Le traumatisme est considérable. Très vite, la jeune femme comprend que son mari la considère dorénavant comme sa chose et que le mariage sera pour elle une prison. Quatre mois après leur union, Heyam quitte le domicile conjugal pour se réfugier chez sa sœur et son beau-frère. En chemin, elle est renversée par une voiture. Le conducteur est Ahmed Ragab, un ingénieur qui collectionne les aventures amoureuses. Heureusement, Heyman n’a rien. Les deux personnages échangent quelques paroles et l’un comme l’autre comprend que cette rencontre va sans doute bouleverser son existence…

Dans ce film, Nagla Fathy et Rushdy Abaza sont amants. Certains commentateurs ont dénoncé le caractère immoral d’une telle situation, soulignant que lors du tournage l’actrice a juste dix-sept ans tandis que son partenaire en a 42.

Notre avis : Mahmoud Zulficar veut à tout prix nous émouvoir et il ne lésine pas sur les effets faciles et les coups de théâtre plus ou moins prévisibles. Il y a beaucoup d’accidents, de piéton, de voiture et même d’avion ; certains heureux (début d’un amour) et d’autres malheureux (fin d’un amour). Evidemment, la jeune héroïne pleure beaucoup et tient constamment à la main un petit mouchoir pour essuyer ses larmes. Bref, on est en plein mélodrame et si on avait des doutes, la musique lourde, pathétique et ô combien envahissante nous le rappelle à chaque instant !


Jeudi 26 octobre à 15h

Le Rivage de la Gaieté de Houssam Al Din Mustafa (Chatei el Marah, 1967)
avec Nagat El Saghira (Norah), Hassan Youssef (Houssam), Youssef Fakhr El Din (Hamada), Samia Shokri (Riri), Samir Ghanem (ami d’Houssam), George Sedhom (ami d’Houssam), El Deif Ahmed (ami d’Houssam), Abdel Moneim Madbouly (le professeur Raafat), Nahed Yousri (Nahed), Shahinaz Taha (Salli, la sœur de Norah), Sanaa Mazhar (Sanaa, l’amie d’Hamada), Mimi Chakib (Aziza, la femme du professeur), Adly Kasseb (le père d’Houssam)
Scénario et dialogues : Abdel Fattah El Sayed et Adli El Moled
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Le Rivage de la Gaieté est une adaptation de La Stripteaseuse effarouchée (Girl Happy), un film américain réalisé en 1966 par Boris Sagal avec en vedette Elvis Presley.
Une curiosité : dans l’une de leurs chansons, les Trois Lumières du Théâtre (Samir Ghanem, George Sedhom, El Deif Ahmed) reprennent le refrain de Can’t Buy Me Love des Beatles.


Comédie musicale. Un professeur laisse ses deux grandes filles, Norah et Sally, partir seules pour quinze jours de vacances à Ismaïlia avec leur club. Craignant pour leur vertu, l’universitaire demande à Houssam, le fils de son meilleur ami, de les accompagner pour les surveiller discrètement. Le jeune homme qui est musicien accepte la mission. Il se rend à Ismaïlia avec les trois membres de son groupe. Le voyage est long et pénible car leur vieux tacot tombe constamment en panne. Une fois arrivés, les quatre garçons s’installent dans le même hôtel que Norah, Sally et leurs camarades. Ils ont obtenu un logement gratuit, en échange, ils doivent se produire en soirée devant les clients de l’établissement. Mais Houssam n’oublie pas sa mission. Avec ses camarades, il part aussitôt à la recherche des deux sœurs et il ne tarde pas à découvrir que Norah est courtisée par Hamada, un incorrigible coureur de jupons. Celui-ci est très vite parvenu à gagner l’amitié de la jeune fille…
 
Notre avis : un film à destination des adolescents. Dans une ambiance « yéyé », on flirte, on chante et on danse en maillot de bain sur la plage, loin des parents restés au Caire (à noter qu’on retrouve tous ces ingrédients ainsi qu’une partie des acteurs dans le film de Niazi Mustafa, Une Jeunesse Très Folle, sorti la même année). Un divertissement bon enfant même si les gags des Trois Lumière du Théâtre nous semblent parfois bien laborieux. Mais ce qu’on retiendra de ce film ce sont avant tout les très belles chansons interprétées par Nagat El Saghira et composées par Mohamed Abdel Wahab. Rien que pour cela, ce Rivage de la Gaieté mérite d’être vu.

Mercredi 25 octobre à 17h

Le Sergent Hassan d’Ismaïl Hassan (El Shawish Hassan, 1988)
avec Younes Shalaby (le sergent Hassan), Dalal Abdel Aziz (Nadia), Naima El Saghir (la mère de Nadia), Ahmed Bedir (Ratib, le cousin de Nadia), Wahid Seif (le Prince), Diaa El Merghany (Adham), Hiam Toama (Dalal, la maîtresse de Ratib), Hussein Al Sharif (Major Galal), Abdel Hamid Anis (l’officier de police), Hosny Abaza (Shalabi, un trafiquant)
Scénario : Nabil Gholam et Mohamed El Hamawi
Musique : Baher Hariri, Zuhair Sabri, Sayed Makawi, Salah Gahin,
Production : Galal Zahra


Le Sergent Hassan, un gentil garçon sensible et maladroit, travaille dans le service qui s’occupe de la surveillance des plans d’eau. Il est amoureux de sa voisine Nadia mais la mère de celle-ci aimerait que sa fille épouse son neveu Ratib. Ce dernier est officiellement marchand de poisson. En réalité, il participe aux activités criminelles d’un gang spécialisé dans le trafic de drogue. La police cherche à mettre ce réseau criminel hors d’état de nuire. Des membres des forces de l’ordre sont intervenus lors d’une transaction et ont tué l’un des trafiquants. L’officier de police Hisham veut connaître l’identité du chef de ce groupe. Il s’aperçoit que le malfrat tué ressemble comme deux gouttes d’au au sergent Hassan. Hisham demande à celui-ci de se faire passer pour le mort et d’intégrer le gang…

Notre avis : encore un gang de trafiquants de drogue infiltré par un personnage qui est le sosie d'un autre. Cette « intrigue » a déjà été dupliquée de nombreuses fois, avec plus ou moins de bonheur. Ici, on est très clairement dans le moins. Confier le rôle principal à Younes Shalaby n’était peut-être pas très judicieux. A voir à la rigueur pour Dalal Abdel Aziz qui porte dans ce film les robes les plus laides de toute sa très longue carrière.


Mardi 24 octobre à 19h30

Le Bon Chemin de Togo Mizrahi (El Tarik El-Moustakim, 1943)
avec Fatma Rouchdi (Soraya, la maîtresse de Youssef), Youssef Wahby (Youssef), Bishara Wakim (le manager de Soraya), Ferdoos Mohamed (la nourrice Oum Abdo), Amina Rizk (Amina, la femme de Youssef), Stephan Rosti (l’amant de Soraya), Mohamed Al Dib (Farid), Ismaïl Yasin (un homme ivre), Mahmoud El Meleigy (Mokhtar Bey), Mohamed Shawky (un employé de la banque), Abdel Meguid Choukry (administrateur de la banque), Menassa Fahmy (administrateur de la banque)
Scénario et dialogues : Togo Mizrahi et Youssef Wahby
Musique : Riad El Sonbati, Mohamed Al Qasabji, Mohamed Fawzi, Badie’ Khairy
Production : Bahna Films


Drame de l'adultère. Youssef est un directeur de banque prospère, un époux attentionné et un père de famille affectueux. C’est aussi un homme droit et scrupuleux. Il veille à la bonne tenue de ses employés et punit sans pitié tout écart de conduite. Pourtant, un jour, il rencontre lors d’une réception, une chanteuse dont il tombe éperdument amoureux. Ils deviennent amants. A partir de ce moment-là, Youssef commence à négliger sa famille et son travail. Il est tout à son nouvel amour sans savoir que sa jeune maîtresse, cupide et volage, va l’entraîner dans une terrible déchéance. Un jour, les administrateurs de la banque chargent Youssef de transporter une grande quantité d’or en Syrie. Il quitte l’Egypte avec Soraya et ses complices. Au Liban, la petite bande a l’idée d’une macabre mise en scène : la voiture de Youssef est précipitée dans la mer pour faire croire à un tragique accident. Soraya et ses complices se partagent le butin et laissent le banquier sans un sou. Celui-ci trouve un emploi au théâtre de Beyrouth…

Notre avis : un homme de la bonne société entraîné à sa perte par la passion qu’il éprouve pour une demi-mondaine : on pense bien sûr au Comte Muffat dans Nana, le roman d’Emile Zola. Et dans le rôle de ce notable déchu, nous trouvons Youssef Wahbi, le monstre sacré du théâtre et du cinéma égyptiens, au sommet de son art. « Le Bon Chemin » est aujourd’hui considéré comme un classique du mélodrame et c’est l’occasion de voir jouer ces très grands artistes qui participèrent comme Youssef Wahbi à la naissance du septième art en Egypte : Fatma Roushdy, Amina Rizk, Bishara Wakim, Stéphan Rosti. Une génération unique en son genre.


Lundi 23 octobre à 15h

Le Professionnel de Mohamed Khan (El Harif, 1984)
avec Adel Imam (Fares), Ibrahim Kadri (Bakr, le père de Farès), Samiha Tawfiq (Narges, la seconde épouse de Bakr), Ferdoos Abdel Hamid (Dalal, la femme de Farès), Haneim Mohamed (la mère de Dala), Ali Qaoud (le patron de Farès), Zizi Mostafa (Aziza, la collègue de Farès), Haytham Abdel Hamid (le fis de Fares), Hosny Abdul Jalil (Anwar, un collègue de Fares), Walaa Farid (Soad, la voisine de Fares), Najah Al Muji (Abdallah), Sabry Abdel Monem (officier de police judiciaire), Abdallah Farghaly (l’entraîneur de Fares), Hafez Amin (Abdul Majid), Farouk Youssef (Shabaan, l’ancien footballeur dans reconverti dans le trafic de voitures )
Scénario : Bashir El Dik et Mohamed Khan
Musique : Hani Shenouda et Iman Younis
Voix off : Ahmed Zaki qui devait incarner le héros principal du film avant qu’il ne se fâche avec le réalisateur
Production : Dalia Films


Fares travaille comme ouvrier dans une usine de chaussures. Depuis son divorce, il vit seul dans un petit appartement au dernier étage d’un immeuble. Cela fait trois ans qu’il est séparé de sa femme mais il l’aime toujours. Son fils aussi lui manque et il espère qu’ils pourront un jour reprendre la vie commune. Dans son existence, Fares n’a qu’une seule passion : le football. Il joue régulièrement lors de matchs organisés dans la rue et il fait partie des meilleurs joueurs de son district. Malheureusement, le jeune homme semble avoir la guigne et sa situation ne cessera de se dégrader. Au football, il est exploité par son « manager » qui ne lui reverse qu’une part infime des sommes gagnées grâce aux paris ; à l’usine, le directeur qui ne supporte plus ses retards et ses absences finit par le licencier. Déboire supplémentaire : un meurtre a été commis dans son immeuble et il fait partie des suspects…

Notre avis : l’une des œuvres les plus accomplies de Mohamed Khan, une évocation à la fois réaliste et poétique du Caire populaire des années quatre-vingt à travers les pérégrinations d'un loser taciturne (Certaines prises de vues rappellent les photographies de Raymond Depardon.). A la sortie du film, le public fut très déçu : il découvrait Adel Imam dans un rôle dramatique, à l’opposé de ses emplois habituels. « Le Professionnel » fut un demi-échec sur le plan commercial, bien loin des autres films de la star. D’ailleurs, Adel Imam ne jouera plus jamais pour Mohamed Khan. Dommage car il est ici tout simplement fabuleux !


Dimanche 22 octobre à 19h30

Le Cœur des Vierges d’Hassan Al Imam (Qoloob El Azara, 1958)
avec Hussein Riad (Oncle Metwali), Shadia (Nehmat, la fille de l’oncle Metwali), Ahmed Allam (le Pacha), Kamal El Shennawi (Hussein, le fils aîné du Pacha), Kariman (Wafaa, la fille du Pacha), Ahmed Abaza (un paysan), Berlanti Abdel Hamid (Nadia, la maîtresse d’Hussein), Roshdy Abaza (Ahmed Sultan), Mohsen Hassanein (Abou Ibrahim), Ibrahim Fawzy (Al Haj Mahmoud), Nagwa Fouad (la danseuse), Amina Rizq (Mabrouka, la tante de Nehmat), Mohamed Reda (le procureur), Nazim Shaarawy (l’enquêteur)
Scénario : Mohhamed Mostafa Othman et Hassan Al Imam
Musique du générique : Piotr Ilitch Tchaïkovski, Le Lac des Cygnes


Al Pacha est un propriétaire terrien qui vit à Mansourah avec sa fille, Wafaa. Celle-ci est amoureuse d’Ahmed Sultan mais leur mariage semble impossible : le garçon est le fils du principal rival politique du Pacha. Wafaa a un frère, Hussein, qui vit au Caire. Il mène une existence dissolue : il a une liaison avec une danseuse et il passe ses soirées au cabaret à boire de l’alcool. Il a pratiquement rompu avec sa famille et ne retourne jamais à Mansourah. Wafaa se rend régulièrement au moulin d’oncle Metwali où elle retrouve la fille de celui-ci, Nehmat qui est secrètement amoureuse de son frère aîné, Hussein . Le vieux meunier est malade des yeux et Al Pacha lui conseille de se rendre au Caire pour consulter un spécialiste. Il en profitera pour rendre visite à Hussein. Grâce à son intervention, le père et le fils finissent par se réconcilier. Hussein revient au domaine pour en prendre la direction puisqu’il a une formation d’ingénieur agronome. Nehmat et lui ne tardent pas à tomber amoureux l’un de l’autre mais la maîtresse que le jeune homme a laissée au Caire n’a pas l’intention de s’effacer. Il accepte de la voir une dernière fois pour lui signifier la fin de leur histoire. La danseuse tente de le séduire à nouveau mais en vain. Désespérée, elle avale des cachets et meurt sous les yeux d’Hussein…

Notre avis : un drame mené de main de maître par un spécialiste du genre. Une esthétique soignée au service d’un récit mêlant des univers très contrastés. Des scènes d’anthologie comme celle où Hussein et Nehmat font l’amour pour la première fois (un mélodrame n’est pas forcément puritain !) ou bien celle qui réunit pour la dernière fois Hussein et Nadia, son ancienne maîtresse. Les deux actrices principales sont formidables : Shadia, bien sûr mais surtout Berlanti Abdel Hamid, impressionnante en femme fatale qui harcèle le héros même après sa mort.


Samedi 21 octobre à 23h

Bakhit et Adila de Nader Galal (Bakhit wa Adila , 1995)
avec Adel Imam (Bakhit), Sherine (Adila), Mustafa Metwalli (le gangster), Hanem Mohamed (la mère de Bakhit), Othman Abdel Moneim (Sandouq, le père d’Adila), Kawthar Ramzi (Sakina, la belle-mère d’Adila), Mohamed Henedy (le chauffeur de taxi), Ezzat Abou Ouf (l’homme d’affaires), Ahmed Rateb (le cousin d’Adila), Hassan Hosny (le directeur de la banque), Youssef Dawood (le directeur de l’hôtel)
Scénario : Lenin El Ramli
Musique : Modi El Emam


Bakhit et Adila se retrouvent dans le même train, assis côte à côte. Le sans gêne du premier exaspère la seconde et entre eux, le ton monte très rapidement. Dans le même compartiment, a pris place un trafiquant de drogue qui transporte dans une grande valise de l’héroïne et une grosse somme d’argent. Se sachant poursuivi par la police, il pose sa valise parmi les bagages de Bakhit et Adila pensant la récupérer à l’arrivée. Manque de chance, il est arrêté sur le quai de la gare et conduit au commissariat. Pendant ce temps-là, Bakhit et Adila ont confié leurs bagages au même porteur et ils se retrouvent dans le même taxi qui les conduit à leurs destinations respectives situées dans le même quartier. Bakhit retrouve son appartement qu’il occupe avec sa mère et Adila celui de son père et de sa belle-mère. Très vite, ils s’aperçoivent qu’il y a une valise qui n’appartient ni à l’un ni à l’autre. Ils décident de l’ouvrir et découvrent avec stupéfaction son contenu. Après avoir hésité longuement, ils décident de la remettre à la police puis se ravisent : ils vont la garder. Ils quittent Alexandrie et s’installent dans un hôtel de luxe au Caire pour enfin mener la belle vie. Mais loin de les réunir, leur bonne fortune commune accroît l’animosité et la méfiance entre Bakhit et Adila…

Notre avis : ce film aura un tel succès que le réalisateur lui donnera deux suites. Des trois, ce premier opus est le plus réussi. On suit avec plaisir les tribulations d’un couple dont l’union ne repose que sur l’argent et qui ne cesse de se déchirer pour mieux s’aimer. Une comédie loufoque où tout semble possible, les auteurs ne se sont rien interdits et les deux acteurs principaux peuvent donner libre cours à leur fantaisie. Avec la délicieuse Sherine qui rend coup pour coup (au propre comme au figuré ) à Adel Imam d’un cynisme jubilatoire.


Vendredi 20 octobre à 19h30

Vertus à Vendre de Mahmoud Zulficar (Akhalq lil-baye'a, 1950)
avec Mahmoud Zulficar (Ahmed), Faten Hamama (Amina, la femme d’Ahmed), Mimi Chakib (la belle-mère d’Ahmed), Mahmoud Shoukoko (Boulboul, l’ami d’Ahmed), Mohamed Sobeih (le voleur), Kittie (Katina, la voisine grecque), Ali El Kassar (le marchand), Abdel Hamid Zaki (le patron d’Ahmed), Shafik Nour El Din (le propriétaire de la pension), Zaki Ibrahim (l’oncle d’Amina), Alya Fawzy (la servante), Aly Abd El Al (le père de Katina), Mohsen Hassanein (le client ivre)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
D’après une histoire de Youssef El Sebai
Musique : Ahmed Sedky
Paroles des chansons : Fathy Koura et Bayram Al Tunisi
Production : les films Aziza Amir et Mahmoud Zulficar


Comédie. Ahmed est un modeste employé qui vit avec sa jeune femme Amina et sa belle-mère. Cette dernière ne le supporte pas car elle projetait de marier sa fille à un homme très riche. Elle n’a de cesse de harceler son gendre, cherchant tous les prétextes pour le rabaisser. Un jour, Ahmed rentre du travail, les bras chargés de cadeaux. A l’entrée de leur immeuble, il bouscule leur voisine, la danseuse Katina qui elle aussi portait des paquets. Toutes les boites tombent et en voulant récupérer leurs biens, les deux personnages se trompent et repartent avec les paquets de l’autre. Quand Amina et sa mère découvrent ce que contiennent les boîtes, leur conviction est faite : Ahmed a une maîtresse. Et Katina sollicitée, loin de détromper ses deux voisines, feint d’entretenir une relation amoureuse avec Ahmed. Ce dernier est effondré, il passe la soirée au cabaret où il retrouve son ami Boulboul. Tous les deux boivent plus que de raison et Ahmed rentre ivre chez lui. Malheureusement, il se trompe d’appartement et se retrouve dans le lit de Katina. Après bien des vicissitudes, il finit par regagner son appartement et sa chambre.
Le lendemain, il a une idée afin d’obliger sa belle-mère à mieux le considérer. Il demande à son ami Boutboul de s’introduire chez lui en pleine nuit comme s’il était un voleur et c’est lui Ahmed qui courageusement, se jetterait sur son ami déguisé et parviendrait à le mettre en fuite. Malheureusement, Boutboul a du retard et c’est un vrai voleur qui fait irruption dans l’appartement et qui repart avec tout l’argent d’Ahmed. Son ami arrive peu après. Le scénario peut être enfin exécuté comme prévu. Les deux femmes sont dans un premier temps épatées par la vaillance et la force de leur mari et gendre mais elles finissent par découvrir que tout était joué. Ahmed doit à nouveau subir les sarcasmes de sa belle-mère. Après ces échecs, un miracle se produit : Ahmed rencontre un vieux marchand qui vend des pilules de courage. Grâce à ce traitement, son existence va totalement changer…

Notre avis : une comédie débridée produite, réalisée et jouée par Mahmoud Zulficar. On doit avouer que le cumul des fonctions lui réussit ! Certes le sujet -un mari en proie à l'hostilité de sa belle-mère- n’est pas d’une folle originalité mais le film emporte l’adhésion par sa bonne humeur communicative. Il est vrai que Mahmoud Zulficar s’est très bien entouré : pour jouer son épouse, il a choisi Faten Hamama qui à dix-huit ans à peine a déjà tourné dans plus de vingt-cinq films et s’affirme déjà comme une immense actrice ; et pour incarner la rivale de l’épouse, il a engagé la danseuse Kitty toujours aussi pétillante. Les admirateurs de cette dernière seront aux anges : elle danse dans plusieurs très longues séquences.


Jeudi 19 octobre à 15h

Le Tigre d’Hussein Fawzi (Al Nimr, 1952)
avec Naima Akef (la fille de Darwich), Anwar Wagdi (Salah), Zaki Rostom (Darwich), Lola Sedky (Houda), Farid Shawki (Afifi, un complice de Darwich), Elias Moadab (Naseh, un employé du casino), Said El Maghrabi (Faleh, un employé du casino), Kamal Hussein (Yahia, un homme ruiné que Darwich oblige à travailler pour lui), Aziza Helmy (la femme de Darwich), Reyad El Kasabgy (un gangster), Abdel Moneim Basiony (un inspecteur), Rashad Hamed (un inspecteur), Mary Bay Bay (un membre du gang), Lotfi El Hakim (le pharmacien)
Scénario : Ahmed Farouk, Hussein Fawzi, William Basile
Musique : Mohamed Abdel Wahab Production : les films Hussein Fawzi
C’est le neuvième film qu’Hussein Fawzi tourne avec l'actrice et danseuse Naima Akef. Cette même année, ils se marient malgré leur grande différence d'âge : elle a 23 ans, il en a 48.


Comédie musicale. Darwich travaille dans un casino. En apparence, c’est un homme d’une grande gentillesse, toujours serviable. En fait, derrière cette apparence honorable, il est le chef d’un gang se livrant au trafic de drogue. Dans le monde du crime, il est devenu célèbre sous le nom du « Tigre » car il est d’une extrême férocité aussi bien à l’égard de ses hommes qu’à l’égard de ses adversaires. Salah est un policier qui est chargé d’enquêter sur le « Tigre ». Pour mener à bien sa mission, il se fait passer pour un journaliste. C’est ainsi qu’il se présente dans le casino où travaille Darwich. Il fait la connaissance de Faten, la fille de ce dernier. Elle est danseuse et se produit dans l’établissement. Il fait aussi la connaissance de Houda qui est l’une des serveuses. Celle-ci a un frère qui connaît la vraie identité de Darwich. Il s’apprête à tout révéler à la police mais malheureusement, il est tué avant d’avoir pu le faire…

Notre avis : une grande comédie musicale entièrement tournée en studio comme certains de ses modèles hollywoodiens. Des séquences chantées et dansées parmi les plus mémorables de la carrière de la pétulante et infatigable Naïma Akef avec des hommages répétés au Paris montmartrois. Un Anwar Wagdi irrésistible en inspecteur virevoltant et une Lola Sedky parfaite en héroïne de film noir.
 

Mercredi 18 octobre à 19h30

Le Géant de Sayed Issa (El Marid, 1964)
avec Hussein El Sherbini (Awad), Farid Shawki (Awad, quinze ans après), Adly Kasseb (le Pacha), Tawfik El Deken (Khalil, le bras droit du Pacha), Abbas Al Daly (le gardien du palais), Shwikar (Nawara, la fille du gardien), Fathia Shahin (la femme du Pacha), Shahinaz Taha (Soad, la fille du pacha), Ehsan Sherif (la mère d’Awad), Muhamed Nabeh (le patron du café), Abdel Salam Mohamed (le garçon de café), Ali Al Moawen (un des hommes du Pacha), Ali Orabi (un paysan), Mokhtar El Sayed (l’officier de police), Mohamed Rushdy (le chanteur)
Scénario : Adly El Moled, Mohamed Kamel Abdel Salam
Musique : Suleiman Gamil
Production : Gomhouria Films


L’action se passe dans la campagne avant la révolution de 1952. Le Pacha est le seigneur de la région. Pour agrandir son domaine, il use des méthodes les plus cruelles afin de racheter les terres des paysans au prix le plus bas. Un jour, un de ses employés écrase un paysan avec son tracteur. Tous les compagnons de la victime se lancent à la poursuite du meurtrier. Ce dernier se réfugie dans la propriété de son patron. Les paysans se rassemblent devant les grilles du domaine en hurlant des slogans contre le tyran et ses hommes. Ils jettent des torches enflammées dans la cour et des bâtiments s’embrasent. Les employés du domaine répliquent en tirant dans la foule. . Après cette révolte, le Pacha fait appel à la police pour que les responsables de l’incendie soient châtiés mais quand les membres de la force publique vont de maison en maison pour procéder aux arrestations, ils ne trouvent aucun homme dans le village. Le Pacha a alors une idée : il fait arrêter toutes les femmes et annonce qu’elles ne seront libérées que lorsque les hommes accepteront de se rendre. Ceux-ci n’ont plus le choix : ils reparaissent et doivent subir la violence du Pacha et de ses sbires. Entretemps le jeune Awad arrive dans le village pour voir ses parents, il tombe sur des rues et des maisons entièrement vides. Il se précipite chez le Pacha et parvient à entrer dans le palais. C’est ainsi qu’il apprend que sa mère a été libérée mais que son père est mort. L’arrivée de Khalil, le bras droit du Pacha, met un terme au face à face entre Awad et le tyran. Le jeune homme est expulsé. Aussitôt le Pacha se retourne contre le vieux gardien de la propriété qui n’a pas su empêcher l’intrusion d’un étranger chez lui. Il ordonne qu’il soit fouetté avec toute la sévérité qu’il mérite. Le vieillard en meurt. Le Pacha accuse alors Awad d’être le seul responsable de cette mort. Au moyen de faux témoignages, le jeune homme est inculpé et condamné à 15 ans de prison. Les années passent. Un jour, un étranger arrive dans le village. Il est borgne et porte un bandeau noir sur l’œil droit…

Notre avis : comme une petite série B qui se prendrait pour un film important. Le réalisateur connaît très bien le cinéma soviétique et il reprend bon nombre de procédés cher à Sergueï Eisenstein tels que les gros plans en contreplongée. Il lui emprunte aussi le discours révolutionnaire faisant de manière explicite un parallèle entre le 23 juillet 1952 et le 25 octobre 1917. Du coup Farid Shawki prend l’allure du héros bolchévique sauf quand il revêt son costume de justicier, cagoule et cape noires : dans ces moments-là, il se contente d’être ridicule.


Mardi 17 octobre à 17h

L’Amulette de Mohamed Shebl (Al Tawidhah, 1987)

avec Mahmoud Yassin (Mahmoud, le père), Yousra (Rawya, la mère), Maher Esam (le fils), Taheya Carioca (la mère de Mahmoud), Abla Kamel (Faten, la sœur de Mahmoud), Adel Abou Gheit (le Tarek Al Desouki (le policier Atef Abdel Hamid), Marwa El Khatib (Nadia, la sœur cadette de Mahmoud), Naïma El Soghaiar (la fausse magicienne), Fayza Abdel Gawad (une autre « magicienne »), Fouad Khalil (Salim Bey), Mahmoud Al Bazawi (un agent de la police scientifique))
Scénario et musique : Mohamed Shebl


Film d’horreur "grand guignol". C’est l’histoire d’une famille ordinaire composée d’un couple, de son jeune fils, de la grand-mère et des deux jeunes sœurs du mari. Tous les six vivent dans la vielle demeure familiale. Mahmoud, le père, est professeur d’histoire et son modeste salaire ne permet pas d'entretenir l'antique bâtisse qui se délabre année après année. Une nuit, toute la famille est réveillée par des phénomènes étranges. Ceux-ci ont été provoqués par un serviteur du Démon qui souhaite acquérir la maison. Un jour, il se rend au domicile de Mahmoud : il se présente comme un homme d’affaires investissant dans l'immobilier et très intéressé par leur propriété. Il ouvre la mallette qu'il tenait à la main : elle est bourrée de gros billets. C'est assez pour convaincre la grand-mère mais les enfants refusent catégoriquement d’abandonner un bien que leur ont légué leurs ancêtres. A partir de là, les incidents maléfiques vont se multiplier : les meubles prennent feu, l'eau devient du sang etc.

Notre avis : devrait figurer en bonne place dans toute encyclopédie mondiale du nanar. Le réalisateur a certes des références. On sent que dans sa jeunesse il a beaucoup visionné "Shining" ou bien "Carrie" et qu’il tente de faire un peu la même chose avec, il est vrai, des moyens beaucoup plus modestes. Le résultat est catastrophique. La dernière séquence atteint des sommets dans le gore grand guignol. Le sang coule à flots !


Lundi 16 octobre à 19h30

La Directrice d’Ahmed Diaa Eddine (El-sit el-nazra, 1968)

avec Soad Hosny (Hoda, la fille de Mahmoud), Chukry Sarhan (Farid), Imad Hamdi (Mahmoud Al Sayed), Zouzou Nabil (Hikmet, la seconde femme de Mahmoud), Magda El Khatib (Sanah, la fille d’Hikmet), Zahrat Al Oula (la directrice), Mahmoud Zulficar (le mari de la directrice), Nabil El Hegrassi (Samir, le neveu d’Hikmet), Enaam Salosa (la camarade de classe d’Hoda), Eskandar Mansy (le professeur), Zizi Moustafa (la danseuse), Safinaz El Gendy (la surveillante)
Scénario : Mohammed Ali Ahmed, Nabil Gholam, Ahmed Diaa Eddine
Producteur : Naguib Khoury


Hoda est élève dans un pensionnat pour jeunes filles d’Alexandrie. Elle a peu de relations avec sa famille qui réside au Caire. Son père après la mort de sa mère s’est remarié avec Hikmet, une veuve très riche qui elle aussi a une fille, Sanah. La belle-mère fait tout pour distendre les liens entre Hoda et son père. C’est elle qui a tenu à ce que sa belle-fille soit envoyée en pension, loin du Caire. Quand vient le week-end, toutes les pensionnaires repartent avec leurs parents venus les chercher sauf Hoda qui a attendu vainement son père et doit retourner seule dans sa chambre. Heureusement, la directrice du pensionnat s’est prise d’affection pour la jeune fille et elle l’invite à passer le week-end avec elle et son mari. Pour les vacances qui approchent, la directrice parvient à joindre le père d’Hoda et cette fois-ci, il viendra chercher sa fille. Mahmoud est un père aimant mais il est pétrifié devant la volonté inflexible de son épouse. C’est grâce à son argent qu’il a pu retrouver une position confortable mais tout ce que possède le couple est au nom d’Hikmet.
Hoda est accueillie fraichement par sa belle-mère et sa fille, Sana. En guise de chambre, elle doit se contenter d’un débarras et on la traite comme une servante qui chaque jour doit accomplir de multiples tâches ménagères. Sana est fiancée à un étudiant en médecine, Farid, qui d’emblée s’est montré très chaleureux à l’égard de Hoda, suscitant la méfiance de la mère et la jalousie de sa fille…

Notre avis : une adaptation moderne de Cendrillon, un conte gentillet avec des personnages stéréotypés. L’univers de ce film est très proche de celui des feuilletons télé des années 60 avec comme héroïnes, des jeunes filles méritantes qui se battent vaillamment contre les difficultés de l’existence. Comme il se doit, le personnage le plus réussi de « La Directrice » est celui de la méchante belle-mère interprété par Zouzou Nabil.

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