إسماعيل ياسين و فرنانديل
المصدر :- مروة بدوي – روتانا
Fernandel (1903-1971) |
Ismaël Yassin (1912-1972) |
On
trouve sur le site de la société Rotana un article intéressant qui étudie très
précisément tout ce que doit Ismaël Yassin à l’acteur français Fernandel.
Le
titre et le sous-titre, un peu provocateurs, sont très sévères pour le comédien égyptien : « Ismaël Yassin a-t-il vendu une illusion à son public ? Il a construit
sa célébrité sur les décombres d’un comique français. »
Il
est vrai que les ressemblances sont parfois un peu troublantes et l’on peut se
demander si Ismaël Yassin ne s’est pas contenté d’adapter pour le public arabe
tous les procédés qui ont fait le succès de Fernandel.
Comme
le remarque l’auteur au tout début de son article, il ya en premier lieu des similitudes sur le plan physique (visage
aux traits caricaturaux, grande bouche à la dentition chevaline). A partir de là on peut imaginer qu’Ismaël Yassin a bien étudié les films de son aîné et
qu’il s’est efforcé d’imiter son jeu fondé
sur la grimace et l’outrance.
Fernandel,
né en 1903, devient une vedette de cinéma dans les années trente. Ismaël Yassin, né en 1912, fait ses débuts d’acteur dans les années
quarante et accède au statut de star dans les années cinquante. Ainsi, il n’est
pas rare de retrouver dans les films tournés par le second des situations, des
dialogues, des jeux de scène qui
apparaissaient quelques années auparavant dans les comédies du premier.
L’auteur
de l’article donne quelques exemples :
Il y
a la visite médicale du film Ignace réalisé par Pierre Colombier en 1937
qui est reprise dans Ismaël Yassin dans la Marine, un film de Fateen
Abdel Wahab datant de 1957.
L’emprunt
est plus flagrant avec Coiffeur pour Dames de Jean Boyer en 1952 qui devient en 1960, Coiffeur pour Dames
de Fateen Abdel Wahab. Avec deux scènes « comiques » quasiment identiques : les deux héros doivent
coiffer un animal.
Et
enfin on peut se demander si l’idée des
deux faux frères jumeaux que l’on trouve dans Ismaël Yassin dans l’aviation tourné
en 1959 par Fateen Abdel Wahab n’est pas emprunté à Raphaël le Tatoué
réalisé par Christian-Jaque en 1939.
L’auteur,
à qui rien n’échappe, évoque aussi la reprise du nom Don Camillo dans le film La
Police Secrète de Fateen Abdel Wahab (1959), allusion évidente au Petit
Monde de Don Camillo de Julien Duvivier (1952) mais dans ce cas il serait
quand même excessif de parler d’un plagiat.
Heureusement,
la dernière partie de l’article souligne l’originalité d’Ismaël Yassin par
rapport à son modèle. Elle réside dans un éventail plus large et plus audacieux des rôles
incarnés à l’écran. Fernandel n’aurait sans doute pas accepté de se travestir comme
le faisait régulièrement la star égyptienne, notamment dans Mademoiselle
Hanafi de Fateen Abdel Wahab (1954).
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