إخراج : صلاح أبوسيف
Entre ciel et terre a été réalisé par Salah Abou Seif en 1959.
Distribution : Hind Rostom (Nahed Shukry, la star), Abdel Salam Al Nabulsi (l’aristocrate), Mahmoud El Meleigy (Kamel, le gangster), Mohsen Hassaneim (le complice de Kamel), Abdel Moneim Ibrahim (le fou), Said Abu Bakr (le harceleur), Zizi Mustafa (Sonia), Yacoub Mikhail (le mari de la femme enceinte), Ahmed Louksor (le metteur en scène), Abdel Ghani El Nagdi (le serviteur), Mahmoud Azmy (l’amant), Naïma Wasafi (la femme enceinte), Amin Wahba (le vieillard), Kadreya Kadry (la femme infidèle), Nahed Samir (l’épouse du vieillard), Samia Rushdy (Zakia), Abdel Moneim Madbouli (le voleur)
Scénario : Naguib Mahfouz, El Sayed Bedeir, Salah Abou Seif.
Musique : Fouad El Zahry
Musique : Fouad El Zahry
Hind Rostom et Saïd Abu Bakr |
Abdel Salam Al Nabulsi |
Naïma Wasafi et Hind Rostom |
Naïma Wasafi et Yacoub Michaïl |
Mohsen Hassaneim et Mahmoud El Meleigy |
Abdel Salam Al Nabulsi et Abdel Moneim Ibrahim |
Résumé
Apologue. Dans la chaleur estivale d'un vendredi après-midi au Caire, un groupe d'individus représentant toute la société égyptienne restent bloqués dans l'ascenseur d'un grand building de Zamalek (Lebon Building construit en 1952*) durant plus d’une heure. Parmi les passagers, on trouve une star de cinéma (Hind Rostom) accompagnée de son chien, un aristocrate sans le sou (Abdel Salam Nabulsi) un chef de gang (Mahmoud El Meleigy), un picpocket (Abdel Moneim Madbouly), un fou échappé de l’asile (Abdel Moneim Ibrahim), une femme infidèle (Kadreya Kadry) et son amant (Mahmoud Azmy), un cuisinier (Abdel Ghani El Nagdi), une femme enceinte (Naïma Wasafi) et son mari, un obsédé sexuel (Saïd Abou Bakr), un vieil homme (Amin Wahba) qui doit épouser une très jeune femme, une lycéenne (Zizi Mostafa) qui doit rejoindre son amoureux. Le huis clos tourne au psychodrame. Pendant ce temps-là, l’équipe de cinéma installée sur la terrasse du bâtiment attend sa vedette pour tourner une scène et le metteur en scène se montre de plus en plus fébrile tandis que des gangsters s’apprêtent à forcer le coffre-fort d’une grande compagnie dont le siège se trouve aussi dans l’immeuble.
* L’immeuble Lebon est l’œuvre de l’architecte Antoine Selim Nahas. Le nom Lebon est celui de Charles Lebon, le fondateur de ce qui deviendra la Compagnie Centrale d'Eclairage et de Chauffage par le Gaz (entreprise nationalisée en 1961). Pour découvrir l’histoire de ce bâtiment, on peut consulter le site egy.com à l’adresse suivante : http://www.egy.com/zamalek/99-12-23.php
Critique
A sa sortie, Entre ciel et terre fut considéré comme un véritable défi. Échafauder une action qui tienne en haleine le public avec quatorze personnages enfermés dans une cabine d'ascenseur pendant pratiquement la durée totale du film ! Sans chansons, sans danses, sans bagarres mais en plus avec l’ambition d’évoquer tous les travers de la société égyptienne de l’époque. On se dit qu'aux yeux de nombreux producteurs, cela a dû passer pour un projet un peu fou voué à un échec commercial certain. Et pourtant, contre toute attente, ce fut un succès retentissant : le film fut acclamé aussi bien par la critique que par le public populaire. Grâce au talent de Naguib Mahfouz et à la virtuosité de Salah Abou Seif, le film parvient sous ses airs de comédie divertissante à réaliser une véritable radiographie des relations sociales sept ans après la prise de pouvoir par les officiers libres. Entre Ciel et Terre est un modèle de finesse et d'intelligence, un modèle qui surclasse toutes les piètres tentatives de certains réalisateurs des années quatre-vingt qui voudront eux aussi se lancer dans la "fable politique".
Le film de Salah Abou Seif reste aussi d'une grande modernité par son féminisme : si tous les personnages masculins apparaissent comme des êtres veules ou lâches, les personnages féminins, face à l'angoisse et à la souffrance, s'en sortent beaucoup mieux. Les femmes, toutes classes sociales confondues, sont les vraies héroïnes de cette tragi-comédie.
Un grand classique et le chef d'oeuvre de Salah Abou Seif.
Appréciation : 5/5
*****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
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