jeudi 11 juillet 2013

La Seconde Epouse (Al-Zawja.Al-Thania - 1967)

الزوجة الثانية
إخراج صلاح أبو سيف




La Seconde Epouse est un film réalisé par Salah Abou Seif en 1967.
Distribution : Soad Hosny (Fatima), Chukry Sahran (Abul Elan, le mari), Sanaa Gamil (Hafiza, la première épouse), Abdel Moneim-Ibrahim (Hassan), Salah Mansour (le maire), Mohamed Noah (le frère du maire), Ibrahim El Shami (l'officier de police)
Scénario : Ahmed Roshdy Saleh, Mohamed Mostafa Samy, Saad Eldin Wahba, Salah Abou Seif
Musique : Sayed Mekawi et Fouad El-Zahiry
Production : Ramses Naguib

Soad Hosny et Salah Mansour
 

Résumé

C’est l’histoire d’un vieux maire de village qui est marié mais sans enfant et qui souhaite avoir un héritier. Pour cela, il doit épouser une seconde femme. Son dévolu tombe sur Fatima, la jeune épouse d’un paysan pauvre. Elle est jolie et a déjà deux enfants. Pour la contraindre à se soumettre à son désir, il accuse son mari de vol et le fait arrêter par la police. Il n’accordera sa grâce que s’ils divorcent. Le couple ne peut s’opposer au chantage. C’est ainsi que Fatima quitte son foyer et épouse le maire. Mais elle n’a pas dit son dernier mot ! Elle va utiliser la jalousie féroce de la première femme du notable pour échapper à son devoir conjugal. A chaque fois que le vieil homme tentera de consommer leur union, un incident fera tout échouer. Pendant ce temps, Fatima continue à voir en cachette son premier mari. Elle tombe enceinte. Le maire comprend alors qu’il a été berné. Désespéré, il tombe malade et meurt. La jeune femme retrouve sa famille et son dernier enfant hérite de la fortune du vieil homme.


Critique

Un grand classique du cinéma égyptien, une parfaite illustration de l'esthétique réaliste de Salah Abou Seif. L'atmosphère, les personnages et le ton de cette Seconde Epouse rappelleront  au spectateur français certains contes paysans de Guy de Maupassant. Ce film dense dénonce la tyrannie exercée par les notables locaux sur les gens simples au nom de traditions ancestrales qui bafouent les droits élémentaires des individus. On aurait pu craindre qu'avec ce message politique, les auteurs sombrent dans un manichéisme grossier. Il n'en est rien, au contraire, ce qui frappe dans ce film, c'est l'empathie manifestée pour tous les personnages du drame, bons ou mauvais. Même le despote du village finit par inspirer de la compassion au spectateur en mourant littéralement d'amour. 
L'interprétation est remarquable. Sanaa Garril joue à merveille la femme jalouse qui refuse de s'effacer devant sa jeune rivale et Salah Mansour déploie toute l'étendue de son talent aussi bien dans la veine comique que dans le registre tragique.

Appréciation : 5/5
*****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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