jeudi 30 avril 2020

Asmahan : née en 1912 ou en 1917 ?

أسمهان


Qui entreprend sur le net des recherches à propos de la vie brève mais intense d'Asmahan est d'abord frappé par la profusion de  sites, de références que les moteurs de recherches lui proposent. Mais quand il commence à les consulter un par un, une autre chose le frappe : c'est le caractère approximatif des informations données ainsi que le nombre incroyable d'erreurs, de confusions, de contradictions qui parsèment ces centaines de pages écrites dans toutes les langues du monde.
Et dès le début, le chercheur ou le simple curieux est confronté à un premier problème : quand est née la diva ? Voilà les réponses que l'on obtient (la liste n'est pas exhaustive !) 


Pour certains, elle est née en 1917 et elle meurt à l'âge de 26 ans :


-C'est le cas pour le site IMDB : "Born  November 25, 1917 in As-Suwayda, Syria   Died  July 14, 1944 in Egypt (road accident)"

https://www.imdb.com/name/nm0039543/


-Même date sur le blog culturel Dialna : "La future chanteuse est née sur un bateau nommé « Le Nil » en pleine tempête, en novembre 1917. "

http://dialna.fr/portrait-asmahan-la-sublime-femme-fatale-dorient/


-Ainsi que sur le site de musique Musicme : "Asmahan, de son vrai nom Amal El Atrache , née le 25 novembre 1917 et morte le 14 juillet 1944 en Égypte, est une chanteuse, et actrice syrienne Elle est la sœur de Farid El Atrache."

https://www.musicme.com/Asmahan/biographie/


-Dans l'Orient Le Jour, Edgar Davidian rendant compte de la biographie « Qessat Asmahan » (Histoire d’Asmahan), paru chez Dar el-Jadeed (286 pages) sous la double signature de Fouad el-Atrache et du journaliste Foumil Labib écrit :  "Née en 1917 et décédée en 1944, Asmahan (nom de scène signifiant sublime en perse), dans une existence brève et fulgurante, avait des atouts majeurs pour réussir."

https://www.lorientlejour.com/article/1144984/asmahan-joueuse-de-poker-espionne-et-superstar-des-varietes-arabes.html


-C'est aussi ce qu'affirme Silvano Castano au début de son documentaire "Asmahan, une diva orientale" (2013)   



Pour d'autres, elle est née en 1912 et meurt à l'âge de 31 ans.


-C'est la date choisie par Wikipédia : "Asmahan (en arabe : اسمهان), de son vrai nom Amal El Atrache (en arabe : آمال الأطرش), née le 25 novembre 1912 et morte le 14 juillet 1944 en Égypte"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Asmahan


-Tout comme par le média égyptien Ahram On line : "She was born Amal Al-Atrash on 22 November 1912, and was the sister of famed composer and singer Farid Al-Atrash."
On notera que pour Ahram, elle n'est pas née le 25 novembre mais le 22.

http://english.ahram.org.eg/NewsContent/5/33/273594/Arts--Culture/Music/Remembering-Asmahan,-the-woman-and-the-legend.aspx


-C'est aussi ce qu'affirme le site tunisien Realites On Line : "De son vrai nom Amal Elatrach, Asmahane a eu une vie tumultueuse commençant par une naissance, en pleine tempête, le 25 novembre 1912 sur un bateau grec reliant Athènes à Beyrouth"

https://www.realites.com.tn/2014/07/14-juillet-1944-14-juillet-2014-70e-anniversaire-de-la-disparition-d-asmahane-le-destin-brise-dune-diva/


-Pour Valeurs Actuelles, c'est  encore 1912 :

https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/histoire/asmahan-la-diva-druze-des-allies-111391


-Et de même, pour le site Druzeworldwide :

http://www.druzeworldwide.com/DistinguishedDruze-AS.html


-Pour le site marocain Yabiladi, elle est bien née en 1912 mais elle meurt en 1944 "à l'âge de 27 ans" !!! Dans ce cas, ce n'est plus un problème d'histoire mais de calcul !

https://www.yabiladi.com/articles/details/78871/biopic-asmahan-entre-talent-artistique.html


-Étonnamment, on retrouve la même erreur de calcul dans la bible de tout passionné du cinéma égyptien, "Egypte, Cent ans de cinéma" sous la direction de Magda Wassef  (p 271) "Asmahane (1912-1944)...sa mort accidentelle à l'âge de vingt-six ans."


D'autres encore refusent de choisir et proposent  une date dans le titre et une autre date dans le corps de l'article :

Comme Elcinema :

Titre : Asmahan (1912-1944)
Dans l'article (en arabe) : "née en mer sur un cargo grec en 1917"

https://elcinema.com/person/1023469/



Enfin, Julien Mazaudier dans son dossier  sur l'Age d'Or de la Comédie Musicale Egyptienne, propose une autre date, 1918, tout en précisant "Asmahan est née (...) en 1912 ou 18 (comme pour son frère, son année de naissance est sujet à controverse)."

http://www.underscores.fr/chroniques/dossiers/2018/07/age-d-or-de-la-comedie-musicale-egyptienne-2/5/


Dans son article Asmahan's secrets paru dans la revue libanaise Al Raida, Sherifa Zuhur écrit à peu près la même chose  :"In her passport, Asmahan 's birthdate appears as 1912, but is given elsewhere as 1915, 1917 and 1918." 

file:///C:/Users/33614/Downloads/606-1194-1-SM.pdf


Mahmoud Al Zibawi, publie le 22 juillet 2018 dans la revue libanaise Almodon un long article intitulé "A la Recherche d'Asmahan" (en arabe). Il y relate de manière très précise la naissance et le développement du mythe que va devenir après sa mort la chanteuse. Concernant les dates, il rappelle ce que l'on sait avec certitude : la carrière artistique d'Asmahan commence en 1931. En janvier de cette année, le magazine Al Sabah évoque dans une brève l'apparition d'une nouvelle chanteuse du nom d'Amal Al Atrache (vrai nom d'Asmahan). C'est aussi en 1931 qu'elle enregistre ses premières chansons. Pour l'année de naissance, Mahmoud Al Zibawi, citant plusieurs sources, donne 1912. Elle aurait donc vingt ans quand elle sort ses premiers disques ou cylindres. Mais le journaliste d'Almodon nous apprend aussi que la compagnie phonographique Columbia présente sa nouvelle artiste comme une jeune chanteuse de quatorze ans (donc née en 1917). 

https://www.almodon.com/culture/


Il semble donc difficile de répondre avec certitude à cette question "Quelle est l'année de naissance d'Asmahan ?" Et il est vrai que nous rencontrons la même incertitude pour d'autres personnalités de la même époque, des personnalités qui parfois dissimulent elles-mêmes sous un épais brouillard leur date de naissance. Pour le cas d'Asmahan, je pencherais plutôt pour 1917.


Sur cette photo, on voit à gauche Farid Al Atrache, à droite Asmahan. Ces deux enfants ne peuvent avoir plus de deux ans d'écart. Au centre, derrière la mère, se tient Fouad, le frère ainé qui est nettement plus âgé que les deux autres. Il est quasiment certain que le mariage des parents a lieu en 1909 et que Fouad naît en 1911. On ne peut donc pas faire naître Asmahan en 1912, avant Farid qui est pourtant plus âgé qu'elle ! On peut en conclure que  Farid Al Atrache est né en 1915 et Asmahan en 1917.

vendredi 24 avril 2020

La Veuve Joyeuse (El armala el tarub, 1956)

الأرملة الطروب
إخراج : حلمى رفلة



Helmy Rafla a réalisé La Veuve Joyeuse en 1956.
Distribution : Leila Fawzi (Samira, la fille d’Abdel Aal), Kamal Al Shennawi (Magdy), Abdel Salam Al Nabulsi (Asim Bey Kayamakli), Zinat Sedki (la femme de chambre de Samira), Hassan Fayek (Abdel Aal, le père de Samira), Adly Kasseb (Mahdi Effendi), Mohamed Gamal (Hechmat), Zeinat Olwi (danseuse), Kitty (danseuse), Victoria Hobeika (la mère d’Hechmat)
Scénario : Aboul Seoud Al Ibiary, Helmy Rafla, Mustafa El Sayed, Fathy Qoura
Musique : Mohamed Gamal et Mahmoud El Sherif

Hassan Fayek et Kamal Al Shennawi

Leila Fawzi

Mohamed Gamal

Leila Fawzi et Kamal Al Shennawi

Hassan Fayek

Kamal Al Shennawi et Mohamed Gamal

Abdel Salam Al Nabulsi et Leila Fawzi

Zinat Sedki et Leila Fawzi

Kitty




Résumé

Abdel Aal aime l’argent et la bonne chère. Il a forcé sa fille Samira à épouser Rostom Bey Kayamakli, un riche turc de quarante ans son aîné. Samira s’est installée dans le pays de son mari et a mené une vie luxueuse mais sans amour. 
Au bout de cinq ans de vie commune, son mari meurt. Toute la famille est réunie pour entendre les dernières volonté du défunt : sa veuve jouira de sa fortune tant qu’elle restera seule. Si elle se remariait, l’héritage reviendrait à sa famille. Au cas où elle mourrait, en étant restée célibataire, c’est son père qui récupérerait l’argent de Rostom. Asim Bey Kayamakli, le frère du défunt, est prêt à tout pour que cette fortune reste dans leur famille. Il a trouvé la solution : il va épouser Samira. Quand cette dernière lui signifie son refus d’un tel « arrangement », il menace de la tuer. Elle est obligée d’accepter. Mais profitant de l’absence de son beau-frère, elle fuit en compagnie de Lawahiz, sa servante et rentre en Egypte. 
 Asim Bey constatant le départ de sa « future femme », contacte un parent résidant en Egypte, Mahdi Effendi, un haut fonctionnaire, sous-secrétaire d’état. Celui-ci a une idée : il convoque Magdy, un parent lui aussi, qui travaille dans l’administration et qui est célèbre pour ses conquêtes féminines. Il lui donne une mission : il sera généreusement récompensé s’il parvient à séduire Samira et à l’épouser. Magdy se présente au domicile de l’héritière tant convoitée. Dans le jardin, il voit une femme courir après une poule : c’est Samira. Il est frappé par sa beauté et il est très étonné d’apprendre pas la bouche de celle-ci qu’elle n’est qu’une simple servante. Elle le devance dans la maison pour prévenir sa maîtresse, dit-elle. Samira demande à sa femme de chambre de se faire passer pour elle. Lawahiz reçoit avec rudesse le visiteur qui est interloqué par cet accueil. Ils sont rejoints peu après par le père de Samira qui lui aussi est mis dans la confidence. Il est enchanté de ce tour, ne souhaitant évidemment pas que sa fille se marie et que son héritage tombe dans l’escarcelle d’Asim Bey Kayamakli. 
La difficulté, c’est que Magdy est tombé amoureux de Samira, toute servante qu’elle prétend être et Samira, elle aussi finit par succomber au charme du nouveau venu. Naturellement, Magdy refuse de rester le complice d’Asim er de Mahdy et quand le frère du défunt arrive en Egypte pour vérifier le bon déroulement des opérations, le jeune homme lui annonce qu’il est désormais impossible pour lui d’épouser Samira. Heureusement, le remplaçant est tout trouvé : c’est Hechmat, un jeune collègue de Magdy qui accepte la mission. Le lendemain, Asim, déguisé en vieille femme et accompagné d’Hechmat, rencontre le père de Samira. Il prétend être la mère du garçon et il vient demander en son nom la main de la jeune fille. Il précise que la dot sera importante. Abdel Aal, sachant qu’il n’est pas question de sa fille mais de Lawahiz, accepte volontiers ce projet d’union. 
Une réception est organisée pour officialiser les fiançailles. Asim Bey Kayamakli y paraît, toujours déguisée en vieille femme. Malheureusement pour lui, la véritable mère d’Hechmat fait son apparition et le démasque. C’est alors que tous les masques tombent. Magdy comprend que la femme qu’il aime est bien Samira, l’héritière de Rostom, Abdel Aal découvre que sa fille est amoureuse de Magdy, ce qui compromet leur chance de conserver l’héritage. Abdel Aal chasse Magdy de chez lui et enferme sa fille dans sa chambre. Pendant ce temps-là, Asim Bey Kayamakli ne s’avoue pas vaincu. Il enlève Samira mais celle-ci parvient à s’échapper. Elle se rend aussitôt chez Magdy pour tenter de s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé à lui cacher son identité. Son bien-aimé n’ a guère apprécié d’avoir été ainsi trompé et il lui marque une très grande froideur. Tous les autres protagonistes de l’histoire font leur apparition et chacun veut faire valoir ses revendications à l’imam qui les a accompagnés. Il faut que Samira menace de se jeter dans le vide pour qu’enfin on accepte de prendre en compte ses propres désirs et volontés.


Critique

Cette Veuve Joyeuse est un petit chef d’œuvre, une comédie brillante qui illustre admirablement ce que l’âge d’or du cinéma égyptien fut capable de produire grâce aux talents conjoints de ses acteurs, de ses réalisateurs et de ses scénaristes. Pendant une vingtaine d’années, ces artistes offrirent au public d’innombrables films qui sont aujourd’hui devenus des classiques, aussi bien dans le drame que dans la comédie. La formule « Hollywood sur le Nil »n’ était alors nullement galvaudée. A partir des années soixante-dix, le secret de ce savoir-faire semble progressivement se perdre et dans les années quatre-vingt, le cinéma égyptien n’est plus que l’ombre de lui-même, tentant de survivre en proposant des films dont on dissimulait la médiocrité par un discours prétendument « engagé ». Evidemment, il y eut des exceptions mais trop peu nombreuses pour influer en quoi que ce soit sur une tendance bien regrettable. 
Revenons donc à notre Veuve Joyeuse, paradigme de la comédie pétillante de ces années cinquante. C’est un divertissement, certes mais un divertissement haut de gamme. Nous avons d’abord une intrigue à la Marivaux : la servante et la maîtresse qui échangent leur rôle, un séducteur cynique qui découvre soudain l’amour véritable. Le scénariste, Aboul Seoud Al Ibiary (ici, au zénith de son talent) multiplie les rebondissements, sans tordre le cou à la vraisemblance mais sans rien s’interdire : les deux héros font connaissance en poursuivant une poule ! Nous avons aussi un réalisateur, Helmy Rafla, qui filme cette histoire, avec une légèreté, une élégance hors pair, ce qui permet à cette Veuve Joyeuse de rivaliser avec les meilleures comédies d’Hollywood. On pense plus d’une fois à Howard Hawks, le réalisateur de Chéri, je me sens rajeunir ou des Hommes préfèrent les Blondes. Autre qualité du film : Helmy Rafla parvient à faire rire son public tout en veillant à garder une touche romantique à son histoire et certaines scènes sont d’une grande beauté comme celle du baiser dans l’arbre ou bien celle de l’héroïne au bain entourée de ses servantes. 
Si l’intention première des auteurs de ce film est d’amuser le public, ils ne s’interdisent pas d’évoquer des sujets graves, comme celui de la condition féminine dans la société musulmane. En effet, cette Veuve joyeuse est tout sauf joyeuse. Non seulement, elle a été « vendue » par son père à un homme qui a quarante ans de plus qu’elle, mais celui-ci mort, il lui est interdit de refaire sa vie comme elle l’entend et elle retombe sous l’autorité d’un beau-frère et d’un père qui ont pour seul souci, non son bonheur mais leur intérêt personnel. Et l’un comme l’autre n’hésite pas à la menacer d’une arme pour obtenir de sa part soumission et obéissance. Pour l’héroïne, la situation devient insupportable et elle devra menacer à son tour de se suicider pour qu’on daigne enfin l’entendre. 
Enfin, la grande réussite de ce film tient aussi à la qualité de l’interprétation et notamment à la prestation époustouflante de Leila Fawzi dont le naturel, la sensibilité et bien sûr la beauté en font l’égale de Katharine Hepburn. 
A propos d’interprétation, on notera l'absence d’Ismaïl Yassin au générique. A l’époque, c'est tout à fait exceptionnel car cet acteur règne sans partage sur la comédie populaire. Helmy Rafla tournera avec lui 22 films et, rien qu'en 1956, année de la sortie de La Veuve Joyeuse, Ismaïl Yassin est présent sur les écrans de cinéma égyptiens avec pas moins de neuf films ! Une omniprésence qui finira d’ailleurs par lasser son public. Sans vouloir offenser quiconque, on peut supposer que cette absence a sans doute contribué à la qualité de notre comédie : si Ismaïl Yassin y avait participé, nul doute que l'atmosphère et l'esprit en eussent été radicalement changés, la vedette comique y aurait imposé son style, celui de la farce parfois un peu grossière, à mille lieues donc de cette Veuve Joyeuse (Même si on peut considérer le travestissement d'Abdel Salam Al Nabulsi dans la dernière partie du film comme un hommage à l'interprète de Mademoiselle Hanafi !) .

Appréciation : 5/5
*****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

jeudi 16 avril 2020

Nadia (1969)

نادية
إخراج: أحمد بدرخان



Ahmed Badrakhan a réalisé Nadia en 1969.
Distribution : Soad Hosny (Mona/Nadia), Ahmed Mazhar (le docteur Medhat), Nour Al Sherif (Sabri), Saif Abdul Rahman (Essam), Abdel Moneim Ibrahim (Gad Allah, l’assistant du docteur Medhat), Josiane Fouad (la mère de Mona et de Nadia), Malak El Gamal (la tante Zakia), Adly Kasseb (l’oncle Suleiman, Edmond Tuema (John), Imad Hamdi (le père de Mona et de Nadia), Rashwan Tawfiq (le diplomate)
Scénario: Ramadan Khalifa 
D’après un roman de Youssef El Sebai (1960)
Musique : Victor Ardashten et Medhat Asem
Production : Helmy Rafla

Soad Hosny 

Nour Al Sherif et Saïf Abdul Rahman

Soad Hosny

Saïf Abdul Rahman

Ahmed Mazhar et Abdel Moneim Ibrahim

Ahmed Mazhar

Imad Hamdi et Adly Kasseb

Josiane Fouad et Soad Hosny

Josiane Fouad

Malak El Gamal

Soad Hosny et Edmond  Tuema

Ahmed Mazhar et Rashwan Tawfiq


Résumé

Nous sommes en 1956, alors que l’Egypte entretient des relations de plus en plus tendues avec les puissances occidentales et son voisin israélien.  L’intrigue commence quelques mois avant la nationalisation du canal de Suez.
Nadia et Mona sont deux sœurs jumelles. Si physiquement, elles sont en tous points identiques, il n’en est pas de même pour le caractère. Nadia est une jeune fille sage et réservée tandis que Mona est exubérante et pleine d’énergie. Mona adore le sport et file le parfait amour avec son fiancé, Essam qui est un jeune et fringant militaire. De son côté, Nadia aime la musique et elle passe des heures à jour Chopin sur le piano de la maison. Elle est aimée de Sabri, un ami d’Essam mais elle soupire en secret pour le docteur Medhat, un célèbre chirurgien de l’hôpital.
Le père des deux filles est préoccupé par la situation politique du pays. Son épouse, la mère de Mona et de Nadia, étant française, il envisage de les envoyer en France le temps que les tensions s’apaisent. Mais c’est alors que le destin va frapper toute la petite famille de manière imprévue. Un soir, alors que Nadia s’apprête à prendre un bain, le chauffe-eau lui explose au visage. Elle est aussitôt conduite à l’hôpital. Quand son père apprend l’accident, il a un malaise et doit s’aliter. A l’hôpital, Nadia reçoit les premiers soins. Si le visage est intact, en revanche le cou est grièvement brûlé. Il restera marqué par de profondes cicatrices. Pour les dissimuler, Nadia devra porter en permanence un foulard. Les jours ont passé. Nadia est rentrée chez elle mais elle ne peut quitter sa chambre. Enfin, on lui enlève ses derniers pansements et elle peut se lever. Elle découvre que son père est au plus mal. Son cœur ne tient qu’à un fil. Il meurt peu après, entouré de tous ses proches. La mère de Mona et de Nadia décide de retourner au plus vite dans son pays d’origine, la France. Le voyage est très long. Elles embarquent d’abord sur un bateau. Pendant la traversée, les trois femmes font la connaissance d’un diplomate égyptien qui n’est pas insensible au charme de Nadia. Elles prennent ensuite le train pour leur destination finale : la petite ville de Gap dans les Hautes Alpes.
Dans leur nouveau lieu de résidence, Mona adopte très vite la vie des jeunes de son âge. Elle retrouve souvent des garçons et des filles au bord du lac situé à proximité de leur domicile. Toute la journée, ils s’amusent, dansent et nagent.  Cela n’empêche pas Mona de continuer à correspondre avec son fiancé. Nadia, elle, a décidé d’écrire une lettre au docteur Medhat. Il lui répond. C’est ainsi qu’ils vont dialoguer par courrier et que le médecin finit par tomber amoureux de sa correspondante. Mais Nadia reste terriblement complexée par ses cicatrices au point qu’un jour elle glisse dans une enveloppe destinée au docteur non sa photo mais celle de sa sœur.
Le jour même de la proclamation par Nasser de la nationalisation du canal de Suez, Mona meurt subitement d’un arrêt cardiaque après s’être longuement baigné dans le lac. Pendant ce temps-là en Egypte, le fiancé de Mona est lui aussi à l’agonie.  Il a été mortellement blessé au combat et les efforts des médecins ont été vains. Il meurt dans les bras de son ami Sabri. Le docteur Medhat a décidé de se rendre en France pour retrouver Nadia. Quand il arrive à la porte de sa maison, c’est la jeune fille elle-même qui le reçoit. Mais elle prend peur et prétend être Mona. Elle lui annonce que Nadia est morte. Le médecin est atterré par cette nouvelle et ils vont se recueillir sur la tombe de la défunte (Visiblement le bon docteur ne s’est pas soucié du nom inscrit sur la pierre tombale !). Peu après la vérité éclate : Medhat comprend que c’est Mona qui a perdu la vie. Nadia est désespérée mais le docteur la rassure : ses cicatrices ne sont pas un problème et il souhaite plus que jamais l’épouser.


Critique

On a pu le constater plus d’une fois : en Egypte, de grands réalisateurs à la filmographie prestigieuse terminent leur carrière par un dernier film raté ou pour le moins médiocre. Ahmed Badrakhan est l’un des plus grands cinéastes égyptiens, un pionnier à qui l’on doit de grands classiques des années trente et quarante, tournés avec les actrices et les acteurs les plus talentueux de son temps. On ne peut donc que déplorer que son ultime contribution au septième art soit ce piètre Nadia.

L’intrigue, tirée d’un roman de Youssef El Sebaï, cumule les pires clichés du mélodrame populaire sans se soucier de cohérence ni de vraisemblance. Dans une atmosphère qui rappelle parfois celle de certains spectacles du Grand-Guignol français de la fin du XIXe siècle, les morts et les drames se succèdent avec la régularité d’un métronome. Ils surviennent sans crier gare, comme pour relancer l’histoire mais sans nécessité véritable. Le père, choqué par l’accident de sa fille, meurt peu après (le cœur !) ; Mona expire en sortant de la baignade (encore le cœur !); le fiancé de Mona succombe à ses blessures (la guerre !). Que de malheurs ! Que de larmes ! Plus étrange : quand le docteur apprend que Nadia a menti sur son identité, la jeune femme veut se suicider en se jetant au fond d’un précipice (Pourquoi une réaction si disproportionnée ? se demande le spectateur, c’est vrai, c’est pas bien de mentir, mais tout de même…). Happy end oblige, cette fois-ci, l’irréparable est évité de justesse !

Pour rien arranger, tout est filmé avec un amateurisme que je qualifierais de radical ! Je ne sais trop quels sont les critères retenus par le chef opérateur pour la réalisation de ses prises de vues mais il est évident que la qualité esthétique n’en fait pas partie. Dès le générique, on est fixés : le réalisateur et son équipe ont décidé de tourner la séquence initiale dans un petit parc de loisirs un peu minable où se retrouvent les principaux protagonistes de l’histoire. Au centre, un carré de pelouse jaunie sur lequel des anonymes jouent au croquet. Il faut un certain temps pour que le spectateur comprenne que le personnage qui joue au premier plan, la chemise ouverte et le pantalon froissé, c’est Ahmed Mazhar ! Ahmed Mazhar qui incarne le grand chirurgien, objet de tous les fantasmes de l’héroïne ! Comme entrée en matière, on ne pouvait guère trouver plus romanesque ! La seconde partie du film se déroule en France, dans les environs de Gap, département des Hautes-Alpes. Cela nous vaut des panoramiques tremblotants sur les lacs et les montagnes de la région, des plans dignes d’un film en super 8 tourné par un touriste maladroit. Et bien que l’action soit censée se dérouler en été, le tournage a dû se faire au sortir de l’hiver : les arbres sont encore nus et le paysage présente des teintes brunes et rousses sans aucun charme, laissant une impression de vide et de tristesse.
Evidemment la musique est tout aussi calamiteuse. L’accompagnement sonore semble assuré par un orchestre de bal où domine un orgue électrique aux sonorités stridentes. Selon les scènes, la musique adopte tantôt un style grec, tantôt un style autrichien. C’est parfait pour créer une ambiance joyeuse et conviviale lors d’une fête à la saucisse en Bavière, en revanche, on ne saisit pas très bien ce que cela vient faire dans un drame !

Mais le plus grave, c’est la direction d’acteurs. Il n’y en pas ! Les comédiens ont été laissés à eux-mêmes et leur prestation est catastrophique. Même Imad Hamdi qui ne fait qu’une brève apparition au début de film trouve le moyen d’être mauvais.
On ne comprend pas non plus ce qui a incité les producteurs à engager Josiane Fouad pour incarner la mère des deux sœurs. On apprend par le site Elcinema que cette dame a participé à deux films en tout et pour tout. Le problème, c’est qu’elle ne sait absolument pas jouer. Dans le cinéma égyptien, elles sont nombreuses, les actrices spécialisées dans les rôles maternels. Alors pourquoi avoir choisi cette « comédienne » qui, de scène en scène, anone son texte en tordant la bouche ? Là où elle est au sommet de son art, c’est quand elle est dans le train les conduisant, elle et ses deux filles, à Gap. Le visage est impassible et les yeux dissimulés derrière d’énormes lunettes noires. Le corps est figé, aussi expressif que celui d’un mannequin en celluloïd. Dort-elle ? A-t-elle l’impression qu’on ne la filme pas ? Non, elle est bien en train de jouer : la caméra se rapproche et on voit une larme couler sur sa joue ! Le plus cocasse, c’est qu’elle est censée incarner une Française alors que de tous les acteurs qui à un moment ou un autre doivent s'exprimer en  français, c’est elle qui se débrouille le moins bien.
Enfin le pire (Oui, il y a pire !), c’est la prestation de Soad Hosny. La star joue les deux sœurs et afin de les distinguer -est-ce elle ou bien le réalisateur qui a eu cette idée incongrue ?- elle adopte deux voix différentes. C’est ainsi que pour incarner Mona, l’actrice prend une voix de crécelle très difficilement supportable. Quand le personnage meurt enfin, on est un peu soulagé : au moins, on ne l’entendra plus ! Cela dit, accordons à Soad Hosny des circonstances atténuantes car, au-delà de l’interprétation, le vrai problème c’est que ces deux sœurs qu’il lui faut incarner sont d’une sottise incommensurable. L’une, Mona, est une adolescente crispante qui crie et saute dans tous les sens, l’autre, Nadia, est une oie blanche d’une niaiserie sans fond. Avec la meilleure volonté du monde que pouvait faire de ces deux nigaudes, la Cendrillon de l’Ecran Arabe? 
En revanche notons que, question jeu, Ahmed Mazhar ne s’en sort pas trop mal : il ne joue pas, il fait acte de présence avec un détachement et une impassibilité qui impressionnent. 

Alors comment expliquer une telle déroute ? Peut-être faut-il l’imputer à l’état de santé du réalisateur. Il meurt quelque temps après le tournage, au mois d’août et le film ne sortira qu’en décembre. Pour la mémoire du grand cinéaste que fut Ahmed Badrakhan, il aurait sans doute été préférable que ce Nadia ne sorte jamais.

Terminons par une note plus rose : c’est lors de ce tournage qu’Ali Badrakhan, le fils du cinéaste engagé comme assistant, et Soad Hosny tombent amoureux l’un de l’autre. Ils se marieront peu après et vivront ensemble onze ans. Comme quoi un mauvais film peut être à l’origine d’une belle histoire !

Appréciation : 1/5
*
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

A la télé : le film du jour (Rotana Classic du 16 au 30 avril)

روتانا كلاسيك

Ma sélection personnelle parmi les films diffusés par la chaîne Rotana Classic. Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin. Je m'efforce de choisir des films qui n'ont pas encore fait l'objet d'une présentation sur ce blog sans nécessairement prendre en compte leurs qualités artistiques.


Jeudi 30 avril à 19h30

Le Secret du Bonnet Invisible de Niazi Mostafa (Ser Taqya el Ekhfa, 1959)
Tawfik El Deken, Berlanti Abdel Hamid, Abdel Moneim Ibrahim, Ahmed Farahat, Zahrat Al Oula, Gamalat Zayed, Adli Kasseb, Samia Roshdi
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa
Dialogues : El Sayed El Bedir
Musique : Mounir Mourad et Fathy Qora
Production : Khalil Diab


Comédie fantastique. Asfour est un reporter naïf et maladroit. Son incompétence notoire exaspère son rédacteur en chef. Il est amoureux d’une collègue, Amal. Malheureusement cette dernière doit épouser Amin, un cousin méchant et sournois, bijoutier de son état. 
Asfour vit avec son petit frère Fasih et ses parents. Son père est un excentrique qui se consacre à l’alchimie. Il multiplie les expériences dans l’espoir de fabriquer un jour de l’or. 
Amin ne supporte pas qu’Amal fréquente Asfour. Il menace son rival afin qu’il s’éloigne de la jeune femme. Le bijoutier a le soutien de la mère de celle-ci et rien ne pourra empêcher leur mariage. Asfour est désespéré. 
Un soir, Fasih est resté seul dans le laboratoire de leur père et il entreprend de jouer au petit chimiste. Il provoque une explosion qui libère d’une jarre un génie. L’enfant s’évanouit puis l’être surnaturel prend feu, ne laissant de son passage qu’une fine poussière qui s’est déposée sur un bonnet appartenant à Asfour. 
Peu après, on s’aperçoit que le bonnet a le pouvoir de rendre invisible celui qui le porte. Asfour comprend tout de suite le parti qu’il va pouvoir en tirer. Tout d’abord, tourmenter Amin et empêcher son mariage avec Amal…


Mercredi 29 avril à 23h

Quatre filles et un officier d'Anwar Wagdi (Arba banat wa dabit, 1954)
avec Negma Ibrahim, Naïma Akef, Anwar Wagdi, Zinat Sedki, Wedad Hamdy, Abdel Wares Asr, Amina Risk, Ragaa Youssef, Awatef Youssef, Lebleba, Fouad Fahim, Ahmed Darwich, Shafik Nour El Din, Zizi El Badraoui, Samïa Mohamed
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Anwar Wagdi
Musique : Mounir Mourad, Ahmed Sabra, André Ryder, Fathy Qoura


Comédie musicale. Naima est une jeune orpheline qui a été placée dans une maison de correction dirigée d’une main de fer par Madame Sakinah. Elle est tombée amoureuse de Wahid, l’officier chargé de la discipline et de la sécurité au sein de l’établissement. Celui-ci s’oppose aux méthodes brutales de la direction et fait preuve de bienveillance et de générosité à l’égard de toutes les pensionnaires. Naïma trouve tous les prétextes pour se retrouver en tête-à-tête avec Wahid. Un soir au dortoir, Naima montre à ses trois meilleures camarades la photo que l’élu de son cœur a accepté de lui donner. Pour échapper à la surveillance de la gardienne, elles se sont réfugiées sous un lit et l’une des filles tient une bougie allumée. Soudain, la literie s’embrase. En quelques secondes, les flammes se propagent à l’ensemble des lits du dortoir. C’est l’incendie…


Mardi 28 avril à 17h30

Ne Soyez pas Injuste d’Hassan El Seifi (El zolm harram, 1954)
avec Farid Shawki (Farid), Magda (Samira), Kitty (la maîtresse de Farid), Shadia (Hoda), Ismaïl Yassin (Sharif), Imad Hamdi (le frère de Samira), Dalida (une amie de Hoda qui apparaît très brièvement)
Musique : Fathy Qoura, Mahmoud Al Sherif, Mounir Mourad, Kamal Al Tawil
Scénario : Anwar Wagdi, Abou Al Seoud Al Ebiary, Hassan El Seifi


Samira a été séduite par Farid, un mauvais garçon. Quand elle comprend qu’elle est tombée enceinte, elle se précipite chez lui pour le supplier de l’épouser. Elle le trouve en compagnie de sa nouvelle maîtresse, la danseuse Kittie. Farid n’a aucune compassion pour celle dont il a abusé. Cynique, il dépose sur la table un pistolet, l’invitant à en faire usage. Samira s’empare de l’arme et la pointe en direction de l’homme. Elle tire à plusieurs reprises mais les balles atteignent le serviteur de Farid qui s’était interposé entre l’arme et son maître. L’homme s’effondre, il est mort. Samira hurle de désespoir. Farid quitte la pièce pour téléphoner à la police mais Kittie laisse partir Samira. En fait, on découvre que tout était mis en scène : les balles étaient à blanc et le serviteur se relève, indemne.
Samira vit chez son frère Wahid qui est amoureux de son amie Hoda. C’est lui qui la présente à Sharif, un riche entrepreneur qui est prêt à l’épouser. Tout est décidé, le mariage de Samira et de Sharif aura lieu en même temps que celui de Hoda et de Wahid. Mais lors de la cérémonie, la danseuse engagée n’est autre que Kittie, la maîtresse de Farid. Celle-ci s’empresse de prévenir son amant que Samira a épousé un homme fortuné. Comment tirer profit de la situation ? En faisant chanter la jeune mariée. Farid lui fait comprendre qu’il a fait disparaître le corps de sa victime mais qu’à tout moment, il peut la dénoncer. Pour qu’il garde le silence, elle doit payer…


Lundi 27 avril à 19h30

Les Maris et l’Eté d’Issa Karama (Al'azwaj walsayf, 1961)
avec Anwar Al-Baba (la belle-mère de Gamil), Mohamed Awad (un détenu), Mohamed Shawky (le fou), Nagwa Salem (la nouvelle servante d’Awatef), Hassan Fayek (le chef des gardiens), Nagwa Fouad (Awatef la danseuse), Tawfik El Deken (Nabil Mustafa, le mari d’Awatef), Kamal El Shennawy (Gamil Mansour), Samira Ahmed (Latifa, la femme de Gamil), Saleh Al-Eskandarani (gardien de prison), Raafat Fahim (gardien de prison), Ahmad Abu Abya (l’enquêteur), Abdel Moneim Ibrahim (un musicien de l’orchestre)
Scénario : Hussein Abdel Nabi et Abdel Fattah El Sayed


Gamil est musicien et il joue dans l’orchestre d’une boîte de nuit. Il y a plusieurs années alors qu’il était déjà marié avec Latifa, il avait eu une liaison avec Awatef une danseuse de l’établissement, mariée elle aussi. Elle était ensuite partie et n’avait plus donné signe de vie. Depuis, Gamil menait une vie paisible avec sa femme et son fils. Mais Awatef est revenue travailler dans la boite et depuis le musicien essaie tant bien que mal de résister à l’idée de redevenir son amant. L’été arrive. Latifa, la femme de Gamil, et leur fils  partent à Alexandrie le temps des vacances. L’épouse a chargé sa mère de surveiller son mari durant son absence. La vieille dame ne tarde pas à lui faire une visite et quand il la reconduit chez elle, il s’aperçoit que l’appartement en face de celui de sa belle-mère est occupé par Awatef. Pour Gamil, la tentation est trop forte : après avoir laissé sa belle-mère chez elle, il sonne à la porte d’Awatef. C’est elle-même qui lui ouvre. Bien qu’un peu décontenancée par cette apparition, elle le laisse entrer. La danseuse est mariée à un peintre, Nabil Mostafa.  Ce dernier est parti pour un mois à Damas. Du moins, c’est ce qu’il a prétendu à sa femme, mais en fait il a été condamné à de la prison pour avoir provoqué un accident de la route. A peine assis dans le canapé du salon, Gamil tente d’embrasser Awatef qui se débat. A cet instant apparaît  la servante qui vient juste d’être engagée. Elle croit que Gamil est son maître Nabil, revenu de voyage. A partir de là, les péripéties s’enchaînent et c’est ainsi que  Gamil va se retrouver dans la même prison que Nabil, le mari d’Awatef…


Dimanche 26 avril à 17h30

Trente Jours en Prison de Niazi Mostafa (30 youm fil sign, 1966)
avec Abou Bakr Ezzat (Medhat), Farid Shawki (Amshir), Nawal Abou Al Foutouh (Azhar), Hassan Hamed (Ibn Al Janawi), Soheir El-Barouni, Mimi Chakib (la mère de Soheir), Mohamed Reda, Ibrahim Saafan, Madiha Kamel (Soheir), Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom 
D’après une histoire de Naguib El Rihani et de Badie’ Khairy 
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa 
Musique : Hussein Al Saïd 
Chansons : Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom
Production : Films Ihab Leithi


Medhat dirige le cabaret « le Trocadéro » qui appartient à Madame Fawzia. Il doit épouser sa fille Soheir mais il entretient aussi une relation amoureuse avec une actrice. Pour garantir la sécurité de l’établissement qu’il dirige, il a embauché Amshir, un hercule de foire. Ce dernier est un brave garçon mais il a tendance a abusé de sa force à contretemps. Justement, ce soir-là, un personnage important dîne au cabaret. Medhat est à sa table et par inadvertance, il brûle la moustache de l’homme. Fureur du « brûlé » qui frappe Medhat. C’est à ce moment-là qu’intervient Amshir : il assomme l’agresseur de son patron mais les hommes de celui-ci répliquent à leur tour. La mêlée devient générale. La police puis la justice s’en mêlent. Un procès a lieu. Contre de l’argent, Amshir accepte de prendre tous les torts à son compte et il est condamné à trente jours de prison… 


Samedi 25 avril à 17h30

Le Voyage sur la Lune d’Hamada Abdel Wahab (Rehla Ela Al Qamar, 1959)
avec Ismaïl Yassin (Ismaïl, le chauffeur du minibus), Rushdy Abaza (l’ingénieur Ahmed Roshdy), Safia Tharwat (Stella), Edmond Tuema (Monsieur Charvin), Ibrahim Younes (Monsieur Cosmo), Soad Tharwat (Tula), Gihan (Dana), Hassan Ismaïl (Farid)
Scénario : Hamada Abdel Wahab


Monsieur Charvin a terminé la construction de sa fusée. Tout est prêt pour ce grand voyage vers la Lune dont il rêve depuis si longtemps. Il compte bien être le premier homme à s’y poser et à l’explorer. Apprenant l’imminence du décollage de la fusée, l’ingénieur Ahmed Roshdy se rend au centre spatial de Monsieur Charvin afin de récolter un maximum d’informations sur ce qui s’annonce comme une avancée majeure dans la conquête de l’espace. Il est accompagné de journalistes du quotidien Al Akbar al Youm et de leur chauffeur Ismaïl. Sur la base, ils sont accueillis par Monsieur Charvin lui-même qui ne veut absolument pas qu’on photographie son invention. Seul, Ahmed est autorisé à le suivre et à monter dans la fusée. Mais Ismaïl le chauffeur a réussi à échapper à la surveillance des gardiens et il  entre lui aussi dans l’engin. Sa présence est aussitôt repérée. Monsieur Charvin le prenant pour un espion, brandit un revolver et s’apprête à tirer. En voulant lui échapper, Ismaïl actionne par inadvertance des manettes du tableau de bord. Catastrophe ! Il vient d’allumer les moteurs. La fusée décolle. Ses trois passagers perdent connaissance. Quand ils retrouvent leurs esprits, la Terre est déjà loin…   
Si la fusée rappelle celle de l'album de Tintin, On a Marché sur la Lune, l'intrigue est inspirée de Planète Interdite,  un film de science-fiction américain réalisé par Fred M. Wilcox en 1956.


Vendredi 24 avril à 19h30

La Fille des Aristocrates d'Anwar Wagdi (Bint Al Akkabir, 1953)
avec Layla Mourad, Anwar Wagdi, Ismail Yassin, Zaki Rostom, Soliman Naguib, Zinat Sedki, Ibrahim Emara, Mohamed Abdel Moteleb, Kitty, Mohamed Kamel
Scénario : Abou Al Saoud Al Ebiary et Anwar Wagdi
Musique : Ryad Al Sonbati et Hussein El Sayed
Production : Anwar wagdi


Layla vit avec son grand-père dans un immense palais. Elle souffre de la solitude qui lui est imposée : les visites et les sorties sont rares. Un jour son grand-père lui annonce qu’il doit s’absenter pour faire le pèlerinage. Il la confie à l’un de ses oncles. Quand celui-ci s’installe au palais après le départ du pacha, il constate que le téléphone fonctionne mal. Il prévient la compagnie des télécommunications qui lui envoie deux réparateurs. Entre Layla et Nour, l’un des deux ouvriers, c’est le coup de foudre instantané. Le jeune homme cache d’autant moins ses sentiments qu’il pense avoir affaire à l’une des domestiques de la maison. 
Dernier film que Layla Mourad et Anwar Wagdi tournent ensemble. Ils divorcent la même année pour la troisième et dernière fois.


Jeudi 23 avril à 19h30

Le Fils de Hamido de Fateen Abdel Wahab (Ibn Hamidu, 1957)
avec Ismaïl Yassin (Ibn Hamido), Hind Rostom (Aziza), Ahmed Ramzy (Hassan), Abd El Fatah El Quossary (Hanafi, le père d’Aziza et Hamida), Zinat Sedki (Hamida), Tawfik El Deken (El Baz Effendi, négociant en bateaux et trafiquant de drogue), Nelly Mazlom (Latania, trafiquante de drogue), Soad Ahmed (Tafida, la mère d’Aziza et Hamida), Reyad El Kasabgy (l’agent de police), Nemat Mokhtar (la danseuse du cabaret), Rashad Hamed (le chef de la police locale), Hassan Atla, Abdel Ghani El Nagdi, Hassan Hamed
Scénario et dialogues : Abbas Kamel
Musique : Atyah Sharara


Comédie. Ibn Hamido et Hassan sont deux policiers en mission à Suez pour démanteler un important trafic de drogue. Ils se font passer pour de simples pêcheurs et c’est sur la plage, qu’ils font la rencontre de deux sœurs, Aziza et Hamida. Elles reviennent de la pêche avec un panier rempli de poissons. Alors que les deux jeunes femmes se baignent, Ibn Hamido et Hassan s’approchent du panier et s’emparent de deux poissons. Aziza et Hamida s’en aperçoivent. Une dispute éclate. Il faut l’intervention du père des deux sœurs pour que tout s’arrange. Le vieil homme comprend tout le parti qu’il peut tirer de ces deux garçons. Il leur loue une chambre dans sa maison et leur vend une barque portant le nom prémonitoire de « Normandy 2 ». Très vite, l’amour naît entre Hassan et Aziza ainsi qu’entre Ibn Hamido et Hamida. On parlerait déjà mariage sans Al Baz Effendi, un notable véreux qui souhaite depuis longtemps épouser Aziza…


Mercredi 22 avril à 15h30

Le Géant d’Ahmed Al Sabawi (Al Emlaaq, 1987)
avec Adel Adham (Zaki), Salah El Saadani (Hassan), Sawsan Badr (Bata), Raghda (Mona), Hamdi Al Wazir (Ramzy), Abdel Ghany Nasser (le directeur de la prison), Abdel Ghany Nasser (le directeur de la prison), Abdel Salam Mohamed (Haj Khalifa), Rashwan Mustafa (vice-ministre de l’intérieur), Saïd Mustafa (officier de police), Rafat Maher Labib (le fils de Zaki)
Scénario : Farouk Sayed
Musique : Mohamed Ali Soliman


Zaki est en prison. Il a été condamné à trois ans de détention pour chèques sans provisions. Pourtant c’était un homme bien intégré dans la société, jouissant d’une belle fortune. Il était respecté de tous, loué pour sa bienveillance et sa droiture. Malgré ses nombreuses qualités, il était resté célibataire très longtemps et c’est à cinquante ans passés que son destin bascule : il fait la connaissance de Mona, une belle brune qui réussit à le séduire et à se faire épouser. Mais Mona n’est pas amoureuse de Zaki, ce qui l’intéresse c’est sa fortune et la vie luxueuse qu’elle permet. Après leur mariage, la jeune femme entreprend d’isoler son mari pour mieux le dominer : elle éloigne ses amis et ses connaissances et pour asseoir sa position, elle lui donne un fils. Désormais, c’est elle qui contrôle tout, qui décide de tout…


Mardi 21 avril à 15h30

Saad l’orphelin d'Ashraf Fahmy (saad al-yatim, 1985)
avec Farid Shawki (Al Halbawy), Nagla Fathy (Sabah Badran), Ahmed Zaki (Saad), Mahmoud Morsy (Badran), Tewfik El Deken (Musa), Shwikar (la danseuse Hosni), Karima Mokhtar (Karama), Zizi Mustafa (Zoubah), Mohamed Wafik (Fadel Al Gammal), Sayed Sadek (Abu Kaf), Hosny Abdul Jalil, Dia El Merghany, Nermin Kamal
Scénario : Abdel Hay Adib
D’après une histoire de Yousry El Gendy
Musique : Sami Noseir


Drame. Les parents de Saad ont été tués par Badran, son oncle. Il a été confié à une femme qui l’élève comme son fils. Les années passent. Saad est devenu un jeune homme et il est tombé amoureux de Sabah. Il ne sait pas que cette jeune fille est en fait sa cousine et que son père est le meurtrier de ses parents. Badran ne reconnaît pas non plus son neveu dans cet ouvrier au teint halé et à la moustache noire. Le vieil homme ne veut que le bonheur de sa fille mais Al Halbawy, un chef de clan très puissant veut aussi épouser Sabah. Ce redoutable personnage n’a pas pour habitude de renoncer facilement à ce qu’il désire. Entre les différents protagonistes de ce drame, la guerre est inévitable…


Lundi 20 avril à 13h30

Ismaël Yassin dans la Marine de Fateen Abdel Wahab (Ismaïl Yassin fil ustul, 1957)
avec Ismaël Yassin (Ragab), Zahra Al Oula (Nadia), Ahmed Ramzy (Mounir), Mahmoud El Meleigy (Abbas Al Zafer), Zinat Sedki (la mère de Nadia), Abdel Wareth Asr (le père de Nadia), Zeinat Olwi (la danseuse), Abdel Moneim Ibrahim (Abdul Bar), Reyad El Kasabgy (le sergent instructeur à bord du navire), Malak El Gamal (l’entremetteuse), Layla Karim (la petite amie de Mounir), Layla Hamdy (épouse d’Abbas Al Zafer), Mary Bay Bay (épouse d’Abbas Al Zafer)
Scénario : Hassan Tawfik et El Sayed Bedir
Musique : Mounir Mourad
Production : Films Memphis/Ramsès Naguib


Comédie navale. Ragab est un gentil garçon dont le seul défaut est la peur de la mer. Il aime sa cousine Nadia qui est infirmière à l’Hôpital de la marine. Hanfi, le père de Nadia, accepterait que sa fille épouse son neveu, en revanche la mère souhaite que sa fille épouse Maître Abbas Al Zafer, un homme d’âge mûr riche et puissant. Nadia exhorte son amoureux à surmonter sa peur de la mer et l’incite à s’engager dans la marine pour impressionner sa mère. Ragab se rend au centre de recrutement de la Marine. Là, il rencontre deux autres engagés, Abdul Bar et Mounir, avec qui il sympathise tout de suite. Après la visite médicale, les trois jeunes gens commencent leur formation. 


Dimanche 19 avril à 23h

Amira mon Amour d'Hassan Al Imam (Amira Houbi Ana, 1975)
avec Soad Hosny, Hussein Fahmy, Imad Hamdi, Karima Mokhtar, Samir Ghanem, Hassan Mostafa, Nabil Badr, Mahmoud Shoukoko, Mahmoud El Tony
Scénario : Hassan Al Imam, Mamdouh El Leithy, Salah Gahin
Adaptation d'un passage du roman de Naguib Mahfouz, Miroirs (1972). Ce roman est constitué de courts chapitres indépendants, chacun évoquant la vie d’un personnage que le narrateur a rencontré à un moment ou à un autre de son existence. Le chapitre qui est à la base du scénario de ce film est intitulé « Abda Souleimane » (en français, éditions Babel, trad. de Najet Belhatem)
Musique : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi, Sayed Darwich


Comédie musicale. Depuis la mort de son père, Amira doit subvenir aux besoins de sa mère ainsi qu’à ceux de ses frères et sœurs. Elle a trouvé un emploi dans une grande administration, au département traduction. Elle a peu de travail car le service compte un trop grand nombre d’employés mais sa gaieté, son charme et son dynamisme ont transformé agréablement l’atmosphère du bureau. Même son chef n’est pas insensible à son charme. Elle fait la connaissance d’Adel Naguib, l’un des cadres supérieurs de l’établissement. Le jeune homme a épousé Amina, la fille du directeur mais lui et sa femme ne s’entendent pas. En fait, Adel ne s’est marié que par ambition professionnelle et il n’éprouve aucun sentiment pour son épouse. Au fil des rencontres, Adel et Amira tombent amoureux l’un de l’autre. Ils se marient en secret…


Samedi 18 avril à 19h30

Les Jolies Belles-Mères d’Helmy Rafla ( Al Hamawat Al Fatenat, 1953)
avec Kamal el-Shennawi, Cariman, Ismal Yassin, Mimi Chakib, Abd El Salam El Nabulsi, Wedad Hamdy, Ibrahim Hichmat, Abbas Rahmy, Abdel Monahem Saoudi
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fathy Qoura, Ahmed Sabra, Hassan Abou Zayed, Fouad El Zahry


Comédie. Samir est un jeune homme d’une vingtaine d’années qui jouit d’une bonne situation. Il épouse enfin Nabila, la jeune fille qu’il aime depuis des années. Behjat, son meilleur ami, le met en garde contre les inconvénients du mariage mais Samir passe outre. Le voyage de noces des deux tourtereaux est un enchantement et comble de bonheur, quelque temps après leur retour, ils apprennent que Nabila est enceinte. Malheureusement, par leur comportement jaloux et tyrannique, les deux futures grands-mères font vivre un véritable enfer au jeune couple…


Vendredi 17 avril à 17h30

Le Haffir du Quartier de Togo Mizrahi (Kafir el Derk, 1936)
avec Ali Al Kassar, Zouzou Labib, Zakeya Ibrahim, Bahiga El Mahdy, Lutfya Nazmy, Amina Mohamed, Ahmed El Haddad, Ibrahim Hechmat, Taheya Carioca
Scénario : Togo Mizrahi et Ali Al Kassar
Musique : Izzat El Gahely


Comédie. Othman est un pauvre homme sans emploi. Il est naïf, gentil mais surtout terriblement parresseux. Son activité préférée est la sieste. Sa femme doit user de la manière forte pour qu’il daigne sortir du lit et chercher un travail. Il en trouve un chez une riche étrangère comme homme à tout faire. Ce jour là, il doit aider à la cuisine car sa patronne reçoit des invités. Elle charge Othman de la cuisson du plat principal. Pour cela, il doit se rendre au four du village. Voilà notre héros cheminant par les rues, le plat sur la tête. Soudain, il est attaqué par des oiseaux qui s’emparent de tous les morceaux de viande du ragoût. Furieux, il va au commissariat. L’officier refuse d’enregistrer sa plainte et le chasse. Dans la bousculade, Othman fait tomber son plat et les pommes de terre qui restaient roulent sur le sol. L'employé malchanceux retourne chez sa patronne avec un frichti bien piteux. Evidemment, il est renvoyé. Deuxième tentative : il devient vendeur ambulant de hummus. Las ! Il s’endort au coin d’une rue et des poules dévorent toute sa marchandise. Enfin, il est embauché comme vigile par un commerçant. Le jour même, la boutique est dévalisée…


Jeudi 16 avril à 19h30

Le Voleur et les Chiens de Kamal El Sheikh (El less wal kilab, 1962)
avec Chukry Sarhan (Saïd Mohamed Mahran), Shadia (Noura), Kamal Al Shennawi (Rauf Alwan), Zein El Ashmawy (Alish Sidra, l’ancien complice de Saïd), Salwa Mahmoud (Naboui, la femme de Saïd), Adly Kasseb (Cheikh Alarah), Salah Gaheen (le marhand de vin), Ikram Izou (Sana, la fille de Saïd), Salah Mansour (le compagnon de cellule de Saïd), Samia Mohamed (la voisine de Noura), Fifi Youssef (une prostituée)
Scénario : Sabri Ezzat
D'après un roman de Naguib Mahfouz
Musique : André Ryder
appréciation :5/5


Adapté de l'un des chefs d'oeuvre de Naguib Mahfouz. Une adaptation réalisée à peine un an après la parution du roman. 
Saïd est un voleur. Il est marié et a une petite fille. Il ne sait pas qu’Alish, son associé, entretient une liaison avec sa femme. Lors d’un cambriolage, Alish téléphone au commissariat pour dénoncer Saïd. Quand ce dernier sort de la maison, il est accueilli par la police. Les juges le condamnent à cinq années de prison. 
Saïd est libéré avant la fin de sa peine pour bonne conduite. Il retourne dans son quartier et se présente au domicile d’Alish et de son ex-femme. Il souhaite revoir sa fille mais celle-ci ne le reconnaît pas et prend peur quand il tente de l’embrasser. Bouleversé, Saïd renonce à faire valoir ses droits paternels. Désormais, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger…



mardi 14 avril 2020

Les réalisateurs : Baha Eddin Sharaf (1912- ?)

بهاء الدين شرف

Baha Eddin Sharaf est né en 1912 au Caire. C’est en France qu’il étudie le cinéma. Il suit les cours de la prestigieuse école supérieure de cinéma, l'Idhec (fondée en 1943), ce qu'il ne manquera jamais de rappeler sur les génériques de ses films. De 1950 à 1955, il réalise quatre films. Pendant dix ans, plus rien puis en 1965, il tourne « Jours Perdus » qui sera son dernier film.


Deux films de Baha Eddin Sharaf ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


Le Capitaine Misr (Captain Masr, 1955)
avec Mohamed El-Kahlawy, Ismail Yassin, Zahrat Al Oula, Houda Shams El Din, Mahmoud El Meleigy, El Sayed Bedeir, Mary Moneib, Zinat Sedki, Abdel Hamid Zaki, Zeinat Elwy, Abdel Halim Elqala'awy, Aziza Badr, Samiha Mohamed, Lotfy Elhakim, Mohamed Sobeih, Haridi Omran, Ali Ahmed, Zaki Mohamed Hassan
Scénario : Kamel Mohamed
Musique : Mohamed El Kahlawy


Comédie musicale. Un garçon d’origine modeste rêve de vivre de sa passion : le football. Malgré l’opposition de sa famille, il devient joueur professionnel et grâce à son talent, son équipe enchaîne les victoires. Il est un homme comblé car en plus de cette réussite professionnelle, il est très amoureux de Zahra, sa voisine et ils comptent bien se marier prochainement. Malheureusement un rival est prêt à tout pour faire échouer ce mariage. Cet homme riche et sans scrupule demande à une danseuse de séduire le footballeur. Après l’avoir fait boire, la jeune femme parvient sans peine à conquérir le cœur du champion. Ils échangent un premier baiser. C’est le début de la chute…


Qui se Contente de Peu (radiin biqalilih, 1955)
avec Nazha Younes (la chanteurs Riri, sœur de Didi), Houda Shams El Din (la danseuse Didi, sœur de Riri), Sherifa Maher (Zeinab, la femme de Saïd), Omar El Hariri (Saïd), Wedad Hamdy (Nafisat, la femme de Mabsout), Mahmoud Shoukoko (Mabsout), Aziza Helmy (la sœur de Riri et de Didi), Abdel Hamid Zaki (Oncle Sayed El Koji), Laila Hamdy (Oum Hussein), Ibrahim Hechmat (le patron), Hussein Ismael (le contremaître)
Scénario : Mustapha Hassan
Dialogues : Abdallah Ahmed Abdallah
Production : Mustapha Hassan


Saïd et Masbout travaillent tous les deux comme ouvriers dans la même usine. Ils sont mariés et leurs femmes respectives font tout leur possible pour leur rendre l’existence agréable. Malgré cela, les deux amis sont insatisfaits de leur sort. Ils n’en peuvent plus de travailler à l’usine et rêvent de mener une autre vie. Un soir, ils décident de se rendre au cabaret et c’est ainsi qu’ils font la connaissance d’une chanteuse et d’une danseuse. Les deux jeunes femmes sont sœurs. La première s’appelle Riri, la seconde Didi. Dans ce cabaret, tout le monde est convaincu que Saïd et Masbout sont deux personnages importants et très riches. Les deux sœurs comptent bien en profiter et les deux naïfs vont devoir se ruiner pour les satisfaire…

samedi 11 avril 2020

Les réalisateurs : Sherif Shaban (né en 1960)

شريف شعبان


Sherif Shaban est un producteur et réalisateur égyptien né en 1960. Il a réalisé quatre films qui sont tous des remakes de grands succès de la comédie américaine.
Le premier, Le Jeans (1994), est le remake de Pretty Woman de  Garry Marshall (1990) ; 
le deuxième, Tata, Rika et Monsieur Kazem  (1995), celui du Plus Escroc des Deux de Frank Oz (1988) ;
le troisième, Un Poisson et Quatre Piastres (1997) celui d’ Un Poisson nommé Wanda de Charles Crichton et John Cleese ( 1989) ;
et enfin le quatrième -et là, il fallait quand même oser !-celui de Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (1959) sous le titre d’Un Orchestre seulement de Filles (2000).

Inutile de préciser que ces quatre « productions » font pâle figure devant les originaux !

Dans l’une des scènes du Jeans, l’héroïne regarde à la télévision un vieux film de Fateen Abdel Wahab avec Ismaïl Yassin, Mademoiselle Hanafi (1954). Cela rappelle fort à propos qu’à une autre époque les auteurs de comédie du cinéma égyptien savaient eux aussi  faire œuvre originale !


Un seul  film de Sherif Shaban a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Tata, Rika et Monsieur Kazem (Tata, Rika & Kazem Bey,1995)
avec Kamal El Shennawi (Kazem Bey), Jala Fahmi (Rika), Najah Al Muji (Tata), Kamal Al Sherif (l’assistant de Kazem), Milad Awad (Bashir, le domestique de Kazem), Jasmine (Hikmet Bakhtiari), Ghada Ibrahim (Malika), Amr Moselhy (l’officier de marine)
Scénario : Nihad Moharam
Musique : Mohamed Al Banna
Production : Sherif Shaban
Adaptation ou plutôt copie de la comédie américaine Le Plus Escroc des Deux (Dirty Rotten Scoundrels, 1988) réalisé par Frank Oz. Ce film est lui-même un remake des Séducteurs (Bedtime Story, 1964) réalisé par Ralph Levy avec Marlon Brando et David Niven.


Kazem, un Dom Juan d’âge mûr, gagne sa vie en séduisant des femmes riches. Un jour, il découvre qu’un rival opère sur son terrain de chasse favori, les salons d’un hôtel de luxe. L’homme qui se nomme Tata est moins élégant, moins raffiné que Kazem mais il ne manque pas d’audace auprès de la gente féminine. Les deux séducteurs décident de travailler ensemble. Kazem enseigne à son jeune confrère toutes ses techniques de tombeur professionnel. Mais leur collaboration prend fin quand Tata découvre que Kazem ne lui donne qu’une part infime de leurs « revenus » communs sous prétexte qu’il a profité des leçons de son aîné. Peu après, Rika, une femme d’affaires fortunée, fait son apparition dans l’hôtel. Les deux hommes vont déployer tout leur talent de séducteurs pour être le premier à la conquérir. Tata décide de jouer la carte de la compassion : il se présente à la jeune femme comme un ancien officier de marine handicapé cherchant de l’argent pour faire opérer sa vieille tante…