samedi 31 août 2019

Les réalisateurs : Fritz Kramp (1903-1996)

فريتز كرامب

Fritz Kramp est un réalisateur allemand né en 1903. Selon certaines sources, il serait mort le 10 décembre 1996.

Sa première contribution au cinéma date de 1932. Il est l’assistant de Romano Mengon pour son film Kavaliere vom Kurfürstendamm

Après avoir quitté l’Allemagne nazie, il réalise Meisjes in vrijheid ou Jeunes filles en liberté, une production belgo-néerlandaise de 1933. Cette comédie est tournée en deux versions : une néerlandaise et une française. 

En 1935, Fritz Kramp est embauché par les studios Misr comme conseiller technique. Il réalise la même année le tout premier film des studios, Wedad avec Oum Kalthoum. 

En 1938, Lasheen est le second long métrage qu’il dirige pour la firme. Le scénario a été écrit en collaboration avec Ahmed Badrakhan (future grand réalisateur) et les dialogues sont d’Ahmed Rami (poète et auteur de chansons notamment pour Oum Kalthoum). On retrouve au montage le réalisateur Niazi Mostafa. 
Le film, salué par la critique à sa sortie, dresse le portrait de la situation politique et sociale au temps du roi Farouk sous les apparences innocentes d’un conte médiéval. 
Dans sa première version, le film se terminait avec le meurtre du sultan. Mais Lasheen est interdit le lendemain de sa première le 17 mars 1938 pour cause de « lèse-majesté et d’atteinte au régime ». La monarchie ne pouvait tolérer la libre diffusion d’une oeuvre qui évoquait à la fois la corruption des puissants et la misère du peuple, et qui se terminait par une révolte populaire mettant à bas le régime. Les projections ne reprirent que huit mois plus tard avec un scénario modifié : le dénouement est devenu un « happy end » dans lequel on assiste à la réconciliation du sultan et du général. 
Les Studios Misr éviteront pendant très longtemps de mentionner Lasheen dans les publications recensant toutes leurs productions. A une époque, on crut même en avoir définitivement perdu les copies.
Après la sortie de ce film, on perd la trace de Fritz Kramp. Il serait retourné en Allemagne avant que n'éclate la seconde guerre mondiale.


Les deux films égyptiens de Fritz Kramp ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog.


Wedad  (1936)
avec Oum Kalthoum (Wedad), Ahmed Alam (Baher), Ahmed Al Badawy (Cheikh Badar), Menassa Fahmy (Cheikh Radouan), Fattouh Nashaty (Saïd), Kouka (Shahd), Mahmoud El Meleigy (le messager), Mokhtar Othman (Mansour, le serviteur de Baher), Mohamed Youssef (le tailleur), Hassan El Baroudi (Yazdi), Ibrahim Emara (le professeur), Alfred Haddad (le marchand syrien), Fouad Selim (le médecin), Ibrahim El Gazzar (le mendiant)
Histoire : Ahmed Rami
Scénario : Ahmed Badrakhan
Musique : Mohammed Al-Qasabji, Zakaria Ahmed, Riad El Sonbati
Paroles des chansons : Ahmed Rami
Wedad est le premier film produit par les studios Misr.


Baher est un riche marchand qui vit une belle histoire d’amour avec son esclave, Wedad. Celle-ci a une voix unique et elle chante souvent pour le plaisir de son maître et de ses invités. Le bonheur des deux amants serait resté sans nuage si un jour, le pillage de l’une de ses caravanes n'avait pas conduit Baher à la faillite. Pour qu’il puisse rembourser ses créanciers, le marchand revend son palais et s’installe dans une modeste maison avec Wedad et ses deux fidèles serviteurs, Mansour et Shahd. Un marchand du Levant propose à Baher de reprendre ses activités commerciales : il lui propose de lui fournir les marchandises à crédit contre un acompte de 500 guinées. Mais Baher ne dispose pas de cette somme. Wedad lui suggère de la vendre au marché aux esclaves. Grâce à sa voix d’or, elle pourra être vendue un bon prix. Baher finit par se résoudre à se séparer de son esclave préférée. C’est ainsi que Wedad est achetée par un vieillard fortuné qui l’emporte dans son pays… 

Notre avis : un pur enchantement. A l'écriture, le grand poète Ahmed Rami ; à la musique, le génial Mohamed Al Qasabji ; au chant, la diva Oum Kalthoum et à la caméra, le mystérieux Fritz Kramp (Ce cinéaste allemand réalisera deux films en Egypte, deux chefs d'oeuvre puis il disparaîtra, englouti par la seconde guerre mondiale). Avec une telle équipe, était-il possible de réaliser un film médiocre ? La réponse est non.


Lasheen (1938)
avec Nadia Nagi, Hassan Ezzat, Hussein Riad, Fouad El Rachidi, Abdel Aziz Khalil, Ahmed El Beh, Mahmoud Lotfi, Mohamed Kamel, Hassan Kamel, Ibrahim Emara, Mahmoud El Saba, Hassan El Baroudy 
Scénario : Fritz Kramp et Ahmed Badrakhan 
Musique : Abdel Hamid Abdel Rahman
appréciation : 5/5


Drame historique. L'action se passe au 12ème siècle dans un pays arabe imaginaire. Dans la capitale du Royaume c’est jour de marché et l’agitation est extrême car on s’apprête à fêter le retour de Lasheen, chef des armées, qui à la tête de ses troupes a vaincu les Mongols. Parmi la foule, un vieil homme fait de funestes prédictions : la sécheresse s’étend et la famine va s’abattre sur le Royaume. Il est aussitôt arrêté par les gardes du vizir. Peu après, on voit l’un de ces gardes passer à cheval avec au bout de sa lance la tête tranchée du vieillard. 
Lasheen et ses hommes entrent dans la ville. Au palais, le chef des armées présente au Sultan tous les trésors qu’il a rapportés de sa campagne victorieuse. Et le plus beau joyau de ce butin, c’est Kalima, la belle esclave que se disputeront le Sultan et Lasheen.

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