dimanche 26 mars 2017

L'Ecole des Filles (Madrasat Al Banat, 1955)


مدرسة البنات
ﺇﺧﺮاﺝ: كامل التلمساني


Kamel El Telmissany a réalisé L'Ecole des Filles en 1955. 
Distribution : Naïma Akef, Zeinat Olwi, Serag Mounir, Kwathar Shafik, Aziza Helmy, Abdel Salam Al Nabulsi, Kamal Al Shennawi, Zinat Sedki, Reyad El Kasabgy, Safa El Gamil, Thuraya Fakhry,  Aziza Helmy, Abdel Ghani El Nagdi, Layla Hamdy
Scénario : Ali El Zorkani et Helmy Halim
Musique : Mounir Mourad, Kamal El Tawil, Saïd Mostafa, Fathy Qoura


Serag Mounir et Kwathar Shafik



Abdel Salam El Nabulsi et Kamal Shennawi


Kamal Al Shennawi


Aziza Helmy


Abdel Salam El Nabulsi


Zinat Sedky et Reyad El Kasabgy



















Abdel Salam El Nabulsi et Naïma Akef


















Résumé

Kamal est un jeune homme qui mène une vie de Dom Juan multipliant les conquêtes. Il doit épouser sa cousine et malgré l’empressement de son oncle, il n’est pas disposé à s’assagir. Le jour même de son mariage alors que tout le monde l’attend, il préfère passer du bon temps dans son appartement avec une maîtresse. Et c’est son meilleur ami qui a la mission délicate de calmer la fureur de l’oncle et le dépit de la fiancée. La cérémonie est annulée. Un jour, Kamal fait la rencontre de Nadia. Elle est étudiante dans un pensionnat de jeunes filles où l’on enseigne le chant et la danse. Les deux jeunes gens sont séduits l’un par l’autre. Le bourreau des coeurs éprouve pour la première fois le véritable amour. Malheureusement, tout  s’oppose à leur union. Si Kamal est déjà engagé auprès de sa cousine, Nadia doit aussi épouser un cousin resté au village avec toute sa famille. Ce cousin est un gentil demeuré au physique repoussant. Jamais elle ne pourra l’aimer mais son oncle est un homme brutal dont on ne peut discuter les décisions. Elle doit se soumettre. Le jour des noces est arrivé. Alors que Nadia s’apprête à signer l’acte de mariage, ses amies de pensionnat, entraînées par Kamal et la directrice de l’école, font irruption dans la salle. Une bagarre s’ensuit. Heureusement, l’oncle de notre héroïne n’est pas un mauvais bougre et il  finit par renoncer à son projet insensé. Kamal et Nadia peuvent se marier.


Critique
 
Dans ce film nous retrouvons Naima Akef dans l’un de ses rôles de prédilection : la jeune orpheline au passé douloureux mais dont le dynamisme et la joie de vivre finissent toujours par triompher des épreuves. Cette Ecole des Filles exploite le filon que représente à l’époque la danseuse. Elle a été découverte en 1949 par Hussein Fawzi. Ce dernier l’a aussitôt épousée pour la faire tourner chaque année dans une nouvelle production qui à chaque fois devient un gros succès commercial. Ce film de Kamel El Telmissany est en fait un intermède entre deux réalisations du mari mais il aurait très bien pu être tourné par celui-ci : même style, mêmes personnages, même univers…
Si comme danseuse, Naima a un talent incontestable, avec une sensualité qui se manifeste dans chacun de ses gestes, en revanche, comme actrice, elle est beaucoup plus limitée. On sent chez elle un désir de bien faire mais son jeu est plus celui d’une meneuse de revue avec des effets un peu grossiers que celui d’une comédienne capable d’exprimer toute la gamme des sentiments avec naturel et sincérité. Et il faut bien admettre que le jeu de Naima Akef n’est jamais sincère et n’est jamais naturel. Mais sans doute n’a-t-elle pas appris. Elle vient du cirque et du cabaret, c’est là qu’elle s’est formée et dans ces deux arts du spectacle, l’énergie compte davantage que l’émotion.
Ce film a eu comme scénariste Ali El Zorkani. Ce n’est pas le premier venu : il apparaît au générique de très grands films et il a été professeur de scénario à l’Institut Supérieur du Cinéma du Caire. Et peut-être est-il bon de rappeler que Kamel El Telmissany, le réalisateur, n’est pas n’importe qui non plus : il a réalisé en 1945 le Marché Noir qui figure dans la liste des quinze plus grands films égyptiens de tous les temps).
Ce prestigieux tandem n’a pourtant pas brillé avec cette comédie musicale. Même Naima Akef a été mieux servie dans d’autres films. Ici elle est réduite à jouer la petite demoiselle qui cabotine sans cesse et que l’on voit danser avec ses amies de pensionnat dans de gentilles fêtes réunissant élèves et parents. On avait déjà assisté à ces mêmes scènes dans Aziza réalisé l’année précédente par Hussein Fawzi mais au moins, grâce à sa double identité, Naima Akef avait eu la possibilité d’exprimer toute la sensualité dont je parlais plus haut, notamment dans les séquences se déroulant au cabaret. Dans ce nouveau film, on ne quitte pas l’école et c’est bien triste.
Ce qui sauve en partie cette petite comédie, c’est la prestation d’Abdel Salam Al Nabulsi. Il a un rôle secondaire, comme d’habitude, mais quel talent ! Il joue un personnage qui est depuis longtemps secrètement amoureux de l’héroïne. Il la présente à Kamal, son meilleur ami, et c’est donc lui qui est à l’origine de leur amour. Il devra, désespoir au cœur mais en ami fidèle, œuvrer pour le bonheur de Kamal et de Nadia, sans jamais rien dire de ses affres. Un personnage comique mais infiniment malheureux qu’Abdel Salam Al Nabulsi incarne avec une telle conviction qu’il le hisse au niveau des types créés par Molière dans ses grandes comédies.

Appréciation : 2/5
**
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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