mercredi 8 mars 2017

Avec les Souvenirs (Mahal zekrayat,1961)

مع الذكريات
إخراج : سعد عرفه


Saad Arafa a réalisé Avec les Souvenirs en 1961.
Distribution : Ahmed Mazhar (Sharif), Nadia Lutfi (Amal), Mariam Fakhr Eddine (Ilham), Salah Mansour (Madbouli), Fattoh Nashaty (le médecin), Mokhtar El Sayed (l’assistant réalisateur), Saïd Khalil (le réalisateur), Ahmed Loxer (Hamdy)
Scénario : Saad Arafa
Musique : André Ryder
Production : les films Al Shams


Ahmed Mazhar et Nadia Lutfi

















Mariam Fakhr Eddine
















Nadia Lutfi

















Salah Mansour

















Ahmed Mazhar
















Mariam Fakhr Eddine



















Résumé

Sharif est un acteur célèbre. Il file le parfait amour avec Ilham, une jeune actrice qui grâce à lui est devenue une vedette. Dans sa vie, il y a une autre jeune femme : Amal. Elle est orpheline et il l’a prise sous sa protection. Après ses études, elle est revenue vivre auprès de lui. Elle l’aime secrètement mais Sharif ne lui manifeste qu’une affection paternelle.

Le bonheur de Sharif et d’Ilham serait complet si cette dernière n’était pas sans cesse importunée par Madbuli, un technicien du studio dans lequel ils tournent un nouveau film. L’homme est bossu, boiteux et sans doute simple d’esprit. Une nuit, il s’introduit dans la chambre d’Ilham et tente de la violer. Heureusement, Sharif, alerté par les cris, fait irruption dans la pièce et chasse l’agresseur.

Madbuli est fou de rage. Le lendemain, le couple doit tourner une scène dans laquelle le personnage de Sharif tire au pistolet sur la femme jouée par Ilham. Le bossu doit s’occuper de l’arme. Il en profite pour remplacer les balles à blanc par de vraies balles. On tourne la scène. Sharif tire sur Ilham qui s’effondre. Après le clap de fin, elle ne se relève pas, elle est morte.

Sharif est fou de désespoir : il a tué celle qu’il aimait le plus au monde. Il sombre dans la dépression. Amal est restée à ses côtés et tente de lui redonner goût à la vie. En vain. La maison de Sharif a été transformée en temple à la mémoire de la défunte. On retrouve son portrait dans toutes les pièces de la maison. La santé de Sharif se dégrade rapidement. Impuissante, Alam ne sait plus que faire pour l’aider.

Un jour, Sharif reçoit la visite de Madbuli. Celui-ci lui avoue tout et lui révèle la véritable personnalité d’Ilham. C’était une manipulatrice qui s’est toujours jouée de Sharif. Elle n’était intéressée qua par son argent et sa célébrité. Plus grave encore : elle était restée la maîtresse de son premier amant, un acteur sans talent qu’elle entretenait . La tentative de viol n’a jamais existé. C’est Ilham qui, comprenant que Madbuli allait tout révéler à son compagnon, l’a introduit dans sa chambre puis s’est agrippée à lui en hurlant pour le discréditer auprès de celui-ci. Sharif est abasourdi. Il se jette sur les portraits d’Ilham fixés aux murs et les déchire rageusement. Puis il asperge la maison d’essence et met le feu. Lui et Madbuli ont juste le temps de fuir la maison avant qu’elle ne soit totalement dévorée par les flammes.


Critique

Le scénario de ce film repose sur un procédé classique : les mêmes événements sont racontés selon des points de vue différents, et c’est dans la dernière partie que toutes les illusions se dissipent et que la vérité éclate au grand jour dans toute sa monstruosité. Un procédé peu original mais efficace pour créer un suspens retenant l’attention du spectateur. Il n’empêche que dans ce film de Saad Arafa, ce n’est pas franchement réussi. La faute en incombe tout d’abord à une première partie qui accumule les maladresses : de longues scènes répétitives, des effets grossiers, un jeu d’acteur caricatural (notamment Ahmed Mazhar dans l’expression de son désespoir), des décors aussi pimpants et impersonnels qu’un intérieur de maison témoin. Bref tout cela finit par lasser le spectateur le plus indulgent quand soudain tout bascule avec le témoignage du bossu dont la fonction est de dessiller la vue du héros sur celle qui fut l’amour de sa vie. Le récit d’un coup retrouve de l’intérêt. Il y a notamment quelques scènes dans lesquelles Mariam Fakhr Eddine se hausse au niveau des grandes femmes fatales du film noir hollywoodien. On pense notamment à Rita Hayworth. Mais tout cela vient bien tard ! Le défaut principal du film, c’est que dans la première partie, rien n’annonce le vrai visage de l’héroïne. Du coup on a l’impression que Mariam Fakhr Eddine incarne non pas un seul personnage dont on aurait dès le début suggéré la complexité et l’ambivalence mais qu’elle joue deux personnages antithétiques, aussi sommaires l’un que l’autre. 
Dommage car avec un scénario plus subtil et une direction d’acteurs moins pataude, ce film aurait pu offrir à la plus nordique des actrices égyptiennes l’un de ses plus beaux rôles.

Appréciation : 2/5 
**

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin



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