روتانا كلاسيك
Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.
Vendredi 28 février à 22h
L’Amour en Prison de Mohamed Fadel (Hob Fel Zenzana, 1983)
avec Soad Hosny (Fayza Hassan), Adel Imam (Saleh), Yehia El Fakharany (Farouk, le faux-monnayeur), Gamil Rateb (Al Shirnwabi, l’homme d’affaires), Abdel Moneim Madbouly (le second d’Al Shirnwabi), Ali Al Sharif (un tueur à gages), Mohamed Ahmed Almasry (Shamshon, un prisonnier), Mohamed Kamel (Tawfiq, un des prisonnier), Samy Maghawry (Docteur Sami, le frère de Fayza), Naima El Sagheir (la gardienne de prison), Mohamed Shawky (le marchand de cuir), Badr Nofal (le gardien de la prison), Ahmed Al Badry (un inspecteur de police), Mahmoud Masoud (Houssam Ali), Mohammad Farid (l’agent d’entretien de la prison), Magda Zaki (la femme de Farouk)
Scénario : Mohamed Fadel et Ibrahim El Mougi
Musique : Ammar El Sheraie
Production : Wasif Fayez
Al Shirnawabi est un homme d’affaires sans scrupule. Il importe à très bas prix des denrées alimentaires impropres à la consommation humaine et il les revend sur le marché égyptien comme des produits parfaitement comestibles. Il vient d’acheter un vieil immeuble dans le but de le détruire afin de réaliser une opération immobilière. La présence de locataires met à mal son projet. Il prend alors une décision radicale : il fait incendier le bâtiment. Le résultat est à la hauteur de ses espérances : les locataires ont disparu et ce qui était leur logement n’est plus qu’un amas de cendres. Pour éloigner les soupçons de la police concernant le rôle d’Al Shirnwabi dans ce drame, son bras droit entre en contact avec Saleh, un résident de l’immeuble. Il lui demande de prétendre que c’est lui l’incendiaire et en échange on lui offrira un luxueux appartement. L’assistant de l’homme d’affaire est formel : il écopera au plus d’une peine de trois mois d’emprisonnement. Saleh se laisse convaincre. Malheureusement, au procès, les choses ne se passent pas comme prévu. Il est condamné à dix ans de détention. Ses protestations n’y font rien, il devra purger sa peine. Il se retrouve dans une cellule qu’il partage avec deux autres condamnés. Entre eux la bonne entente est immédiate. Saleh découvre que leur centre pénitencier fait face à celui des femmes. A heures fixes, les prisonniers et leurs consœurs de l’autre bâtiment se pressent devant les fenêtres pour tenter de communiquer entre eux. C’est ainsi que Saleh aperçoit une femme un peu à l’écart coiffée d’un foulard vert. Il en tombe aussitôt amoureux.
Notre avis : Dans les années soixante, de nombreuses comédies évoquent de manière pittoresque le monde de la prison. Dans ce film des années quatre-vingt, la description se veut beaucoup plus réaliste même si les conditions de détention du héros sont adoucies par l’amitié avec ses codétenus et l’amour avec une femme incarcérée dans la prison d’en face. Mohamed Fadel a fait sa carrière essentiellement à la télévision. Dans les années quatre-vingt, il ne réalise que deux films pour le cinéma dont celui-ci. On pouvait craindre le pire mais contre toute attente le film est d’une qualité tout à fait honorable. Mohamed Fadel a su restituer avec justesse et empathie le petit monde de la prison. Evidemment l’intérêt principal du film repose sur le couple formé par Adel Imam et Soad Hosny. Les deux stars sont parvenues à incarner magnifiquement ces deux êtres maltraités par la vie mais rendus plus fort par l’amour fou qui les unit. Cette comédie dramatique dénonce aussi la corruption sans bornes des puissants, notamment à travers le personnage de l’homme d’affaires joué avec une jubilation évidente par Gamil Rateb, magistralement odieux.
Jeudi 27 février à 22h
Monsieur Omar de Niazi Mostafa (Si Omar, 1941)
avec Zouzou Chakib (Lola, la sœur d’Omar), Naguib Al Rihani (Gaber/Omar), Mohamed Kamal El Masry (Gamil Bey, l’oncle d’Omar), Abd El Fatah El Kosary (Abdul Majid Sattour, le complice de Berlanta), Mimi Chakib (Berlanta), Stefan Rosti (l’avocat), Serag Mounir (le cousin d’Omar), Eglal Zaki (la chanteuse), Ali Kamal (l’employé indélicat), Mary Moneib (la tante d’Omar), Victoria Hobeika (la mère d’Omar), Abdel Aziz Khalil (le directeur de la pension), Abdel Aziz El Gahely (le vieux serviteur), Ali Abd El Al (le commerçant), Ahmed Shoukry (l’astrologue indien), Abdel Aziz Al Ahmed (Kawara, le voleur de rue), Eskandar Menassa (le traducteur de l’astrologue)
Scénario : Naguib Al Rihani et de Badie Khairy d’après la pièce du premier Si j’étais beau (1938). L'épisode du collier volé semble inspiré du film américain The Desire réalisé en 1936 par Frank Borzage avec Marlène Dietrich et Gary Cooper.
Musique : Mohamed Hassan Al Shugai, Riad Al Sonbati, Badyah Sadek, Ibrahim Hussein, Mohamed El-Kahlawy
appréciation : 3/5
Gaber est un modeste employé travaillant dans l’exploitation agricole du très puissant Omar Al Alfy. Un jour il découvre dans les comptes du domaine de nombreuses irrégularités. Il en informe la direction. On le licencie aussitôt. Gaber décide de monter au Caire pour trouver du travail. Dans le train il se retrouve en compagnie d’une jeune femme très séduisante et d’un homme à la mine patibulaire. Ce dernier est un chef de gang du nom d’Abdel Majid Satour. Il est recherché par la police et pour échapper à l’arrestation en gare du Caire, il glisse un collier de très grande valeur dans la poche de Gaber. La jeune femme a surpris la manœuvre du voleur. En descendant du train, Abdel Majid Satour est intercepté par la police. La jeune femme en profite pour entraîner chez elle Gaber afin de récupérer le collier. Elle parvient à faire croire au pauvre employé qu’elle est la propriétaire de ce bijou et qu’elle pourrait très bien le dénoncer pour ce vol. Gaber la supplie de n’en rien faire. Cette femme qui se prénomme Berlanta est à la fois amusée et intriguée par sa « victime ». Elle est amusée par sa naïveté mais aussi intriguée par sa ressemblance frappante avec le milliardaire Omar Al Alfy dont elle prétend être l’épouse mais qui vit depuis plus de vingt en Inde. Elle est bien décidée à exploiter cette similitude. En attendant, Gaber se retrouve à la rue, ne sachant où dormir, et c’est la malchance qui le poursuit impitoyablement : il tombe entre les griffes d’un voleur qui le dépouille de tout ce qu’il possède, puis il se retrouve nez à nez avec Abdel Majid Satour. Ce dernier est très heureux de cette rencontre : il a cherché Gaber dans tous les hôtels de la ville afin de récupérer son collier. Quand Satour comprend que Gaber ne l’a plus, il décide de le séquestrer dans son repaire. Il va même le forcer à devenir un voleur comme lui. Un jour, Gaber voit par la fenêtre Berlanta monter dans une voiture. Avec Satour, il décide de la suivre. C’est ainsi qu’ils se retrouvent devant le palais de la famille d’Omar Al Alfy. Les domestiques qui les reçoivent sont convaincus d’être en présence de leur maître de retour après une si longue absence…
Notre avis : Si Omar est la deuxième collaboration entre Naguib Al Rihani et Niazi Mostafa. La première était Salama fi Khair (Salama va bien, 1937) qui figure dans la liste des cent meilleurs films de l’histoire du cinéma égyptien. Cette comédie se compose de deux parties aux styles très différents. Dans la première heure du film, on assiste à l’arrivée de Gaber au Caire après son renvoi. Il tombe sous la coupe du terrible Abd Al Majid Satour et progressivement devient son complice. Le réalisateur a fait ses études cinématographiques en Allemagne et l’influence de certains cinéastes européens est évidente dans la manière d’évoquer le petit peuple, honnête ou pas, de la capitale égyptienne. Les scènes se déroulant dans le repaire d’Abd Al Majir Satour rappellent aussi bien le réalisme poétique français que l’expressionnisme allemand. La seconde partie, moins originale que la précédente, se passe dans un lieu unique : Gaber et son mentor s’installent dans l’hôtel particulier de la famille de Si Omar. Nous retrouvons l’atmosphère des comédies conventionnelles se déroulant dans un milieu aisé avec domestiques, jeunes femmes élégantes et messieurs en smoking. Le tout est un peu théâtral mais le talent du grand acteur Naguib Al Rihani nous fait bien vite oublier ce petit défaut.
Mercredi 26 février à 14h
La Femme de mon Mari de Mahmoud Zulficar (Emra'at Zawgy, 1970)
avec Salah Zulficar (Adel), Nelly (Samia), Naglaa Fathy (Wafaa), Hassan Mostafa (Mamdouh), Mimi Gamal (Nani), Hussein Ismael (le père de Wafaa), Anwar Madkour (le médecin), Mokhtar El Sayed (le serveur), Layla Yousry (la bonne)
Scénario : Abou El Seoud El Ebiary
Musique : Ted Heath (Hot Summer Night), Marty Gold (How High the Moon), Mounir Mourad
Paroles des chansons : Fathy Koura
Production : Naguib Khoury
Cela fait trois ans que Samia mène une vie heureuse avec Adel, un pilote de ligne. Un jour, son amie Wafa se présente à son domicile : celle-ci vient de quitter Alexandrie pour des raisons professionnelles et elle est à la recherche d’un logement. En attendant d’en trouver un, Samia lui propose de s’installer chez elle. Peu après, Samia subit un examen médical et apprend que son cœur est très malade. Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Elle n’en parle pas à son mari mais elle décide de faire chambre à part. Puis elle entreprend de trouver une remplaçante auprès d’Adel et son choix se porte tout naturellement sur Wafa. Elle va tout faire pour rapprocher son amie d’Adel. Pour cela, elle peut compter sur le soutien de Mamdouh qui est son cousin et le collègue de son mari. Elle prétend que son état la contraint de rester au lit pour laisser Wafa et Adel sortir seuls des journées et des soirées entières...
Notre avis : c’est le dernier film de Mahmoud Zulficar (Il meurt le 22 mai 1970 à l’âge de 58 ans.). Pour cette comédie romantique, il a réuni autour de son frère Salah, deux jeunes actrices à l’aube d’une grande carrière, Naglaa Fathy et Nelly. L’année précédente, il avait déjà fait jouer celles-ci ensemble dans « Les Secrets des Filles » qui était, il faut bien l’avouer, l’un de ses plus mauvais films. « La Femme de mon Mari » est bien plus réussi. Il y a certes quelques longueurs (les scènes de disputes qui suivent la consultation chez le médecin sont un peu répétitives.) et le mélange des genres ne fonctionne pas toujours. Il n’empêche que les acteurs sont formidables et qu’on a plaisir à suivre les tribulations de ce singulier trio amoureux. La vedette du film est incontestablement Nelly qui nous enchante par son entrain et sa sensualité (sa danse en costumes constitue l’un des atouts de cette comédie). Et puis, Mimi Gamal est irrésistible en bonne copine qui ne rate jamais une occasion pour pourrir la vie de ses amies. Les censeurs se sont émus que dans les premières minutes du film, les deux jeunes époux échangent un nombre incalculable de baisers. C’est sans doute pour cette raison que nous apprécions tout particulièrement cette séquence initiale.
Mardi 25 février à 22h
Le Voyage sur la Lune d'Hamada Abdel Wahab (Rehla Ela Al Qamar, 1959)
avec Ismaël Yassin (Ismaïl, le chauffeur du minibus), Rushdy Abaza (l’ingénieur Ahmed Roshdy), Safia Tharwat (Stella), Edmond Tuema (Monsieur Charvin), Ibrahim Younes (Monsieur Cosmo), Soad Tharwat (Tula), Gihan (Dana), Hassan Ismaïl (Farid)
Scénario : Hamada Abdel Wahab
Production : Delta Film Productions (Hamada Abdel Wahab)
Monsieur Charvin a terminé la construction de sa fusée. Tout est prêt pour ce grand voyage vers la Lune dont il rêve depuis si longtemps. Il compte bien être le premier homme à s’y poser et à l’explorer. Apprenant l’imminence du décollage de la fusée, l’ingénieur Ahmed Roshdy se rend au centre spatial de Monsieur Charvin afin de récolter un maximum d’informations sur ce qui s’annonce comme une avancée majeure dans la conquête de l’espace. Il est accompagné de journalistes du quotidien Al Akbar al Youm et de leur chauffeur Ismaïl. Sur la base, ils sont accueillis par Monsieur Charvin lui-même qui ne veut absolument pas qu’on photographie son invention. Seul, Ahmed est autorisé à le suivre et à monter dans la fusée. Mais Ismaïl le chauffeur a réussi à échapper à la surveillance des gardiens et il entre lui aussi dans l’engin. Sa présence est aussitôt repérée. Monsieur Charvin le prenant pour un espion, brandit un revolver et s’apprête à tirer. En voulant lui échapper, Ismaïl actionne par inadvertance des manettes du tableau de bord. Catastrophe ! Il vient d’allumer les moteurs. La fusée décolle. Ses trois passagers perdent connaissance. Quand ils retrouvent leurs esprits, la Terre est déjà loin. La suite de l’histoire aura pour cadre la Lune. Les trois astronautes découvriront que le satellite de la Terre est déjà habité par un certain Monsieur Cosmo qui y séjourne avec ses sept filles, aussi jolies les unes que les autres.
Notre avis : un film qui mériterait de devenir culte. Nous sommes très proche de l’esthétique des nanards d’Ed Wood : des décors en carton-pâte, une fusée et des robots tout droit sortis d’un dessin d’enfant, des effets spéciaux « faits maison ». Bref, de la science-fiction considérée comme un art naïf mais dans son genre, « Le Voyage sur la Lune » constitue une réussite éclatante. Les auteurs se sont visiblement inspirés du film américain « Fusée pour la Lune » (Missile to the Moon) de Richard Cunha sorti l’année précédente. Il n’empêche que la "copie" égyptienne nous semble bien supérieure à son modèle.
Et pour ne rien gâcher, les sept actrices qui incarnent les filles de Monsieur Cosmo sont d’une beauté à couper le souffle. Dans l’une des séquences du film, cinq d’entre elles exécutent une danse incroyable, très loin du style oriental habituel. La jeune femme au corps de déesse qui joue Stella, l’amoureuse de l’ingénieur Ahmed Rushdy, s’appelle Safia Tharwat. Elle fera une carrière d’actrice très brève car elle était avant tout une sportive de premier plan. Elle sera notamment à l’origine du développement en Egypte de la nage synchronisée. Tant pis pour le cinéma...
Lundi 24 février à 22h
Triste Oiseau de la Nuit d'Yehya Al Alami ( Tayr el leile el hazine, 1977)
avec Mahmoud Abdel Aziz (Adel), Mariam Fakhr Eddine (la femme d’Hazem), Mahmoud Morsi (Hazem Al-Mughrabi, le procureur), Adel Adham (Talat Morgan), Nelly (Iman), Nazim Sharawi (chef de la police), Salah El Sadani (Samir), Enaam Salosa (Salwa), Mohamed Hamdy (le beau-frère d’Adel), Shwikar (Derya, la femme de Talat)
Scénario : Wahid Hamed (c’est son premier scénario pour le cinéma)
Musique : Fouad El Zahry
Musique du générique interprétée par le groupe dans lequel le personnage joué par Mahmoud Abdel Aziz est à la batterie : That's the Way (I Like It) de KC and the Sunshine Band
Thriller. Adel, un musicien, est accusé du meurtre de sa compagne. Bien qu’il ait toujours nié être l’auteur de ce crime, il est condamné à la peine capitale. Le fourgon qui le ramène du tribunal à la prison a un accident. Adel en profite pour s’échapper. Il veut recouvrer sa liberté non pour fuir mais pour prouver son innocence. Il se rend au domicile du procureur qui a instruit son affaire. Devant ce dernier, il répète qu’il n’est pas un assassin et il lui demande de l’aider à reprendre l’enquête. Contre toute attente, le juge est convaincu par son visiteur. Les deux hommes retrouvent la femme avec qui Adel avait passé la nuit. Malheureusement, celle-ci refuse de témoigner devant un tribunal : elle est l’épouse d’un célèbre homme d’affaires et elle ne peut concevoir que sa liaison adultère d’un soir devienne publique.
Notre avis : un scénario qui comporte des idées intéressantes mais la mise en scène est sans relief et l’image d’une laideur constante. La plupart du temps, les acteurs sont filmés en plan rapproché avec derrière eux un bout de porte ou un bout de mur, de préférence de couleur verdâtre. Un film qui annonce ce que sera le cinéma des années quatre-vingt : des préoccupations sociales affichées mais une indifférence totale pour la dimension esthétique de l’œuvre.
Dimanche 23 février à 22h
Quatre filles et un officier d'Anwar Wagdi (Arba banat wa dabit, 1954)
avec Negma Ibrahim (Sakina, la directrice de la maison de correction), Naïma Akef (Naïma), Anwar Wagdi (Wahid), Zinat Sedki (Oum Samaka), Wedad Hamdy (une pensionnaire de la maison de correction), Abdel Wares Asr (Marzouk), Amina Risk (Amina Hanem), Ragaa Youssef (Ragaa), Awatef Youssef (Awatef), Fouad Fahim (Abdel Kader), Ahmed Darwich (le juge), Zizi El Badraoui (une petite fille), Lebleba (Suzanne)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Anwar Wagdi
Musique : Mounir Mourad, Ahmed Sabra, André Ryder, Fathy Qoura
Production : Ramsès Naguib et Anwar Wagdi
Quatre filles et un officier est le dernier film d’Anwar Wagdi. Il sort en mars 1954. Peu après, Anwar Wagdi divorce de Layla Mourad et se rend en Suède afin d’être soigné pour la maladie qui l’emportera l’année suivante. Il meurt le 14 mai 1955 à Stockholm. Il s’était remarié quelques mois auparavant avec Layla Fawzi.
Comédie musicale. Naima est une jeune orpheline qui a été placée dans une maison de correction dirigée d’une main de fer par Madame Sakinah. Elle est tombée amoureuse de Wahid, l’officier chargé de la discipline et de la sécurité au sein de l’établissement. Celui-ci s’oppose aux méthodes brutales de la direction et fait preuve de bienveillance et de générosité à l’égard de toutes les pensionnaires. Naïma trouve tous les prétextes pour se retrouver en tête-à-tête avec Wahid. Un soir au dortoir, Naima montre à ses trois meilleures camarades la photo que l’élu de son cœur a accepté de lui donner. Pour échapper à la surveillance de la gardienne, elles se sont réfugiées sous un lit et l’une des filles tient une bougie allumée. Soudain, la literie s’embrase. En quelques secondes, les flammes se propagent à l’ensemble des lits du dortoir. C’est l’incendie…
Notre avis : Anwar Wagdi est un homme de spectacle et il le démontre une dernière fois ici. Dans « Quatre filles et un officier », l'influence de la comédie musicale américaine est patente. Une séquence du film est clairement inspirée d'"Un Jour à New-York" de Gene Kelly et Stanley Donen (1949). A voir pour Naïma Akef bien sûr mais aussi pour les deux soeurs Ragaa et Awatef Youssef qui sont épatantes au point d'éclipser leur célèbre consoeur dans certaines scènes. En revanche je serai beaucoup plus réservé sur la prestation de la toute jeune Lebleba qui nous rappelle un peu trop sa petite collègue Fayrouz.
Samedi 22 février à 22h
Les Hommes et les Djinns de Mohamed Radi (Alans wa al gins, 1985)
avec Adel Imam (Galal Sultan), Yousra (Docteur Fatima Ismaïl), Ezzat Al Alaily (docteur Oussama), Amina Rizq (la mère de Fatima Ismaïl), El Sayed Radi (Idriss), Nahed Gabr (Nadia, la sœur de Fatima), Hussien El Sherbiny (Hussein), Samira Mohsen (la mère de Galal Sultan), Mamdouh Wafi (Mohamed, le beau-frère de Fatima), Magdy Emam (Galal Khalifa), Nadia Shams El Dine (la belle-mère de Nadia)
Scénario : Mohamed Othman
Musique : Shaban Abou El Sayed
Production : Mohamed Radi
Le film s’ouvre avec une citation coranique, le verset 56 de la sourate « Ad-Daryiat » : « Et je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent. »
Le docteur Fatima Ismaïl est dans l’avion qui la ramène en Egypte après un long séjour aux Etats-Unis où elle a passé son doctorat. Lors du voyage, elle s’aperçoit qu’un homme l’observe avec insistance. A leur arrivée au Caire, il lui adresse la parole. Il s’appelle Galal Sultan et il travaille dans le tourisme. Il affirme qu’ils se sont déjà rencontrés. A l’aéroport, Fatima est attendue par ses parents, sa sœur et son mari ainsi que par son oncle Hussein. Chose étrange : aucun d’eux n’a remarqué qu’elle était accompagnée par un homme. Une fois chez ses parents, elle se rend compte qu’elle a avec elle la mallette que portait son mystérieux interlocuteur. Elle se promet de le retrouver afin de la lui remettre. Dans sa chambre, elle découvre au fond d’un tiroir un vieil album de photo. Il rassemble des clichés d’elle et de son fiancé Galal. Leur relation s’était terminée tragiquement. Ils s’étaient disputés à propos de sa carrière professionnelle juste avant qu’il ne meure dans un accident de voiture en essayant de poursuivre le taxi dans lequel elle avait pris place. Depuis, elle est rongée par le sentiment de culpabilité. Le lendemain, elle se rend dans le centre de recherche qui doit l’employer. Elle y retrouve le docteur Othman, son ancien professeur, qui lui avoue son amour et la demande en mariage. Fatima est déconcertée par cette démarche et elle souhaite attendre avant de se prononcer. Elle a commencé à travailler depuis quelque temps quand elle a la visite de Galal Sultan. L’entretien est cordial mais son visiteur reste toujours aussi mystérieux. Il prétend venir chercher sa mallette qui contient des documents importants concernant sa mère. Fatima lui dit qu’elle est chez ses parents mais qu’elle pourra la lui restituer le lendemain. Le soir, alors que la jeune scientifique a décidé avec sa sœur d’ouvrir la fameuse mallette, les deux jeunes femmes constatent que celle-ci a disparu…
Notre avis : difficile de faire moins angoissant que ce film d'"horreur". Des effets spéciaux au rabais et une interprétation mollassonne. Adel Imam à contre-emploi et à contresens.
Vendredi 21 février à 22h
L’histoire d’une vie d'Helmy Halim ( hikayet el omr kulluh, 1965 )
avec Farid Al Atrache (Farid), Leila Fawzi (Layla), Faten Hamama (Nadia), Ahmed Ramzy (Mamdouh), Maha Sabry (Chouchou), Mohamed Idriss (le serviteur de Farid), Abdel Moneim Ibrahim (Moneim), Abdel Khalek Saleh (le médecin), Farhat Omar (Sami)
Scénario : Helmy Halim
Dialogues : Mohamed Abou Youssef
Musique : Farid Al Atrache et Johannes Brahms (3ème mouvement de la symphonie n°3)
Production : Ramsès Naguib
Farid est un musicien qui mène une vie intense et insouciante, entouré d’amis. Parmi eux, il y a Layla, une actrice. Elle l’aime en secret mais elle sait qu’il n’est pas disposé à renoncer à sa liberté pour le mariage. Un jour, une jeune femme se présente chez lui. Elle s’appelle Nadia et elle est la fille de son ancien professeur de musique qui vient de mourir. Farid invite l’orpheline à s’installer chez lui. Peu après, le musicien est victime d’un infarctus. Il s’en sort par miracle et c’est Nadia qui s’occupe de lui lors de sa convalescence. Progressivement, Farid tombe amoureux de sa belle infirmière. Il ne sait pas qu’elle est éprise de son jeune frère, Mamdouh, qui est rentré depuis peu de l’étranger…
Notre avis : Helmy Halim est le spécialiste de la romance et du drame sentimental. Farid Al Atrache joue ici son rôle de prédilection, celui du chanteur célèbre mais malheureux qui retrouve soudain la joie de vivre grâce à l’amour. Malheureusement, au dénouement il devra y renoncer et restera seul. Le film atteint des sommets dans le sentimentalisme facile et avec la meilleure volonté du monde il est impossible de sauver quoi que ce soit dans cette « Histoire d’une Vie » si mièvre. Farid Al Atrache est un grand chanteur et un grand compositeur. Comme acteur, il a toujours été plus inégal. Dans ce film, on ne peut même pas prétendre qu’il joue mal car il ne joue plus du tout ou à peine. La gloire et l’âge l’ont définitivement pétrifié et pour exprimer la joie comme la tristesse, il se contente d'esquisser un rictus indéfinissable. Afin de souligner la complicité de ses deux héros, le réalisateur qui, hélas, est aussi le scénariste, multiplie les scènes à deux dans les différentes pièces de leur maison. Pendant une grande partie du film, Farid et sa gentille infirmière bavardent gentiment tandis qu'ils vaquent à leurs occupations quotidiennes. Difficile de faire plus soporifique !
Jeudi 20 février à 14h
Le Rivage de la Gaieté d'Houssam Al Din Mustafa (Chatei el Marah, 1967)
avec Nagat El Saghera (Norah), Hassan Youssef (Houssam), Youssef Fakhr El Din (Hamada), Samia Shokri (Riri), Samir Ghanem (ami d’Houssam), George Sedhom (ami d’Houssam), El Deif Ahmed (ami d’Houssam), Abdel Moneim Madbouly (le professeur Raafat), Nahed Yousri (Nahed), Shahinaz Taha (Salli, la sœur de Norah), Sanaa Mazhar (Sanaa, l’amie d’Hamada), Mimi Chakib (Aziza, la femme du professeur), Adly Kasseb (le père d’Houssam)
Scénario et dialogues : Abdel Fattah El Sayed et Adli El Moled
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Le Rivage de la Gaieté est une adaptation de La Stripteaseuse effarouchée (Girl Happy), un film américain réalisé en 1966 par Boris Sagal avec en vedette Elvis Presley.
Une curiosité : dans l’une de leurs chansons, les Trois Lumières du Théâtre (Samir Ghanem, George Sedhom, El Deif Ahmed) reprennent le refrain de Can’t Buy Me Love des Beatles.
Le film sort en avril 1967. La guerre des six jours éclate deux mois plus tard. En septembre, Ismalïa est soumise à des bombardements intensifs causant de lourdes pertes parmi la population civile. Le Rivage de la Gaieté est devenu le Rivage de la Mort.
Comédie musicale. Un professeur laisse ses deux grandes filles, Norah et Sally, partir seules pour quinze jours de vacances à Ismaïlia avec leur club. Craignant pour leur vertu, l’universitaire demande à Houssam, le fils de son meilleur ami, de les accompagner pour les surveiller discrètement. Le jeune homme qui est musicien accepte la mission. Il se rend à Ismaïlia avec les trois membres de son groupe. Le voyage est long et pénible car leur vieux tacot tombe constamment en panne. Une fois arrivés, les quatre garçons s’installent dans le même hôtel que Norah, Sally et leurs camarades. Ils ont obtenu un logement gratuit, en échange, ils doivent se produire en soirée devant les clients de l’établissement. Mais Houssam n’oublie pas sa mission. Avec ses camarades, il part aussitôt à la recherche des deux sœurs et il ne tarde pas à découvrir que Norah est courtisée par Hamada, un incorrigible coureur de jupons. Celui-ci est très vite parvenu à gagner l’amitié de la jeune fille…
Notre avis : un film à destination des adolescents. Dans une ambiance « yéyé », on flirte, on chante et on danse en maillot de bain sur la plage, loin des parents restés au Caire (à noter qu’on retrouve tous ces ingrédients ainsi qu’une partie des acteurs dans le film de Niazi Mustafa, « Une Jeunesse Très Folle », sorti la même année). Un divertissement bon enfant même si les gags des Trois Lumière du Théâtre nous semblent parfois bien laborieux. Mais ce qu’on retiendra de ce film ce sont avant tout les très belles chansons interprétées par Nagat El Saghira et composées par Mohamed Abdel Wahab. Rien que pour cela, ce « Rivage de la Gaieté » mérite d’être vu.
Mardi 18 février à 18h30
Samara de Hassan El-Seifi (Samara, 1956)
avec Taheya Carioca (Samara), Soad Ahmed (la mère de Samara), Mahmoud El-Meliguy (le chef du trafic de drogue), Stephan Rosty (un gangster), Serag Mounir (chef du service de lutte contre la drogue), Mahmoud Ismaïl (Soltan), Mohsen Sarhan (l’indicateur de la police), El Sayed Bedeir (complice de Soltan), Abdel Aziz Khalil (complice de Soltan), Mohamed Tawfiq (complice de Soltan), Awatef Youssef (la danseuse), Shafik Nour El Din (le père de Samara), George Yordanis (le barman du cabaret)
Scénario : Mahmoud Ismaïl
Musique : Attiah Sharara
Producteur : Hassan El Seifi
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptienThriller. Soltan, un trafiquant de drogue, épouse Samara, une danseuse dont l’enfance fut bouleversée par des événements dramatiques. Il l’initie à ses affaires et la jeune femme devient une pièce maîtresse du gang. Mais la police parvient à introduire dans le réseau un indicateur qui se fait passer pour un criminel en cavale du nom de Sayed Abou Shafa. Samara en tombe aussitôt amoureuse. Soltan est en relation avec un personnage mystérieux, très puissant et très riche. Cet homme est à la tête du marché de la drogue mais la police n’a jamais pu l’arrêter car personne ne connaît son identité. Samara, par le plus grand des hasards, découvre qui il est. Elle fait part de sa découverte à Sayed Abou Shafa qui prévient aussitôt ses collègues…
Notre avis : Mahmoud Ismaïl fut un excellent scénariste et un très bon acteur. Il le prouve à nouveau dans ce thriller très sombre qui n’a rien perdu de son pouvoir d’envoûtement. On retrouve Taheya Carioca dans l’un de ses plus grands rôles (même si, pour cette année 1956, la postérité retiendra surtout sa prestation dans « La Sangsue » de Salah Abou Seif). Seule femme dans un monde d’hommes, elle campe ici un personnage alliant la force et la séduction, très éloigné des stéréotypes de l’époque. Hassan El Seifi et son scénariste reprendront ce type d’héroïne dans plusieurs films avec Taheya Carioca mais aussi avec d’autres actrices. Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, Nadia Al Gendy connaîtra la célébrité en incarnant des femmes qui ont bien des traits en commun avec cette Samara.
Lundi 17 février à 18h30
Histoire d’un Mariage d'Hassan El Seifi (Hekayet Gawaz, 1964)
avec Soad Hosny (Adila Mansour), Shukry Sarhan (Mohamed), Mary Moneib (Aziza, la mère d’Adila), Amina Rizq (Karima, la mère de Mohamed), Hassan Youssef (Hassan Mansour), Hassan Fayek (Mansour), Amal Farid (Mona), Aziza Helmy (la mère de Mona), Seham Fathy (Seham), Kawthar Shafik (Kawthar), Soheir Zaky (danseuse), Baligh Habashy (docteur Shouqi), Engy Ismail (une amie d’Adila)
Scénario : Mohamed Othman
Production : Naguib Khoury Films
Mohamed est amoureux de sa voisine, Adila Mansour. Ils sont fiancés et Mohamed a hâte que le mariage soit célébré car c’est un homme très jaloux qui enrage de voir sa promise sortir seule dans des tenues légères. Hassan, le frère d’Adila lui aussi fréquente une jeune fille mais la mère de celle-ci s’oppose à cette union : elle souhaite que sa fille épouse son cousin, le docteur Shouqi. Pour Adila et Mohamed, le grand jour est arrivé. Ils se marient enfin. Leur bonheur est total mais une nouvelle vient tout bouleverser. Alors que la fête bat son plein, on apprend que Mohamed doit pour des raisons professionnelles s’installer au Mont Ataqah sur la Mer Rouge. La mère d’Adila refuse catégoriquement que sa fille suive son mari pour une destination si lointaine. Afin d’empêcher la consommation du mariage, la vieille femme s’installe dans la chambre des deux jeunes mariés qui devront passer leur première nuit séparés. Le lendemain matin, Mohamed se rend accompagné de sa mère chez ses beaux-parents pour chercher Adila mais sa belle-mère reste intraitable et entre eux le ton monte. La mère de Mohamed est bouleversée par la violence des échanges. Elle s’évanouit…
Notre avis : une comédie gentillette sur un thème rebattu : la tyrannie que les mères exercent sur leurs filles même après le mariage de celles-ci. Toute l’intrigue repose sur les stratagèmes mis en place par Adila et Mohamed pour échapper à la surveillance de la mère de la jeune fille. Et après bien des échecs, l’amour finira par l’emporter. Mais pour cela, il faudra que le père d’Adila enfin se dresse contre sa femme et lui ordonne de ne plus s’opposer au bonheur de leurs enfants. La morale est claire : quand l’homme s’en mêle, les choses s’arrangent. On pourra légitimement trouver cette morale « un peu » misogyne. A ce propos, on pourra aussi s’étonner qu’Adila ait choisi comme époux ce Mohamed qui est d’une jalousie maladive. Dans la première scène, alors qu’elle joue au tennis, il se précipite sur elle et lui prend violemment le bras car il ne supporte pas de la voir arborer une tenue aussi légère en public. Et dans l’une des dernière scènes, il la gifle car elle a osé danser avec un inconnu. Elle lui pardonne mais tout cela n’augure rien de bon ! Malgré ces réserves, on peut se laisser tenter pour Soad Hosny qui est parfaite dans ce rôle de jeune fille à l’aube de sa vie de femme.
Dimanche 16 février à 22h
Le Puits de la Trahison d'Ali Abdel Khalek (Bir El-Khyana, 1987)
avec Nour El Sherif (Jaber Abdel Ghaffar), Ezzat Al Alaily (colonel Ahmed Ezzat), Dalal Abdel Aziz (Ghazala, la femme de Jaber), Hoda Ramzi (Bossi, la secrétaire, agent du Mossad), Abdel Aziz Makhyoun (officier du Mossad), Ahmed Loxer (un dirigeant du Mossad), Marwa Al Khatib (employée du Mossad à Rome), Hosny Abdul Jalil (sergent dans l’armée égyptienne), Mohamed Abu Hashish (Maître Anwar), Tamer Ashraf (Khamis, le fils de Jaber), Ibrahim Masoud (directeur du renseignement égyptien), Ahmed Al Adal (le beau-frère de Ghazala)
Scénario : Ibrahim Masoud
Musique : Mohamed Ali Soliman
Production : Saad Chahab
Jaber est un pauvre homme sans emploi qui vit dans une misérable baraque avec son fils et sa femme. Pour nourrir sa famille, il erre sur le port d’Alexandrie à la recherche de quelques sous ou d’un peu de nourriture. La plupart du temps, il vole, ce qui révulse sa femme. La police finit par l’arrêter. C’est ainsi qu’on découvre qu’il n’a jamais accompli son service militaire. Il est aussitôt affecté dans la marine. Jaber n’y reste pas longtemps. Il déserte et part pour l’Italie avec un faux passeport. Il s’installe à Rome dans un petit hôtel mais ne trouve aucun travail. Il erre dans les rues de la capitale italienne et pour gagner un peu d’argent, il organise des parties de bonneteau. Il est rapidement repéré par la police qui tente de l’interpeller. Il fuit et trouve refuge à l’ambassade d’Israël. Il ne se doute pas encore qu’il vient de faire son premier pas sur le chemin de la trahison au profit d’une puissance ennemie…
Notre avis : l’égyptien qui trahit son pays pour devenir un espion à la solde des services secrets israéliens est un thème rebattu du cinéma des années soixante-dix, quatre-vingt. Ce "Puits de la Trahison" l’exploite de manière très conventionnelle, il s’agit avant tout de faire oeuvre patriotique pour l'édification des foules. Aucun suspens, un dénouement hautement prévisible et une esthétique de téléfilm insipide.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire