إخراج: محمود ذو الفقار
Femmes Interdites a été réalisé par Mahmoud Zulficar en 1959.
Distribution : Salah Zulficar, Hussein Riad, Amal Farid, Wedad Hamdy, Amina Rizk, Hoda Soltan, Hussein Asar, Fifi Sayed, Hussein Ismaïl
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Mahmoud Zulficar
Production : Abbas Helmy
Amal Farid |
Salah Zulficar et Hoda Soltan |
Hoda Soltan |
Salah Zulficar |
Hoda Soltan et Wedad Hamdy |
Hussein Riad |
Amina Rizk et Hussein Riad |
Hoda Soltan et Wedad Hamdy |
Résumé
Tawfiq (Hussein Riad) est un riche commerçant d’âge mûr qui a réussi en affaires. Une seule chose le chagrine : lui et sa femme Hafida (Amina Rizk) n’ont jamais pu avoir d’enfant. Malgré l’amour qu’il porte à son épouse, il décide de prendre une seconde femme. Une entremetteuse à la langue bien pendue (Wedad Hamdy) lui présente Mahasen (Hoda Soltan), une « artiste » de cabaret qui le séduit immédiatement. L’affaire est conclue : sa seconde épouse emménage chez lui. La première doit s’effacer et s’installe dans un autre appartement de l’immeuble. Mahasen est rejointe par sa fille Leïla (Amal Farid), une jolie étudiante dont l’attitude simple et réservée tranche avec le comportement exubérant de sa mère. Pour s’assurer que son mariage ne restera pas cette fois-ci stérile, Tawfiq doit se soumettre à des rituels prescrits par l’entremetteuse. Mais cela reste totalement inefficace. Malgré sa nouvelle situation, Tawfiq continue à rendre visite à Hafida et à faire l’amour avec elle. Un jour, ils sont surpris par Leïla. S’ensuit une explication très violente entre les différents protagonistes. Pour complaire à sa nouvelle épouse, Tawfiq chasse la première. Entretemps, Mahasen a commencé à s’intéresser au jeune assistant de son mari, Ahmed (Salah Zulficar), qui habite lui aussi dans l’immeuble. Pour un oui pour un non, elle lui téléphone. Ils deviennent amants. Régulièrement, elle le retrouve dans son petit appartement. C’est ainsi que Mahasen tombe enfin enceinte. Mais la situation va prendre un tour dramatique : Ahmed a fait la connaissance de la fille de sa maîtresse et ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Désormais, il évite la mère qui s’en irrite. Elle finit par découvrir la vérité. La situation des deux jeunes gens devient officielle : on parle de mariage. Une nuit, Mahasen se rend une dernière fois chez son ex amant pour le supplier de ne pas épouser sa fille. Il ne veut rien entendre. Ce qu’ils ne savent pas c’est que Tawfiq a suivi sa femme et que du palier il écoute leur conversation. Il comprend qu’il a été trompé et qu’il n’est pas le père de l’enfant que porte son épouse : il s’effondre, victime d’un malaise. Dans l’appartement, la conversation s’envenime. Folle de rage, Mahasen s’empare d’un coupe papier et le plonge dans le dos d’Ahmed . Avant de mourir, ce dernier a le temps d’étrangler sa meurtrière.
Tawfiq s’en sortira. Il retrouvera sa première épouse et traitera Leïla comme sa propre fille.
Les trois frères Zulficar ont marqué le cinéma égyptien de leurs multiples talents. Ezzel Dine (1919-1963) fut réalisateur et scénariste, Mahmoud (1914-1970), réalisateur et acteur, Salah (1926-1993), producteur et acteur.
Critique
Dans Femmes Interdites, Mahmoud dirige son jeune frère Salah. Ce dernier joue le rôle du jeune employé qui devient l’amant de la femme de son patron et qui finit par tomber amoureux de la fille de celle-ci.
Un drame psychologique qui donne la part belle aux femmes. Elles sont quatre : il y a Hafida, la première épouse de Tawfik, femme délaissée mais fidèle ; il y a Laïla, la jeune étudiante qui devient sans le savoir la rivale de sa mère ; il y a encore l’entremetteuse dont les manœuvres seront à l’origine du drame. Et puis, il y a enfin Mahasen, la sulfureuse danseuse de cabaret qui veut se ranger en épousant un bourgeois mais qui ne veut pas pour autant abandonner sa liberté. Mahasen est au centre de l’intrigue et tous les autres personnages gravitent autour d’elle. Son égocentrisme et son absence de scrupules feront le malheur de tous ses proches.
Un drame psychologique qui donne la part belle aux femmes. Elles sont quatre : il y a Hafida, la première épouse de Tawfik, femme délaissée mais fidèle ; il y a Laïla, la jeune étudiante qui devient sans le savoir la rivale de sa mère ; il y a encore l’entremetteuse dont les manœuvres seront à l’origine du drame. Et puis, il y a enfin Mahasen, la sulfureuse danseuse de cabaret qui veut se ranger en épousant un bourgeois mais qui ne veut pas pour autant abandonner sa liberté. Mahasen est au centre de l’intrigue et tous les autres personnages gravitent autour d’elle. Son égocentrisme et son absence de scrupules feront le malheur de tous ses proches.
Le film commence comme une comédie sur l’adultère avec un mari trop vieux, une femme trop séduisante, et un jeune amant trop vigoureux. Tout le monde vit dans le même immeuble : les corps et les esprits s’échauffent rapidement mais rien de grave. Et puis la faconde de l’entremetteuse donne une touche « méridionale » à la situation. Il est vrai qu’on n’est pas loin de Pagnol et de ses cocus plein d’humanité.
Tout bascule avec l’arrivée de la fille de Mahasen. On abandonne Pagnol pour Zola. Le dénouement semble calquer sur celui de Thérèse Raquin : les deux amants meurent sous les yeux du mari paralysé.
Un excellent film servi par des actrices remarquables. Une mention spéciale pour Hoda Soltan et Wedad Hamdy qui forment un duo diabolique tout à fait réjouissant !
Appréciation : 4/5
****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin