mercredi 15 avril 2015

La Dame du Train (Sayedat al Qitar, 1952)


سيدة القطار
إخراج: يوسف شاهين


Youssef Chahine a réalisé la Dame du Train en 1952.
Distribution : Yehia Chahine (Farid), Layla Mourad (Fakria Fawzi/Nadia), Saïd Abou Bakr (l’assistant de Farid), Zinab Mohamed (la servante), Imad Hamdi, Ferdoos Mohamed (Khalia), Mimi Assaf (Nadia enfant, la fille de Farid et de Fakria), (Abdul Aziz Ahmed (le mari de Khalia), Seraj Mounir (Ahmed Al-Shamashji, le directeur de l’usine), Emad Hamdi (Essam, le fils d’Ahmed) 
Scénario : Nairouz Abdel Malak et Youssef Chahine 
Musique : Ibrahim Hajaj, Hussein Guenid, Mahmoud El Sherif 
L’un des derniers films de Layla Mourad qui arrêtera sa carrière en 1955.


Saïd Abou Bakr et Yehia Chahine

Layla Mourad et Yehia Chahine

Layla Mourad

Imad Hamdi

Ferdoos Mohamed

Zinab Mohamed

Mimi Assaf


Résumé

Zakia est une célèbre chanteuse. Elle est mariée à Farid qui passe toutes ses nuits dans les casinos où il dépense des sommes considérables. Quand elle rentre de ses concerts, Zakia retrouve sa petite fille et sa fidèle gouvernante dont l’affection la console de ses déboires conjugaux.
Un soir elle prend un train qui en pleine nuit déraille. La catastrophe et le décès de Zakia font les gros titres de la presse. Son mari s’empresse de récupérer l’argent de l’assurance afin de rembourser des dettes de jeu. En fait, la chanteuse n’ est pas morte. Elle a été recueillie par un vieux couple de paysans qui veille sur elle jusqu’à son rétablissement. Une fois sur pied, elle téléphone à son mari pour lui annoncer son retour. Celui-ci est atterré. Il exige de son épouse qu’elle se cache dans une maison isolée pour lui laisser le temps de régler ses problèmes d’argent. Mais très vite, Zakia ne supporte plus cette situation. Elle veut pouvoir vivre avec sa fille. Farid décide de la supprimer. Il retourne dans la maison où est cloîtrée sa femme. Entre les époux une dispute éclate. Dans la bagarre, une lampe à pétrole tombe et met le feu aux rideaux. Farid s’enfuit tandis que la maison est dévorée par les flammes. Zakia parvient à rejoindre Le Caire. Quand elle se présente à son domicile, elle est accueillie par la vieille gouvernante. Son mari et sa fille ont disparu, nul ne sait où ils sont partis. Les années passent. La guerre éclate. Quand la paix revient, Zakia est devenue une vieille femme, désespérée et solitaire, qui recherche toujours sa fille. Celle-ci est maintenant une demoiselle radieuse qui vit avec son père et fréquente la bonne société. La mère et la fille finiront par se retrouver tandis que le père connaîtra un destin tragique à cause de sa passion pour le jeu.


Critique

Quand Chahine tourne La Dame du Train il a vingt-six ans et c’est déjà son quatrième film. Il poursuit son exploration des genres qui font à l’époque le succès du cinéma égyptien. Ici il s’attaque au mélodrame. Tout est mis en œuvre pour émouvoir le public populaire : une mère exemplaire qui se voit retirer son enfant, un père égoïste qui dilapide aux cartes l’argent du foyer, une nourrice nubienne dévouée et compatissante, un couple de paysans pauvres qui a le cœur sur la main et puis ces malheurs qui s'abattent sur l'héroïne : accident, incendie, guerre etc.
Au-delà de ces stéréotypes, ce qui fait l’intérêt du film, c’est peut-être l’atmosphère qu’a su créer le cinéaste, une atmosphère sombre et étouffante. La plupart des scènes se déroulent de nuit. Les personnages apparaissent et disparaissent comme des ombres condamnées à la solitude et au malheur.
L’interprétation est remarquable. On pourrait tout de même reprocher à Chahine ce choix un peu étrange de faire jouer la fille devenue grande par Layla Mourad elle-même. A l’époque, l’actrice a trente-cinq ans et arbore un physique plantureux de femme mûre. Malgré tout son talent, il est bien difficile de la trouver crédible en jeune fille d’une vingtaine d’années.


Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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