إخراج : حسن رمزي
Hassan Ramzy a réalisé Jamais je ne reviendrai en 1975.
Distribution : Nadia Lutfi, Rushdy Abaza, Imad Hamdi, Safia El Emary, Hala El Shawarby, Salah Nazmi. Hala El Shawarby, Afaf Wagdy
Scénario : Nairouz Abdel Malak, Hassan Ramzy, Ahmed Saleh
Musique : Fathy Qoura, Mounir Mourad, Hassan Abou Zayed, Tarek Sharara
Rushdy Abaza |
Safia El Emary et Hala El Shawarby |
Safia El Emary et Rushdy Abaza |
Nadia Lutfi |
Safia El Emary et Rushdy Abaza |
Hala El Shawarby |
Imad Hamdi |
Safia El Emary et Rushdy Abaza |
Résumé
Le docteur Ahmed vit heureux avec sa femme, Hoda, et son fils, Essam, dans une confortable maison bourgeoise. Alors qu’ils sont en vacances au bord de la mer, le garçon est sauvé de la noyade par Souad, une séduisante jeune femme. Hamed et Hoda la considèrent désormais comme un membre de leur famille et l’invitent régulièrement dans leur demeure. Souad est tombée instantanément amoureuse du docteur. Ce dernier finit lui aussi par succomber aux charmes de la jeune femme. Ils deviennent amants. Quelques mois plus tard, Souad est enceinte. Le docteur n’a plus le choix. Il avoue la vérité à sa femme et lui annonce qu’il souhaite vivre avec sa maîtresse. Mais la rupture se révèle beaucoup plus difficile que prévu. Les deux amoureux doivent affronter le désespoir d’Essam et la colère d’Hoda. Et puis, c’est le drame : Souad fait une chute dans l’escalier, l’enfant qu’elle porte succombe. La situation devient insupportable. Ahmed comprend que leur couple n’a pas d’avenir. Avec l’assentiment de Souad, il retourne vivre avec son fils et sa femme.
Critique
Jamais je ne reviendrai a le charme des cartes postales des années 60-70 qu’on retrouve froissées et défraîchies aux étals des vide greniers.
C’est un pur roman-photo. L’histoire est sans risque : on frise le drame sans jamais y tomber. Les personnages sont sympathiques. On a un mari généreux, une femme aimante, une maîtresse scrupuleuse, un petit garçon heureux de vivre. Tout ce petit monde rit beaucoup, ça s'appelle le bonheur. Hoda (Nadia Lutfi) et Souad ( Safia El Emary) s’entendent comme deux soeurs et rivalisent de blondeur dans des scènes balnéaires ou bucoliques. Les producteurs ont convoqué pour des seconds rôles Salah Nazmi et Imad Hamdi . On ne sait pas quelle est leur fonction. Imad Hamdi ne doit pas le savoir non plus car il passe son temps à lire le journal dans un fauteuil. Dans ce film Safia El Emary ne se contente pas de jouer la comédie, elle chante et danse aussi. On peut lui savoir gré de ne pas ménager ses efforts pour tenter de chasser l’ennui qui s’est abattu sur le pauvre spectateur. Malheureusement, elle ne sait absolument pas danser si bien que les scènes de « comédie musicale » sont les plus ratées du film. Beaucoup plus fin, Rushdy Abaza ne chante pas, ne danse pas et joue à peine. La seule à tirer son épingle du jeu, c’est la pétillante Hala El Shawarby qui n’apparaît jamais sans sa cigarette et sa bouteille de whisky.
On le sait, le cinéma commercial égyptien dans les années soixante-dix a cultivé le mauvais goût avec un zèle et une constance admirables. Dans ce film, Hassan Ramzy peut se vanter d’en donner des exemples sans nombre. En voici deux :
Pour accompagner les scènes "émouvantes", le réalisateur a choisi de reprendre jusqu’à l’écoeurement le thème principal du film The Way we Were de Sydney Pollack. Cette mélodie doucereuse supporte mal la répétition et l’effet est désastreux.
Comme dans d’autres films de ce début des années 70, on retrouve ces gros plans sur des massifs de fleurs. Je ne sais qui est le premier à avoir eu cette idée de génie mais on ne le remerciera jamais assez d’avoir été à l’origine d’une passion horticole sans précédent dans le cinéma égyptien .
Du mauvais goût à la laideur, le pas est vite franchi. Celle-ci s’est infiltrée partout : dans la chambre des époux meublée dans un style rococo avec statuettes et dorures monumentales, sur le maillot de bain de Safia El Emary taillé dans un tissu à grosses fleurs bleues et marron, sur la tête de Nadia Lutfi arborant une coiffure Louis XIV à la plage (voir photo).
Hassan Ramzy (1912-1977) n’a réalisé qu’une quinzaine de films. C’est peu pour un réalisateur égyptien. Il faut dire qu’il fut aussi producteur. Il créa la société de production Nasr Films. Son fils Mohamed Hassan Ramzy lui avait succédé et a dirigé la société jusqu’à sa mort en janvier dernier.
Appréciation : 1/5
*
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin