ثم تشرق الشمسإخراج : أحمد ضياء الدين
Et puis le soleil se lève a été réalisé par Ahmed Diaa Eddine en 1971.
Distribution : Naglaa Fathy, Rushdy Abaza, Soheir Ramzy, Nour El Sherif, Mahmoud Rashad, Fatheia Shahin, Afaf El Baz, Sayed Zayan, Abdel Moneim Basiony
Scénario : Tharwat Abaza et Ahmed Abdel Wahab
L’auteur principal du scénario est l’écrivain Tharwat Abaza (1927-2002). Ce romancier, opposant acharné du nasserisme et du communisme a dans son œuvre évoqué l’Egypte de son temps avec une sévérité indéfectible.Musique : Gouhar
|
Rushdy Abaza et Soheir Ramzy |
|
Afaf El Baz et Fatheia Shahin |
|
Soheir Ramzy |
|
Soheir Ramzy |
|
Nour Al Sherif |
|
Mahmoud Rashad et Abdel Moneim Basiony |
|
Naglaa Fathy |
|
Hussein Kandeil |
Après que la fortune de leur père s’est volatilisée, deux frères se retrouvent sans le sou. Yousri, le plus jeune, est prêt à user de tous les moyens, légaux comme illégaux, pour reconquérir une place dans la société. Il va s’associer à un médecin véreux qui lui a proposé une affaire lucrative mais malhonnête. Le destin semble à nouveau lui sourire. Le jeune homme sait combiner ses activités professionnelles et ses plaisirs personnels : il passe ses nuits dans les cabarets et multiplie les conquêtes féminines. Ce qui ne l’empêche pas d’obtenir la main de Fahiza, la fille d’Ezzat, leur oncle richissime. La jeune femme qui souffre de surdité est ravie d’une telle union. Malheureusement, un jour, elle surprend Doula, l’infirmière au tempérament volcanique, dans les bras de son mari. Pour Yousri, les ennuis vont commencer. La justice a mis son nez dans les comptes de la société qu’il dirige avec le médecin. Ils sont convoqués au tribunal…
Critique
Ca commence vraiment très mal : en générique, un coucher de soleil sur le Nil avec en musique de fond un orchestre de variétés qui massacre pendant trente secondes la Toccata de Jean-Sébastien Bach avant de s’acharner sur le concerto d’Aranjuez. On se dit qu’une ouverture aussi catastrophique annonce forcément l’un de ces navets interchangeables qui furent produits en si grand nombre dans les années 70. Et pourtant le film est une œuvre forte, et par bien des aspects unique en son genre.
Le metteur en scène et son scénariste nous offrent une peinture au vitriol d’une certaine bourgeoisie cupide et opportuniste qui a prospéré sous Nasser et qui régnera sans partage sous Sadate. C’est une chronique scandaleuse, truffée de scènes scabreuses, où se mêlent le sexe, l’argent et le pouvoir. Au centre de l’intrigue, une grande maison appartenant à une famille richissime. Des femmes de toutes conditions et de toutes générations s’y croisent. Ensemble toute la journée, elles se soutiennent ou bien se trahissent ; elles se confessent ou bien se mentent. Pour les hommes, cette maison est à la fois un terrain de chasse et un refuge. On discute affaire, on boit et on couche. Beaucoup et avec des partenaires différents. Mais sous les sourires de rigueur, se cachent la lutte sans merci d’intérêts concurrents. Bref, un Dallas oriental mais il y a aussi quelque chose de chabrolien dans le style et la vision du monde d’Ahmed Diaa Eddine.
Pour l’interprétation, on retiendra la prestation de Rushdy Abaza qui campe un personnage d’une constante ambiguïté, un homme comme anéanti par sa propre corruption, celle de Nour Al Sherif dans le rôle de l’arriviste sans scrupule et puis bien sûr celle de Sohier Ramzy qui n’a jamais été aussi sensuelle et impudique. Si Ahmed Diaa Eddine est le Claude Chabrol du cinéma égyptien, Sohier Ramzy en est la Stéphane Audran.
Appréciation : 4/5
****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire