La carrière de l'actrice Soad Hosny (1943-2001) commence en 1959, se termine en 1991. En une trentaine d'années, elle jouera dans 85 films et fera quelques apparitions à la télévision pour des séries. Elle est trè active dans les années soixante mais dès la décennie suivante, le rythme de ses tournages ralentit de manière notable.
Les années 50 : 1 film
1959 : 1 film
Hassan et Naïma
d'Henry Barakat
Les années 60 : 56 films
1960 : 5 films
dont Une Rumeur d'Amour
de Fateen Abdel Wahab (Ishayat hub)
1961 : 7 films
dont Princesse Aziza
de Tolba Radwan (El Safira Aziza)
1962 : 5 films
dont La Branche de l’Olivier
d’El Sayed Bedeir (Ghosn el zaytoun)
1963 : 6 films
dont La Famille de Zizi
de Fateen Abdel Wahab (Aelit Zizi)
1964 : 7 films
dont La Quête
d'Houssam Al Din Mustafa (Al-Tariq)
1965 : 3 films
dont La Nuit de Noces
d'Henry Barakat (Lailet El Zefaf)
1966 : 6 films
dont Le Caire 30
de Salah Abou Seif (Al-Qahira 30)
1967 : 5 films
dont La Seconde Epouse
de Salah Abou Seif (Al-Zawja.Al-Thania)
1968 : 8 films
dont Le Feu de l'Amour
de Farouq Agrama (Nar Al-Hob)
1969 : 4 films
dont Le Puits des Privations
de Kamal El Sheikh (Bir Al Hirman)
Les années 70 : 17 films
1970 : 2 films
dont Le Crépuscule et l'Aurore
de Kamal El Sheikh (Ghorob Wi Shorouk)
1971 : 2 films
dont Le Choix
de Youssef Chahine (Al-Ikhtyar)
1972 : 3 films
dont Méfie-toi de Zouzou
d'Hassan Al Imam (Khally ballak men ZouZou)
1973 : 2 films
Pas de film remarquable
1974 : 1 film
Pas de film remarquable
1975 : 4 films
dont Al Karnak
d'Ali Badrakhan
1976 : 0 film
1977 : 1 film
Pas de film remarquable
1978 : 1 film
Shafiqa et Metwally
d'Ali Badrakhan (Shafiqa wi Metwally)
1979 : 1 film
Pas de film remarquable
Les années 80 : 10 films
1980 : 0 film
1981 : 4 films
dont Rendez-vous à dîner
de Mohamed Khan (maowid ala ashaa)
1982 : 1 film
Pas de film remarquable
1983 : 1 film
L'Amour en Prison
de Mohamed Fadel (Hob Fel Zenzana)
1984 : 1 film
Pas de film remarquable
1985 : 0 film
1986 : 2 films
dont La Faim
d'Ali Badrakhan (Al-Gou’)
1987 : 0 film
1988 : 1 film
Pas de film remarquable
1989 : 0 film
Les années 90 : 1 film
1990 : 0 film
1991 : 1 film
Le Berger et les Femmes
d'Ali Badrakhan (Al-raii wa al nesaa)
Les trois derniers films de Soad Hosny furent des échecs commerciaux qui aggravèrent sa dépression et l'incitèrent à mettre un terme à sa carrière.
Présentation de ses films les plus connus (mais pas forcément les meilleurs)
Hassan et Naïma d'Henry Barakat (1959)
avec Muharam Fouad (Hassan), Soad Hosny (Naïma), Wedad Hamdy (Fatima), Hassan El Baroudy (l’oncle Abdulaq), Mahmoud El Sabba (Atwa, le cousin de Naïma), Hussein Assar (Metwali, le père de Naïma), Naïma Wasfi (mère d’Hassan), Lotfy El Hakim (le maire), Layla Fahmy (servante), Neimat Mokhtar (danseuse), Mohamed Tawfik (Ibn Sabiha), Abdelalim Khattab (Cheikh Abdoul Basit), Ibrahim Saafan (Kamal Abou Hussein)
d’après un récit d’Abdel Rahman El Khamisy
Scénario : Henry Barakat et Abdel Rahman El Khamisy
Musique et chansons : Mohamed Abdel Wahab, Morsi Gamil Aziz, André Ryder, Mohamed Al Mogi, Abdel Rahman El Khamisy
Production : Les Films Abdel Wahab et Henry Barakat
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien
Drame. Metwaly est un riche paysan qui ne pense qu’à accroître sa fortune et agrandir son domaine. Sa fille Naïma est tombée amoureuse d’un jeune chanteur du nom d’Hassan. Régulièrement, ils se retrouvent en cachette et se promettent l’un à l’autre. Malheureusement Metwaly a d’autres projets pour sa fille. Il souhaite qu’elle épouse Atwa, un cousin. Cet homme n’a rien d’aimable et il a demandé la main de Naïma uniquement pour devenir le propriétaire des terres de son oncle. Metwaly pour se débarrasser du jeune amoureux de sa fille décide de précipiter la date du mariage. Naïma ne peut l’accepter : elle s’enfuit et trouve refuge chez la mère d’Hassan. Mais on la retrouve bien vite et elle doit retourner chez son père…
C'est le premier film de Soad Hosny. Elle a seize ans.
Notre avis : un Roméo et Juliette égyptien mais qui à l’inverse de son modèle britannique se termine bien. Une histoire d’amour parfois émouvante même si on pourra regretter le jeu un peu mièvre de la toute jeune Soad Hosny. Pour nous, l’intérêt principal du film repose essentiellement sur sa peinture très réaliste des .mœurs rurales de l’époque. Une bande originale somptueuse due à la collaboration de trois grands compositeurs.
avec Abdel Halim Hafez (Mohamed), Soad Hosny (Samiha, sa soeur) , Zizi Al Badraoui (Nahid), Ahmed Yehia (le frère de Nahid), Aziza Helmy (la mère de Nahid), Zeinab Zedky (la mère de Mohammed), Youssef Fakr Al Din (Hisham), Soheir El Bably (Mashira)
Scénario : Ali El Zorkani
D'après une histoire d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Ali Ismaïl
Production : Les Films du Monde Arabe
appréciation : 4/5
Mohamed aime sa jolie voisine Nahid mais sa timidité maladive l’empêche de lui avouer ses sentiments. Sa sœur Samiha lui prodigue conseils et encouragements. Grâce à elle, une rencontre entre les deux familles a enfin lieu. On évoque des fiançailles. Mais arrivent les vacances d’été. La famille de Nahid les passera à Alexandrie. Mohammed, sa sœur et sa mère s’y rendront aussi mais un peu plus tard. Sur la plage Nahid retrouve ses camarades. Elles prennent des bains de soleil, bavardent et repèrent les garçons « intéressants ». Hisham, un jeune homme très séduisant est le préféré de la petite bande. Même Nahid n’est pas insensible à son charme. Les regards appuyés du garçon lui font comprendre qu’elle lui plaît aussi. Ils se parlent et conviennent d’un rendez-vous. La jeune fille est conquise.
Peu de temps après, Mohamed arrive à son tour dans la station balnéaire et quand il retrouve sa bien-aimée, il est trop heureux pour percevoir le malaise de celle-ci.
Les Amours d'une femme de Tolba Radwan (Gharamyat Imra'ah, 1960)
avec Kamal Al Shennawi (Mourad), Soad Hosny (Amina), Samira Ahmed (Hikmat), Ahmed Ramzy (Ahmed), Abdel Moneim Ibrahim, Ferdoos Mohamed, Mohamed Tawfiq, Adly Kasseb, Abdel Moneim Ismail, Samia Roshdi, Fathia Shahin, Sahed Khalil, Layla Fahmy, Mohamed Shawky, Abdel Khalek Saleh, Samia Mohamed, Hussein Ismaïl, Mimi Gamal, Mohamed Nabeh, Abdel Hamid Badawy, Abbas El Daly
Scénario : Abdel Moneim Madbouly et Tolba Radwan
Musique : Ibrahim Haggag
Production : Helmy Halim
appréciation : 2/5
Ahmed, étudiant en médecine, fait la connaissance à l’hôpital de Hikmat, une jeune infirmière ambitieuse. Une histoire d’amour naît entre les deux jeune gens. Le soir, ils sortent souvent ensemble. Pourtant Ahmed n’a pas le sou, il doit emprunter à ses connaissances. Son amour l’accapare complètement et il néglige ses études tant et si bien qu’il échoue à ses examens. Pour se reposer un peu, Il se rend alors chez sa tante qui réside dans un village près du Caire. Il retrouve Amina, sa cousine qui l’aime en secret. Pendant son absence, Hikmat le trompe. Ahmed lui est toujours amoureux. Quand il retourne au Caire, il est bien décidé à épouser la jeune infirmière mais à leur premier rendez-vous, celle-ci lui annonce qu’elle désire rompre. Ahmed est terrassé. Averties par le meilleur ami du jeune homme, Amina et sa mère s’installent quelque temps chez leur neveu et cousin pour le soutenir. Ahmed finit par s’intéresser à Amina. Un jour ils s’embrassent et décident de se marier. Une fois le jeune homme rétabli, les deux femmes retournent chez elles. Ahmed s’est remis à ses études. Entre temps, Hikmat a été abandonnée par son nouvel amant et chassée de chez ses parents. Elle décide de sonner à la porte d’Ahmed…
avec Nabila Ebeid, Olwwiya Gamil, Ahmed El Haddad, Soad Hosny, Hussein Riad, Zinat Sedki, Hassan Youssef, Amin Mokhtar, Mohamed Shawki, Zaki Ibrahim, Ali Kamal, Abdel Ghany El Nagdi
Scénario : Nayrouz Abdel Malak
Musique : Ali Ismaïl
appréciation : 2/5
Le film raconte l’histoire d’une famille qui réside à Port Saïd. Esmat Hanem, la mère, exerce une autorité inflexible sur son mari, Shehata, sa fille, Laïla et son fils Samir. Pour fuir le despotisme de sa femme, Shehata se réfugie au café où il retrouve ses amis. Samir s’ingénie à tromper la surveillance de sa mère pour contempler la jeune voisine qui devant sa fenêtre a l’habitude de faire de la gymnastique en tenue légère. Laila, quant à elle, a fait la connaissance de Sami, un jeune docteur. Ils se retrouvent régulièrement sur le bac qui la conduit à son lycée et passent ensemble des après-midis entiers sur la plage. Malheureusement, Laila sait que sa mère n’acceptera jamais qu’elle épouse un jeune homme qu’elle a elle-même choisi. Elle a alors une idée : elle demande à son père de feindre d’être gravement malade. Ainsi, Esmat Hanem, bouleversée de voir disparaître son époux, lui manifestera à nouveau de l’affection et on fera venir comme médecin, Sami. Quand l’épouse éplorée constatera que le jeune homme a sauvé Shehata, elle ne pourra que lui vouer une gratitude infinie et accepter le mariage. Le plan fonctionne à merveille jusqu’à l’arrivée de Sami. Ce dernier n’est pas médecin, comme le croyait Laïla, mais ingénieur. Il a bien du mal à jouer le praticien sous le regard acéré d’Esmat Hanem…
avec Wedad Hamdy (la femme du boucher), Soad Hosny (Aziza), Abdel Moneim Ibrahim (le professeur de langue arabe), Chukry Sarhan (Ahmed), Adli Kasseb (Abbas), Kamal Anwar (Metwali), Abdel Monahem Saoudi (Khalil), Suzy Khairy (danseuse), Layla Yousri (danseuse), Mohamed Taha (chanteur), Eskandar Menassa (un habitant du quartier)
Une histoire d’Amin Youssef Ghorab
Scénario : Tolba RadwanMusique : Ali Ismaïl
appréciation : 4/5Ahmed est professeur. Il emménage dans un appartement qui appartient à Abbas le boucher. Celui-ci vit avec sa femme enceinte et sa sœur, Aziza, dans l’appartement situé sur le même palier. Ahmed tombe très vite amoureux d’Aziza. Bien que son propriétaire soit un homme violent et un commerçant sans scrupules, le jeune professeur n’a de cesse de se faire bien voir de lui pour obtenir la main de sa sœur. Il finit par l’obtenir mais Aziza exige de lui qu’il réclame à son frère sa part d’héritage. Ahmed n’ose affronter Abbas. Aziza est furieuse et refuse de faire chambre commune tant qu’elle n’aura pas récupérer son bien.
Notre avis : une très grande comédie qui n’a pas la réputation qu’elle mériterait (elle n’apparaît jamais dans la liste des plus grands films du cinéma égyptien et c’est bien injuste). Tolba Radwan nous offre une fable pleine d’esprit et de finesse sur la société égyptienne à l’aube des années soixante. Ce film montre combien il fallut du courage et de la persévérance aux tenants de la modernité pour briser le carcan des valeurs traditionnelles. Celle-ci sont représentées par Abbas le boucher, véritable tyran qui terrorise sa famille et tous les habitants de son quartier. Ce personnage « énorme » est magnifiquement interprété par Adli Kasseb qui fut un immense acteur mais aussi un éminent homme de théâtre. Quant à Soad Hosny, elle n’a que dix-huit ans mais elle campe avec un aplomb impressionnant la jeune femme qui se bat résolument pour la reconnaissance de ses droits. L’ adolescente qui jouait deux auparavant une amoureuse un peu fleur bleue dans le film d’Henry Barakat « Hassan et Naïma » est déjà bien loin!
La Branche de l’Olivier d’El Sayed Bedeir (Ghosn el zaytoun, 1962)
avec Ahmed Mazhar, Soad Hosny, Omar El-Hariri, Abdel Waress Asr, Abdel Moneim Ibrahim, Kamal Anwar, Shokoko El Soghayar
Scénario : El Sayed Bedeir et Mohamed Mostafa Samy
D’après un récit de l’écrivain Mohamed Abdel Halim Abdallah
Production : Films de l'Union (Abbas Helmy)
Drame. Le professeur Abdo enseigne dans un lycée de filles au Caire. Il vit seul et souhaiterait se marier. Il est tombé amoureux d’une élève, Atteya. Mais des rumeurs qui courent dans tout le lycée évoquent une relation amoureuse entre elle et un autre enseignant, Jamal. Ce dernier quitte brusquement l’établissement pour s’installer à Alexandrie. Il était l’un des professeurs de la classe d’Atteya et la direction demande à Abdo de le remplacer. Celui-ci s’empresse d’accepter. Il a désormais toutes les cartes en main ! Entre lui et la jeune fille, les liens ne cessent de se resserrer mais une idée l’obsède : a-t-elle eu une histoire d’amour avec Jamal ?
avec Rushdy, Soad Hosny, Fouad El Mohandes, Madiha Yousri, Saïd Abu Bakr, Anwar Madkor, Khayria Sadki, Rushdy El Mahdi, Mahmoud Rashad, El-Toukhy Tawfiq, Abd El Nabi Mohamed, Abdel Ghani El Nagdi
Une histoire de Mahmoud Ismaïl
Scénario : Abdel Haye Adib
Dialogue : El Sayed Bedeir
Musique : Mohamed Fawzi et Michel Youssef
appréciation : 2/5
C’est l’histoire de deux amis qui portent le même prénom, Esmat. Les circonstances vont conduire l’un à prendre la place de l’autre.Pour avoir aidé Esmat 1 (Rushdy Abaza) dans ses amours clandestines, Esmat 2 (Saïd Abu Bakr) se retrouve en prison. Malheureusement Haniah (Soad Hosny), sa fille qu’il n’a pas vue depuis sa petite enfance lui annonce son arrivée. L’ami resté libre accepte de se rendre à l’aéroport pour l’accueillir. Trompée par l’homonymie, Haniah prend pour son père Esmat 1 qui se garde bien de démentir. Aussitôt la jeune femme manifeste une affection qui met très mal à l’aise le faux papa. Pis: elle n’observe aucune pudeur en sa présence et dans l’intimité elle arbore les tenues les plus indécentes. Pour notre Dom Juan, la situation devient intenable. Et quand elle flirte avec des jeunes gens de son âge, il ne peut cacher sa jalousie malgré la présence de Machirat (Madiha Yousri), sa maîtresse qu’il doit bientôt épouser.
Le Crime Comique de Nagdi Hafez (El Garima el Dahika, 1963)
avec Ahmed Mazhar (Medhat), Soad Hosny (Layla), Fathia Ali (la mère de Medhat), Mahmoud El Meleigy (Salman, l’assassin du père de Medhat), Abdel Moneim Ibrahim (le frère de Layla), Stephan Rosti (le psychiatre), Mimi Chakib (la mère de Layla), Mohamed Reda (l’oncle de Medha), Saïd Khalil (le cousin de Layla), Omar Afifi (Izzat Sami, l’auteur de romans policiers), Mohsen Hassanein (le frère de Salman), Thuraya Fakhry (la nourrice), Ahmed Loxer (l’inspecteur de police)
Scénario : Abdel Aziz Salam
Ce film est une adaptation de la comédie The Gazebo réalisé par George Marshall en 1959 (d’après la pièce d’Alec Coppel) avec Glenn Ford et Debbie Reynolds.
Musique : Youssef Shawki
Production : les Films de la Tour du Caire
appréciation : 3/5
Medhat est un réalisateur de télévision et il doit dans quelques jours épouser Layla. Il se rend dans le village où réside sa mère pour annoncer à celle-ci la bonne nouvelle. Après une fin de voyage mouvementée, il arrive enfin à destination. Son oncle et sa mère lui apprennent que l’assassin de son père est sorti de prison et qu’il voudra certainement se venger d’avoir été dénoncé par Medhat. La vieille femme et l’oncle incitent le réalisateur à tuer le meurtrier avant que celui-ci ne tente quoi que ce soit contre lui. Il refuse. De retour au Caire, il essaie de reporter son mariage mais la famille de sa fiancée ne veut rien savoir. Medhat et Layla se marient donc à la date prévue. La jeune femme s’installe dans la maison de son époux. Medhat sait que l’assassin de son père connaît son adresse. Délaissant son épouse, il passe toutes ses nuits dans le salon face à la porte d’entrée, un fusil entre les mains. Une nuit, un inconnu s’introduit dans la maison. Medhat tire aussitôt. L’homme s’effondre. Il est mort. Medhat enterre le corps dans son jardin. Avertis, des policiers se présentent au domicile du réalisateur…
La Quête d'Houssam Al Din Mustafa (Al-Tariq, 1964)
D'après un roman de Naguib Mahfouz (La Quête, 1964)
avec Rushdy Abaza, Shadia, Soad Hosny, Taheya Carioca, Hassan el Baroudi, Mohamed Tawfik, Abdel Ghani El Nagdi, Qadria Kamel, Rashad Ahmed
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Michel Youssef
appréciation : 3/5
Saber al-Rahimi vit à Alexandrie. Il mène une existence insouciante grâce à sa mère qui dirige une maison close. Mais son destin bascule : suite à une dénonciation, sa mère est condamnée à la prison. Quand elle en sort, elle est gravement malade. Avant de mourir, elle révèle à Saber que son père est toujours vivant et que c’est un homme très riche. Elle a gardé une photo de lui et la confie à son fils. Après avoir enterré sa mère, Saber décide de partir à la recherche de son père. Il espère que celui-ci se montrera généreux et ne le laissera pas sombrer dans la misère. Il quitte Alexandrie et s’installe au Caire dans un petit hôtel. L’établissement appartient à un vieillard qui a comme épouse une très belle femme beaucoup plus jeune que lui. Aussitôt Saber tente de la séduire.
Seconde Rencontre d’Hassan El Seifi (Alliqa' alththani, 1967)
avec Ahmad Mazhar (docteur Raafat), Soad Hosny (Hoda), Zahrat Al Oula (la mère de Hoda), Hassan Youssef (Hassan, l’officier de marine), Kamal Yassin, Khadiga Mahmoud, Soheir Magdy (la danseuse)
Une histoire de Youssef El Sebai
Scénario : Mohamed Othman
Musique : André Ryder et Mohamed Abdel Wahab
Le docteur Raafat est depuis longtemps amoureux d’Hoda, la fille de son professeur mais celle-ci s’est éprise d’Hassan, un jeune officier de marine. La mère de la jeune fille s’oppose à cette liaison. A la mort de son mari, elle a sombré dans une profonde dépression et elle a perdu la vue. C’est le docteur Raafat qui l’a soignée et guérie. Si bien que pour elle, les choses sont très claires : il a été son sauveur, il sera son gendre ! Malheureusement, sa fille ne l’entend pas ainsi. Certes, elle a beaucoup d’affection pour le docteur Raafat mais c’est avec Hassan qu’elle veut faire sa vie. Devant partir en mission pour un certain temps, l’officier de marine se présente au domicile de sa bien-aimée pour faire sa demande en mariage. La mère d’Hoda est intraitable : il n’aura pas la main de sa fille…
On pourra noter la très grande similitude de ce film avec celui d’Henry Barakat, « Nuit de Noces » , réalisé en 1965. On y retrouve Ahmed Mazhar en médecin et Soad Hosny en jeune fille qui doit épouser celui-ci bien qu’amoureuse d’un autre homme.
Jeunesse Très Folle de Niazi Mustafa (Shabab magnoun geddan, 1967)
avec Soad Hosny (Madiha), Mimi Chakib (la femme de Youssef), Samir Sabri (Esmat), Samir Ghanem (Rahfat), George Sedhom (Ishmat), Ahmed El Deif (Afat) , Ahmed Ramzy (Medhat, le fils de Youssef), Hoda Farid (Mona, la fille de Youssef), Ibrahim Zada (le maître d’hôtel de Youssef), Amin El Heneidy (Youssef, le propriétaire du casino)
Scénario : Abdel Hay Adib et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Hussein El Sayed et André Ryder
Comédie musicale avec les Trois Lumières du Théâtre.
Le groupe de musique pop « Les Fous » est composé de trois frères et de l’un de leurs amis, Esmat. Ils viennent de décrocher un contrat au casino de la plage de Mamoura à Alexandrie mais avant de partir, Esmat veut obtenir la main de Madiha, la sœur de ses trois partenaires. Ce n’est qu’à cette condition qu’il acceptera de poursuivre son activité au sein du groupe. Malheureusement pour lui, Madiha est une étudiante en art dramatique qui ne se laisse pas dicter sa conduite. Elle refuse catégoriquement ce mariage, Esmat restera donc au Caire. Pour honorer leur contrat, les trois frères et leur sœur ont une idée : c’est Madiha elle-même qui remplacera Esmat. Elle se déguisera en garçon et grâce à son talent de comédienne, tout le monde n’y verra que du feu. Dès leurs premiers concerts, le groupe rencontre un vif succès auprès des jeunes estivants et Madiha jongle sans peine avec ses deux identités. Tantôt elle est la sœur de ses trois frères, tantôt, elle se travestit en homme pour devenir Esmat, le guitariste des Fous. La jeune femme est néanmoins confrontée à des situations un peu délicates : Medhat, le fils du propriétaire du casino est tombé amoureux de Madiha tandis que Mona, sa soeur, éprouve une véritable passion pour Esmat…
Notre avis : une comédie « yéyé » avec des jeunes qui dansent sur la plage et une poignée de comiques qui chantent avec entrain. Ironie mise à part, un très bon divertissement. Soad Hosny est irrésistible et les Trois Lumières du Théâtre moins crispantes que de coutume. L’un des rôles principaux est tenu par Amin El Heneidy qui à cette époque fait partie du petit nombre de prétendants à la succession d’Ismaïl Yassin comme roi de la comédie (son concurrent le plus sérieux est Fouad El Mohandes.). Dans ce film on le retrouve fidèle à lui-même, tout en grimaces et vocalises burlesques, mais on sent que le réalisateur a cherché à le tempérer.
A noter que « Jeunesse très Folle » sort en septembre 67, trois mois après la guerre des six jours qui s’est conclue par une lourde défaite de l’Egypte.
avec Soad Hosny (Fatima), Chukry Sahran (Abul Elan, le mari), Sanaa Gamil (Hafiza, la première épouse), Abdel Moneim-Ibrahim (Hassan), Salah Mansour (le maire), Mohamed Noah (le frère du maire), Ibrahim El Shami (l'officier de police)
Scénario : Ahmed Roshdy Saleh, Mohamed Mostafa Samy, Saad Eldin Wahba, Salah Abou Seif
Musique : Sayed Mekawi et Fouad El-Zahiry
Production : Ramses Naguib
appréciation : 5/5
C’est l’histoire d’un vieux maire de village qui est marié mais sans enfant et qui souhaite avoir un héritier. Pour cela, il doit épouser une seconde femme. Son dévolu tombe sur Fatima, la jeune épouse d’un paysan pauvre. Elle est jolie et a déjà deux enfants. Pour la contraindre à se soumettre à son désir, il accuse son mari de vol et le fait arrêter par la police. Il n’accordera sa grâce que s’ils divorcent. Le couple ne peut s’opposer au chantage. C’est ainsi que Fatima quitte son foyer et épouse le maire...
Papa veut qu'il en soit ainsi de Niazi Mostafa (Baba ayez Keda, 1968)
avec Rushdy Abaza (Kamal), Soad Hosny (Nadia), Nawal Abou Al Fotouh (Maha, la maîtresse de Kamal), Mohamed Awad (Zaki, le cousin de Kamal), Amal Ramzi (Siham, (la soeur de Nadia), Mimi Chakib (la mère de Nadia), Hassan Mostafa (Abbas), Mahmoud Rashad (le père de Nadia), Brigitte, un mannequin libanais (mannequin), Brigitte Omar (mannequin)
Scénario : Abdel Haye Adib
appréciation : 2/5
Kamal est un garçon naïf et sentimental. Il est fiancé à Nadia, une jeune fille de bonne famille qu’il a connue à la faculté des Beaux-Arts. La mère de Nadia est opposée à cette union mais sa fille a passé outre : elle est certaine que Kamal est l’homme de sa vie et le fait qu’il soit un grand timide inexpérimenté en amour la rassure. Avant de pouvoir se marier, les deux amoureux doivent se séparer. Le père de Nadia est diplomate et toute la famille doit s’installer à l’ambassade de Paris pendant trois ans. Kamal promet à Nadia de l’attendre et celle-ci lui conseille de s’investir pendant son absence dans le domaine de la mode : elle est certaine qu’il réussira grâce à son talent et sa créativité. C’est ce que fait Kamal et sa réussite est fulgurante. Il devient Coco, le couturier le plus en vue du Caire. Constamment entouré de femmes, modèles ou clientes, il a beaucoup évolué : l’étudiant complexé s’est métamorphosé en Dom Juan irrésistible. Il entretient une relation amoureuse avec Maha, l’un de ses mannequins . Cette dernière découvrant les infidélités de son amant exige le mariage. Kamal est obligé de s’exécuter. Mais le jour même du mariage, Nadia annonce son retour au Caire. Kamal reprend ses habits d’étudiant et se précipite à l’aéroport bien décidé à cacher à sa fiancée l’homme qu’il est devenu. Malheureusement, Maha apprend par Zaki, le cousin de Kamal que son promis est parti pour l’aéroport et elle s’y rend à son tour. A peine est-elle arrivée qu’elle tombe nez à nez sur Nadia. En fait, les deux jeunes femmes sont amies de longue date. Aussitôt Maha apprend à Nadia qu’elle va se marier avec un couturier célèbre et qu’elle l’invite. Nadia accepte l’invitation et précise qu’elle viendra accompagnée de son fiancé Kamal…
Le Mariage Moderne de Salah Karim (Alzawaj a'ala altariqat alhaditha, 1968)
avec Soad Hosny (Noha), Hassan Youssef (Ahmed, le cousin de Noha), El Deif Ahmed (Atris), Samir Ghanem, (Samir), George Sedhom (Makhimar), Mohamed Reda (le père de Noha), Fatima Mostafa (la mère de Noha), Abdel Moneim Ibrahim (Kamal), Abbas Fares (le professeur Shafi), Hassan Mostafa (le cheikh Hassan), Alya Abdel Moneim (Aziza, la sœur de Noha), Atef Makram (un enfant), Inas Abdallah (la petite fille), Eskandar Menassa (Hussein, le mari de la mère d'Ahmed)
Scénario : Salah Karim
Musique : Saïd Salama, Mohamed Al Mogi, Fathy Qoura, Ali Ismail
Production : les films Shéhérazade
Comédie musicale. Noha et son cousin Ahmed sont étudiants dans la même école d’ingénieur. Cet été, ils ont décidé de passer leurs vacances dans un camp près de la mer avec un petit groupe de leurs condisciples. Un jour, Ahmed part à la pêche sur un petit canot à moteur. Il tombe en panne en pleine mer et doit rejoindre le rivage à la nage. Noha est terriblement inquiète. Quand enfin Ahmed reparaît, elle comprend combien il lui est cher. C’est ainsi qu’entre les deux cousins va se nouer une tendre idylle. Ils ont décidé de se marier après les vacances mais les parents de Noha ne l’entendent pas ainsi. Un autre prétendant a leur faveur…
Notre avis : les années 67-68 sont les années « Love on the Beach ». Après « Le Rivage de la Gaieté » d’Houssam Al Din Mustafa et « Une Jeunesse Très Folle » de Niazi Mustafa, deux comédies réalisées en 1967, voici « Le Mariage Moderne » avec dans les rôles principaux les mêmes acteurs : les Trois Lumières du Théâtre, Hassan Youssef et Soad Hosny (qui n’a pas joué dans « Le Rivage de la Gaieté »). Si les ingrédients sont les mêmes, les trois plats n'ont pas la même saveur et le dernier est sans doute le moins réussi. Salah Karim n’a réalisé que deux films et celui-ci est le premier. Il en signe aussi le scénario, ce qui nous permet d’affirmer qu’il ne fut pas meilleur scénariste que réalisateur. Pourtant, on imagine qu’il eut à cœur de bien faire car le rôle principal était tenu par la star Soad Hosny qu’il venait d’épouser. Je ne sais si la médiocrité de ce « Mariage Moderne » en fut la cause mais ils divorceront l’année suivante. La musique, mélange d’orgue de barbarie et de piano de bastringue, est tout bonnement insupportable.
L’Etudiante et le Professeur d'Ahmed Diaa Eddine (Al-Telmitha Wi Al-Ustath, 1968)
avec Soad Hosny, Chukry Sarhan, Abdel Moneim Madbouly, Samia Shokri, Gamalat Zayed, Ahmad Al.Haddad, Nadia Ezzat, Enam Salosa, Hekmat Fouad, Nadia Gamil, Salama Elias, Aleya Abdel Moneim, Ahmad Abu Abiya, Samia Mohamed, Ahmed Morsi , Nawal Fahmy, Saleh Al-Eskandarani, Edmond Tuema, Nasr Seif
Scénario : Adly Al Moled et Abdel Fattah El Sayed
Musique : Hussein El Sayed, Mounir Mourad, Fathy QouraQuand son père meurt, Salwa doit abandonner ses études pour travailler dans un atelier de couture. Un jour, son patron tente de la violer et pour se défendre elle le tue à coup de ciseaux. Après ce meurtre, Salwa est placée dans une institution pour mineures. Elle supporte très mal la discipline militaire de l’établissement. Avec ses camarades d’infortune, elle organise des jeux et des danses que le règlement interdit formellement. Heureusement, l’institution vient d’embaucher un jeune professeur de musique. En plus de ses cours, celui-ci dirige un orchestre dans un cabaret de la ville. Entre lui et Salwa, les relations vont prendre une toute autre nature que celle des rapports qu'entretiennent ordinairement un professeur et son élève…
La Fille du Music-hall de Mahmoud Zulficar (Fatat El Esste'rad, 1969)
avec Soad Hosny (Fayza), Hassan Youssef (Ahmed Alawi), Fifi Youssef (la mère d’Ahmed), Adel Imam (Fahmy, l’assistant d’Ahmed), Farouk Falawkas (le serviteur d’Ahmed), El Sayed Radi (le metteur en scene), Aleya Abdel Moneim (la mère de Fayza), Hamed Morsi (le professeur de chant), Abdel Moneim Madbouly (lui-même), Atef Makram (le frère de Fayza)
Scénario : Mohamed Abou Youssef
Adaptation du Milliardaire de George Cukor (1960)
Musique : Mounir MouradProduction : Abbas Helmy
Comédie musicale Ahmed Alawi a hérité de la fortune de son père et il mène une existence oisive et insouciante. Un jour il apprend dans un magazine qu’une compagnie de danse prépare un spectacle dans lequel on tournera en dérision sa vanité et son arrogance. Ahmed décide aussitôt de se rendre au théâtre qui héberge la troupe pour protester. Il tombe en pleine séance de travail : c’est Fayza, la vedette du spectacle qui répète l’un de ses numéros avec ses danseurs. Le riche héritier est subjugué par la beauté de la jeune artiste. Pour la séduire, il va cacher sa véritable identité…
Notre avis : tenter de faire un remake ou même une adaptation du « Milliardaire » est forcément une opération à haut risque. N’est pas Marilyn Monroe ou Yves Montand qui veut. Contre toute attente, cette « Fille du Music-Hall » n’est pas indigne de son célébrissime modèle (sans pour autant l’égaler, il va sans dire) et c’est essentiellement grâce au talent et au charme de Soad Hosny. Précisons tout de même que sa prestation n’atteint pas le niveau de celle qu’elle donnera en 1972 dans la comédie musicale « Méfie-toi de Zouzou. ». Cela dit, le point faible de ce film reste Hassan Youssef : difficile de faire plus inexpressif dans le jeu. Dans un rôle secondaire, celui de la mère du héros, Fifi Youssef n’est guère convaincante non plus.
Nadia d'Ahmed Badrakhan (1969)
Soad Hosny (Mona/Nadia), Ahmed Mazhar (le docteur Medhat), Nour Al Sherif (Sabri), Saif Abdul Rahman (Essam), Abdel Moneim Ibrahim (Gad Allah, l’assistant du docteur Medhat), Josiane Fouad (la mère de Mona et de Nadia), Malak El Gamal (la tante Zakia), Adly Kasseb (l’oncle Suleiman, Edmond Tuema (John), Imad Hamdi (le père de Mona et de Nadia), Rashwan Tawfiq (le diplomate)
Scénario: Ramadan Khalifa D’après un roman de Youssef El Sebai (1960)
Musique : Victor Ardashten et Medhat Asem
Production : Helmy Rafla
appréciation : 1/5
Nous sommes en 1956, alors que l’Egypte entretient des relations de plus en plus tendues avec les puissances occidentales et son voisin israélien. L’intrigue commence quelques mois avant la nationalisation du canal de Suez.
Nadia et Mona sont deux sœurs jumelles. Si physiquement, elles sont en tous points identiques, il n’en est pas de même pour le caractère. Nadia est une jeune fille sage et réservée tandis que Mona est exubérante et pleine d’énergie. Mona adore le sport et file le parfait amour avec son fiancé, Essam qui est un jeune et fringant militaire. De son côté, Nadia aime la musique et elle passe des heures à jour Chopin sur le piano de la maison. Elle est aimée de Sabri, un ami d’Essam mais elle soupire en secret pour le docteur Medhat, un célèbre chirurgien de l’hôpital.
Le père des deux filles est préoccupé par la situation politique du pays. Son épouse, la mère de Mona et de Nadia, étant française, il envisage de les envoyer en France le temps que les tensions s’apaisent. Mais c’est alors que le destin va frapper toute la petite famille de manière imprévue. Un soir, alors que Nadia s’apprête à prendre un bain, le chauffe-eau lui explose au visage. Elle est aussitôt conduite à l’hôpital. Quand son père apprend l’accident, il a un malaise et doit s’aliter. A l’hôpital, Nadia reçoit les premiers soins. Si le visage est intact, en revanche le cou est grièvement brûlé. Il restera marqué par de profondes cicatrices. Pour les dissimuler, Nadia devra porter en permanence un foulard. Les jours ont passé. Nadia est rentrée chez elle mais elle ne peut quitter sa chambre. Enfin, on lui enlève ses derniers pansements et elle peut se lever. Elle découvre que son père est au plus mal. Son cœur ne tient qu’à un fil. Il meurt peu après, entouré de tous ses proches. La mère de Mona et de Nadia décide de retourner au plus vite dans son pays d’origine, la France.
avec Soad Hosny (Nahed/Mervat), Nour Al Sherif (Rouf Kamal, le fiancé de Nahed), Salah Nazmi (l’avocat Mohamed Fakhr Eddine, le père de Nahed), Mariam Fakhr Eddine (Mervat, la mère de Nahed), Hamdy Youssef (le docteur Fouad), Mahmoud El Meleigy (le psychiatre Talaat Farid), Mohie Ismail (l’artiste peintre), Hamza El Shimy (Suleiman, le chauffeur), Aqila Rafaat (Nahed enfant), Abdul Rahman Abu Zahra (Taha)
Scénario : Youssef Francis, Ehsan Abd El Kodos, Naguib Mahfouz
Production : Ramses Naguib
Ce film sur le dédoublement de la personnalité semble inspiré des Trois Visages d'Ève (The Three Faces of Eve), un film américain réalisé par Nunnally Johnson en 1957
Quand le film débute, nous sommes dans une boite de nuit. Seule sur la piste, une jeune femme portant une robe provoquante danse de manière frénétique. Les regards de tous les hommes présents sont braqués sur elle. A la fin du morceau, la danseuse s’installe au bar et elle est immédiatement abordée par un client. Elle accepte de l’accompagner chez lui et ils passent la nuit ensemble. Le lendemain, on retrouve la jeune femme chez elle, vêtue de manière beaucoup plus sage. Elle appartient à une famille très aisée, son père est un célèbre avocat. On comprend qu’elle souffre de schizophrénie. Le jour, elle est Nahed, une jeune fille très convenable fiancée à un champion d’escrime. La nuit, elle devient Mervat, une débauchée qui multiplie les aventures sexuelles. Et quand au matin, Nahed se réveille, elle n’a plus aucun souvenir de sa nuit passée. Elle a juste un mal de tête dont elle ne connaît pas la cause et qui l’inquiète. Nahed est aimée de ses deux parents mais elle se désole de leur mésentente. Son père surtout ne cache pas l’hostilité que lui inspire son épouse. Cette dernière, qui s’appelle Mervat comme le double de Nahed, passe ses journées, seule et triste, dans le salon de leur grande maison. Un jour, Nahed décide de consulter à propos de ses maux de tête.
Méfie-toi de Zouzou d'Hassan Al Imam (Khally ballak men ZouZou, 1972)
avec Soad Hosny, Taheya Carioca, Hussein Fahmy, Shahinaz Taha, Nabila El Sayed, Samir Ghanem, Shafik Galal, Mohye Ismaïl, Mona Qattan, Wahid Seif, Abbas Fares, Zouzou Chakib, Azza Sherif
Scénario : Salah Gahin et Hassan Al Imam
Musique : Fouad El Zahry, Kamal Al Tawil, Shaban Abu Saad, Ibrahim Ragab, Sayed Mekawi
appréciation : 4/5Comédie musicale. Zouzou est une jeune fille qui mène une double vie. Le jour, elle est une étudiante brillante, très populaire parmi ses condisciples. Le soir, elle danse et chante dans la troupe de sa mère pour des soirées privées. A l’université, Zouzou a toujours dissimulé cette activité considérée comme déshonorante. Elle a du talent, elle éprouve un grand plaisir à à participer à toutes ces représentations en compagnie des autres danseuses et chanteurs de sa mère. Néanmoins, elle sait que si les professeurs et les autres étudiants apprenaient sa véritable condition, ce serait un terrible scandale qui la conduirait immanquablement au ban de la société. C’en serait fini de ses études universitaires.
Un jour, un nouveau professeur de théâtre fait son apparition à l’université. Il est beau, il est jeune et il a un charisme magnétique. Il s’appelle Saïd. Entre lui et Zouzou, c’est le coup de foudre. Le jeune professeur rompt avec Nazek, sa fiancée tandis que Zouzou est bien décidée à abandonner la danse.
avec Soad Hosny (Aïda), Imad Hamdi (le père d’Aïda), Mahmoud Yassin (Tawfiq), Sayed Zayan (le chauffeur de Tawfiq), Rushdy Abaza (docteur Zahdy), Nabila El Sayed (Zahira), Mostafa Fahmiy (Sherif), Fifi Youssef (la mère de Sherif), Mahmoud Dewidar (le père de Tawfiq)
Scénario : Rafaat El Mehi
D’après une nouvelle d’Ishan Abdul Quddus, Le Cas du Docteur Hassan
Musique : Omar Khorsheid
appréciation : 1/5
Aïda soupçonne son mari Tawfiq de tout faire pour la convaincre qu’elle est devenue folle. Pour en avoir le cœur net, elle consulte un psychiatre, le docteur Zahdy, à qui elle se confie. Le mari, mis au courant de cette consultation par Aïda elle-même, invite son confrère (Tawfiq est aussi médecin.) à se rendre chez eux pour que chacun puisse s’expliquer. Le docteur Zahdy semble accorder quelque crédit à la version de Tawfiq. Mais après avoir administré un calmant à Aïda et alors qu’il s’apprête à rentrer chez lui, il découvre sur une table un ouvrage intitulé « Comment rendre fou quelqu’un ». Sur les conseils de son père, Aïda et son mari passent quelques jours à Alexandrie. Entre eux, les choses semblent s’arranger. Tawfiq se montre même très affectueux. Pourtant il disparaît subitement en faisant croire que c’est Aïda qui l’a chassé. La jeune femme est perdue. Elle reprend ses visites au docteur Zahdy.
Amira mon Amour d'Hassan Al Imam (Amira Houbi Ana, 1975)
avec Soad Hosny (Amira Salem), Hussein Fahmy (Adel Naguib), Soheir Al Babli (la femme d’Adel), Imad Hamdi (le directeur de l’administration et beau-père d’Adel), Karima Mokhtar (la mère d’Amira), Samir Ghanem (Taher Hamouda, un collègue d’Amira), Hassan Mostafa (le supérieur hiérarchique d’Amira), Hesham El Ashry (le frère d’Amira), Nabil Badr (Fathi), Mahmoud Shoukoko (Oncle Saqr), Helmy Hilaly (l’inspecteur de police)
Scénario : Hassan Al Imam, Mamdouh El Leithy, Salah Gahin
Adaptation d'un passage du roman de Naguib Mahfouz, Miroirs (1972). Ce roman est constitué de courts chapitres indépendants, chacun évoquant la vie d’un personnage que le narrateur a rencontré à un moment ou à un autre de son existence. Le chapitre qui est à la base du scénario de ce film est intitulé « Abda Souleimane » (en français, éditions Babel, trad. de Najet Belhatem)
Musique : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi, Sayed Darwich
Comédie musicale. Depuis la mort de son père, Amira doit subvenir aux besoins de sa mère ainsi qu’à ceux de ses frères et sœurs. Elle a trouvé un emploi dans une grande administration, au département traduction. Elle a peu de travail car le service compte un trop grand nombre d’employés mais sa gaieté, son charme et son dynamisme ont transformé agréablement l’atmosphère du bureau. Même son chef n’est pas insensible à son charme. Elle fait la connaissance d’Adel Naguib, l’un des cadres supérieurs de l’établissement. Le jeune homme a épousé Amina, la fille du directeur mais lui et sa femme ne s’entendent pas. En fait, Adel ne s’est marié que par ambition professionnelle et il n’éprouve aucun sentiment pour son épouse. Au fil des rencontres, Adel et Amira tombent amoureux l’un de l’autre. Ils se marient en secret…
Notre avis : trois ans après « Méfie-toi de Zouzou », Hassan Al Imam réunit à nouveau Soad Hosny et Hussein Fahmy dans une comédie musicale mais cette fois-ci, le résultat est beaucoup moins convaincant. La mièvrerie imprègne tous les composants de ce second opus : les chansons ressemblent souvent à des comptines enfantines, les danses avec leur chorégraphie sommaire réunissent des « danseurs » dont le seul point commun est un amateurisme appliqué, l’intrigue sentimentale accumule les scènes de déclarations enamourées avec sourires timides et regards extatiques, et pour finir les robes de couleurs acidulées que porte Soad Hosny semblent empruntées à la garde-robes d’une poupée autrichienne. Inutile de préciser qu’il ne reste pas grand-chose de l’univers de Naguib Mahfouz dans cette romance sirupeuse.
Le Suspect de Samir Séif (Al Mashbouh, 1981)
avec Soad Hosny (Batta), Adel Imam (Maher), Said Saleh (Bayoumi, le frère aîné de Maher), Farouk El Feshawi (Tarek, l’officier de police), Fouad Ahmed (Hamouda, le complice des deux frères), Ali El Sherif (Afyonah, un bandit), Saïda Galal (une prostituée), Karim Abdel Aziz (l’enfant de Maher), Mona Abdallah (l’infirmière), Kasem El Daly (le mazoun), Mohamed Ashoub (le barman), Hamdi Youssef (le père de l’officier de police)
Scénario et dialogues : Ibrahim El Mougy et Samir Seif
Adaptation du film Les Tueurs de San Francisco (Once a Thief, 1965) du réalisateur américain Ralph Nelson avec Alain Delon et Jack Palance
Musique : Hany Shenouda
Chronique sociale. Maher est un voleur. Alors qu’il est en train de cambrioler un appartement, il fait la connaissance de Batta, une prostituée qui y reçoit ses clients. Les policiers font leur apparition. Pour leur échapper, Maher se bat comme un beau diable, il est blessé à la jambe mais il blesse à son tour l’officier de police Tarek. Il parvient à s’enfuir et trouve refuge au domicile d’Oum Al Ayyal, la receleuse. Il y retrouve ses deus complices, Bayoumi, son frère aîné et Hamouda. On lui enlève la balle fichée dans sa jambe et une fois rétabli, Maher n’a plus qu’une idée en tête : retrouver Batta. Il erre dans les bars et les cabarets où travaillent les prostituées mais c’est la jeune femme qui le retrouve chez Oum Al Ayyal. Maher et Batta s’avouent leur amour et décident de se marier, malgré l’opposition de Bayoumi, le frère du jeune homme. Quelques mois plus tard, Batta est enceinte. Alors que Maher l’accompagne à l’hôpital où elle doit accoucher, il est arrêté et conduit au commissariat. Là, il retrouve Oum Al Ayyal qui attend d’être interrogée. Elle lui apprend qu’Hamouda avait été arrêté et qu’il les avait tous dénoncés mais que son frère avait réussi à fuir. Dans la cellule où il est transféré, Maher retrouve Hamouda et l’agresse violemment. Pour cette agression, il est condamné à cinq ans de prison. Pendant ce temps-là, l’inspecteur Tarek recherche toujours le malfrat qui l’a blessé…
Notre avis : c’est le premier grand rôle dramatique d’Adel Imam et il s’y révèle remarquable, à la grande surprise de beaucoup (On raconte que même le réalisateur n’était pas au départ favorable au choix d’Adel Imam pour son personnage mais qu’il reconnaitra très vite son erreur d’appréciation.) Dans cette chronique sociale en forme de thriller, l’acteur incarne avec un réalisme stupéfiant, un petit délinquant dont toutes les tentatives pour mener une vie normale sont vouées à l’échec, comme si le destin s’acharnait à le faire replonger dans le monde des voyous et des truands. « Le Suspect » est un film d’action qui évite tout manichéisme. Les personnages sont montrés avec toute leur complexité et sont traités avec la même humanité, les truands comme les flics, les braves comme les lâches. Autour d’Adel Imam, les autres acteurs sont tout aussi sensationnels, notamment Soad Hosny* dans le rôle de la compagne du héros, Saïd Saleh dans celui du frère et Farouk El Feshawi dans celui de l’inspecteur Tarek. Dans ce film, Soad Hosny forme avec Adel Imam l’un des couples les plus émouvants du cinéma des années 80.
*1981 marque le grand retour à l’écran de l’actrice après le semi-échec du film «La Sauvage « réalisé en 1979 par ce même Samir Seif. Cette année-là elle tourne aussi avec Salah Abou Seif, Mohamed Khan et son mari, Ali Badrakhan.
avec Soad Hosny (Afaf), Moamen Hassan (le fils d’Afaf), Nour El Sherif (Shehata Abou Kaf), Ali El Sherif (un des acheteurs), Ibrahim Kadri (l’agent immobilier), George Sedhom (Saad Marzouk, l’ancien propriétaire de l’appartement), Hassan Mostafa (Ali Nachif, l’entraîneur du club), Nabila El Sayed (Kaouther, la collègue d’Afaf), Wahid Seif (le réceptionniste de l’hôtel de passe), Seif Allah Mokhtar (l’assistant d’Ali Nachif), Hayatem (la séductrice), Mohamed Abou Dawoud (l’officier de police)
Scénario et dialogues : Wahid Hamid
Remake d’Adieu, je reste (The Goodbye Girl), un film américain réalisé par Herbert Ross en 1977.Musique : Hany Shenouda
Comédie. Shehata est un jeune footballeur d’Al Minya, la capitale de la Moyenne-Egypte. Il a reçu un télégramme du prestigieux club de Zamalek qui a décidé de l’engager et qui lui demande de rejoindre au plus vite Le Caire. C’est la première fois que Shehata se rend dans la capitale et les difficultés commencent dès sa sortie de la gare. Il hèle un taxi et s’apprête à y monter mais une jeune femme prétend qu’elle lui avait fait signe avant lui. Tandis que la discussion s’envenime, un voleur s’empare du porte-monnaie de l'une et du portefeuille de l'autre puis s’enfuit en prenant le taxi que Shehata et Afaf se disputaient. Les deux antagonistes constatent la disparition de leur argent et s’accusent mutuellement. Ils se retrouvent au commissariat pour s’expliquer. L’officier de police décide de mettre Shehata en cellule. C’est l’entraîneur du club de Zamaleck lui-même qui vient délivrer son nouveau joueur. L’officier de police est confus d’avoir rudoyé une future étoile du football. Shehata et Afaf ressortent libres du commissariat.
Afaf est une infirmière qui depuis la mort de son mari élève seule son fils. Après les mésaventures de la journée, la mère et l’enfant retrouvent la petite chambre qu’ils occupent dans une pension modeste. De son côté, Shehata s’est installé dans un hôtel sans savoir que celui-ci accueille essentiellement des prostituées et leurs clients. Le soir même, des policiers investissent l’établissement et embarquent tout le monde. C’est ainsi que le footballeur se retrouve encore une fois en cellule.
Afaf cherche à acheter un appartement qui puisse l’accueillir elle et son fils. Elle l’a enfin trouvé et a hâte de s’y installer. Pour le récompenser de ses bons résultats, le club de Zamaleck offre à Shehata un logement. Mais ce que vont découvrir Afaf et Shehata, c’est qu’ils ont été victimes d’un escroc et qu’ils vont devoir cohabiter dans le même appartement…
Notre avis : quand elle tourne dans ce film, Soad Hosny est âgée d’à peine quarante ans et elle se trouve déjà au crépuscule de sa carrière. Elle jouera ensuite dans quelques films sans grand intérêt et quittera définitivement le monde du cinéma en 1991. « Un Inconnu dans ma maison » est sa dernière comédie et on doit reconnaître qu’elle n’y brille pas de manière particulière. On est très loin de la star qui dans les années soixante et soixante-dix ravissait le public par sa sensualité, sa bonne humeur et son énergie. Dans ce film, Soad Hosny semble un peu l’ombre d’elle-même donnant consciencieusement la réplique à son partenaire Nour El Sherif. Il est vrai que le scénario n’offre rien d’excitant pour une actrice ou un acteur. On reste dans la comédie gentiment sociale et pleine de bons sentiments. A voir quand même pour la prestation explosive de Nabila El Sayed à qui nous devons l'une des scènes les plus drôles du film.
La Faim d'Ali Badrakhan (Al-Gou’, 1986)
avec Mahmoud Abdel Aziz, Soad Hosny, Abdel Aziz Makhyoun, Yousra, Sanaa Younis, Thoraya Helmy, Samiha Tawfik, Randa, Hanan Suliman
Adaptation de la neuvième partie du roman de Naguib Mahfouz, La Chanson des Gueux (Malhamat Al Harafish, 1977)
Musique : Georges Kazazian
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien
Le Caire, 1887. Un quartier de la capitale est sous la coupe d’un tyran qui avec ses sbires fait régner la terreur. Il rançonne les plus pauvres et défend les intérêts des riches marchands. Farag, un charretier du marché, tue le despote dans un combat. Il devient le nouveau maître du quartier et il épouse Zeinab, la marchande qui avait été maltraitée par l’ancien caïd. Une nouvelle ère semble s’annoncer mais Farag change progressivement. Sa mère lui conseille de profiter de sa nouvelle situation pour s’enrichir. Les riches commerçants du quartier l’intègrent à leur milieu et lui donnent en mariage une de leurs filles. Il est devenu un notable égoïste et corrompu. Zeinab, sa première femme, observe avec désapprobation l’évolution de son mari. Elle ne tardera pas à se révolter. L’occasion se présente avec l’apparition de la disette qui touche les plus pauvres alors que les entrepôts des riches marchands sont pleins à craquer…
avec Soad Hosny (Wafaa), Ahmed Zaki (Hassan), Yousra (Azza), Merna Walid (Salma)
Scénario : Mohamed Sharshar, Essam Ali, Ali Badrakhan
Musique : Ragah Daoud
Production : Mamdouh Youssef
D’après la pièce de théâtre L’Ile aux Chèvres (1950) du dramaturge italien Ugo Betti.
Au moment même où est tourné ce Berger et les Femmes, une autre adaptation de la pièce de théâtre d’Ugo Betti est réalisée par Khairy Beshara avec Nadia Al Gendy et Mahmoud Hemeida sous le titre plus « vendeur » de Désir Sauvage.
Des deux versions, celle d’Ali Badrakhan est sans conteste la plus réussie.
Drame. Wafaa est une veuve d’une quarantaine d’années. Elle vit avec sa fille unique, Salma, une adolescente réservée mais travailleuse, et sa belle-sœur Azza. Les trois femmes habitent une ferme isolée et tentent de survivre en cultivant la terre et en élevant quelques moutons. Un jour, un homme se présente à elles comme un ancien ami du mari de Wafaa. Ils se sont connus en prison et entre eux, ils parlaient souvent de la ferme. Ils s’étaient même promis d’y travailler ensemble, une fois libérés. Effectivement, l’étranger qui s’appelle Hassan connaît tout de la vie des trois femmes. Au début, ces dernières sont très méfiantes mais elles finissent par accepter que l’homme s’installe chez elles pour les aider à exploiter la ferme. Très vite, l’hôte devient l’ami et le confident de Wafaa, d’Azza et même de la jeune Salma…