Drame. Tawfiq (Hussein Riad) est un riche commerçant d’âge mûr qui a réussi en affaires. Une seule chose le chagrine : lui et sa femme Hafida (Amina Rizk) n’ont jamais pu avoir d’enfant. Malgré l’amour qu’il porte à son épouse, il décide de prendre une seconde femme. Une entremetteuse à la langue bien pendue (Wedad Hamdy) lui présente Mahasen (Hoda Soltan), une « artiste » de cabaret qui le séduit immédiatement. L’affaire est conclue : sa seconde épouse emménage chez lui. La première doit s’effacer et s’installe dans un autre appartement de l’immeuble. Mahasen est rejointe par sa fille Leïla (Amal Farid), une jolie étudiante dont l’attitude simple et réservée tranche avec le comportement exubérant de sa mère...
Le Géant (Al Imlaq, 1960) avec Mariam Fakhr Eddine (Nahed), Farid Shawki (Fatouh), Imad Hamdi (Raafat), Mahmoud El Meleigy (Al Esawi), Samia Ayoub (Tahyah), Salah Nazmi (Izzat Abdel Sami), Shafik Nour El Din (Zaki Effendi), Khayria Ahmed (Sanaa), Said Khalil (Haroun), Ahmed Loxer (le procureur), Hussein Riad (apparaît en photo, le père de Fatouh), Mohamed Reda, Muhammed Abaza (le directeur de la prison), Ikram Ezzo (Nadia, la fille de Nahed), Wedad Hamdy (une secrétaire), Mohsen Hassanein, Mohamed Sobeih (un prisonnier)
Scénario : Mahmoud Zulficar, Abdel Haye Adib, Kamal Zulficar
Dialogues : Mohamed Abou Youssef
Musique : Ibrahim Haggag
Après le décès de son père, Fatouh est à la tête de l’entreprise familiale qui se trouve dans une situation financière très délicate. Les créanciers se font de plus en plus pressants. Par miracle, un ancien camarade de classe de Fatouh fait son apparition dans les locaux de la compagnie. Il s’appelle Raafat et c’est un homme très riche. Il est venu présenter à son ancien condisciple ses condoléances pour la mort de son père. Fatouh a une idée : il veut faire croire à Raafat que sa société est florissante pour l’inciter à y investir une partie de sa fortune. Raafat n’est pas dupe : il sait que Fatouh ment et qu’il est à deux doigts de la faillite. Il lui propose néanmoins un accord : il accepte de mettre une grosse somme d’argent dans l’entreprise à condition qu’il en prenne la direction financière. Fatouh est aux anges : il est sauvé ! Très vite la compagnie « Fatouh et Raafat » devient un poids lourd dans les travaux publics. Fatouh travaille jour et nuit et n’a qu’une idée en tête : écraser ses concurrents. Parmi eux, il y a notamment Al Esawi. Ce dernier propose à Fatouh et à Raafat de s’associer sur un gros projet. Fatouh refuse catégoriquement : il reproche à Al Esawi de s’être mal comporté avec son père. Cela, Raafat ne le sait pas et il ne comprend pas l’intransigeance de son associé. Dans le même temps, Nahed, l’une des secrétaires décide de quitter l’entreprise : elle ne supporte plus la brutalité de Fatouh dont elle est secrètement amoureuse. Raafat qui est épris de la jeune femme, comprend que c’est une chance pour lui. Quelque temps plus tard, Fatouh découvre que Nahed et son associé sont fiancés…
Le Vieil Adolescent (El morahek el kabir, 1961) avec Hind Rostom (Sonia), Imad Hamdy (Ahmed), Hussein Aser (Fadel, le régisseur de la propriété d’Ahmed) ; Hussein Ismaël (le secrétaire d’Ahmed), Zizi El Badraoui (Nadia, la fille de Fadel), Youssef Fakhr El Din (Adel, le fils de Fadel et l’assistant d’Ahmed), Nazim Sharawy (Ali), Shahira Kamal (Doria, la femme d’Ali), Samar Atia (Nani), Abdel Ghani El Nagdi (le serviteur), Aida Helal (Zinat), Madiha Salem (Soad, la fiancée d’Adel), Kamal Hussein (docteur Medhat)
Scénario : Mahmoud Zulficar et Mohamed Abou Youssef
Production : les films de l’âge d’or
Ahmed Kamal est devenu très célèbre grâce aux conférences radiophoniques qu’il consacre à l’amour. S’il fait l’éloge de la passion amoureuse, du mariage et de la famille, il rejette tout cela dans sa vie privée. A quarante-cinq ans, il multiplie les aventures amoureuses et trouve ses maîtresses parmi ses innombrables admiratrices. Sonia, une danseuse, le connaît depuis dix ans et rêve de se marier avec lui. Elle voit d’un très mauvais œil toutes ces jeunes femmes tourner autour d’Ahmed et elle est bien décidé à ne pas se laisser oublier. Un soir, Nani, une amie, se présente au domicile du coureur de jupons en compagnie de Zinat, une admiratrice qui rêvait de le rencontrer. Nani les laisse seuls et Ahmed entreprend de séduire la jeune femme. Au moment même où ils s’embrassent, Sonia entre dans l’appartement et chasse Zinat. Mais cette dernière ne s’avoue pas vaincue : le lendemain, elle téléphone à Ahmed qui l’invite à se rendre en sa compagnie dans le domaine qu’il possède à la campagne. A leur arrivée, ils sont accueillis par le régisseur et sa fille, Nadia. Cette dernière est folle de joie et elle se comporte avec Ahmed d’une manière si familière que Zinat en est quelque peu froissée. Par respect des convenances, le séducteur fait passer sa nouvelle conquête pour sa secrétaire…
Notre avis : une comédie sentimentale qui réunit Hind Rostom et Imad Hamdy. Malgré leur différence d’âge (le second a vingt-deux ans de plus que la première !), cela fait près de quinze ans qu’ils se retrouvent régulièrement sur des tournages et dans ce film, leur complicité est évidente. Cela ne suffit pas à faire de ce « Vieil Adolescent » une comédie accomplie. Imad Hamdy joue dans un registre qui n’est pas le sien et on sent dans son jeu une certaine maladresse. Hind Rostom est plus convaincante dans son rôle de femme hargneuse et énergique. Dommage qu’au tout début du film, elle exécute un numéro de danse où elle pousse le mimétisme avec Marilyn Monroe beaucoup trop loin pour ne pas sombrer dans le ridicule.
Des Années d'Amour (Sanawat El Hob, 1963)avec Nadia Lutfi (Nadia), Chukry Sarhan (Adel), Mohamed Awad (le cousin d’Adel), Layla Taher (amie de Nadia), Mahmoud Azmy (Fathy, le frère d’Adel), Zeinab Sedky (la mère d’Adel et Fathy), Fifi Saheid (la mère de Nadia), Abdel Azim Kamel (le père de Nadia), Soheir Zaky (la danseuse), Layla Yousry (la servante)
Scénario : Amin Youssef Ghorab
Production : Abbas Helmy
Drame sentimental. Nadia et Adel se sont rencontrés dans le train. Ils s’apprécient beaucoup et ils décident de se revoir. Mais Adel ne se présente pas à leur rendez-vous. Il a subitement quitté Le Caire sans pouvoir prévenir Nadia. Il lui écrit une lettre dans laquelle il explique son absence. Malheureusement la jeune femme ne la reçoit pas. Par désespoir, elle accepte d'épouser le frère de celui qui semble vouloir la fuir. Quelque temps après le mariage, Adel refait son apparition…
Notre avis : un mélodrame élégant qui rappelle certains films italiens de la même époque (On y entend beaucoup de mandolines !). Depuis le début des années 60, Nadia Lutfi a conquis le cœur du public en incarnant la jeune égyptienne moderne tourmentée par l’amour et les questions existentielles. C’est ce même personnage que nous retrouvons ici, dans une version très fleur bleue. Plus embêtant : dans le rôle du cousin d’Adel, le jeune Mohamed Awad qui commence sa carrière de pitre fatigant.
La Rebelle (Al Moutamaridah, 1963) avec Sabah (Sawsan), Ahmed Mazhar (Sami), Fouad El Mohandes (Wadji, l’ami de Sami), Mahmoud Morsi (Kamel Sabri, l’acteur de théâtre), Nadia El Noqrachi (Nabilah, la petite amie de Wadji), Abdel Khaleq Saleh (le père de Sawsam), Aziza Helmy (la mère de Sami), Edmond Tuema (Costa, le fabricant de soda), Samiha Ayoub (l’actrice Qadriah), Abdel Aziz Kamel (le collectionneur de tableaux), Ismaïl (un membre de la direction de l’usine textile)
Scénario : Diaa El Din Baybars
Chansons et musique : Hussein Al Sayed, Mohamed Al Muji, Mounir Mourad
Production : Les films Masr al Jadida
Sawsan est une jeune fille très riche qui croit que tout peut s'acheter, même les êtres humains. Son père est un chef d’entreprise prospère qui lui passe tous ses caprices. Elle s’est entichée d’un comédien Kamel Sabri et elle a acheté toute les places du théâtre dans lequel sa troupe se produit afin d’être la seule à assister à la représentation. Elle a organisé une petite réception en l’honneur de Kamel et de ses collègues. Le comédien est épaté par la fortune de Sawsan et de son père et il comprend très vite le bénéfice qu’il va pouvoir en tirer. Kamel est fiancé à l’une des comédiennes de sa troupe mais celle-ci consent non sans réticence à s’effacer pour le bien de leur compagnie. Peu après, le père de Sawsan meurt brutalement et c’est la jeune femme qui prend la direction de l’usine de textile paternelle. Parmi les employés, il y a Sami, un artiste peintre qui est chargé de concevoir de nouveaux motifs pour les tissus imprimés que produit l’entreprise. Il a accepté ce travail pour pouvoir soigner sa mère très malade. Sami est secrètement amoureux de Sawsan. Il a peint de nombreux portraits de la jeune femme mais il s’est toujours bien gardé de lui avouer son amour. Un jour, Sawsan, qui a beaucoup d’admiration pour les créations de Sami, lui demande de jouer son soupirant pour exciter la jalousie de Kamel et tester ses sentiments. Le peintre refuse net de se prêter à ce petit jeu…
Notre avis : une excellente comédie reposant sur une observation très fine des relations complexes qui se nouent entre l’amour, l’art, le pouvoir et l’argent. La grande force du film, c’est qu’il tourne le dos à tous les clichés attendus (l’artiste est forcément pur et désintéressé tandis que le patron ou la patronne d’une grande entreprise est nécessairement un vil exploiteur.). Dans le rôle de la riche héritière, tantôt exaspérante, tantôt attachante, Sabah se révèle une actrice de premier ordre. Avec « La Rebelle », Mahmoud Zulficar a su conjuguer élégance et intelligence pour nous offrir un divertissement de haute tenue. Se gardant de toute caricature facile, il pose sur les mœurs de ses contemporains un regard plein d’ironie mais aussi de bienveillance.
Le Prix de l’Amour (Thaman Al-Hob, 1963) avec Maryam Fakhr Eddine (Soad Hanem), Layla Taher (Inayat, l’amie de Soad), Fouad El Mohandes (Hussein, l’avocat de Soad), Abdel Khalek Saleh (Alawi), Chukry Sarhan (Salah, le fils d’Alawi), Nahed Samir (Sonia, la femme d’Alawi), Zeinab Sedky (la mère d’Alawi), Hassan Anis (l’avocat), Ali Oraby (le chauffeur de taxi), Ahmed Al Haddad (Mabrouk, l’employé d’Alawi), Layla Yousry (la servante de la maîtresse de Salah), Soheir Zaky (danseuse et maîtresse de Salah)
Scénario : Mohamed Abou Youssef et Mahmoud Zulficar
Musique de danse : Attia Sharara
Musique du générique : Canadian Capers (Earl Burtnett, Gus Chandler, Bert White, Henry Cohen)
Production : Aflam Misr Algadida et Aflam Alshams
Alawi avait gaspillé toute sa fortune ainsi que celles de sa femme et de sa mère. Heureusement, il avait hérité de son frère Abbas, ce qui lui avait permis de retrouver une certaine aisance financière. Mais c’était sans compter un petit détail : son frère, après la mort de son épouse, s’était remarié en secret avec une jeune femme, Soad Hanem. Quand celle-ci avait décidé de faire valoir ses droits, Alawi lui avait fait un procès qu’il avait gagné. Mais l’obstination de l’avocat de la veuve finit par payer et deux ans plus tard, Alawi doit restituer tout l’héritage de son frère à sa belle-sœur. Le vieil homme réunit un conseil de famille et il est décidé que pour éviter la ruine, son fils Salah devra épouser l’héritière. Salah ne travaille pas et passe ses nuits à boire en compagnie de femmes légères. Craignant de devenir pauvre et de devoir travailler, il accepte la mission. Salah téléphone à Soad Hanem afin de prendre rendez-vous avec elle. La jeune femme accepte de le recevoir mais sur les conseils de son avocat, c’est son amie Inayat qui se fera passer pour elle lors de cet entretien…
Notre avis : une comédie gentillette dans laquelle toute une famille finit par retrouver sa fortune grâce à l’amour. Difficile de concevoir une morale plus « bourgeoise » ! Le premier rôle féminin est dévolu à Maryam Fakhr Eddine qui joue son personnage habituel de jeune femme élégante et désespérément convenable (les réalisateurs oublient trop souvent qu’elle est bien plus intéressante en garce ou en femme fatale.). Le film souffre aussi de son esthétique très théâtral : on a l’impression que les personnages passent la majeure partie de leur temps à pérorer au salon, confortablement assis sur le canapé ou dans des fauteuils. Autre défaut majeur du film : les pitreries d’Ahmed Al Haddad fatiguent très vite et le réalisateur a la très mauvaise idée de solliciter celui-ci bien au-delà de ce qu’exigeait le scénario. Dans la première partie, son interminable numéro d’homme ivre est particulièrement exaspérant.
Vacances d’Amour (Agaza Gharam, 1967)avec Fouad El Mohandes (Magdi), Shwikar (Layla), Nagwa Fouad (Elham), Salah Nazmi (Sabri, le mari d’Elham), Naima Wasfi (Zahira), Hassan Mostafa (Ahmed Papadopoulou), Mohamed Shawky (le portier), Ragaa Sadiq (Adila), Hussein Ismaïl (Attia), Mary Bay Bay (Bahija)
Scénario : Farouk Sabri
Musique : Mounir Mourad
Chansons : Hussein El Sayed
Comédie. Magdi qui travaille comme ingénieur à Assouan rentre au Caire pour des vacances. Il a hâte de retrouver sa femme Layla et ses deux enfants. Et pour fêter son retour, il espère bien passer leur première soirée commune en amoureux avec sa femme. Cette dernière est médecin à l’hôpital et son activité lui laisse peu de loisir. Elle reste très souvent tard le soir à l’hôpital mais aujourd'hui, elle est là, prête à satisfaire tous les désirs de son petit mari. Tout s’annonce au mieux : les enfants sont au lit, Layla a passé sa plus belle robe. Las ! Le téléphone sonne. Layla est rappelée à l’hôpital pour une urgence. Elle se change et disparaît au grand dam de Magdi qui reste seul à se morfondre. Mais son dépit est de courte durée car en sortant sur le balcon de leur appartement, il retrouve Elham, la voisine qui prend l’air du soir. Elle aussi est seule : son mari est encore absent alors que c’est le jour de son anniversaire. Entre l’époux délaissé et l’épouse abandonnée, la complicité est immédiate. Le lendemain, Layla est toujours à l’hôpital. Le soir venu, Magdi met les enfants au lit après le dîner puis prépare une petite collation pour sa femme qui ne devrait plus tarder à rentrer. Il l’imagine déjà en train de danser pour lui. Soudain la sonnerie de l’entrée retentit. C’est sa voisine en déshabillé. Elle entre prétendant qu’il lui faut téléphoner alors que son appareil est en panne. En fait elle est venue avec la ferme intention de séduire son voisin. Ce dernier s’apprête à céder aux avances de la pulpeuse Elham quand la sonnerie de l’entrée retentit à nouveau. Cette fois-ci, c’est le concierge. Pour expliquer la présence de la jeune femme chez lui, Magdi explique qu’elle est passée pour téléphoner car son appareil est en panne. Pas de chance : on entend le téléphone sonner chez Elham…
Notre avis : la question du couple dans la société de son temps est la grande affaire de Mahmoud Zulficar et il l'aborde avec le même talent aussi bien sous l'angle du drame que de la comédie. "Vacances d'Amour" est une comédie de moeurs à l'américaine. On sent l'influence de Billy Wilder dans ce portrait d'un petit bourgeois à l'épreuve de la tentation. Distrayant.
La Beauté de l’Amour (Rawaat el-hob, 1968)avec Naglaa Fathy (Heyam), Rushdy Abaza (Ahmed Ragab), Yehia Chahine (l’écrivain Mahmoud Salem), Madiha Hamdy (Hoda, la soeur), Mahmoud El-Meleigy (l’oncle de Heyam), Imad Hamdi (le père de Heyam), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan, le mari d’Hoda), Aleya Abdel Moneim (la femme de l’oncle), Nadia Seif El Nasr (la mère d’Heyam), Karima Al Sherif (Fawzia), Mokhtar El Sayed (le médecin)
Une histoire d’Hala Al Hafnawi
Scénario et dialogues : Abdel Halim Nasr
Musique : Fouad El Zahry
Drame. Après la mort de son père, Heyam trouve du réconfort auprès de son oncle qui l’a invitée à séjourner quelque temps chez lui. L’homme s’aperçoit qu’elle lit fréquemment les ouvrages de Mahmoud Salem. Sa nièce lui explique qu’elle apprécie tout particulièrement chez cet écrivain ses conceptions très progressistes sur la liberté individuelle. Son oncle lui apprend qu’il est l’avocat et l’ami de Mahmoud Salem et qu’il va l’inviter à dîner pour qu’elle puisse faire sa connaissance. Entre l’écrivain et sa jeune lectrice, l’entente est immédiate. Ils se revoient souvent. L’homme d’âge mûr devient le mentor de la jeune femme, l’incitant à reprendre des études. C’est ainsi qu’Heyam finit par épouser Mahmoud Salem, malgré l’opposition de tous ses proches. Mais dès la nuit de noces, Heyam perd toutes ses illusions. Son mari se révèle brutal et égoïste. Sans aucune considération pour ses appréhensions, il se jette sur elle et la viole. Le traumatisme est considérable. Très vite, la jeune femme comprend que son mari la considère dorénavant comme sa chose et que le mariage sera pour elle une prison. Quatre mois après leur union, Heyam quitte le domicile conjugal pour se réfugier chez sa sœur et son beau-frère. En chemin, elle est renversée par une voiture. Le conducteur est Ahmed Ragab, un ingénieur qui collectionne les aventures amoureuses. Heureusement, Heyman n’a rien. Les deux personnages échangent quelques paroles et l’un comme l’autre comprend que cette rencontre va sans doute bouleverser son existence…
Dans ce film, Naglaa Fathy et Rushdy Abaza sont amants. Certains commentateurs ont dénoncé le caractère immoral d’une telle situation, soulignant que lors du tournage l’actrice a juste dix-sept ans tandis que son partenaire en a 42.
Notre avis : Mahmoud Zulficar veut à tout prix nous émouvoir et il ne lésine pas sur les effets faciles et les coups de théâtre plus ou moins prévisibles. Il y a beaucoup d’accidents, de piéton, de voiture et d’avion ; certains heureux (début d’un amour) et d’autres malheureux (fin d’un amour). Evidemment, la jeune héroïne pleure beaucoup et tient constamment à la main un petit mouchoir pour essuyer ses larmes. Bref, on est en plein mélodrame et si on avait des doutes, la musique lourde, pathétique et ô combien envahissante nous le rappelle à chaque instant !
Histoire de 3 filles (Hekayt 3 banat, 1968) avec Soad Hosny (Shahira), Hassan Youssef (Rafaat), Shams El Baroudi (Ragah), Mohamed Reda (Aziz El Balti), Samia Shoukri (Amal), Youssef Fakhr El Din (Shoukry, le jeune ingénieur qui travaille pour Mahmoud Fahmy)), Adel Imam (Fahmy, le secrétaire d’Aziz El Balti), Fifi Youssef (Nour, (Nour, la servante des deux cousines), Alya Abdel Moneim (la mère de Rafaat), Hussein Ismaïl (le portier), Baligh Habashy (le collaborateur de Rafaat), Sayed Abdullah (le voisin), Imad Hamdi (Mahmoud Fahmy), Nadia Seif El Nasr (la femme de Mahmoud Fahoum), El Deif Ahmed (Hassan)
Scénario : El Sayed Bedeir, Mohamed Salah Abou Seif
Musique : emprunts divers à des BO américaines ou à des compositeurs de musique légère : Johnny Keating (BO du film Hotel, 1966 ), Nino Oliviero et Bruno Nicolai (BO du film Go, Go, Go World!, 1964), Les Baxter (My Love and the Sea)
Production : Union Films (Abbas Helmy)
Shahira et Amal sont deux cousines qui vivent dans le même appartement à Alexandrie. Shahira est une artiste qui travaille dans un théâtre appartenant à Aziz El Balti, un riche homme d’affaires qui a quatre épouses. Elle doit sans cesse repousser les avances de son patron qui rêve d’en faire sa maîtresse. Elle le fait avec tact car elle ne souhaite pas le froisser : il s’est toujours montré très généreux avec elle. Shahira fait la rencontre du jeune Rafaat qui circule dans les rues d’Alexandrie dans une luxueuse voiture de sport. Ils sortent ensemble à plusieurs reprises mais Shahira a vite compris que ce garçon est un séducteur qui n’a qu’une idée en tête : la mettre dans son lit. Elle se joue de lui un certain temps puis finit par rompre.
Amal est quant à elle secrétaire dans une société dirigée par Mahmoud Fahmy. Ce dernier, homme d’âge mûr, marié et père de deux enfants est tombé amoureux de sa jeune secrétaire. Amal n’est pas insensible à son charme et elle accepte de sortir avec lui.
Les deux cousines reçoivent Ragah une amie qui vient du Caire pour se reposer et profiter de la plage. La jeune femme ne tarde pas à faire la connaissance de Rafaat. Ce dernier est bien décidé à en faire sa prochaine conquête et pour cela il use des mêmes stratagèmes qu’avec Shahira.
L'Amour en 1970 (Hob al Sanat 70, 1969)avec Ahmed Ramzy (Sherif), Mohamed Awad (Mohsen, le cousin de Sherif), Nawal Abou El Foutouh (l’assistante de Sherif), Nelly (Noura), Habiba (Hanan), Nahed Yousri (Nardina), Mohamed Shawki (l’oncle de Sherif), Kanan Wasfy (Adnan), Hassan Hafify (Hassan), Mimi Gamal (Doris), Aleya Abdel Moneim (la mère de Noura)
Scénario : Hami Saif El Nasr
Adaptation de la comédie Boing Boing du dramaturge français Marc Camoletti, une adaptation sans doute inspirée de celle réalisée aux Etats-Unis en 1965 par John Rich avec Tony Curtis et Jerry Lewis
Musique : orchestre Al Masiah
Production : Abbas Helmy
Comédie. Sherif a quitté son village natal pour étudier au Caire. Il prétend préparer un doctorat mais en fait, il mène grande vie, accumulant les conquêtes féminines. Il a ouvert un bureau s’occupant du fret aérien. Il peut ainsi rencontrer des hôtesses du monde entier. Au moment où commence l’histoire, Sherif a trois maîtresses, trois hôtesses de trois nationalités différentes et avec trois emplois du temps différents. Il peut ainsi organiser sa vie amoureuse sans qu’aucune de ces femmes ne tombe nez à nez avec les deux autres. Mais un jour son cousin, un paysan un peu fruste, sonne à sa porte. Il est envoyé par son père, l’oncle de Sherif, qui souhaite mettre un terme aux études trop coûteuses de son neveu…
Notre avis : deuxième adaptation égyptienne de la pièce à succès de Marc Camoletti après celle de Nagdi Hafez réalisée en 1968 et intitulée "Poursuite Amoureuse". Elle est peut-être un peu plus fidèle à l'original que sa devancière mais pas forcément plus réussie. A voir exclusivement pour la pétillante Nelly qui joue, chante et danse avec toute la flamme de ses vingt ans.
La Fille du Music-hall (Fatat El Esste'rad, 1969) avec Soad Hosny (Fayza), Hassan Youssef (Ahmed Alawi), Fifi Youssef (la mère d’Ahmed), Adel Imam (Fahmy, l’assistant d’Ahmed), Farouk Falawkas (le serviteur d’Ahmed), El Sayed Radi (le metteur en scene), Aleya Abdel Moneim (la mère de Fayza), Hamed Morsi (le professeur de chant), Abdel Moneim Madbouly (lui-même), Atef Makram (le frère de Fayza)
Scénario : Mohamed Abou Youssef
Musique : Mounir Mourad
Production : Abbas Helmy
Adaptation du Milliardaire de George Cukor (1960)
Ahmed Alawi a hérité de la fortune de son père et il mène une existence oisive et insouciante. Un jour il apprend dans un magazine qu’une compagnie de danse prépare un spectacle dans lequel on tournera en dérision sa vanité et son arrogance. Ahmed décide aussitôt de se rendre au théâtre qui héberge la troupe pour protester. Il tombe en pleine séance de travail : c’est Fayza, la vedette du spectacle qui répète l’un de ses numéros avec ses danseurs. Le riche héritier est subjugué par la beauté de la jeune artiste. Pour la séduire, il va cacher sa véritable identité…
Notre avis : tenter de faire un remake ou même une adaptation du « Milliardaire » est forcément une opération à haut risque. N’est pas Marilyn Monroe ou Yves Montand qui veut. Contre toute attente, cette « Fille du Music-Hall » n’est pas indigne de son célébrissime modèle et c’est essentiellement grâce au talent et au charme de Soad Hosny. Précisons tout de même que sa prestation n’atteint pas le niveau de celle qu’elle donnera en 1972 dans la comédie musicale « Méfie-toi de Zouzou. ». Cela dit, le point faible de ce film reste Hassan Youssef : difficile de faire plus inexpressif dans le jeu.
Les Secrets des Filles (Asrar Al Banat, 1969) avec Nelly (Mona), Hassan Youssef (Ahmed), Fatima Mazhar (Elham), Nagla Fathy (Sonia), Youssef Fakhr El Din (Samir),Tawfik El Deken (le père d’Elham), Mohamed Reda (le père de Sonia), Poussy (Nani), Mimi Chakib (la mère de Nani), Fifi Youssef (la directrice), Nazim Sharawy (le père d’Ahmed), Zizi Mustafa (Sounia, danseuse et belle-mère de Sonia), Samir Wali Eddine (le père de Mona)
Scénario : Abdel Fattah El Sayed, Farouk Sayed, Adli El Moled
appréciation : 1/5
L’intrigue du film tourne autour de plusieurs lycéennes scolarisées dans la même institution. Elles connaissent toutes des situations familiales difficiles.
Les parents de Mona sont séparés. Pour ne pas irriter leurs nouveaux compagnons respectifs, le père et la mère rejettent leur fille. Cette dernière n’en peut plus de se sentir de trop. Elle décide de fuguer. Heureusement, elle est aimée par Ahmed qui l’accueille chez lui. Le soir il l’invite dans un cabaret. Elle s’aperçoit avec horreur que sur la scène de celui-ci, c’est sa belle-mère qui danse tandis que son père s’alcoolise à une table.
Sonia a un père tyrannique qui refuse qu’elle sorte avec des amies. Elle est courtisée par Samir, le meilleur ami d’Ahmed. Elle échange avec lui une correspondance passionnée.
Elham est celle qui connaît la situation la plus dramatique : son père est un alcoolique sans emploi et sa mère est gravement malade. Pour acheter les médicaments et nourrir ses petits frères, elle vole le bijou de l’une de ses camarades.
La Femme de mon Mari (Emra'at Zawgy, 1970)
avec Salah Zulficar (Adel), Nelly (Samia), Naglaa Fathy (Wafaa), Hassan Mostafa (Mamdouh), Mimi Gamal (Nani), Hussein Ismael (le père de Wafaa), Anwar Madkour (le médecin), Mokhtar El Sayed (le serveur), Layla Yousry (la bonne)
Scénario : Abou El Seoud El Ebiary
Musique : Ted Heath (Hot Summer Night), Fathy Koura, Mounir Mourad
Production : Naguib Khoury
Cela fait trois ans que Samia mène une vie heureuse avec Adel, un pilote de ligne. Un jour, son amie Wafa se présente à son domicile : celle-ci vient de quitter Alexandrie pour des raisons professionnelles et elle est à la recherche d’un logement. En attendant d’en trouver un, Samia lui propose de s’installer chez elle. Peu après, Samia subit un examen médical et apprend que son cœur est très malade. Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Elle décide de trouver une remplaçante auprès de son mari et son choix se porte tout naturellement sur Wafa. Son état la contraignant à garder le lit, elle incite son amie et son mari à sortir ensemble tant et si bien qu’ils finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. C’est alors que Samia apprend qu’elle avait reçu par erreur des résultats d’examen qui concernaient un autre patient. En réalité, elle se porte à merveille…
Notre avis : c’est le dernier film de Mahmoud Zulficar (Il meurt le 22 mai 1970 à l’âge de 58 ans.). Pour cette comédie romantique, il a réuni autour de son frère Salah, deux jeunes actrices à l’aube d’une grande carrière, Naglaa Fathy et Nelly. L’année précédente, il avait déjà fait jouer celles-ci ensemble dans « Les Secrets des Filles » qui était, il faut bien l’avouer, l’un de ses plus mauvais films. « La Femme de mon Mari » est bien plus réussi. Il y a certes quelques longueurs (les scènes de disputes qui suivent la consultation chez le médecin sont un peu répétitives.) et le mélange des genres ne fonctionne pas toujours. Il n’empêche que les acteurs sont formidables et qu’on a plaisir à suivre les tribulations de ce singulier trio amoureux. Et puis, Mimi Gamal est irrésistible en bonne copine qui ne rate jamais une occasion pour pourrir la vie de ses amies. Les censeurs se sont émus que dans les premières minutes du film, les deux jeunes époux échangent un nombre incalculable de baisers. C’est sans doute pour cette raison que nous apprécions tout particulièrement cette séquence initiale.
Hommes Sans Traits (Regal Bela Malam, 1970)
avec Nadia Lutfi (Layla), Salah Zulficar (Ahmed), Mahmoud El Meleigy (le père d’Ahmed), Aida Kamel (Firdous), Mahmoud Sobi (le médecin), Abdel Hamid Anis (l’agent de police), Ezz Eddin Islam (Chakir Bey), Seham Fathy (Touha), Soheir Fakhry (Amina, la fille de Chakir), Badr Nofal (Hosni)
Scénario : Mohamed Othman
Musique : encore un de ces innombrables films des années 70 qui exploitent le pathos un peu mièvre de l’adagio du concerto d’Ajanruez de Rodrigo. On peut même y entendre la version chantée de Richard Anthony !
Drame. Ahmed fait la connaissance de Layla dans l’avion qui le ramène en Egypte. Ils sympathisent immédiatement. Layla se confie à son nouvel ami. Elle lui raconte comment certains hommes ont abusé de sa faiblesse et comment elle fut contrainte de se prostituer. Les deux jeunes gens se revoient à plusieurs reprises et finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. Ahmed annonce à son père qu’il souhaite épouser Layla mais le vieil homme refuse une telle union. Pour éloigner son fils de la jeune femme, il finit par prétendre qu’il fut autrefois l’un de ses clients…