إخراج : سعد عرفه
La Confession a été réalisée par Saad Arafa en 1965.
Distribution : Yehia Chahine, Faten Hamama, Salah Mansour, Madiha Yousri, Galal Eissa, Ahmed Louxer
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Andre Ryder et Ahmed Shafek Abou Auf
Production : Helmy Rafla
Yehia Chahine |
Madiha Yousri |
Galal Eissa et Faten Hamama |
Galal Eissa |
Faten Hamama |
Salah Mansour et Yehia Chahine |
Ahmed Louxer |
Ahmed Louxer et Salah Mansour |
Résumé
Nous sommes sur une île dont on
exploite les carrières de pierre. Ahmed et Nawal sont deux enfants qui ne se
quittent jamais. Le garçon vit avec son
grand frère, Ibrahim. Nawal vit avec ses parents. Ibrahim et Abbas, le père de la petite fille, sont tous les deux
mineurs. Les deux enfants vivent dans l’insouciance mais le malheur guette.
Premier drame : depuis un certain temps, les parents de Nawal ne s’entendent
plus. Aziza, sa mère, ne cache plus le désir qu’elle éprouve pour d’autres
hommes. Un jour elle disparaît. Second drame : Ibrahim doit quitter l’île.
Ahmed et Nawal ne se verront plus. Les années passent. Un beau jour Ibrahim et
son petit frère qui est devenu un jeune homme font leur retour sur l’île. Ils
retrouvent Nawal et son père. La petite fille est devenue une jeune femme
séduisante. La complicité qui unissait les deux enfants se transforme en amour. C’est sans compter le
père dont l’humeur s’est assombrie.
Outre la disparition de sa femme, il a été victime d’un accident qui l’a laissé
diminué. Quand il voit sa fille flirter avec le frère de son collègue, il
devient fou furieux. Pour poursuivre ses études Ahmed s’installe au Caire. Les deux amoureux sont à nouveau séparés.
Troisième drame : le père de Nawal meurt noyé lors d’une sortie en mer
avec un ami. La jeune femme reste seule. Progressivement, elle se rapproche d’Ibrahim.
Elle finit par accepter de l’épouser. Ibrahim
souhaite annoncer à son frère l’heureux événement. Le couple arrive à l’improviste
chez Ahmed. Ce dernier et la jeune femme ont du mal à cacher les sentiments qu’ils
éprouvent l’un pour l’autre. Quand le garçon apprend la « bonne nouvelle »
qu’on est venu lui annoncer, il devient fou de rage. Le lendemain soir, tous
les trois se rendent à la fête foraine. Ahmed
et Nawal ont pris place dans l’une des nacelles de la grande roue. Ils peuvent
parler librement. Ahmed annonce à la jeune femme le terrible secret qu’il a
découvert par hasard : sa mère est devenue une prostituée qui racole les
clients dans les rues de la capitale. Nawal ne peut supporter un tel
déshonneur. Elle se jette dans le vide.
Critique
Ce mélodrame
égyptien a toutes les apparences d’une
tragédie grecque. On y retrouve la fatalité, les amours impossibles, la
culpabilité, la honte, la solitude, la
chute etc. Mais le lieu, tout d’abord : une île méditerranéenne d’une
blancheur éblouissante. Les hommes y mènent une existence difficile. Ce sont
des mineurs qui tout le jour taillent la pierre dans des galeries où règne une
chaleur suffocante. Cette île est une
prison à ciel ouvert et il est bien difficile de s’en évader. Nawal, l’héroïne,
ne la quittera qu’une fois ; elle en mourra.
Faten Hamama trouve dans ce film l’un de ses grands
rôles*, celui d’une jeune fille que la fatalité accable sans répit. A chaque
coup du destin, sa petite silhouette
noire semble se rétracter un peu plus . Nulle révolte, nulle colère contre
cette injustice qui la condamne au malheur mais une résignation sans limite
comme si elle devait payer pour quelque chose ou plutôt pour quelqu’un. Et ce
quelqu’un , c’est bien sûr sa mère qui a fui l’île pour assouvir sa sensualité
dévorante. Le personnage est joué de manière magistrale par Madiha Yousri . Et
quand on la retrouve se prostituant dans les rues du Caire, son visage
impressionne par la force maléfique qui s’en dégage
La faute de sa mère, Nawal devra le payer de sa vie
même. Dans la tragédie le dévoilement de la vérité est souvent catastrophique.
Dans Confession, cette vérité sort de la bouche de l’être aimé ce qui la rend encore
plus insupportable. Nawal n’a plus d’issue : elle se jette du haut d’une grande roue de fête foraine comme les héros antiques se précipitaient
dans le vide du haut d’une falaise ou d’une tour. Forcément tragique !
* Période faste pour l’actrice. Cette même année 1965, elle triomphe dans
le Péché d’Henry Barakat. Ce film est considéré comme le chef d’œuvre du
réalisateur. Le Péché occupe la deuxième place dans la liste des quinze
meilleurs films égyptiens de tous les temps.
Appréciation : 4/5
****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin