إخراج : فطين عبد الوهاب
Fateen Abdel Wahab a réalisé La Troupe Joyeuse en 1970.
Distribution : Mohamed Roushdy ,Chams El Baroudi, Nagwa Fouad, Tawfik El Deken, Samir Ghanem, George Sedhom, Ahmed El Deif
Scénario : Abdel Fattah El Sayed et Adly El Mowalid
Musique : Baligh Hamdy
Ahmed El Deif, Samir Ghanem, George Sedhom |
Tawfil El Deken, Nagwa Fouad, Chams Al Baroudi |
Mohamed Roushdy |
Samir Ghanem |
Résumé
Quatre amis pêchent sur la plage. L‘un d’entre eux ramène sur le rivage une valise qui s’était accrochée à son hameçon. Les garçons ne se sont pas aperçus qu’ils ne sont pas seuls sur cette plage : en embuscade, il y a un gang qui veut récupérer la valise car elle contient de la drogue mais il y a aussi la police qui veut arrêter en flagrant délit les gangsters. Quand ces derniers passent à l’action pour récupérer le précieux bagage, les policiers sous la direction de l’officier Roshdy interviennent. L’affrontement est bref et violent. Les malfrats parviennent à fuir après avoir éliminé Mokhtar l’un des leurs qui venait d’être appréhendé. Les représentants de la loi arrêtent les quatre pêcheurs mais ils les libèrent très vite, convaincus de leur innocence.
Au commissariat, Roshdy interroge Mona : cette jeune femme est à la fois la voisine des quatre amis, l’employée de Salim, le chef de la bande qui dirige un cabaret et la cousine de Mokhtar. Elle ne sait rien du trafic de drogue auquel se livre son patron et apprend avec stupeur et chagrin la mort de Mokhtar ainsi que son implication dans cette entreprise criminelle. Elle devra poursuivre ses activités dans le cabaret de Salim et surtout ne rien dire de l’entretien qu’elle vient d’avoir au commissariat : il en va de sa vie.
Pour démanteler le réseau, Roshdy veut l’infiltrer. Il se fait passer pour le frère de Mona de retour d’Australie. Il offre ses services à Salim qui accepte, trop content de trouver un remplaçant à Mokhtar.
Après de nombreuses péripéties, et grâce à l’aide des quatre amis qui pourtant enchaînent les gaffes et les maladresses , tous les membres de la bande seront arrêtés.
Appréciation : 2/5
Critique
Au scénario de cette Troupe (pas si) Joyeuse, on retrouve Abdel Fattah El Sayed. C’est le dernier film qu’il écrit, il meurt peu après. Ce scénariste commence sa carrière dans les années cinquante et il apparaît au générique de certaines comédies d’Ismaël Yassin. Dans les années soixante, il fait équipe avec un jeune confrère, Adly El Mowalid. Le tandem est l’auteur de quelques navets fameux. Citons par exemple, Une Fille Turbulente de Houssam Al Din Mustafa et Les Secrets des Filles de Mahmoud Zulficar.
La Troupe Joyeuse est tout de même plus réussie que les deux films que nous venons de citer mais cela reste un produit standard qui exploite tous les procédés de la comédie populaire des années soixante. De film en film, on retrouve les mêmes scènes sur la plage, avec les mêmes filles en maillot de bain et les mêmes danses sur le sable. Le public raffole de cette atmosphère estivale et il se passionne pour les aventures sentimentales de ces bandes de jeunes sympathiques et propres sur eux, répliques égyptienne des yé-yé européens. Donc, inutile de chercher dans ce film la moindre originalité et la présence du Faten Abdel Wahab à la réalisation ne change rien à l’affaire.
Cette comédie musicale est construite autour du trio comique Les Trois Lumières du Théâtre (Thalathy Adwa’a El Masrah) très célèbre dans les années soixante. El Deif Ahmed, George Sidhom and Samir Ghanem enchaînent les tournages et c’est toujours des comédies aux intrigues bâclées, prétextes à chansons niaises et à gags éculés. La filmographie des Trois Lumières du Théâtre est de même nature que celle de nos Charlots hexagonaux. Dans les deux cas, on sent l’empressement des producteurs à exploiter un filon qui peut se tarir d’un moment à l’autre. Pour les trois artistes égyptiens, ce sera effectivement bien court puisque l’un d’eux, El Deif Ahmed, meurt en 1970, l’année de la sortie de cette Troupe Joyeuse, à l’âge de trente-quatre ans. (Un scénariste et un acteur meurent peu après le tournage de ce film : doit-on parler de malédiction ?)
On notera pour la fin, la présence de Shams El Baroudi et de Nagwa Fouad dans les deux principaux rôles féminins. La première, en passe de devenir le sex symbol du cinéma des années 70, paraît bien terne face à la seconde. On appréciera tout particulièrement cette incroyable scène de danse orientale sur canapé où Nagwa Fouad fait montre d’une fougue et d’une sensualité rarement vus à l’écran. La véritable vedette de ce film, c’est elle.
Appréciation : 2/5
**
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin