Réalisateur
et scénariste, Mahmoud Farid commence sa carrière cinématographique aux studios Misr en
1940. Pendant plus de vingt-ans, il est l’assistant des réalisateurs les plus
en vue de son temps. Ce n’est qu’en 1963 qu’il réalise son premier film. On lui
doit essentiellement des comédies populaires.
Six films de Mahmoud Farid ont été mentionnés dans ce blog :
avec Farid Shawqy (Helmy), Mahmoud El Meleigy (Marzouk), Layla Taher (Soad, la fiancée de Marzouk), Mohamed Reda (Sayed Abdel Latif, un riche commerçant), El Deif Ahmed (Othman, le domestique d’Helmy), Kamel Anwar (le chauffeur de taxi), Mimi Gamal (Mimi),Karima El Sherif (Karima), Mohamed Shawky (le mathoum), Fathya Abdul Ghani (Oum Aziza), Layla Hamdy (Sonia), Soheir Zaky (la danseuse Waza), Sayed Ghoneim (le barman), Kamal El Zeiny (Salah, chef d’entreprise et ancien camarade de classe d’Helmy)
Scénario : Mohamed Abu Youssef, Abdel Hay Adib, Jon GabrielHelmy est un jeune homme qui mène grande vie grâce à un héritage. Il ne travaille pas et dilapide tout son argent avec les femmes et aux courses. Il réside dans un luxueux duplex dont s’occupe son domestique, le fidèle Othman. Toutes ses conquêtes féminines souhaiteraient qu’il les épouse mais Helmy a toujours refusé de s’engager, chérissant par-dessus tout sa liberté. Malheureusement, la situation financière du jeune homme ne cesse de se dégrader. Othman doit chaque jour recevoir les nombreux créanciers qui font le siège de l’appartement. Helmy n’a plus le choix : il doit travailler et mettre en vente son appartement. Le duplex est aussitôt vendu à une jeune femme riche qui est fiancée à un ancien trafiquant de drogue. Helmy trouve aussi un emploi dans une société dirigée par l’un de ses anciens camarades de classe. Mais pour obtenir le poste, il doit être impérativement marié. Le directeur lui laisse 48 heures pour trouver une épouse. Helmy commence par se tourner vers ses anciennes maîtresses mais toutes refusent une union avec celui qui est désormais sans le sou…
Notre avis : un film de série B comme Farid Shawqi en a tourné un grand nombre dans les années soixante. Pour l’accompagner, deux actrices habituées aux seconds rôles mais ayant de l’abattage, Layla Taher et Soheir Zaki. Une comédie sympathique, sans prétention mais sans grand intérêt.
avec Rushdy Abaza (Amin), Nelly (Nawal), Nagwa Fouad (Nadia), George Sedhom (Boulboul), Samir Ghanem (Asfour), El Deif Ahmed (Antar), Tawfik El Deken (Rashad), Soheir Magdy (Madiha, la sœur de Nadia), Mahmoud El Meleigy (Youssef), Victoria Cohen (une vieille femme), Nasr Seif (homme de main de Youssef), Hamed Morsi (homme de main de Youssef), Abdel Ghani El Nagdi (le portier)
Scénario : Bahgat Amar, Farouk Sabry
Musique : Hussein El Sayed, Fouad Barouki, Ragab Hussein, Ahmed Fouad Hassan, Les Trois Lumières de la ScèneAmin sort de prison après trois ans de détention. Il est accueilli par ses amis musiciens, Asfour, Antar et Boulboul, trois amis qui ne l’ont jamais abandonné malgré ses mauvaises fréquentations. Amin a été condamné pour ses activités au sein du gang de Youssef et une fois libre, il se rend dans le repaire de la bande pour récupérer la part du butin qui lui revient. Youssef lui apprend qu’il n’a plus cet argent. Pendant la détention d’Amin, il a fait la connaissance de Nadia, une danseuse qui possède un cabaret. Il a réussi à la séduire et il lui a promis le mariage. C’est donc en toute confiance qu’elle lui a confié une grosse somme d’argent. Mais quand elle découvre que Youssef est un malfrat, elle réclame aussitôt la restitution de son argent. Il refuse de le lui rendre. Nadia décide de voler son voleur : elle pénètre dans le domicile de Youssef, ouvre son coffre et repart avec tous les billets qu’il contenait. Youssef a essayé de s’interposer mais elle lui a tiré dessus. Le caïd propose une mission à Amin : se rendre au cabaret de Nadia, entrer en relation avec la danseuse et obtenir des informations sur l’endroit où elle a caché le magot. Amin accepte…
L’Horreur (Al Roub, 1969)
avec Farid Shawqy (Hassan), Mahmoud El Meleigy (le colonel Khalil), Tawfiq El Deken (Tawfiq), Mohamed Reda (Bayoumi), Youssef Shabaan (le journalise Samir Ezzat), Soheir Zaky (Soheir, la danseuse), Nazim Sharawy (Ibrahim, membre du gang de Tawfiq), Wasila Hussein (première épouse de Bayoumi), Hafez Amin (Oncle Hafez, le propriétaire du magasin), Saïd Khalil (membre du gang de Tawfiq), Samiha Mohamed (la mère de la seconde épouse de Bayoumi), El-Toukhy Tawfiq (membre du gang de Tawfiq), Anwar Madkor (le directeur de l’enquête policière), Hussein Orabi (un inspecteur), Angel Aram (la seconde épouse de Bayoumi), Abu Al Futouh Amara (Salem), Sayed Abdallah Hafez (le directeur du centre de recherche atomique), Abdallah Mourad (membre du gang de Tawfiq)
Scénario : Mohamed Ismael Radwan, Kamal Abdel Salam, Farouk Sabry
Production : Silver Star Films, Mahmoud El MeleigyGrâce à la complicité d’un employé du Centre de Recherche Atomique, Tawfiq, chef de gang et propriétaire d’un cabaret, parvient à mettre la main sur une boîte de radium qu’il veut revendre à une puissance étrangère. Pour échapper aux recherches, lui et ses hommes cachent leur précieuse cargaison dans un entrepôt commercial situé dans un village reculé. Par tout un enchaînement de circonstances, un villageois s’introduit dans l’entrepôt et découvre la boîte. Il la rapporte chez lui et la cache sous le lit de sa première femme. Sa seconde épouse a tout vu. Avec l’aide de sa mère, elle s’empare du paquet et le fait disparaitre dans l’intention de mettre en difficulté sa rivale auprès de son mari. La tâche des enquêteurs pour retrouver la trace du produit hautement radioactif va se révéler d’une très grande complexité…
Nous ne sommes pas des anges (Lasna Mala'eka, 1970)
avec George Sedhom (Ragab), El Deif Ahmed (Ramadan), Samir Ghanem (Sha’aban), Abbas Fares (Hajj Yassin), Shahinaz Taha (Mona, fille de Hajj Yassin), Hassan Mostafa (le gardien chef), Abdel Alim Khattab (l’oncle de Sami), Samir Sabri (Sami, le prétendant de Mona), Nagwa Fouad (la danseuse Elham), Ashraf Abdel Ghafour (Mourad, le neveu de Hajj Yassin, amoureux de Mona), Zakaria Mowafi (le gardien de prison Abdel Hafez), Aleya Abdel Moneim (la femme de Hajj Yassin)
Scénario : Farouk Sabry
D’après la pièce du dramaturge français Albert Husson, La Cuisine des Anges (1952). Cette comédie avait déjà fait l’objet d’une adaptation réalisée en 1955 par le cinéaste américain Michael Curtiz. En 1989, sortira une deuxième adaptation américaine signée Neil Jordan et portant le même titre que le film de Mahmoud Farid. A noter que celui-ci n’est pas la première version égyptienne de l’œuvre d’Albert Husson. En 1964, Hassan Abdulsalam la monte au théâtre avec déjà George Sedhom, El Deif Ahmed et Samir Ghanem.
Musique et chansons : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogy, Hussein El Sayed, Abdelazim Abdelhaqq
Dans cette liste, il y a un absent (un compositeur non crédité au générique mais dont l’une des œuvres est utilisée) : Nino Ferrer. On connaît l’amour de l’acteur Sami Sabri pour la musique pop occidentale et on pourrait citer un très grand nombre de comédies dans lesquelles il interprète des adaptations de tubes européens ou américains. Pour Nous ne sommes pas des Anges, il a choisi Les Cornichons de Nino Ferrer, une chanson de 1966. Certes, ce n’est pas un mauvais choix mais on n’est quand même un peu gêné par le fait que Samir Sabri se contente d’un play-back très approximatif sur l’enregistrement original du chanteur français. Sur le plan artistique, c’est d’un amateurisme absolu, sur le plan éthique, ce n’est pas très élégant.
Comédie musicale. Sha’aban, Ragab et Ramadan sont trois prisonniers particulièrement indisciplinés. Excédée par leurs frasques continuelles, la direction de l’établissement décide de leur transfert à la prison Abou Zaabel. Le véhicule pénitentiaire qui doit les emmener dans leur nouvelle demeure tombe en panne au milieu de nulle part. Une voiture surgit et s’arrête à leur hauteur. L’automobiliste est un vieil homme qui les invite à se rendre chez lui pour attendre les secours. Leur hôte, Hajj Yassin, vit dans une grande demeure avec sa femme et ses deux filles. Contre toute attente, les trois prisonniers et leurs deux gardiens sont accueillis à bras ouverts. Tout le monde sympathise et on improvise une petite fête où chacun chante et danse avant de passer à table. En fait, les trois amis ne tarderont pas à comprendre que derrière cette joie et cette convivialité, la famille est confrontée à de graves problèmes financiers…
Notre avis : c'est le dernier film des Trois Lumières du Théâtre, ce trio d'artistes comiques qui s'était formé en 1966. L'un de ses membres, El Deif Ahmed, est mort brutalement à la fin du tournage et il sera remplacé par une doublure lors de la course poursuite qui clôt le film. Dans la dernière scène, George Sedhom, un autre membre du trio, lui rend hommage par quelques mots d'adieu. Soyons francs : ce dernier opus n’est pas le plus réussi dans une filmographie qui pourtant ne compte pas que des chefs d’œuvre. On retrouve un grand nombre de situations et de procédés déjà exploités dans leurs films précédents au point que l’on pourrait ici parler d’auto-plagiat. L’exemple le plus criant : la première partie qui se passe en prison s’inspire très fortement (et c’est un euphémisme !) de l’une des séquences de la première comédie qu’ils tournent ensemble « Trente Jours en Prison » de Niazi Mostafa. Bref, on a l’impression qu’ils tournent en rond et la participation quelque peu désinvolte de Samir Sabri ne leur est pas d’un grand secours ! L’interminable course poursuite de la fin exaspérera le spectateur le plus bienveillant.
Le Retour de l’Homme le plus Dangereux du Monde (Awdat Akhtar Ragol fil Alam, 1972)
avec Fouad El-Mohandes (Monsieur X/l’employé de la compagnie d’assurance), Mervat Amine (la fiancée de l’employé de la compagnie d’assurance), Brigitte Omar (Rita, l’assistante du représentant d’Interpol), Samir Sabri (le Major Wahid), Souad Hussein (Madame Soussa), Salah Nazmi (le chef de la police), Salama Elias (le directeur de la compagnie d’assurance), Kanaan Wasfy (Marcelo, le bras droit de Monsieur X), Wafik Fahmy (le maharaja indien), Ali Gohar (le représentant d’Interpol), Afaf Wagdy (Mona), Samir Rostom (Luciano)
Scénario et dialogues : Anwar Abd-Allah
Musique : Bakhit Bayoumy, Fathy Qoura, Khaled El-Amir
Comédie. Mister X et ses hommes quittent Chicago pour se rendre au Caire. Ils ont appris qu’un très riche Maharajah était descendu dans un grand hôtel de la capitale égyptienne avec dans ses valises, le plus gros diamant du monde. Les redoutables gangsters s’installent dans le même hôtel et préparent leur hold-up. Pour assurer la protection du richissime indien, des membres de la police américaine sont venus aider leurs collègues cairotes. Mais au même moment, un employé d’une société d’assurance fait son apparition dans l’hôtel : il souhaite contacter le Maharajah afin de lui faire signer une police d’assurance. Ce qui va singulièrement compliquer la situation pour toutes les parties en présence, c’est que l’assureur est le sosie de Mister X…
Dans ce film, Fouad El Mohandes reprend le rôle de Mister X qu’il avait joué une première fois en 1967 dans le film de Niazi Mostafa, L’Homme le Plus Dangereux du Monde.
Notre avis : les auteurs de ce film se sont visiblement inspirés d’ "Attention à votre portefeuille" de Mahmoud Ismaïl (Eweaa al Mahfaza, 1949) dont ils reprennent un certain nombre d’éléments. Cela dit, « Le Retour de l’Homme le Plus Dangereux du Monde » n’est absolument pas un remake mais une comédie originale, ancrée dans son époque et multipliant les références. L’atmosphère rappelle certaines séries anglo-saxonnes comme « Mission impossible », pour le recours aux technologies « modernes », ou « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » pour l’humour et le ton parodique. Fouad El Mohandes et Mervat Amine forment un duo épatant et ils sont entourés de toute une équipe aussi sympathique que talentueuse. Mervat Amine ne se contente pas d’être la plus belle actrice des années soixante-dix ; elle est aussi une très grande comédienne qui peut tout jouer quel que soit le genre ou le registre. Dans ce film, elle nous gratifie même d’un numéro de danse orientale. On aurait vraiment tort de passer à côté.
Le Mari Attendu (Haris el hana, 1974)
avec Nahed Sherif, Mohamed Awad, Boussy, Lebleba, Mimi Shakib, Nabila El Sayed, Mohamed Shawky, Waheid Seif, Aml Ibrahim, Zizi Al Badraoui
Scénario : Faysal Nada
appréciation : 2/5
Farid est un pauvre étudiant en école vétérinaire. Pour financer ses études, il vend des journaux. Il voudrait épouser sa cousine Samira mais sa tante ne veut pas en entendre parler. Pendant ce temps-là, trois amies dansent et chantent dans un cabaret. Ces filles ont de la fortune, une villa et une voiture. Leur manager leur a trouvé un contrat très intéressant dans un pays étranger. Mais dans ce pays, on ne plaisante pas avec la morale. Elles ne pourront s’y produire que si elles sont mariées. Aussitôt, elles partent à la chasse au mari. Malgré leurs efforts, elles n’en trouvent pas à leur convenance. Elles sont désespérées. Un jour, Rachid se présente à leur domicile pour leur vendre des journaux. L’apparition du pauvre étudiant est miraculeuse : leur mari, ça sera lui !